• Aucun résultat trouvé

Impacts de la dévaluation et de la libéralisation sur la filière riz irrigué au Sénégal

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Impacts de la dévaluation et de la libéralisation sur la filière riz irrigué au Sénégal"

Copied!
15
0
0

Texte intégral

(1)

Impacts

de la dévaluation

et de la libéralisation

sur la filière riz irrigué

au Sénégal

La dévaluation du franc CFA en janvier 1 9 9 4 a rapidement été suivie

p a r le démantèlement du système d'administration des prix de la filière riz irrigué

sénégalaise. Au cours du second semestre 1 9 9 5 , la mise en œ uvre, sans transition,

de la privatisation de l'importation de riz brisé ag grave la situation déjà fragilisée

des opérateurs de la production et de la transformation.

Le suivi entre 1 9 9 3 et 1 9 9 6 d'un échantillon de riziculteurs, de transformateurs

et de commerçants de la région du delta du fleuve Sénégal met en lumière

l'évolution des pratiques et la dégradation des coûts de production

et des revenus dans ce contexte politico-économique extrêmement mouvant.

L. LIAGRE

OSIRIZ, 4 2 rue Scheffer, 75 1 16 Paris, France

adresse actuelle : N epru, P.O. Box 4 0 7 1 0 Ausspannplatz, W indho eck, N a m ib ie Télécopie : 2 6 4 61 2 3 14 9 6 Email : nepru 1 @ nam.lia.net

C et article a été rédigé à partir d'un e étude réalisée en 1 9 9 7 en collaboration

avec la Saed (Saint-Louis, Sénégal) et le C irad (M ontpellier, Francel d'ap rès LIAGRE, 1 9 9 7 .

La conjoncture

du secteur rizicole

La mise en œuvre

des réformes et leurs

conséquences directes

A u Sénégal, la d é v a lu a tio n du fra n c CFA de ja n v ie r 1 9 9 4 su rvie n t dans un co n te x te de m u ta tio n de la filiè re r iz i­ c o le de la région du fle u ve . En effet, dès 1 9 8 8 , la lib é ra lis a tio n du secteur

de la p ro d u c tio n déb u te avec le trans­ fe r t des a m é n a g e m e n ts h y d r o ­ a g ric o le s a u x o rg a n is a tio n s p a y ­ sannes, la prise en c h a rg e du c ré d it p a r la C nca s (Caisse n a tio n a le de c r é d it a g ric o le sénégalaise) et des autres fo n ctio n s de services en intrants e t de m é c a n is a tio n p a r des acteurs privés.

La d é v a lu a tio n a c c é lè re alors le d é m a n tè le m e n t du système administré des p rix e t l'o u v e r tu r e c o m p lè te du secteur des im p o rta tio n s aux privés. Le 6 ju in 1 9 9 4 , les p rix du pa d d y et du riz loc a l so n t lib é ra lisé s. Puis en

(2)

entre 1993 et 1996

Cet article présente une synthèse de l'étude menée par Osiriz (Observatoire de statistiques internationales sur le riz) de mai à ju ille t 1997 dans le delta du fleuve Sénégal (LIAGRE, 1997). L'étude O siriz actualise les résultats du suivi réalisé au Sénégal par le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, France) et la Saed

(Société d'aménagement et

d 'exp lo ita tio n des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé, Sénégal) en 1994. Ce travail est inséré dans le cadre du programme intitulé « les premiers effets de la dévaluation sur les filières riz irrigué au Sahel » avec un financement du Fonds d'aide et de coopération (FUSILLIER et al., 1995 ; BENZ et al., 1995).

Les deux études, toutes deux menées en étroite collaboration avec les services de la Saed, ont adopté la même m éthodologie. La même équipe a notamment collecté les données portant sur le stade de la production sur la base d'un échantillon et de questionnaires comparables. Les données collectées par la première étude Cirad/Saed concernent l'année agricole 1993-1994 pour l'établissement d'une situation de référence avant dévaluation, et l'année agricole 1994-1995, pour la première année après dévaluation. L'étude Osiriz a, quant à elle, collecté les données concernant l'année agricole 1996-1997. L'année agricole 1995-1996 n'est pas étudiée, le suivi entre 1993 et 1996 est donc discontinu.

mars et en a vril 1995, ce sont to u r à to u r les marges c o m m e rc ia le s du riz brisé im p o rté et les p rix de d é ta il q u i s o n t lib é ré s. Enfin, en s e p te m b re 1 9 9 5 , la lib é ra lis a tio n des im p o r ta ­ tio n s de riz brisé est p ro n o n c é e . L 'in e ff ic a c ité de la p re m iè re lo i de pro te ctio n du riz local, instituée paral­ lè le m e n t à ces réform es, mais te c h n i­ q u e m e n t in a p p lic a b le , laisse alors un n o m b re g ra n d is s a n t d 'o p é ra te u rs im p o rte r des q u antités records de b r i­ sures. Selon les sources d o u a n iè re s ,

(3)

les im p o rta tio n s o n t a tte in t, en effet, 4 3 6 0 0 0 to n n e s en 1 9 9 5 et, 6 2 7 0 0 0 to n n e s en 1 9 9 6 , alors q u 'e lle s é ta ie n t de 3 6 6 2 0 0 tonnes en 1 993 et de 335 3 0 0 ton n e s en 1994. Le fa ib le p rix d 'u n e p a rtie im p o rta n te de ces im p o rta tio n s , lié à le u r m a u ­ vaise q u a lité (fo rt ta u x de brisures) p ro v o q u e l'e ffo n d re m e n t des p rix aux p ro d u c te u rs et au nive a u de la trans­ fo rm a tio n , b lo q u a n t ainsi la m a je u re p a rtie de la c o m m e rc ia lis a tio n de la c a m p a g n e d 'h iv e rn a g e 1 9 9 5 -1 9 9 6 . En fin d 'a n n é e 1 9 9 6 , la s e co n d e loi de p ro te c tio n du riz local est adoptée. L'existe n ce des stocks de riz im p o rté en 1 9 9 6 m a in tie n t c e p e n d a n t les p rix

Les lois de protection du riz local

de 1995 et 1996

La première loi de protection du riz local du 29 août 1995 (loi n° 95-26)

De nombreux observateurs (KINGSBURY, 1995 ; HIRSCH, 1996) ont souligné le caractère défectueux de la loi de protection du riz local. Elle prévoyait d'imposer sur le riz importé une taxe n'excédant pas 45 %, fiscalité de porte incluse, en prenant comme valeur de référence le prix fob du riz brisé Thaï « A1 Spécial » à partir de laquelle le prélèvement s'appliquait. O r le choix de cette référence logique — en effet, d'une part, le goût des Sénégalais allait vers ce type de riz, et d'autre part, le prix fob (free on board) Bangkok est la référence mondiale du riz brisé — n'avait, semble-t-il, pas anticipé l'évolution du comportement des commerçants et des consommateurs. Ils se sont reportés sur le riz moins cher d'autant que la dévaluation avait diminué le pouvoir d'achat des budgets familiaux. Ainsi, la référence au prix du riz thaï, l'un des plus chers sur le marché international, laissait la porte ouverte à des importations meilleur marché, permettant d'éviter la surtaxe, en provenance notamment de l'Inde, pays devant faire face à une gestion de stocks importants de riz brisé après plusieurs années de mousson très favorable.

Par ailleurs, des défauts techniques dans la rédaction et l'application de la loi, tels que l'absence de décret d'application, la non désignation d'une structure officielle pour fixer la valeur de référence ou l'existence d'un effet de seuil dans le barème de taxation du riz importé, rendaient cette loi difficilem ent applicable.

La seconde loi de protection du riz local du 31 décembre 1996 (décret 96-35) Par cette nouvelle loi, les prélèvements fixes de 25 francs CFA par kilogramme pour le riz entier et de 45 francs CFA par kilogramme pour le riz intermédiaire sont suspendus et remplacés par le droit fiscal ordinaire de 20 %, auxquels continuent de s'ajouter la fiscalité de droit commun de 16,2 %.

