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Suivi des recommandations pour le traitement prophylactique des hémorragies digestives en réanimation au CHU de Toulouse en 2012

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(1)

ANNEE 2012 2012 TOU3 1620

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE MEDECINE SPECIALISEE CLINIQUE

Présentée et soutenue publiquement par

STAES Olivier Le 21 décembre 2012

Suivi des recommandations pour le traitement

prophylactique des hémorragies digestives en réanimation au CHU de Toulouse en 2012

Directeur de Thèse : Monsieur le Professeur Thomas GEERAERTS

JURY

Président Olivier FOURCADE

1

er

Assesseur Vincent MINVILLE

2

ème

Assesseur Thomas GEERAERTS

3

ème

Assesseur Béatrice RIU POULENC

Membre invité Pierre COUGOT

(2)

Tableau  du  personnel  

F ACULTES DE M EDECINE DE L ’U NIVERSITE P AUL S ABATIER

Professeurs honoraires

M. LAZORTHES G. Doyen Honoraire

M. PUEL P. Doyen Honoraire

M. GUIRAUD-CHAUMEIL Doyen Honoraire M. LAZORTHES Y. Doyen Honoraire

M. CHAP H. Doyen Honoraire

M. COMMANAY Professeur Honoraire

M. CLAUX Professeur Honoraire

M. ESCHAPASSE Professeur Honoraire Mme ENJALBERT Professeur Honoraire

M. GAYRAL Professeur Honoraire

M. GEDEON Professeur Honoraire

M. PASQUIE Professeur Honoraire

M. RIBAUT Professeur Honoraire

M. SARRASIN Professeur Honoraire

M. GAY Professeur Honoraire

M. DOUSTE-BLAZY L. Professeur Honoraire M. ARLET J. Professeur Honoraire M. RIBET Professeur Honoraire M. MONROZIES Professeur Honoraire M. MIGUERES Professeur Honoraire

M. DALOUS Professeur Honoraire

M. DUPRE Professeur Honoraire

M. FABRE J. Professeur Honoraire

M. FEDOU Professeur Honoraire

M. LARENG Professeur Honoraire

M. DUCOS Professeur Honoraire

M. GALINIER Professeur Honoraire M. LACOMME Professeur Honoraire M. BASTIDE Professeur Honoraire M. COTONAT Professeur Honoraire

M. DAVID Professeur Honoraire

Mme DIDIER Professeur Honoraire M. GAUBERT Professeur Honoraire M. GUILHEM Professeur Honoraire Mme LARENG M.B. Professeur Honoraire

M. BES Professeur Honoraire

M. BERNADET Professeur Honoraire M. GARRIGUES Professeur Honoraire M. REGNIER Professeur Honoraire M. COMBELLES Professeur Honoraire M. REGIS Professeur Honoraire

M. ARBUS Professeur Honoraire

M. LARROUY Professeur Honoraire M. JUSKIEWENSKI Professeur Honoraire M. PUJOL Professeur Honoraire M. ROCHICCIOLI Professeur Honoraire

M. RUMEAU Professeur Honoraire

M. PAGES Professeur Honoraire

M. BESOMBES Professeur Honoraire M. GUIRAUD Professeur Honoraire

M. SUC Professeur Honoraire

M. VALDIGUIE Professeur Honoraire M. COSTAGLIOLA Professeur Honoraire M. BOUNHOURE Professeur Honoraire M. PONTONNIER Professeur Honoraire

M. CARTON Professeur Honoraire

Mme PUEL J. Professeur Honoraire

M. GOUZI Professeur Honoraire

M. DUTAU Professeur Honoraire associé M. PONTONNIER Professeur Honoraire

M. PASCAL Professeur Honoraire

M. MURAT Professeur Honoraire

M. SALVADOR M. Professeur Honoraire M. SOLEILHAVOUP Professeur Honoraire

M. BONEU Professeur Honoraire

M. BAYARD Professeur Honoraire

M. LEOPHONTE Professeur Honoraire M. FABIÉ Professeur Honoraire

M. BARTHE Professeur Honoraire

M. CABARROT Professeur Honoraire M. GHISOLFI Professeur Honoraire M. DUFFAUT Professeur Honoraire

M. ESCAT Professeur Honoraire

M. ESCANDE Professeur Honoraire M. SARRAMON Professeur Honoraire M. CARATERO Professeur Honoraire M. CONTÉ Professeur Honoraire M. ALBAREDE Professeur Honoraire

M. PRIS Professeur Honoraire

M. CATHALA Professeur Honoraire

M. BAZEX Professeur Honoraire

M. ADER Professeur Honoraire

M. VIRENQUE Professeur Honoraire

M. CARLES Professeur Honoraire

M. LOUVET Professeur Honoraire

M. BONAFÉ Professeur Honoraire

M. VAYSSE Professeur Honoraire

M. ESQUERRE Professeur Honoraire M. GUITARD Professeur Honoraire M. LAZORTHES F. Professeur Honoraire M. ROQUE-LATRILLE Professeur Honoraire

M. CERENE Professeur Honoraire

M. FOURNIAL Professeur Honoraire

M. HOFF Professeur Honoraire

M. REME Professeur Honoraire

M. FAUVEL Professeur Honoraire

M. BOCCALON Professeur Honoraire M. FREXINOS Professeur Honoraire M. CARRIERE Professeur Honoraire M. MANSAT M. Professeur Honoraire M. ROLLAND Professeur Honoraire M. THOUVENOT Professeur Honoraire M. CAHUZAC Professeur Honoraire M. RIBOT Professeur Honoraire

M. DELSOL Professeur Honoraire

Mme ARLET Professeur Honoraire

Professeurs émérites Professeur GHISOLFI Professeur JUSKIEWENSKI Professeur LARROUY Professeur ALBAREDE Professeur CONTÉ Professeur MURAT Professeur MANELFE Professeur LOUVET Professeur SOLEILHAVOUP Professeur SARRAMON Professeur CARATERO

Professeur GUIRAUD-CHAUMEIL Professeur COSTAGLIOLA Professeur JL. ADER Professeur Y. LAZORTHES Professeur L. LARENG Professeur F. JOFFRE Professeur J. CORBERAND Professeur B. BONEU Professeur H. DABERNAT

(3)

FACULTE DE MEDECINE TOULOUSE-PURPAN 37 allées Jules Guesde - 31062 TOULOUSE Cedex Doyen : JP. VINEL

P.U. - P.H.

Classe Exceptionnelle et 1ère classe

M. ADOUE D. Médecine Interne, gériatrie

M. AMAR J. Thérapeutique

M. ARNE J.L. (C.E) Ophtalmologie M. ATTAL M. (C.E) Hématologie

M. BLANCHER A. Immunologie (option Biologique) M. BONNEVIALLE P. Chirurgie Orthopédique et

Traumatologie M. BOSSAVY J.P. Chirurgie Vasculaire M. BROUSSET P. (C.E) Anatomie Pathologique M. BUGAT R. (C.E) Cancérologie

M. CARRIE D. Cardiologie

M. CHAP H. (C.E) Biochimie M. CHAUVEAU D. Néphrologie M. CHOLLET F. (C.E) Neurologie M. CLANET M. (C.E) Neurologie

M. DAHAN M. (C.E) Chirurgie Thoracique et Cardiaque M. DABERNAT H. Bactériologie-Virologie M. DALY-SCHVEITZER N. Cancérologie

M. DEGUINE O. O. R. L.

M. DUCOMMUN B. Cancérologie

M. FERRIERES J. Epidémiologie, Santé Publique M. FRAYSSE B. (C.E) O. R. L.

M. IZOPET J. Bactériologie-Virologie M. LANG T. Biostatique informatique médicale

M. LANGIN D. Nutrition

M. LAUQUE D. Médecine Interne

M. LIBLAU R. Immunologie

M. MAGNAVAL J.F. Parasitologie

M. MALAVAUD B. Urologie

M. MARCHOU B. Maladies Infectieuses M. MONROZIES X. Gynécologie Obstétrique M. MONTASTRUC J.L. (C.E) Pharmacologie

M. MOSCOVICI J. Anatomie et Chirurgie Pédiatrique

Mme MOYAL E. Cancérologie

Mme NOURHASHEMI F. Gériatrie M. OLIVES J.P. Pédiatrie

M. OSWALD E. Bactériologie-Virologie M. PARINAUD J. Biol. du Dévelop. et de la Reprod.

M. PERRET B. (C.E) Biochimie

M. POURRAT J. Néphrologie

M. PRADERE B. Chirurgie Générale M. QUERLEU D. (C.E) Cancérologie M. RAILHAC J.J. (C.E) Radiologie

M. RASCOL O. Pharmacologie

M. RISCHMANN P. (C.E) Urologie M. RIVIERE D. Physiologie M. SALES DE GAUZY J. Chirurgie infantile M. SALLES J.P. Pédiatrie M. SERRE G. (C.E) Biologie cellulaire

M. SIMON J. Biophysique

M. TELMON N. Médecine légale

M. TREMOULET Neurochirurgie M. M. VINEL J.P. (C.E) Hépato-Gastro-Entérologie M. VOIGT J.J. (C.E) Anatomie Pathologique P.U. - P.H.

