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Olivier Greif. Sonate pour violon et piano Codex Domini Wiener Konzert Le Tombeau de Ravel

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Academic year: 2022

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(1)

Sonate pour violon et piano Codex Domini Wiener Konzert Le Tombeau de Ravel

www.saphirproductions.net

CODEX DOMINI CREATION MONDIALE Hjördis Thébault,

soprano

Geneviève Laurenceau,

violon

Lorène de Ratuld,

piano

Charles Bouisset,

piano

Jong Wha PARK,

piano

Henri Barda,

piano

Olivier Greif Olivier Greif

Sonate pour violon et piano Codex Domini Wiener Konzert Le Tombeau de Ravel

Olivier Greif

(2)

“I l est difficile de se présenter et de présenter sa musique en quelques phrases. Ce qu’un artiste met une vie à enfanter, à structurer, toujours dans la patience, parfois dans la souffrance, souvent dans la joie, il faut le réduire à quelques miettes… Mais sans doute le créateur trouve-t-il son compte dans cette expérience. Car abréger, ici, signifie aussi cristalliser.”

Ainsi s’exprimait Olivier Greif, en 1993, lors de son retour à la vie musicale publique après douze années de silence. Le présent enregistrement ne prétend pas résumer la trajectoire foisonnante et accidentée de Greif, mais, évitant les “miettes”, il offre quatre repères majeurs de son parcours hors normes, de la Sonate de son prix de composition (1967) au Conservatoire national jusqu’à l’énigmatique Codex Domini (1994) l’une des clés de sa deuxième vie créatrice, en passant par deux œuvres phares de la magnifique moisson de ses vingt-cinq ans.

Sonate pour violon et piano n°2

Un Premier prix de composition est par essence une “œuvre de maîtrise”. Celle du très jeune Olivier Greif en est un exemple accompli. En quatre mouvements concis, de caractères contrastés, sa Sonate répond à toutes les attentes d’un concours au plus haut niveau (utilisation d’échelles modales, vivacité polyrythmique, longue veine mélodique) tout en projetant déjà un talent personnel (senteurs de Mitteleuropa) qui piaffe d’impatience à se muer en libre génie.

En parallèle de brillantes études de piano, déchiffrage et musique de chambre dans les classes de Lucette Descaves, Geneviève Joy et Jean Hubeau, le jeune Olivier suit alors au Conservatoire un parcours exceptionnel. Avec la complicité de Raymond Gallois-Montbrun, directeur de l’établissement, il “saute” en effet les classes d’Harmonie, Contrepoint et Fugue pour gagner directement celle de Composition de Tony Aubin. Muni d’une dérogation, il réussit à quinze ans le difficile concours d’entrée dont les épreuves correspondent aux prix qu’il n’a pas glanés. Il obtient ainsi deux ans plus tard, à un âge tendre, son prix de Composition.

Selon les us du Conservatoire, la Sonate est publiée aux Editions Alphonse Leduc qui l’estiment

“vraiment la pièce maîtresse de tout le dernier concours de la rue de Madrid” (lette de l’éditeur à Tony Aubin, juin 1967), puis révélée en public salle Gaveau au concert des prix. Devy Erlih, le dédicataire, et l’auteur au piano auront plusieurs occasions de rejouer la Sonate avec un succès jamais démenti.

Au Triptyque, en juin 1969, elle sera même confrontée à la Sonate pour violon et piano de Debussy.

Plusieurs critiques, parmi lesquels Olivier Alain et Claude Samuel, s’enthousiasment pour le jeune talent si riche d’avenir d’Olivier Greif.

Deuxième Sonate pour violon et piano (1967) Lorène de Ratuld, piano, Geneviève Laurenceau, violon Introduction

Scherzo Andante Final

Codex Domini (1994, création mondiale) Jong Hwa Park, piano

Wiener Konzert (1973),

d’après le Lyrisches Intermezzo de Heinrich Heine Hjördis Thébault, soprano, Charles Bouisset, piano

Vergiftet sind meine Lieder (H. 51) / Empoisonnés sont mes chants Aus meinen großen Schmerzen (H. 36) / De mes grandes douleurs Wenn zwei voneinander scheiden (H. 49) / Quand deux amants se quittent Am Kreuzweg wird begraben (H. 62) / Près du carrefour, on les enterre

Mein süßes Lieb, wenn du im Grab (H. 32) / Mon doux amour, quand tu reposeras Le Tombeau de Ravel (1975)

Henri Barda et Jong Hwa Park, piano à quatre mains

Olivier Greif

(3)

“I l est difficile de se présenter et de présenter sa musique en quelques phrases. Ce qu’un artiste met une vie à enfanter, à structurer, toujours dans la patience, parfois dans la souffrance, souvent dans la joie, il faut le réduire à quelques miettes… Mais sans doute le créateur trouve-t-il son compte dans cette expérience. Car abréger, ici, signifie aussi cristalliser.”

Ainsi s’exprimait Olivier Greif, en 1993, lors de son retour à la vie musicale publique après douze années de silence. Le présent enregistrement ne prétend pas résumer la trajectoire foisonnante et accidentée de Greif, mais, évitant les “miettes”, il offre quatre repères majeurs de son parcours hors normes, de la Sonate de son prix de composition (1967) au Conservatoire national jusqu’à l’énigmatique Codex Domini (1994) l’une des clés de sa deuxième vie créatrice, en passant par deux œuvres phares de la magnifique moisson de ses vingt-cinq ans.

Sonate pour violon et piano n°2

Un Premier prix de composition est par essence une “œuvre de maîtrise”. Celle du très jeune Olivier Greif en est un exemple accompli. En quatre mouvements concis, de caractères contrastés, sa Sonate répond à toutes les attentes d’un concours au plus haut niveau (utilisation d’échelles modales, vivacité polyrythmique, longue veine mélodique) tout en projetant déjà un talent personnel (senteurs de Mitteleuropa) qui piaffe d’impatience à se muer en libre génie.

En parallèle de brillantes études de piano, déchiffrage et musique de chambre dans les classes de Lucette Descaves, Geneviève Joy et Jean Hubeau, le jeune Olivier suit alors au Conservatoire un parcours exceptionnel. Avec la complicité de Raymond Gallois-Montbrun, directeur de l’établissement, il “saute” en effet les classes d’Harmonie, Contrepoint et Fugue pour gagner directement celle de Composition de Tony Aubin. Muni d’une dérogation, il réussit à quinze ans le difficile concours d’entrée dont les épreuves correspondent aux prix qu’il n’a pas glanés. Il obtient ainsi deux ans plus tard, à un âge tendre, son prix de Composition.

Selon les us du Conservatoire, la Sonate est publiée aux Editions Alphonse Leduc qui l’estiment

“vraiment la pièce maîtresse de tout le dernier concours de la rue de Madrid” (lette de l’éditeur à Tony Aubin, juin 1967), puis révélée en public salle Gaveau au concert des prix. Devy Erlih, le dédicataire, et l’auteur au piano auront plusieurs occasions de rejouer la Sonate avec un succès jamais démenti.

Au Triptyque, en juin 1969, elle sera même confrontée à la Sonate pour violon et piano de Debussy.

Plusieurs critiques, parmi lesquels Olivier Alain et Claude Samuel, s’enthousiasment pour le jeune talent si riche d’avenir d’Olivier Greif.

Deuxième Sonate pour violon et piano (1967) Lorène de Ratuld, piano, Geneviève Laurenceau, violon Introduction

Scherzo Andante Final

Codex Domini (1994, création mondiale) Jong Hwa Park, piano

Wiener Konzert (1973),

d’après le Lyrisches Intermezzo de Heinrich Heine Hjördis Thébault, soprano, Charles Bouisset, piano

Vergiftet sind meine Lieder (H. 51) / Empoisonnés sont mes chants Aus meinen großen Schmerzen (H. 36) / De mes grandes douleurs Wenn zwei voneinander scheiden (H. 49) / Quand deux amants se quittent Am Kreuzweg wird begraben (H. 62) / Près du carrefour, on les enterre

Mein süßes Lieb, wenn du im Grab (H. 32) / Mon doux amour, quand tu reposeras Le Tombeau de Ravel (1975)

Henri Barda et Jong Hwa Park, piano à quatre mains

Olivier Greif

(4)

Déjà reconduit par Ravel dans son Tombeau de Couperin, le “Tombeau” est un genre français par excellence. Il convient singulièrement à Olivier Greif, peu attiré pourtant par la culture française, mais compositeur de l’allusion et du double sens, fasciné depuis toujours par le mystère de la mort. A en croire l’auteur, Ravel serait peu présent dans ce Tombeau : “Tout au plus peut-on remarquer l’emploi de modes particuliers à la musique de jazz dont on sait l’attrait qu’elle exerça sur Ravel. […] L’œuvre se présente comme une alternance entre deux éléments contrastés : l’un, une grande passacaille à la progression lente ; l’autre, une fugue violente et rythmée.” Un hommage n’est pas un pastiche, il est vrai, et Ravel lui-même n’a pas cru devoir imiter son aîné lorsqu’il a composé son Duo-Sonate “à la mémoire de Claude Debussy”.

