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L'âge actuel des règnes organiques et la théorie de la descendance

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(1)

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Reference

L'âge actuel des règnes organiques et la théorie de la descendance

THURY, Marc

THURY, Marc. L'âge actuel des règnes organiques et la théorie de la descendance. Archives des sciences physiques et naturelles, 1888, vol. 3e période, t. 19, p. 240-263

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:153638

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1 / 1

(2)

L'AGE

ACTUEL DES RÈGNES

ORGAMQUES

ET LA

THÉORIE

DE LA DESCENDANCE

PAR

M. THl'KT, professeur.

Depuis combien de temps la terre a-t-elle commencé « être habitable pour les animaux et les plantes les plus simples ?

Dans l'examen

d'une

question aussi controversée que

celle de la

durée

totale des temps géologiques depuis la première

apparition

des êtres organisés, Il semble que la méthode de recherches la plus sûre et la plus

instructive

est celle qui consiste à examiner

séparément

les différentes sources connues

d'information,

puis à comparer les

résul-

tats obtenus. Si les résultats diffèrent, les différences mêmes

aideront

à découvrir des facteurs

inaperçus. Et l'on saura

quelles considérations

portent

les

naturalistes tantôt

à allonger,

tantôt

à raccourcir les temps. On

a fait

appel à trois sources générales d'information

Astronomiques

et

physiques.

Géologiques; l'épaisseur des dépôts stratifiés.

3° Biologiques; le temps nécessaire pour

l'évolution

des règnes organisés.

(3)

PREMIÈRE

PARTIE

CONSIDERATIONS D'ASTHOSOMtK PHYSIQUE.

Sir

William Thomson, qui

s'était

déjà occupé

anté- rieurement

de la question de l'âge de la terre, a soumis

récemment

cette question

intéressante

à

un

examen

nou-

veau et plus

approfondi, dont

je vais

indiquer sommai- rement

les résultats

d'après

l'analyse du prof. Tait.

William Thomson établit la thèse suivante depuis

10

millions

d'années,

ou au plus, comme limite extrême, depuis

15

millions

d'années,

la

terre,

suffisamment refroi-

die à la surface, a commencé à être habitable

pour

les

ani- maux

el les plantes les plus simples.

Le célèbre physicien

établit

cette

thèse

à l'aide de

trois

genres de

considérations indépendantes,

basées

sur

des

faits

d'ordre

différent

La chaleur

interne

de la

terre.

Le

retard

que la

marée

fait

subir

au

mouvement

de rotation de la terre.

La

chaleur

du soleil.

Chaleur

interne de In terre.

La

température s'accroît

à mesure que

l'on

descend dans

l'intérieur

de la

terre.

On conclut de que la

terre

n'a point atteint l'équilibre

de

température,

et qu'elle se refroidit.1.

La connaissance des lois de la conductibilité pour la

(4)

chaleur permet de

caractériser

la période actuelle du re- froidissement de la terre

par

le taux de l'accroissement de

température

avec la profondeur

(1° C.

environ

pour

30 mètres).

Dans les temps

futurs

il

faudra

descendre à des profondeurs de plus en plus grandes,

pour

avoir une

augmentation

de

température d'un

degré. Le calcul

permet

de conclure du taux actuel

d'accroissement

et de la conductibilité des roches, la vitesse du flux de chaleur qui s'écoule vers la surface, puis la modification qui

a

lieu au

bout d'un

temps donné, dans le taux d'accroisse-

ment,

et enfin

l'état

de la

température

de la terre à une époque donnée, soit dans

l'avenir,

soit dans le passé.

Sur

ces bases le calcul montre

A.

Qu'il

y a environ 10 millions

d'années,

la croûte

terrestre

venait de se former, ou

était

à peine devenue solide.

B. Quelques milliers

d'années

après, seulement, la

sur-

face

terrestre

solidifiée était arrivée à une

température

suffisamment basse pour que la vie

pût

exister à sa

sur-

face. L'accroissement de

température

avec la

profondeur

pouvait être alors de

1 pour 16

à

27

centimètres.

C. Il y a cent millions

d'année?,

la terre

était

certai-

nement

liquide et à la

température

du rouge blanc

moins

qu'elle ne fût encore gazeuse), en

tout

cas incom-

patible avec toute forme de la vie.

Retard produit

par

less matées.