2ème classe

Mme BEYNE-RAUZY O. Médecine Interne M. BIRMES Ph. Psychiatrie

M. BRASSAT D. Neurologie

M. BUREAU Ch. Hépato-Gastro-Entérologie

M. CALVAS P. Génétique

M. CARRERE N. Chirurgie Générale Mme CASPER Ch. Pédiatrie

M. CHAIX Y. Pédiatrie

M. COGNARD C. Neuroradiologie

M. DE BOISSEZON X. Médecine Physique et Réadapt Fonctionnelle

M. FOURCADE O. Anesthésiologie

M. FOURNIE B. Rhumatologie

M. FOURNIÉ P. Ophtalmologie Mme GENESTAL Réanimation Médicale M. Mme LAMANT L. Anatomie Pathologique

M. LAROCHE M. Rhumatologie

M. LAUWERS F. Anatomie

M. PAOLI J.R. Chirurgie Maxillo-faciale M. PARANT O. Gynécologie Obstétrique

M. PATHAK A. Pharmacologie

M. PAUL C. Dermatologie

M. PAYOUX P. Biophysique

M. PAYRASTRE B. Hématologie M. PORTIER G. Chirurgie Digestive M. PERON J.M. Hépato-Gastro-Entérologie

M. RECHER Ch. Hématologie

M. RONCALLI J. Cardiologie

M. SANS N. Radiologie

M. SOL J-Ch. Neurochirurgie Mme WEBER-VIVAT M. Biologie cellulaire P.U.

M. OUSTRIC S. Médecine Générale

POUTRAIN J.Ch Professeur Associé de Médecine Générale

M.C.U. - P.H.

M. APOIL P. A Immunologie

Mme ARNAUD C. Epidémiologie

M. BIETH E. Génétique

Mme BONGARD V. Epidémiologie Mme CASPAR BAUGUIL S. Nutrition Mme CASSAING S. Parasitologie Mme CONCINA D. Anesthésie-Réanimation

M. CONGY N. Immunologie

M. CORRE J. Hématologie

M. COULAIS Y. Biophysique

Mme COURBON Pharmacologie

Mme DAMASE C. Pharmacologie Mme de GLISEZENSKY I. Physiologie

Mme DELMAS C. Bactériologie Virologie Hygiène

Mme DE-MAS V. Hématologie

Mme DUGUET A.M. Médecine Légale Mme DULY-BOUHANICK B. Thérapeutique

M. DUPUI Ph. Physiologie

Mme FAUVEL J. Biochimie

Mme FILLAUX J. Parasitologie

M. GANTET P. Biophysique

Mme GENNERO I. Biochimie

M. HAMDI S. Biochimie

Mme HITZEL A. Biophysique

M. JALBERT F. Stomato et Maxillo Faciale Mme LAPEYRE-MESTRE M. Pharmacologie

M. LAURENT C. Anatomie Pathologique Mme LE TINNIER A. Médecine du travail

M. LOPEZ R. Anatomie

M. MONTOYA R. Physiologie Mme MOREAU M. Physiologie Mme NOGUEIRA M.L. Biologie Cellulaire M. PARIENTE J. Neurologie M. PILLARD F. Physiologie Mme PRERE M.F. Bactériologie Virologie Mme PUISSANT B. Immunologie

Mme RAGAB J. Biochimie

Mme RAYMOND S. Bactériologie Virologie Hygiène Mme SABOURDY F. Biochimie

Mme SAUNE K. Bactériologie Virologie

M. SOLER V. Ophtalmologie

Mme SOMMET A. Pharmacologie M. TAFANI J.A. Biophysique

Mlle TREMOLLIERES F. Biologie du développement M. TRICOIRE J.L. Anatomie et Chirurgie

Orthopédique M. VINCENT C. Biologie Cellulaire

(4)

FACULTE DE MEDECINE TOULOUSE-RANGUEIL 133 route de Narbonne - 31062 TOULOUSE Cedex Doyen : D. ROUGE

P.U. - P.H.

Classe Exceptionnelle et 1ère classe

M. ABBAL M. Immunologie

M. ALRIC L. Médecine Interne

M. ARLET Ph. (C.E) Médecine Interne M. ARNAL J.F. Physiologie

Mme BERRY I. Biophysique

M. BOUTAULT F. (C.E) Stomatologie et Chirurgie Maxillo- Faciale

M. BUSCAIL L. Hépato-Gastro-Entérologie M. CANTAGREL A. Rhumatologie

M. CARON Ph. Endocrinologie M. CHAMONTIN B. (C.E) Thérapeutique M. CHAVOIN J.P. (C.E) Chirurgie Plastique et Reconstructive

M. CHIRON Ph. Chirurgie Orthopédique et Traumatologique

Mlle DELISLE M.B. (C.E) Anatomie Pathologie

M. DIDIER A. Pneumologie

M. DURAND D. (C.E) Néphrologie

M. ESCOURROU J. (C.E) Hépato-Gastro-Entérologie M. FOURTANIER G. (C.E) Chirurgie Digestive M. GALINIER M. Cardiologie

M. GERAUD G. Neurologie

M. GLOCK Y. Chirurgie cardio-Vasculaire M. GRAND A. (C.E) Epidémio. Eco. De la Santé et

Prévention Mme HANAIRE H. Endocrinologie M. LAGARRIGUE J. (C.E) Neurochirurgie

M. LARRUE V. Neurologie

M. LAURENT G. (C.E) Hématologie

M. LEVADE T. Biochimie

M. MALECAZE F. (C.E) Ophtalmologie

Mme MARTY N. Bactériologie Virologie Hygiène M. MASSIP P. Maladies Infectieuses M. MAZIERES B. Rhumatologie M. PESSEY J.J. (C.E) O. R. L.

M. PLANTE P. Urologie

M. PUGET J. (C.E.) Chirurgie Orthopédique et Traumatologique

M. RAYNAUD J-Ph. Psychiatrie Infantile M. REME J.M. Gynécologie-Obstétrique

M. RITZ P. Nutrition

M. ROCHE H. (C.E) Cancérologie M. ROSTAING L. Néphrologie

M. ROUGE D. (C.E) Médecine Légale M. ROUSSEAU H. Radiologie M. SALVAYRE R. (C.E) Biochimie

M. SAMII E K. (C.E) Anesthésiologie Réanimation M. SCHMITT L. (C.E) Psychiatrie

M. SENARD J.M. Pharmacologie

M. SERRANO E. O. R. L.

M. SOULIE M. Urologie

M. SUC B. Chirurgie Digestive Mme TAUBER M.T. Pédiatrie M. VELLAS B. (C.E) Gériatrie P.U. - P.H.

2ème classe

M. ACAR Ph. Pédiatrie

Mme ANDRIEU S. Epidémiologie

M. BERRY A. Parasitologie

M. BONNEVILLE F. Radiologie

M. BROUCHET L. Chir. Thoracique et cardio- vasculaire

M. BUJAN L. Uro-Andrologie

Mme BURA-RIVIERE A. Médecine vasculaire M. CHABANON G. Bactériologie Virologie

M. CHAYNES P. Anatomie

M. CHAUFOUR X. Chirurgie Vasculaire M. CONSTANTIN A. Rhumatologie

M. COURBON Biophysique

Mme COURTADE SAIDI M. Histologie Embryologie M. DAMBRIN C. Chirurgie Thoracique et cardio-

vasculaire M. DECRAMER S. Pédiatrie M. DELABESSE E. Hématologie

M. DELORD JP. Cancérologie

M. ELBAZ M. Cardiologie

M. GALINIER Ph. Chirurgie Infantile M. GOURDY P. Endocrinologie M. GROLLEAU RAOUX J.L. Chirurgie plastique Mme GUIMBAUD R. Cancérologie

