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Les défis du financement du développement en Afrique

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(1)

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NATIONS UNIES

· CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

( I

Distr. : GENERALE E/ECA/CM.24/2 E/ECA/CAMF.7/3 12 avril 1999 FRANCAIS

Original : ANGLAIS

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE Dix-neuvieme reunion du Comite technique

preparatoire plenier/Septieme reunion du Groupe intergouvernemental d'experts

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L' AFRIQUE Trente-troisieme session de la Commission/

vingt-quatrierne reunion de la Conference des ministres/Septieme session de la Conference des ministres africains des finances

Addis-Abeba (Ethiopie) 30 avril - 4 mai 1999

.. Mdis-Abeba (Ethiopie)

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S:y teT C€

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mai 1999

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::-1 .I

LES DEFIS DU FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

EN AFRIQUE

(2)

TABLE DES MATIERES

I. Resume 1

II. Les performances economiques recentes et

les problemes futurs du financement du developpement 8

III. L' aide publique au developpernent (APD) 10

IV. Autres sources de financement exterieur 14

V. La question de la fuite des capitaux 18

VI. La mobilisation des ressources interieures 21

VII. La dette exterieure de l'Afrique 23

VITI. L'impact, les enseignements et les consequences pour

I' Afrique de la crise en Asie orientale 29

References 35

Appendices 38

EIECAlCM.24/2 EIECAlCAMF.7/3

(3)

I.

Resume

E/ECAlCM.24/2 E/ECA/CAMF.7/3

1. L'objectif du present document est de presenter un examen selectif des problernes critiques qui se posent aux dirigeants africa ins qui cherchent

a

mobiliser des ressources pour financer le developpement.

On s'efforce d'abord d'evaluer (Partie II) les performances econorniques recentes et futures au regard d'objectifs precis, assortis d'une date, de reduction de la pauvrete (objectifs et buts qui sont adaptes du Sommet de Copenhague). Le scenario indicatif (dont les hypotheses de travail sont enoncees dans Ie texte) consiste

a

reduire de moitie la pauvrete d'ici

a

2015 - ce qui implique un taux annuel de reduction de l'incidence de la pauvrete de 4 %. L'objectif est de presenter les taux de croissance et les ordres de grandeur des besoins de ressources ainsi que les problemes de politi que economique qu'impliquent ces objectifs de reduction de la pauvrete. La principale conclusion est que la performance macroeconomique des quatre dernieres annees - une croissance annuelle du PNB de 4,5 % en moyenne, ce qui a entraine une augmentation du revenu par habitant - a pose de bonnes bases pour cette croissance necessaire. Mais si ces objectifs de reduction de la pauvrete sont louables ils ne risquent guere d'etre atteints si les taux de croissance econornique ne sont pas substantiellement releves -

a

environ 7 % par an pour ItAfrique (8 % pour l' Afrique subsaharienne), Au niveau projete d'epargne interieure et de productivite du capital, l'ampleur annuelle moyenne des ressources exterieures (mesurees en proportion du PIB) necessaires pour realiser les objectifs fixes de reduction de la pauvrete sont de 47 % en 1999-2000, 32 % du PIB entre 2001 et 2005, et 10 % entre 2006 et 2010 pour l'Afrique subsaharienne. Si l'on estime que les ressources exterieures de l' Afrique du Nord doivent representer 5 % de son PIB, et etant donne que Ie montant actuel de 11aide avoisine les 3 %, on note un deficit de 2 %.

2.- Etant donne l'effort vigoureux qui a ete consenti pour obtenir la performance econornique recente, atteindre et maintenir un taux de croissance du PIB comme indique ci-dessus, est une tache de titan, du point de vue des ressources et des reformes

a

entreprendre. Ensuite, Ie document examine les developpernents et les differentes actions necessaires pour permettre Ie developpement financier: l'aide publique au developpement (APD), les apports de capitaux etrangers prives, la fuite des capitaux, la mobilisation des ressources interieures et la dette exterieure. L'excedent commercial, s'il peut etre obtenu, peut egalement etre une source importante de capitaux. L'impact de la crise financiere en Asie orientale sur Ie commerce et les mouvements de capitaux vers I' Afrique est examine, afin de faire prendre conscience aux dirigeants des importants enseignements qui peuvent etre tires de l'experience et des problemes essentiels que souleve un debar sur la reforme possible des protocoles et des institutions reglementant les courants de capitaux internationaux. L'ensernble de I'analyse est replace dans le contexte de la transition, que connait Ie continent africain, d'un developpement anime par le secteur public

a

des formes de partenariat avec Ie secteur prive, ou le secteur public permet et soutient un environnement economique propice

a

un investissement prive non speculatif,

3. L'examen entrepris ici est destine

a

guider et informer le dialogue

a

la Conference commune des ministres des finances et des ministres du plan et du developpernent econornique et social, sans qu'on tente necessairement d'etre exhaustif. Mais cette analyse devrait aider

a

clarifier les options dans des domaines essenriels des politiques nationales et conduire

a

des plans colleetifs de suivi regional et sous- regional orientes vers des objectifs convenus, dans un sous-ensemble des problemes discutes. En particulier, une demarche regionale commune est necessaire si 1'0n veut "africaniser" I' Agenda pour le developpement et Ie processus d'etablissement d'un consensus sur cet agenda - de facon

a

mieux cadrer I' APD et

a

contribuer activernent

a

la solution du problerne de la dette. De merne, des demarches communes sont necessaires si l'on veut adapter les propositions de reforme du systeme financier international aux besoins particuliers du financement du developpement et appuyer une conception sous- regionale du developpement des marches des capitaux, compte tenu de l'irnportance d'une telle conception pour le financement du developpement. Une demarche similaire est necessaire si l'on veut

(4)

EJECAlCM.24/2 E/ECAlCM1F.7/3 ' Page 2

aider I'Afrique

a

parnciper aux nouveaux systemes d' etablissement de donnees economiques et financieres et de diffusion de I'information, qui ont ete concus par Ie FMI

a

la..suite de la crise .asiatique -.

II s'agit 13 d'importants processus-de divulgation de l'information qui sont susceptiblesd'Influencer Jes choix geographiques des investisseurs. Actuellement, seuleI' Afrique duSud participe

a

ces processus) d'etablissement de rapports financiers.

4. Le reste de cette section du document resume les principales conclusions et presente lesgrandesJ questions de politique economique, pour le debar, I' information et Ie partage des' .donnees d' experience, ' Ce resume est ainsi organise en septsections, qui renvoient aux themes de la Conference .et.a..lastructure"

dureste dudocurnent. :. , :! "

5. Les perspectives -de I' aide publique au developpemenr.tal'D) accordee a I':Afrique :Levolet. APD du financement du developpernent estexamine

a

la section III. On y conclutque de fortes augmentations' de PAPD sent improbables, memesi onpeut s'atrendre:

a

tine plus grande efficacite de .l'aide accordee

a

I'Afrique. Pourtant, la contribution de1'aidepublique

au

developpement est d'une grande importance car elle renforce ]'aptitude despouvoirs publics

a

fairedesinvestissements

a

tong terme essentiels pour, une croissance econornique entrainee par Ie secteur·prive. Si elle est efficace, I'aide permet de realiser'des programmes d'investissements publics 'd'equipement et de valorisation des ressources humaines defacon non inflationniste, ce qui baisse les couts de fonctionnement et ameliorel'efficacite de I' investissement prive. Des etudes ont montre que dans les pays qui menent desreforrnes, un dollar d'aideattire 1;80 dollar d'investissement prive. L'aide joue un role critique et est actuellement sans doute irrernplacable carelle perrnet de combler les ecarts, sur les marches financiers, qui font obstacle

a

I'investissernenr, en couvrantles risques rnarginaux et prolongeant les echeances, Celaaide3 .artirer des milliards de dollars d'investissements privesconsacres 3 I'equipement ainsi que d'autres' formes dinvestissements etrangers directs, en particulier de grande arnpleur, qui, autrement, n'auraient pas lieu. L'aide est d'autant plus efficace que la politique macroeconomique est bienconcue, mitis'elleest inefficaceou merne nefastesi

cette politique est rnauvaise. '

6. Des etudes ont montre qu'en moyenne l'aide n'a pas 6te aussi efficace qu'on I'auraitsouhaite et aurait suscite une mentalite de dependance. Un certain nombre de raisons sont donnees" pour cette mediocre efficacite de l'aide, qui donnent (}' penser que des mesures correctives sont necessaires et devraient .eomporter la mise en place d'un climat macroeconornique stable, un meilleur controledes programmes d'aide et des decisions de depenses publiques par Ies beneficiaires, et non plus principalernent par les donateurs, et I'application, par les donateurs, de modalites d'aide

plus

efficaces.