Toutefois… le ton de déploration funèbre, axé sur ré et tressé d’autres modes, endeuillait déjà maintes pages de Ravel. Ravéliennes aussi la gageure pianistique et la manière de monter un immense crescendo dynamique et rythmique jusqu’à son frénétique point de rupture. Quant à l’ostinato de quatre notes (ré-la-do-si) qui semble évoquer Bach, il est plus encore un hommage à la Passacaille du Trio de Ravel. Sur cet ostinato, d’abord implacable, le motif générateur émerge douloureusement, degré à degré, avant de dévoiler son véritable contour mélodique : une lancinante courbe descendante.

Ce tropisme ployé hante maintes autres pages de Greif et doit s’entendre comme un paraphe sonore.

A mi-course, jaillit l’hallucinant fugato chromatique et jazzy, soudain “coupé net”. Une plage méditative permet le déchaînement de l’apothéose.

Codex Domini

Achevée le 25 novembre 1994, la sonate pour piano se présente comme une grande fantaisie en trois mouvements fort inégaux. Au premier, intitulé Varsovie / Prague, qui aurait pu rester “une petite pièce à la fois attrayante et mystérieuse” d’après “une chanson française réaliste des années 50”, enchaîne le mystérieux Munich, bref passage qui conduit au vaste finale… sans indication de lieu.

Complexe et fascinant, ce finale s’origine dans un hymne anglican “attribued to Richard Farrant, ca 1530-80”, traité en style de choral varié, qui alterne avec une trépidante toccata, comme Greif en a le secret. Quand s’apaise la frénétique ardeur, reviennent pour finir des souvenirs ténus de la chanson initiale. Nul ne précisera avec certitude où a mené ce périple géographique lancé “dans le TGV Paris/Bordeaux, 25 oct. 94”, mais nul ne doutera qu’il s’agisse là d’un voyage initiatique menant de l’humain, trop humain, à des sphères élevées, éthérées, proprement indicibles.

Les indices fournis par la première page du manuscrit dévoilent un pan des secrets de l’ouvrage

“très autobiographique”. D’abord deux mottos en lettres et notes : CODEX DOMINI et CANCER. Alors

Wiener Konzert

Composé de mai à novembre 1973, le “cycle de 5 Lieder sur des poèmes de Heinrich Heine” est donné en première audition par Nell Froger, soprano, et l’auteur au piano le 24 avril 1974 dans le cadre de la Société Nationale de Musique. Bien accueilli par la critique, le Konzert sera redonné à plusieurs reprises.

Sur les soixante-cinq poèmes du Lyrisches Intermezzo de Heine, qui a inspiré les romantiques allemands, à commencer par Schumann dans Dichterliebe, mais aussi Mendelssohn et Liszt, le jeune Greif en retient cinq parmi les plus perfides et mortifères. Le poison que verse dans son coeur la venimeuse bien-aimée (H. 51) est évoqué avec un fatalisme implacable. Faussement désinvolte, le célèbre poème “Avec mes grandes douleurs, je fais de petites chansons” (H. 36) est enlevé en une petite minute qui déchire l’âme. Dans un funèbre ré mineur et un rythme dévoyé de marche, la séparation désenchantée des amants (H. 49) conduit au lied le plus étale et émouvant, servant de tempo lent, celui de la tombe des suicidés ou pousse “la fleur bleue des suppliciés” (H. 62). Mené dans un crescendo de durée, le cycle atteint l’apothéose tragique (H. 32) en une vaste fantaisie expres- sionniste aux armures fuyantes et dérapages vocaux en sprechgesang, le parlé-chanté schoenbergien, afin d’épouser le chemin de l’aimée qui rejoint avec exaltation le suicidé dans l’horreur et la douceur frissonnante de la “tombe obscure”. Plus rien, jamais, ne séparera les amants enlacés, pas même le Jugement dernier.

Ce “Concert viennois”, aux effluves d’Apocalypse joyeuse évoque le jeune Berg ou son aîné Schoenberg, parfois Mahler, voire des ambiances berlinoises à la Weill, plus que le romantisme allemand de Heine et de Schumann. Mais l’ironie romantique sous-tend ce cycle culturellement

“décalé”. Greif revenait alors d’un long séjour aux Etats-Unis où il avait fréquenté l’intelligentsia avant- gardiste des artistes new-yorkais pour laquelle il avait façonné de piquantes “soirées viennoises”.

Vienne ou Paris, Düsseldorf ou New York, Varsovie ou Berlin : le monde de l’esprit n’est d’aucun temps, ni d’aucun lieu.

Le Tombeau de Ravel

Commande du Festival de Montfort-L’Amaury, à l’occasion du centenaire de la naissance de

Maurice Ravel, le Tombeau est créé par Henri Barda et Olivier Greif en 1975. Bernard Gavoty reste

abasourdi : “La virtuosité du jeune Olivier est proprement transcendante. […] Dieu sait si Ravel était

vif à propos, mais cette ruée sauvage sur sa tombe a de quoi le faire s’y retourner !” Maintes fois jouée

alors, l’œuvre est toujours aussi prisée des pianistes et du public actuels.

(5)

Déjà reconduit par Ravel dans son Tombeau de Couperin, le “Tombeau” est un genre français par excellence. Il convient singulièrement à Olivier Greif, peu attiré pourtant par la culture française, mais compositeur de l’allusion et du double sens, fasciné depuis toujours par le mystère de la mort. A en croire l’auteur, Ravel serait peu présent dans ce Tombeau : “Tout au plus peut-on remarquer l’emploi de modes particuliers à la musique de jazz dont on sait l’attrait qu’elle exerça sur Ravel. […] L’œuvre se présente comme une alternance entre deux éléments contrastés : l’un, une grande passacaille à la progression lente ; l’autre, une fugue violente et rythmée.” Un hommage n’est pas un pastiche, il est vrai, et Ravel lui-même n’a pas cru devoir imiter son aîné lorsqu’il a composé son Duo-Sonate “à la mémoire de Claude Debussy”.

Toutefois… le ton de déploration funèbre, axé sur ré et tressé d’autres modes, endeuillait déjà maintes pages de Ravel. Ravéliennes aussi la gageure pianistique et la manière de monter un immense crescendo dynamique et rythmique jusqu’à son frénétique point de rupture. Quant à l’ostinato de quatre notes (ré-la-do-si) qui semble évoquer Bach, il est plus encore un hommage à la Passacaille du Trio de Ravel. Sur cet ostinato, d’abord implacable, le motif générateur émerge douloureusement, degré à degré, avant de dévoiler son véritable contour mélodique : une lancinante courbe descendante.

Ce tropisme ployé hante maintes autres pages de Greif et doit s’entendre comme un paraphe sonore.

A mi-course, jaillit l’hallucinant fugato chromatique et jazzy, soudain “coupé net”. Une plage méditative permet le déchaînement de l’apothéose.

Codex Domini

Achevée le 25 novembre 1994, la sonate pour piano se présente comme une grande fantaisie en trois mouvements fort inégaux. Au premier, intitulé Varsovie / Prague, qui aurait pu rester “une petite pièce à la fois attrayante et mystérieuse” d’après “une chanson française réaliste des années 50”, enchaîne le mystérieux Munich, bref passage qui conduit au vaste finale… sans indication de lieu.

Complexe et fascinant, ce finale s’origine dans un hymne anglican “attribued to Richard Farrant, ca 1530-80”, traité en style de choral varié, qui alterne avec une trépidante toccata, comme Greif en a le secret. Quand s’apaise la frénétique ardeur, reviennent pour finir des souvenirs ténus de la chanson initiale. Nul ne précisera avec certitude où a mené ce périple géographique lancé “dans le TGV Paris/Bordeaux, 25 oct. 94”, mais nul ne doutera qu’il s’agisse là d’un voyage initiatique menant de l’humain, trop humain, à des sphères élevées, éthérées, proprement indicibles.