M. KAMAR N. Néphrologie

M. LEGUEVAQUE P. Chirurgie Générale et Gynécologique

M. MARQUE Ph. Médecine Physique et Réadaptation Mme MAZEREEUW J. Dermatologie

M. MINVILLE V. Anesthésiologie réanimation

M. OTAL Ph. Radiologie

M. ROLLAND Y. Gériatrie

M. ROUX F.E. Neurochirurgie M. SAILLER L. Médecine Inetrne M. SELVES J. Anatomie Pathologique M. SOULAT J.M. Médecine du Travail

M. TACK I. Physiologie

M. VAYSSIERE Ch. Gynécologie Obstétrique

M. VERGEZ S. O. R. L.

Mme URO-COSTE E. Anatomie Pathologique Dr VIDAL M. Professeur Associé de Médecine

Générale

Dr MARMET Th. Professeur Associé en Soins Palliatifs

Dr NIEZBORALA M. Professeur Associé de Médecine du Travail

M.C.U. - P.H.

Mme ABRAVANEL F. Bactério. Virologie Hygiène Mme ARCHAMBAUD M. Bactério. Virologie Hygiène M. BES J.C. Histologie-Embryologie Mme BROUCHET-GOMEZ A. Anatomie Pathologique M. CAMBUS J.P. Hématologie

Mme CANTERO A. Biochimie

Mme CARFAGNA L. Pédiatrie

Mme CASSOL E. Biophysique

Mme CAUSSE E. Biochimie

Mme CLAVE D. Bactériologie Virologie M. CLAVEL C. Biologie Cellulaire

Mme COLLIN L. Cytologie

M. DE BOISSEZON X. Médecine Physique et Réadaptation M. DEDOUIT F. Médecine Légale

M. DE GRAEVE J.S. Biochimie M. DELOBEL P. Maladies Infectieuses M. DELPLA P.A. Médecine légale Mme ESQUIROL Y. Médecine du travail

Mme ESCOURROU G. Anatomie Pathologique Mme GALINIER A. Nutrition

Mme GARDETTE V. Epidémiologie

Mme GRARE M. Bactériologie Virologie Hygiène Mme GUILBEAU-FRUGIER C. Anatomie Pathologique

M. HUYGHE E. Urologie

Mme INGUENEAU C. Biochimie M. LAHARRAGUE P. Hématologie M. LAPRIE Anne Cancérologie

M. LEANDRI R. Biologie de dével. et de la reproduction

M. MARCHEIX B. Chirurgie cardio-vasculaire M. MARQUES B. Histologie-Embryologie

Mme MAUPAS F. Biochimie

M. MIEUSSET R. Biologie de dével. et de la reproduction

Mme M'RINI C. Physiologie M. MUSCARI F. Chirurgie Digestive Mme PERIQUET B. Nutrition Mme PRADDAUDE F. Physiologie

M. PRADERE J. Biophysique

M. RAMI J. Physiologie

M. RIMAILHO J. Anatomie et Chirurgie Générale M. RONGIERES M. Anatomie – Chirurgie Orthopédique

M. TKACZUK J. Immunologie

M. VALLET P. Physiologie

Mme VEZZOSI D. Endocrinologie

M. VICTOR G. Biophysique

M.C.U.

M. BISMUTH S. Médecine Générale

Maitres de Conférences Associés de Médecine Générale

Dr MESTHÉ P. Dr ESCOURROU B.

Dr STILLMUNKES Dr BISMUTH M.

(5)

Remerciements   A notre jury,

Monsieur le Professeur Olivier FOURCADE, Professeur d’Anesthésie-Réanimation

Pour l’honneur que vous me faites de présider cette thèse.

Vous m’avez accompagné lors de mon parcours d’interne d’anesthésie-réanimation.

Je vous exprime mes sincères remerciements pour votre disponibilité, pour m’avoir soutenu dans mes moments difficiles et pour avoir compris mes choix.

Monsieur le Professeur Vincent MINVILLE, Professeur d’Anesthésie-Réanimation

Vous avez accepté avec beaucoup d’amabilité de faire partie de notre jury, soyez remercié de l’attention que vous avez portée à notre travail.

Monsieur le Professeur Thomas GEERAERTS, Professeur en Anesthésie-Réanimation

Vous êtes à l'origine de ce travail.

Nous tenons à vous exprimer notre plus grande reconnaissance pour votre encadrement dans ce travail, vos conseils et votre disponibilité.

Pour l'énergie et le temps que vous y avez consacré malgré une activité hospitalo-universitaire chargée.

Pour votre constante disponibilité, votre accueil chaleureux, et votre relecture attentive...

Veuillez trouver ici l'expression de ma gratitude et de mon profond respect.

(6)

Madame le Docteur RIU POULENC Béatrice, Docteur en Anesthésie-Réanimation

Merci pour le savoir que tu m’as transmis en passant dans le service de réanimation.

Ton amabilité et ta compétence ont toujours suscité en moi une grande admiration.

Qu'il me soit permis de te témoigner ma reconnaissance et mon grand estime.

Monsieur le Docteur COUGOT Pierre, Docteur en Anesthésie-Réanimation

Tous mes remerciements pour avoir accepté de faire partie de ce jury et avoir porté sur ce travail un avis éclairé, je vous en suis infiniment reconnaissant.

A nos futurs collègues,

Merci à tous les médecins anesthésistes réanimateurs croisés pendant ces cinq années d’internat, merci pour votre disponibilité et vos enseignements, ceci toujours dans une excellente ambiance. Je retiendrai une phrase de l’un d’entre eux qui disait :

«

il n’est pas besoin d’être triste pour être sérieux

»

.

Aux infirmiers anesthésistes et de réanimation avec qui j’ai eu la chance de travailler. Merci à tous ceux qui m’ont aidé avec bienveillance à faire mes premiers pas dans cette spécialité́

technique, diversifiée et complexe. Merci d’être aujourd’hui des partenaires précieux et bien

souvent d’une aide inestimable.

(7)

A tous les membres de ma famille,

A toi, mon petit bébé, pour ton amour et l’énergie dépensée à m’aider et me motiver dans ce long travail. Ton soutien a été le plus grand réconfort, merci d’avoir été patiente et d’être toujours restée calme. Tu as su guider mes choix avec justesse tout en respectant mes souhaits. Pour notre bonheur qui se prépare...

A mes Parents, sans qui je ne serais aujourd’hui, ni qui je suis, ni où je suis...

Vous m’avez toujours offert les meilleures conditions pour que je puisse faire les meilleurs choix sans jamais faire pression. Vous m’avez encouragé à chaque pas de ma vie et entouré d’un amour inconditionnel. Je sais que je peux compter sur votre soutien quoi qu’il puisse arriver, et c’est essentiel. Vous m’avez donné confiance en moi. Même éloignés, vous avez toujours été là et votre soutien m’est très précieux.

A ma sœur pour ton amour et tes encouragements mais aussi à Jean-Yves, Maureen et Lilou pour leur affection et leur soutien.

A ma belle famille, pour votre soutien, votre compréhension et votre accueil chaleureux. Je sais maintenant qu’il y a une vie à côté de la médecine. Surtout ne changez rien.

A tous mes co-internes, amis de route et de voisinage, sans qui tous les moments passés auraient été bien différents.

A tous ceux que j’ai oublié de citer, en espérant qu’ils ne me retirent pas leur affection pour

autant...

(8)

S ERMENT

"

Au moment d'être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle

aux lois de l'honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me sont confiés. Reçu à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.

Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes

promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j'y manque

"

.

(9)

Abréviations  

AFSSAPS – Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé AMM – Autorisation de Mise sur le Marché

ANSM – Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé CHU – Centre Hospitalier Universitaire

FDR – Facteur de Risque HAS – Haute Autorité de Santé IGS – Indice de Gravité Simplifié INR – International Normalized Ratio IPP – Inhibiteur de la Pompe à Protons PAs – Pression Artérielle Systolique

PAVM – Pneumopathie Acquise sous Ventilation Mécanique PEEP – Pression Expiratoire Positive

SC – Surface Corporelle

TCA – Temps de Céphaline Activé

UGD – Ulcère Gastroduodénal

(10)

Table  des  matières  

 

TABLE DES MATIERES ... 10  

1. RESUME ... 10  

2. ABSTRACT ... 12  

3. INTRODUCTION ... 13  

3.1. P

REVENTION MEDICAMENTEUSE

... 16  

3.2. P

REVENTION NON MEDICAMENTEUSE

... 18  

3.3. R

OLE DE LA NUTRITION

... 18  

4. MATERIEL ET METHODES ... 20  

4.1. T

YPE ET PERIODE D

ETUDE

... 20  

4.2. L

IEU DE L

ETUDE

... 20  

4.3. C

RITERES D

INCLUSION

... 20  

4.4. C

RITERES D

EXCLUSION

... 20  

4.5. R

ECUEIL DES DONNEES

... 20  

4.6. A

NALYSE STATISTIQUE

... 21  

5. RESULTATS ... 22  

6. DISCUSSION ... 25  

6.1. C

HOIX DU TRAITEMENT PREVENTIF

... 26  

6.2. F

ACTEURS DE RISQUE

... 27  

6.3. E

FFETS SECONDAIRES

... 28  

6.4. C

OUT DU TRAITEMENT

... 29  

6.5. P

NEUMOPATHIES NOSOCOMIALES

... 29  

6.6. R

OLE DE LA NUTRITION ENTERALE

... 30  

7. CONCLUSION ... 31  

8. BIBLIOGRAPHIE ... 33  

9. ANNEXES ... 36  

N°1 M

ODIFICATIONS DE LA MUQUEUSE GASTRIQUE AU COURS DE L

AGRESSION SEVERE

... 37  

N°2 M

ECANISMES DE DEFENSE DE LA MUQUEUSE GASTRIQUE

... 38  

N°3 F

ICHE DE RECUEIL DES DONNEES

... 39  

N°4 IGS II ... 39  

N°5 R

ECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE

:

LES ANTI

-

SECRETOIRES CHEZ L

ADULTE

– AFSSAPS ... 42  

N°6 R

ECOMMANDATIONS DU POLE DIGESTIF DU

CHU

DE

T

OULOUSE SUR LE BON USAGE DES

IPP ... 55  

 

(11)

1.  Résumé  

Objectif : Le séjour en réanimation peut être responsable de lésions digestives entraînant une surmortalité. Le but de cette étude était d’étudier le taux d’observance des recommandations de bonne pratique émises par l’AFSSAPS sur la prescription d’un traitement prophylactique de l’ulcère de stress en réanimation par antisécrétoires gastriques, dans différents services de réanimation du CHU de Toulouse.

Patients, matériel et méthodes : Étude prospective observationnelle menée sur une période de 4 mois, de mai à août 2012, sans procédure écrite de prescription du traitement prophylactique de l’ulcère de stress afin de ne pas influencer les habitudes de prescription des équipes soignantes. Les prescriptions de 308 patients de réanimation polyvalente et de réanimation neurochirurgicale ont été analysées.

Résultats : 63 % des patients de réanimation ont bénéficié d’un traitement prophylactique de l’ulcère de stress mais pour plus de 53 % des patients, ce traitement n’était pas justifié. En effet, l’AFSSAPS recommande l’association de 2 facteurs de risque pour initier ce traitement préventif. Parmi les facteurs de risque les plus souvent retrouvés, on notait une intubation avec une durée de ventilation prévisible de plus de 48 heures dans 80 % des cas, un traumatisme crânien grave et un état de choc dans respectivement 39 et 37 % des cas. 13 patients ont présenté une hémorragie digestive au cours de leur hospitalisation avec réalisation d’une endoscopie digestive haute et instauration d’un traitement par Inhibiteur de la Pompe à Protons (IPP) à dose curative. Parmi les patients non traités préventivement, plus de 94 % d’entre eux étaient alimentés par voie entérale.

Conclusion : Les recommandations de l’AFSSAPS encadrant la prescription d’un traitement antisécrétoire gastrique ne sont que peu suivies, avec une sur-prescription importante d’inhibiteur de la pompe à protons. Dans la prévention de l’ulcère de stress en réanimation, l’évaluation de la pertinence d’un tel traitement doit être quotidienne au sein des services de réanimation du CHU de Toulouse, d’autant plus que leur coût et leurs effets secondaires ne sont pas négligeables.

Mots Clés : Réanimation, Ulcères de Stress, Hémorragie digestive Haute, Traitement

(12)

2.  Abstract  

Objective : The Intensive Care Units (ICU) stay may be responsible for gastrointestinal lesions causing excess death rate. The purpose of this study was to investigate the rate of observance of the AFSSAPS clinical practice guidelines for the prescription of a prophylactic treatment for stress ulcer by anti-acid drugs in the Toulouse teaching hospital ICUs.

Patients, materials and methods : Prospective observational study conducted in a 4 months period from May to August 2012, without any written procedure of the prophylactic treatment of stress ulcer in order not to influence the team practice. The prescriptions of 308 patients admitted in ICU were analyzed.

Results : 63 % of patients received a prophylactic treatment for stress ulcer but for more than 53 % of them, this treatment was not justified according to the AFSSAPS guidelines. Indeed, AFSSAPS recommends the combination of two risk factors to introduce this preventive treatment. Among the most communly found risk factors, intubation with a predictable duration of mechanical ventilation for more than 48 hours was found in 80 % of cases, severe head trauma and shock in 39 % and 37 %. Thirteen patients have presented a gastrointestinal bleeding during the hospitalization with achievement of an upper gastrointestinal endoscopy and initation of a treatment by proton pump inhibitor at curative dose. Among the patient that did not recieved preventive treatment, 94 % were enterally fed.

Conclusion : The AFSSAPS guidelines for the prescription of gastric antisecretory treatment are poorly followed with an important over-prescription of proton pump inhibitor. In the stress ulcer prevention in intensive care units, the assessment of the relevance of such a treatment should be carefully and daily checked as the cost and side effects of these drugs are not negligible.

Keywords : Intensive Care Units, Stress Ulcer, Upper Gastrointestinal Bleeding, Prophylactic

Treatment, Antisecretory, Enteral Nutrition

(13)

3.  Introduction  

L'association d'une hémorragie et d'une ulcération gastroduodénale a été décrite pour la première fois en 1823. Chez les patients de réanimation, les lésions digestives sont fréquentes du fait d’un déséquilibre entre les facteurs d'agression de la muqueuse (sécrétion acide, reflux biliaire) et les facteurs de protection (mucus, ions bicarbonates). L’incidence des lésions digestives dites

«

de stress

»

est de 22 % à l’admission et jusqu’à 89 % au troisième jour en l’absence de traitement préventif

[1]

. Il s’agit le plus souvent de lésions gastriques dans 50 à 75 % (fundus et corps de l’estomac), moins souvent duodénales (10 à 30 %) ou œsophagiennes (0 à 35 %) selon les études

[1, 2]

. Il s’agit de pétéchies, d’érosions ou d’ulcérations. Si ces lésions digestives sont le plus souvent asymptomatiques, elles peuvent être responsables d’un saignement occulte, d’un saignement cliniquement évident voire d’un saignement important (entrainant transfusion sanguine)

[3]

. L’incidence des hémorragies digestives hautes en réanimation se situe actuellement entre 0,2 et 2%. Elles s’accompagnent d’une surmortalité, puisque dans l’étude de Cook et al., la mortalité était de 48,5 % chez les patients ayant présenté une hémorragie digestive haute contre 9,1 % dans une population de malades de gravité équivalente et n’ayant pas présenté d’hémorragie digestive

[2]

.