L'accélération

séculaire du mouvement de la lune ne

peut

être expliquée qu'en partie ('/» environ de sa valeur, selon Adams), par

l'attraction

des autres. On peut affir-

(5)

mer

d'une manière

presque

certaine

que la fraction de cette accélération qui

ne dépend

pas de

t'attraction

des

astres,

est une

apparence

due au

ralentissement

du mou- vement de

rotation

de la

terre produit

par les marées.

Car les

marées

doivent

certainement

produire

un

tel

ralentissement,

donc une accélération

apparente

du mou- vement de la lune. Nous

mesurons

ce

mouvement

avec

l'unité

jour

l'unité

devenant

plus

grande, le nombre des

unités contenues

dans

une

même

durée

doit être plus

petit.

On ne

connaît aucune autre

cause capable de

pro- duire

le phénomène

dont

il

s'agit;

on doit donc

admettre,

jusqu'à preuve du

contraire,

que la cause indiquée, qui est

certaine,

suffit

pour

le

produire.

Il

résulte

de

que

l'on

peut

trouver lu mesure du

ralentissement

du mouvement de rotation de la terre, en la

déduisant

de la valeur de

l'accélération

séculaire du

mouvement

de la lune, ou plutôt de la portion de cette

valeur

qui ne peut pas être expliquée

par l'attraction

des astres.

D'autre part, l'aplatissement

du sphéroïde

terrestre

est

déterminé par

la vitesse de rotation de la

terre

au mo-

ment

de l,i solidification de sa croûte. Si,

par

la pen-

sée, on

reporte

le temps de la solidification de la croûte

terrestre

à

une

époque très reculée, où la

terre tournait

beaucoup plus vite que

maintenant, l'aplatissement serait

très

supérieur

à celui que l'on observe.

Et

si

l'on

cherche

quelle est

l'époque

la plus reculée à laquelle il soit possi- ble

d'admettre

la solidification

durant

laquelle

s'est

fixé

l'aplatissement

actuel, on trouve que cette époque ne peut étre reculée au delà de

10

millions d'années.

(6)

3" Rayonnement solaire.

On admet

aujourd'hui

que la chaleur solaire est due à

peu près exclusivementà la chute, et à la rencontre vers

un

même centre, de la matière froide très disséminée qui formait la nébuleuse primitive.

Or, en

admettant

que celte matière,

dont

la masse

totale

est connue, tombât de l'espace infini et acquît de cette manière une vitesse

maximum,

la

quantité

totale de

chaleur

ainsi engendrée

serait

seulement suffisante pour

.alimenter le

rayonnement

solaire, supposé uniforme, pen-

dant

une durée totale de

10 à

15 millions d'années. Il

est plutôt vraisemblable que le rayonnement solaire dimi-

nue

graduellement

d'intensité,

ce qui

aurait

pour effet de

raccourcir

la période.

Cette troisième

preme

est moins précise et moins pé- remptoire que les deux premières. Néanmoins, la concor-

dance

de trois genres de preuves de

nature

absolument différente, augmente beaucoup la valeur de la conclusion

à

laquelle toutes trois aboutissent, et qui est la sui-

vante

Aucun être vivant de même nature que ceux qui existent

aujourd'hui n'a pu se développer sur

la

terre

à

une époque

plus antienne que

10

millions d'années, ou comme limite extrême,

15

millions d'années.

(7)

SECONDE PARTIE

Considérations géologiques.

La formation des couches nouvelles a lieu presque- exclusivement sous

l'eau, par sédimentation

1 Le sédiment est quelquefois enlevé et transporté à la mer

sous forme invisible, à l'état de substance dissoute dans l'eau des

fleuves. Tel est le cas du calcaire, que l'eau chargée d'acide car- bonique dissout et entraîne à la mer, il forme, sous l'influence

de la vie, les bancs madréporiques, les coquilles des Mollusques et des Foraminifères, etc. Il importe de noter la quantité de cal- caire dissous que charrient les fleuves. En tenant compte seule- ment des matériaux solides, on évalue trop bas la quantité réelle

de sédimentation, et par conséquent on exagère la durée du temps nécessaire pour donner lieu à des strates d'épaisseur connue. Les faits suivants donneront quelque idée de l'importance relative du sédiment transporté sous forme liquide par les fleuves.