Les indices fournis par la première page du manuscrit dévoilent un pan des secrets de l’ouvrage

“très autobiographique”. D’abord deux mottos en lettres et notes : CODEX DOMINI et CANCER. Alors

Wiener Konzert

Composé de mai à novembre 1973, le “cycle de 5 Lieder sur des poèmes de Heinrich Heine” est donné en première audition par Nell Froger, soprano, et l’auteur au piano le 24 avril 1974 dans le cadre de la Société Nationale de Musique. Bien accueilli par la critique, le Konzert sera redonné à plusieurs reprises.

Sur les soixante-cinq poèmes du Lyrisches Intermezzo de Heine, qui a inspiré les romantiques allemands, à commencer par Schumann dans Dichterliebe, mais aussi Mendelssohn et Liszt, le jeune Greif en retient cinq parmi les plus perfides et mortifères. Le poison que verse dans son coeur la venimeuse bien-aimée (H. 51) est évoqué avec un fatalisme implacable. Faussement désinvolte, le célèbre poème “Avec mes grandes douleurs, je fais de petites chansons” (H. 36) est enlevé en une petite minute qui déchire l’âme. Dans un funèbre ré mineur et un rythme dévoyé de marche, la séparation désenchantée des amants (H. 49) conduit au lied le plus étale et émouvant, servant de tempo lent, celui de la tombe des suicidés ou pousse “la fleur bleue des suppliciés” (H. 62). Mené dans un crescendo de durée, le cycle atteint l’apothéose tragique (H. 32) en une vaste fantaisie expres- sionniste aux armures fuyantes et dérapages vocaux en sprechgesang, le parlé-chanté schoenbergien, afin d’épouser le chemin de l’aimée qui rejoint avec exaltation le suicidé dans l’horreur et la douceur frissonnante de la “tombe obscure”. Plus rien, jamais, ne séparera les amants enlacés, pas même le Jugement dernier.

Ce “Concert viennois”, aux effluves d’Apocalypse joyeuse évoque le jeune Berg ou son aîné Schoenberg, parfois Mahler, voire des ambiances berlinoises à la Weill, plus que le romantisme allemand de Heine et de Schumann. Mais l’ironie romantique sous-tend ce cycle culturellement

“décalé”. Greif revenait alors d’un long séjour aux Etats-Unis où il avait fréquenté l’intelligentsia avant- gardiste des artistes new-yorkais pour laquelle il avait façonné de piquantes “soirées viennoises”.

Vienne ou Paris, Düsseldorf ou New York, Varsovie ou Berlin : le monde de l’esprit n’est d’aucun temps, ni d’aucun lieu.

Le Tombeau de Ravel

Commande du Festival de Montfort-L’Amaury, à l’occasion du centenaire de la naissance de

Maurice Ravel, le Tombeau est créé par Henri Barda et Olivier Greif en 1975. Bernard Gavoty reste

abasourdi : “La virtuosité du jeune Olivier est proprement transcendante. […] Dieu sait si Ravel était

vif à propos, mais cette ruée sauvage sur sa tombe a de quoi le faire s’y retourner !” Maintes fois jouée

alors, l’œuvre est toujours aussi prisée des pianistes et du public actuels.

(6)

qu’il revenait au monde de la création, Olivier Greif, atteint par un cancer, ne put achever à temps l’ambitieux Quintette, A tale of the World (Un récit du monde) qu’il devait créer au festival de Kuhmo en Finlande. Raviné et flamboyant, Codex Domini, dans le mi bémol mineur des pages abyssales de Schumann, mais enraciné dans le double humus populaire de la chanson et de la prière collective, n’aurait-il pas été alors pour l’artiste l’œuvre de conjuration du mal qui le rongeait ?

On croit comprendre alors la profonde sagesse des deux phrases du Zohar qui introduisent à ce Livre sonore codé. Livre que Greif a écarté des lumières du concert pour n’en révéler les sombres splendeurs qu’à une poignée d’intimes . “Il ne convient pas à l’homme, dit le Zohar, de repousser quoi que ce soit ou de dédaigner une œuvre quelconque de la création, car tout ce qui existe dans le monde repose sur un principe de vérité et est indispensable au monde.” “Tout objet en ce bas monde est l’image d’une force céleste qu’on met en mouvement en renversant l’objet d’ici-bas.” Chansons ou hymnes, profanes ou sacrées, toutes les musiques du monde proviennent, pour Olivier Greif, du divin et ramènent au divin.

Brigitte FRANÇOIS-SAPPEY

La Sonate pour violon et piano est éditée aux Éditions Durand. Le Tombeau de Ravel et le Wiener Konzert se trouvent aux Éditions Symétrie, Lyon. La Sonate Codex Domini est à paraître également aux Éditions Symétrie.

GENEVIÈVE LAURENCEAU, violon

Née à Strasbourg, Geneviève commence le violon à l'âge de 3 ans, et se produit dès l'âge de 9 ans avec l'orches- tre de chambre philharmonique de sa ville natale. Elle suit les cours de Wolfgang Marschner et de Zakhar Bron en Allemagne, puis se perfectionne auprès de Jean-Jacques Kantorow à Rotterdam.

Après plusieurs succès internationaux et un 1er prix au concours international de Novossibirsk (Russie), elle obtient le Grand Prix de l'Académie Ravel à Saint-Jean-de-Luz en septembre 2001. L'année suivante, elle rempor- te le 5ème concours “Le Violon de l'Adami”et réalise un CD à cette occasion, en compagnie du pianiste Jean-Frédéric Neuburger.

Passionnée par le répertoire contemporain, elle travaille régulièrement avec des compositeurs tels que Nicolas Bacri et Karol Beffa, qui lui dédie sa dernière oeuvre pour violon seul, Elégie.

Geneviève Laurenceau est invitée à se produire en soliste avec de nombreux orchestres français et internationaux, sous la direction de chefs tels que Michel Plasson, Jean-Jacques Kantorow, Frédéric Lodéon, Walter Weller, Arnold Katz, Philippe Bender... Elle vient de jouer le concerto de Barber avec l'orchestre symphonique de Galicie à La Corogne, sous la direction de M. Valdivieso.

Elle s'adonne avec un égal bonheur à la musique de chambre, dernièrement aux côtés de Vladimir Mendelssohn, Vahan Mardirossian, Joseph Silverstein, Michel Strauss, ou l'ensemble Musique Oblique... trouvant dans la pluralité des formations, solistique ou chambriste, un épanouissement communicatif.

Sollicitée par de nombreux festivals français et européens tels que Strasbourg, Colmar, Prades, Kuhmo (Finlande), MIDEM de Cannes , MDR (Dresde), NDR (Hambourg)..., Geneviève Laurenceau a joué dans des lieux prestigieux comme le Théâtre du Châtelet, la Salle Gaveau, la Halle aux Grains de Toulouse, l'Arsenal de Metz, le Métropole de Lausanne, le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, le Palais des Festivals à Cannes, le Stadttheater à Weimar, l'Opéra Théâtre d'Avignon.

En 2004, ses tournées la mènent jusqu'au Gabon et l'Inde, mais aussi à travers toute la France, accompagnée par le choeur Mikrokosmos dans des pièces de Nicolas Bacri et Alain Labarsouque.

Parmi ses projets pour la saison 2005/2006, le Kammerkonzert de Berg avec le Tapiola Sinfonietta à Helsinki (Bertrand Chamayou, piano, et Kees Bakels, direction), le concerto de Tchaikovsky avec l'orchestre de Montbéliard (direction Paul Staiku), le 1erconcerto de Szymanowski avec l'orchestre symphonique de Grenade (direction Ilan Volkov), ainsi que diverses participations à des festivals tels que le festival de Kuhmo (Finlande), le festival de Chartres, les Serres d'Auteuil, Prima la Musica!, etc.

Geneviève Laurenceau joue un Stradivarius de 1682.

O

livier Greif

a composé Codex Domini avec plusieurs codes. Cette sonate pour piano contient à l’évidence plusieurs strates de compréhension. Lorsque j'ai entamé la mise au propre de la partition, je me suis heurté à une autre difficulté : la simple lecture du manuscrit ! Hachuré, raturé, parfois illisible, ce n'est qu'au bout de plusieurs semaines de travail laborieux qu'il a commencé à livrer ses secrets. Seules quelques zones d'ombre demeuraient ; c'est avec le plus grand respect que j'ai tenté de compléter ces passages heureusement peu nombreux.

Je tiens à remercier les personnes qui m’ont donné l'occasion de rendre ainsi hommage à un grand créateur qui a toujours fraternellement guidé mes premiers pas de compositeur, parmi lesquelles Brigitte François-Sappey, Pierre Dyens et Thierry Ansieau.

