Corrig´ e du Devoir Libre n ◦ 11
Probl` eme 1 : Tirages successifs avec remises
Soientb un entier naturel non nul et (un)n∈Nune suite strictement croissante d’entiers naturels telle queu0=b.
Partie I . Le jeu s’arrˆ ete-t-il ?
On note pour tout entier naturel non nuln∈N?
– An l’´ev´enement “une boule blanche apparaˆıt `a chacun des npremiers tirages”, – Bn l’´ev´enement “Auni`eme tirage, on a obtenu une boule blanche”,
etpn=P( ¯Bn) etqn=P(An).
1. Soitn∈N?, alorsAn=B1∩ · · · ∩Bn. Par la formule des probabilit´es compos´ees, il en r´esulte : P(An) = P(B1)×P(B2|B1)× · · · ×P(Bn|Bn−1· · · · ·B2·B1)
= b
u0+b × u1
u1+b × · · · × un−1
un−1+b
=
n−1
Y
k=0
1− b uk+b
.
N 2. Soitn∈N?, d’apr`es la question pr´ec´edente :
qn+1=
n
Y
k=0
1− b uk+b
= 1− b un+b
·qn < qn.
Ainsi, (qn) est strictement croissante. Comme de plus (qn)∈[0,1]Nest born´ee, elle converge vers un r´eel`∈[0,1].
Remarquons enfin queq1= 12. Ainsi ,`= infnqn≤ 12. N
3. Soitn∈N?, de l’´egalit´eAn=B1∩ · · · ∩Bn, je tire en passant aux compl´ementaires A¯n= ¯B1∪ · · · ∪B¯n
De plus les ´ev´enements ( ¯Bj) sont deux `a deux incompatibles puisque le jeu s’arrˆete d`es l’obtention d’une boule noire. Par additivit´e, j’en d´eduis que
n
X
k=1
pk=P( ¯An) = 1−qn
Comme la suite (1−qn) est convergente de limite 1−`, la s´erieP
pn est convergente de somme 1−`. N 4. Soitn∈N?, d’apr`es la premi`ere question
lnqn =
n
X
k=1
ln
1− b uk+b
Or par hypoth`ese, la suiteunest une suite strictement croissante d’entiers ; elle est donc n´ecessairement divergente vers +∞. Ainsi
• lim
k→∞
b uk+b = 0
• ln 1 +x∼0x
⇒ln
1− b uk+b
∼ − b
uk+b ∼ − b uk
.
D’apr`es la r`egle des ´equivalents pour les s´eries `a termes positifs, il en r´esulte La suite ln(1/qn)
converge ⇐⇒ la s´erie de terme g´en´eral − ln 1− b un+b
converge
⇐⇒ la s´erie de terme g´en´eral b/un
converge
⇐⇒ la s´erie de terme g´en´eral 1/un
converge.
N
5. SoitB l’´ev´enement “ne jamais obtenir de boule noire”. Alors B=
∞
\
n=1
Bn=
∞
\
n=1
An.
La suite (An) ´etant d´ecroissante, il d´ecoule de la propri´et´e de continuit´e d´ecroissante des probabilit´es que P(B) =P
∞
\
n=1
An
= lim
n→∞P(An) = lim
n→∞qn=`.
Ainsi
P(B) = 0 ⇐⇒ lim
n→∞qn= 0
⇐⇒ lim
n→∞ln(1/qn) = +∞
⇐⇒ X
1/un diverge.
N
Partie II . Etude d’un cas particulier
Soitaun entier sup´erieur ou ´egal `a 2. On suppose dans cette partie que
∀n∈N?, un=b an 1. La s´erie de terme g´en´eral 1/an
est une s´erie g´eom´etrique convergente. D’apr`es la question pr´ec´edente l en r´esulte queP(B)>0.
2. Soitn∈N? un entier naturel non nul, alors qn=
n−1
Y
k=0
uk
uk+b =
n−1
Y
k=0
ak 1 +ak.