Le riz brisé est, quant à lui, taxé selon la valeur Caf (Coût, assurance, frêt) de chaque importation, et non plus en fonction d'une valeur de référence :

- pour les valeurs CAF inférieures ou égales à 120 999 francs CFA par tonne, le taux de taxation est de 30 % ;

- pour les valeurs CAF comprises entre 121 000 et 152 999 francs CFA par tonne, le taux est fonction du barème porté en annexe de la loi. De façon simplifiée, chaque fois que le prix CAF augmente de 1 franc CFA par kilogramme à partir de 121 francs CFA, la taxation initiale de 30 % dim inue de 1,2 à 0,8 point selon les cas ;

- pour les valeurs CAF supérieures ou égales à 153 000 francs CFA par tonne, le taux est de 0 %. S'ajoute à cette taxe la fiscalité de droit commun de 16,2 %.

Les produits de la taxe de protection seront affectés à la promotion du secteur céréalier.

à la c o n s o m m a tio n à un n iv e a u r e la tiv e m e n t bas. Ce n 'e s t q u 'a u second trim estre q u e les p rix au détail du riz brisé re m o n te n t, bie n q u 'il soit d iffic ile d 'é v a lu e r l'im p a c t de la mise en œ u v re de la p ro te c tio n du riz local sur c e tte é v o lu t io n , é ta n t d o n n é la hausse du d o lla r et les stratégies é v o ­ lu tiv e s des o p é ra te u rs de la filiè r e d 'im p o r ta tio n .

L'évolution

de la production

et de la collecte

dans la vallée du fleuve

Les mesures de privatisation de la p ro ­ d u c tio n adoptées en 1988 co n d u is e n t à u n e hausse sans p ré c é d e n t des superficies aménagées et rizicultivées. La p ro d u c tio n a tte in t ainsi un record en 1 9 9 2 a v e c 1 7 4 0 0 0 to n n e s p o u r 4 0 0 0 0 h ectares c u ltiv é s , grâce n o ta m m e n t au d é v e lo p p e m e n t des a m é n a g e m e n ts p riv é s . M a is cette période d 'e u p h o rie prend fin en 1994. La faiblesse des ta u x de re m b o u rs e ­ ment, p o u r des p roblèm es de mauvais re n d e m e n ts m ais aussi de d é to u rn e ­ m e n t de fo n d s de la part de certains opérateurs, o b lig e en effet la Cncas à ins ta u re r u n e p o litiq u e d ra c o n ie n n e d 'accè s au cré d it.

T o u s les ty p e s d 'a m é n a g e m e n ts h y d ro -a g ric o le s sont alors concernés, mais ce sont e sse n tie lle m e n t les a m é ­ n a gem ents réalisés sur fo n d s privés, d ir e c te m e n t in c r im in é s à cause de leurs rendem ents faibles et irréguliers, q u i so n t frappés. A in s i l'a n n é e a g ri­ c o le 1 9 9 5 - 1 9 9 6 se c a ra c té ris e par près de 30 0 0 0 hectares c u ltiv é s e t u n e p ro d u c t io n de l'o r d r e de 1 0 0 0 0 0 tonnes, soit m o in s de 60 % des résultats de 1 992 (figure 1). P a ra llè le m e n t, a ve c l'a b a n d o n du systèm e a d m in is tré de la c o m m e r ­ c ia lis a tio n , la c o lle c te et la tra n sfo r­ m a tio n du p a d d y p a r le c ir c u it des rizeries et de m in i-riz e rie s traversent à p a rtir de 1 9 9 4 une p é rio d e de transi­ tio n c h a o tiq u e .

En e ffe t, d 'u n e pa rt, les c ré d its de c o m m e r c ia lis a t io n a ttrib u é s par la C ncas à un n o m b re lim ité de riziers

(4)

Récolte du riz

à la moissonneuse-batteuse.

C liché P.-Y. Le G a i en 1 9 9 5 et 1 9 9 6 ne s o n t pas

remboursés en totalité, suite à la chute des p rix d u riz lo c a l ré s u lta n t de la s a tu ra tio n du m a rc h é p a r le riz im porté. Dans le m êm e temps, un cer­ ta in n o m b re de riziers n 'a y a n t pas eu accès aux crédits de c o m m e rc ia lis a ­ tio n se s o n t lan cé s d ans des s u re n ­ chères sur les p r ix du p a d d y , a fin d 'a ttire r les producteurs à eux. A vec la c h u te des p rix , ils se sont tro u v é dans l'im p o s s ib ilité d 'h o n o r e r leurs dettes auprès de ces derniers, q u i n 'o n t pu à leu r to u r re m bo u rse r leurs crédits.

70 000 - 60 000 - 50 000 - 40 000 - 30 000 - 20000 - 10 0 0 0- 0 r 180 000 - 160 000 140 000 I- 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 1 9 8 4 1 9 8 5 1 9 8 6 1 9 8 7 1 9 8 8 1 9 8 9 1 9 9 0 1991 1 9 9 2 1 9 9 3 1 9 9 4 1 9 9 5 1 9 9 6 I Superficies aménagées I Superficies cultivées

Production annuelle de riz

Figure 1. Evolution des indicateurs de la production dans la vallée du fleuve Sénégal depuis 1984 (source : Saed).

D 'a u tre part, la c o lle c te réalisée par les riz ie rs lors de l'h iv e rn a g e 1 9 9 5 - 1 9 9 6 se ré d u it à la p o rtio n c o n g ru e , suite au marasme du m arché. La c a m ­ pagne de c o m m e rc ia lis a tio n d 'h iv e r ­ nage 1 9 9 6 -1 9 9 7 , s'engageant sur des p rix du p a d d y to u jo u rs très bas, est m a rqu é e par la suspension c o m p lè te des fin a n c e m e n ts C ncas p o u r la c o l­ lecte et la tra n s fo rm a tio n . A in s i, p o u r la prem ière fois, les organisations p a y­ sannes rem boursent d ire c te m e n t leurs c ré d its de c a m p a g n e à la b a n q u e , sans d e v o ir passer p a r les riz ie rs agréés.

Cette perte de m a rc h é de la p a rt des riziers est récupérée par le c ir c u it des d é c o rtiq u e u se s artisanales, b ie n q u e celles-ci soient égalem ent confrontées à u n e d im in u t io n de le u r a c tiv ité , é ta n t d o n n é la baisse g lo b a le de la p ro d u c tio n . En effet, après l'h ive rn a g e 1 9 9 3 -1 9 9 4 p o u r le q u e l le c ir c u it riz e rie a tra n s fo rm é près de 50 % de la p ro d u c tio n de la v a llé e estim ée à 145 0 0 0 tonnes, ce ta u x n 'a cessé de d é c lin e r et il n'est plus q u e de 23 % en hive rn a g e 1 9 9 6 -1 9 9 7 (p ro d u c tio n e stim ée à 75 4 0 0 tonnes).

Les éléments

constitutifs des coûts

de production

dans le delta depuis

la dévaluation

Le suivi de 65 e x p lo ita tio n s a été réa­ lisé dans le delta du fle u v e Sénégal en 1993, 1994 et 1996 dans trois villages (P o n t-G e n d a rm e , T h ia g a r et D ia w a r) et auprès d 'u n g ro u p e de p ro d u cte u rs de type « investisseur d'origine urbaine ». U ne caractérisation de la structure des e x p lo ita tio n s a été ré a lisé e et, p o u r c h a c u n e de ces années, des enquêtes te c h n ic o -é c o n o m iq u e s o n t p o rté sur la to ta lité des p a rc e lle s irrig u é e s c u ltiv é e s en riz de ces e x p lo ita tio n s . Les donn é e s sur les coûts de p ro d u c ­ tio n s y n th é tis e n t le ré s u lta t de ces suivis de parcelles.

