• Aucun résultat trouvé

Hommage à Denis Poupardin

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Hommage à Denis Poupardin"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02814450

https://hal.inrae.fr/hal-02814450

Submitted on 6 Jun 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Distributed under a Creative CommonsAttribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License

To cite this version:

Bernard Desbrosses, Raphaël Larrère, Bernard Hubert. Hommage à Denis Poupardin. Archorales : les métiers de la recherche, témoignages, 14, Editions INRA, 2010, Archorales, 978-2-7380-1286-9.

�hal-02814450�

(2)

Hommage à Denis Poupardin, 1939-2009

Pendant huit années, de 1998 à 2005, j’ai travaillé à la collecte d’archives orales avec Denis Poupardin qui nous a quittés en mars 2009. Si je prends ici la plume, c’est d’abord pour rappeler l’investissement considérable de ce collègue dans la mission

Archorales mais c’est aussi pour rendre hommage à un ami qui m’aura beaucoup marqué par sa culture, sa curiosité intellectuelle et son sens du partage.

La mission Archorales, née en 1995, Denis Poupardin en a eu l’idée, il l’a mise en place et l’a fait vivre, la portant souvent à bout de bras pour en assurer la pérennité. Il y aurait tant de choses à dire sur la philosophie des archives orales qui animait Denis Poupardin, son approche de la collecte des témoignages, ses idées pour les valoriser ou encore ses pro- positions pour faire évoluer la mission. Contraint par des exi- gences éditoriales qui m’appellent à la sobriété, j’aurai pro- bablement du mal à restituer dans toute sa complexité l’in- vestissement de Denis Poupardin au service des archives de l’INRA. Je vais cependant essayer de le faire en articulant mon propos autour des cinq mots suivants : rigueur, liberté, diversité, innovation, persévérance. Je les ai choisis pour leur adéquation avec la conception du travail et la philosophie de la vie qui habitaient notre collègue.

J’avais d’emblée été impressionné par la rigueur apportée à l’élaboration de la grille d’entretien ; cet outil de travail, patiemment construit avec des collègues sociologues et des personnalités extérieures à l’INRA, a toujours été très précieux pour la collecte des témoignages oraux sans jamais enfermer ceux qui s’expri- maient dans un cadre rigide. J’ai aussi retrouvé cette rigueur professionnelle dans la préparation et la conduite des entretiens, dans leur transcription et leur valorisation. Ce souci permanent du travail bien fait nourri par le bilan critique des opérations de collecte déjà réalisées s’appuyait en outre sur des recherches bibliographiques approfondies et sur différents investissements dans le domaine de la formation.

Dans le cadre de la mission qui lui avait été confiée par le directeur général de l’INRA, Denis Poupardin aurait pu se contenter de recueillir et publier des témoignages émanant seulement de responsables scientifiques et administratifs et de chercheurs et ingénieurs de haut rang soigneusement triés sur le volet. Il s’y est refusé et a toujours revendiqué la maîtrise des opérations de recueil, de validation et de publication des témoignages ; ce qui, bien sûr, n’excluait pas la coopération avec les autorités administratives et scientifiques de l’Institut, par exemple en associant les présidents de centre à l’élaboration de la liste des personnes interviewées. Cette liberté d’action visait à préserver la diversité des témoignages : diversité des thématiques de recherche, diversité des

Liberté, diversité Rigueur

Bernard Desbrosses M

3

Photo :©Christiane Poupardin

(3)

métiers, diversité des points de vue... Denis Poupardin voulait que l’histoire de l’INRA soit racontée par tous ses acteurs : une secrétaire de Toulouse, un ancien directeur général, un ouvrier vacher d’un domaine expérimental du Cantal, un scientifique spécialiste de la génétique de l’endive, et bien d’autres encore... On peut aujourd’hui mesurer, aussi bien auprès des salariés et des retraités de l’INRA qu’à l’extérieur de l’Institut, le succès de cette histoire à plusieurs voix.