Si elles sont appliquees, ces mesures sont susceptibles d'arneliorer la qualite de 'la gestion des ressources fournies par l'aide ..par les donateurs comme par les beneficiaires, et d'ameliorer la coordination, 1a coherence, Ie .cadrage et l'impact des programmes soutenus par les donateurs et de l'aide au

developpementengeneral. ' , .

7. L'aide serait d'autant plusefficace si les donateurs organisaient une allocation plus efficace de I'aide entre les pays, c'est-a-dire si cette repartitiondel'aide etait fondee sur lesniveaux de pauvrete et sur les poluiquessuivies, Moyennant une gestion saine de I'economic, l' aide financiere entraine une croissance plus rapide..reduitJ.~ 'pauvrete et permet des progres des indicateurs sociaux. De nouvelles etudes montreat .que.si .les politiques rnacroeconomiques sontjudicieuses, une aide equivalant 3·1 %du PIB se traduitparune'dirilinutiO'nde 1 %,de la pauvrete et de 1 %de la rnortalite infantile. En outre, parmi

les

pays

a

faiblere,v~nu qui ont une'politique economique bien concue, lacroissance du PIBparhabitant de ceux qui recoivent une aide importante est plus forte que ceux qui recoivent une aide faibJe (3,5 % contre 2,0 %de croissance par an). On a constate queI'impact sur la reduction de la pauvrete d'un

(5)

EIECA/CM.24/2 EIECA/CAMF.7/3 Page 3 redeploiernent de l'aide De pourrait par ailleurs etre obtenu que par un quadruplement des budgets d'aide.

Avec une allocation

de

l'aide qui soit efficace du point de vue de Ia lutte contre la pauvrete, I'aide permeurait de faire sortir environ 80 millions de personnes de la misere de facon durable. Ainsi, il parait particulierement judicieux de repenser les rnodalites de J'aide pour en accroitre I'efficacite,en particulier comme il est peu probable que les budgets d'aide augmentent beaucoup.

8. La Conference est invitee a reflechir aux problemes que souleve l'amelioration de l'efficacite et de l'impact des depenses publiques financees a l'aide de ressources d'aide etrangere et a la question

"d'optimaliser" la part de l'aide dans les depenses de developpernent, de facon

a

reduire Ia dependance

a

long tenne. LaConference souhaitera peut-etre aussi examiner la nature et les perspectives des nouvelles modalites d'aide, qui mettent en avant une conception synthetique et globale, comme Ie preconisent le CAD de I'OCDE, la Banque mondiale et les propositions du Programme special pour l'Afrique. Les ministres souhaiteront peut-etre echanger des vues sur la facon d'ameliorer Ia relation entre donateurs et beneficiaires , de la renover, de facon que des programmes "multi-donateurs" soutiennent un agenda defini par I'Afrique elle-meme. Avee le soutien de la Banque africaine de developpement (BAFD) et de l'Organisation de I'unite africaine (OUA), la Commission economique pour I'Afrique a lance le Forum pour Ie developpement africain, dans l'espoir d'atteindre cet objectif; sa premiere reunion aura lieu en octobre 1999 sur Ie theme: Ie probleme, pour l' Afrique, de Ia mondialisation et de I'age de I'inforrnation. Comment Ie processus du Forum peut-il renforcer au mieux les objectifs d'un renouvellement des modalites de l'aide?

9. Autres sources de flnancement exterieur : On examine dans la section IVles sources non officielles de fmancement exterieur (c'est-a-dire les apports de capitaux prives), On constate d'abord que l' Afrique n'a pas profite de la croissance phenornenale de la croissance des investissements etrangers, beaucoup moins par exemple que I'Asie de I'Est, puis on enonce certaines des conditions essentielles

a

remplir pour attirer les investissements etrangers, et les problemes de politique economique qui en resultent, Parmi ceux-ci se pose la question des politiques macroeconomiques favorables et des cadres legaux et reglementaires propices

a

I'investissement, Ie respect de la Iegalite et l'application des contrats, le bon fonctionnement des equipements sociaux et economiques, Ies reformes du secteur financier, Ie soutien au developpement des marches des capitaux, une attention deliberee et explicite

a

porter aux preoccupations des agences de notation des risques courus par les investisseurs, etc. On examine aussi la privatisation, comme moyen d 'attirer les capitaux etrangers, qui presente cependant certains inconvenients - Ie risque politique associe

a

la baisse de la part des actifs nationaux presents dans Ie portefeuiJIe d'investissements interieurs. La politique de promotion des marches des capitaux est presentee comme moyen decisif d'attirer des capitaux

a

long terme, y compris des capltaux-risque ainsi que les investissements de portefeuille sans port d'attache, mais les risques associesaces capitaux mobiles a l'echelle mondiale sont . egalement indiques, avec les politiques qui permettraient de reduire ces risques, en particulier en

fonction des indications venues de la crise asiatique recente, .

10. La Conference souhaitera peut-etre reflechir au fait qu'en depit des efforts notables accomplis par beaucoup de pays africains pour appliquer des reforrnes economiques et financieres, I'investissement etranger direet vers Ia plupart des pays africa ins reste bien faible. La Conference est invitee aussi a examiner et

a

partager les donnees d'experience relatives a l'application de politiques favorables aces investissements, et les differents resultats obtenus par divers pays. La Conference pourra aussi reflechir au role de catalyseur de I'lnvestissement du secteur prive joue par la Societe financiere internationale (SFI) et l'efficacite del'Agence multilaterale de garantie des investissements (AMGI) dans la diminution des risques non commerciaux qu'apprehendent les investisseurs potentiels en Afrique. Comment Ie travail de ces institutions peut-il mieux concourir au financement du developpement de I'Afrique?

(6)

EJECA/CM.24/2 EIECA/CAMF. 7/3 Page 4

11. La fuite des capitaux et son impact sur Ie developpement : Alors que l'Afrique s'efforce d'attirer I'epargne etrangere vers son developpement, elle est' egalement le continent OU la part de la richesse detenue

a

l'etranger par des residents est la plus elevee (39 % contre 6 % pour l'Asie de I'Est avant la crise). Enrayer et inverser la fuite des capitaux serait un moyen notable de resoudre le problerne de:

financement du developpement de l'Afrique. La section V examine l'effet negatif des fui!~s de capitaux, ainsi que les lacunes des pol itiques economiques qui declenchent ou expliquent cettefuite des capitaux, et les mesures necessaires pour enrayer et inverser Ie phenomene. On est arnene

a

constater que la notation negative des risques, pour les investisseurs, le niveau eleve, insoutenable,- de I'endettement exterieur et les erreurs de politique macroeconomique - ou la crainte de leur survenue - sont les causes profondes de- cette fuite des capitaux. Les erreurs de politique economique qui entrainent I'inflation, une mauvaise fixation du taux de change et de lourds deficits budgetaires etouffent lesperspectives d'investissements rentables. Des mesures incoherentes et ephemeres peuvent egalement decl~n'cherune fuite des capitaux, meme quand,

a

tres court terrne,tout parait pour le mieux. L'absence ou

iii

fragilite des marches des capitaux contribue au problerne. Les marches des capitaux permettent en effet d'etaler les risques entre les investisseurs et peuvent creer des possibilites dinvestissement pour Ie petit investisseur, qui n'est pas un professionnel. En outre, de grandes quantites d 'argent obtenues' par la corruption, en particulier par, des officiels, risquent d'etre envoyees

a

I'etranger pluto; qu'investies dans lepays. Lacorruption accroit les couts de transaction et les rnauvaises surprises qu'elle entraine font que Ie rendement del l'investissement est incertain, et cela decourage l'investissement prive. Cette corruption doit retre combattue

a

l'aide d'instruments

a

la fois politiques, adrninistratifs et econorniques.