(5)

Evolution des itinéraires

techniques

Le ta u x m oyen de mise en c u ltu re des parcelles de l'échantillon passe de 66 % en 1 993 à 37 % en 1 9 9 6 . En ou tre , les changem ents constatés dans les iti­ néraires te c h n iq u e s des p ro d u c te u rs en 1 9 9 4 après la d é v a lu a tio n se c o n firm e n t p o u r l'essentiel, tandis que d e n o u v e lle s é v o lu tio n s se fo n t jo u r (figures 2 et 2bis) : "Õ 250 , "a> 2 2 5 2 0 0 & 1 7 5 150 125 100 7 5 5 0 2 5 0

-\s

/ / 1993 ' E S -/ Æ k

_L

1994 1996 ,- 65 0 0 0 "o_C 60 0 0 0 á U 55 0 0 0 ^ ‘o 50 000 CD 45 0 0 0 œ 4 0 0 0 0 ° 35 000 30 000

Dose d'urée sur les aménagements publics Dose d'urée sur les aménagements privés Dose DAP sur les aménagements publics Dose DAP sur les aménagements privés — — Coûts des engrais sur les aménagements publics — “ Coûts des engrais sur les aménagements privés

Figure 2. Evolution des doses et des coûts en engrais par aménagement et par année (source : enquêtes).

i 1 i i i i I

1993 1994 1996 1993 1994 1996

Parcelles de petite taille Parcelles de grande taille

H Récolte « tout manuel »

! Mixte manuel et moissonneuse batteuse

Récolte manuelle et battage mécanique Moissonneuse batteuse

Figure 2bis. Evolution des superficies récoltées selon les modes de récolte et le type de parcelles (source : enquêtes).

Les parcelles de petite taille (moyenne des superficies des parcelles inférieure à 2 hectares) regroupent les aménagements publics, les extensions et les périmètres irrigués villageois. Les parcelles de grande taille (moyenne des superficies des parcelles comprises selon les années entre 8 et 26 hectares) concernent les périmètres irrigués privés.

- le c h o ix des variétés é v o lu e vers des semences certifiées p ro d u ite s par les o rg a n is a tio n s p aysannes, ce q u i c o n s titu e l'u n des g ra n d s c h a n g e ­ m e n ts p a r r a p p o rt à 1 9 9 4 . Les périodes de semis p o u r les campagnes de 1 9 9 6 sont aussi plus p roches des conseils te c h n iq u e s q u 'e n 1 9 9 4 ; - la d im in u t io n des doses de f e r t ili­ sation, so u v e n t signalée par les a g ri­ c u lte u rs , se c o n fir m e m ais reste m o d é ré e . Sur presque to u s les types d 'a m é n a g e m e n t, o n passe en m o ye n n e , entre 1993 et 1996, de 130 k ilos par hectare d 'e n g ra is phosphaté (D A P : D i- a m m o n iu m p h o sp h a te ) à 100 kilos par hectare et de 2 3 0 kilos p a r h e c ta re d 'u r é e à 2 0 0 k ilo s par h e c ta re . Les n iv e a u x d e fe rtilis a tio n d e v ie n n e n t d e p lu s en p lu s h o m o ­ gènes sur les a m énagem ents p u b lics, re flé ta n t a in s i, p ro b a b le m e n t, une a m é lio r a t io n de la te c h n ic ité . C eci s 'o b s e rv e p lu s d if f ic ile m e n t sur les a m én a g e m e n ts privés. En p a rtic u lie r, sur les périm è tre s irrigués privés, les impasses sur l'e n g ra is p hosphaté sont fréquentes, et les m o ye n n e s d 'a p p li­ c a tio n d im in u e n t ju s q u 'à e n v iro n 5 0 -7 0 k ilo s par hectare ;

- les modes d 'a p p lic a tio n des produits p h y to sa n ita ire s é v o lu e n t peu, e x c e p ­ tio n fa ite de ce rta in s am énagem ents o ù les q u a n tité s a p p liq u é e s so n t en baisse. C e p e n d a n t, la v a ria b ilité des c o m p o rte m e n ts s e m b le là aussi se ré d u ire ;

- le d é v e lo p p e m e n t de la ré c o lte m a n u e lle se p o u rs u it. Pour l'é c h a n ­ tillo n étudié, près de la m o itié des par­ celles de p e tite ta ille (am énagem ents p u b lic s , les e x te n s io n s et les p é ri­ mètres irrigués v illa ge o is) est récoltée m a n u e lle m e n t, a lo rs q u e ce ta u x n 'é ta it q u e 2 8 % en 1 9 9 3 . En revanche, sur les grandes parcelles de typ e périm ètre irrigué privé, le recours à la m é canisation reste indispensable. Sur les a m é n a g e m e n ts p u b lic s , les c o m p o rte m e n ts in d iv id u e ls c o m b i­ n e n t d o n c u n e c e rta in e baisse de l'in te n s ific a tio n , m a té ria lisé e par une d im in u tio n m odérée de la fertilisation, et un début d'am élioration de la te chni­ cité, c o m m e en tém oignent les progrès te c h n iq u e s e n to u ra n t les semis ou la d im in u t io n des écart-types des doses d 'e n g ra is — illu s tra n t l'a b a n d o n des

(6)

Type de parcelles constitutives

de l'échantillon pour l'analyse

des coûts de production

On distinguera couram m ent pour la suite de la présentation les parcelles de type aménagement public et les parcelles de type aménagement privé, reprenant en cela la classification de la Saed.

Les aménagements publics sont constitués par les périmètres irrigués Saed réhabilités, transférés aux organisations paysannes ou non (figure 3).

Les aménagements privés regroupent les extensions des périmètres Saed, les périmètres irrigués villageois (piv) et les périmètres irrigués privés (pip). Les extensions sont des parcelles réalisées individuellem ent par les agriculteurs à la périphérie des aménagements Saed dans le but d'utiliser les mêmes canaux d'irrigation. Les périmètres irrigués villageois sont gérés collectivement et sur fonds privés par des groupes sociaux particuliers tels que les habitants d'un village ou d'un quartier, un groupement de femmes ou de jeunes. Les périmètres irrigués privés sont des aménagements sommaires réalisés sur fonds privés, irrigués par des groupes motopompes et exploités soit individuellement, soit par un petit groupe d'exploitants.

L'échantillon des parcelles des exploitations rizicoles enquêtées est présenté dans le tableau 1.

Tableau 1. Présentation de l'échantillon des parcelles enquêtées. Type d'aménagement Parcelle

1993

Année

1994 1996

Aménagements publics Nombre de parcelles 91 109 86

Superficie 140 ha 180 ha 138 ha

Aménagements privés Nombre de parcelles 68 63 63

Superficie 574 ha 557 ha 266 ha

Préparation du sol à sec, avec tracteur 4 roues motrices et cover-crop.

C liché P.-Y. Le G a i

c o n s o m m a tio n s de lu x e , c o m m e c 'é ta it le cas en 1993 dans ie v illa g e de P o n t-G e n d a rm e .

Le d é v e lo p p e m e n t de la ré c o lte m a n u e lle re lè v e à p re m iè re v u e du bon sens, mais e lle a tte in d ra b ie n tô t un seuil, la c o n tra in te p rin c ip a le res­ tant la m a in -d 'œ u v re d isp o n ib le , étant d o n n é la g ra n d e t a ille des e x p lo ita ­ tio n s riz ic o le s dans le delta.

Sur les p é rim è tre s irrig u és privés, le recours aux engrais de fonds est fa ib le et so u ve n t n u l, lorsque la p a rc e lle est mise en c u ltu re p o u r la p re m iè re fois après un a m é n a g e m e n t s o m m aire . La d is p a r itio n des p o s s ib ilité s de c ré d it de la C ncas p o u r ce ty p e de p a rce lle a entraîné une d im in u tio n du n o m b re de c a n d id a ts à leu r e x p lo ita tio n : on p e u t p enser q u 'à l'a v e n ir , les r iz i- c u lte u rs a ya n t les ressources propres suffisantes p o u r les e x p lo ite r p o u rro n t d o n c p ro fite r des m e ille u re s terres d isp o n ib le s .

Evolution des prix

L 'é v o lu tio n c o m p a ré e des p rix des c o n s o m m a tio n s inte rm é d ia ire s et des p rix du p a d d y se tr a d u it par un effet de « ciseau » jo u a n t en d é fa v e u r du p ro d u c te u r.