La muqueuse gastrique normale est composée d’un épithélium à renouvellement rapide (Annexe n°1). Ce renouvellement cellulaire est dépendant du flux sanguin muqueux. Au- dessus de l’épithélium se trouve une couche de cellules

«

pycnotiques

»

éliminées progressivement avec le flux digestif. Les cellules gastriques produisent des ions bicarbonates (HCO

3-

) et les composants du mucus. Le mucus est essentiellement formé de glycoprotéines et renferme lui-même des ions bicarbonates. La sécrétion de mucus et de bicarbonate dépend du flux sanguin gastrique et de la stimulation par certaines prostaglandines. Ce gel muqueux représente la première barrière contre les agressions.

Les facteurs d’agression de la muqueuse gastrique sont représentés essentiellement par l’acide

chlorhydrique sécrété par les cellules fundiques et par la pepsine sécrétée sous forme de

pepsinogène par les cellules principales fundiques. Il existe, en situation normale, un équilibre

entre les facteurs de défense et les facteurs d’agression. Il existe de plus une neutralité

constante au sein de l’ensemble de la couche muqueuse dans son ensemble. En cas

d’agression, cet équilibre est rompu. Les facteurs de protection sont altérés et les facteurs

d’agression sont majorés.

(14)

L’hypersécrétion acide gastrique est fréquente chez les malades de réanimation. Elle est secondaire à la sécrétion accrue de gastrine par les cellules G antrales. La pepsine dont la sécrétion est augmentée au cours des agressions sévères peut aussi être un facteur d’agression en présence d’un pH optimal de 1,8 dans la lumière gastrique. L’altération des défenses de la muqueuse gastrique va favoriser la rétrodiffusion des ions H

+

dans la muqueuse entrainant ainsi une perte de substance épithéliale dès que le pH au niveau de la lamina propria passe de 6,7 à 6,5.

Il existe de plus fréquemment un reflux biliaire, lui aussi toxique pour la muqueuse gastrique et œsophagienne. Ce reflux biliaire stimule la sécrétion de gastrine et favorise la rétrodiffusion des ions H

+

.

Chez les malades sévèrement agressés, il existe fréquemment une réduction du flux sanguin.

L’hypoperfusion splanchnique joue un rôle majeur dans la pathogénie des lésions de stress en réanimation. De ce fait un ralentissement du renouvellement cellulaire ainsi qu’une diminution de la production de bicarbonates et de mucus, apparaissent rapidement après le début de l’agression. Cette situation potentialise les effets néfastes de l’hyperacidité gastrique.

Cette réduction du flux sanguin muqueux peut être absolue ou relative notamment lors du sepsis où il existe une augmentation de la consommation d’oxygène au niveau splanchnique et hépatique. Par ailleurs, des anomalies de régulation de la microcirculation muqueuse sous la dépendance du NO produit par la NO synthéase inductible aggravent l’hypoxie tissulaire. Il en résulte des phénomènes ischémiques muqueux avec diminution du renouvellement cellulaire et diminution de la synthèse de bicarbonates et de mucus. L’hypoxie muqueuse favorise l’acidose muqueuse, la production de radicaux libres et l’activation de phospholipases et de protéases. Ce phénomène contribue à la lésion épithéliale. Il existe le plus souvent une vasodilatation réactionnelle à la rétrodiffusion des ions H

+

qui tente de réduire l’effet des phénomènes ischémiques. Une diminution significative du débit sanguin viscéral peut se produire même lorsque la circulation systémique est maintenue ; les mesures conventionnelles de l'oxygénation des tissus systémiques peuvent ainsi ne pas refléter fidèlement l’oxygénation régionale gastro-intestinale

[4]

(Annexe n°2). Après rétablissement d’un flux splanchnique normal (phase de récupération du choc), des phénomènes inflammatoires de reperfusion (afflux de cellules de l’inflammation) peuvent encore aggraver les lésions gastriques

[5]

.

La ventilation mécanique peut également influer sur l'hémodynamique systémique. Un niveau

de Pression Expiratoire Positive (PEEP) élevé ainsi que de hauts volumes de ventilation

(15)

diminuent le retour veineux et réduisent la précharge, qui à son tour peut réduire le débit cardiaque

[5]

et entraîner une hypoperfusion splanchnique. De plus la PEEP favorise l'activité plasmatique rénine-angiotensine-aldostérone, ainsi que la libération de catécholamines, qui contribuent également à l'hypoperfusion splanchnique

[7]

.

Malgré ces données montrant que la PEEP peut influencer négativement le débit sanguin, l'effet de la PEEP sur le saignement dans le cadre des lésions de stress en réanimation demeure inconnu.

Si le traitement prophylactique de l’ulcère de stress permet de diminuer significativement le risque d’hémorragie digestive haute en réanimation, il peut avoir un coût non négligeable et il peut être responsable d’effets secondaires (pneumopathies nosocomiales, néphrite tubulo- interstitielle, ostéoporose). Seules quelques études ont permis de distinguer des facteurs de risque indépendants permettant de définir des populations à haut risque d’ulcère de stress.

L’étude canadienne de Cook et al., sur plus de 2200 patients de réanimation dont 50 % environ en période postopératoire de chirurgie cardiaque a permis de montrer que les 2 facteurs de risque de complication les plus importants sont une insuffisance respiratoire définie par une ventilation mécanique d’au moins 48 heures (odds ratio = 15,6) et une coagulopathie définie par un taux de plaquettes inférieur à 50 000 mm

3

ou un international normalized ratio (INR) supérieur à 1,5 ou un temps de céphaline activé (TCA) supérieur à 2,5 fois le témoin (odds ratio = 4,3) étaient les deux facteurs de risque de complication indépendants les plus important en analyse multivariée

[2, 8, 9]

.

Les facteurs de risque (FDR) associés à une augmentation du risque d'ulcère de stress sont

résumés dans le tableau 1. La prescription d’un traitement prophylactique n’est recommandée

que dans les situations de stress associant deux de ces facteurs. Le pôle digestif du CHU de

Toulouse a également émis un formulaire de recommandations sur le bon usage des

inhibiteurs de la pompe à protons à la disponibilité des différents médecins prescripteurs

(Annexe n°6).

(16)

FDR majeurs

[2]

Ø intubation dont la durée prévisible est supérieure à 48 heures

Ø présence de troubles de la coagulation (Plaquettes<50 000/mm

3

, INR>1,5, TP<50%) FDR mineurs

[8, 10, 11]

Ø choc (cardiogénique, hypovolémique ou septique avec PAs<80 mmHg) Ø insuffisance rénale aiguë (Clairance de la créatinine<40 mL/min)

Ø insuffisance hépatocellulaire (ASAT>500UI/L ou bilirubine totale>8,8 mg/dL) Ø coma neurologique/traumatisme médullaire

Ø corticoïdes à haute dose (équivalent à >250mg d’hydrocortisone/jour) Ø antécédent d’ulcère gastroduodénal (UGD)

Ø brûlure > 35% de surface corporelle (SC) Ø chirurgie majeure > 4 heures

Tableau 1. Facteurs de risque d’ulcère de stress en réanimation

Des traitements préventifs permettent de diminuer significativement l’incidence de ces lésions, mais ils peuvent avoir un coût conséquent et être responsables d’effets secondaires non négligeables. Différents facteurs de risque ont été identifiés permettant de limiter leur prescription.

  3.1.  Prévention  médicamenteuse   On distingue 5 familles d’anti-ulcéreux :

Les  antiacides neutralisent l’acidité gastrique intraluminale et réduisent les lésions muqueuses secondaires au reflux biliaire. En théorie, les antiacides stimuleraient la synthèse des prostaglandines dans la muqueuse gastrique, augmenteraient donc la sécrétion d’ions bicarbonates et amélioreraient le flux sanguin muqueux. L’effet antiacide de ces produits est bref (30 à 60 minutes). A l’arrêt du traitement il peut exister une augmentation de la sécrétion d’acide gastrique par effet rebond lié à une augmentation de la production de gastrine.

