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Texte intégral

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Carnets

Revue électronique d’études françaises de l’APEF

 

Deuxième série - 1 | 2014 L’étranger

Introduction

Maria de Jesus Cabral

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/carnets/1125 DOI : 10.4000/carnets.1125

ISSN : 1646-7698 Éditeur

APEF

Référence électronique

Maria de Jesus Cabral, « Introduction », Carnets [En ligne], Deuxième série - 1 | 2014, mis en ligne le 30 mai 2014, consulté le 24 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/carnets/1125 ; DOI : https://doi.org/10.4000/carnets.1125

Ce document a été généré automatiquement le 24 septembre 2020.

Carnets est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons - Atribution – Pas d’utilisation commerciale 4.0 International.

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Introduction

Maria de Jesus Cabral

« – Eh ! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? » (Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris) 

1 L’étranger. Un simple mot et tout un éventail de possibles, convoquant aussi bien les notions d’identité et d’altérité, que celle de communauté, de société, dans ses différentes dimensions spatiales, historiques et sémantiques – les langues, les cultures et les territoires – ou celle, tout aussi éclectique, de frontière, souvent définie en termes de transition ou d’entre-deux, de marge, de transgression ou de jeu avec les limites – disciplinaires, catégoriels, génériques…

2 C’est donc toute une expérience humaine qu’il contient, de la vie sociale, de la vie individuelle et morale, ou éthique, de la vie culturelle et artistique. Singulier, ce mot a une épaisseur de pluriel ; qu’on le mette au pluriel, il conserve toujours sa force singulative. Il est difficile de le décliner sans vertige, tant il suppose et contredit à la fois l’équation sensible entre soi-même et l’autre, entre l’un et le multiple, entre l’universel et le particulier. Étrange, inquiétant, il est un gage de devenir plus que d’être, puisqu’il implique, aussi, le « passage d’un état à un autre », d’après une de ses entrées dans le Petit Robert. 

3 Son ouverture et son exemplarité ne doivent pas nous décourager. Bien au contraire.

Elles doivent susciter une interrogation créatrice – « Au seul souci de voyager », pour évoquer le très beau poème dédié par Mallarmé à Vasco da Gama, dont le poète français disait qu’il voyageait ‘outre’, tant il est vrai que le sens de la navigation, comme celui de l’écrit – et de la lecture –, est toujours mouvant, et en perpétuelle métamorphose.

Toujours à réinventer. 

4 Ce numéro de Carnets, revue de l’APEF – Association portugaise d’études françaises – a trouvé opportun d’inaugurer sa seconde série par une interrogation sur le sens et les enjeux littéraires, culturels et critiques de la notion d’étranger, par un ensemble de contributions qui proposent, par confluence, de l’interroger, et, ce faisant, de l’élargir depuis l’horizon de leurs approches, de leurs points de vue, de leurs apories. 

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5 C’est ainsi qu’André Bénit a choisi de l’articuler à l’évolution de l’historiographie littéraire en Belgique francophone à partir des années 70, époque de remise en cause et décentrement de tout un champ littéraire où les notions d’identité, de centre et de périphérie gagnent « un sens qui va bien au-delà de leur acception topographique ». 

6 Laurence Boudart enquête les représentations de l’étranger dans la littérature coloniale pour la jeunesse de la Belgique dans les années 1930, déployant toute une vision sur le Congo, « pays de popophages », très révélatrice des enjeux de la présence belge en Afrique.

7 Dominique Bonnet se focalise sur Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel et sur la question de la communauté face à l’étranger, dans une œuvre qui se convertit en récit du vécu et dénonciation de la xénophobie et Isabelle Moreels nous invite à découvrir les dessous de l’énonciation ironique de Comment peut-on être français ?, de C. Djavann, au miroir de Montesquieu. 

8 À travers sa lecture de « L’Hôte », de Camus et au rythme d’un imaginaire orientaliste, Fernando Gomes montre les élans éthiques de l’auteur de L’Étranger dans le contexte de la situation sociopolitique de l’Algérie coloniale. Attentive aux modalités de l’altérité littéraire et culturelle notamment dans l’œuvre de Mahmûd Taymûr, Naïma Rachdi y poursuit le regard « de l’extérieur » porté sur les Occidentaux et leur civilisation mettant au jour l’équilibre humaniste entre soi-même et l’autre, d’empreinte multiculturelle. 

9 Stéphane Cermakian nous introduit à son tour au cœur des pages poétiques d’Armen Lubin et d’une langue hybride, tressant les thèmes du déracinement et de l’exil pour montrer combien le sentiment de passager clandestin acquiert une portée collective : celle de l’humain « de passage sur cette terre ».

10 Gloria Ríos Guardiola consacre son article au concept d’étranger chez Montaigne, et la façon dont, évoluant entre distance et attirance, il se configure en geste de connaissance qui amène l’auteur des Essais à s'intéresser aux indigènes du Nouveau Monde et, par retour, à éclairer ses réflexions sur son époque et sur l’héritage culturel dont il est tributaire. 

11 C’est à l’enseigne du « texte voyageur » que Rosário Girão nous propose de découvrir l’étranger tel qu’il est configuré dans des pages aussi distinctes que celles de Charles Darwin, Mark Twain et Emila Pardo Bazán, suivant une approche combinant comparatisme et imagologie. Béryl Schlossman interroge la présence de l’étranger et de l’étrangeté chez Baudelaire, et, au-delà, pour déceler la tension d’une œuvre prise

« entre le romantisme et l’allégorie moderne ». Pour Luísa Malato, la notion d’étranger est corolaire de celle d’espace, réel, imaginaire ou utopique, dont elle explore l’exemple paradigmatique du voyage interplanétaire, avec un arrêt sur Mars sous la plume et le pinceau habiles de José Nunes da Matta et de Modesto Brocos.

12 En guise de clôture, les réflexions de Cristina Robalo Cordeiro – « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger » – établissent à la perfection une passerelle entre l’antiquité et notre époque, convoquant des penseurs aussi stimulants que Térence ou Plaute, Freud ou Levinas. Elles résument bien l’enjeu théorique de la notion d’étranger, et mettent en relief son historicité, sa valeur, pour décrire, expliquer et comprendre l’humain, son sens s’y éclairant sous la lumière de l’histoire et en prise directe avec le présent. Tant il est vrai que « Dans l’Etre, nous sommes voisins et solidaires comme les pièces d’un système ». 

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13 En quoi l’étranger, dans sa diversité et dans sa singularité, est résolument moderne.

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