Entre 1 9 9 3 e t 1 9 9 6 , les p rix des in tra n ts p r in c ip a u x , d o n t la filiè r e d 'a p p ro v is io n n e m e n t est d o m in é e par les sociétés S e n ch im et les (Industries c h im iq u e s du Sénégal), a u g m e n te n t entre 4 4 et 77 % selon les p ro d u its . L 'a u g m e n ta tio n de 12 à 22 % des tarifs des tra v a u x m écanisés est plus m o d é ré e sous la p re ssio n des a g ri­ culteurs d 'u n e part, et en raison d 'u n e c o n c u rre n c e e n c o re v iv e au sein des e n tre p re n e u rs d 'a u tre part. C o n c e rn a n t le c o û t de l'irrig a tio n , les u n io n s g e s tio n n a ire s des a m é n a g e ­ m e n ts o n t sans d o u te in té g ré l'a u g ­ m e n ta tio n des frais réels en énergie et en e n tre tie n , t o u t en ré d u is a n t les d o ta tio n s a u x a m o rtis s e m e n ts . Ces prises en c o m p te p a rtie lle s des hausses des p rix p osent à te rm e le p r o b lè m e de r e n o u v e lle m e n t des é q u ip e m e n ts , ta n t en irrig a tio n q u 'e n m é ca n is a tio n .

(7)

filière riz irrigué "D Q) C -Q) O -TJ 5 ^05 Û--D CD <D ^ .9-£ o d .y E O 05 U CD < a a ---û -2 _S> g o.'€ D sfl) o CO Q' Q_ * - û -O 3 - 2 J Ï Ü i_ ^ __ a . E-üî't ° I j 5 H — "° °« o \ 0 /Q) — “O L L (D ID D Q_“0 O 0)^0 *» L±_ Q ~a _5

(8)

P our la m ê m e p é rio d e , le p rix du paddy au p ro d u cte u r passe de 85, prix en v ig u e u r à la fin du ré g im e des p rix adm inistrés, à 1 0 0 - 105 francs CFA par k ilo en ré g im e lib é ré (p rix en 1996-1997), soit une augm entation de l'o rd re de 15 à 2 0 % .

Les rendements

L 'é v o lu tio n des re n d e m e n ts est très con tra sté e selon les années et selon les a m é n a g e m e n ts (tableau 2, fig u re 4). D 'u n e fa ç o n générale, les re n d e ­ ments so n t plus élevés et p lu s régu­ liers sur les a m é n a g e m e n ts p u b lic s q u e sur les a m é n a g e m e n ts p rivé s. L 'a n n é e 1 9 9 4 se c a ra cté rise p a r des re n d e m e n ts très fa ib le s — ré s u lta n t v ra is e m b la b le m e n t d 'u n retard dans les semis — affectant d ra m a tiq u e m e n t les marges b ru te s. En re v a n c h e , les rendem ents de l'a n n é e 1 9 9 6 sont en hausse, et les p e rfo rm a n ce s des a m é ­ n a g e m e n ts p riv é s p a r t ic u liè r e m e n t bonnes, n o ta m m e n t sur les périmètres irrig u é s p rivé s. M a is il c o n v ie n t de s ig n a le r q u e si les m o y e n n e s p o u r l'e n s e m b le du delta sont com parables à celles de notre é c h a n tillo n en ce qui c o n c e rn e les a m énagem ents p u b lic s , les re n d e m e n ts des a m é n a g e m e n ts privés sont n e tte m e n t supérieurs. La c o r r é la tio n e n tre le n iv e a u d 'in tra n ts et les re ndem ents est géné­ ra le m e n t ine xista n te dans le delta, à cause n o ta m m e n t d u m a n q u e de c o n trô le des facteurs externes par les p ro d u c te u rs (retard dans les chantiers de tra v a il du sol ou de récolte, m a u ­ v a ise g e s tio n c o lle c tiv e de l 'ir r ig a ­ tio n ,...). C ep endant, une a m é lio ra tio n de l'e ffic a c ité te c h n iq u e est peut-être en c o u rs a u jo u r d 'h u i, en p a r tic u lie r en ra iso n de l'a s s a in is s e m e n t du _Q z Aménagements publics Aménagements privés [0 - 1 ] ]1 - 2] ]2 - 3] ]3 - 4] ]4 - 5] ]5 - 6] ]6 - 7] )7 - 8] > 8 t/ha -O Z 13 - 4] ]4 - 5] ]7 - 8] > 8 t/ha - a _Q Z ’ [ 0 - 1 ] 1 ]1 - 2 ] 1 ] 2 - 3 ] 1 ] 3 - 4 ] 1 ] 4 - 5 ] ' ] 5 - 6 ] ' ] 6 - 7 ] ' ] 7 - 8 ] ' > 8 t / h a '

Classe de rendement (t/ha)

Figure 4. Distribution des rendements p a r parcelle en fonction des années et des types d'am énagem ents (source : enquêtes).

Les rendements de l'année 1996 sont en progression par rapport à l'année 1993. En effet, 49 % des parcelles de type public ont des rendements supérieurs à 5 tonnes par hectare, contre 33 % en 1993. Les performances des parcelles de type privé sont elles aussi en amélioration avec 31 % au delà de 5 tonnes par hectare contre 24 % en 1993, s'expliquant par de bons résultats sur les périmètres irrigués privés. En revanche, l'année 1994 a été catastrophique tant pour

les aménagements publics que privés : respectivement 78 % et 89 % des parcelles ont un rendement inférieur à 5 tonnes par hectare.

Tableau 2. Rendements obtenus selon les types d'aménagements, au saisons enquêtées.

cours des trois

Type d'aménagement

1993

Année

1994 1995

Aménagements publics

Rendement moyen parcelles (kg/ha) 4 267 3 717 4 776

Coefficient de variation 34 % 43 % 38 %

Aménagements privés

Rendement moyen parcelles (kg/ha) 4 069 3 367 4 264

Coefficient de variation 35 % 48 % 48 %

Agriculture et développement ■ n° 1 7 -Mars 1998

(9)

secteur de la production aiguillonné par la politique financière de la Cncas. Une conséquence de l'utilisa­ tion de semences certifiées n'est pas non plus à écarter.

Les coûts

de production

Les marges

L'évolution des marges résume donc l'évolution de ces différents para­ mètres (tableau 3, figure 5). Les résul­ tats ont été très mauvais en 1994, mais se sont redressés en 1996. Cependant, même si les bons rende­ ments permettent aux producteurs de maintenir leur revenu unitaire, la stag­ nation des taux de marge entre 1993 et 1996 montre la détérioration des composantes de la production pour le riziculteur qui doit maintenant pro­ duire plus pour gagner autant, abs­ traction faite de l'inflation.

Les coûts de revient

Les coûts de revient du kilo de paddy reflètent les augmentations des charges et les variations des rende­ ments (figure 6). En 1993, le prix du paddy revenait à 53 francs CFA par kilo sur les aménagements publics et était de 64 francs CFA par kilo sur les aménagements privés. Les médiocres performances de 1994 s'ajoutant aux renchérissement des coûts portèrent le prix de revient aux environs de

<3 70 8 60 o CL 50 CD “ a 40 -Q z 30 20 10 0 1993

___

Am énagements publics I Am énagements privés <3 70 1 <D 60 -O Q_ 50 -<U ~D 40 -_Q Z 30 20 10 -0 S 70 n S 60 -o CL 50 -ai ~o 40 --O Z 30 20 10 -0 -3 0 0,-200] ]-100, 0] ] 100, 200] ]300, 400] > 5 0 0 1-200,-100] 10, 100] ]200, 300] ]400, 500] 1994

w

m

1

1 1 -300, -200] ]-100, 0] 1 ]100, 200] 1 I 1 ]300, 400] 1 > 5 0 0 1-200,-100] ]0, 100] ]200, 300] ]400, 500] 1996

1

1

■ ; i i ]-300, -200] 1-100, 0] 1 ]100, 200 1 1 ]300, 400] 1 > 5 0 0 1-200,-100] ]0, 100] ]200, 300] ]400, 500]

Classe de marges brutes (milliers de FCFA/ha)

Figure 5. Distribution des marges brutes par parcelle en fonction des années et des types d'aménagements (source : enquêtes).

