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Mines Physique 2 PSI 2006 — Corrigé
Ce corrigé est proposé par Georges Rolland (Professeur agrégé) ; il a été relu par Pierre-Marie Billangeon (ESPCI) et Stéphane Ravier (Professeur en CPGE).
Ce sujet se compose de trois parties largement indépendantes et traite d’oscilla- tions de bulles d’air dans l’eau. Mis à part le début de la première partie, l’ensemble du problème s’écarte très largement du cours.
• La première partie consiste en l’établissement de l’équation des ondes sonores, raisonnement classique de cours, et à son application à la bulle d’air ; elle doit être résolue sans problème.
• La deuxième partie introduit deux modèles d’oscillations de bulles et com- pare leurs prévisions. La sous-partie II.2, qui envisage la propagation des ondes sonores dans l’eau à vitesse finie, est plus délicate et demande une bonne as- similation des phénomènes propagatifs et de leur dépendance en temps et en espace.
• La dernière partie du problème traite du couplage acoustique de deux bulles ; elle présente des questions qualitatives pour tester le sens physique (et l’imagi- nation) du candidat. Son niveau reste abordable.
L’ensemble est d’une longueur raisonnable et ne comporte pas de question très délicate ou trop calculatoire. De nombreux résultats sont fournis, ce qui aide à leur dé- monstration et permet de ne pas buter sur une difficulté ponctuelle. Il exige toutefois du candidat attention et rigueur pour éviter quelques pièges, parfois assez subtils.
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Indications
Partie I
3 Dériver l’équation de conservation de la masse par rapport àt, prendre la diver- gence de l’équation d’Euler de façon à éliminer les termes en v.
6 Exprimer la (petite) variation de volume de la bulle en fonction deξ(t)et utiliser la loi de Laplace.
Partie II
7 Utiliser l’hypothèse d’incompressibilité de l’eau et donc la conservation de son volume lors de la dilatation de la bulle (R−→R + dR).
10 Intégrer par rapport à r l’équation obtenue à la question 8 avec les conditions initiales déterminées à la question 9. Négliger le terme du second ordre pour obtenir l’équation différentielle d’un oscillateur harmonique.
13 Utiliser le formulaire fourni pour exprimer le laplacien de p en fonction de π.
L’équation de d’Alembert satisfaite parπ(t)admet deux solutions, dont une doit être rejetée.
14 Appliquer le principe fondamental de la dynamique à une particule d’eau.
15 Utiliser le fait quer est voisin deR0. 18 Exprimerξ′′′ en fonction deξ′.
19 L’amortissement est faible, la période mesurée sur la figure 1 peut être assimilée à la période propre. L’enveloppe du signal, une exponentielle décroissante, permet d’accéder àΓ.
Partie III
20 Il y a ici une erreur d’énoncé, on doit lirecE≫ωMd.
Ne pas oublier de prouver que l’on peut confondreu1, u2ettpour obtenir les équa- tions demandées. Pour cela, comparer la longueur d’onde des ondes de pression dans l’eau à la distance séparant les deux bulles.
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Le chant des bulles
I. Évolution de l’air contenu dans une bulle
1. Propagation du son dans l’air 1 L’équation d’Euler s’écrit en introduisantρ1et p1:
(ρ0+ρ1)
"
∂−→v
∂t + (−→v .−−→
grad )−→v
#
=−−−→
grad (p0+p1)
Puisque |ρ1| ≪ |ρ0| et p0 = Cte, et en négligeant le terme convectif (−→v .−−→
grad )−→v, du deuxième ordre, on obtient
ρ0
∂−→v
∂t =−−−→
grad (p1)
Pour les mêmes raisons, l’équation de conservation de la masse peut se simplifier en
ρ0div (−→v) +∂ρ1
∂t = 0 2 L’évolution de l’air est isentropique car :
• adiabatique : transformations trop rapides pour permettre un échange de cha- leur avec le milieu extérieur ;
• réversible : compressions-détentes de faible amplitude.
Soit une massemd’air, occupant un volumeV. Sa masse volumique vautρ=m/V, le coefficient de compressibilité isentropique s’écrit donc :
χ0=−1 V
∂V
∂p
S
=−ρ m
∂(m/ρ)
∂p
S
=−ρ
∂(1/ρ)
∂p
S
=1 ρ
∂ρ
∂p
S
Soit, en assimilantρà ρ0 χ0= 1 ρ0
∂ρ
∂p
S
ρ1etp1représentent respectivement les petites variations de masse volumique et de pression lors de l’évolution isentropique de l’air contenu dans la bulle, donc
χ0= 1 ρ0
ρ1
p1
L’air, considéré comme un gaz parfait, suit, lors de sa transformation isentropique, la loi de LaplacepVγ = Cte. En en prenant la différentielle logarithmique, il vient
dp p +γdV
V = 0 à entropie constante
d’où
∂V
∂p
S
=−V γ p
donc χ0=−1
V ∂V
∂p
S
= 1 γ p
Soit ici χ0= 1
γ p ∼= 1 γ p0
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3 D’après la question 2, on aρ1=p1χ0ρ0. La conservation de la masse s’écrit donc ρ0div−→v +χ0ρ0
∂p1
∂t = 0 Soit, après dérivation par rapport au temps :
ρ0
∂
∂t(div−→v) +χ0ρ0
∂2p1
∂t2 = 0
Les variables spatiales et temporelles sont indépendantes, on peut donc permuter l’ordre des dérivations pour obtenir
ρ0div ∂−→v
∂t +χ0ρ0
∂2p1
∂t2 = 0 La divergence de l’équation d’Euler donne
ρ0div ∂−→v
∂t =−∆p1
Par identification de ces deux résultats, on aboutit à l’équation d’évolution dep1:
∆p1−χ0ρ0
∂2p1
∂t2 = 0
Pour des ondes planes se propageant suivant+−x, celle-ci s’écrit :
∂2p1
∂x2 − 1 c2
∂2p1
∂t2 = 0 avec c= 1
√χ0ρ0
C’est une équation de d’Alembert, dont la solution générale est la superposition de deux ondes se propageant suivant+−−u→x avec la céléritéc (f etg sont deux fonctions arbitraires) :
p1(x, t) =f(x−c t) +g(x+c t)
4 L’application numérique donne c=
rγ p0
ρ0
= 328 m.s−1
La plage de longueur d’onde du domaine audio est déterminée grâce à la formule classiqueλ=c/f:
3,3 cm< λ <3,3 m
2. Étude d’une bulle d’air
5 Une éventuelle inhomogénéité de pression dans la bulle peut provenir, soit de phénomènes statiques (augmentation de la pression avec la profondeur, tension su- perficielle), soit des variations dynamiques de pression dues aux ondes de pression qui se déplacent dans la bulle.
• L’énoncé demande de négliger la tension superficielle et la variation de pression hydrostatique dans l’eau. A fortiori, comme la masse volumique de l’airρ0 est très faible devant celle de l’eau ρE, l’augmentation statique de pression dans l’air est elle aussi négligeable.
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