Denis Poupardin a su faire émerger une parole riche et vraie en adaptant les outils de la collecte (grille et techniques d’entretien) à la diversité des témoins. Notre collègue invitait ces derniers à s’exprimer librement sur leur vécu profes- sionnel, les résultats de leurs travaux, les projets qu’ils avaient conduits et ceux qu’ils n’avaient pu mettre en œuvre, leurs joies aussi bien que leurs déceptions. Cela n’était pas toujours facile et il fallait parfois aider les témoins, dans le respect de certaines règles déontologiques 1, à se libérer d’une “culture de la langue de bois” héritée de la pratique du devoir de réserve. La préparation individualisée des entretiens se révélait alors particulièrement précieuse.

Au fil des années, les innovations méthodologiques impulsées par Denis Poupardin ont été nombreu- ses : diversification des sources d’information pour élaborer les listes de témoins, modification des questionnaires utilisés lors de la collecte, amélioration de la préparation des entretiens, modulation de la durée des interviews, rédaction de questions complémentaires au cours du processus de validation pour aider les témoins à pré- ciser le contenu de certains développements... toute notre réflexion méthodologique qui s’appuyait sur une analyse cri- tique de nos pratiques de collecte a été abondamment nourrie par des connaissances acquises dans le cadre du sémi- naire de Mme Florence Descamps à l’École Pratique des Hautes Études 2.

Afin de mieux valoriser le corpus des témoignages recueillis, Denis Poupardin a initié une réflexion qui a débouché sur différents projets. J’en citerai quelques-uns :

•l’amélioration de la présentation des publications de la collection Archorales. Dans ce domaine, Denis Poupardin a eu l’idée d’insérer dans le texte des interviews, des photos sélectionnées par les témoins. Cette innovation -mise en œuvre à partir du volume 6- a renforcé l’attractivité de la collection auprès de son lectorat et constitue souvent une motivation supplémentaire pour les témoins, lesquels s’investissent généralement de manière très active dans la recher- che de ces documents iconographiques qui ont jalonné tout ou partie de leur carrière. On notera aussi la création -par Pascale Inzerillo- d’une nouvelle maquette à partir du volume 11 (décembre 2005) dont la qualité a contribué à amé- liorer encore la lisibilité des publications et la visibilité de la collection.

•l’accompagnement par la mission Archorales des anniversaires des centres de recherche ou des domaines expérimen- taux qui pourraient donner lieu à la parution de numéros spéciaux de la revue, avec le concours de nos collègues photo- graphes des centres et de la photothèque nationale. Cette idée a été partiellement concrétisée aux Antilles en 2008, avec le recueil de témoignages dans le cadre de la préparation du 60èmeanniversaire du centre.

•la publication de numéros spéciaux consacrés à certains métiers de l’INRA, à l’histoire d’une discipline ou d’une découverte (par exemple retracer la création de la poule Vedette, de la lignée de bovins culards INRA 95 ou de maïs hybrides). Ces projets n’ont pu être mis en œuvre jusqu’à ce jour mais ils méritent probablement d’être revisités dans les années à venir.

L’intérêt de Denis Poupardin pour les archives de l’INRA est ancien. Rappelons qu’en 1993, la direction générale l’avait chargé de “réfléchir, en liaison avec l’administration des Archives Nationales, à la définition d’une politique de collecte et de conservation des archives administratives et scientifiques”.

Dans le cadre de cette mission, notre collègue avait alors rencontré quelque 120 personnes sur l’ensemble du territoi- re : directeurs scientifiques, chefs de département, directeurs de laboratoire, scientifiques, documentalistes, responsa- bles de domaines expérimentaux, personnels en charge de dossiers administratifs... La plupart de ces entretiens ont été transcrits dans un volumineux rapport d’environ 350 pages. Un second document, plus synthétique, issu de cette première publication établissait une typologie des archives écrites existant dans notre établissement et présentait des propositions très concrètes pour organiser la conservation d’un certain nombre de ces documents.

Persévérance Innovation

1 Lors de l’entretien, l’expression libre de certains temps forts de son parcours professionnel peut amener le témoin à évoquer des situations conflictuelles auxquelles il a été confronté.

Il convient alors de rester dans le débat d’idées, dans le débat scientifique, sans dériver vers des règlements de compte avec des responsables hiérarchiques ou des collègues de travail.

2 Voir à ce sujet l’ouvrage de Mme Florence Descamps “L’historien, l’archiviste et le magné- tophone. De la constitution de la source orale à son exploitation”, comité pour l’histoire économique et financière de la France, décembre 2005, 864 p.

