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Nuages lumineux diurnes
Z. Carriére
To cite this version:
NUAGES LUMINEUX DIURNES Par Z.
CARRIÉRE,
Professeur à l’Institut Catholique de Toulouse. Maître de recherches.
Sommaire. 2014
Relation d’une observation d’un nuage assez léger pour rester invisible dans toutes
ses parties qui n’étaient pas irradiées directement par le Soleil.
Le
qualificatif
lumineux est ordinaireluelll réservéà des nuages nocturnes
(1).
Il veutindiquer
que laluminosité de ces nuages ne leur
provient
d’aucune cause extérieure àeux-mêmes,
ni de la luneabsente,
ni du soleil
passé
depuis longtemps
sous l’horizon,ni des étoiles au milieu
desquelles
ilsapparaissent
comme d’immenses nébuleuses. 1-lendant lejour,
la preuve d’une soi-disanL luminosité proprc ne
pouvant
êtrealléguée,
on s’abstient dequalifier
de lumineux
n’importe
quel
nuage.Fig. 1.
En
réalité,
les nuages lumineux nocturnesdif-fractent la lumière
qu’ils
recoivent directement dusoleil
passé
sous l’horizondepuis
deux et mêmetrois heures. Cela suppose à ces
nuages
une trèshaute altitude.
Supposition qui
adépassé
le stadede
l’hypothèse depuis
que Stormer a mesuré pour de telsmétéores,
des altitudes de 5o et mêmede 80 km. Mesures
dignes
de toute confiancepuis-(’) CouLOMB et LOISEL, La Physique ders nuages, p. 169.
qu’elles
résultent dephotographies multiples prises
au même instant en des stations distantes de 3o km.J’ai
remarqué,
à Toulouse, un soir d’octobredernier,
vers z gh,
un nuageauquel j’applique
lequalificatif
delumineux,
étant à même de prouverque sa luminosité lui
provenait
des rayons solairesdirects et
qu’il
était,
enplein
jour, parfaitement
(ou pratiquement)
invisible dans toutes sesparties
que ne
f rappait
pas direetement Ia lumière solaire. Lafigure
ci-jointe représente
ce nuage, tel que96
je l’ai
vu, à deux instantsséparés
par 6à 7
mind’intervalle. La
figure
est lareproduction
d’un dessin àl’aérographe
exécuté immédiatementaprès
l’obser-vation,
unappareil photographique
avectéléobjectif
et verrejaune n’ayant
pu êtrepréparé
àtemps
pourobtenir des clichés correctement
posés.
Le
nuage lumineux enquestion
est à lapartie
supérieure
des deuxfigures,
engris
clairreprésentant,
ennégatif,
une luminosité faible et uniforme.Les
4plages
fortement noirciesqui
occupent
lapartie
inférieure desfigures représentent
un gros cumulus ordinaire telqu’on
en observe souventau soir d’une belle
journée
d’automne.Le cumulus est sur
l’horizon,
il cache le soleil non sans laisser deviner saposition approximative
par un minimum minimorum de noir très accentué.
Position d’ailleurs très exactement
repérée
par les bords droit etgauche
par f aitement rectilignes
d’unepartie
au moins du nuagesupérieur
quej’appelle
lumineux et sur le contourapparent
duquel
j’ai
à insister.Les deux droites
angulairement
distantes d’unecinquantaine
dedegrés qui,
sur chacune des deuxfigures
forment la limite du nuagegris
visible nesont pas la limite du nuage réel. Dans le secteur de
cinquante degrés,
le nuage est visible parcequ’irradié
directement par le soleil. Hors du secteur, la diffraction n’a pas lieu parce que l’irradiation directe par lesoleil fait
défaut;
l’éclairement par la lumière diffusedu jour
est insuffisant pour rendre visible cettepartie
du nuage.La
figure
de droiteporte
d’ailleurs la preuve quele nuage
gris
seprolonge
àgauche
du secteur de àoo. Un second secteur d’une dizaine dedegrés
y est visible avec toutes lescaractéristiques
duprécédent.
Entre les deux secteurs danslesquels
le nuage estvisible,
il y a un troisième secteur d’unevingtaine
de
degrés
invisible parce que non touché par lesrayons solaires. Sur la
figure
degauche,
qui
représente
la
phase
initiale duphénomène,
le secteur visible de 10degrés
est amorcéseulement,
sous forme delangue
dont la base serait adhérente au cumulus.Tels que les
représente
le dessinaérographié,
les bords de la
languie
étaientpar f aitement
nets, aussi nets que les bords droit etgauche
du secteur voisin.Le contour dessinait une
magnifique parabole
dont l’axe était tourné vers le cumulus et vers le soleil.L’interprétation
duphénomène
est la suivante.Le nuage
gris supérieur
est situé entre l’observateur et le cumulusqui
sert d’écran à contour tourmenté.Par une échancrure de cet écran passe le faisceau
solaire à peu
près
horizontalqui
rend visible lenuage
gris
dans le secteur de 50°. Les rayons extrêmes du faisceau solaire ainsi admis font entre eux unangle
très inférieur à cetangle
apparent
étantune résultante de la
position
relative de l’observateur et dunuage. A
peuprès
horizontal. le nuagegris
se
projette
sur l’horizon avec, vers lehaut,
sapartie
la
plus
rapprochée
de l’observateur.L’angle
apparent
de l’unité delongueur
prise
sur le nuage réel est doncplus
grand
pour le haut que pour le bas de lafigure.
Pourexpliquer
la formeparabolique
de lalangue
représentée
àgauche,
il faut admettre dans lecumulus,
en unpoint
situé en arrière du contourreprésenté,
une masse nuageuse formant écran avec une fenêtre livrant passage à un mince faisceau solaire.Un linteau en
plein
ceintre de cette fenêtreexplique
bien la forme
parabolique
de la section du faisceau par leplan
moyen du nuagegris.
Au cours des 6
à 7
min écoulées entre la forme degauche
et la forme dedroite,
le linteau de la fenêtres’est assez haussé pour que le faisceau
atteigne
lafrontière du nuage
gris
laplus
rapprochée
del’obser-vateur.
La frontière dessinée pour le nuage
gris
vers le haut de lafigure
est frontièreréelle,
son contour estirrégulier
ets’estompe progressivement.
Vers lebas
également,
existe une frontièreréelle,
bienvisible dans le secteur de 5oo.
Les frontières réelles du nuage à droite et à
gauche
sont inconnues.L’altitude et la distance des nuages
représentés
n’ont pas été déterminées. Lalangue
degauche
estle seul indice
imposant
au nuagegris
une attitudeinférieure
à celle du cumulus. Conclusion assezimportante puisqu’elle
écarte d’emblée les altitudesfantastiques
trouvées pour les nuages lumineuxnocturnes.
Conséquemment,
rien n’infirmel’hypothèse
que le nuage était constitué degouttelettes
à l’étatliquide.
Sa texture était
fibreuse,
à fibres très ténues ettrès
serrées,
sanspériodicité
apparente
d’ailleursde ces
fibres,
soitquant
à leurorientation,
soitquant
à leurespacement
ou à leur luminosité.L’épaisseur
traversée par le rayon visuel étaitpetite,
le bleu du ciel
transparaissant
dans l’intervalledes fibres.