• Aucun résultat trouvé

Conférence des bailleurs de fonds/d annonce de contribution de l'union africaine sur l'aide humanitaire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Conférence des bailleurs de fonds/d annonce de contribution de l'union africaine sur l'aide humanitaire"

Copied!
12
0
0

Texte intégral

(1)

AFRICAN UNION UNION AFRICAINE

UNIÃO AFRICANA

HHS52396 – 138/29/24

Conférence des bailleurs de fonds/d’annonce de contribution de l'Union africaine sur l'aide humanitaire

Document d’information pour le thème 1 : Changements climatiques, catastrophes et déplacements en Afrique

Introduction

L'Afrique est confrontée à une multitude de catastrophes tant naturelles comme les sécheresses, les inondations, les invasions de criquets pèlerins et les cyclones, que, d'origine humaine telle que les conflits (impliquant des forces armées et des groupes armés non étatiques ou des affrontements intercommunautaires). Ces catastrophes ont continué à menacer les progrès accomplis dans le cadre de la réalisation des aspirations de l'Agenda 2063 de l'UA : « L’Afrique que nous voulons » et les Objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030. Les changements climatiques et une mauvaise planification du développement ont encore exacerbé la fréquence et l'intensité des catastrophes. En conséquence, les changements climatiques et les catastrophes ont fait augmenter les vulnérabilités préexistantes qui peuvent conduire à une augmentation des déplacements et des risques d'apatridie, ce qui imposerait une charge encore plus lourde sur les communautés qui vivent déjà dans la pauvreté et dans des environnements fragiles.

Avec les événements et les chocs récents comme la pandémie de Covid-19, les plus vulnérables sont davantage poussés vers l'extrême pauvreté et une grande vulnérabilité aux chocs et aux catastrophes à venir.

Au cours des cinq dernières années, les sécheresses, les inondations, les tempêtes, les cyclones et les épidémies constituent les principales causes de catastrophes en Afrique. Le nombre de catastrophes a augmenté de 2015 à 2018, et le nombre de décès a également augmenté. Les catastrophes sont passées de 311 au cours de la période 2015-2016 à 474 au cours de la période 2017-2018. Au cours de la période 2015-2018, les catastrophes naturelles sur le continent sont passées de 31 710 en 2015 et 2016 à 36 287 en 2017 et 2018. Cette augmentation est due essentiellement au phénomène El Niño en 2015/2016, aux épidémies d'Ebola et aux glissements de terrain en Afrique de l'Ouest. Les pertes économiques directes signalées suite aux catastrophes ont, elles aussi, augmenté de manière considérable, passant de 2,8 milliards de dollars EU en 2015-2016 à 8,1 milliards de dollars EU au cours de la période 2017-20181. Bien que le nombre de personnes touchées par les catastrophes ait diminué de manière considérable en 2018, plusieurs millions de personnes ont été touchées et déplacées à travers le continent. Selon les dernières statistiques, le nombre de personnes touchées a considérablement augmenté.

À la mi-2021, le nombre de personnes déplacées en Afrique a atteint 35,9 millions, par rapport à 33,4 millions en 2019. Ce chiffre inclut 6,6 millions de réfugiés, 24,1 millions de personnes déplacées internes, 982 000 apatrides et 490 000 demandeurs d'asile. Environ 85 % des personnes déplacées viennent de pays en développement2. En 2020, plus de 4,3

1 Rapport bisannuel sur le Programme d'action pour la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030 en Afrique.

2 Rapport semestriel sur les tendances mondiales du HCR, 2021

(2)

millions de nouveaux déplacements ont été attribués à des risques liés au climat, comme les inondations, les cyclones et les sécheresses, essentiellement dans la Corne de l'Afrique, la région australe et le Sahel (IDMC 2021).

Ce danger longitudinal et à évolution lente est prononcé dans les régions du Sahel, de l'Est et australe de l'Afrique.3 L'Afrique australe a été confrontée, ces dernières années, à une série de catastrophes liées au climat, dont la fréquence et la gravité sont variables. La région est soumise aux sécheresses causées par le phénomène par El Niño, comme l’illustre Madagascar qui a connu une série de sécheresses qui ont laissé plus d'un million de personnes dans le besoin d'une aide humanitaire. Les tempêtes tropicales qui touchent les pays d'Afrique australe ont affecté de manière disproportionnée des milliers de personnes déplacées au Mozambique, à Madagascar, à Maurice, au Malawi et en Zambie. Le Mozambique est sur la voie du rétablissement suite aux cyclones tropicaux Idai, Kenneth et Eloise. La tempête tropicale Ana récente a touché 185 000 personnes et, à travers le Mozambique, plus de 278 000 personnes ont été touchées par la saison des pluies/cyclones depuis octobre 2021 (OCHA). La Corne de l'Afrique est actuellement confrontée à une sécheresse qui affecte plus de 2,8 millions de personnes, et la région est également aux prises avec des inondations et des invasions de criquets. Les États membres et la communauté internationale répondent à ces crises, mais il s’avère nécessaire d'accroître les investissements dans la préparation, de renforcer les capacités d'adaptation des communautés à ces catastrophes lorsqu'elles se produisent et de mettre en place des mécanismes de redressement post-catastrophes qui offrent des solutions à long terme aux personnes déplacées. La Corne de l'Afrique est actuellement confrontée à une sécheresse qui affecte plus de 2,8 millions de personnes, et la région est également aux prises avec des inondations et des invasions de criquets. Après trois saisons des pluies consécutives ratées depuis fin 2020, l'Éthiopie connaît actuellement une crise de sécheresse prolongée qui touche plus de 6,8 millions de personnes, dont 4 millions sont affectées par la perte de leur bétail. La crise actuelle compromet les moyens de subsistance fragiles qui dépendent en grande partie du bétail. Par ailleurs, elle aggrave l'insécurité alimentaire et les besoins nutritionnels tout en érodant les stratégies d'adaptation des plus vulnérables4.