Le Rhône, à Genève, contient par mètre cube, d'après les ana-

lyses de M. Lossier, 65 grammes de carbonate de chaux, et 22 grammes de carbonate de magnésie, total 87 grammes. D'après

une mesure de M. le prof. Forel, le Rhône, avant son entrée dans le lac, contient, en été, par mètre cube, 130 grammes de sédiment solide. Les eaux de l'Arve, d'après M. Lossier, renferment par

mètre cube carbonate de chaux, 142 grammes; carbonate de ma-

gnésie, 24 grammes. Les eaux du Jura (lacs et sources), moyenne

de nombreuses analyses de M. Albert Brun, 132 grammes et 11 grammes des mêmes sels.

Si on considère le calcaire seulement, la moyenne des trois résul- tats ci-dessus donnerait 113 grammes par mètre cube d'eau.

D'autre part M. Bravais (Patria, p. 111) évalue à 2200 mètres

cubes la valeur moyenne des eaux que le Rhône verse par seconde

à la Méditerranée; ce chiffre, que d'ailleurs nous croyons un peu élevé, répondrait à 249 kilogrammes de carbonate de chaux dis- sous, pouvant suffire au développement d'une !le madréporique circulaire de 700 kilomètres de diamètre, et qui s'élèverait annuel- lement d'un centimètre.

(8)

Les

matériaux

de la sédimentation

proviennent

de la disgrégation et de

l'ablation

de roches émergées préexis-

tantes,

lesquelles

diminuent,

d'un volume précisément égal à celui que

représente

l'accroissement des roches sédimentaires. Le principe géologique la

sédimentation

est égale à Y ablation ou dénudalion, est le

pendant

de

celui que formulent les ingénieurs le déblai est égal au remblai.

Il y a plus, le temps nécessaire pour la sédimentation

€^t, en définitive, égal à celui qu'exige la

dénudation,

parce

<jue de ces deux actions inverses et connexes, la première succède presque immédiatement à la seconde, dans la

plupart

des cas.

On peut donc

mesurer

la durée des périodes géologi- ques, soit

par

le temps nécessaire à la sédimentation, soit

par le temps égal qu'exige la

dénudation,

et ces deux genres

d'mformation

peuvent se contrôler ou se

suppléer

réciproquement. Mais la durée totale doit être

appré-

ciée par ce qui subsiste,

c'est-à-dire

par

l'épaisseur

des sédiments accumulés.

Épaisseur totale des dépôts sédimentaires. A chaque

époque

géologique ont vécu des animaux et des plantes qui

ont

laissé quelques débris dans le sol. Mais

une par-

Ce ne sont point là des quantités négligeables, même dans un calcul approximatif.

Mais ce n'est pas le calcaire seul qui doit être considéré; la

totalité des sels minéraux dissous dans l'eau des fleuves doit compter comme sédiment effectif, reprenant d'une manière ou d'une autre la forme solide, car l'eau de mer n'est jamais saturée

des sels terreux qu'elle reçoit incessamment des fleuves.

Une partie du calcaire des roches organiques appartient sans doute aux sources minérales sous-marines, et doit compter aussi en diminution des temps.

(9)

tie des

terrains renfermant

cps débris a dû

disparaître par

la

dénudation.

La

dénudation n'ayant

pu avoir heu

par- tout

à la fois, on choisit, pour

représenter

chaque époque,

les couches qui offrent le maximum

d'épaisseur,

en

prenant

ces couches, ou plutôt les

terrains

qu'elles forment, dans

les localités

ou

ils se

trouvent;

on

peut admettre

comme

fait probable que ces

terrains n'ont

pas subi de

dénuda-

tion.

Cependant,

pour l'évaluation

provisoire du total,

peut- être

vaut-il mieux

s'appuyer premièrement sur

des faits

bien constatés, fussent-ils

un

peu

restreints;

les conclu- sions

pourront

se rectifier et

s'étendre,

à

mesure d'acqui-

sitions nouvelles. Je

prendrai

comme exemple les cou- ches

sédimentaires

de la

Grande-Bretagne.

D'après

les

travaux

de Ramsay, cités

par Darwin dans

son livre

sur

l'Origine des espèces

(traduction

Moulinié, p. 3 12) si

orrfdit

la somme des épaisseurs

qu'offrent

les formations géologiques successives prises dans les diffé-

rentes

localités des Iles

Britanniques,

elles offrent le

plus de développement, on obtient les chiffres suivants

Couches yaléozoiques

57154

pieds

= 17421

mètres.