12. La Conference souhaitera peut-etre aussi examiner les mesures et les politiques qui pourraient ameliorer leclimat des investissements en Afrique, afin d'enrayer la fuite des capitaux hors de l'Afrique, en mettant I'accent sur les politiques qui creent et qui entretiennent un climat macroeconornique coherent et stable et favorise les marchesdes capitaux, Elle pourra egalernent examiner les donnees d'experience relatives

a

J'impact d'un classement plus simple et de procedures administratives plus simples dans des dornaines essentiels tels que la fiscalite, les licences d'exportation et d'importation, la lutte eontre la corruption des fonctionnaires et l'impact de I'elimination des distorsions du marche, les pouvoirs discretionnaires des officiels et la lutte contre la corruption. Certains changements

a

apporter

a

Ia

reglernentation bancaire des pays developpes,

au

peuvent s'investir des capitaux obtenus illegal ement, permettraient aussi de faciliter le rapatriement du capital et d'etancher la fuite des capitaux, La Conference pourra aussi etudier comment exhorter les pays develop pes

a

reformer leurs reglementations bancaires quand celles-ci creent des "paradis fiscaux" au viennent se refugier des fonds exportes et obtenuspar lacorruption.

13. Les problemes de la mobilisation des ressources Interieures :

A

moyen et

a

long terme, le developpement viable suppose une augmentation de la mobilisation des ressources interieures, La section VI examine les principaux problemes souleves par l'effort d'epargne - qui devrait passer de son niveau actuel de 18 % environ

a

24 %du PIB(la moyenne de I'ensemble des pays en developpernent), ce qui est l'une des hypotheses retenues dans Ie scenario qui permettrait de degager les ressources voulues,

a

la

section II. Les politiques qui viseraient un relevement du taux d'epargne doivent porter principalement sur la stabilite rnacroeconomique, la reforrne des marches financiers, I'approfondissement financier par la reforrne des institutions, et par des instruments d'epargne novateurs, et une meilleure gestion des taux d'interet. S'agissant de l'epargne publique, les possibilites de poursuivre la reforrne de la fiscalite, le partage des couts dans la fourniture des biens et services collectifs, la gestion des periodes de surehauffe liee aux termes de l'echange, et l'amelioration de la productivite des depenses publiques sont des themes sur lesquelsil importe de reflechir.

(7)

E/ECAlCM.24/2 E/ECA/CAMF.7/3 Page 5 14. LaConference souhaitera peut-etre examiner des moyens d'accroltre l'epargne privee, notamment en renforcant et en arneliorant la fiabilite des organismes d'epargne et par lesincitations

a epa

rgner, ainsi

que la necessite d'elargir l'ensembledes instruments souples d'epargne financiere. Les ministres reunis pourront egalement examiner et echanger des donnees d' experience sur la reforrne de la fiscalite dans leur pays et les problemes qu'elle

a

poses, et discuter des moyens de partager la charge de la foumiture des biens et services collectifs, ainsi que sur les mesures qu'i1s ont appliquees pour arneliorer l'efficacite des depenses publiques.

15. Le developpement des marches de capitauxest devenu un moyen important d'accroitre I'epargne interieure, d'attirer les capitaux etrangers, d'etancher et d'inverser Ia fuite des capitaux. En 1996, la CEA a organise

a

Accra (Ghana) une importante conference sur Ie theme de 1a relance des partenariats avec le secteur prive pour la croissance et l'investissement. Le Forum africain des marches des capitaux est issu de cette conference. II sert de centre pour l'echange de vues, pour la formation et d'autres services necessaires pour renforcer la capacite des marches des capitaux en Afrique. Btanr donne les limites des petits Etats - d'un point de vue econornique et financier - et les avantages d'echelle offerts par des places financieres plus consequentes, l'idee de developper les marches financiers, assortis de services auxiliaires,

a

l'echelon sons-regional, parait interessante. Les ministres pourraient examiner Ies mesures pratiques

a

prendre pour appliquer cette idee. Comment soutenir et rendre plus efficace le fonctionnement du Forum africain des marches des capitaux?

16. Les problemes de la dette exterieure de l'Afrique:

A

l'exclusion de quelques pays OU l'impact de ladette est faible, la dette de l'Afrique, qui represente plus de 100 %du PIBdepuis pres d'une decennie (si 1'on exclut les donnees relatives

a

l' Afrique du Sud et au Nigeria) est essentiellement irrecouvrable, elle ne peut pas etre viable, quel que soit le scenario rnacroeconornique oriente vers la croissance que l'on puisse imaginer. La section VII analyse les problemes de la dette exterieure et ses consequences pour les ressources. On y conclut que les pays africains ont besoin de liberer des ressources actuellernent consacrees au service de la dette afin de financer leur developpement et de creer les conditions qui encouragent l'entree d'investissements etrangers prives. L'actuelle Initiative PPTE en faveur des pays pauvres lourdement endettes, tout en etant un important moyen d'attenuer le fardeau de la dette, est encore restrictive dans ses criteres d'adrnission et dans la base technique de la determination de ces criteres - notamment la longueur de la periode "d'attente".

17. Toute solution credible du probleme de la dette africaine doit done comporter une importante radiation de ladette - outre une meilleure gestion de celle-cipar I'Afrique

a

l'avenir bien entendu. Mais de nombreux creanciers, en particuJier les institutions multilaterales, sont extremernent reticents

a

I'idee

de la radiation de 1a dette, un probleme plus politique que technique. Cela dit, il faut noter qu'il existe parfois une volonte politique d'annuler ladette - Ie Royaurne-Uni, parexemple, aunilateralementannule certaines creances sur Ies pays les plus pauvres,africains pour la plupart. De nouvelles initiatives de la part des principaux creances membres du G-7 sont aI'etude et pourraient entrainerune irnportante radiation de la dette, en particulier si l'Afrique sait faire entendre sa voix, Des recherches montrent que l'allegement du fardeau de la dette serait le moyen le plus efficace d'etancher et d'inverser la fuite des capitaux et d'attirer l'investissementetranger, Iaviabilite de l'economie etant un indice de confiance pour les investisseurs.

18.Cinq variantes d'une amelioration des propositions d'attenuation de Ja dette ant

ete

definies pour la prochaine reunion du G-7, qui se tiendra en juin 1999 a Cologne (Allemagne)1.Ces propositions visent d'abord

a

renforcer et accelerer l'application de 1'initiative PPTEen faveur des pays pauvres lourdement

1 Selon les informations donneesau momentdela redaction de ce document.

(8)

, EfECA/CM ..24/2

~:E:IECAlCAMF.7/3

" Page 6

:; 'ertdettes,

afin de permettrea autant de pays que possible de faire Ies ajustements necessaires etde i:~'~tofite(p'uneradiation de la dette rapidement et de facon completevavec cependant certaines conditions ',~;fiihpo;rtantes en retour'. D'une certaine maniere, ces propositionsrepresententune evolutiondela position

':,1officielledes payscreariciers industrialises, quijusqu'apresent sebornaient aux mecanismes existants et

, 3UX conditions definies par l'tnitiative PPTE, "sans 'envisage'r de les reviser. "Or, ces 'propositions presentent -plusieurs traits corrimuns - l'exception importante a trait

a

lei venteproposee d'or du FMl,

a

laquelle les Allemands sont pour le moment opposes. Si ces propositions sont adoptees, eIles pourraienr notablement reduire la periode d'attente avant que I'allegernent effectif de la dette soit accorde (la proposition allemandereduirait ce delai de six~ trois ans) et ellesse traduiraient par une augmentation dunornbre de pay's adrnis

a

beneficier de l'attenuation de la dette, par rapport 'a I'acniel processus de :I'initiative PPTE enfa~eur des pays pauvres lourdement endettes, . '

, "

19. La Conference souhaiterapeut-etre revoir la declarationrninisterielle renduepublique

a

Ja fin de la sixieme session, en 1997, de la Conference des ministres des finances, qui traitait de ces questions. La Conference souhaitera peut-etre examiner les diverses propositions actuellernent prevues pour un exarnen , par la reunion du G-7"aCologne, ainsi que celles d'autres parties interessees, qui sont concues pour ,trouver "unesolutiondurableau probleme". Parmi ces propositions figure celle deIa CNUCED, qui consiste

a

"mettre en place 'des 'procedures d'insolvabilite nationale, assorties d'une evaluation independante afin de determiner dans quelle mesure la dette d'un pays donne est viable, et preconisant , .une radiation immediate de toutes les creances non recouvrables. La Conference souhaitera peut-etre ::a.ussi',oe~arniner I'application des instruments d'attenuation de la dette qui sortent de l'Initiative , mentionnee plus haut, par exernple les modal ites de conversion de la dette, qui sont concuesal' intention . despays

a

revenu moyen en particulier en Afrique du Nord.