N 3. Soit (n, p)∈N?×N?
n+p−1
X
k=n
(1/a)k = (1/a)n×
p−1
X
k=0
(1/a)k= (1/a)n×1−(1/a)p
1−(1/a) = (1/a)n−1×1−(1/a)p a−1
≤ 1
an−1(a−1).
N 4. Montrons que pour toutx∈[0,1],
1 +x≤ex≤1 + 2x
Il s’agit d’in´egalit´es de convexit´e : rappelons que la fonction exp est convexe et ind´efiniement d´erivable sur R. Par cons´equent :
• D’apr`es l’in´egalit´e des tangentes, le graphe Γ de exp est au-dessus de ses tangentes. En particulier, Γ est au-dessus de la tangente au point 0. Il en r´esulte que
∀x∈R, ex≥1 +x
• D’apr`es l’in´egalit´e des cordes, tout arc de Γ est situ´e sous la corde de mˆemes extr´emit´es. En particulier la portion du graphe situ´ee entre les points d’abscissses 0 et 1 est au-dessous de la corde de mˆemes extr´emit´es.
Ainsi
∀x∈[0,1], ex≤1 +e−1
1 ×x≤1 + 2x.
N 5. Soit (n, p)∈N?×N?. Remarquons tout d’abord que la suite (qn) ´etant strictement d´ecroissante, qn
qn+p
≥1.
D’autre part, d’apr`es la questionII.2 1≤ qn
qn+p
=
n+p−1
Y
k=n
1 +ak ak =
n+p−1
Y
k=n
1 + (1/a)k En utilisant la croissance du logarithme, il s’en suit que
0≤ln qn
qn+p
=
n+p−1
X
k=n
ln 1 + (1/a)k
Or pour tout entierk∈N, (1/a)kappartient au segment [0,1]. Par cons´equent, la question pr´ec´edente –appliqu´ee
`
a x= (1/a)k– montre que ln 1 + (1/a)k
≤(1/a)k. On conclut alors grˆace `a la questionII 3.que 0≤ln qn
qn+p
=
n+p−1
X
k=n
ln 1 + (1/a)k
≤
n+p−1
X
k=n
(1/a)k
≤ 1
an−1(a−1) En prenant l’exponentielle, il en r´esulte finalement que
1≤ qn
qn+p
≤exp
1 an−1(a−1)
N 6. Faisons tendrepvers +∞, il vient
1≤qn
` ≤exp
1 an−1(a−1)
D’o`u je tire
0≤qn−`≤`·
exp 1
an−1·(a−1) −1
Appliquons l’in´egalit´eex≤1 + 2xd´emontr´ee `a la questionII 4.. En utilisant le fait que`≤1/2, nous obtenons 0≤qn−`≤`· 2
an−1·(a−1) ≤ 1 an−1·(a−1)
7. Pour queqnsoit une valeur approch´ee de``a 10−1pr`es, il suffit d’apr`es l’encadrement ci-dessus que 1
an−1·(a−1) ≤ 10−1. Par exemple, dans le casa= 2,n= 5 suffit. En ce casq5=. . . N
Probl` eme 2 : Etude d’une marche al´ eatoire
1. R´esolution d’un syst`eme d’´equations
On consid`ere le syst`eme :
(S)
x1 −x2 +x3 =y1
x2 −2x3 =y2
x3 =y3
a. La matriceP des coefficients de (S) est bien sˆur
1 −1 1
0 1 −2
0 0 1
N b. Le syst`eme (S) ´etant triangulaire sup´erieur `a coefficients diagonaux non nuls, il s’agit d’un syst`eme de
Cramer. Nous obtenons directement par remont´ee son unique solution : (S) ⇐⇒
x1 =y1 +y2 +y3
x2 = y2 +2y3
x3 = y3
N c. Par cons´equentP est inversible et
P−1=
1 1 1
0 1 2
0 0 1
N 2. Calculs matriciels pr´eliminaires
On consid`ere la matriceM suivante :
M =
1 1/2 1/3 0 1/2 1/3
0 0 1/3
a.