Couches secondaires.. 1 3 190 pieds

= 4020

mètres.

Couches

leitiaires.

22'iO pieds

= 683

mètres.

Total. 72584

pieds

= 22124

mètres,

soit

environ 5 lieues de

25

au degré. Il est clair que

dans aucune

des localités de la

Grande-Bretagne

on ne

trou-

verait une

épaisseur

aussi

énorme

de couches fossilifères.

Le chiffre de

22 000

mètres

exprime

la somme des épais- seurs de toutes les formations, prises chacune dans la localité

son

épaisseur

est maximum.

(10)

D'autre

part, si le

but

que l'on se propose est de con- naitre la durée totale de la vie sur le globe, le chiffre

pré-

cité donne sans doute les bases

d'une

première

approxi-

mation, toutefois cette approximation serait en même temps un

minimum

parce que la Grande-Bretagne est une contrée

trop restreinte pour

que toutes les formations

y

atteignent

le développement maximum qu'elles peuvent offrir dans

d'autres

parties du monde.

Maintenant,

pour

tirer

de ces chiffres quelques inductions relatives à la durée du monde organique primitif, la méthode la plus facile consiste à supposer

d'abord

que les agents

na-

turels

ont

eu de

tout

temps la même puissance qu'au- jourd'hui, soit

pour

former de nouvelles couches de sédi-

ment, sojt pour

détruire

celles qui existaient.

Les résultats établis

sur

cette hypothèse devront être ensuite corrigés

par l'introduction,

dans le calcul, des

effets inégaux des forces de la

nature.

Celles-ci, toujours identiques dans leur essence, peuvent très bien varier selon les temps dans

l'intensité

ou le mode de leurs ma- nifestations; et l'expérience montre

qu'il

en est réellement

ainsi le soleil

n'a

pas toujours eu la même chaleur, la

terre n'a

pas toujours

tourné a\ec

la même vitesse, la

composition de

l'atmosphère

n'a pas toujours été la même, non plus que

l'étendue

comparative des terres et des mers, l'altitude des massifs de montagnes, etc. De plus, si les

chiffres obtenus

par

des considérations purement géologi-

ques, pour la durée des temps anciens, différaient extrê- mement de ceux que peuvent fournir

d'autres

sources indépendantes

d'information,

il y

aurait

à considérer plus attentivement si les variations possibles de l'effet des for-

ces générales

ont

été estimées à leur juste valeur.

On connaît un certain nombre de cas spéciaux où tes

(11)

forces actuelles, agissant

pendant un

temps

déterminé, donnent

lieu à des effets mesurables, de même

nature

que ceux

dont on retrouve

la

trace

dans les strates du globe.

Par exemple, le travail des

madrépores,

qui élèvent des bancs

sous-marins

de roches calcaires

dont

l'accroisse-

ment annuel

définitif est

d'environ

un centimètre. H existe des îles

madréporiques dont

le sol propre s'étend à

600

mètres ou

700

mètres de

profondeur

sans changer

de nature il a donc fallu

60

à

70

mille ans pour élever

ces récifs, qui

cependant appartiennent

à l'âge géologique moderne. Il y a

dans

les

profondeurs

du sol

d'immenses

bancs de coraux,

dont

la

durée

totale de formation

peut

être appréciée de la même

manière.

De tels exemples sont bien propres à suggérer

l'idée d'une

immense

durée

des temps géologiques; mais ce

sont

des faits

particuliers, n'embrassant

que des périodes limitées.

Pour

la mesure complète du temps, on

aimerait

pouvoir disposer

d'un phénomène continu,

susceptible eu quelque sorte

d'être intégré entre

deux périodes géolo-

giques données.

Le travail de

sédimentation remplirait

les conditions voulues s'il pouvait être plus facilement étudié et observé.

Mais il se cache

dans

les

profondeurs

de

l'eau

il

n'e~t

pas facile de le suivre.

Puis l'activité

de la

sédimentation

dépend

avant tout d'une

cause extérieure, la

dénudation

des

continents.

Si l'on

parvenait

à

connaître

la quantité totale de

dénudation

qui a lieu

sur tout

le globe et en toutes circonstances, dans un temps

donné,

on

connaîtrait par

cela même ta

quantité

totale de sédimentation qui

a

lieu dans le même temps, et le problème de la

durée

de&

périodes géologiques

serait

bien près

d'être

résolu.