(4)

3 Depuis quelques années, la conservation des archives écrites est un peu mieux prise en compte à l’INRA, en particulier depuis le recrutement d’une archiviste (Mme Fanny Kaller) en charge des centres de recherches de la région parisienne (Paris, Jouy-en-Josas, Versailles-Grignon).

Il faut aussi signaler les quelques initiatives prises au niveau de certains centres de province pour informer les scientifiques de la possibilité qui leur est offerte de faire des dépôts auprès des archives départementales.

Cette prise de conscience et les quelques avancées qu’elle a induites doivent être saluées, même s’il reste beaucoup à faire dans ce domaine...

4 Denis Poupardin - Archorales : objectifs et options méthodologiques. Faut-il envisager des modifications ? INRA, septembre 2005, 10 p.

5 Après le départ à la retraite de Denis Poupardin, le directeur scientifique du secteur SED (Société Économie et Décision),

Bernard Hubert et le comité d’histoire de l’INRA, présidé par Raphaël Larrère, ont proposé à la direction générale la nomination d’un nouveau responsable d’Archorales.

Cette mission a été confiée à Christian Galant.

À l’époque, la direction générale de l’INRA avait fait savoir à Denis Poupardin qu’elle n’était pas en mesure de donner suite à ses propositions et lui avait demandé de ne pas diffuser ses rapports 3. Il avait été blessé par ces décisions mais n’avait pas pour autant cédé au découragement. Le périple entrepris par notre collègue dans le cadre de sa mission sur les archives écrites lui avait fait rencontrer, comme il l’avait écrit lui-même : “des gens passionnés et passionnants, compétents et enthousiastes, dont certains avaient incontestablement des talents de narrateur” 4. Il avait donc eu l’idée de constituer un fond prosographique des métiers de la recherche à partir des souvenirs que les agents de l’INRA avaient conservés de leur parcours professionnel.

Ce projet fut validé par la direction générale de l’INRA et connut rapidement un certain succès auprès des personnels (actifs et retraités) de l’Institut, surtout après la publication des premiers volumes de la collection Archorales. Cette reconnaissance de nos collègues ne s’est jamais démentie et le capital de sympathie accumulé au cours des années nous fut précieux dans le combat que nous avons dû mener pour assurer la pérennité de la mission face aux interro- gations et quelquefois aux critiques de certains scientifiques et responsables hiérarchiques.

Cette situation ne fut pas toujours facile à vivre. Denis Poupardin en fut parfois très affecté mais ne se découragea jamais.

Il s’investit avec une grande détermination -au travers de multiples discussions, correspondances et autres écrits- pour convaincre ses interlocuteurs de la pertinence de son projet patrimonial : il argumentait sur sa valorisation des acquis scientifiques et culturels de l’INRA, sur son rôle de “passeur de mémoire” en direction des acteurs de la recherche nou- vellement recrutés, sur sa contribution à l’écriture de l’histoire de l’Institut. Denis Poupardin s’impliqua également de manière très active dans des discussions méthodologiques sur le choix des témoins, les techniques de collecte des témoi- gnages, la validité des matériaux recueillis... Il dut aussi s’employer, année après année, à obtenir le renouvellement des modestes ressources budgétaires allouées à la mission et à les gérer au mieux.

Denis Poupardin a pris sa retraite en janvier 2005 mais la collecte et la publication de témoignages ont pu se poursui- vre, en dépit de la réduction de la force de travail mobilisée pour assurer ces activités. À ce jour, environ 340 entretiens ont été réalisés et 113 ont été publiés dans les 14 volumes de la collection Archorales, l’INRA étant le seul grand orga- nisme de recherche publique français à avoir entrepris une collecte d’une telle ampleur et à publier des récits de car- rières. Tout le travail investi par Denis Poupardin dans la mission Archorales et le combat opiniâtre qu’il a mené pour en assurer la pérennité n’auront donc pas été vains 5.

Ayant travaillé en binôme avec Denis Poupardin pen- dant huit ans, je veux aussi témoigner d’autres riches- ses humaines qu’il portait en lui et qui s’exprimaient bien au-delà de l’univers professionnel. Cet homme de grande culture aimait échanger avec les autres à propos de ce qu’il avait lu, entendu à la radio ou encore découvert au gré de ses pérégrinations dans les musées et les salles de ciné- ma. Il savait aussi nous faire partager son vécu des groupes musicaux où il pratiquait le violoncelle, ses expériences de soutien scolaire, ses sorties champêtres avec des botanistes, ses voyages...

