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Appel à communications

Journées d’études : territoires et paysages lacustres, des lacs de plaine aux lacs de montagne Les 14 et 15 novembre 2019

Le Bourget du Lac, Université Savoie Mont Blanc, EDYTEM

L’objectif de ces journées d’études est de réunir les chercheurs et les chercheuses abordant les lacs sous l’angle des problématiques sociales. Dans une logique d’état de la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) sur les lacs, il s’agira de croiser à la fois des regards disciplinaires et des études de cas, afin d’analyser les rapports entretenus par les sociétés avec les lacs, qu’ils soient de plaine, de piémont ou de montagne. De manière transversale, l’objectif est de parvenir à une analyse à la fois fine et globale des enjeux structurant les territoires et les paysages lacustres.

Le projet d’organiser ces journées d’étude est issu d’un constat que nous avons dressé au laboratoire EDYTEM, quand nous avons commencé à nous intéresser d’un point de vue SHS à différents lacs de piémont et de montagne. Alors que les lacs sont fortement abordés par les sciences de l’environnement, notamment en tant qu’écosystème et que réservoir d’archives (Touchart, 2002 ; Magni et Chinaglia, 2007 ; Arnaud et al., 2014), peu de recherches sont, à l’inverse, conduites sur les espaces lacustres en SHS. Pourtant, les écologues soulignent qu’il serait nécessaire de développer une approche humaine et sociale de ces espaces (Redman et al., 2004 ; Carpenter et al., 2007).

De fait, les recherches portant sur les lacs en SHS restent, sinon peu nombreuses, du moins très sectorielles, avec des entrées thématiques éclatées rarement mises en regard entre elles. Outre des travaux monographiques anciens (Miège, 1933, 1934 ; Floret et Hubert, 1977), les espaces lacustres ont principalement été appréhendés sous l’angle de leur mise en tourisme, de la construction des représentations sociales et du paysage, ou encore, notamment dans la littérature économique anglophone, à travers leur rôle (vue, proximité, accès) dans la formation des prix immobiliers (entre autres : Orr et Pickens, 2003 ; Nicholls et Crompton, 2018). Mais à de rares exceptions près (Barraqué et al., 1994 ; Klessig, 2001), les approches globales de l’objet « lac » restent rares en SHS.

Paradoxalement, et pour le contexte périalpin que nous étudions, les lacs sont aujourd’hui de plus en plus investis par les acteurs de la société civile. Nouveau fer de lance des stratégies de diversification touristique en Savoie, les lacs tendent à (re)devenir des ressources touristiques dans des départements marqués par un demi-siècle de développement des sommets enneigés et des sports d’hiver. Pour autant, ces lacs s’inscrivent dans des bassins de vie dynamiques où les enjeux touristiques et récréatifs entrent en compétition avec des dynamiques démographiques, urbaines et foncières induisant de fortes pressions, sans oublier le volet environnemental, avec des conflits dans la gestion de la ressource lacustre (Laslaz et al., 2015 ; Montuelle et Clémens, 2015).

L’objectif de ces journées d’étude est donc d’amener les géographes, les juristes, les politistes, les anthropologues, les sociologues, les historien·ne·s, etc. travaillant sur les lacs à se rencontrer et à

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échanger, qu’il s’agisse de lacs de plaine, de piémont ou de montagne, afin de dégager des questionnements transversaux pertinents autour de l’objet de recherche « lac ».

Sur deux jours, incluant une sortie terrain d’une demi-journée (lac du Bourget), le format de ces journées est pensé de manière à favoriser au maximum les échanges entre les participant·es, les présentations orales étant avant tout envisagées comme des supports aux échanges scientifiques.

Aussi, les journées n’accueilleront qu’une vingtaine de communications et s’organiseront autour d’une seule et même session en plénière, avec des temps de communication de 20 minutes par présentation. Organisées par l’Université Savoie Mont Blanc (laboratoire EDYTEM), ces journées d’échange auront lieu sur le campus scientifique du Bourget-du-Lac.

Sans être exhaustifs ni limitatifs, quatre axes ont été retenus de manière à structurer les échanges.

Les propositions de communication portant sur d’autres axes seront également examinées.