Changements climatiques : multiplicateurs des déplacements dus aux catastrophes et du risque d'apatridie

Au cours des dix dernières années, 83 % de toutes les catastrophes déclenchées ont été causées par des événements extrêmes liés au temps et au climat, comme les inondations, les tempêtes et les vagues de chaleur. Le nombre de catastrophes liées au climat et aux conditions météorologiques est en augmentation depuis les années 1960 et a augmenté de près de 35 % depuis les années 1990. La proportion de toutes les catastrophes attribuables aux événements climatiques et météorologiques extrêmes a également augmenté de manière significative au cours de cette période, passant de 76 % de toutes les catastrophes au cours des années 2000 à 83 % dans les années 2010. Les besoins humanitaires au Burkina Faso, au Cameroun (extrême-nord), au Tchad, au Mali, au Niger, au Nigeria (nord- est), continuent d'augmenter en raison de l'effet combiné de conflits de plus en plus violents, d'une pauvreté profonde, des changements climatiques et d'une insécurité alimentaire sans précédent.

Selon le Rapport 2020 sur les catastrophes dans le monde, on estime que d'ici à 2050, 200 millions de personnes par an pourraient avoir besoin d'une aide humanitaire en raison de la combinaison de catastrophes liées au climat et de l'impact socio-économique des

3 Rapport bisannuel sur le Programme d'action pour la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 en Afrique

4 https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/352262/OEW09-2127022022.pdf

(3)

changements climatiques. Des millions de personnes pourraient devenir des migrants, des personnes déplacées internes ou être exposées au risque d'apatridie dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes.

Bien que l'Afrique ne contribue qu'à hauteur de 5 % des taux émissions mondiales de gaz à effet de serre, les régimes climatiques de l'Afrique ont été fortement affectés par les changements et la variabilité climatiques, ce qui a occasionné une augmentation de la fréquence, de l'intensité et de l'imprévisibilité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Les catastrophes de petite ou moyenne ampleur sont très fréquentes en Afrique alors que le soutien des donateurs est limité et que les médias internationaux ne parlent pas beaucoup de ce phénomène fréquent. Ce contexte particulier rend les catastrophes liées au climat en Afrique - silencieuses et, en raison du manque d'investissement dans le renforcement de la résilience des populations vulnérables et à risque, les conséquences sont davantage graves, ce qui exacerbe encore la situation et réduit à néant les gains réalisés sur les fronts de l'humanitaire et du développement dans la région.

Les conséquences négatives des catastrophes climatiques ont été aggravées par la pandémie de Covid-19. Les effets combinés de ces catastrophes et maladies sont extrêmement élevés en raison de facteurs à l'origine de la vulnérabilité parmi les personnes déplacées, comme la pauvreté, le manque d’infrastructures, les retards dans la réponse humanitaire, l'urbanisation rapide, la surpopulation, l'eau insalubre, les mauvaises conditions d'hygiène et le manque de services de santé. L'insécurité alimentaire aiguë en Afrique a augmenté de plus de 60 % au cours de l'année précédente, et les impacts socio- économiques s'étendent et s'aggravent, en raison des effets des changements climatiques.

Catastrophes et déplacements - Une question humanitaire, mais aussi une préoccupation de développement

Les pertes économiques et autres impacts sociaux des catastrophes sont énormes, particulièrement pour les pays en développement. Les coûts humains et économiques des catastrophes entravent de manière considérable les progrès en matière du développement.

À titre d’exemple, en 2000, les inondations au Mozambique ont fait baisser le produit intérieur brut (PIB) du pays d'environ 12 %, et la sécheresse de 1992 a réduit le PIB du Zimbabwe et de la Zambie d'environ 9 %5. Les catastrophes causées par des risques naturels ont entraîné des pertes économiques qui sont estimées à 278 milliards de dollars dans le monde en 20176 et ont eu des impacts disproportionnés sur l'Afrique. Le Fonds monétaire international a précisé que les effets néfastes des changements climatiques se concentrent dans les régions au climat relativement chaud, où se trouve un nombre disproportionné de pays à faible revenu.

Par ailleurs, le manque de capacités des pays à soutenir et à répondre de manière adéquate aux besoins des personnes déplacées a eu pour conséquence un niveau de vie médiocre parmi les personnes déplacées, avec un accès limité aux services de sauvetage. La réduction du financement de l'espace humanitaire a encore limité l'ampleur de la réponse, particulièrement celle qui fournit des solutions durables à long terme.

Les besoins financiers pour aider les personnes déplacées et les communautés affectées ont augmenté au cours des deux dernières années, principalement en raison de l'augmentation du nombre de personnes déplacées et de l'impact de la pandémie de Covid- 19. La question du déplacement devient progressivement un défi pour le développement et

5 Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophes

6 Commission européenne

(4)

son impact pèse sur les pays en développement d'Afrique qui accueillent un nombre important de personnes déplacées, notamment des réfugiés.

