• Aucun résultat trouvé

La Conversation Impossible. Passeport. Gustave Eiffel 2021/2022

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La Conversation Impossible. Passeport. Gustave Eiffel 2021/2022"

Copied!
24
0
0

Texte intégral

(1)

Gustave Eiffel

Passeport

2021/2022

(2)

Gustave Eiffel naît à Dijon, le 15 décembre 1832. Il est le fils de François-Alexandre Eiffel et de Catherine Mélanie Moneuse.

Le garçon fréquente le lycée de Dijon où il passe son baccalauréat.

Après avoir échoué au concours pour entrer à Polytechnique, le bachelier intègre l’École centrale à Paris.

Eiffel obtient son diplôme d’ingénieur de l’École centrale et s’oriente vers la métallurgie, où sa mère a des relations.

Le jeune diplômé est engagé comme collabora- teur chez Charles Nepveu qui est constructeur de machines à vapeur et de matériel pour les chemins de fer.

Le jeune ingénieur dirige la construction du pont de Bordeaux alors qu’il n’a que 26 ans.

Gustave Eiffel se marie avec Marie Gaudelet, née en 1844, dont il aura trois filles (Claire, Laure et Valentine) et deux garçons (Edouard et Albert).

Il s’installe à son compte comme ingénieur-conseil, puis crée sa propre société l’année suivante.

1832

1843-50 1850

1855

1856

1857-60

1862

1866

L’ingénieur obtient la commande de deux via- ducs de la ligne de chemin de fer Commentry- Gannat dans le département de l’Allier à Rou- zat et à Neuvial.

Eiffel réalise des ponts et des viaducs en Espa- gne, au Portugal, en Roumanie, en Égypte, au Chili, en Bolivie et au Pérou.

Il construit la gare de l’Ouest à Budapest en Hongrie.

Il utilise une nouvelle technique de construction (en porte-à-faux) pour fabriquer un viaduc sur le Douro au Portugal.

L’ingénieur réalise cette même année la struc- ture métallique du magasin parisien Le Bon Marché.

Gustave Eiffel perd sa femme, Marie.

Le concepteur de ponts construit deux nou- veaux ponts métalliques au Portugal et un en Hongrie.

Il réalise le viaduc de Garabit, en France, et met au point des ponts démontables pouvant être assemblés par douze hommes en quelques jours.

1867-71

1872-75

1875 1876

1877 1879-80

1880-84

Pont de Bordeaux

Viaduc de Garabit

1 Qui êtes-vous, Monsieur Eiffel ?

La biographie de Gustave Eiffel

(3)

Qui êtes-vous, Monsieur Eiffel ?

Gustave Eiffel conçoit et fabrique l’ossature de la statue de la Liberté, du sculpteur Bartholdi, qui domine maintenant l’entrée du port de New York, aux États-Unis.

1881-84 1884

1885

1887-89

1889-95

1894-98

1903-09 1903-04

1912 1918 1923

L’ingénieur propose le projet de la future Tour, avec ses collaborateurs, Émile Nouguier et Mau- rice Koechlin.

Gustave Eiffel conçoit la structure métallique du mécanisme de la coupole de l’Observatoire de Nice, permettant à celle-ci de se déplacer sans frottements.

Gustave Eiffel suit les travaux de la Tour qui est achevée en 2 ans 2 mois et 5 jours après son com- mencement.

L’ingénieur est retenu pour la construction des écluses du canal de Panama. La compagnie fait faillite avant qu’il ait le temps de les réaliser.

Le concepteur de la Tour Eiffel entreprend des expériences scientifiques dont les premières émissions radiophoniques.

Gustave Eiffel mène des études sur l’aérodynamisme et aménage un laboratoire au pied de la Tour.

Gustave Eiffel met sa Tour à la disposition des militaires, et le capitaine Ferrié l’utilise pour les premières retransmissions sans fil.

Le scientifique construit une soufflerie pour pour- suivre ses expériences sur l’aérodynamisme.

À 80 ans, il conçoit un avion de chasse monoplan.

Gustave Eiffel meurt à Paris, le 27 décembre, à l’âge de 91 ans.

Structure métallique de Gustave Eiffel de la Statue de la Liberté

(4)

2 Il était une fois... la Tour Eiffel

Une Tour de 1 000 pieds

Pour répondre au concours lancé à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889 (centenaire de la Révolution française), deux des ingénieurs de l’entreprise Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, proposèrent une tour de 300 mètres en forme de pylône, ancrée au sol par 4 pieds.