Axe 1. Lacs, paysages lacustres, bassins lacustres

Principalement abordés par les sciences de l’environnement et l’écologie, l’espace lacustre est essentiellement appréhendé à l’échelle micro (celle du lac stricto sensu en tant que masse d’eau) et méso (échelle du bassin versant) avec un focus sur la ressource en eau (qualité et quantité). De telles conceptions du lac et plus largement du système lacustre, minorent les dynamiques liées aux activités humaines et les fonctions sociales, culturelles et économiques qui informent l’espace lacustre pour produire des paysages et des territoires lacustres.

Cet axe cherche à proposer une définition du « bassin lacustre » (entendu au sens large, au-delà de la notion hydrologique de bassin versant), qui dépasse les seuls aspects biophysiques, pour intégrer le point de vue des sciences humaines et sociales. Rarement discutés en SHS, les bassins lacustres sont des objets équivoques. La définition du fait spatial « lacustre » ne va pas de soi et se trouve soumise à des enjeux sociaux, historiques, culturels, politiques et juridiques. La régulation du niveau d’eau des lacs dits naturels, la planification des lacs de barrage, l’aménagement de lacs artificiels sur des friches industrielles ou extractives, la gestion des lacs intermittents sont des processus qui remettent en question ce que l’on considère comme un lac, son emprise spatiale, son environnement et son bassin.

Dans une approche épistémologique, il est ici question d’avancer sur les questionnements suivants.

Comment, dans différents contextes, sont définis et perçus le lac, ses rivages, sa surface ? Sur quels périmètres et zonages s’appuie la construction de l’objet lac ? Qu’entend-on par bassin lacustre et quels sont les critères mobilisés dans la définition d’un paysage, d’un espace ou d’un territoire lacustre

? Sur le plan des dynamiques socio-spatiales, dans quelle mesure le lac peut-il être un élément spatialement structurant, et comment définir son territoire d’influence, à l’amont et à l’aval ?

Axe 2. Ressources, usages et protection des lacs

Les usages associés aux lacs ont évolué au gré des besoins et des techniques dont ont disposé les sociétés. Nombre de ces usages étaient, et sont souvent restés, communs avec ceux des mers : pêche, navigation, pratiques balnéaires, rejet des eaux usées ; de même, les littoraux lacustres ont été urbanisés. D’autres usages renvoient plutôt aux cours d’eau : alimentation en eau potable, halage des barges le long des rives ; les littoraux lacustres, comme les berges des cours d’eau, ont fixé des

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infrastructures de transport (routes, voies ferrées). Les statuts juridiques des lacs, du moins dans le contexte français, reproduisent d’ailleurs cette hybridation entre le régime des littoraux maritimes et celui des cours d’eau et de leurs berges. La succession et la superposition de ces usages et services ont conduit à prioriser, à hiérarchiser selon les besoins, et à prendre en compte la préservation de ces ressources, d’où l’attention portée à la qualité de l’eau (fin progressive du déversement des eaux usées, mise en place d’égouts circulaires), à la gestion des risques, aux paysages et aux écosystèmes…

Comment l’évolution des techniques s’est-elle traduite par celle des activités dans les espaces lacustres ? Quelles formes de mise de tension s’observent-elles entre les différentes activités présentes ? Quels sont les processus d’arbitrage ? Dans quelle mesure des cadres conceptuels comme celui des « services écosystémiques » sont-ils mobilisés par les acteurs territoriaux et pertinents pour penser l’intégration de ces différents usages ?

Axe 3. Tourisme lacustre : trajectoires historiques et état des lieux actuel

Au cours du XIXe siècle, l’attitude longtemps méfiante des sociétés vis-à-vis des eaux stagnantes a connu un renversement, qui a conduit à une mise en tourisme progressive des grands lacs périalpins, en Suisse et en Savoie notamment. Des stations thermales qui se tenaient à distance de la nappe d’eau, aux premières villégiatures qui se sont approchées des rives, en passant par l’aménagement de promenades en front de lac et par la création de plages, et jusqu’à la diversification actuelle des loisirs nautiques, l’eau lacustre s’est progressivement imposée comme une ressource touristique connue et reconnue. Ce tourisme lacustre, documenté sporadiquement pour les grands lacs périalpins (Vernex, 1987 ; Gauchon, 2015 ; Muti, 2015), connaît également une dynamique plus générale à l’échelle mondiale (Hall et Härkönen, 2006). Cet axe consacré au tourisme a donc pour vocation de faire le point tant sur l’état actuel du tourisme lacustre (lacs concernés, flux touristiques, pratiques, etc.) que sur sa trajectoire historique, et de comparer la situation des lacs périalpins à celle de lacs situés dans d’autres contextes géographiques.

