Marie-Laure RAYNAUD, Librairie Tekhnê
CHARON Jean-Marie et FURET Claude, Un secret si bien violé. La loi, le juge et le journaliste, Paris, Le Seuil, collection « L’épreuve des faits », 2000, 238 pages, 120 F.
A la base de cet ouvrage, se trouve une enquête sur le viol du secret de l’instruction, investigation menée auprès de policiers, avocats, journalistes, magistrats, et dont la question fondatrice est celle-ci : comment s’opère la médiatisation de la justice, notamment celle de la procédure judiciaire ? Il en résulte un constat : cette médiatisation se situe au croisement de mouvements profonds, qui affectent tous les acteurs du système judiciaire contemporain – les journalistes, les magistrats, la police et la gendarmerie, les avocats, le citoyen justiciable –, mouvements que les deux auteurs analysent dans les pages présentes. Jean-Marie Charon est sociologue, ingénieur au CNRS, il enseigne à l’IEP de Paris et de Rennes ; Claude Furet est journaliste et formateur, spécialisé dans les rapports entre presse et justice.
BOURDON Jérôme, Introduction aux médias, Paris, Montchrestien, collection « Clefs politique », 2000, 2e édition, 160 pages, 70 F.
Cet ouvrage très synthétique permet à tous ceux qui veulent aborder l’étude des médias d’avoir une vision d’ensemble des grands auteurs ou courants de pensée, dans les diverses disciplines qui aident à comprendre la place des
médias dans la société contemporaine, allant de la sociologie à la science politique, en passant par la sémiotique ou la psychologie sociale. Le premier chapitre porte sur les théories des médias, qu’il aborde dans un sens large et général. Le deuxième est consacré aux publics et aux documents (messages).
En effet, les documents ont souvent été étudiés pour en déduire des effets sur le public ; le public est aussi considéré comme plus actif dans la production du sens, et l’analyse des messages a aussi beaucoup évolué.
Enfin, le troisième chapitre traite du pouvoir, tel qu’il est exercé au sein des médias et sur eux. Il y a trois types d’acteurs : les politiques, les entreprises et les professionnels. L’auteur puise ses références dans les travaux des chercheurs américains, anglais et français. Une longue bibliographie complète ce travail. Jérôme Bourdon est maître de conférences à l’Université de Tel-Aviv, il a été responsable de recherche à l’INA.
2e édition (1997, 2000).
BATON-HERVE Elisabeth, Les enfants téléspectateurs. Programmes, discours, représentations, Paris, L’Harmattan, collection « Communication et civilisation », 2000, 377 pages, 195 F.
Les enfants qui regardent la télévision et les adultes qui regardent les enfants regarder la télévision, la formation des représentations relatives à la relation enfant-télévision forment le cadre de la recherche présentée dans cet ouvrage novateur. Les programmes diffusés, les critiques qui les ont accompagnés et les études théoriques conduites sur le rapport enfant- télévision sont les trois axes autour desquels s’articule ce travail scientifique. L’auteur introduit son propos, riche et singulier, par une intéressante référence à la philosophie sur la transmission et les effets des histoires racontées aux enfants : La République de Platon. Elle le poursuit par la concurrence entre la mission éducative et la loi du marché audiovisuel pour les chaînes publiques. Elle le conclut en se référant à Gaston Bachelard et une « psychanalyse de la connaissance » pour mettre en perspective l’évolution de la recherche scientifique relative aux relations des enfants avec les images télévisuelles.
LAUBIER Charles (de), La presse sur Internet, Paris, PUF, collection « Que sais-je ? », n° 3582, 2000, 127 pages, 42 F.
Rédacteur en chef au sein du groupe Les Echos, l’auteur de cet ouvrage évalue l’impact professionnel et économique de la technologie numérique sur l’industrie de la presse dans le monde, tout en mettant en garde contre les dérives de la société de l’information, confusion entre information et communication qui met en cause la fonction politique d’intermédiaire qu’assument les journalistes en cherchant l’information, puis en la hiérarchisant. Le bilan de C. de Laubier sur la presse en ligne concerne son économie, les investissements potentiels de la publicité, la commercialisation de produits dérivés par les grands médias, la bataille des portails et des contenus lors de fusions-acquisitions entre groupes de presse, la question des droits d’auteur, du copyright et des chartes de bonne conduite pour « lutter contre la reproduction abusive de journaux sur Internet, notamment par certains sites d’informations personnalisées ».
DAGNAUD Monique, L’Etat et les médias. Fin de partie, Paris, Odile Jacob, 2000, 246 pages, 145 F.