Plusieurs antiacides existent : bicarbonate de sodium, hydroxyde d’aluminium et de

magnésium (Gelox

®

, Maalox

®

...), phosphate d’aluminium (Phosphalugel

®

).

(17)

Le  sucralfate (Kéal

®

, Ulcar

®

) est un sel d’aluminium qui tapisse pendant plusieurs heures la muqueuse digestive après ingestion orale. Il a donc une action antiacide, mais il agit surtout en fixant la pepsine et les sels biliaires. De plus, il stimule localement la synthèse de bicarbonates et de prostaglandines. Enfin, des études récentes ont montré que le sucralfate augmentait la sécrétion de l’epidermal growth factor (EGF) et ainsi favoriserait le renouvellement cellulaire épithélial. Le sucralfate est dépourvu d’activité antisécrétoire.

Le  misoprostol (Cytotec

®

) est un antisécrétoire, analogue de la prostaglandine E

1

, qui agit en activant les récepteurs aux prostaglandines des cellules pariétales de la muqueuse gastrique et en stimulant la production du mucus et la sécrétion de bicarbonates (effet cytoprotecteur).

Les  antagonistes  des  récepteurs  H2  de  l’histamine ou anti-H

2

(Ranitidine, Cimétidine) inhibent directement la sécrétion des ions H

+

. Ils entraînent donc une augmentation du pH intraluminal gastrique au-delà de 4, réduisant ainsi l’activité de la pepsine.

L’effet antisécrétoire des anti-H

2

est rapide, bref, d’intensité modérée. L’inhibition sécrétoire est surtout marquée pour la sécrétion acide basale. Le temps avec pH > 4 sur le nycthémère est d’environ 6 heures. Leur effet antisécrétoire diminue lors des traitements continus en raison d’un phénomène de tolérance pharmacodynamique. Par ailleurs un effet rebond de l’acidité gastrique à l’arrêt du traitement a été observé.

Les  inhibiteurs  de  la  pompe  à  protons (IPP) sont les plus puissants inhibiteurs de la sécrétion

acide gastrique. Des données expérimentales à partir de modèles animaux d'hémorragie de

stress montrent l'efficacité préventive supérieure des IPP en particulier par rapport aux anti-

H

2

. Leur action antisécrétoire est dose-dépendante, avec un plateau atteint entre le troisième et

le cinquième jour de traitement. L’effet se maintient au même niveau lors des traitements

prolongés. Les IPP contrôlent mal l’acidité nocturne. Les IPP maintiennent le pH gastrique

au-dessus de 4 pendant 10 à 14 heures sur le nycthémère en fonction des principes actifs et de

la posologie utilisée. Les IPP sont arrivés sur le marché des antisécrétoires en 1987 et ont

rapidement détrôné les prescriptions d’anti-H

2

. Il existe actuellement 5 molécules disponibles

sur le marché (Esoméprazole, Lansoprazole, Oméprazole, Pantoprazole, Rabréprazole). Il n’a

pas été démontré de différence d’efficacité clinique entre les différents IPP disponibles sur le

marché.

(18)

  3.2.  Prévention  non  médicamenteuse  

Etant donné le rôle prépondérant du flux sanguin gastrique dans la genèse de lésions de stress, le traitement des troubles hémodynamiques fait partie de la prévention des ulcères de stress.

Aucun essai n’a comparé l’efficacité des différents médicaments vasoactifs pour la prévention des hémorragies hautes de stress en réanimation. Cependant, il est démontré que l’association noradrénaline-dobutamine est la plus efficace pour augmenter le flux sanguin splanchnique et réduire l’acidose intramuqueuse gastrique

[12]

.

  3.3.  Rôle  de  la  nutrition    

Chez les patients de réanimation, une altération de la fonction intestinale est très fréquente.

Elle se traduit par une augmentation de la perméabilité intestinale et des phénomènes de translocation bactérienne. La nutrition entérale s'inscrit parmi les moyens d'action possible pour prévenir ou limiter ce dysfonctionnement intestinal. En plus d'un apport nutritionnel par voie intestinale, elle contribuerait au maintien ou à la restauration de la trophicité et de la fonctionnalité intestinale d'une part, par un apport local de substrats énergétiques et, d'autre part, par des effets trophiques indirects induits par la sécrétion des hormones gastro- intestinales et la stimulation du flux splanchnique.

Il existe de nombreux arguments indirects ou reposant sur les études animales pour penser qu’une nutrition entérale continue bien conduite pourrait réduire le risque d’hémorragie digestive haute en réanimation

[13]

.

En 2010, une méta-analyse de Marik regroupant 17 études et plus de 1836 patients a montré que la nutrition entérale assurait une protection adéquate contre l’ulcère de stress mais que lorsque qu’elle était associée à un traitement préventif, on observait une augmentation du nombre de pneumopathies et par conséquence une augmentation de la mortalité

[14]

. En pratique, de nombreuses équipes proposent de ne pas utiliser de prévention médicamenteuse lorsqu’une nutrition entérale gastrique est débutée. Cependant, aucune étude randomisée contrôlée ne confirme définitivement cette hypothèse.

En revanche, la nutrition parentérale exclusive n’aurait pas d’effet préventif.

(19)

Des recommandations ont ainsi été émises en 2007 (reprises en 2009) par les sociétés savantes pour la prescription des traitements préventifs de ces lésions digestives en réanimation (HAS/AFSSAPS/ANSM)

[15, 16]

(Annexe n°5) :

- Aucun médicament n’a l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’indication

«

traitement préventif des lésions gastroduodénales dans les situations de stress

»

.

- Les deux principaux facteurs de risque sont : une intubation avec ventilation mécanique dont la durée prévisible est supérieure à 48 heures et la présence de troubles de la coagulation.

- Même en présence de facteurs de risque, les données supportant l’intérêt des anti sécrétoires dans cette indication sont quasi inexistantes et, dans ce contexte, il n’est pas possible de recommander préférentiellement l’utilisation d’un IPP ou d’un anti-H

2

(Grade A).

- En dehors de la présence de facteurs de risque, il n’y a pas de justification à prescrire un anti sécrétoire dans ces situations (Grade A).

- Les IPP sont les seuls antisécrétoires recommandés dans le traitement des hémorragies digestives hautes d’origine ulcéreuse, plus particulièrement pour la prévention des récidives précoces après hémostase (spontanée ou secondaire à un traitement local endoscopique) (Grade A).

- En cas d’hémorragie digestive haute, il n’y a pas d’argument suffisamment fort pour recommander l’utilisation des IPP avant l’endoscopie diagnostique et/ou thérapeutique si celle-ci est faite dans le délai recommandé, c’est-à-dire les 24 premières heures.

Le but de cette étude était d’étudier le taux d’observance des recommandations de bonne

pratique émises par l’AFSSAPS en 2007 sur la prescription d’un traitement prophylactique

des lésions digestives

«

de stress

»

chez l’adulte par antisécrétoires gastriques, dans différents

services de réanimation du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, sur une

période de quatre mois.

(20)

4.  Matériel  et  méthodes  

  4.1.  Type  et  période  d’étude  

Il s’agit d’une étude prospective, descriptive, observationnelle menée au CHU de Toulouse sur une période de 4 mois du 14 mai au 17 août 2012.

Pendant la période de l’étude, aucune procédure écrite n’encadrait la prescription de la prophylaxie de l’ulcère de stress. Les équipes médicales étaient prévenues la veille de mon passage dans le service afin de ne pas modifier leurs habitudes de prescription.

  4.2.  Lieu  de  l’étude  

Notre étude s’est déroulée dans les deux services de réanimation polyvalente et les deux services de réanimation neurochirurgicale de l’hôpital Purpan et de l’hôpital Rangueil du CHU de Toulouse, soit au total 4 services de réanimation.

  4.3.  Critères  d’inclusion  

Tous les patients hospitalisés dans ces différents services étaient inclus.

  4.4.  Critères  d’exclusion    

Les patients dont le motif d’admission en réanimation était une hémorragie digestive étaient exclus ainsi que les enfants entre 0 et 15 ans et 3 mois.