Axe 4. Bassins lacustres et pression urbaine

Les bassins lacustres ont très tôt fixé des noyaux d’habitat (sites palafittiques dès le Néolithique), puis des villes, notamment en raison de leur intérêt pour les axes de communication (transport par voie d’eau, puis aménagement de routes riveraines). Ainsi, la plupart des grands espaces lacustres de plaine ou de piémont sont aujourd’hui densément urbanisés, souvent jusque sur les rives des lacs. L’attention croissante pour la qualité du cadre de vie contribue à renforcer l’attractivité de ces territoires, qui présentent des aménités paysagères et récréatives particulièrement valorisées par les sociétés, notamment d’un point de vue foncier et immobilier. Cet axe vise donc à préciser les dynamiques démographiques, urbaines et foncières qui affectent les bassins lacustres, à différentes échelles (du bassin lacustre dans son entier jusqu’à la bande littorale à plus grande échelle). Quelles sont les dynamiques démographiques des bassins lacustres ? Quelles formes urbaines caractérisent ces espaces, et notamment la bande littorale ? Quelles sont les implications en matière de foncier ? Comment ces enjeux sont-ils pris en charge politiquement, mais aussi d’un point de vue juridique ?

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Calendrier :

Nous invitons les collègues intéressé·es à nous envoyer avant le 10 mai 2019 une proposition de communication en indiquant les éléments suivants :

- Titre de la communication

- Nom des auteurs·trices et institutions de rattachement - 5 à 7 mots clefs

- Proposition de communication d’une page maximum - Quatre lignes de présentation de chaque auteur·trice 14 juin 2019 : diffusion des communications retenues

14 octobre 2019 : envoi du programme finalisé

14 et 15 novembre 2019 : tenue du colloque, Université Savoie Mont Blanc, Bourget-du-Lac.

Langue des journées d’étude :

La langue des échanges sera le français. Pour les collègues non-francophones, les communications peuvent se faire en anglais, avec un PowerPoint en français. Le cas échéant, des aides à la traduction des PowerPoint pourront être apportées. L’excursion sur le terrain se fera majoritairement en français, avec des éléments de traduction en anglais et des supports documentaires dans les deux langues.

Publication post-colloque :

Un projet de publication collective est à l’étude. Des précisions seront données à ce sujet lors des journées d’études.

Frais d’inscription :

Il n’y a pas de frais d’inscription. Le repas de midi et les frais d’excursion seront pris en charge par les organisateurs·trices.

Restent à la charge des participant·es : les frais de transport pour venir sur le lieu du colloque, les frais d’hébergement, le repas du jeudi soir.

Des suggestions de lieux d’hébergement et des informations concernant les modalités d’accès au campus du Bourget-du-Lac vous seront adressées mi-juin, en même temps que le retour d’acceptation des communications.

Comité d’organisation :

Matthieu Barril, doctorant à EDYTEM Yoann Baulaz, doctorant EDYTEM-CARRTEL Ana Brancelj, doctorante à EDYTEM Alice Nikolli, doctorante à EDYTEM Mélanie Duval, CR CNRS-EDYTEM Christophe Gauchon, PR USMB-EDYTEM

Pour toute question sur ces journées d’étude et pour l’envoi des propositions de communication, nous vous invitions à utiliser l’adresse : colloque.lacs2019@univ-smb.fr

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Références bibliographiques citées :

Arnaud F., Giguet-Covex C., Wilhelm B., … Fanget B. (2014), « L’objet emblématique Lacs de Montagne.

L’étude des sédiments lacustres au laboratoire EDYTEM ». In L. Astrade et J.-J. Delannoy, Dix ans de recherche au laboratoire EDYTEM, collection Edytem, pp. 107-118.