L’architecte, Stephen Sauvestre s’associa aux ingénieurs pour donner un aspect « esthétique » à la future tour.

Les fondations

Les travaux de fondations débutèrent le 26 janvier 1887 et durèrent 5 mois. Le déblaiement s’effectua à la pelle, puis à l’aide de wagonnets tirés par des chevaux et des locomotives à vapeur. Les fondations les plus profondes ne dépassèrent pas 15 mètres à l’emplacement des futurs piliers orientés selon les points cardinaux. Ensuite, des blocs de béton de 25 mètres de côté sur 4 mètres d’épaisseur furent coulés pour servir de base aux piliers métalliques.

L’élévation de la Tour

Le montage des piles commença le 1er juillet 1887 et s’acheva 21 mois plus tard.

Les éléments furent montés grâce à des échafaudages provi- soires en bois hauts de 30 à 45 mètres et à de petites grues à vapeur. Pour réaliser la jonction entre les piliers et les poutres horizontales du premier étage, il fallut utiliser des vérins hydrauliques qui permettaient de placer les différents éléments au même niveau.

Pour les deuxième et troisième étages, les pièces métalliques furent hissées par des grues à vapeur qui suivaient la pro- gression de la Tour en utilisant les glissières prévues pour les futurs ascenseurs.

« Une épaisse fumée de goudron et de houille prenait à la gorge, tandis qu’un bruit de ferraille rugissant sous le marteau nous assourdissait. On boulonnait encore par là.

Des ouvriers, perchés sur une assise de quelques centimè- tres, frappaient à tour de rôle de leur massue en fer sur les boulons (en réalité les rivets). On eût dit des forgerons tran- quillement occupés à rythmer des mesures sur une enclume,

Description du chantier

dans quelque forge de village, seulement ceux-ci ne tapaient point de haut en bas, verticalement, mais horizontalement, et comme à chaque coup des étincelles partaient en gerbes, ces hommes noirs, grandis par la perspective du plein ciel, avaient l’air de faucher des éclairs dans les nuées. »

Texte du journaliste Émile Goudeau visitant le chantier au début de 1889.

(5)

Il était une fois... la Tour Eiffel

6 décembre 1888 Septembre 1888

Juin 1888

Mars 1888 Décembre 1887 Août 1887

Janvier 1888

Les étapes de la construction de la Tour en photos

mars 1889

(6)

3 La Tour se fait belle

Les différentes peintures

La peinture permet de protéger le métal de la Tour de la cor- rosion, comme l’écrit son concepteur, Gustave Eiffel :

« On ne saurait trop se pénétrer du principe que la peinture est l’élément essentiel de la conservation d’un ouvrage métalli- que et que les soins qui y sont apportés sont la seule garantie de sa durée. »

Au fur et à mesure de sa construction, la Tour reçut une pre- mière couche de peinture protectrice au minium de fer. Ensui- te, les ouvriers de l’entreprise de M. Nourrisson la recouvrirent de deux couches d’huile de lin, avant son inauguration, en mars 1889. En mai de la même année, une quatrième couche vernissée d’un ton brun-rouge fut appliquée par la même en- treprise. La couleur était dégradée, de la base plus foncée, au sommet, plus clair, afin que de loin elle paraisse uniforme. Le

prix de cette dernière couche s’est élevé à 60 000 francs or.

En 1892, un nouvel entrepreneur fut choisi pour la première campagne d’entretien de la Tour, M. Rivière. On lessiva le re- vêtement d’origine, puis on appliqua une couche de peinture à l’huile, pigmentée à l’ocre jaune, garantie cinq ans et qui coûta 57 000 francs or.

La peinture de la Tour Eiffel - À 230 mètres de hauteur

Un peintre de la Tour suspendu à un câble

(7)

La Tour se fait belle

Il fut ensuite décidé de procéder à une campagne de net- toyage et de peinture tous les sept ans.

En 2008, la Tour a déjà été repeinte dix-huit fois depuis sa construction.

Elle a aussi changé de couleur plusieurs fois, passant du brun rouge d’origine, à l’ocre jaune, puis au bronze d’aujourd’hui.

Comme à l’origine, la Tour est peinte en dégradé du sol au sommet, afin d’offrir une vision uniforme de couleur aux admirateurs du monde entier.