En 1 9 9 3 , 1 2 % des parcelles de type am énagement public ont des marges brutes négatives. Elles sont 21 % en 1 9 9 4 et retom bent à seulement 8 % en 1 99 6, en conséquence de l'a m élioration des rendements. Les résultats des aménagements privés sont plus faibles : représentant 15 %

en 1 99 3, 2 7 % des parcelles de ce type ont des marges brutes négatives en 1 99 4,

elles correspondent à 4 0 % des superficies des aménagements privés de l'échantillon, notamment des périm ètres irriqués privés. En 1 9 9 6 , les parcelles de type aménaqements privés retrouvent le niveau de 1 99 3.

Tableau 3. Evolution des marges de production du riz (en francs CFA) selon les enquêtes de 1993 à 1996.

Type d'aménagement Années

1993 Moyenne Ecart type

1994

Moyenne Ecart type Moyenne

1996 Ecart type Aménagements publics

Total charges avant récolte 157 277 35 297 203 283 47 519 190 951 42 184 Total charges 232 116 45 081 279 933 64 896 277 727 77 402 Total produits 364 393 126 552 370 656 167 460 455 980 206 537 Marge brute 132 277 1 13 085 90 722 133 745 178 253 160 535

Taux de marge 36 % 24 % 39 %

Aménagements privés

Total charges avant récolte 160 258 39 863 207 537 63 037 190 087 45 225 Total charges 232 425 46 029 273 032 73 328 286 941 90 909 Total produits 354 562 125 348 351 023 169 369 426 144 215 967 Marge brute 122137 112 923 77 99 138 281 139 203 146168

(10)

1 2 0 -, < LL_ 1 0 0 -U 8 0 6 0 4 0 2 0 0 -¡S 1 00 %-, 8 0 % 6 0 % 4 0 % -I I--- T 1993 1994 1 9 9 6 1 Aménagements publics r- 1 000 i? - 750 - 5 0 0 - 2 5 0 r 0 1993 1994 1996 Aménagements privés Intrants M ain-d'œ uvre Services Frais financiers Irrigation Charges totales

I l I I I I I

1993 1994 1996 Aménagements publics 350 000 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000 5 0 000 0 < LL. u Li-in _0) O £ <U 03 l_ O _ c U 1993 1994 1996 Aménagements privés

Figure 6. Evolution du coût de revient du kilo de paddy et structure des coûts de production par an et par aménagement (source : enquêtes).

80 francs CFA par k ilo . O n constate p o u r l'a n n é e 1 9 9 6 une a m é lio ra tio n des p e rfo rm a n c e s a ve c un c o û t de re v ie n t in fé rie u r à 66 francs CFA par k ilo .

La structure des coûts de p ro d u c tio n est peu remise en cause avec le m a in ­ tie n après d é v a lu a tio n d 'u n niveau de dépenses élevé en intrants et en ser­ vices mécanisés, représentant plus de 60 % du total des charges.

La situation

des exploitations

agricoles

Les e x p lo ita tio n s a g ric o le s o n t été sé v è re m e n t to u c h é e s e n tre 1 9 9 3 et 1 9 9 6 par l'é v o lu t io n des c o n d itio n s é c o n o m iq u e s sur l'e n se m b le de la pé­ riode et les médiocres récoltes de 1994.

q u é e p a r le re tra it d 'u n e p a rtie des producteurs de typ e investisseur d 'o r i­ gine urbaine, suite à des endettements ré s u lta n t de sinistres te c h n iq u e s de 1 9 9 4 , et par des é vénem ents so cia u x m o d ifia n t l'e x p lo ita tio n (décès, d é m é ­ n a g e m e n t, p a rta g e f a m ilia l des p a r­ celles de l'e x p lo ita io n ).

Par ailleurs, le n o m b re d 'e x p lo ita tio n s e n d e tté e s p a rm i les 5 7 e n c o re p ré ­ sentes en 1996 passe de 26 à 31 entre 1993 et 1996, en raison des aléas de la c o m m e r c ia lis a tio n e t des re n d e ­ ments. N o ta m m e n t, dans le v illa g e de T h ia g a r, la s itu a tio n est te lle q u e la riz ic u ltu re est q u a s im e n t arrêtée p o u r l'a n n é e 1 9 9 6 -1 9 9 7 . Les organisations paysa n n e s du v illa g e de Pont- G e n d a r m e s o n t en p ro cè s a ve c un rizier qui n'a pas payé le pa d d y acquis en 1 9 9 5 , les e x p lo ita n ts se sont d o n c retrouvés dans l'im p o s s ib ilité de re m ­ bourser une partie de leurs crédits. En o u tre , le n iv e a u de p lu r i- a c t iv ité est en a u g m entation, n o ta m m e n t dans les zones où la c u ltu re sur aménagements p riv é s é ta it im p o rta n te a u tre fo is , c o m m e à D ia w a r. O n relève e n fin la p ré se n ce c ro is s a n te d 'o p é ra te u rs privés fin a n ç a n t d ire c te m e n t des a gri­ c u lte u rs et des o rg a n is a tio n s p a y ­ sannes en ru p tu re de c ré d it a v e c la Cncas.

Le revenu des e x p lo ita tio n s agricoles de l'é c h a n tillo n , c o n s titu é par l'a g ré ­ gation des marges brutes des parcelles par e x p lo ita tio n et c o m p te te n u des a m o rtisse m e n ts divers, reflète l'é v o ­ lu tio n des re n d e m e n ts. En 1993, le revenu est de 128 0 0 0 francs CFA par hectare avec un rendem ent m oyen par e x p lo ita tio n de 4 ,1 4 5 tonnes par hectare. Le ta u x de v a le u r a jo u té e est de 45 % . En 1 9 9 4 , il to m b e à 78 700 francs CFA par hectare avec un re n d e m e n t m oyen par e x p lo ita tio n de 3 ,4 1 4 tonnes par hectare. Le ta u x de v a le u r a jo u té e to m b e alors à 34 % . En 1 9 9 6 , le revenu se situe à 1 50 0 0 0 francs CFA par hectare. Le re n d e m e n t est plus élevé q u 'e n 1993, à 4 ,3 7 0 tonnes par hectare. Le taux de va le u r ajoutée est q u a n t à lui c o m p a ­ rable à 1993, avec 4 6 % . Ces résultats s ignifient q u 'il faut d o n c p ro d u ire , en

(11)

filière riz irrigué

1996, 2 5 0 kilos de pad d y s u p p lé m e n ­ taires p o u r c o u v rir l'a u g m e n ta tio n des charges résultant de la d é v a lu a tio n .

Evolution de la

transformation et de

la commercialisation

dans le delta

O rganisation

R a p p e lo n s q u e , ju s q u e fin 1 9 9 3 , la Saed é ta it c h a rg é e de c o lle c te r le pa d d y auprès des ag ricu lte u rs et de le tra n s fo rm e r au sein de ses u n ité s in d u strie lle s. D e p u is la lib é ra lis a tio n , la s itu a tio n ne cesse d 'é v o lu e r et l'a n n é e 1 9 9 6 a u gure sans d o u te des d iffé re n te s v o ie s q u e ce se c te u r en p ro fo n d e réorganisation va e m p ru n te r à l'a v e n ir.