Benoît Menut

(7)

qu’il revenait au monde de la création, Olivier Greif, atteint par un cancer, ne put achever à temps l’ambitieux Quintette, A tale of the World (Un récit du monde) qu’il devait créer au festival de Kuhmo en Finlande. Raviné et flamboyant, Codex Domini, dans le mi bémol mineur des pages abyssales de Schumann, mais enraciné dans le double humus populaire de la chanson et de la prière collective, n’aurait-il pas été alors pour l’artiste l’œuvre de conjuration du mal qui le rongeait ?

On croit comprendre alors la profonde sagesse des deux phrases du Zohar qui introduisent à ce Livre sonore codé. Livre que Greif a écarté des lumières du concert pour n’en révéler les sombres splendeurs qu’à une poignée d’intimes . “Il ne convient pas à l’homme, dit le Zohar, de repousser quoi que ce soit ou de dédaigner une œuvre quelconque de la création, car tout ce qui existe dans le monde repose sur un principe de vérité et est indispensable au monde.” “Tout objet en ce bas monde est l’image d’une force céleste qu’on met en mouvement en renversant l’objet d’ici-bas.” Chansons ou hymnes, profanes ou sacrées, toutes les musiques du monde proviennent, pour Olivier Greif, du divin et ramènent au divin.

Brigitte FRANÇOIS-SAPPEY

La Sonate pour violon et piano est éditée aux Éditions Durand. Le Tombeau de Ravel et le Wiener Konzert se trouvent aux Éditions Symétrie, Lyon. La Sonate Codex Domini est à paraître également aux Éditions Symétrie.

GENEVIÈVE LAURENCEAU, violon

Née à Strasbourg, Geneviève commence le violon à l'âge de 3 ans, et se produit dès l'âge de 9 ans avec l'orches- tre de chambre philharmonique de sa ville natale. Elle suit les cours de Wolfgang Marschner et de Zakhar Bron en Allemagne, puis se perfectionne auprès de Jean-Jacques Kantorow à Rotterdam.

Après plusieurs succès internationaux et un 1er prix au concours international de Novossibirsk (Russie), elle obtient le Grand Prix de l'Académie Ravel à Saint-Jean-de-Luz en septembre 2001. L'année suivante, elle rempor- te le 5ème concours “Le Violon de l'Adami”et réalise un CD à cette occasion, en compagnie du pianiste Jean-Frédéric Neuburger.

Passionnée par le répertoire contemporain, elle travaille régulièrement avec des compositeurs tels que Nicolas Bacri et Karol Beffa, qui lui dédie sa dernière oeuvre pour violon seul, Elégie.

Geneviève Laurenceau est invitée à se produire en soliste avec de nombreux orchestres français et internationaux, sous la direction de chefs tels que Michel Plasson, Jean-Jacques Kantorow, Frédéric Lodéon, Walter Weller, Arnold Katz, Philippe Bender... Elle vient de jouer le concerto de Barber avec l'orchestre symphonique de Galicie à La Corogne, sous la direction de M. Valdivieso.

Elle s'adonne avec un égal bonheur à la musique de chambre, dernièrement aux côtés de Vladimir Mendelssohn, Vahan Mardirossian, Joseph Silverstein, Michel Strauss, ou l'ensemble Musique Oblique... trouvant dans la pluralité des formations, solistique ou chambriste, un épanouissement communicatif.

Sollicitée par de nombreux festivals français et européens tels que Strasbourg, Colmar, Prades, Kuhmo (Finlande), MIDEM de Cannes , MDR (Dresde), NDR (Hambourg)..., Geneviève Laurenceau a joué dans des lieux prestigieux comme le Théâtre du Châtelet, la Salle Gaveau, la Halle aux Grains de Toulouse, l'Arsenal de Metz, le Métropole de Lausanne, le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, le Palais des Festivals à Cannes, le Stadttheater à Weimar, l'Opéra Théâtre d'Avignon.

En 2004, ses tournées la mènent jusqu'au Gabon et l'Inde, mais aussi à travers toute la France, accompagnée par le choeur Mikrokosmos dans des pièces de Nicolas Bacri et Alain Labarsouque.

Parmi ses projets pour la saison 2005/2006, le Kammerkonzert de Berg avec le Tapiola Sinfonietta à Helsinki (Bertrand Chamayou, piano, et Kees Bakels, direction), le concerto de Tchaikovsky avec l'orchestre de Montbéliard (direction Paul Staiku), le 1erconcerto de Szymanowski avec l'orchestre symphonique de Grenade (direction Ilan Volkov), ainsi que diverses participations à des festivals tels que le festival de Kuhmo (Finlande), le festival de Chartres, les Serres d'Auteuil, Prima la Musica!, etc.

Geneviève Laurenceau joue un Stradivarius de 1682.

O

livier Greif

a composé Codex Domini avec plusieurs codes. Cette sonate pour piano contient à l’évidence plusieurs strates de compréhension. Lorsque j'ai entamé la mise au propre de la partition, je me suis heurté à une autre difficulté : la simple lecture du manuscrit ! Hachuré, raturé, parfois illisible, ce n'est qu'au bout de plusieurs semaines de travail laborieux qu'il a commencé à livrer ses secrets. Seules quelques zones d'ombre demeuraient ; c'est avec le plus grand respect que j'ai tenté de compléter ces passages heureusement peu nombreux.

Je tiens à remercier les personnes qui m’ont donné l'occasion de rendre ainsi hommage à un grand créateur qui a toujours fraternellement guidé mes premiers pas de compositeur, parmi lesquelles Brigitte François-Sappey, Pierre Dyens et Thierry Ansieau.

Benoît Menut

(8)

La Belle Hélène (mise en scène Laurent Pelly, direction Marc Minkowski), de Louise de Charpentier (direction Michel Plasson) et d’Alceste de Gluck (mise en scène Robert Wilson, direction John Eliot Gardiner). Elle a également inter- prété le rôle de Circé du rare Scylla et Glaucus de Jean-Marie Leclair.

Au concert, elle se fait entendre dans le Requiem de Mozart, le Mirjams Siegesgesang de Schubert (direction Sebastian Lang Lessing), Egmont de Beethoven, la Messe en ut mineur de Mozart (direction Jacques Mercier), Le Combat de Tancrède et Clorinde, les Vêpres et le Lamento d’Ariane de Monteverdi, Pulcinella de Stravinsky, Il Martirio di santa Cecilia avec le Seminario musicale, le Gloria et le Dixit Dominus de Vivaldi aux Flâneries musica- les de Reims, des motets de Delalande sous la direction de William Christie (festival d’Ambronay), la Cantate de la chasse de Bach, et La Damoiselle élue de Debussy avec l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon sous la direction de Kent Nagano.

Ses enregistrements discographiques et vidéographiques comprennent Doktor Faust de Busoni (Kent Nagano – Erato), Alceste de Gluck, (John-Eliot Gardiner – DVD Arthaus), La Belle Hélène d’Offenbach (Marc Minkowski – CD Virgin Classics, DVD TDK), Falstaff de Salieri (Jean-Claude Malgoire – Dynamic), Le Docteur Miracle de Bizet (Didier Talpain – BNL), l’Orfeo de Monteverdi (Jean-Claude Malgoire – Dynamic), le Requiem de Mozart (Jean-Claude Malgoire – K 617).

Parmi ses futurs projets : le Requiem (Théâtre du Châtelet) et la Messe en ut mineur de Mozart (Orchestre national de Lorraine), les rôles de Junon de Sémélé de Marin Marais au festival de Beaune et au Théâtre des Champs-Élysées, Tatiana dans Eugène Onéguine et le rôle de Maddalena di Coigny dans Andrea Chénier de Giordano.

CHARLES BOUISSET, piano

Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en classe de piano et du Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon en classe d’accompagnement au piano, Charles Bouisset consacre une large part de son activité à l’accompagnement du lied et de la mélodie. Depuis 1990, Charles Bouisset se produit dans le cadre de nombreux festivals et saisons de concert en France et à l’étranger, particulièrement avec le baryton Pierre-Yves Pruvot avec lequel il a entrepris un véritable travail de musique de chambre. Leur collaboration a été récompensée par plusieurs prix dont le Premier Grand Prix Paul Derenne de la Mélodie Française et le Prix Francis Poulenc au Concours International de Chant de Paris en 1999. Leur disque consacré aux mélodies de Francis Poulenc pour le label Timpani a été unanimement salué par la critique française et étrangère.

LORÈNE DE RATULD, piano

Née en 1979, Lorène de Ratuld intègre le CNSM de Paris en 1996 et obtient en 2000 le Prix de Piano avec mention Très Bien à l’unanimité, première nommée, avant de suivre le Cycle de Perfectionnement auprès de Brigitte Engerer puis de Jean-François Heisser. Elle a obtenu parallèlement le Prix de Musique de Chambre dans la classe de Christian Ivaldi ainsi que le Prix d’Accompagnement Vocal dans la classe d’Anne Grappotte. Au cours de ses études, elle a bénéficié des conseils de Dominique Merlet, Pascal Devoyon, Idil Biret, Ferenc Rados, Vladimir Tropp, Vitaly Margulis.