Barraqué B., Bley D., Boëtsch G., Masali N. et Rabino Massa E. (1994), « L’homme et le lac - Usages et représentations de l’espace lacustre », Cadenabbia-Griante (Italie), VIèmes journées de la Société d’Ecologie Humaine. Publié comme supplément de l’Ecologie Humaine, 1995, vol. 13, 192 p.

Carpenter, S. R., Benson, B. J., Biggs, R., Chipman, J. W., Foley, J. A., Golding, S. A., … Yuan, H. (2007),

“Understanding regional change: A comparison of two lake districts”, Bioscience, 57(4), 323–335.

Floret J. et Hubert P. (1977), « Les fonctions socio-économiques du lac Léman », Revue de géographie alpine, vol. 65, n°2, pp. 181-201.

Gauchon C. (2015), « Comment s’est développé le tourisme autour des lacs ? », in Montuelle B. et Clémens A. (dir.), Le tour des grands lacs alpins naturels en 80 questions, Zone Atelier Bassin du Rhône et Observatoire des Lacs Alpins, Villeurbanne, GRAIE, pp. 188-189.

Hall, C.M. et Härkönen, T. (dir.) (2006), Lake tourism: an integrated approach to lacustrine tourism systems, Clevedon, Channel view publications, 235 p.

Klessig L.L. (2001), « Lakes and society: The contribution of lakes to sustainable societies », Lakes &

Reservoirs, vol. 6, n°2, pp. 95-101.

Laslaz L., Gauchon C. et Pasquet O. (2015), Atlas Savoie Mont-Blanc. Au carrefour des Alpes, des territoires attractifs, Paris, Autrement, 96 p.

Lévy B., Matos R. et Raffestin S. (1998), « L’évolution de la représentation du Léman à travers les guides et la promotion touristiques du XIXème siècle à nos jours : le cas genevois », Le Globe, vol. 138, n°1, pp. 73‑92.

Liabeuf, B. (dir.) (2009), Avec vue sur lac. Regards sur les lacs alpins du XVIIIe siècle à nos jours, Lyon, Annecy, Fage, Musée-château d’Annecy, 152 p

Magni D. et Chinaglia N. (2007), « Alpine Lakes. A common approach to the characterization of lakes and their catchment area », Alpine Lakes Network (Interreg III B "Alpine Space"), 241p.

Miège J. (1933), « La vie touristique en Savoie », Revue de géographie alpine, vol. 21, pp. 749-817.

Miège J. (1934), « La vie touristique en Savoie (suite et fin) », Revue de géographie alpine, vol. 22, pp. 5-213.

Montuelle, B. et Clemens, A. (dir.) (2015), Le tour des grands lacs alpins naturels en 80 questions, Zone Atelier Bassin du Rhône et Observatoire des Lacs Alpins, Villeurbanne, GRAIE, 205 p.

Nicholls S. et Crompton J.L. (2018), « The contribution of scenic views of, and proximity to, lakes and reservoirs to property values », Lakes & Reservoirs, vol. 23, n°1, pp. 63-78.

Muti G. (2015), Il lago di Como. Turismo, territorio, immagine, Milan, Unicopli, 235 p.

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Orr B.D. et Pickens J.B. (2003), « Public Access to Lake Superior and Attribute Values of Proximate Non- Shoreline Property », Journal of Great Lakes Research, vol. 29, n°4, pp. 616-629.

Redman, C. L., Grove, J. M., & Kubyl, L. H. (2004), “Integrating Social Science into the Long-Term Ecological Research (LTER) Network: Social Dimensions of Ecological Change and Ecological Dimensions of Social Change”, Ecosystems, 7, 161–171.

Touchart L. (2002), Limnologie physique et dynamique : une géographie des lacs et des étangs, Paris, L’Harmattan, 395 p.

Vernex J.-C. (1987), « Evolution des pratiques et aménagement des plans d’eau : les Bains du Lac (exemple du lac d’Annecy) », Revue de Géographie Alpine, vol. 75, n°2, pp. 197-212.

Vernex J.-C. (1998), « Qu’est-ce qu’un lac ? De l’imaginaire lacustre à l’aménagement », Le Globe, vol. 138, n°1, pp. 7-16.

Références

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