En 1 9 9 6 , le re tra it d e la C nca s du f in a n c e m e n t de la tr a n s fo rm a tio n a p la cé les org a n isa tio n s paysannes de base en p re m iè re lig n e p o u r gérer la v e n te du p a d d y c o lle c té a uprès de leur m em bres et le rem bo u rse m e n t du crédit. L 'au to c o n s o m m a tio n du paddy par les e x p lo ita n ts (usage d o m e s tiq u e e t s o c ia l) re p ré se n te e n v ir o n 2 0 à 30 % de la p ro d u c tio n . L'essentiel de ces quantités est d é c o rtiq u é via le c ir ­ c u it artisanal. A l'é ta p e suivante, les p re m iè re s in fo rm a tio n s de la Saed m o n tre n t q u e les o rg a n is a tio n s p a y ­ sannes c o lle c te n t 43 % de la p ro d u c ­ tio n des e x p lo ita tio n s agricoles et que 63 % de ces co lle c te s sont livrés aux u n io n s g e s tio n n a ire s des a m é n a g e ­ m e n ts, e s s e n tie lle m e n t p o u r le p a ie m e n t des charges d 'ir r ig a t io n (figure 7). Les surplus sont transformés en q u a n tité s g lo b a le m e n t égales par les rizeries et par les d é c o rtiq u e u se s artisanales. Les u n io n s g e stionnaires des aménagements q u a n t à elles trans­ fo r m e n t la m a je u re p a rtie des liv r a i­ sons en p ro v e n a n ce des organisations paysannes au nive a u des rizeries. Les o p é ra te u rs de la c o m m e r c ia lis a ­ tio n et de la tra n s fo rm a tio n sont eux aussi en p le in e ré o rg a n isa tio n . Le c ir ­ c u it tenu par les petits com m erçants et

Consommateurs

Opérateurs de la production ■ ■ ■ ► Flux de riz blanc Opérateurs en aval de la production Flux de riz paddy - ► Consommations intermédiaires de production

H P Prestation de service de décorticage (artisanale ou rizerie)

Figure 7. Les flux de paddy et de riz blanc produits dans le delta du fleuve Sénégal (sources : enquêtes).

les b a n a -b a n a s , tir a n t p a rtie des besoins fin a n c ie rs des a g ric u lte u rs en d é b u t de ca m p a g n e p o u r im poser des p rix bas, c o n tin u e de fo n c t io n n e r c o m m e p a r le passé. C e p e n d a n t q u a n d les p rix du p a d d y re m o n te n t, u n e fo is la c o lle c te ré a lisé e par les o rg a n is a tio n s paysannes, u n e p a rtie d e ces petits b a n a -b a n a s , a y a n t des m oyens fin a n cie rs lim ités, se retire. Le relais est assuré par les c o m m e rç a n ts d é c o rtiq u e u rs , en p le in essor d e p u is

1 9 9 4 , et les grossistes u rb a in s . Ces c o m m e r ç a n ts tr a ite n t d ir e c te m e n t a ve c les u n io n s g e s tio n n a ire s des

(12)

Décortiqueuse villageoise actionnée par un tracteur.

C liché P.-Y. Le G a i

a m é n a g e m e n ts et les o rg a n is a tio n s paysannes sur une base de p rix id e n ­ tiq u e , v o ir e s u p é rie u re à c e lle des riziers. La q u a lité du p a d d y est un c r i­ tère de p lu s en p lu s pris en c o m p te dans les décisions d 'a c h a t de ces o p é ­ rateurs. Selon les ty p e s de c o m m e r­ çants, les achats p o rte n t s o it sur du paddy, qui est ensuite d é co rtiq u é avec des d é c o rtiq u e u se s d o n t ils so n t p ro ­ priétaires, ou en prestation que ce soit dans les rizeries ou par le c ir c u it des décortiqueuses artisanales, soit sur du riz b la n c dé jà d é c o rtiq u é par les orga­ n isations paysannes. La souplesse de ce m o d e de fo n c tio n n e m e n t perm ise par les d is p o n ib ilité s en trésorerie de ces com m erçants confère à cette sous- f iliè r e u n e c a p a c ité d 'a d a p ta tio n ra p id e à l'é v o lu tio n des p rix .

Dans ce n o u ve a u paysage, les riziers sont en re va n ch e c o n tra in ts de fo n c ­ tio n n e r dans un processus in d u s trie l (n é g o c ia tio n de p a d d y en g ra n d e quantité, usinage et stockage, revente) de p lusieurs semaines, v o ire de p lu ­ sieurs m ois. Cette situ a tio n les fra g i­ lise face à un m a rché peu stable et de plus en plus investi par les c o m m e r­ çants tr a d itio n n e ls p ro m p ts à su iv re l'é v o lu tio n de la c o n jo n c tu re . En réac­ tio n , leur stratégie consiste à sécuriser leurs a p p ro v is io n n e m e n ts en p a d d y. En p a r tic u lie r , ils d é v e lo p p e n t le

tra v a il en a s s o cia tio n avec des a g ri­ culte u rs, so u ve n t en ru p tu re de fin a n ­ ce m e n t, en le u r a p p o rta n t intrants et services de prestations m écaniques en é cha n g e d 'u n p a ie m e n t en nature. Le d é v e lo p p e m e n t de la p r o d u c tio n de q u a lité et de la v e n te d ire c te auprès des c o n s o m m a te u rs c o n s titu e le second ty p e de stratégie q u 'ils c o m ­ m e n c e n t à m ettre en œ u vre .

Leur m a n q u e de fin a n c e m e n t ne leur permet cependant pas d 'a v o ir la facilité de réaction du secteur artisanal face à ce m a rc h é e x trê m e m e n t m o u v a n t. C ependant, il fa u t v e ille r à d iffé re n cie r les grosses un ité s in d u s trie lle s des petites unités m o d u la ire s , q u i o n t de toute é v id e n ce des atouts à faire v a lo ir à l'a v e n ir, en term e de souplesse et de q u alité de la transform ation par rapport au secteur artisanal.

Les coûfs et les revenus

de la transformation

Le suivi de 7 rizeries et m in i-rize rie s et d 'u n é c h a n tillo n de 12 d é c o r t i­ queuses, effectué lors de l'é tud e et par la Saed, m o n tre q u e les revenus de la tr a n s fo rm a tio n (p re s ta tio n ) s o n t en d im in u t io n d e p u is la d é v a lu a tio n et sont e x trê m e m e n t v a ria b le s selon les unités.

Pour les décortiqueuses, les coûts de revient moyen de la transformation sont de l'o rd re de 6 à 7 francs CFA par k ilo de paddy, alors que les tarifs de presta­ tio n restent ce u x de 1 9 9 3 , soit 5,9 francs CFA par k ilo de paddy. La faiblesse de ces revenus est à tem pérer par le fait que les décortiqueurs raison­ nent souvent en termes de marge brute. Ils poursuivent leur activité en fo n ctio n de leu r d is p o n ib le en trésorerie et la n o tio n d 'am ortissem ent de la m a ch in e est rarem ent prise en com pte. De plus, un certain nom bre de ces décortiqueurs sont égalem ent com m erçants et réali­ sent leur marge sur la vente du riz blanc et des so u s-produits. D ans ce cas, la c o n jo n ctu re du marché du paddy et du riz blanc d evient déterm inante par rap­ port au co û t de la transformation. Enfin, l'u sin ag e de petites q u antités p o u r la c o n s o m m a tio n lo c a le q u o tid ie n n e (décorticage au pot pour les ménagères)

(13)

filiè re riz irrigué

est g é n é ra le m e n t payé plus c h e r ramené au kilo de riz paddy. Il convient n é a n m o in s de signaler qu e , dans ce d ernier cas le c o û t d'usinage est égale­ m e n t plus élevé, résultant d 'u n e u tili­ sation d is c o n tin u e de la décortiqueuse po u r de petites quantités.

Pour les rizeries, le c o û t m o y e n de la tra n s fo rm a tio n p o u r notre é c h a n tillo n se situe à 12,5 francs CFA par k ilo de riz (ou 8 ,2 fra n c s C FA p a r k ilo de p a d d y avec un re n d e m e n t à l'u sin ag e de 66 %), tandis que le ta rif de la pres­ ta tio n est de 13 francs CFA par k ilo de riz. Seules les unités tra v a illa n t sur de gros v o lu m e s p e u v e n t o b te n ir des revenus satisfaisants, ce q u i co n fè re aux rizeries localisées dans les zones de forte p ro d u c tio n un avantage déter­ m in a n t. Les riziers o n t été frappés de p le in fo u e t par la lib é ra lis a tio n q u i a fa it disparaître leu r v é rita b le rente de s itu a tio n : a v a n t d é v a lu a tio n , les riziers, en c o n tra t de prestation p o u r la Saed, é ta ie n t payés 21 francs CFA par k ilo de riz b la n c usiné.