  4.5.  Recueil  des  données  

Les données ont été recueillies à partir du registre d'hospitalisation du service, des dossiers

des patients hospitalisés qui contenaient l'observation d'entrée des patients avec les mises à

jour quotidiennes (effectuées par les internes ou les médecins de garde), des fiches de

prescriptions et de surveillance journalières et enfin des résultats des examens paracliniques

(21)

réalisés. Une fiche récapitulative (Annexe n°3) a été dressée afin de recueillir les données disponibles pour chaque patient.

Les différents motifs d'hospitalisation ont été regroupés dans des groupes homogènes ne prenant en compte que l'aspect jugé le plus important du tableau clinique (diagnostic principal).

Nous avons considéré que l’absence de prévention chez les patients ne présentant pas de facteur de risque était une recommandation suivie correctement. Dans une approche plus

«

libérale

»

des recommandations de l’HAS, nous avons considéré que la présence de deux facteurs de risque de lésions digestives de stress était un critère pour introduire une prévention.

  4.6.  Analyse  statistique  

L'analyse statistique a été purement descriptive et effectuée avec le logiciel Excel. Les

données ont été exprimées en moyennes et écart-types ou pourcentages.

(22)

5.  Résultats  

Sur la période d’étude de 4 mois entre mai et août 2012, les prescriptions de 308 patients ont été analysées.

L'âge moyen était de 54 ans (± 18,2), avec des extrêmes de 17 et 76 ans.

Il y avait 175 hommes et 133 femmes, soit un sex-ratio de 1,32.

L’indice de gravité simplifié (IGS II) moyen déterminé au cours des 24 heures qui suivaient l’admission était de 39,6 (± 17,9).

Les données démographiques sont présentées dans les tableaux 2 et 3.

Motifs d’admission en réanimation Nombre de cas

(n)

Pourcentage (%) Détresse respiratoire aiguë/Pathologie respiratoire 63 20,5

Pathologies cardiovasculaires 45 14,6

Sepsis et choc septique 42 11,0

Traumatisme crânien grave/trauma médullaire 34 11,7

Intoxications 32 10,4

Surveillance post opératoire 31 10,1

Atteinte neurologique 28 9,1

Polytraumatisme 19 6,2

Atteinte rénale et troubles métaboliques graves 10 3,2

Hémorragie cliniquement importante 3 1,0

Pathologies obstétricales 1 0,3

Total 308 100 %

Sexe (H/F) 175 / 133 57 / 43

Age moyen 54 ans ± 18,2

IGS II moyen 39,6 ± 17,9

Tableau 2. Répartition des patients selon le motif d'hospitalisation

(23)

Le motif principal d’admission dans les différents services de réanimation était les pathologies respiratoires avec 63 patients soit 20,5 % des hospitalisations avec dans la grande majorité des cas un tableau de détresse respiratoire aiguë nécessitant une intubation orotrachéale. Les pathologies neurologiques, neurovasculaires (accident vasculaire cérébral, hémorragie intraparenchymateuse, hémorragie méningée) et neurotraumatiques (traumatisme crânien grave et/ou médullaire) arrivaient en deuxième position avec un peu plus de 20 % des motifs d’admission (62 patients). Les pathologies cardio-vasculaires ont concerné 45 patients soit près de 14,6 % des admissions et pour 47 % d’entre eux, il s’agissait d’un arrêt cardiorespiratoire récupéré. Venaient ensuite les pathologies infectieuses, les intoxications (volontaires ou involontaires) et les post-opératoires de chirurgie programmée (neurochirurgie, chirurgie digestive, maxillo-faciale, urologique ou cardio-vasculaire) dans respectivement 11, 10,4 et 10,1 % des hospitalisations. A noter que le polytraumatisé ne représentait que 6,2 % des hospitalisations pendant cette période de 4 mois. Trois patients étaient admis pour un tableau de choc hémorragique d’origine extra-digestive (plaie vasculaire post-traumatique et phlébotomie) et qu’une patiente d’obstétrique a été hospitalisée pour une éclampsie.

Dans notre étude, 63 % des patients (194 patients) étaient traités de manière prophylactique pour l’ulcère de stress en réanimation par un antisécrétoire. Dans 100 % des cas il s’agissait d’un inhibiteur de la pompe à protons type oméprazole (MOPRAL

®

, AstraZeneca) ou ésoméprazole (INEXIUM

®

, AstraZeneca). Dans la grande majorité des cas, les équipes médicales avaient recours à la voie intraveineuse.

La répartition des patients selon leurs facteurs de risque est présentée dans le tableau 3.

(24)

n %

Traitement prophylactique 194 63

≥ 2 facteurs de risque 90 46,4

Intubation ≥ 48h 72 80

Glasgow ≤ 8 ou traumatisme médullaire 35 38,9

Choc (PAs < 80 mmHg) 33 36,7

Plaquettes < 50 000/mm3, INR > 1,5, TP < 50 % 21 23,3

Clairance créatinine < 40 ml/min 19 21,1

Hydrocortisone > 250 mg/j 14 15,6

Chirurgie > 4 heures 13 14,4

ASAT > 500 UI/l ou Bilirubine totale > 8.8 mg/dl 8 8,9

Antécédents d’UGD 7 7,8

Brûlure > 35 % de SC 0 0

< 2 facteurs de risque 104 53,6

Absence de traitement préventif 101 32,8

Nutrition entérale 95 94,1

< 2 facteurs de risque 58 57,4

Traitement curatif 13 4,2

Tableau 3. Répartition des patients selon les FDR de lésions de stress

Les recommandations émises par les sociétés savantes pour la prescription des traitements prophylactiques des lésions digestives en réanimation étaient suivies dans seulement 46,4 % des cas puisque parmi les patients traités préventivement, seulement 90 d’entre eux étaient exposés à plus de deux facteurs de risque (FDR).

Les FDR les plus souvent rencontrés étaient dans 80 % des cas l’intubation orotrachéale avec une durée de ventilation mécanique supérieure à 48 heures, le traumatisme crânien grave ou médullaire dans 39 %, l’instabilité hémodynamique avec état de choc dans 37 %, les troubles de la coagulation (un taux de plaquettes inférieurs à 50 000/mm

3

, un taux de prothrombine (TP) inférieur à 50 % ou INR (International Normalized Ratio) supérieur à 1,5 dans 23 %.

19 patients, soit 21 % de la population traitée préventivement, présentaient comme FDR une

insuffisance rénale définie par une clairance de la créatinine inférieure à 40 ml/min. Associée

aux désordres métaboliques graves (hyperkaliémie), ils ne représentaient que 3,2 % des motifs

(25)

d’hospitalisation en unité de réanimation. Ils compliquaient le plus souvent la pathologie initiale et nécessitaient le recours à une hémodiafiltration continue.

A noter que certains FDR n’ont pas été retrouvés dans notre étude comme les brûlures cutanées étendues à plus de 35 % de la surface corporelle (SC) et que d’autres ne sont que très peu représentés comme les antécédents d’ulcère gastro-duodénal (UGD) et les troubles hépatiques graves (ASAT > 500 UI/l ou bilirubine totale > 8,8 mg/dl).

Sur les 194 patients traités préventivement, 104 étaient exposés à moins de 2 FDR. Le plus souvent, le traitement prophylactique par antisécrétoire était initié dès les premières 24 heures d’hospitalisation. Ainsi les recommandations n’étaient pas suivies dans près de 54 % des cas.

101 patients de réanimation ne bénéficiaient d’aucun traitement prophylactique de l’ulcère de stress. Chez 95 % des patients non traités, une nutrition entérale standard, à débit continu, par sonde naso ou orogastrique était entreprise. L’apport énergétique quotidien était de 25 à 35 kcal/kg (calories totales, apport protéique inclus).