A

la lumiere des developpements recents, la Conference souhaitera peut-etre adopter un plan pour une participation "plus active d.e l'Afrique aux nouvelles initiatives qui se font jour (et elle-rnerne presenter des propositions credibles) -: un plan.ou .I'Afrique parlerait d'une seule voix, de facon coherente, forte et claire.

2.0.

L'impact, les enseignements et les consequences pratiques de lacrise en Asie orientale: La section VIII examineI'impact,les enseignements et les consequences pratiques pour l'Afrique de laerise en Asie orientale ainsi que les questions soulevees par I'eventuelle reforrne du systeme financier international. On y conclut que la crise a eu un impact different sur les differents pays. Alors que les pays exportateurs de petrole en supportent I'impact de plein fouet, d'autres pays ont connu Ies effets contradictoires d'une baisse des cours du petrole et d'une baisse des.coursde certains produits debase.

Comme la plupart des pays africains sont assez peu integres dans I'economie mondiale, l'impact a ete minime du point de vue des flux financiers. Cela temoigne assezdu .fait qu'en depit de resultats econorniques recents assez bons, la diversification des economies,de 1'Afrique subsaharienne reste -un objectif difficile

a

atteindre. Neanmoins, la crise bancaire et. monetaire en Asie .devrait reveiller YAfrique; et eIle comported'importantes consequences de politiqueeconomique. La" transparence des .transactions financieres devrait etre recherchee, et la supervision et .la reglementation bancaires, ,aux soins d'autorites rnonetaires centrales, en Afrique, doivent etre renforcees et demeurer

a'

tout moment vigilantes..On peutegalements'attendre

a

une seconde serie d'irnpacts, du point de vue dela demande de marchandises exportees par l'Afrique, en raison de la modification de nombreux taux de change. La devaluation des monnaies de certains pays asiatiques, qui sont en competition avec I'Afrique pour .l'exportationdecertaines marchandises comme l'huile de palme pourrait reduire la demande de produits africains,..en.raison de-leur cout eleve pour des acheteurs exterieurs

a

J'Afrique. C'est direque l'Afrique doitprendre[es rnesures necessaires pOUT rester competitive.

(9)

E/ECAJCM.24/2 EIECA/CAMF.7/3 Page 7 21. La Conference souhaitera peut-etre examiner l'impact direct et indirect de la recente crise en Asie orientale sur les economies de I'Afrique, et plus precisement, sur les echanges et les investissements, et echanger des donnees d'experience

a

ce sujet. La Conference est egalement invitee

a

etudier des strategies d'evitement d'une crise du type Asie orientale sur les marches financiers africains, en raison de l'augmentation probable des flux de capitaux prives vers Ie continent africain

a

l'avenir. La Conference

pourra egalement examiner les moyens de prevenir des pertes de parts de marche dues

a

la plus grande competitivite des produits agricoles de I' Asie orientale apres la devaluation de plusieurs monnaies de cette region.

22. Au niveau international, on debat actuellement de propositions portant sur les moyens de renforcer oude reformer l'actuel systeme financier international afin de prevenir Ie retour de ces crises, de les resoudre rapidement - si elIes se produisent - et de renforcer les mecanismes instituiionnels de facon

a

stabiliser les marches financiers mondiaux. Au centre de ce debar sur la prevention de La criseest la question du choix de politiques plus judicieuses et d'institutions plus efficaces au niveau national, notamment de politiques macroeconomiques rationnelles, d'un systeme financier robuste et d'une infrastructure solide - economique, social, administrative, judiciaire, comptable, et relative

a

l'audit et

aux rapports financiers. La question, ici, est de savoir comment definir et adopter des normes, des principes et des pratiques internationaux sur tous les aspects de la politique et des institutions nationales qui sont juges d'importance critique pour une bonne integration dans Ie systeme financier international.

Dans Ie debar sur la reaction

a

La crise et son reglement, un element decisif est la question epineuse de savoir comment renforcer la fonction de preteur international de dernier recours, tout en resolvant la question du risque moral et en s'assurant que Ie secteur prive partage bien les risques de facon appropriee. Les questions des mesures

a

prendre et de la transition, pour les pays en crise, sont actuellement aetivement debattues : foumiture d'un financement d'urgence, restructuration financiere, bonification du cout social et humain des crises financieres. La reforme institutionnellesuscite des debars souvent tres animes, notamment des appels - ernanant surtout de pays ne faisant pas partie du G-7 - Ii une suppression du FMI et au lancement eventuel d'institutions financieres regionales qui seraient paralleles au FM!. Cependant aucune proposition n'a ete completement et ouvertement debattue; aucune forme differente d'architecture du secteur financier n'a ete devoilee au public par les pays du G-7, qui ont peut-etre une carte secrete dans leur manche. La reunion du G-7, Ii Cologne, devrait examiner ces questions.

23. Une autre question devrait preoccuper I' Afrique dans Ie debar sur la nouvelle architecture possible du systerne financier international : savoir comment tenir compte des besoins legitimes de financement du developpernentdes pays pauvres dans une situation ou Ie commerce, les finances et les capitaux sont tres instables.

A

cet egard, Ie moment choisi pour la liberalisation du compte de capital est une question Qui interesse I'Afrique, car une liberalisation prernaturee pourrait se reveler desastreuse pour I'effort de developpement, Les nouveJ1es regles, plus rigoureuses, plus rationnelles, de transmission de I'inforrnation financiere, qu'etudie actueJlement Ie FMI, sont un autre sujet de preoccupation. Le Systeme de diffusion de donnees generales (SODG) et le Systerne de diffusion de donnees speciales (SODS) devraient permettre de mieux connaitre les courants financiers dans la rnondialisation.

Actuellement, seule I'Afrique du Sud participe aces systernes, qui devraient devenir d'importants moyens de divulguer I'information financiere, que les investisseurs prives ne peuvent manquer de prendre en compte dans leurs decisions d'investir dans un pays ou un autre. Manifestement, I' Afrique devrait participer plus Jargement

a

ces deux systernes. Deja fragile dans son potentiel statistique, I'Afrique aura beaucoup de malIise conformer aces nouvelles exigences.

24. La Conference souhaitera peut-etre echangerdes vues sur les options, actuellement debattues dans la communaute internationale, des meilleures modalites d'une reforme ou d'un renforcement de

(10)

E/ECNCM.24/2 E/ECNCAMF.7/3 Page 8

l'architecture financiere internationale. Les ministres souhaiteront peut-etre aussi examiner et adopter un plan de suivi, de facon que PAfrique s'exprime dans ces deliberations. lls souhaiteront peut-etre aussi adopter une strategie plus active d'acces aux facilites de la cooperation technique bilaterale ou multilaterale, afin de renforcer les capacites nationales et regionales de transmettre l'information financiere sur Ie commerce et les mouvements de capitaux internationaux, conformement aux. nouvelles

regles qui seront appliquees par Ie FMI. ' ,;

II. La performance economiquerecenteet les perspectives de reduction de la pauvrete

25. Dans cette section, on examine la performance recente de l'economie de l' Afrique au regard de l'objectif de reduction' de 1a pauvrete. On definit egalement des objectifs de politique macroeconomique pour le moyen et le long terme, s'agissant de lacroissance et de l'investissement, de'facon que ces objectifs soient compatibles avec ceux de reduction de la pauvrete, Lebut de cette section est de preparer le debarsur les problemesderessources et les problemesde politique econornique auxquels se heurtent les dirigeants africains quicherchent, par Ia croissance,

a

realiser les objectifs de reduction de la pauvrete.

26. Apres quel que quatre decennies d 'independance et de nombreux programmes d' aide au developpement, la pauvrete, 'en ,Afrique, ,demeure, tres repandue, profonde et grave.