Changements climatiques, catastrophes et déplacements : flux croissants de réfugiés, de personnes déplacées et de personnes menacées d'apatridie dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes

Les catastrophes (nationales et transfrontalières) conduisent non seulement le plus souvent à des situations de déplacement interne des personnes7, mais peuvent également occasionner des déplacements transfrontaliers, notamment dans des situations de déplacement secondaire. Les faits suggèrent que les changements climatiques entraînent déjà8 des flux migratoires, étant donné que les catastrophes à évolution lente (comme les périodes de sécheresse récurrentes et de plus en plus intenses) occasionnent une réduction des ressources, comme les pâturages, l'eau et les terres agricoles productives, ce qui réduit les possibilités de subsistance et la sécurité, mais les causes directes sont souvent complexes, multifactorielles et difficiles à relier directement. Les déplacées des populations sont causées par des hivers et des chaleurs extrêmes, des sécheresses, des incendies de forêt, des inondations, des tempêtes, des tremblements de terre et des activités volcaniques. Nous sommes également conscients que la grande majorité de ces événements sont liés aux intempéries et au climat. Par ailleurs, en dépit du fait que les déplacements internes liés aux catastrophes et au climat constituent un problème qui affecte divers États d'Afrique subsaharienne, le déplacement interne et la relocalisation planifiée sont rarement abordés de manière adéquate dans les lois ou les politiques nationales9. Parmi les exemples précis et récents, on peut citer le déplacement de 10 000 personnes de l'Angola vers la Namibie, suite à une grave sécheresse et aux inondations en cours au Soudan du Sud, qui ont occasionné le déplacement de 50 000 personnes. Les déplacements provoqués par le climat, qu'ils soient soudains ou aggravés par des facteurs lents à se mettre en place, peuvent être observés au Tchad, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Mozambique, au Malawi, au Soudan, au Soudan du Sud, en Somalie, en Éthiopie et dans beaucoup d’autres nations africaines où des milliers de personnes sont déplacées à l'intérieur de leur pays en raison des catastrophes pendant une période plus longue.

Des engagements forts et des systèmes de gouvernance sont nécessaires pour faire face aux déplacements internes liés aux catastrophes et au climat. Le renforcement des lois et des politiques constitue un aspect essentiel de l'approche intégrée requise pour faire face aux déplacements internes liés aux catastrophes et au climat. Les lois et les politiques doivent aller au-delà des déclarations d'intention en imposant des mesures pratiques pour répondre aux besoins d'assistance et de protection des personnes déplacées, ainsi qu'à ceux des communautés d'accueil qui les reçoivent, et doivent prévoir un soutien à plus long terme pour atténuer les risques, se rétablir et soutenir la mise en place de solutions durables.

Les déplacements dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes peuvent également donner lieu à des risques d'apatridie, notamment lorsque les personnes sont incapables de prouver leur nationalité en raison de la perte de leurs documents ou de l'impossibilité d'obtenir des documents de remplacement, en raison de difficultés d'accès

7« Aux fins des présents Principes, on entend par personnes déplacées internes : des personnes ou groupes de personnes qui ont été forcés ou contraints à fuir ou quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel, notamment en raison de conflits armés, de situation de violence généralisée, de violation des droits de l’homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, ou pour en éviter les effets et qui n’ont pas franchi les frontières internationalement reconnues d’un État ».

8 Les migrants sont des personnes qui quittent ou fuient leur foyer pour se rendre dans de nouveaux endroits à la recherche d'opportunités ou de perspectives plus sûres et meilleures. Le terme migrant est donc large et peut inclure les demandeurs d'asile, les réfugiés, les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, les travailleurs migrants et les migrants irréguliers. (Source : Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (2009) Politique en matière de migration:www.ifrc.org/Docs/pubs/who/policies/ migration-policy-en.pdf).

9 IFRC Disaster Law, Advocating to Strengthen Disaster Laws & Policies to Protect Internally Displaced Persons in Africa : A Guide for National Societies, 2021.

(5)

aux services consulaires. À titre d’exemple, suite au cyclone Idai en 2019, les habitants des districts de Chimanimani et de Chipinge dans la province de Manicaland au Zimbabwe ont été confrontés au risque d'apatridie en raison de la perte de leurs documents à cause du cyclone. Un déplacement prolongé ou permanent en dehors de son pays peut parfois occasionner une perte passive de la citoyenneté. Les enfants de personnes déplacées peuvent être exposés au risque d'apatridie soit en raison de problèmes de preuve du droit à la nationalité (par exemple, les difficultés d'accès à l'enregistrement des naissances et aux documents relatifs à la nationalité), soit en raison de problèmes liés au droit à la nationalité (lorsque les lois sur la nationalité ne sont pas conformes aux normes qui préviennent et réduisent l'apatridie), soit les deux. Ceux qui sont déjà apatrides sont confrontés à des vulnérabilités considérables dans le contexte des changements climatiques, notamment l'exclusion des secours en cas de catastrophe, des soins de santé et des solutions d'adaptation qui ne sont disponibles que pour les citoyens ou ceux qui ont un statut juridique reconnu10.

Cadres et politiques sur les déplacements en Afrique

Le cadre de Sendai pour la réduction des catastrophes 2015-2030 met en évidence quatre priorités clés pour la réduction des catastrophes, notamment la compréhension des risques, le renforcement de la gouvernance des risques de catastrophes pour gérer les risques de catastrophe; l'investissement dans la réduction des risques de catastrophes pour la résilience ; l'amélioration de la préparation aux catastrophes pour une réponse efficace et pour « mieux reconstruire » dans le rétablissement, la réhabilitation et la reconstruction.