Denis Poupardin aimait raconter ce qu’il avait fait ou parler de ses projets mais il s’intéressait aussi aux réalisations et aux projets des autres, en particulier ceux de ses collègues et de ses amis. Il sollicitait souvent les discussions et avait une grande capacité à entrer en contact avec les personnes qu’il croisait sur son lieu de travail, à la cantine, dans les colloques...

J’ai partagé beaucoup de choses avec Denis Poupardin et j’ai énormément appris à son contact. Pour terminer ce texte, assurément bien imparfait et écrit dans la douleur, je voudrais encore rendre hommage à mon ami, à l’homme de gran- de culture qu’il était, en sollicitant le concours d’Aimé Césaire et d’Albert Jacquard. Une première citation est extraite de L’art poétique, œuvre du poète martiniquais Aimé Césaire : La vérité scientifique a pour signe la cohérence et l’ef- ficacité, la vérité poétique a pour signe la beauté. De son côté dans Petite philosophie à l’usage des non philosophes, Albert Jacquard nous dit :Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche...

Ces deux citations symbolisent parfaitement le parcours professionnel de Denis Poupardin, sa conception du travail, sa philosophie de la vie et la palette de ses richesses professionnelles et humaines ; il cherchait la vérité, la vérité scienti- fique avec l’efficacité dans le travail, la vérité poétique qui a pour signe la beauté : beauté de l’amitié, du partage, de la solidarité, des textes bien écrits, des œuvres d’art... C’est le souvenir que je garderai de lui.

Un homme très cultivé qui aimait

faire partager ses découvertes et ses réflexions

5

(5)

Hommage à Denis Poupardin, 1939-2009

Raphaël Larrère et Bernard Hubert M Il y a un peu plus d’un an, Denis Poupardin quittait ce monde. Nous voudrions témoigner ici de tout ce que la mission Archorales et le Comité d’histoire de l’INRA doivent à son initiative et à l’œuvre qu’il a poursuivie avec détermination depuis 1993, date à laquelle il fut chargé, par Bernard Chevassus-au-Louis, d’un travail destiné à éclairer la direction de l’INRA sur ce que devrait être une politique de collecte et de conservation des archives administratives et scientifiques de l’Institut.Après avoir consulté de nom- breux laboratoires et services, il rendit un rapport invitant l’INRA à adopter une politique d’archivage ambitieuse. Trop sans doute pour pouvoir être mise en œuvre sur le champ. Ne se laissant pas décourager par l’accueil poli, mais sans effet, de ses proposi- tions, il suggéra alors d’entreprendre la collecte de témoignages oraux d’agents partis à la retraite (ou en instance de départ).

C’est de là qu’est née la mission Archorales qu’il assuma d’abord seul, puis avec l’aide et la complicité de Bernard Desbrosses.

Les bonnes idées mettent souvent du temps à s’imposer, mais elles finissent tout de même par être reconnues. Le Centre de Paris a depuis lors recruté une archiviste, dont les compétences s’étendent à tous les Centres d’Ile-de-France. Le recueil de témoigna- ges réalisés par la mission Archorales (que l’on est parvenu à pérenniser après que Denis Poupardin et Bernard Desbrosses aient pris leur retraite), constitue un corpus d’archives orales imposant et sans équivalent dans les instituts de recherche. La collection Archorales en est à son quatorzième numéro : réalisée à partir de témoignages révisés, parfois réécrits, par leurs auteurs, elle four- nit une histoire polyphonique de l’Institut et contribue ainsi à en diffuser la mémoire.

Enfin, en 2005, le directeur scientifique SED a mis en place notre comité d’histoire quelque temps après le départ à la retraite de Denis Poupardin, sans le travail de qui il aurait sans doute été sans objet.