1 1/2 1/3 0 1/2 1/3
0 0 1/3
1 −1 1
0 1 −2
0 0 1
1 1 1
0 1 2
0 0 1
1 1 1
0 1/2 1
0 0 1/3
1 0 0
0 1/2 0
0 0 1/3
D’o`uD=P−1×M ×P =Diag(1,1/2,1/3) N
b. En mulipliant l’´egalit´eD=P−1×M×P `a gauche parP et `a droite parP−1, nous obtenons tout d’abord M =P×D×P−1.
Soitn∈N, une r´ecurrence imm´ediate permet alors d’en d´eduireMn =P×Dn×P−1. N c. CommeDn=Diag(1,1/2n,1/3n) il en r´esulte que
Mn=P ×Dn×P−1=
1 1−1/2n 1−1/2n−1+ 1/3n 0 1/2n 1/2n−1−2/3n
0 0 1/3n
.
N 3. Etude d’une marche al´eatoire
Pour tout nombre entier naturel n ∈ N, on d´esigne par Xn la variable al´eatoire indiquant l’abscisse du point o`u se trouve l’individu `a l’instantnet parE(Xn) son esp´erance. L’´enonc´e donne les probabilit´es conditionnelles :
• P[Xn+1= 0|Xn= 2] =P[Xn+1= 1|Xn= 2] =P[Xn+1= 2|Xn= 2] = 1/3
• P[Xn+1= 0|Xn= 1] =P[Xn+1= 1|Xn= 1] = 1/2
• P[Xn+1= 0|Xn= 0] = 1
a. Soit n ∈ N la formule des probabilit´es totales pour le syst`eme complet d’´ev´enements non n´egligeables [Xn= 0], [Xn= 1] et [Xn= 2] donne :
P[Xn+1= 0] =P[Xn= 0] +1/2P[Xn= 1] +1/3P[Xn= 2]
P[Xn+1= 1] = 1/2P[Xn= 1] +1/3P[Xn= 2]
P[Xn+1= 2] = 1/3P[Xn= 2]
.
N
b. Notons pourn∈N,Un=
P[Xn= 0]
P[Xn= 1]
P[Xn= 2]
. D’apr`es la question pr´ec´edente
Un+1=
1 1/2 1/3 0 1/2 1/3
0 0 1/3
×Un.
NotonsM la matrice ci-dessus, de sorte que
∀n∈N, Un+1=M×Un.
N
c.
0 1 2
×M = 0 1/2 1
= (1/2)· 0 1 2 NotonsL= 0 1 2
. Ainsi,L×M = (1/2)·L.
Multiplions `a gauche parLl’´egalit´e matricielleUn+1=M Un, on en d´eduit L×Un+1=1
2L×Un
Par suite
E(Xn+1) = 0×P[Xn+1= 0] +P[Xn+1= 1] + 2·P[Xn+1= 2]
= L×Un+1= 1
2L×Un= 1 2E(Xn).
Ainsi, la suite E(Xn)
n est une suite g´eom´etrique de raison 1/2. CommeE(X0) = 2, nous en d´eduisons
∀n∈N, E(Xn) = (1/2)n−1. En particulier, E(Xn)
n est convergente de limite nulle. N
d. A partir de la relationUn+1=M ×Un, une r´ecurrence imm´ediate montre que
∀n∈N, Un=MnU0
CommeU0=
0 0 1
, les r´esultats pr´eliminaires donnent : ∀n∈N, Un=
1−1/2n−1+ 1/3n 1/2n−1−2/3n 1/3n
.
D’o`u l’on tire
P[Xn= 0] = 1−1/2n−1+ 1/3n P[Xn= 1] = 1/2n−1−2/3n
P[Xn= 2] = 1/3n
. En particulier, les suites P[Xn= 0]
, P[Xn= 1]
et P[Xn= 2]
sont convergentes de limites respectives
1, 0 et 0. N
e. D’apr`es la question pr´ec´edente E(Xn) = 1·1/2n−1−2/3n+ 2·1/3n= 1/2n−1.
En particulier lim
n→∞E(Xn) = 0. N