Dans cette optique, les chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine ont adopté un Programme d'action (PoA) dans le cadre de la mise en œuvre du Cadre de Sendai en Afrique 2015-2030. L'UA a continué à jouer un rôle de coordination et de premier plan dans la mise en œuvre et le suivi de la mise en œuvre dudit Cadre dans les Communautés économiques régionales et les États membres.

Conformément à la Convention de Kampala pour la protection et l'assistance aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays en Afrique, les États membres s'engagent à fournir pleinement aux personnes déplacées à l'intérieur de leurs propres pays, dans la mesure du possible et dans les meilleurs délais, une assistance humanitaire adéquate, qui inclut de la nourriture, de l'eau, un abri, des soins médicaux et d'autres services de santé, des installations sanitaires, l'éducation et tout autre service social nécessaire, et la protection, le cas échéant, à étendre cette assistance aux communautés locales et d'accueil. Le manque de financement constitue un défi, la charge a été laissée aux pays hôtes. Cette situation a eu un impact sur la réponse humanitaire pour les personnes déplacées et les réfugiés.

La Stratégie de l'UA pour le climat vise à parer aux conséquences négatives des changements climatiques, à optimiser les capacités, les ressources et les opportunités afin de faciliter la réalisation de la vision de l'Agenda 2063. Cette Stratégie offre l'occasion de renforcer et d'améliorer la robustesse de l'action climatique en Afrique grâce à l’intégration des approches des différentes parties prenantes africaines dans une stratégie continentale homogène, conformément aux décisions des CER et des chefs d'État de l'UA selon lesquelles l'Afrique doit parler d'une seule voix et conjuguer ses efforts afin de lutter contre les changements climatiques et de renforcer la résilience et la réduction de la vulnérabilité11.

10 UNHCR, Statelessness and Climate Change Factsheet, 29 October 2021, disponible à l’adresse:

https://www.refworld.org/docid/617c01da4.html

11 Stratégie et plan d'action pour un développement résilient au changement climatique en Afrique (2022-2032)

(6)

Recommandations

Renforcer les capacités des institutions publiques en tant qu'acteurs principaux La Stratégie et le Plan d'action pour un développement résilient au changement climatique en Afrique (2022-2032) et le Plan d'action pour la relance verte en Afrique (2021-2027) visent à parer aux conséquences négatives des changements climatiques et à optimiser les capacités, les ressources et les opportunités afin de faciliter la réalisation de la Vision de l'Agenda 2063. Les défis des changements climatiques continueront à générer des besoins humanitaires, ce qui exige des acteurs nationaux qu'ils renforcent leurs efforts de préparation. La position africaine commune de l'UA sur l'efficacité humanitaire renforce la nécessité de soutenir et de renforcer le rôle de l'État dans l'action humanitaire, tout en reconnaissant que les États ont la première responsabilité, en vertu du droit international, de répondre aux besoins humanitaires de tous les groupes de leur population et de créer un environnement approprié et propice à la protection et à l'assistance. La stratégie et le plan d'action pour un développement résilient au changement climatique en Afrique (2022- 2032) mettent également en lumière la nécessité de renforcer les capacités des institutions nationales grâce aux formations, au renforcement des capacités, aux innovations et à la recherche.

Accroître les investissements dans les systèmes d'alerte précoce et d'action rapide multirisques

Les systèmes d'alerte précoce sont considérés comme des outils indispensables pour faire face aux catastrophes liées au climat. L'Afrique manque beaucoup de capacités en matière de systèmes d'alerte précoce multirisques, notamment en ce qui concerne le nombre de membres disposant d'un système d'alerte précoce multirisques, et plus particulièrement en matière de vulgarisation et de communication des alertes (Afrique)12. Concernant la couverture, l'Afrique compte une majorité de pays à faible revenu, qui présentent le plus faible pourcentage de personnes couvertes par des systèmes d'alerte précoce, 6 personnes sur 10 n'étant pas couvertes. En Afrique, les capacités en matière de connaissance et de prévision des risques de catastrophes sont relativement bien développées, mais l'accès à ces informations, particulièrement pour les populations vulnérables touchées, laisse à désirer.

Il devient évident que les investissements et les efforts doivent être axés sur le renforcement des capacités nationales et régionales en matière de prévision, sur la mise en œuvre de systèmes d'alerte précoce multirisques et sur la promotion de l'interopérabilité entre les différents systèmes. La mise en place de systèmes intégrés d'alerte précoce n'est pas seulement une stratégie d'atténuation des risques, mais également une source d'économies. Les États et les CER doivent être soutenus dans la mise en place des systèmes qui fournissent des informations et des analyses fiables et en temps opportun, des mécanismes de suivi solides et une utilisation appropriée et opportune des outils et des informations disponibles pour informer les actions, prévoir les dangers, évaluer les risques de catastrophes et communiquer ces risques aux personnes, aux communautés, aux acteurs nationaux et aux partenaires. Ceci permettra de mieux se préparer et de réagir rapidement en cas de catastrophe. Ensuite, l'accent doit également être mis sur le renforcement des capacités de réponse nationales. De nombreux enseignements peuvent être tirés des précédentes catastrophes liées au climat, afin de les reproduire et de les optimiser.