On

estime qu'elle touche 60 % de la population subsaharienne et 27 % de la population nord-africaine, De nombreux facteurs interviennent dans Ie profil de la pauvrete en Afrique, mais,

a

la racine du problerne, iI y ales rnauvais resultats economiques. Entre 1975 et 1995 environ, les economies africaines ant

ete

frappees

par la stagnation. Mais depuis 1995 environ Ie continent fait I' experience d' une augmentation de nombreux indicateurs economiques,'La 'croissance reelle du':PIB s'est acceleree

a

4,5 % entre 1995 et 1997 (contre un taux annueI moyen de 1,5 %entre 1990 et .1~94). .La croissance moyenne reelle par habi taut du PIB a atteint 1,1 %par an durant la rnerne periode (elle 613it de -1,9 environ entre 1990 et 1994). Lacroissance des exportations a double, passant d'une moyenne annuellede 3,9 %entre 1990 et 1994

a

7,8 % entre 1995 et 1997. On trouvera au tableau" I. de J'appendiced'autres indicateurs econorniques principaux qui ont evolue. L'amelioration de la performance econornique des pays africains est due principalement aux effets positifs des mesures d'ajustement macroeconomique prises dans beaucoup de pays depuis Ie milieu des annees80, et uneamelioration des conditions meteorologiques, qui explique une forte croissance des recettes d'exportations. Mais ces resultats sont fragiles, et la recherche rnontre que des conditions essentielles de durabilite font defaut dans la plupart des pays africains - comme Ie montre en partie l'incapacite

a

soutenir en 1997 le.taux de croissance de 1995, et rnoins encore en 1998 dans la rnajorite des pays.

27. Outre de bonnes politiques, it faut des ressources pour, en s'appuyant sur ces bonnes nouvelles, continuer Ie developpement, 1'accelerer, afin d' eliminer la pau vrete. Maisquels niveaux de ressources supplernentaires sont necessaires

a

cette fin? Plusieurs etudes, plusieurs initiatives ont rente de donner des 'estimations differentes du volume total des ressources dont l' Afrique aurait besoin pour atteindre l'objectif de la croissance durable

a

moyen terme. Parmiees estimations.il faut citer celles de la Banque mondiale (1989), de la BAD (1985), de la CEA (1993)-et,<'p)us recernment, eelles deHolstPellekaan

(Banque rnondiale, 1996) et d' Amoako et Ali (1998), .dontles -chiffres donnent une

idee

des ressources necessaires et sont I'hypothese de travail retenue dans le reste de ce document.

28. Les objectifs des estimations d' Amoako et Ali etaient de montrer quels devaient etre les taux de croissance et l'ordre de grandeur des besoins de ressources ainsi que les poJitiques

a

mettre en oeuvre

(11)

EJECAlCM.24/2 EIECA/CAMF·.7/3 'Page 9 pour atteindre les objectifs fixes de reduction de la pauvrete. Leurs estimations se fondent sur l'objectif precis d'une reduction de moitie de la pauvrete d'ici

a

2015 - rythme de reduction de la pauvrete de 4 % par an - ce qui est un objectifadaptedes conclusions du Sonunet de Copenhague. Deux hypotheses de travail essentielles sont faites, que les auteurs considerent cornme optimistes',' concernant le taux d'epargne et I'utilisation efficace du capital', lIs indiquent cependant que les programmes de reformes economiquesappliques dans la regiondevraient conduire

a

une amelioration de ces parametres.

29. Sur la base de travaux recents sur la dynamique de la pauvrete,.uneelasticite de la pauvrete 'par rapport

a

la croissance de 0,76'estsupposee, ce qui implique une croissance du revenu par habitant de 5,2 %, pour obtenir la reduction voulue de 1a pauvrete. Si 1'00 suppose un taux d'accroissement demographique moyen de2~8·%en Afrique subsaharienne, il faudrait un taux decroissance du ,P,IB de 8 %pour atteindre l'objectif de reduction de la pauvrete. Toutefois, l'Incidence de la pauvrete en Afrique du Nord etant moindre, Ie taux de croissance du PIB pour I' Afrique en gener~l est de 7 %'. Les estimations montrent que Ie volume annuel moyen de ressources d'origine exterieure (enproportiondu pm) necessaires pour reduire la pauvrete de moitie d'ici a2015 en Afrique subsaharienne sont de

47

%

en 1999-2000, 32 % entre 2001 et 2005; 10 %entre 2006 et 2010. De pareils apports de ressources exterieures sont si importants qu'ils ne risquent guere d'etre atteints, en particulier si on les attend surtout de l'aide publique au developpement, Si lion estime que les ressources exterieuresde l'Afrique du Nord doivent representer S %de son PIB, et etant donne que le montant actuel de 1'aide avoisineles 3 %~ on note un deficit de 2 %.

30. Laprincipale conclusionestque siles performances macroeconorniques realisees au cours des quatre dernieres annees - une croissance annuelle reelledu PIB de 4,5:%t ce qui permetau revenupar habitant d'augmenter - ont pose de bonnes bases pour la croissance, 1a tache encore

a

accomplir est monumentale. Etan; donne l'effort vigoureux qui a amene ces resultats recents assez bons, atteindre et rnaintenir un taux de croissance du PIB de 8 %est unetache de titan du point de vue des ressources et des reformes

a

entreprendre, Les hypotheses optimistesfaites sur I'epargneet le coefficient marginal'de capital ainsi que Ie montant des ressources qu'on estime necessaires montrent assez la nature des problernes qui se posentaux dirigeants africains', dans un climatou la margede manoeuvre quant aux ressources et aux options de politi que economique est bien etroite.

.,

31. Pour l'avenir, un plan complet d'action concertee et d'intervention strategique est necessaire de la part des pouvoirs pubJics et de la societe civile africains, des donateurs bilateraux etrangers, des institutions multilaterales et des operateurs prives, Le but devrait etre d'appliquer un arsenal de politiques macroeconomiques et structurelles propres fa accroitre l'investissement, la croissance, reduire la pauvrete et favoriser Ie developpement social. II fautreflechir

a

la necessite simultanee d'ameliorer I'impact de l' APD, d'attirer des capitaux prives plus abondants, d'etancher la fuite des capitaux, de relever l'epargne interieure et de liberer des ressources actuellement utilisees au.service de la' dette pour les orienter vers Iedeveloppement et les programmes sociaux. C'est une demarche de cette nature, complexe, du developpement africain-a deja ,ete preconisee par Ie CAD de I'OCDE

en

1996, par ]e rapport du .Secretatre generalde l'ONU de 1998 et, plus recemment, par le President de la Banque mondiale", C'est III une etapedans la bonne direction.

I- ~j._.1

2D'abord, Ie niveau actuel de l'epargne,danslaregion, qui est de l'ordrede16%du PIB, passeraita son maximum historique - 23,5%du PIB -

a

lafindela periode de planification. Deuxiemement, Ie coefficient marginal de capital qui est de 9 actuellement environ(soit un rendement de II %sur Ie capital) atteindrait la meilleure valeur obtenuedansIe passe, soit 2,4, en Ouganda, en 1998 (cequiimpliqueun tauxderendement du capital de 42%).

3Shaping the 21st Century, OECD-DAC, 1996; Les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un developpement durables en Afrique - rapport du Secretairegeneral de l'ONU au Conseil de securite, 16 avril 1998~ Proposal foraComprehensive Development Framework (document

a

l'etude) - rapport du President de la Banque mondiale, M. James D. Wolfensohn, au.Conseil

(12)

EIECAJCM.24/2 EIECA/CAMF.7/3 Page 10

III. L'aide publique au developpement (APD)

32. Les pays africains se sont toujours efforcesde completer leur propre effort de developpement en mobilisant un appui aupres de "donateurs" - les Nations Unies, les gouvernements et les organisations multilaterales, A leur tour divers organismesdonateurs ont foumi une aide publique au developpement (APD) prenant la forme de divers programmes impliquant

a

des degres divers une participation des beneficiaires et ayant des resultats differents plus ou rnoins conformes aux attentes. En outre, I'Assemblee generate des Nations Unies 3,

a

plusieurs reprises, adoptedes initiativesvisant I'Afrique,

a

la demande, souvent, de l' Afrique elle-meme, et organise plusieurs conferences internationales sur des problernes precis de developpementinteressant I'Afrique. Ces grandes conferencesservent de point de ralliernent pour plusieurs parties prenantes dans Ie developpement de l'Afrique, afin de mobiliser les ressources et de faire converger les efforts dans la merne direction. Parmi les initiatives prises par les Nations Unies, il faut citer Ie Programme d'action des Nations Uniespour la reprise economique etIe developpement del'Afrique (PANUREDA) 1986-1990, leNouvel Ordre du jour pour Ie developpement de l'Afrique des annees 90 (UN-NADAF) 1991, et l'Initiative specialepour I'Afrique

a

l'echelle du systeme lanceeen mars 1996.Cette demiere repondait

a

l'ordredu jour du Caire adopte lors du Sommer

de IIOUA en juin 1995. .