La question de la régulation des médias fait ici l’objet d’une réflexion sociologique, qui peut être lue comme un travail sur la gouvernance. Son auteur, chercheur au CNRS, a quitté momentanément son poste de chercheur pour les fonctions de membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel, entre 1991 et 1999. Revenue depuis à son ancien métier, elle exerce l’œil critique du sociologue sur ces huit années passées dans l’univers de la décision politique et administrative. Son regard s’attarde à la fois sur les jeux du pouvoir des années 1990 et sur la pratique de la régulation de l’audiovisuel, au cours d’une période marquée par les mutations technologiques et industrielles d’une activité considérée comme un domaine de souveraineté nationale qui s’inscrit toujours davantage dans l’économie globale. Plusieurs interrogations parsèment ce livre, parmi lesquelles : faut-il réguler la vidéosphère et se mobiliser en même temps pour une politique en faveur de la diversité culturelle des programmes ? comment s’opère alors la confrontation entre dirigeants des médias et dirigeants politiques et administratifs ? comment se construit l’espace public ainsi régulé ? que vaut la thèse du complot des élites appliquée aux contenus informationnels ? Quelle est la spécificité de la
régulation audiovisuelle française des médias classiques ? est-elle applicable aux médias en ligne ? Monique Dagnaud est actuellement directrice de recherche au CNRS et chargée de cours à l’IEP de Paris.
OLLIVIER-YANIV Caroline, L’Etat communiquant, Paris, PUF, collection
« La politique éclatée », 2000, 323 pages, 149 F.
De la communication gouvernementale ou intervention de l’Etat dans le champ de l’information, au dispositif d’information d’Etat, cet ouvrage éclaire la circulation de l’information entre les institutions gouvernementales et les citoyens. La communication gouvernementale est comprise par l’auteur de la présente thèse comme actualisation du Dispositif d’information d’Etat, c’est-à-dire l’ensemble des modalités d’action et d’intervention de l’Etat dans le champ de l’information, constitué par quatre phénomènes distincts qui peuvent se superposer : la politique d’information sur l’action des pouvoirs publics et la production d’information sur les citoyens ; la gestion des moyens d’information et des médias ; l’Etat législateur et autoritaire ; et l’organisation interne de l’information à l’échelle gouvernementale. Acteur central de ces phénomènes, le Service d’information du gouvernement (SIG), anciennement dénommé Service d’information et de diffusion du Premier ministre (SID), apparaît au croisement des deux voies d’analyse de la communication gouvernementale, qui structurent l’ouvrage en deux parties : la genèse de la communication gouvernementale (1939-1976), et son économie (1976-1996). Caroline Ollivier-Yaniv est docteur en science politique et maître de conférences à l’Université Paris XII-Val-de-Marne.
Sous la direction de BRECHON Pierre et WILLAIME Jean-Paul, Médias et religions en miroir, Paris, PUF, collection « Politique d’aujourd’hui », 2000, 328 pages, 156 F.
Les relations entre les univers médiatique et religieux sont analysées dans cet ouvrage au travers de quatre approches qui permettent de mieux appréhender les phénomènes religieux au miroir des médias et de mieux comprendre comment fonctionne la communication de masse à partir de l’objet religieux : les images du religieux dans les médias ; les stratégies des acteurs religieux face aux médias et le statut des religions dans le système
médiatique des principaux pays européens ; la réception des messages religieux médiatiques par le public ; la contribution des médias à la construction du religieux contemporain. Pierre Bréchon est professeur à l’Institut d’études politiques de Grenoble, chercheur au CIDSP (CNRS) ; Jean-Paul Willaime est directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, directeur adjoint du Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (EPHE/CNRS).
TISSERON Serge, Enfants sous influence. Les écrans rendent-ils les jeunes violents ?, Paris, Armand Colin/HER, collection « Renouveaux en psychanalyse », 2000, 175 pages, 98 F.
Serge Tisseron, psychiatre, psychanalyste et auteur d’ouvrages traitant de nos relations aux images (Le bonheur dans l’image, Le Plessis-Robinson, Synthélabo, 1996 ; Psychanalyse de l’image, des premiers traits au virtuel, Paris, Dunod, 1997, 2e édition enrichie et augmentée ; Y a-t-il un pilote dans l’image ?, Paris, Aubier, 1998 ; Petites mythologies d’aujourd’hui, Paris, Aubier, 2000...) se propose dans cet ouvrage de répondre à une question que se posent souvent avec angoisse enseignants, parents, pouvoirs publics et pédagogues : la violence des images a-t-elle une incidence sur le comportement des enfants ? Certains parents ont tenté en vain d’épargner à leurs enfants la vision de scènes télévisées, cinématographiques ou de jeux vidéos considérées comme trop violentes ou trop érotiques. Cependant, l’accessibilité à ces images devient de plus en plus importante et les parents ne les maîtrisent plus. Serge Tisseron tente d’évaluer la part de responsabilité de ces images dans le comportement agressif des enfants selon divers facteurs (sexe, niveau social) ; il analyse également le rôle joué par l’histoire personnelle de chacun dans sa réception des images et l’influence de la dynamique des groupes sur les comportements, notamment par les états du corps que suscite la représentation de ces images dans un groupe et « leur pouvoir de faire lien entre plusieurs personnes ». Il tentera aussi de proposer des solutions pour maîtriser et surmonter les effets produits sur le comportement de ces enfants.