12 WMO, 2020 state of climate services risk information and early warning systems: risk information and early warning systems

(7)

Il s'avère également nécessaire de relier l'alerte précoce - actions précoces à base communautaire aux systèmes d'alerte précoce aux niveaux national, régional et mondial.

Il existe beaucoup de cas et d’exemples de succès concernant le système d'alerte précoce et d'action précoce en Afrique et dans le monde. La réponse au cyclone Idai au Mozambique a mis en évidence quelques enseignements pertinents sur l'alerte précoce. Parmi les succès, on peut citer la précision des prévisions cycloniques et la collaboration entre les autorités de gestion des catastrophes, la Croix-Rouge et les structures communautaires pour la communication des alertes. Toutefois, les pertes de vies humaines et les dommages auraient pu être réduits grâce à de meilleures prévisions d'inondations et à des alertes améliorées contenant des informations sur les impacts attendus et les actions spécifiques à mener13. Il a été prouvé que de tels systèmes d'alerte et d'action précoces de bout en bout ont permis de sauver davantage de vies, de permettre aux communautés de protéger leurs moyens de subsistance essentiels et de faciliter le processus d’une relance rapide. En Afrique, toutes les parties prenantes doivent redoubler d'efforts afin de renforcer les systèmes d'alerte et d'action précoces et la préparation à la riposte, particulièrement afin de s'assurer que les communautés à risque sont mieux équipées pour prendre des mesures avant l'impact. Les décideurs doivent élaborer des lois/politiques sur les systèmes d'alerte précoce et adhérer aux normes de procédures élaborées par l'Union africaine dans le cadre de l’AMHEWAS (système d'alerte précoce multirisque et l'action et la réponse rapides, en stipulant les rôles et les responsabilités, en mettant en place des mécanismes de coordination pour tous les acteurs impliqués et en fixant les normes applicables à la collecte d'informations sur les risques.

Afin de mettre en place des Systèmes d'alerte précoce multirisque (MHEWS) et des mesures d'anticipation efficaces, il s'avère urgent que les parties prenantes se rallient à l'Union africaine afin de mettre en œuvre le programme 2022-2030 du Système africain d'alerte précoce et d'action rapide multirisque (AMHEWAS), conçu à la suite de l'adoption du Cadre institutionnel et opérationnel africain pour l'alerte précoce et l'action rapide multirisque par le Conseil exécutif de l'UA en février 2022.

Mieux vaut prévenir que guérir et avoir le rapport coût-bénéfice élevé : investir tôt et de manière raisonnable

Prévenir les catastrophes par la réduction des risques de catastrophe (RRC) et d'autres activités est bien plus rentable et approprié sur le plan éthique que d'y répondre plus tard.

Les programmes communautaires de RRC se sont avérés très rentables. Selon les résultats de l'analyse coûts-avantages, chaque dollar dépensé dans le cadre de la RRC permet d'économiser 16 dollars en retour. Tout cela prouve qu'il « vaut mieux prévenir que guérir ».

Malheureusement, les gouvernements, les organisations nationales et les acteurs au niveau local sont souvent confrontés à des contraintes de financement dans la réduction des risques de catastrophe et les programmes d'adaptation au climat. Il est plus sage d'investir davantage dans des programmes de réduction des risques de catastrophes axés sur l'avenir et le climat en Afrique. L'Union africaine, les communautés économiques régionales (CER), les gouvernements au niveau national, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, les banques internationales, les institutions financières, les agences de l'ONU et de développement, les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les organisations de la société civile et le secteur privé doivent accroître leurs efforts collectifs afin d’ augmenter les investissements dans la réduction des risques de catastrophes et les actions climatiques en Afrique.

13 WMO, 2020 state of climate services risk information and early warning systems: risk information and early warning systems

(8)

L'action humanitaire doit aller au-delà de la réponse et du rétablissement, et travailler en étroite collaboration avec le secteur du développement pour renforcer les capacités des États touchés, ainsi que pour renforcer la résilience des communautés et prendre des mesures adéquates pour protéger les droits des populations déplacées.

Toutes les mesures préventives visant à éviter et à réduire au minimum les déplacements doivent être prendre en compte la protection et axées sur les personnes : les personnes déjà déplacées ou risquant de l'être doivent être reconnues comme ayant des besoins de protection uniques liés à leur histoire de mobilité et d'exposition aux dangers. Une approche tenant compte de la protection et axée sur les personnes doit veiller à ce que les besoins, les points de vue et le rôle des personnes ayant des besoins spécifiques, notamment les minorités de genre, ethniques, religieuses ou autres, sont pris en compte dans la planification des stratégies et des scénarios pour les changements climatiques et les déplacements liés aux catastrophes. Particulièrement, les personnes présentant des vulnérabilités spécifiques, comme les réfugiés, doivent être incluses dans les stratégies de réduction des risques de catastrophe, conformément au Pacte mondial pour les réfugiés (paragraphe 79).

Appliquer les instruments juridiques et normatifs existants pour la protection des personnes déplacées et apatrides dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes

Partout où des déplacements se produisent dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes, des personnes peuvent avoir besoin de protection. Lorsqu'elles fuient vers d'autres pays en quête de sécurité, les instruments juridiques existants peuvent être applicables et doivent être correctement interprétés et appliqués de manière cohérente.