A défaut de

renseignements

complets

embrassant tous

(12)

les pays, on pourrait mesure!' la

quantité

totale de sédi- mentation qui a heu

sur une

aire connue, aussi vaste que possible; rechercher ensuite quelles conséquences il serait possible de

tirer

de cette donnée partielle, en vue du pro- blème à résoudre.

Les effets de la

dénudation

continentate peuvent être

dasses

en deux groupes

'i" La dégradation des rivages de la mer par les vagues,

les courants et les marées.

Lt

disgrégation superficielle des continents par les agents atmosphériques,

l'air, t'eau,

le vent et le gel. Les

matériaux détritiques de cette

dernière

origine sont, pour la plus grande

partie', entraînés

par l'eau suivant la ligne de plus grande pente du sol, et ils tombent finale- ment dans les ruisseaux, les rivières et les fleuves, où ils

forment le sédiment,

entraîné

dans la mer à i'époque des crues.

Les~éoiogues

admettent (Darwin,

Origine des

e~~c~

trad.

p.

310)

que

la

disgrégation atmosphérique joue un rote beaucoup plus

important

que celle des rivages.

On peut donc s'en

tenir pour

une première approxi- mation, aux encts de la dtsgrégaUon ataMsphérique, mesurés par le volume total du Hmon que les fleuves

transportent

annuellement à la mer, et qui représente

tout

l'effet de la

dénudation

atmosphérique sur l'étendue totale de leurs bassins. On

tiendra

compte sommairement de la dtsgrégation des côtes, en

ajoutant

une petite frac-

tion à cette vateur.

Voici un exemple il se

rapporte

au Gange, fleuve sur

Parfois le vent culève du sable aux déserts, et le tran~potte directement dans la mer.

(13)

lequel

on

possède de bonnes observations, et qui

entraîne à

la mer

une quantité

de sédiment plus

grande

que la

plupart

des autres fleuves. Les

résultats obtenus, étendus

à toute la

terre, conduiraient

à une

appréciation un

peu

trop

forte du taux

annuel

de la

sédimentation,

ce qui

tendrait

à

diminuer

la

durée

des temps géotogiques.

J'emprunte

les données fondamentales aux principes de géologie de Lyell

(trad.

Meuhen, H, p.

198).

D'après

les recherches de Everest à Ghâzipour, vi))e

située sur

le Gange, à

70

kilomètres

au-dessous

de

~énarès,

le Gange débite, de juin à septembre,

c'est-à-

-d)re

durant

les 4 mois ou

)22

jours de la saison des

pluies:

par seconde, 13

994

mètres cubes

d'eau renfer- mant ~g de

son volume,soit

16

mètres cubes de sédi-

ment,

ce qui fait

pour

tes

quatre

mois,

172214 906

mètres

<ubes.

Durant

le reste de

l'année, comparant

les 5 mois

d'hiver et

les 3 mois de la saison des chaleurs, le Gange

débite par

seconde

1700 mètres

cubes

d'eau renfermant

un

volume total de

sédiment

qui s'élève,

pour

les 8 mois,

à

8

099 !94

mètres cubes.

Ainsi les eaux du Gange font passer en

transit

chaque

~nnée,

à Ghazipour

!80

314

100

mètres cubes de sédi- ment. It reste à

connaître l'aire du

bassin du Gange

au-

dessus de Ghâzipour. Un calcul exact basé

sur

la

carte de l'Inde

de

l'atlas

de Stieler,

m'a donné pour l'étendue de

ce bassin partlel

499913450600

mètres

carrés,

soit environ

500 000

millions de mètres.

Avec les chiffres qui précèdent, il est facile de

recon- naître

que t'ép&tsseur moyenne de la couche du sol enlevé

annuellement

;-ous forme de sédiment par les eaux du Gange,

sur

toute

l'étendue

de son bassin

au-dessus

de Ghâztpour ou de Bénarès, s'élève à 0,37

millimètre, un

peu plus de de millimètre.