33. Les deux premieres initiatives prevoyaient un apport de ressources supplementaires au continent africain - qui ne s'est pas materialise - tandis que la "valeur ajoutee" attendue de l'Initiative speciale pour l'Afrique - en tantqu'instrument du Nouvel Ordre dujour -decoulaitd'une meilleure coordination de l'aide au developpement, de synergies entre programmes des differentes agences d'aide et de l'elirnination des gaspillageset doubles emplois. Aucuneressource supplementaire n'etait donnee

a

Ia clefdece programme. II faut citeraussi plusieurs programmes d'action mondiaux - qui sont Ie resultat deplusieurs grandes conferences internationales organiseespar PONU - qui interessent I'Afrique". IJ est encore trop tot pour se prononcer sur l'Initiative speciale, mais on constate quelques succes dans plusieurs secteurs cornme.J'education et la technologie de 1'information. Cependant, les avantages attendus du PANUREDAet du Nouvel Ordre du jour, generalement, Ile se soot pas materialises. Portees par de boones intentions, ces initiatives n'ont pas atteint les objectifs fixes, plongeant dans l'anxiete et la frustration les dirigeants africains qui avaient pourtant de grandes esperances,

34. Les plans d'action mondiaux comprennent des objectifs quantitatifs et dares, qui presentent un interet direct pour Ie developpement socio-economique de I' Afrique. Au Sommet social de Copenhague, on a choisi la periode de 1995-2000comme horizon temporel avant lequel devaient

erre

realises dimportants objectifs de developpement, notamment une elevation de l'esperance de vie, une reduction de la mortalite des rnoins de 5 ans d'un tiers, et une reduction de rnoitie de la pauvrete. Mais ces grands programmes d'action derneurent silencieux sur les ressources necessaires pour realiser les objeetifs fixes. Le manque d'indications claires de l'origine des ressources supplementaires necessaires accroit encore la frustration des dirigeants africains, Dans Ia section 11dupresent document on a indique I'ampleur des ressources necessaires pour reduire de rnoitie lapauvrete d'ici·C\ 2015 en Afrique subsaharienne - ce quirepresente, notons-le, un retard de 15ans par rapport aux objectifs de Copenhague. L' APD, en Afrique, peut-elle augmenter suffisamment pour attenuer ce deficit de ressources dans Ie delai fixe? Sinon, comment

d'administration.ala directionet au personnel de la Banquemondiale, janvier 1999.

4Par exemple, Ie Sammet social de Copenhague (1995), laConferencede Beijing sur les fenunes (1995) et laConferencedu Caire sur la population et Ie developpement (1994).

(13)

E/ECA/CM.24/2 E/ECAICAMF.7/3 Page 11 .pouvons-noustirer Ie meilleur parti de ce qui est disponible? Et quelles reforrnes faut-il apporter alors au

contexte et

a

la dynamique actuels de l'aide au developpement?

35. Doe bonne comprehension du contexte et de la dynamique de l'aide est en effet necessaire avant de formuler des reforrnes. D'emblee, l'aide avait deux objectifs potentiellement contradictoires. Le premier

eta

it la promotion d'une croissance durable et la reduction de la pauvrete dans les pays en developpement, Le second n'etait autre que la promotion d'interers politiques et strategiques immediats des donateurs. 11 u'etait pas rare par exemple que l'aide venant des pays de l'OCDE aHat

a

des regimes qui etaient des allies politiques des grandes puissances occidentales, quelles que soient leurs poJitiques macroeconorniques propres. Et it n'est pas surprenant que I' APD diminue depuis la fin de la guerre froide. Dans ce contexte, it n'est pas surprenant non plus que les Etats-Unis, qui ont pourtant des excedents budgetaires actuellement, n'augmentent pas leur rapport APD~PNB. II est

a

esperer pourtant que l'altruisme et l'interet egorste des donateurs, ensemble, c'est-a-dire l'idee qu'a long terme la securite economique et politique des donateurs eux-rnemes a tout

a

gagner

a

la croissance econornique des pays pauvres, emportera la decision (Banque mondiale, 1998).

36. Du point de vue du developpement, I'aide etait concue initialement, au lendemain de la Deuxieme Guerre mondiale, dans un "modele de developpement" ou les pays pauvres etaient percus comme pieges dans l'equilibre d'un faible revenu, incapables de degager une epargne suffisante pour former du capital et accelerer Ja croissance.

A

ce faibJe niveau de developpement, caracteristique de la plupart des pays subsahariens, I'epargne interieure trop faible devait etre cornpletee par un apport exterieur, APD ou investissement etranger direct. Laconviction generale etait que Ie capital provenant des pays developpes etait necessaire pOUT apporter une impulsion

a

la croissance et rendre le decollage economique possible.

Des recherches plus recentes ont montre que le taux d'epargne interieure est en correlation positive avec Ie niveau par habitant et le taux de croissance du PIB reel (Hadjimichael et al., 1995), ce qui justifie done plus soJidement l'aide aux pays

a

PIB par habitant faible. Ces dernieres annees, les donateurs ont forrnule d'autres objectifs de l'aide : reduction de la pauvrete, reduction des "disparites entre les sexes"

et promotion de la durabilite environnementale et de la bonne gouvernance - objectifs qui font 1'unanimite, Mais tous les donateurs ne donnent pas le meme poids aux memes aspects dans leurs programmes d'aide au developpement. En effet, leurs programmes d'assistance peuvent avoir des priorites differentes, et c'est hi un risque de non-complementarite des differents programmes de cooperation technique des donateurs, et done Pun des elements de la controverse au sujet de I'aide, 37. Jusqu'a une date recente, i1 n'y avait pratiquement pas de controverse sur Ie role de l'aide au developpement dans les pays beneficiaires. Son efficacite paraissait inegale, mais il est clair d'apres les recherches recentes Que quand des politiques judicieuses prevalent, l'aide peut contribuer

a

la croissance et attenuer et reduire la pauvrete. Mais l'aide peut aussi etre inefficace et rneme nocive si les politiques sont mal concues', Une aide efficace complete l'investissement prive. Elle permet d'importants investissements publics d'infrastructures et de valorisation des ressources humaines de facon non inflationniste, ce qui reduit les depenses de fonctionnement et ameliore I'efficacite de J'investissement prive. Des etudes ont rnontre que dans les pays qui ont engage des reforrnes, I'aide etrangere sert d'airnant qui attire I'investissement prive dans un rapport de pres de 2 dolJars pour chaque dollar d'aide.

Cela s'explique par Ie fait que l'aide accrott la confiance du secteur prive et aide

a

fournir des services publics dont les investisseurs ont besoin, l'education et l'equipement par exemple. Latendance positive

') Burnside et Dollar (1997) utilisent une definition large des politiques et des institutions qui sont en correlation etroite avec la croissance economique et la reduction de la pauvrete. Ces politiques sont, pour ces auteurs, l'ouverture commerciale, la protection du droit de propriete, I'absencedecorruption, le respect de la legalite, les filets de securite sociale, et des politiques economiques et financieres rationnelles,

(14)

E/ECA/CM.24/2 EIECNCAMF.7/3

Page

12

recente constatee dans les entrees de capitaux prives en Afriquemontrcque lacontribution de l'aide publique au developpement est plus importante par l'effet qu'elle a SU'f1'aptitude des gouvernements

a

faire des investissernents

a

long terme essentiels pour la croissance. economique enrrainee par Iesecteur

prive. , .,r-:'

, , , - _ , " "IJ " ~ t , _ ,I, .

38. L'assistance financiere officielle amene une acceleration de la croissance, facilite .la reductionde l~

pauvrete et permet une progression des indicateurs sociaux dans lesPc\yB qui~!~OAt dotes d'unc ~p~~

politiqueeconornique. "L'effet est important: avec une bonne gestion. du.pays, une aide representant 1% du PIB .se traduit par une reduction de 1% de la pauvrete ~t')ilJ1e" diminution sernblable. de la mortaliteinfantile?" (Banque mondiale, 1998b, p. 14). Parmi lespayt~{fuible revenu ayant4~~ politique economique de qualite, la croissance du PIB par habitant de, ceux quirecoivent une qua.n,tit~ irnportante d'-aide-est plus forte que pourceux qui recoivent une aide faible(3,5 %centre 2,0 % de "croissance par .an). Avec la repartition actuelle del'aide et des politiques macroeconomiques judicieuses, on peut dire

que l'aide contribue

a

sortir 30 millions de personnes par an de la misere defacon durable.