Les personnes déplacées de force à travers les frontières internationales peuvent être des réfugiés, en vertu de la Convention de 1951 sur les réfugiés ou des instruments régionaux dans les situations où les changements climatiques ou les catastrophes interagissent avec le conflit ou la violence, ainsi que lorsqu'il existe un lien avec un motif de persécution/préjudice de la Convention. Par ailleurs, les instruments régionaux relatifs aux réfugiés (Convention de l'OUA, Déclaration de Carthagène) sont très pertinents, étant donné qu’ils permettent d'étendre la protection des réfugiés aux personnes qui fuient l'impact des catastrophes, une catastrophe étant susceptible de « troubler gravement l'ordre public » au sens de la définition élargie du terme réfugié dans ces instruments régionaux, lorsque l'État ne peut ou ne veut pas faire face à l'impact de la catastrophe sur l'ordre social et la population. Lorsque des droits de l'homme spécifiques peuvent être violés dans le contexte des effets néfastes des changements climatiques et de l'impact des catastrophes, notamment, entre autres, le droit à la vie, des formes complémentaires de protection peuvent être applicables dans le cadre des mécanismes internationaux des droits de l'homme14.

Les instruments relatifs aux réfugiés fourniront une protection juridique seulement aux personnes répondant aux critères de la définition du terme réfugié. Lorsqu'aucune autre option n'est disponible, une protection temporaire et des dispositions de séjour peuvent être envisagées pour les personnes ayant besoin de protection. Les personnes déplacées qui ne répondent pas à la définition du terme réfugié, mais qui peuvent être apatrides peuvent également demander une protection en vertu de la Convention de 1954 relative au statut des personnes apatrides. Afin d'atténuer les risques accrus d'apatridie dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes, les États doivent également mieux respecter

14 Voir Legal Considerations regarding claims for international protection made in the context of the adverse effects of climate change and disasters, UNHCR, 2020

(9)

les garanties prévues par les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme qui protègent le droit à une nationalité, notamment la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie, la Convention de 1965 sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, le Pacte international de 1966 relatif aux droits civils et politiques, la Convention de 1979 sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, la Convention de 1989 relative aux droits de l'enfant et la Convention de 2006 relative aux droits des personnes handicapées.

Compte tenu de la diversité des situations de mobilité et des besoins connexes, et de l'interconnexion de tous les aspects du phénomène, la coopération entre tous les acteurs est essentielle si nous voulons réussir. Grâce aux partenariats, à une approche intégrée de la mobilité humaine peut être utilement adoptée comme moyen efficace de fournir une protection à tous ceux qui en ont besoin, sans laisser personne pour compte, conformément au paragraphe 63, en conjonction avec le paragraphe 61 du Pacte mondial pour les réfugiés, qui appelle les « parties prenantes ayant des mandats et des compétences pertinents [à] fournir des orientations et un soutien pour les mesures visant à relever d'autres défis en matière de protection et d'aide humanitaire d'une manière « qui évite les lacunes en matière de protection ».

Vision d'une économie d'échelle et d'engagements multipartites

Les catastrophes et les crises climatiques ont des conséquences plus profondes et plus larges en Afrique et ne se limitent pas à des frontières définies. Il s’avère donc important que les nations africaines, les communautés économiques régionales, la Commission de l'Union africaine, les organisations des Nations unies, les parlementaires, le secteur privé, les universités, les organisations de la société civile, les partenaires du développement, les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les communautés se réunissent pour réduire les risques et prendre des mesures plus intelligentes en faveur du climat. Par ailleurs, il s’avère également important de passer d'une approche fragmentée axée sur des projets à une élaboration holistique de programmes grâce à la création des synergies pour réduire les risques de catastrophes liés à de multiples dangers et faire face aux impacts des changements climatiques. L'UA s'efforcera d'adopter des approches multisectorielles et bien coordonnées qui permettront de renforcer la complémentarité, la planification inclusive de toutes les parties prenantes et l'alignement des instruments et actions climatiques et du cadre politique afin que les parties prenantes tirent parti et apprécient les forces existantes pour le continent.

Un dispositif de coordination structuré des perspectives nationales, régionales et continentales doit être institué et mis en œuvre, sous la direction de la Commission de l'UA et avec le soutien des entités continentales, régionales et nationales. De même, ces structures doivent être renforcées grâce à l’amélioration de leurs compétences et de leur efficacité dans le cadre de l'exécution de leurs mandats relatifs aux changements climatiques. Elles doivent être recentrées et renforcées afin d’être en mesure de contribuer à la réalisation des objectifs et des engagements au niveau national tout en contribuant à la réalisation de l'Agenda 2063, des ODD, du Cadre de Sendai pour la RRC et des objectifs du Programme d'action15.

15 Stratégie et plan d'action pour un développement résilient au changement climatique en Afrique (2022-2032)

(10)

Passer de la parole aux actes- la localisation est la clé de la réduction des risques de catastrophes et de la lutte contre les changements climatiques

Une réduction efficace et efficiente des risques de catastrophe a lieu au niveau communautaire lorsque les communautés à risque sont engagées de manière active dans le processus de RRC. Beaucoup d’acteurs au niveau communautaire disposent de connaissances, d'expériences et de capacités pertinentes en matière de renforcement de la résilience, et ont élaboré des approches innovantes pour réduire les risques auxquels ils sont confrontés au quotidien. Toutefois, ces approches communautaires sont rarement mises à l'échelle ou systématiquement intégrées dans les politiques et pratiques nationales.