Les revenus

des commerçants

Les revenus c o m m e r c ia u x des d é c o r­ tiq u e u rs c o m m e rç a n ts et des rizie rs o n t b é n é fic ié de la c o n jo n c tu re favo- S to cka g e d u p a d d y a u v illa g e a v a n t ra b ie de la s e c o n d e p é rio d e de la tra n s p o rt à la riz e rie . ca m p a g n e 1 9 9 6 -1 9 9 7 d u ra n t laq u e lle

C liché P.-Y. Le G a i

les p rix du riz b la n c o n t a u g m e n té (ta b le a u 4). C e p e n d a n t, p o u r les d é c o rtiq u e u rs , les re ve n u s u n ita ire s s o n t d o ré n a v a n t très fa ib le s . A v a n t d é v a lu a tio n , ils a c h e ta ie n t du pa d d y aux p ro d u c te u rs à bas prix, en payant c o m p ta n t et tira n t ainsi avantage des d y s fo n c tio n n e m e n ts de la filiè re o ff i­ cielle. M ê m e si l'existence d 'u n paddy à fa ib le p rix existe to u jo u rs en d é b u t de récolte, ce m a rc h é p a ra llè le a d is ­ paru et le p rix du p a d d y re m on te plus ra p id e m e n t. La d é g ra d a tio n du ratio revenu brut d 'e x p lo ita tio n /p ro d u it brut atteste de cette n o u v e lle s itu a tio n . La re c h e rch e d 'u n p a d d y de q u a lité et la nécessité d 'u n m e ille u r ta u x de trans­ fo r m a tio n d e v ie n n e n t alors des é lé ­ ments dava n ta g e pris en c o m p te par les riziers. Cependant, dans ces c o n d i­ tions, la vente des sous-produits prend é g a le m e n t de p lu s en plu s d 'im p o r ­ tance et pe u t faire l'o b je t de stratégies c o m m e rc ia le s s p é c ifiq u e s , en phase n o ta m m e n t a ve c les m a rché s de l'a lim e n t p o u r le b é ta il.

Au c o u rs de cette c a m p a g n e 1 9 9 6 -1 9 9 7 , les riz ie rs, b é n é fic ia n t d 'u n m a rc h é du riz fa v o ra b le , a m é lio re n t leurs revenus u n ita ire s par ra p p o rt à l'année précédente. C eux q u i se sont engagés dans une stratégie de q u alité ou de v e n te d ire c te auprès des c o n s o m m a te u rs e n re g is tre n t les m eilleurs résultats. M ais le passage du ratio revenu b ru t d'e x p lo ita tio n /p ro d u it b ru t de 59 % — é p o q u e de la presta­ tio n de service payée par la Saed — à

11 % en 1996, m o n tre bien que, to u t co m m e p o u r les décortiqueuses artisa­ nales, le ta u x d 'u s in a g e d e v ie n t un paramètre te c h n iq u e déterm inant.

Conclusion

A insi, la d é valuation et la libéralisation o n t d o n c pénalisé l'e n s e m b le des acteurs de la filiè re locale. Cependant, c'e s t en aval q u e la d é g ra d a tio n des c o n d itio n s é c o n o m iq u e s est la plus forte. La cam pagne 1 9 9 6 -1 9 9 7 semble m arquer un d é b u t de remise en ordre dans cette s pirale dépressive dans la q u e lle la riz ic u ltu re du fle u v e était e n fe rm é e d e p u is 1 9 9 3 . La p o litiq u e rigoureuse d'assainissement du secteur

(14)

Avant dévaluation 1993 (1) Après dévaluation août 1997 Avant dévaluation 1993 n) Après dévaluation août 1997 Taux d'usinage 60 % 6 0 % 63 % 6 6 % 6 6 % Produit 135 180 180 21,5 192,9 Sous-traitance - - - 21,5 -Vente de riz 125 170 170 - 181 Sous-produit Consommations 10 10 10 - 11,9 intermédiaires 111,2 171,3 163,2 5,5 167,7

dont achat paddy 100 158,3 150,8 - 151,5

Valeur ajoutée 23,8 8,7 16,8 16,1 25,2

Main-d'œuvre 3,3 3,3 3,2 3,2 3,2

Revenu brut d'exploitation 20,5 5,3 13,7 12,9 22,0

Amortissement 1,7 1,7 1,6 2,4 2,4

Revenu net d'exploitation Revenu brut

18,8 3,7 12,1 10,5 19,5

d'exploitation/produit brut 15 % 2 % 8 % 59 % 11 %

(1) : d'après simulation à partir des données d'enquêtes.

du c ré d it mise en œ u vre par la Cncas porte a u jo u rd 'h u i ses premiers fruits. C e p e n d a n t, la d u ré e d 'a p p lic a tio n et l'e ffic a c ité de la taxe de p ro te c tio n du riz loc a l apparaissent fo n d a m e n ta le s p o u r l'a v e n ir de la p ro d u c tio n de la vallée. Fragilisée par des coûts de p ro ­ d u c tio n lim ita n t sa c o m p é titiv ité face à un m a rché inte rn a tio n a l ca p a b le de p ro p o s e r un riz brisé à très bas p rix a u x p o p u la tio n s peu aisées, la r i z i ­ c u ltu re du d e lta n 'a d 'a u tre v o ie que d 'a m é lio re r ses p e rform ances. A u p la n de la p ro d u c tio n , la réponse à la q u e s tio n la n c in a n te de l'a u g ­ m e n ta tio n e t de la s é c u ris a tio n des re n d e m e n ts d o it rester u n e p r io r ité ta n t en termes de d ia g n o s tic q u e de re c h e rc h e de s o lu tio n s . Face à un m a rc h é e x trê m e m e n t m o u v a n t et de plus en plus c o n c u rre n tie l, la profes­ s io n n a lis a tio n des o rg a n isa tio n s p a y ­ sannes et des m u ltip le s entrepreneurs privés in te rv e n a n t dans le d e lta d o it d e v e n ir u n e n o u v e lle piste de ré fle x io n et d 'a c tio n p o u r la v u lg a r i­ sation. Enfin, il fa u t so u h a ite r q u e le p la n de re la n c e de la r iz ic u ltu r e , re p o s a n t e s s e n tie lle m e n t sur un réam orçage du c ré d it à la p ro d u c tio n e t m is en œ u v re p o u r la c a m p a g n e 1 9 9 7 -1 9 9 8 , ne d é c le n c h e ra pas une n o u v e lle crise dans ce secteur.

Bibliographie

BELIERES J.-F., - C AM AR A S., FAYE M., 1993. Les exploitations agricoles du delta et leurs résultats économiques pour la production rizicole en 1993. Saint Louis, Sénégal, rapport d'étape n° 2, Saed. 31 p.

BENZ H., FUSILLIER J. L., HASSANE S., LIAGRE L., MENDEZ del VILLAR P., SOURIS- SEAU J.-M., 1995. Les premiers effets de la dévaluation du FCFA sur les filières riz irrigué au Sahel : Les cas du Niger, du M a li, et du Sénégal. Synthèse. Cirad, M ontpellier, France. Docum ent de travail n° 25, Economie des Filières, Cirad-ca. 50 p + annexes.

FUSILLIER J.-L., LIAGRE L., LE GAL P.-Y., 1995. Les premiers effets de la dévaluation sur les filières riz irrigué au Sahel. Le cas du Sénégal. Cirad/Saed/Ministère de la coopéra­ tion, Paris, France. 117 p. + annexes.

HIRSCH R., 1996. Premiers constats sur la libéralisation de la filière rizicole sénégalaise. Paris, France, Cfd/Dpe, docum ent provisoire 1996. 26 p. + annexes.

KINGSBURY D.S., 1995. Programme d'ajustement du secteur riz. Analyse du méca­ nisme de protection du riz local au Sénégal. Dakar, Sénégal, Pppa/Upa, do cu m e n t n° 3, 1995. 48 p. + annexes.