39.:Une repartition plus efficace'de l'aide entreles pays, sur la base de leurs niveaux relatifs de pauvrete etde Ja qualite de leurs programmes de reforrnes, pourrait considerablement amplifier encore 1'impact.de l'aide. Des, etudes recentes ont montre que l'irnpact sur Ia reduction de la pauvrete d'un redeploiemenr de l'aideserait equivalent

a

un quadruplement des budgets d'aide. Avec une repartition de l'aide efficace en terrnes de reduction de la pauvrete, l'aide pourrait sortir environ 80 millions de personnes de la misere chaqueannee,

40. En moyenne,l'aide n'a pas ete aussi efficace en Afriquequ'onI'aurait souhaite. Defacongenerale, I'aide a etc importante pour I'Afrique, rnais les resultats varient ccnsiderablement d'un pays

a

I'autre.

Des questions commencent

'a

etre posees sur son efficacite dans la 'promotion -de la croissance et la reduction- de la pauvrete, car 1'aide-a parfois paru tres efficace, parfbi~Jtotalement inefficace, parfois d'efficacite moyenne, Les mauvais resultats sont attribues it. divers facteurs,1notamment l'absence de controle par le beneficiaire, une gestion inefficace des ressources de 1'aide aussi bien par les donateurs que par les beneficiaires, lapredominance de programmes controles par lesdonateurs et unemauvaise coordination de I'aide. 'Cornme les pays beneficiaires doivent-reduire leurs budgets de contrepartie, -les fonds de conrrepartie sont inadequats et on constate un 'manque deressources pour les depensesde fonctionnement et d'entretien, qui ont compromis les projets finances par les donateurs (Burnside et

Dollar, 1997,p'.5).

41. Pour I' Afrique, les implications de ces conclusions sont tres claires. ,Avee une bonne politique econornique, I'aide peut etreun instrument puissant de promotion de la croissance et de'teduction'de la pauvrete. Sans amelioration persistante de la politique econornique, J'aide restera inefficace;' et

seta

percue cornme telle. Heureusernent, uri nombre grandissant de'pays africains ant arneliore leur p()Htiqu~

economique ou s'attachent

a

le faire.: Ainsi, it est paradoxal et tragique que Ie volume de:l'aidi::a l' Afrique risque'debaisser au moment meme ou Ies conditions' de son utilisation efficace s' ameliorent (Banque mondiale, 1998b). Les pays africains devraient savoir en outre 'qu'a mesure queIes apports d'aidetotaux baisseront, Ie continent pourrait egalement commencer

a

perdre une partiedeI'aide qui lui est reservee, en chiffres absolus et relatifs.rau profit d'autres regions ou l'economie fonctionne mieux et ou l'aide est done plus efficace. Ainsi iI incombe aux pays africains de reflechir aux politiques et aux reformes institutionnelles qui attireraient une aide supplementaire, pour I'utiliser plus efficacement.

6Voir la definitiondonnee

a

la note 4,

(15)

-

E/ECAlCM.24/2 E/ECA/CAMF.7/3 Page 13 42. La dependance a I'egard de l'aide est egalement un probleme en Afrique - bien qu'a court terme eIle soit tout

a

fait inevitable. En depit d'une grande disparite entre pays, la dependance a l'egard de l'aide, mesuree par le rapport APD/PIB, est deja passe d'une moyenne de 2,7 % en 1974-1984 a 5,0 % en 1990-1996. On trouvera au tableau 3 de l'appendice d'autres indices de cette dependance. La forte dependance

a

l'egard de l'aide s'explique par Iafaiblesse de l'epargne dans les pays africains. Elle a de graves consequences sur la perennite de l'effort de developpement en Afrique et ajoute aUK questions qu'on se pose deja ausujet du niveau optimal de l'aide et de son efficacite. Sans les reformes presentees plus haut, I'aide risque de demeurer assez peu efficace et la dependance risque de se perpetuer.

us

dirigeants doivent reflechir d'urgence aux moyens d'arneliorer l'efficacite et I'impact des depenses publiques financees avec les ressources de I'aide exterieure et "optimiser" la part de l'aide dans les depenses de developpement de facon

a

reduire cette dependance dans Ie long terme. Usdoivent egalement faire naitre une nouvelle relation entre donateurs et beneficiaires, de facon que les programmes d'aide multi-donateurs repondentbien

a

un agenda defini par I' Afrique elle-meme, de facon

a

renforcer l'impact

de l'aide~< , ,

43. Pour les donateurs ,comme pour les beneficiaires, l'experience passee donne a penser qu'il est urgent de reflechir aux modalites actuelles de l'aide pour la rendre plus efficace. Les donateurs et les pays beneficiaires semblent d'accord sur ce point. Unobjectif central des reforrnes doit etre de rompre le cercle vicieux de la fragilite de Ia capacite du pays beneficiaire (pour la programrnation, Ie suivi et l'evaluation), qui explique que le donateur doit intervenir de plus en plus dans les decisions de depenses publiques (soucieux qu'il est de verser les fonds) - ce qui

a

son tour affaiblit encore Ie potentiel du pays beneficiaire". Le moyen de rompre ce cercle vicieux est de se mettre d'accord, parmi les partenaires principaux du developpement de l' Afrique (donateurs compris) sur un agenda defini par PAfrique et rendre l'autorisation, le controle et la responsabilite des depenses aux autorites des pays beneficiaires.

44. A cette fin, le cadre preconise par le CAD de 1'0CDE et l'appel recent lance par Ie Secretaire general de1'0NU ainsi que par Ie President de la Banque mondiale

a

une conception plus synthetique er plus complete du developpement de I'Afrique sont bienvenus", Le -Programme special d' assistance it l' Afrique reunit plusieurs partenaires; il s'est joint

a

cette facon de voir en preconisant une integration plus manifeste et plus systematique des perspectives des pays eux-mernes, un renforcement de la reflexion sur I'efficacite de I'aide par I'elaboration de nouveaux instruments, le suivi de la performance de I'aide, la selectivite et un suivi plus effectif au sein des agences d'aide et sur Ie terrain. Cette nouvelle reflexion met I'accent sur l'Integration au niveau national er entre acteurs mondiaux, des aspects macroeconorniques du developpement et des questions fondamentales

a

long terme de la structure, de la portee et de la substance du developpernent des societes. Cette nouvelle reflexion implique aussi un partage de l'information entre tous les acteurs et une direction effective, par les gouvernements des pays en developpement, de la prograrnmation et de I'application des programmes de developpernent, Pourse rapprocher de I'application effective de ce cadre systematique et complet, la Banque niondiale a propose une rnatrice ou 1'0n trouve juxtaposes les besoins structurels de la croissance durable et de la reduction de la pauvrete et les activites des donateurs et des partenaires qui peuvent faciliter la realisation de ces objectifs structurels. Cette matrice est un moyen de recenser les besoins non satisfaits et de renforcer la cooperation, la transparence, le partenariat et la responsabilite pour les resultats.

1Ravi Kanbur : A Framework for Thinking through Reduced Aid Dependency, document presente

a

la reunion AERC-ODC sur la transition de 1a dependance

a

regardde l'aide en Afrique subsaharienne,

a

Nairobi (Kenyaj.Ies 21 et 22 mai 1998.

IiVoir la note1de lasection II.