Les organisations locales au niveau communautaire sont impliquées dans une série d'actions, notamment des actions précoces axées sur les risques, l'intégration de l'éducation à la RRC, le renforcement de l'application des connaissances indigènes et l'intégration de la question de l’égalité entre les hommes et les femmes. Il s'avère nécessaire de renforcer l'engagement des organisations communautaires auprès des gouvernements aux niveaux local et national et de faire entendre leur voix dans les forums aux niveaux régional et mondial.

L'intégration et l’engagement au niveau local doivent commencer dès la planification, lorsque les personnes déplacées et les réfugiés ont l'occasion de contribuer aux dialogues sur les solutions à long terme qui leur permettent d'être plus autonomes et de se rétablir. Il s'avère nécessaire de tirer parti des différents niveaux de capacité, des connaissances et de la sagesse indigènes, ainsi que des ressources présentes dans les communautés16, afin de veiller à ce que les besoins des communautés soient satisfaits, de donner aux communautés les moyens d'être des principaux acteurs, ce qui, à long terme, assurera la durabilité et l'appropriation.

Il s'avère également nécessaire de prendre systématiquement en compte les perspectives des jeunes, ce qui est particulièrement important compte tenu du profil démographique de la région. Il est évident que les gouvernements ont beaucoup à gagner à tous les niveaux en optimisant les compétences entrepreneuriales et en matière de communication des jeunes, et une intégration explicite des jeunes dans les pratiques de RRC axées sur la communauté doit constituer une priorité.

Les actions d’anticipation sont efficaces pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance

Beaucoup de personnes sont déplacées par les risques météorologiques et climatiques, qui sont souvent saisonniers et prévisibles. Les États, les communautés et les parties prenantes sont donc en mesure de s'y préparer à l'avance en prenant des mesures d’anticipation. Heureusement, on s'intéresse davantage à l'action humanitaire d’anticipation, et aux mécanismes de financement incluant l'action axée sur les prévisions.

Ces approches fonctionnent en allouant automatiquement des fonds lorsqu'un seuil ou un déclencheur de prévision spécifique est atteint. Les expériences récentes ont montré que les actions anticipées permettent d'économiser davantage et de protéger les biens essentiels des communautés. Des plans d'action d’anticipation doivent également être mis en place au niveau sous-national, impliquant les acteurs locaux et les communautés pour définir les actions d’anticipation les mieux adaptées à leur contexte, afin d'éviter ou d'atténuer les déplacements et autres impacts dus aux catastrophes climatiques. Il s’avère également nécessaire de répertorier les zones à risque climatique, notamment les zones où les personnes déplacées se sont historiquement concentrées lorsque des chocs

16 Position africaine commune sur l'efficacité humanitaire.

(11)

climatiques se produisent. Ces informations sont utiles pour définir des actions d'anticipation et mettre en place des systèmes qui peuvent aider les personnes à éviter d'être déplacées à l'intérieur du pays dans le contexte des effets néfastes des changements climatiques ou les protéger lorsqu'elles sont déplacées.

Augmentation des financements et renforcement des partenariats

Il faut mobiliser et apporter des ressources financières supplémentaires à l'Afrique pour les technologies respectueuses du climat afin de répondre aux besoins urgents d'adaptation et d'atténuation de l'Afrique et des autres pays en développement. L'Afrique doit être à la pointe de l'identification des solutions et des mécanismes de financement au niveau local pour relever les défis climatiques et assurer la résilience climatique de sa population. L'aide extérieure au continent, bien que bien accueillie, doit compléter ce que les Africains font pour eux-mêmes. C'est la pierre angulaire de l'Agenda 2063 et, au sens plus large, de la Stratégie et du plan d'action pour un développement résilient au changement climatique en Afrique (2022-2032)17. Dans cette optique, le financement de la résilience climatique doit être à long terme et souple. Il s’avère en outre nécessaire de diversifier la base des bailleurs de fonds et de renforcer les partenariats existants afin de renforcer la complémentarité et la consolidation des ressources.

Il s’avère important d'optimiser les instruments de financement novateurs comme le Mécanisme mondial de financement concessionnel et le Fonds vert pour répondre à la nécessité d'interventions à moyen et à long terme en faveur des réfugiés et des communautés d'accueil, qui assurent la prévisibilité et la cohérence aux efforts de réponse aux crises et encouragent une coopération plus étroite entre les agences humanitaires et de développement.

Afin d’apporter un soutien durable aux personnes déplacées, notamment les réfugiés, un financement plus important pour l'inclusion socio-économique des réfugiés, des personnes déplacées retournant chez elles et des communautés d'accueil est nécessaire afin de faciliter les solutions. Il faut un financement humanitaire plus adéquat, souple, prévisible et cohérent afin de permettre aux pays et aux communautés d'accueil de répondre aux besoins humanitaires immédiats et aux besoins de développement à plus long terme.

Des actions humanitaires intelligentes sur le plan climatique peuvent promouvoir la reconstruction de communautés meilleures et plus sûres

Les actions humanitaires peuvent également avoir des effets négatifs sur l'environnement, étant donné qu’elles peuvent nuire aux personnes qu'elles sont censées aider et compromettre les résultats en matière de résilience. La dégradation de l'environnement local peut accroître la vulnérabilité des communautés aux catastrophes et aux impacts des changements climatiques et avoir d'autres effets négatifs sur les communautés touchées (notamment sur la santé et les moyens de subsistance). Il s'avère important d’utiliser l’approche et l’engagement à « ne pas nuire », à la protection de l’environnement ; à s'efforcer de remplir ses obligations environnementales ; à établir et atteindre ses buts et objectifs environnementaux ; et à s'engager à améliorer de manière continue ses performances environnementales. En utilisant cette approche verte en matière de réponse, les gouvernements et les agences humanitaires peuvent répondre avec moins d'impacts négatifs sur l'environnement et les changements climatiques. Il est important de promouvoir et d'appliquer la Charte sur le climat et l’environnement dans le cadre des actions humanitaires.