(14)

Essayons

maintenant

de calculer quel

serait l'accrois-

sement actuel des couches sédfmentaires de tout le globe,

si le travail de

dénudation

était partout égal à celui qui

a

lieu dans le bassin du Gange. Tandis que la

dénudation

travaille seulement les terres émergées, la

sédimentation

ne s'effectue que dans le bassin des eaux. Le

volume

total de la

sédimentation

est égal à celui de

l'ablation,

mais

t'épaisseur

des couches sédimentaires

sera

en

raison

inverse de

l'étendue

superficielle qu'elle recouvre. A l'époque actuelle,

l'étendue

des mers est à celle de

la

terre émergée à peu près comme 1 est à

0,35. L'épaisseur

moyenne de la sédimentation actuelle du bassin des mer~

serait donc

0,37

mi)),

x 0,35=0~3 mi))imètre.

Ajou-

tons de sa propre valeur au chiffre

d'ablation, pour

tenir compte de la disgrégatton des rivages,

t'épaisseur

moyenne de la sédimentation du bassin des mers devien- dra

0.43x0,35==0,t5

mitiimëtre. Si

)'état

actuel des

choses pouvait se

continuer

indéfiniment

sur

le meme~

pied, il

faudrait, pour

former un amas de couches sédi-

mentairesde22 'i24

mètres d'épaisseur, un laps de temps-

représenté par ~s=t47 693 555

années.

Un

peu moins de 150 millions

d'années.

Ce

résultat

est-il

d'ac-

cord avec les données astronomiques, lesquelles assignent 10 millions

d'années, 'i5 mi))ions d'années

au plus,

à

la durée totale possible du monde

organique?

Avant de

répondre

à la question ainsi posée, il est nécessaire

de

compléter la solution, en faisant intervenir

les

facteurs jusqu'ici négligés,

c'est-à-dire

les variations qui peuvent

s'être

produites dans

t'ihtensité

et le mode d'action des forces physiques qui

ont

agi dans le monde ancien. Le point de

départ ayant

été choisi dans quelques

données

locales, il importe aussi

d'examiner

la portée et la

conve-

nance de la généralisation de ces données.

(15)

Le

taux

de

l'ablation

du Gange

surpasse

la

moyenne relative

à cet

ordre

de phénomènes. Ainsi pour calculer

l'ablation

moyenne actuelle de

tout

le globe, il

faudrait diminuer

le

taux d'ablation donné par

le Gange, ce qui

c~mpn~'a~

la

durée

du temps nécessaire

pour produire une sédimentation donnée.

Mais le Gange est un neuve

sub-tropical; l'ablation

-est plus forte

dans

les régions iropica)es, à cause de la viotence des pluies,

et

le calcul

doit s'appliquer

aux temps

géologiques où,

durant

les plus longues périodes, le climat

tropical dominait sur toute

la terre. De plus, Everest

n'a

pas tenu

compte du calcaire dissous dans les eaux du îteuve. Il

ne

semble donc pas qu'i) y ait lieu à modifier le

-chiure

d'ablation donné

par

le

Gange.

Dans

l'estimation

de

l'épaisseur

totale des

terrains

stratifiés évatuée ci-dessus à

22 124 mètres,

on a pris

l'épaisseur

nM~'n~'?H des couches de chaque formation telle

qu'elle

a été observée

dans

les Des

Britanniques.

Pour introduire

ces

données dans un

calcul généra) il

faudrait,

selon le même

principe,

élever ces maxima à la

valeur qu'ils

offrent

dans

les contrées du globe où les

formations

auxquelles ils se rapportent

ont

acquis

leur plus grand

développement et alors le chiffre de

22 124

m.

se trouverait certainement

bien dépassé.

D'autre part,

il

importe

de

considérer

que le motif

pour

lequel on

prend

le

maximum d'épaissseur

de chaque

formation

est

d'obtenir

par

une

sorte de

garantie

-que

l'on n'a point

affaire à des couches

dénudées.

Mais

on sait

que le travail de

sédimentation

qui se

poursuit au

fond des

eaux

est

extrêmement

inégat,

presque nul

sur d'immenses

espaces, excessif en

certains

points dé-

terminés, où

les

matériaux charriés par

les fleuves ou

(16)

les courants de la mer viennent

s'accumuler.

Les ca)cu)~

sur

la durée de la

sédimentation s'appliquent

à

l'épais-

seur moyenne de la couche de sédiment qui recouvre le fond des mers, et nullement aux épaisseurs maxima, extrêmement d<n'érentes de

l'épaisseur

moyenne, et que-

l'on introduit indûment

dans l'estimation servant de- base à tous les calculs, celle de

l'épaisseur

totale des couches sédimentaires. Loin de penser que la valeur de-

22 000

mètres soit trop faible, je crois, pour

les

motifs déduits,

qu'une

telle estimation

pourrait

bien être

très

exagérée. On risquerait peu à la

diminuer

au moins de- moitié.