(16)

EIECAlCM.24/2;

E/ECA/CAMF.7/3 Page 14

45c:,

.pans .

unsch~mas

aussi complet, par exernple, I'aide, la dette et les autres facteu'rs quiI . . . .

retentis~'~~~

.;

sur le developpement ne seraient pas consideres isolement. Les gouvernements creanciers et leurs organismes d'APD agiraientdeconcert: l'agence d' APD veillerait

a

ce que la composition de I'aide soh compatible non seulement

avec

les besoins

a

long terme de I'equilibre budgetaire et exterieurBu pays debiteur, mais egalement avec les besoins de sa transformation structurelle

a

long

terme:'

Les

gouvernements creanciers veilleraient

a

ce que les conditions de l'attenuation de"'~la:,"'dette ne compromettent pas les objectifs de I'APD, mais au contraire les soutiennent, et que lesdisposirldfis de radiation de la dette n'aient pas pour effet de detourner I'APD consacree

a

une action de'Ci~veloP'i)~ment econornique. Le rapport du CADde l'OCDE souligne notamment qu'une action d'attenuation deIadette bien ciblee pourrait exercer un effet decisif sur la realisation des buts de developpernent social et de reduction de la pauvrete au XX)esiecle. En memetemps, cette attenuation de la dette aiderait

a

reduire

la dependance

a

l'egardde l'aide. Une fois operationnelle, cette demarche systematique serait une etape importantede I'ameliorariondeI'efficacite de l'APD dans leprocessus de developpernent

en

Atrique.

46. Dans un souci d'aider les pays africains

a

definir l'ordre du jour du developpement de leur continent

-

~tir lequel l'aide porterait selectivement - la CEA,- avecl~appui de

i-oux

et de la BAD a lance le Forum pour le developpernent africain, processus regional et national, destine

a

reunir les partenaires du developpement de l'Afrique, y cornprisles donateurs, au sujetde questions et de programmes essentiels.

L'objectifd'ensernble de ce Forum est de degager un consensus des partenaires du developpement de l'Afrique sur une vision commune du continent et sur une strategic et des instruments permettant de l'atteindre. Nous prevoyons 200

a

300 participants invites, parrrii les gouvernements africains, la societe civile, les chercheurs et les universitaires, les organisations intergouvernementales et les donateurs,

a

chaque reunion, qui portera sur un theme' precis chaque anneeet fixera des buts et priorites pour le continent africain. LeForum devrait engendrer des programmes pratiques mieux definis, mieux dates, qui pourraient etre appliques dans les limites du potentiel des pays africains. Comme les partenaires choisis seraient invites

a

participer aux travaux du Forum ou

a

d'autres activites, le Forum faciliterait la contribution des donateurs au consensus. II aidera aussi la comrnunautedes donateurs

a

mieux connaitre

les aspirations et les priorites des pays africains en developpement, ce qui devrait mieux adapter les programmes des donateurs aux besoins determines localement.

47; Le Forum est concu pour renforcer la coherence des programmes d'aide multi-donateurs et pour valoriser les synergies possibles de I'action des diverses agences

a

I'appui du developpernent de l'Afrique. II devrait permettre d'eviter la proliferation incessante des nouvelles, .initiatives d'origine exterieure tendant

a

une vision future de I'Afrique - initiatives qui, de toute facon.sse :500t reveleesitres difficiles

a

traduire en programmes coherents, II aidera aussi

a

repondre

a

l'appe'l:lance;par le.Secretaire general de l'OND en direction des institutions regionales pour qu'elles prennenulriueiarlce'de'faciliter une reflexion de qualite et la formulation d'un agenda du developpernent pour:le continent africain, qui soient prop res

a

I' Afrique et soutenuspar la cornrnunaute internationale. Le premier Forum aura lieu

a

Addis-Abeba en octobre 1999 sur le theme: Le problerne de la mondialisation et de .I'age de 1'information, qui facilitera la . realisation des objectifs de l'Initiative africaine pour une .societe de l'information.

IV. Autres sources de financement exterieur

48. Letaux net de rendement de l'investissement, en Afrique, est plus eleve que dans d'autres regions en developpement. On Ie situe entre 20 et 30 % en 1990-1994 en moyenne, contre 16

a

18 % pour

l'ensemble des pays en developpement. Pourtant, l' Afrique n'a pas ete un beneficiaire important de I'augmentation spectaculaire des investissements etrangers directs dans Ie monde. En Afrique, ..Us 'n'ont

(17)

EIECAlCM.24/2 E/ECAICAMF.7/3 Page 15 pas depasse 4,76 milliards de dollars en 1997, comme en 1996, soit

a

peine 3 % des investissements etrangers directs mondiaux. De plus, ces investissements sont alles surtout vers quelques pays et quelques activites. Vingt pays environ seulement en sont beneficiaires, Ie Nigeria, I'Egypte, Ie Maroc, la Tunisie et I' Angola

a

eux seuls representant les deux tiers des investissements etrangers directs en Afrique en 1997 (CNUCED, 1998b). Plus de 50 % de tout l'investissement etranger direct est alle

a

I'industrie petroliere, l'essentiel du reste allant

a

des activites extractives, surtout minieres. Et i1 faut admettre que la diminution des cours des produits de base en particulier du petrole, de l'or et des diarnants, pourrait reduire l'attrait des investisseurs etrangers vers certains pays - comme I'Afrique du Sud, Ie Nigeria et I'Angola, qui jusqu'a present ont

ere

)es principaux beneficiaires de cet investissement. L'investissementetranger direct ne se dirige guere vers l'industrie ou les services, ou les possibilites de transfert de technologie au profit du developpernent sont pourtant les plus grandes. Le secteur manufacturier finance par l'etranger, qui etait domine par des industries de substitution des importations, demeure fragile, principalement en raison de la Iiberalisation des importations, qui a reduit sa part du marche interieur, sans parler de l'effet que peut avoir une importante devaluation de la monnaie, qui compromet la rentabilite de l'investissement en devises etrangeres.

49. Le mal qu'a l'Afrique

a

attirer l'investissement etranger s'explique par l'idee qu'investir dans Je continent africain est une activite tres risquee. Cette idee s'expliquepar pJusieurs facteurs lies entre eux, qui donnent du continent une image negative, due

a

la faiblesse de son equipement humain, social et economique, la crainte d'un changement brutal de politique, les guerres civiles et l'insuffisance du cadre juridique, rendant difficile l'application des contrats. Lafaiblesse du revenu et l'exiguitedes marches, ]a mediocre competitivite internationale, la fragilite du secteur prive interieur, le caractere encore assez fruste du secteur financier interieur et du marche des capitaux sontd'autres facteurs qui inhibent les flux de capitaux prives. Les enquetes effectuees aupres des investisseurs etrangers montrent que l'investissement etrangerdirect va vers des pays ou la situation politique et econornique est stable, ou la reglementation est transparente et minime,

au

les equipements sont bans, la rnain-d'oeuvre qualifiee et les coatsde production et de transaction faibles - Iemerne ensemble defacteurs qui du reste encourage l'investisseur interieur. Ces elements sont absents dans beaucoup de pays africains (Fisher et al., 1997) et expliquent les mauvais resultats. On trouvera au tableau 4 de l'appendice une selection d'indicateurs de l'encoursde l'investissementetrangerdirect entre 1987 et 1996.

50. En depit de ces facteurs limitatifs qui pesent sur une acceleration de l'investissement etranger direct, on constate des signes encourageants de changement possible. Plusieurs pays ont pris des mesures importantes pour eli miner les facteurs qui entravent I'investissement etranger, notamment en rend ant leur poJitique economique plus favorable, en liberalisant les marches et les regimes commerciaux, en facilitant l'activite econornique et en arneliorantIe cadre reglementa ire de l'investissernent prive. Ainsi, les "fondamentaux" economiques, dans la region, s'arneliorent, et c'est hi une incitation essentielle

a

I'investissement prive (CNUCED, 1998b, p. 177). Des initiatives exterieures

a

l'Afrique pour encourager J'investissement prive dans Ie continent sont egalement susceptibles de renforcer cette tendance. On peut eiter I' initiative arnericaine elaboree dans l' African Growth and Opportunity Act..

votee par Ia Chambre des representants en mars1998. Parmi les amis americains de l' Afrique demeure cependant un debar

a

ce sujet, et certaines autres propositions ont ete avancees, rnais cette initiative demeure une etape majeure de l'amelioration des relations commerciales et financieres entre les Etats- Unis et l' Afrique. Les propositions figurant dans cette initiative comprennent notarnment J'eliminationde tous les quotas etdroits de douane portant sur les vetements et les textiles importes d' Afrique, la creation d'un fonds de 150 millions de dollars pour les prises de participation en Afrique, et la creation d'un fonds prive de 500 millions de dollars pour l'investissement dans certains projets d'equipement. Ces fonds, qui seraient crees par l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC), devraient inciter les investisseurs prives

a

participer

a

cette action (CNUCED, 1998b).

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