Les patients admis en réanimation pour hémorragie digestive haute étaient systématiquement exclus de notre étude. 13 des patients inclus ont présenté au cours de leur hospitalisation un tableau d’hémorragie digestive ou un saignement occulte ayant nécessité la réalisation d’une endoscopie et l’instauration d’un traitement par IPP à dose curative. L’incidence des hémorragies digestives hautes au sein des services de réanimation du CHU de Toulouse était de 4,2 % sur cette période de 4 mois. Sur ces 13 patients :

- 4 patients (31%) cirrhotiques sous IPP ont présenté un tableau d’hémorragie digestive sur rupture de varices œsophagiennes ou lésions gastriques d’hypertension portale,

- 3 patients (23%) présentant plus de 2 FDR n’étaient pas traités préventivement alors qu’ils étaient alimentés exclusivement par voie parentérale,

- 2 patients (15%) n’étaient pas traités préventivement alors qu’ils présentaient plus de 2 FDR,

- 2 patients (15%) qui présentaient plus de 2 FDR ont vu leurs IPP arrêtés prématurément alors que l’alimentation entérale n’était pas bien conduite (vomissements),

- 1 patient (8%) présentant moins de 2 FDR était traité préventivement, - 1 patient (8%) a présenté une lésion érosive sur sonde naso-gastrique rigide.

Aucun patient n’a présenté d’hémorragie digestive haute alors qu’il était traité préventivement

(26)

6.  Discussion  

Si l’hospitalisation en service de réanimation traduit la gravité de l’état de santé des patients, elle ne justifie pas à elle seule la prescription d’un traitement prophylactique de l’ulcère de stress. De nombreux travaux ont permis de déterminer les facteurs de risque d’hémorragie digestive en réanimation. Les hautes autorités de santé ont ainsi établi des recommandations de prescription d’un tel traitement. Dans notre étude observationnelle au sein des services de réanimation polyvalente et de réanimation neurochirurgicale, sur une période de 4 mois, ces recommandations n’étaient pas suivies dans plus de 50 % des cas si on considérait la présence minimale de deux FDR pour initier un traitement préventif, avec une sur-prescription importante d’inhibiteur de la pompe à protons. La réévaluation de la pertinence d’un tel traitement doit être quotidienne. Étant donné la très faible incidence actuelle des hémorragies de stress en réanimation, il ne s’agit plus d’un problème prioritaire. La généralisation de la nutrition entérale, l’amélioration des techniques de réanimation permettent de sélectionner les malades qui vont saigner mais dont la gravité générale fait que leur pronostic est souvent catastrophique avec ou sans complication hémorragique. Il s’agit là plus d’une stratégie de prise en charge globale du malade de réanimation qu’un problème de prévention spécifique.

Si une étude chinoise (1093 patients brûlés) réalisée en 2007 a montré une incidence des saignements de 3,2%

[17]

, celle-ci tend à diminuer et se situe actuellement entre 0,2 et 2 % selon les données de la littérature. Au CHU de Toulouse sur cette même période l’incidence a été de 4,2 %.

  6.1.  Choix  du  traitement  préventif    

 

Dans notre étude, les patients traités préventivement l’étaient à 100 % par un IPP. La grande

majorité des essais cliniques portant sur la prévention des lésions de stress en réanimation

comparaient les anti-H

2

au placebo. Les IPP sont les plus puissants inhibiteurs de la

sécrétion acide gastrique. Des données expérimentales à partir de modèles animaux

d’hémorragie de stress montrent l’efficacité préventive des IPP en particulier par rapport aux

anti-H

2

. Afin de comparer l’efficacité des traitements antisécrétoires – IPP vs anti-H

2

– dans

la prophylaxie d'ulcère de stress dans l'unité de soins intensifs, les chercheurs ont réalisé une

revue systématique de la littérature ainsi qu’une méta-analyse de sept études. Seuls les essais

contrôlés randomisés comparant directement les deux classes d'agents étaient retenus et tous

(27)

les patients inclus étaient hospitalisés dans un service de réanimation médicale ou chirurgicale. Dans l'analyse groupée de 936 patients, les chercheurs n'ont trouvé aucune différence significative entre les IPP et les anti-H

2

dans l’incidence des hémorragies digestives haute secondaire à des lésions de stress. Bien qu'il y ait une tendance à de meilleurs résultats avec les IPP (6 % versus 31 %, p < 0,05), ces résultats sont principalement attribuables à une seule étude

[18]

. Cependant, les deux groupes n’étaient pas complètement comparables puisque le nombre de facteurs de risque était en moyenne de 2,7 dans le groupe ranitidine et 1,9 dans le groupe oméprazole (p < 0,05). Les résultats regroupés des six autres études n'ont montré aucune tendance en faveur des deux agents. De même, quand on examine sur une base individuelle, les seules études qui ont favorisé les IPP ont été publiées avant les années 2000 et étaient de qualité méthodologique faible, telle que déterminée par le score de Jadad. Les analyses de sous-groupes n’ont également montré aucune différence dans les résultats cliniques entre les agents et ce quelle que soit leur voie d'administration

[19]

.

Malgré la supériorité des IPP dans la réduction de la sécrétion acide gastrique, l’absence de preuve clinique et leur coût ne permettent pas de les recommander en première intention dans la prévention des hémorragies de stress. Ainsi pour l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM qui remplace l’AFSSAPS depuis le 1er mai 2012) les données supportant l’intérêt des antisécrétoires dans cette indication sont quasi inexistantes. Ainsi, une lecture stricte des recommandations conclut qu’aucun patient de réanimation n’a d’indication stricte au traitement préventif des lésions digestives de stress et que finalement les IPP sont seulement recommandés dans le traitement curatif des hémorragies digestives hautes d’origine ulcéreuse. Cependant une approche plus libérale peut conclure à l’indication d’une prévention en présence de facteurs de risque importants.

  6.2.  Facteurs  de  risque  

 

Si l’intubation orotrachéale avec une durée de ventilation mécanique supérieure à 48 heures

constitue le FDR majeur de lésions digestives liées au stress et qu’il est systématiquement

retrouvé dans toutes les études y compris la nôtre, la répartition des autres FDR apparaît ici

différentes. Les troubles de la coagulation (Plaquettes < 50 000/mm3, INR > 1,5 ou TP < 50

(28)

l’autre de ces FDR ont présenté des saignements cliniquement importants)

[2]

. De même, certaines catégories sont sous-représentées voire non représentées comme les brulures étendues à plus de 35 % de la surface corporelle (SC) du fait de la non inclusion des patients de certains services de réanimation (chirurgie cardio-vasculaire et le service des grands- brûlés) pourvoyeurs de lésions de stress. Un grand nombre d’étude sur la détermination des FDR de lésions digestives de stress ont été conduites au sein de ces différents services

[13, 17,

20]

.

Si le profil précis du malade devant recevoir une prophylaxie n’est pas connu, en revanche celui qui ne doit pas en recevoir apparaît plus clairement : patient qui n’a pas de défaillance viscérale grave, qui n’est pas sous ventilation mécanique ou qui n’a pas de coagulopathie.

  6.3.  Effets  secondaires  

Les IPP sont métabolisés par les cytochromes (CYP) P450 hépatiques. Des interactions médicamenteuses peuvent avoir lieu entre les IPP et d’autres médicaments éliminés par cette même voie. Les IPP provoquent aussi des interactions médicamenteuses du fait qu’ils inhibent différents cytochromes, particulièrement le 2C19. L’oméprazole est l’IPP ayant le potentiel d’interactions le plus élevé. Des interactions ont été notées entre ce principe actif et la phénytoïne, la warfarine, la quinidine, la cyclosporine, le diazépam, l’amoxicilline ou encore la clarithromycine. Tout comme l’oméprazole, l’esoméprazole inhibe le CYP2C19 mais aucune interaction médicamenteuse significative n’a été démontrée entre cet IPP et la warfarine, la phénytoïne, la quinidine, la clarithromycine ou l’amoxicilline. Une interaction est par contre notée entre l’esoméprazole et le diazépam qui voit son métabolisme diminuer de 45% lorsque la prise est concomitante. Le pantoprazole est un IPP qui a une affinité plus faible pour les cytochromes, ce qui signifie que son potentiel d’interactions médicamenteuses est plus faible.

La prise d’IPP peut augmenter l’incidence de diarrhées associées à Clostridium difficile

[21]

.

Enfin, parmi les effets indésirables non liés à la durée de traitement, plusieurs cas de néphrite

interstitielle aiguë ont été rapportés avec les IPP, souvent associés à des manifestations extra

rénales d'hypersensibilité.

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