Ceux qui ont assisté à la demi-journée que le comité d’histoire a consacré en décembre 2008 aux archives orales de l’INRA et à la mission Archorales ont pu apprécier le bel exposé qu’y fit Denis Poupardin sur la genèse de la collecte de récits professionnels au sein de la population des retraités de notre Institut. Ils ont également pris connaissance des méthodes originales de travail (choix des témoins, techniques d’entretien, ...) conçues par notre collègue et constamment améliorées au fil des années. De même ont-ils pu constater le plaisir que certains anciens chercheurs ont eu à préparer avec lui leur témoignage et prendre la mesure d’une entreprise qui se poursuit avec le même esprit de compréhension des interlocuteurs et de rigueur dans la conduite des entretiens.

Qu’il nous soit permis maintenant de rappeler brièvement que Denis Poupardin eut un itinéraire scientifique original avant de se préoccuper des archives de l’INRA... un itinéraire qui, justement, avait rendu ce grand consommateur de liasses, familier des archi- ves départementales (et nationales).

Denis Poupardin était parti pour être économiste. Il fut en son temps l’un des rares jeunes chercheurs du département ESR, à obtenir (en 1968) le diplôme du prestigieux Centre d’Etudes des Programmes Economiques (CEPE) et obtint, quelques années plus tard, un doctorat es sciences économiques. Cela l’a certes conduit à effectuer une critique rigoureuse (et impertinente) des tentatives d’évaluation de la valeur récréative des forêts périurbaines, puis à montrer les limites du calcul économique en matiè- re d’aménagement forestier. Mais, très vite, il fut plus attiré par l’histoire que par l’économie. Il commença par une étude du recul des lisières forestières en Yvelines... qui le conduisit à fréquenter assidûment les archives de Versailles. Puis, il s’investit dans une recherche pluridisciplinaire, avec pour ambition de reconstituer l’histoire de la mise en valeur du Briançonnais depuis la Révolution. Il écrivit sur ces transformations d’un paysage alpin un remarquable rapport qu’il n’a malheureusement pas valorisé comme l’aurait mérité un texte savant, qui témoignait en outre d’un grand bonheur d’écriture. C’est ensuite au sein de la station

“Forêt-Environnement” que Noël Decourt avait mise en place à Orléans que Denis Poupardin s’engagea dans un ensemble de recherches sur l’histoire du corps forestier, de ses doctrines sociales, économiques et écologiques, depuis le Code Forestier jusqu’à nos jours. Enfin, sa contribution à l’Observatoire Causses-Cévennes du Programme Interdisciplinaire sur l’Environnement (PIREN) du CNRS, fut d’inscrire les reboisements de l’Aigoual dans une histoire des transformations de la mise en valeur agricole de ces hautes terres Cévenoles.Ainsi, lorsque Denis Poupardin vint suggérer à Bernard Chevassus-au-Louis de faire une étude sur ce que pourrait être l’archivage à l’INRA, il avait acquis une bonne connaissance des archives et de la façon de les exploiter. C’est sans doute ce qui explique l’enthousiasme qu’il mit à réaliser Archorales et le savoir-faire dont il a fait bénéficier cette entreprise.

Disons enfin, pour achever cet hommage, que nous sommes de ceux qui ont su apprécier sa civilité, sa grande rigueur intellec- tuelle, son humour et sa culture.

Références

Documents relatifs

Nous ne prétendons pas, dans le cadre de cet article, ouvrir le débat qui a suscité beaucoup de controverses, mais nous nous limiterons à souligner les points forts

A chaque lieu de l’établissement son identité, sa spécificité, ses activités en relation avec le contexte, (présence du professeur-documentaliste, capacité d'accueil du

Page  : Musée Condé, Chantilly, © Lynda Frénois ; pages - : Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet, SMN Ms 5 (3) 1 et 2, reproduits avec l’aimable autorisation

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

Pour autant qu'ils aient épuisé la procédure de conciliation interne, les parents de l’élève mineur ou l’élève majeur peuvent introduire un recours externe contre une

S‛il y a des œufs de ces vers dans votre urine ou dans vos selles, ils vont éclore dans l‛eau où vous avez fait pipi ou caca et infecter les escargots

31 Vincent DUBOIS, Institutions et politiques culturelles locales : éléments pour une recherche socio- historique, Paris, La Documentation française, 1996 ; Vincent

6 Grâce auxmémoires de Garel et aux précieuses annotations historiques de Katy Hazan, le lecteur peut ainsidécouvrir la complexité de l’action clandestine que