Lauréate du Concours International Seiler en 2003, elle a remporté plusieurs prix au Concours International Piano Campus 2004 : Piano Campus d’Argent, Prix de la SACEM, Prix Universal Music, Prix Classica-Répertoire (qui a donné lieu à la distribution d’un CD “découvertes”dans le numéro d’octobre 2004). Ses prestations à l’Académie Internationale Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz lui ont également valu d’importantes récompenses : Prix Ravel 2005, Prix de la Ville de Ciboure et Prix du Musée Bonnat. En duo avec la violoniste Geneviève Laurenceau, elle a remporté le 1er Prix et le Prix Lucien Durosoir au concours de musique de chambre “Musiciens entre guerre et paix”

2005. Suite à ces prix, un enregistrement pour le label Alpha est à paraître.

Lorène de Ratuld se produit dans des salles et festivals importants : Salle Gaveau, Cité de la Musique, Orangerie de Sceaux, Rencontres Internationales Frédéric Chopin, Fêtes Romantiques de Nohant, Piano à Auxerre, Piano en Saintonge, Festival Georges Cziffra, Festival de Salzbourg, Festival de Piano de la Ruhr… Elle est régulièrement invitée à la radio et à la télévision, notamment pour l’émission “Dans la cour des grands”sur France Musique.

La chaîne LCI lui a récemment consacré un portrait.

HJÖRDIS THÉBAULT, soprano

C’est en parallèle à des études de droit que Hjördis Thébault se forme au chant auprès de Michel Cadiou. Après un DEA de droit social, elle part compléter sa formation musicale à San Francisco où elle est remarquée par Kent Nagano. Elle intègre ensuite l’Atelier lyrique puis la troupe de l’Opéra national de Lyon.

On a pu l’entendre dans le rôle-titre de Tosca de Puccini avec l’Orchestre philharmonique de Lublin (Pologne), dans Così fan tutte (Dorabella, Despina) à Tourcoing et au Grand-Théâtre de Bordeaux, la 2ème dame dans La Flûte enchantée à l’Opéra national de Montpellier (direction Marc Minkowski) et à l’Opéra national de Nancy (direction Sebastian Lang-Lessing). Sous la direction de Jean-Claude Malgoire, elle interprète Rosine des Barbier de Séville de Rossini et de Paisiello, Marcelline dans Les Noces de Figaro, Lucilla dans La Scala di seta de Rossini, Mrs Slender dans Falstaff de Salieri (mise en scène d’Alain Maratrat). Au théâtre du Châtelet, elle participe aux productions de

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La Belle Hélène (mise en scène Laurent Pelly, direction Marc Minkowski), de Louise de Charpentier (direction Michel Plasson) et d’Alceste de Gluck (mise en scène Robert Wilson, direction John Eliot Gardiner). Elle a également inter- prété le rôle de Circé du rare Scylla et Glaucus de Jean-Marie Leclair.

Au concert, elle se fait entendre dans le Requiem de Mozart, le Mirjams Siegesgesang de Schubert (direction Sebastian Lang Lessing), Egmont de Beethoven, la Messe en ut mineur de Mozart (direction Jacques Mercier), Le Combat de Tancrède et Clorinde, les Vêpres et le Lamento d’Ariane de Monteverdi, Pulcinella de Stravinsky, Il Martirio di santa Cecilia avec le Seminario musicale, le Gloria et le Dixit Dominus de Vivaldi aux Flâneries musica- les de Reims, des motets de Delalande sous la direction de William Christie (festival d’Ambronay), la Cantate de la chasse de Bach, et La Damoiselle élue de Debussy avec l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon sous la direction de Kent Nagano.

Ses enregistrements discographiques et vidéographiques comprennent Doktor Faust de Busoni (Kent Nagano – Erato), Alceste de Gluck, (John-Eliot Gardiner – DVD Arthaus), La Belle Hélène d’Offenbach (Marc Minkowski – CD Virgin Classics, DVD TDK), Falstaff de Salieri (Jean-Claude Malgoire – Dynamic), Le Docteur Miracle de Bizet (Didier Talpain – BNL), l’Orfeo de Monteverdi (Jean-Claude Malgoire – Dynamic), le Requiem de Mozart (Jean-Claude Malgoire – K 617).

Parmi ses futurs projets : le Requiem (Théâtre du Châtelet) et la Messe en ut mineur de Mozart (Orchestre national de Lorraine), les rôles de Junon de Sémélé de Marin Marais au festival de Beaune et au Théâtre des Champs-Élysées, Tatiana dans Eugène Onéguine et le rôle de Maddalena di Coigny dans Andrea Chénier de Giordano.

CHARLES BOUISSET, piano

Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en classe de piano et du Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon en classe d’accompagnement au piano, Charles Bouisset consacre une large part de son activité à l’accompagnement du lied et de la mélodie. Depuis 1990, Charles Bouisset se produit dans le cadre de nombreux festivals et saisons de concert en France et à l’étranger, particulièrement avec le baryton Pierre-Yves Pruvot avec lequel il a entrepris un véritable travail de musique de chambre. Leur collaboration a été récompensée par plusieurs prix dont le Premier Grand Prix Paul Derenne de la Mélodie Française et le Prix Francis Poulenc au Concours International de Chant de Paris en 1999. Leur disque consacré aux mélodies de Francis Poulenc pour le label Timpani a été unanimement salué par la critique française et étrangère.

LORÈNE DE RATULD, piano

Née en 1979, Lorène de Ratuld intègre le CNSM de Paris en 1996 et obtient en 2000 le Prix de Piano avec mention Très Bien à l’unanimité, première nommée, avant de suivre le Cycle de Perfectionnement auprès de Brigitte Engerer puis de Jean-François Heisser. Elle a obtenu parallèlement le Prix de Musique de Chambre dans la classe de Christian Ivaldi ainsi que le Prix d’Accompagnement Vocal dans la classe d’Anne Grappotte. Au cours de ses études, elle a bénéficié des conseils de Dominique Merlet, Pascal Devoyon, Idil Biret, Ferenc Rados, Vladimir Tropp, Vitaly Margulis.

Lauréate du Concours International Seiler en 2003, elle a remporté plusieurs prix au Concours International Piano Campus 2004 : Piano Campus d’Argent, Prix de la SACEM, Prix Universal Music, Prix Classica-Répertoire (qui a donné lieu à la distribution d’un CD “découvertes”dans le numéro d’octobre 2004). Ses prestations à l’Académie Internationale Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz lui ont également valu d’importantes récompenses : Prix Ravel 2005, Prix de la Ville de Ciboure et Prix du Musée Bonnat. En duo avec la violoniste Geneviève Laurenceau, elle a remporté le 1er Prix et le Prix Lucien Durosoir au concours de musique de chambre “Musiciens entre guerre et paix”

2005. Suite à ces prix, un enregistrement pour le label Alpha est à paraître.

Lorène de Ratuld se produit dans des salles et festivals importants : Salle Gaveau, Cité de la Musique, Orangerie de Sceaux, Rencontres Internationales Frédéric Chopin, Fêtes Romantiques de Nohant, Piano à Auxerre, Piano en Saintonge, Festival Georges Cziffra, Festival de Salzbourg, Festival de Piano de la Ruhr… Elle est régulièrement invitée à la radio et à la télévision, notamment pour l’émission “Dans la cour des grands”sur France Musique.

La chaîne LCI lui a récemment consacré un portrait.

HJÖRDIS THÉBAULT, soprano

C’est en parallèle à des études de droit que Hjördis Thébault se forme au chant auprès de Michel Cadiou. Après un DEA de droit social, elle part compléter sa formation musicale à San Francisco où elle est remarquée par Kent Nagano. Elle intègre ensuite l’Atelier lyrique puis la troupe de l’Opéra national de Lyon.