Maintenant

je vais considérer plus spécialement les éléments naturels qui ont varier

pendant

les périodes.

géologiques.

En

premier lieu la faciiité de disgrégation du so).

Nous mesurons

aujourd'hui

le taux de la disgrégation

sur

des

terrains

depuis longtemps

fhés

et consolidés; mais combien

l'ablation

ne dut-elle pas être plus considérab!&

aux époques

les terres encore molles venaient de

sor- tir

des eaux. ]!

n'y aurait,

sans doute, aucune exagéra- tion à évaluer le taux moyen de la disgrégatton

durant

les époques géologiques à trois fois environ sa valeur ac- tuelle.

Le second élément de

nature

à influer beaucoup

sur

l'activité de la

sédimentation,

et qui

a

varié

durant

les époques géologiques, est

l'étendue

relative des terres

et

des mers.

Aujourd'hui

le rapport de ces deux

grandeurs

ne s'éloigne pas beaucoup de celui des nombres

0,35

et i,.

ce qui a

donné

pour

l'épaisseur

de la couche moyenne de sédimentation

0,37x0,35=0,13

mit), comme on

l'a vu

plus haut. Supposons que

durant

les périodes géologiques

(17)

l'étendue

totale de la

terre

ferme eût été, en tHo~?m<

égaie à celle des

eaux; l'épaisseur

de la couche

annuelle moyenne

de

sédimentation

eût mesuré dans ce cas,

0,37X =0,37

mut. Or

~==2,84,

ainsi,

pour

cette cause seule, la

durée

des temps gëotogtques eût été réduite

presque au tiers de sa valeur.

Les faits

manquent aujourd'hui,

en

grande partie, pour

fixer le chiffre du rapport moyfH de la terre et de

t'eau durant

la série des époques géologiques. Le sous-

sol de la mer e~t

inconnu,

et les cartes géologiques de bien des pays

sont

nulles ou insuffisantes.

Pour autant

qu'il est possible

d'en

juger

d'après

l'analogie des faits

connus

relatifs à

t'Europe,

le

rapport dont

n

s'agit

se

rapprocherait

plus de

t'égahté

que du chiffre de

l'époque

actuelle. Admettons

provisoirement:

Eau

=

1;

Terre =~

L'épaisseur correspondante

de la couche

annuette

de

sédimentation

deviendra

0,7x~==0,25

mi)). Le

taux

de

sédimentation

vaudra

),92

fois celui de

0,13

admis ci-dessus. Ainsi la

durée

des temps géologiques se trouve

réduite

de ce chef presque à la moitié de sa valeur.

D'autres

causes encore ont agi

pour augmenter

la

sédimentation

dans les temps primitifs. Telle est la

pré-

sence

dans l'atmosphère d'une quantité

plus

grande d'acide carbonique,

lacluelle a pour effet certain

d'augmen-

ter le pouvoir dissolvant de

l'eau sur

les roches et la

quantité de sédiment dissous, invisiblement

entraîné

à la mer. Avant la période houillère, le charbon que les plantes

de la houille

ont

fixé dans le sol devait être en majeure- partie répandu

dans l'atmosphère

sous la forme

d'acide carbonique,

en

quantité

environ cent fois plus

grande qu'aujourd'hui.

Puis,

u faut

certainement compter parmi

les causes de

(18)

dtsgrégation plus actives dans les temps anciens, la mobi-

hté

de la croûte

terrestre

primitive, plus mince, plus

fragile, plus facile à

ébranler

et à disloquer, et soumise à

l'action

délitante des gaz et des émanations du foyer sous- jacent, situé plus près de la surface autrefois

qu'aujour- d'hui.

Je résume les faits qui précèdent

I. Des considérations

d'astronomie

physique fixent à

10

millions

d'années,

ou au plus à 15 mi!hons

d'années,

la durée totale possible des époques paléontologiques.

II. Des considérations géologiques fondées sur le temps qu'exige

aujourd'hui

le travaii de

t'érosion

du sot, et

sur l'épaisseur

totale des couches fossihfères, feraient

admettre pour

la

durée

des temps pateontniogiques au moins

150

millions

d'années, c'est-à-dire

un chiffre quinze fois

plus fort que celui donné par l'astronomie.