17 Stratégie et plan d'action pour un développement résilient au changement climatique en Afrique (2022-2032)

(12)

Les récentes opérations de riposte à la pandémie de Covid-19 ont également montré des aspects similaires, particulièrement la nécessité de mieux reconstruire et d'investir dans une relance verte, résiliente et inclusive. Le GRAP doit être mis en œuvre avec le cadre de relance post-crise Covid-19 pour l'Afrique, qui a été mis en place pour soutenir des perspectives de redressement plus larges à court, moyen et long terme, suite aux impacts de Covid-19 ainsi que d'autres catastrophes qui se sont produites dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

En dépit de ces efforts, les prévisions annoncent une hausse continue des températures au niveau mondial, peu de changement dans les investissements dans la réduction des risques de catastrophes et des doutes importants sur la réalisation des objectifs de résilience et du climat de l'Agenda 2030 pour le développement durable et de l'Accord de Paris. En conséquence, l'Union africaine, les communautés économiques régionales, les gouvernements membres, les organisations internationales, les agences de l'ONU, les organisations de la société civile, les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le secteur privé, les parties prenantes concernées et les communautés locales doivent tirer des enseignements de la pandémie de Covid-19 et en tirer parti en tant qu’opportunité de transformation, afin de promouvoir un relèvement plus intelligent du climat et un développement durable en Afrique.

Apporter des solutions durables aux réfugiés, aux personnes déplacées et aux apatrides

L'Union africaine, en collaboration avec les États membres, a pris des mesures visant à soutenir la mise en œuvre du cadre global pour les réfugiés, qui est conforme à l'Agenda 2063 de l'Union africaine et au cadre de politique humanitaire de l'Union africaine, qui vise à préserver, à protéger et à sauver des vies, à atténuer les souffrances et à renforcer la sécurité physique et humaine et la dignité des populations touchées par les crises humanitaires. Des progrès et des succès notables ont été réalisés dans des pays comme l'Ouganda, le Rwanda, la Somalie, l'Éthiopie, Djibouti, le Burundi et la Tanzanie, où les programmes pour les réfugiés visent à promouvoir l'intégration des réfugiés dans les communautés d'accueil et à renforcer l'autonomie pour une meilleure sécurité alimentaire et une meilleure nutrition. Toutefois, beaucoup d’efforts peuvent encore être déployés au niveau national pour faire progresser les structures du Cadre d'action global pour les réfugiés (CRRF). Il s’avère également nécessaire d'aider les États membres à exploiter les quatre objectifs du Pacte mondial pour les réfugiés (GCR) dirigé par les États, à savoir : (1) alléger la pression sur les pays d'accueil ; (2) renforcer l'autonomie des réfugiés ; (3) élargir l'accès aux solutions des pays tiers ; et (4) soutenir les conditions dans les pays d'origine pour un retour dans la sécurité et la dignité. L'UA, en collaboration avec ses partenaires, travaille à l'élaboration d'un cadre d'indicateurs pour le GCR, qui constitue un outil important, fondé sur des preuves, qui peut être exploité par l'UA et ses États membres, ainsi que par la future Agence humanitaire africaine (AHA), pour évaluer les progrès accomplis par rapport aux objectifs du GCR. Il faut déployer des efforts supplémentaires pour régler les situations existantes d'apatridie, afin d'éviter le risque que les apatrides ne soient exclus des mesures, plans et politiques conçus pour atténuer les effets des changements climatiques, y répondre et s'y adapter. Si possible, les États doivent s'engager dans des accords bilatéraux et régionaux visant à prévenir l'apatridie en cas de déplacement transfrontalier dans le contexte des changements climatiques, tout en garantissant la double nationalité, en renonçant aux exigences formelles de renonciation à la nationalité et en assurant les droits et avantages fondamentaux dans les pays d'accueil.

Références

Documents relatifs

1 Le programme de réduction des risques mené par Médecins du Monde, qui s’adresse à des usagers de drogues par voie injectable, a démarré en septembre 2011, avec une phase

En raison de la multiplication des catastrophes, les déplacements de population, l'insécurité alimentaire chronique et la pauvreté ne cessent d'augmenter. La violence à

Ken Johm (BAD).. Secrétaire général adjoint de l’OMM, a fait un exposé introductif avant la table ronde, à laquelle ont participé d’éminentes personnalités: M. Ernest

28. Comment éviter les effets déstabilisateurs de migrations massives ? Que faut-il faire pour améliorer la sécurité environnementale des populations rurales et

• Directives limitées sur les risques d’inondation côtière dans les codes et normes de conception des bâtiments et des infrastructures.. • Possibilité d’améliorer

Les simulations pour le 21 e siècle ont été réalisées avec les données climatiques simulées par le modèle climatique HadCM3, du Hadley Center, Royaume-Uni, pour deux scénarios

En raison de l’augmentation du nombre de biens assurés consécutive à la croissance démographique et aux effets du changement climatique sur les aléas, l’exposition du ter-

49. Le coût de l’inaction est élevé et les avantages économiques et sociaux de l’adaptation nécessitent des investissements et un financement accru et novateur. L’amélioration