On a pu l’entendre dans le rôle-titre de Tosca de Puccini avec l’Orchestre philharmonique de Lublin (Pologne), dans Così fan tutte (Dorabella, Despina) à Tourcoing et au Grand-Théâtre de Bordeaux, la 2ème dame dans La Flûte enchantée à l’Opéra national de Montpellier (direction Marc Minkowski) et à l’Opéra national de Nancy (direction Sebastian Lang-Lessing). Sous la direction de Jean-Claude Malgoire, elle interprète Rosine des Barbier de Séville de Rossini et de Paisiello, Marcelline dans Les Noces de Figaro, Lucilla dans La Scala di seta de Rossini, Mrs Slender dans Falstaff de Salieri (mise en scène d’Alain Maratrat). Au théâtre du Châtelet, elle participe aux productions de

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Sonata No. 2 for Violin and Piano (1967) Lorène de Ratuld,piano, Geneviève Laurenceau, violin Introduction

Scherzo Andante Final

Codex Domini (1994, world premiere) Jong Hwa Park,piano

Wiener Konzert (1973),

based on Heinrich Heine’s Lyrisches Intermezzo Hjördis Thébault, soprano, Charles Bouisset, piano

Vergiftet sind meine Lieder (H. 51) / My songs are full of poison Aus meinen großen Schmerzen (H. 36) / Out of my soul’s great sadness Wenn zwei voneinander scheiden (H. 49) / When two lovers must part Am Kreuzweg wird begraben (H. 62) / At the crossroads are they buried

Mein süßes Lieb’, wenn du im Grab (H. 32) / My sweet love, when you will be resting Le Tombeau de Ravel (1975)

Henri Barda and Jong Hwa Park, piano four hands

Olivier Greif

JONG WHA PARK, piano

Jong Hwa Park est né en Corée . Il fait ses études au Japon, à la Preparatory School du Tokyo Music College, en Corée, à la Sun-Hwa Music School et aux Etats-Unis au New England Conservatory. Jong Hwa Park a remporté le Concours International F. Busoni, le 2èmeprix et le prix du public au Concours international de Piano de Santander en Espagne, le prix Rubinstein International de Tel Aviv et le Prix de la Critique et du plus jeune participant au “Queen Elisabeth International Music Competition”. Il s’est produit comme soliste et concertiste en Corée, aux USA et en Europe. Il a joué avec l’orchestre Boston Symphony, l’orchestre New Hampshire Symphony, l’orchestre KBS of Korea, l’orchestre Flemish National et l’orchestre Northern Holland Symphony. Après le grand succès de son début avec l’Orquesta Sinfonica de Galicia de Madrid en novembre 1998, récemment il a fait une tournée en Espagne avec différents orchestres ainsi que comme soliste de récital.

HENRI BARDA, piano

Élève du pianiste polonais Ignaz Tiegerman, Henri Barda travaille à Paris avec Lazare Lévy, puis entre au Conservatoire, où il obtient les Premiers Prix de Piano et de Musique de Chambre, avec l'amitié et les conseils de Joseph Benvenuti, Madeleine Giraudeau et Jean Hubeau. Boursier de la Juilliard School de New York, il travaille ensuite avec B. Webster, C. Buhler et P. Makanovitsky, parfait sa formation en suivant les classes d'écriture et de pédagogie. Le diplôme qu'il reçoit est assorti d'une distinction exceptionnelle.

Henri Barda a joué tant en Europe qu'aux États-Unis, et effectué plusieurs tournées au Japon, où il s'est produit avec l'Orchestre de la NHK. Invité de nombreux festivals, en France comme à l'étranger, il a effectué plusieurs enregistrements, gravant notamment avec J.-J. Kantorow un recueil d'œuvres pour violon et piano de Liszt (Prix International Franz Liszt de Budapest, 1978), ainsi que les trois Sonates de Chopin (Prix international Frédéric Chopin de Varsovie, 1990).

Henri Barda a également travaillé avec le chorégraphe américain Jerome Robbins, pour les ballets créés sur des œuvres de Chopin, avec les Étoiles de l'Opéra de Paris. Expérience décisive, puisque Henri Barda poursuit depuis plus de dix ans cette étroite collaboration avec la danse, tant sur la scène du Palais Garnier qu'en tournées internationales. Henri Barda est professeur de Piano au CNSMDP.

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Sonata No. 2 for Violin and Piano (1967) Lorène de Ratuld,piano, Geneviève Laurenceau, violin Introduction

Scherzo Andante Final

Codex Domini (1994, world premiere) Jong Hwa Park,piano

Wiener Konzert (1973),

based on Heinrich Heine’s Lyrisches Intermezzo Hjördis Thébault, soprano, Charles Bouisset, piano

Vergiftet sind meine Lieder (H. 51) / My songs are full of poison Aus meinen großen Schmerzen (H. 36) / Out of my soul’s great sadness Wenn zwei voneinander scheiden (H. 49) / When two lovers must part Am Kreuzweg wird begraben (H. 62) / At the crossroads are they buried

Mein süßes Lieb’, wenn du im Grab (H. 32) / My sweet love, when you will be resting Le Tombeau de Ravel (1975)

Henri Barda and Jong Hwa Park, piano four hands

Olivier Greif

JONG WHA PARK, piano

Jong Hwa Park est né en Corée . Il fait ses études au Japon, à la Preparatory School du Tokyo Music College, en Corée, à la Sun-Hwa Music School et aux Etats-Unis au New England Conservatory. Jong Hwa Park a remporté le Concours International F. Busoni, le 2èmeprix et le prix du public au Concours international de Piano de Santander en Espagne, le prix Rubinstein International de Tel Aviv et le Prix de la Critique et du plus jeune participant au “Queen Elisabeth International Music Competition”. Il s’est produit comme soliste et concertiste en Corée, aux USA et en Europe. Il a joué avec l’orchestre Boston Symphony, l’orchestre New Hampshire Symphony, l’orchestre KBS of Korea, l’orchestre Flemish National et l’orchestre Northern Holland Symphony. Après le grand succès de son début avec l’Orquesta Sinfonica de Galicia de Madrid en novembre 1998, récemment il a fait une tournée en Espagne avec différents orchestres ainsi que comme soliste de récital.

HENRI BARDA, piano

Élève du pianiste polonais Ignaz Tiegerman, Henri Barda travaille à Paris avec Lazare Lévy, puis entre au Conservatoire, où il obtient les Premiers Prix de Piano et de Musique de Chambre, avec l'amitié et les conseils de Joseph Benvenuti, Madeleine Giraudeau et Jean Hubeau. Boursier de la Juilliard School de New York, il travaille ensuite avec B. Webster, C. Buhler et P. Makanovitsky, parfait sa formation en suivant les classes d'écriture et de pédagogie. Le diplôme qu'il reçoit est assorti d'une distinction exceptionnelle.

Henri Barda a joué tant en Europe qu'aux États-Unis, et effectué plusieurs tournées au Japon, où il s'est produit avec l'Orchestre de la NHK. Invité de nombreux festivals, en France comme à l'étranger, il a effectué plusieurs enregistrements, gravant notamment avec J.-J. Kantorow un recueil d'œuvres pour violon et piano de Liszt (Prix International Franz Liszt de Budapest, 1978), ainsi que les trois Sonates de Chopin (Prix international Frédéric Chopin de Varsovie, 1990).

Henri Barda a également travaillé avec le chorégraphe américain Jerome Robbins, pour les ballets créés sur des œuvres de Chopin, avec les Étoiles de l'Opéra de Paris. Expérience décisive, puisque Henri Barda poursuit depuis plus de dix ans cette étroite collaboration avec la danse, tant sur la scène du Palais Garnier qu'en tournées internationales. Henri Barda est professeur de Piano au CNSMDP.

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‘I t is difficult to present oneself and one’s music in a few sentences. What an artist spends a lifetime giving birth to and structuring, always in patience, sometimes in suffering, often in joy, must be reduced to a few bits… But the creator doubtless gets something out of this experience. For here, abridging also signifies crystallising.’

Thus did Olivier Greif express himself in 1993, upon his return to public musical life after a twelve-year silence. The present recording does not presume to summarise Greif’s abundant, chequered trajectory but, avoiding the ‘bits’, it offers four major landmarks in his unusual career, from the Violin Sonata, written for his composition prize at the Paris Conservatoire (1967), up to the enigmatic Codex Domini (1994), one of the key works from his second creative life, by way of two seminal works from the magnificent harvest of his mid-twenties.

Sonata for Violin and Piano n°2

A First Prize in composition is essentially a ‘master’s work’, of which the one by the very young Olivier Greif is an accomplished example. In four concise movements of contrasting nature, his Sonata meets all the expectations of a competition at the highest level (use of modal scales, polyrhythmic liveliness, long melodic inspiration) whilst projecting talent that is already personal (scents of Mitteleuropa) and champing at the bit to turn into free genius.

Alongside brilliant studies in piano, sight-reading and chamber music in the classes of Lucette Descaves, Geneviève Joy and Jean Hubeau, the young Olivier then pursued an exceptional career at the Conservatoire. With the complicity of Raymond Gallois-Montbrun, the establishment’s director, he in fact ‘skipped’ the classes in harmony, counterpoint and fugue, arriving directly in Tony Aubin’s composition class. Receiving a special dispensation, at the age of 15 he passed the difficult entrance competition whose tests correspond to the prizes he had not gleaned. He thereby obtained his prize in composition two years later, at a tender age.