LE GAL P.-Y., 1995. Les budgets de c u l­ ture de riz irrigué dans le Delta du fleuve Sénégal. Dakar, Sénégal, Isra/Cirad-Sar, n° 51- 95. Isra, Saint Louis, Sénégal, Cirad-Sar, M ontpellier, France, 32 p.

LIAGRE L., 1997. Les effets de la dévalua­ tion du FCFA et des politiques de libéralisation

sur la filière riz irrigué de la région du fleuve Sénégal. Paris, O siriz, octobre 1997. 86p. + annexes.

O U E D R A O G O I.S., bt Associates Inc., GUEYE A.A., 1996. Protection du riz local au Sénégal: quel mécanisme de prélèvem ent dégressif sur le riz im porté ? Dakar, Sénégal, note technique de l'Upa, 1996. 5p. + annexes.

Saed, 1996. L'évo lu tio n des prix du riz blanc dans les marchés urbains et ruraux dans la zone de Saint Louis (vallée du fleuve Sénégal) de ju ille t 1994 à ju in 1996. Saint Louis, Sénégal, étude suivi n° 10 : Commercialisation du paddy et du riz produits dans la vallée, Saed/Dpdr, octobre 1996. 41 p. + annexes.

Saed, 1996. Rapport bilan sur la comm er­ cialisation de la production de paddy de l'hivernage 1995-1996 à travers les rizières et les m ini-rizeries dans la vallée du fleuve Sénégal. Saint-Louis, Sénégal : étude suivi n° 10 : Commercialisation du paddy et du riz produits dans la Vallée, Saed/Dpdr, octobre 1996. 21 p. + annexes.

Saed, 1997. L 'évolution des prix du riz blanc dans les marchés urbains et ruraux dans la vallée du fleuve Sénégal de ju ille t 1996 à août 1997. Saint-Louis, Sénégal, Convention Fac 7 2/CD/92 : Professionnalisation de l'ag ricu ltu re et développem ent rural dans la vallée du fleuve Sénégal, septembre 1997. 29 p. + annexes.

TOURE El Hadjy Adama, 1997. Les entre­ preneurs privés et la restructuration de l'éco­ nomie rizicole dans le delta du fleuve Sénégal. Rôle des activités de transformation du paddy. Dea, université de M o n tp e llie r I, Ensam, M ontpellier, France. 92 p. + annexes.

(15)

filière riz irrigué

Résumé... Abstract... Resumen

L. LIAGRE— Impacts de la dévaluation et de la

libéralisation sur la filière riz irrigué au Sénégal. Le suivi réalisé entre 1 9 9 3 et 1 9 9 6 auprès des opérateurs de la filière riz irrigué dans la zone du delta du fleuve Sénégal avait pour objectif d'évaluer les effets de la déva­ luation du franc CFA sur les coûts de production et la stra­ tégie des acteurs. L'avènement, durant la période d'étude, de la libéralisation du régime des importations et de la commercialisation intérieure a dangereusement menacé la survie de la filière, avant que la situation ne s'améliore en 1996. Les itinéraires techniques des riziculteurs connais­ sent quelques modifications dont les plus marquantes sont la diminution des doses d'engrais et le développement de la récolte manuelle. Tous les opérateurs voient leur taux de rémunération se dégrader. Mais avec la disparition du sys­ tème de prix administré qui prévalait avant dévaluation, ce sont les transformateurs qui sont le plus durem ent tou­ chés. Les décortiqueurs artisanaux augmentent leurs parts sur un marché marqué par la baisse de la production de paddy, tandis que les riziers s'orientent progressivement vers la production d'un riz de qualité. Pour le futur, se posent toujours les problèmes de l'amélioration des ren­ dements et de la professionnalisation des opérateurs, points de passage obligés pour rendre le riz sénégalais compétitif. Mots-clés : Sénégal, dévaluation, libéralisation, filière riz irrigué, itinéraire technique, transform ation, coût de production, revenu.

L. LIAGRE — The impact of devaluation and liberalization on the upland rice sector in Senegal.

A study of upland rice growers in the Senegal delta from 1 9 9 3 to 1 9 9 6 set o u t to assess th e im p a c t o f th e de valu atio n of the CFA franc on production costs and producer strategies. The liberalization of imports and of in te rn a l m a rk e tin g du rin g the study je op a rd ize d the survival of the sector, although the situation had picked up again by 1 9 9 6 . The crop m a n a g e m e n t sequences applied by growers have changed somewhat, the main modifications being a reduction in fertilizer rates and the development of manual harvesting. All those involved in the sector have seen a fall in their income. However, with th e disa p p e a ra n c e of the a d m in is te re d price system applied before devaluation, it is processors that have been the hardest hit. Small-scale hullers have increased their share of a m a rk e t ch aracterized by a drop in paddy production, w hile rice grow ers have g rad ually moved to w a rd s producing high q u a lity rice. In fu tu re , the problems of how to improve yields and m ake the sector more professional will have to be solved if Senegalese rice is to become truly competitive.

Keywords: Senegal, devaluation, liberalization, upland rice sector, crop m a n a g e m e n t sequence, processing, production costs, income.

L. LIAGRE — Impactos de la devaluación y de la liberalización en el sector arroz irrigado en Senegal.

El seguimiento realizado entre 1 9 9 3 y 1 9 9 6 junto a los operadores del sector arroz irrigado en la zona del delta del rio Senegal tenia por objetivo evaluar los efectos de la devaluación del franco CFA en los costos de producción y la estrategia de los actores. El acceso, durante el tiempo del estudio, de la liberalización del régimen de las importaciones y de la comercialización interior amenazó peligrosamente el seguimiento del sector, antes de que la situación se mejorase en 19 9 6 . Los itinerarios técnicos de los cultivadores de arroz conocen algunas modificaciones, entre ellas, las más notables son la diminución de las dosis de abonos y el desarrollo de la cosecha manual. Todos los operadores ven su tasa de remuneración deteriorarse. Pero con la desaparición del sistema de precio administrado que prevalecía antes de la devaluación, son los transformadores quienes se encuentran más fuertem ente afectados. Los decorticadores artesanales aum entan sus partes en un mercado marcado por la baja de la producción de paddy, m ientras que los cultivadores de arroz se orientan progresivamente hacia la producción de un arroz de calidad. Para el futuro, se siguen planteando los problemas del m ejoram iento de los rendimientos y de la profesionalización de los operadores, puntos de paso obligados para hacer el arroz senegalés más competitivo. Palabras-clave: Senegal, devaluación, liberalización, sector del arroz irrigado, itinerario técnico, transformación, costo

Références

Documents relatifs

[r]

Reçu au Contrôle de légalité le 11

[r]

[r]

- on prend en compte les impédances de H 2 dans le calcul de H 1 : on voit alors le montage comme un seul quadripôle (un seul filtre) et non une mise en cascade.. Cela est facile

Cependant, si tout ce qu’il faut faire est de trouver les arbres dans la parcelle pour répéter les mesures, (i) le recensement lui-même montre dans quelle sous-parcelle se trouve

ﺾﻌﺑ ﰲ ﺪﳒ ﺎﻨﻧأ ذإ ،ﺞﺘﻨﳌا ﻒﻴﻟﺎﻜﺗ ﺎﻬﻌﻣ ﺖﻌﻔﺗرا ةدﻮﳉا ﺖﻌﻔﺗرا ﺎﻤﻠﻛ ﻪﻧأ ﻰﻠﻋ ﻢﺋﺎﻘﻟا مﻮﻬﻔﳌا ﺾﻔﺨﻨﻣ ﺔﻴﻟﺎﻌﻟا ةدﻮﳉا وذ ﺞﺘﻨﳌا نﻮﻜﻳ يأ ﻒﻴﻟﺎﻜﺘﻟاو ةدﻮﳉا ﲔﺑ ﺔﻴﺴﻜﻋ ﺔﻗﻼﻋ

Pour dépasser cette opposition stérile et esquisser une typologie des systèmes de contrôle ou de gouvernance, il nous semble intéressant de distinguer et de croiser deux