Revues (sommaires)
SFEZ Lucien, MATTELART Armand, CHANIAL Philippe, PEQUIGNOT Bruno, NAREDO José-Manuel, BAILLE Jacques, WUNENBURGER Jean- Jacques et CAUQUELIN Anne, « Utopie I : la fabrique de l’utopie », Paris, Quaderni, n° 40, hiver 1999-2000, 99 pages, 85 F.
Préface, Lucien Sfez (p. 5). « La communication et la promesse de rédemption », Armand Mattelart (p. 69) ; « Le projet utopique des sciences sociales : le paradigme de l’association », Philippe Chanial (p. 79) ; « Karl Marx : l’utopie, la raison et la science », Bruno Péquignot (p. 97) ;
« L’économie orthodoxe dominante : utopies et réalités », José Manuel Narado (p. 113) ; « Utopie et éducation », Jacques Baillé (p. 125) ; « Regard et transparence : utopie et philosophie », Jean-Jacques Wunenburger (p. 145) ; « Lieux et non-lieu de l’art contemporain », Anne Cauquelin (p. 159).
PAGES Dominique, CARRE Denis, GHORRA-GOBIN Cynthia, LAVELLE Sylvain, MORVAN Bertrand, PELISSIER Nicolas, EVANGHELOU Athanassios et REBER Bernard, « Utopie II : les territoires de l’utopie », Paris, Quaderni, n° 41, 150 pages, 85 F.
Avant-propos : « Les territoires de l’utopie », Dominique Pagès (p. 39) ;
« Des mondes parfaits aux mondes possibles : les territoires équivoques de l’utopie », Dominique Pagès (p. 43) ; « Nouveaux territoires de l’entreprise et nouvelles solidarités », Denis Carré (p. 65) ; « Les centres commerciaux : morceaux de villes ou simulacres de villes ? », Cynthia Ghorra-Gobin (p. 79) ; « Le développement durable : une utopie politiquement correcte », Bertrand Morvan (p. 91) ; « Orwell à Athènes : la cyberdémocratie au chevet de la démocratie », Nicolas Pélissier et Athanassios Evanghelou (p. 109) ; « Utopies critiques du temps-monde », Bernard Reber (p. 139).
Dossier coordonné par MAIGRET Eric et MONNOYER-SMITH Laurence, www.démocratielocale.fr, Paris, Hermès, n° 26-27, 380 pages, 195 F.
Présentation « Le local, la petite madeleine de la démocratie », Dominique Wolton (p. 89) ; Introduction « La démocratie locale entre idéologies, identités et pratiques », Eric Maigret (p. 99) ; « Quelques sites sur la démocratie locale », Laurence Monnoyer-Smith (p. 109) ; « L’éternel retour du local : la technique est-elle au service de la démocratie ? Extraits », F. Christopher Arterton (p. 115), « Les enjeux locaux de la démocratie électronique », Isabelle Pailliart (p. 129) ; « L’espace public local des médias : des caméras dans un Conseil municipal. Portée et limites de l’expérience d’Issy-les-Moulineaux », Eric Maigret et Laurence Monnoyer-Smith (p. 141), « Les limites de l’espace public médiatisé : l’exemple d’une télévision locale », Philippe Le Guern et Pierre Leroux (p. 159), « Les bulletins municipaux : une contribution ambiguë à la démocratie locale », Christian Le Bart (p. 175), « La question du ‘rôle démocratique’ de la presse locale en France », Jacques Le Bohec (p. 185) ;
« Les villes numériques : la nouvelle matérialité de l’espace public, les dispositifs de la Netpolitique », Dominique Boullier (p. 201), « La démocratie électronique municipale française : au-delà des parangons de vertu », Gérard Loiseau (p. 213), « Electronic democracy in practice: one, two, three... countless variants », Roza Tsagarousianou (p. 233),
« L’internet et les villes : trois approches de la citoyenneté », Thierry Vedel (p. 247) ; « Territoires et identités en construction : télévisions
‘locales’ et territoires en mouvement. Vers un programme de recherches », Robert Boure et Alain Lefebvre (p. 265) ; « Le local au miroir de la communication intercommunale. Recomposition des territoires, pratiques politiques et dynamique institutionnelle », Monique Fourdin et Jean- Baptiste Poinclou (p. 283) ; « Médias locaux et citoyenneté. L’espace public réunionnais entre communauté et société », Jacky Simonin (p. 295) ; « Les nouveaux chemins de la participation directe : le budget participatif est-il une bonne idée ? », Anne Querrien et Eric Maigret (p. 311) ; « La démocratie par le bas. Prise de parole et délibération dans les conseils de quartier du vingtième arrondissement de Paris », Loïc Blondiaux (p. 323) ; « Hommages : Rodolphe Ghiglione (1941-1999) », Jean-François Richard (p. 341) ; « René Lourau (1933-2000) », Rémi Hess (p. 345) ; Lectures (p. 349) ; Résumés (p. 367) ; Les auteurs de Hermès 26-27 (p. 379).
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