In keeping with the Conservatoire’s custom, the Sonata was published by Editions Alphonse Leduc, which considered it ‘truly the showpiece of the [Conservatoire’s] latest competition’ (letter from the publisher to Tony Aubin, June 1967), then revealed to the public at Salle Gaveau during the concert of prize-winners. Devy Erlih, the dedicatee, with the composer at piano would have several occasions to play the Sonata again, always to great success; at the Triptyque, in June 1969, it was even confronted by Debussy’s Violin Sonata. The critics, including Olivier Alain and Claude Samuel, enthused over Olivier Greif’s talent—so young, yet so promising.

Wiener Konzert

Composed between May and November 1973, the ‘cycle of 5 Lieder on poems by Heinrich Heine’, was first performed by the soprano Nell Froger with the composer at the piano, on 24 April 1974, in the framework of a Société Nationale de Musique concert. Well received by the critics, the Konzert would be performed again on several occasions.

Of the 75 poems constituting Heine’s Lyrisches Intermezzo, the poet who inspired the German Romantics, beginning with Schumann (Dichterliebe) and including Mendelssohn and Liszt, the young Greif selected five of the deadliest and most perfidious. The poison that the venomous beloved pours in his heart (H. 51) is evoked with implacable fatalism. Falsely casual, the well-known ‘Out of my soul’s great sadness, I make small songs’ (H. 36), pulled off in less than a minute, is heartrending. In a funereal D minor on a depraved march rhythm, the lovers’ disenchanted separation (H. 49) leads to the steadiest, most moving lied, in a slow tempo, about the grave of the suicides where ‘the blue flower of the torture victims grows’ (H. 62). Carried out in a crescendo of duration, the cycle reaches the tragic apotheosis (H. 32) in a vast Expressionistic fantasy of elusive key signatures and vocal slips in Schoenbergian sprechgesang. We follow in the path of the loved-one who, with exaltation, joins the suicide in the horror and shuddering sweetness of the ‘dark grave’. Never again will anything separate the entwined lovers, not even the Last Judgement.

This ‘Viennese Concert’, with its effluvia of joyful Apocalypse, evokes the young Berg or his elder, Schoenberg, and sometimes Mahler or even Weill’s Berlin ambiance, more than the German Romanticism of Heine and Schumann. But Romantic irony subtends this cycle that is culturally ‘out of touch’. At the time, Greif was returning from a long stay in the United States where he had frequented the avant-garde intelligentsia of New York artists for whom he put together piquant ‘Viennese evenings’.

Vienna or Paris, Düsseldorf or New York, Warsaw or Berlin: the world of the mind is unrestricted to time and place.

Le Tombeau de Ravel

A commission from the Montfort-l’Amaury Festival, on the occasion of the Maurice Ravel centennial, the Tombeau was premiered by Henri Barda and Olivier Greif in 1975. Musicologist Bernard Gavoty was dumbfounded: ‘Young Olivier’s virtuosity is literally transcendent. […] God knows Ravel was brusque when the occasion called for it, but this wild stampede on his grave was enough to set him spinning in it!’ Played numerous times, the work is still as prized by today’s pianists and audiences.

Already renewed by Ravel in his Tombeau de Couperin, the tombeau is a French genre par

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‘I t is difficult to present oneself and one’s music in a few sentences. What an artist spends a lifetime giving birth to and structuring, always in patience, sometimes in suffering, often in joy, must be reduced to a few bits… But the creator doubtless gets something out of this experience. For here, abridging also signifies crystallising.’

Thus did Olivier Greif express himself in 1993, upon his return to public musical life after a twelve-year silence. The present recording does not presume to summarise Greif’s abundant, chequered trajectory but, avoiding the ‘bits’, it offers four major landmarks in his unusual career, from the Violin Sonata, written for his composition prize at the Paris Conservatoire (1967), up to the enigmatic Codex Domini (1994), one of the key works from his second creative life, by way of two seminal works from the magnificent harvest of his mid-twenties.

Sonata for Violin and Piano n°2

A First Prize in composition is essentially a ‘master’s work’, of which the one by the very young Olivier Greif is an accomplished example. In four concise movements of contrasting nature, his Sonata meets all the expectations of a competition at the highest level (use of modal scales, polyrhythmic liveliness, long melodic inspiration) whilst projecting talent that is already personal (scents of Mitteleuropa) and champing at the bit to turn into free genius.

Alongside brilliant studies in piano, sight-reading and chamber music in the classes of Lucette Descaves, Geneviève Joy and Jean Hubeau, the young Olivier then pursued an exceptional career at the Conservatoire. With the complicity of Raymond Gallois-Montbrun, the establishment’s director, he in fact ‘skipped’ the classes in harmony, counterpoint and fugue, arriving directly in Tony Aubin’s composition class. Receiving a special dispensation, at the age of 15 he passed the difficult entrance competition whose tests correspond to the prizes he had not gleaned. He thereby obtained his prize in composition two years later, at a tender age.

In keeping with the Conservatoire’s custom, the Sonata was published by Editions Alphonse Leduc, which considered it ‘truly the showpiece of the [Conservatoire’s] latest competition’ (letter from the publisher to Tony Aubin, June 1967), then revealed to the public at Salle Gaveau during the concert of prize-winners. Devy Erlih, the dedicatee, with the composer at piano would have several occasions to play the Sonata again, always to great success; at the Triptyque, in June 1969, it was even confronted by Debussy’s Violin Sonata. The critics, including Olivier Alain and Claude Samuel, enthused over Olivier Greif’s talent—so young, yet so promising.

Wiener Konzert

Composed between May and November 1973, the ‘cycle of 5 Lieder on poems by Heinrich Heine’, was first performed by the soprano Nell Froger with the composer at the piano, on 24 April 1974, in the framework of a Société Nationale de Musique concert. Well received by the critics, the Konzert would be performed again on several occasions.

Of the 75 poems constituting Heine’s Lyrisches Intermezzo, the poet who inspired the German Romantics, beginning with Schumann (Dichterliebe) and including Mendelssohn and Liszt, the young Greif selected five of the deadliest and most perfidious. The poison that the venomous beloved pours in his heart (H. 51) is evoked with implacable fatalism. Falsely casual, the well-known ‘Out of my soul’s great sadness, I make small songs’ (H. 36), pulled off in less than a minute, is heartrending. In a funereal D minor on a depraved march rhythm, the lovers’ disenchanted separation (H. 49) leads to the steadiest, most moving lied, in a slow tempo, about the grave of the suicides where ‘the blue flower of the torture victims grows’ (H. 62). Carried out in a crescendo of duration, the cycle reaches the tragic apotheosis (H. 32) in a vast Expressionistic fantasy of elusive key signatures and vocal slips in Schoenbergian sprechgesang. We follow in the path of the loved-one who, with exaltation, joins the suicide in the horror and shuddering sweetness of the ‘dark grave’. Never again will anything separate the entwined lovers, not even the Last Judgement.

This ‘Viennese Concert’, with its effluvia of joyful Apocalypse, evokes the young Berg or his elder, Schoenberg, and sometimes Mahler or even Weill’s Berlin ambiance, more than the German Romanticism of Heine and Schumann. But Romantic irony subtends this cycle that is culturally ‘out of touch’. At the time, Greif was returning from a long stay in the United States where he had frequented the avant-garde intelligentsia of New York artists for whom he put together piquant ‘Viennese evenings’.

Vienna or Paris, Düsseldorf or New York, Warsaw or Berlin: the world of the mind is unrestricted to time and place.

Le Tombeau de Ravel

A commission from the Montfort-l’Amaury Festival, on the occasion of the Maurice Ravel centennial, the Tombeau was premiered by Henri Barda and Olivier Greif in 1975. Musicologist Bernard Gavoty was dumbfounded: ‘Young Olivier’s virtuosity is literally transcendent. […] God knows Ravel was brusque when the occasion called for it, but this wild stampede on his grave was enough to set him spinning in it!’ Played numerous times, the work is still as prized by today’s pianists and audiences.

Already renewed by Ravel in his Tombeau de Couperin, the tombeau is a French genre par

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excellence. It suited Olivier Greif particularly well, however little attracted by French culture, but a composer of allusion and double meaning who had always been fascinated by the mystery of death. If we are to believe the composer, Ravel is not overly present in this Tombeau: ‘At very most might one notice the use of modes particular to jazz which, as we know, had an appeal for Ravel. […] The work is an alternation between two contrasting elements: one, a large passacaglia with a slow progression;

the other a violent, rhythmic fugue’. An homage is not a pastiche, it is true, and Ravel himself did not believe he had to imitate his elder when he composed his Duo-Sonata ‘in memory of Claude Debussy ‘.