III. Mais les agents qui produisent l'érosion

n'ont

agi

dans les temps géologiques ni avec la même

intensité,

rii dans les mêmes circonstances

qu'aujourd'hui.

Si on

tient

compte de ces diiïérences, dans la mesure où il est possible

d'en connaître

le sens et

d'en

estimer

sommairement

la valeur, on peut être conduit aux coef- ficients de réduction ci-après

'1"

Pour t'épaisseur

totale des

terrains

stratifiés, cal- culée par

l'épaisseur

maximum des couches de chaque formation, et qui doit

l'être

par leur épaisseur moyenne pour mettre cette

donnée

en rapport logique avec l'emploi que l'on fait du taux moyen de la sédimentation. Coeffi- cient sommaire de

réduction =='

2" Pour le changement qui a eu lieu dans

l'étendue

relative des terres et des mers, le rapport moyen

durant

(19)

les temps géologiques

étant

évalué à de

terre pour un de

mer. Coefficient de

réduction ==.–.

Pour tenir

compte de la

grande

],Uzfacilité

d'érosion

des

terres

nouvellement émergées. Coefficient de

réduc- tion

4"

Pour tenir

compte de la présence dans

l'atmosphère

d'une

plus

grande

quantité

d'acide carbonique avant l'époque

houi))ère, et de

l'état

de la croûte

terrestre,

plus

mince

et plus facile à

disloquer

dans les premiers âges.

Coefficient de

réduction –.

Voyons si

l'on obtiendrait une x

valeur admissible de

en admettant

que la

durée

des temps paléontologiques.T

déterminée

géotogiquement, soit

d'accord

avec les

données astronomiques.

Le chiffre de

t50

millions

d'années

devait être

réduit à

10 millions, et

par conséquent

divisé

par

15. Nous

aurions

donc en

réunissant

les coefficients

indiqués

ci-

dessus-X~g~X-g-X-=-

ce qui

donne x= g

Cela signifie

qu'il faudrait augmenter d'environ

de sa

valeur

le travail de disgrégatton,

pour tenir

compte de

l'augmentation

de l'acide

carbonique

de

l'atmosphère,

et

de

la

minceur

relative de la couche

terrestre

dans les

anciens

âges.

Le

dernier

coefficient est aussi admissible que les

trois autres. En l'absence

de nombres exacts que

l'état

de

la

science ne

permet

pas de

donner,

il suffit que les valeurs proposées

pour

coefficients de

réduction, n'offrent aucune

impossibilité, et

présentent

dans leur ensemble

un

degré

sumsant

de

vraisemblance.

(20)

A ces conditions on peut

anirmer

que

la

solution géolo- gique ne

con~c~

point celle que !'<~< de nous apporter

l'astronomie. /t~<«M~ ~M'0?i ~~«~

C0ft6~

aM/OMr6!'A;« (OH-

tes deux

coM<w~

vers les mêmes t'a/e!<y~,

10

a

12 tt<o';s

d'OM?!CM.

Cependant

nom

croyons que le chiffre donné ci-dessus comme r~uttant de considérations géologiques doit être envisagé plutôt comme un maximum.

En

réduisant

par

des corrections successives la

durée

énorme généralement admise, nous avons tenu à rester plutôt au-dessous des

dénominateurs

de correction qui nous

paraissaient

vrai- semblables.

Et

comme les chiffres de réduction proposés offrent nécessairement une élasticité assez grande, nous pensons qu'une durée totale

inférieure

à tU millions

d'années,

serait également admissible, laissant place à i'bypothèse, quelquefois soutenue,

d'une transformation

métamorphique des premières couches sédimentaires

et

avec destruction de leurs fossiles.

TROtStËME PARTIE

CONSIDËHATtOXS BIOLOGIQUES.

Les faits pa)éonto)ogiqnes seuls, peuvent-its nous

ren-

seigner à quelque degré

sur

la durée totale de )'évo)ution des règnes

organiques

L'étude

attentive des fossiles

nous

apprend que cette

durée

a été fort

longue;

on peut même indiquer quetques

chiffres minima, mais rien de bien précis, parce que la cause et le mode

d'évolution

des règnes organiques

sont

encore inconnus.

Sur

ce point, la géotogie est seulement

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