Yet… the funereal tone of lamentation, centred on D and interwoven with other modes, already casts a pall over numerous pieces by Ravel. Equally Ravelian are the pianistic challenge and the way of assembling an immense dynamic and rhythmic crescendo up to its frenetic breaking point. As for the four-note ostinato (D-A-C-B), which seems to evoke Bach, it is even more a tribute to the Passacaille in Ravel’s Trio. The generative motif emerges painfully over this initially implacable ostinato, degree by degree, before unveiling its true melodic contour, a haunting descending curve. This bent tropism haunts several other Greif works and should be understood as a signature in sound. Midway, the hallucinating jazzy, chromatic fugato suddenly appears before being abruptly ‘cut short’. A meditative passage allows for the outburst of the apotheosis.

Codex Domini

Finished on 25 November 1994, this 22nd piano sonata is cast as a large fantasy in three very unequal movements. The first, entitled ‘Warsaw / Prague’, which might have remained ‘a small piece, both appealing and mysterious’, based on a ‘French Realist song from the Fifties

1

’, is linked to the mysterious ‘Munich’, a brief passage leading to the vast finale… with no indication of place. This complex, fascinating finale is derived from an Anglican hymn ‘attributed to Richard Farrant (c.1530- 1580)

2

’, treated in varied chorale style alternating with a stamping toccata of which Greif had the secret. Once this frenetic ardour calms a bit, faint reminiscences of the initial song come back to conclude. No one can specify with certainty where this geographical journey, launched ‘in the Paris/Bordeaux TGV , 25 Oct. 94,’ leads, but no one will doubt that it is an initiatory voyage, leading from the human, too human, to lofty spheres, ethereal and literally inexpressible.

The clues provided by the first page of the manuscript unveil a chapter of secrets in this ‘highly autobiographical’ work. First of all, two mottos in letters and notes: CODEX DOMINI and CANCER. At the time he was coming back to the world of creation, Olivier Greif, stricken with cancer, was unable

to complete on time the ambitious Quintet, A Tale of the World, which was to have been premiered at the Kuhmo (Finland) Festival. Furrowed and flamboyant, might this Codex Domini, in the E flat minor of Schumann’s unfathomable pieces but rooted in the double popular humus of song and collective prayer, not have been, for the artist at that time, a work of conjuration of the illness that was eating away at him?

We then think we understand the profound wisdom of two phrases from the Zohar (or ‘Book of Splendour’) that introduce this coded book in sound—a book that Greif kept away from the lights of concert, revealing its dark splendours to only a handful of intimate friends . ‘It is not suitable for man,’

says the Zohar, ‘to reject anything or disdain any work of creation, for everything that exists in the world is based on a principle of truth and is indispensable to the world.’ ‘Every object in this world is the image of a heavenly force, which is set in motion by overturning the object here below.’ Whether songs or hymns, secular or sacred, for Olivier Greif all the kinds of the world’s music come from the divine and lead back to the divine.

Brigitte FRANÇOIS-SAPPEY Translated by John Tyler Tuttle

The Sonata for Violin and Piano is published by Editions Durand. Le Tombeau de Ravel and Wiener Konzert are published by Editions Symétrie, Lyon, which will also be bringing out the ‘Codex Domini’ Sonata.

Olivier Greif composed Codex Domini with several codes, and this piano sonata quite obviously contains several layers of comprehension. When I began the process of making a fair copy of the score, I ran into another difficulty: simply reading the manuscript! Between the hatching and scratching and sometimes outright illegibility, it was only after several weeks of laborious work that it began to yield up its secrets. Just a few shady areas remained, and it was with the greatest possible respect that I endeavoured to complete those passages—which, thankfully, were not overly numerous.

I would like to thank Brigitte François-Sappey, Pierre Dyens and Thierry Ansieau, who gave me the opportunity to thus pay homage to a great creator, someone who guided my first steps as a composer in brotherly fashion.

Benoît Menut

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excellence. It suited Olivier Greif particularly well, however little attracted by French culture, but a composer of allusion and double meaning who had always been fascinated by the mystery of death. If we are to believe the composer, Ravel is not overly present in this Tombeau: ‘At very most might one notice the use of modes particular to jazz which, as we know, had an appeal for Ravel. […] The work is an alternation between two contrasting elements: one, a large passacaglia with a slow progression;

the other a violent, rhythmic fugue’. An homage is not a pastiche, it is true, and Ravel himself did not believe he had to imitate his elder when he composed his Duo-Sonata ‘in memory of Claude Debussy ‘.

Yet… the funereal tone of lamentation, centred on D and interwoven with other modes, already casts a pall over numerous pieces by Ravel. Equally Ravelian are the pianistic challenge and the way of assembling an immense dynamic and rhythmic crescendo up to its frenetic breaking point. As for the four-note ostinato (D-A-C-B), which seems to evoke Bach, it is even more a tribute to the Passacaille in Ravel’s Trio. The generative motif emerges painfully over this initially implacable ostinato, degree by degree, before unveiling its true melodic contour, a haunting descending curve. This bent tropism haunts several other Greif works and should be understood as a signature in sound. Midway, the hallucinating jazzy, chromatic fugato suddenly appears before being abruptly ‘cut short’. A meditative passage allows for the outburst of the apotheosis.

Codex Domini

Finished on 25 November 1994, this 22nd piano sonata is cast as a large fantasy in three very unequal movements. The first, entitled ‘Warsaw / Prague’, which might have remained ‘a small piece, both appealing and mysterious’, based on a ‘French Realist song from the Fifties

1

’, is linked to the mysterious ‘Munich’, a brief passage leading to the vast finale… with no indication of place. This complex, fascinating finale is derived from an Anglican hymn ‘attributed to Richard Farrant (c.1530- 1580)

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’, treated in varied chorale style alternating with a stamping toccata of which Greif had the secret. Once this frenetic ardour calms a bit, faint reminiscences of the initial song come back to conclude. No one can specify with certainty where this geographical journey, launched ‘in the Paris/Bordeaux TGV , 25 Oct. 94,’ leads, but no one will doubt that it is an initiatory voyage, leading from the human, too human, to lofty spheres, ethereal and literally inexpressible.

The clues provided by the first page of the manuscript unveil a chapter of secrets in this ‘highly autobiographical’ work. First of all, two mottos in letters and notes: CODEX DOMINI and CANCER. At the time he was coming back to the world of creation, Olivier Greif, stricken with cancer, was unable

to complete on time the ambitious Quintet, A Tale of the World, which was to have been premiered at the Kuhmo (Finland) Festival. Furrowed and flamboyant, might this Codex Domini, in the E flat minor of Schumann’s unfathomable pieces but rooted in the double popular humus of song and collective prayer, not have been, for the artist at that time, a work of conjuration of the illness that was eating away at him?

We then think we understand the profound wisdom of two phrases from the Zohar (or ‘Book of Splendour’) that introduce this coded book in sound—a book that Greif kept away from the lights of concert, revealing its dark splendours to only a handful of intimate friends . ‘It is not suitable for man,’

says the Zohar, ‘to reject anything or disdain any work of creation, for everything that exists in the world is based on a principle of truth and is indispensable to the world.’ ‘Every object in this world is the image of a heavenly force, which is set in motion by overturning the object here below.’ Whether songs or hymns, secular or sacred, for Olivier Greif all the kinds of the world’s music come from the divine and lead back to the divine.

Brigitte FRANÇOIS-SAPPEY Translated by John Tyler Tuttle

The Sonata for Violin and Piano is published by Editions Durand. Le Tombeau de Ravel and Wiener Konzert are published by Editions Symétrie, Lyon, which will also be bringing out the ‘Codex Domini’ Sonata.

Olivier Greif composed Codex Domini with several codes, and this piano sonata quite obviously contains several layers of comprehension. When I began the process of making a fair copy of the score, I ran into another difficulty: simply reading the manuscript! Between the hatching and scratching and sometimes outright illegibility, it was only after several weeks of laborious work that it began to yield up its secrets. Just a few shady areas remained, and it was with the greatest possible respect that I endeavoured to complete those passages—which, thankfully, were not overly numerous.

I would like to thank Brigitte François-Sappey, Pierre Dyens and Thierry Ansieau, who gave me the opportunity to thus pay homage to a great creator, someone who guided my first steps as a composer in brotherly fashion.

Benoît Menut

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