Chaque campagne de peinture nécessite un nettoyage préala- ble ainsi qu’un grattage de la couche de la peinture précéden- te. Les chiffres des fournitures sont à la mesure de la géante de fer, puisqu’il ne faut pas moins de 1 500 brosses, 5 000 disques abrasifs pour la décaper, puis 60 tonnes de peinture

Peintres en train de repeindre la Tour à l’aide d’une brosse (pinceau à long manche)

pour la recouvrir de sa nouvelle toilette. Pour la sécurité des ouvriers, 50 km de cordes de sécurité et 2 hectares de filets de protection sont installés.

Il faut plus d’une année à l’équipe de 25 peintres pour recou- vrir toutes les poutrelles métalliques.

Depuis 1988, une surveillance vidéo du revêtement de la Tour est en place.

La 19e campagne débutera en avril 2009, pour se terminer fin 2010.

Lors de la précédente opération de recouvrement, qui s’est déroulée de décembre 2001 à juin 2003, c’est une nouvelle peinture sans plomb, respectueuse de l’environnement qui a été utilisée pour les 200 000 m² de métal.

(8)

8

4 Les exploits de la Tour Eiffel

À sa construction, la Tour détient le record de hauteur, et ce, pendant plusieurs décennies.

Lorsqu’il fait très chaud, la Tour peut voir son sommet s’incliner de 18 cm au maximum, tandis que sous l’action du vent, le sommet peut bouger de quelques centimètres également, l’amplitude maximum ayant été de 9 cm, pendant la tempête de décembre 1999.

La Tour fête aussi ses anniversaires. À l’occasion de ses cin- quante ans, une messe est célébrée au premier étage. Pour ses soixante-quinze ans, ce sont des alpinistes qui escaladent la Tour. Pour son centenaire, Philippe Petit, un funambule, marche sur un fil qui relie la Tour Eiffel au palais de Chaillot, au Trocadéro.

Les aviateurs sont attirés par la Tour, comme Santos-Dumont qui la double en dirigeable, en 1901, et gagne un prix.

Histoire de l’aviation - le Santos Dumont n°7 double la Tour Eiffel et va remporter le Prix Deutsch de 100 000 francs

En 1909, le comte de Lambert survole Paris en aéroplane, et contourne la Tour pour la première fois.

En 1912, un artisan tailleur, Reichelt, surnommé « l’homme- oiseau » tente de voler avec un parachute de sa fabrication en s’élançant du premier étage, mais il se tue.

En 1926, un aviateur, Léon Collot, se tue en voulant passer sous la Tour Eiffel.

En 1984, deux parachutistes sautent, sans en avoir l’autorisa- tion, du troisième étage.

En 1987, un Néo-Zélandais effectue un saut à l’élastique, en

« yoyo » depuis le deuxième étage.

Dix ans plus tard, un cascadeur professionnel britannique saute en parachute du premier étage.

L’équipement de Reichelt

(9)

Les exploits de la Tour Eiffel

L’escalade et la descente des escaliers de la Tour ont donné lieu aussi à des concours et des records.

En 1905, se déroule le premier championnat de montée d’esca- liers jusqu’au premier étage, organisé par le journal Le Sport, avec comme récompense pour le vainqueur… un vélo.

C’est en 1923 que Pierre Labric, qui fut ensuite maire de Montmartre, descend à vélo du premier étage jusqu’en bas.

En 1983, c’est sur une moto trial que Charles Coutard et Joël Descuns montent et descendent les escaliers de la Tour.

En 1995, un triathlète, Yves Lossuarn, remporte l’épreuve d’ascension des escaliers, retransmise sur Arte.

En 2001, l’Espagnol Aitor Sarasua Zumera pulvérise le record d’ascension des escaliers de la Tour établi par Hugues Richard en 1998. L’année suivante, ce dernier bat à nouveau le re- cord.

En 2004, un Andorran entre dans le Livre des records avec 1 300 marches montées à VTT !

L’année suivante, c’est en fauteuil roulant que le sportif de haut niveau, Jérôme Sur, effectue la descente des 345 mar- ches entre le premier étage et le sol.

Deux motards, Charles Coutard et Joël Descuns, font l’ascen- sion de la Tour jusqu’au 2e étage. Photo sygma n°198066

Bouglione offre une promenade sur la Tour à la plus vieille de ses pensionnaires, une éléphante de 85 ans.

Avec la montée au premier étage de l’éléphante la plus âgée du cirque Bouglione, c’est un nouvel exploit qui est établi.

Au registre des anecdotes, en plus des exploits et records, il faut signaler, en 1925, la vente de la Tour par un escroc, Vic- tor Lustig, à un récupérateur de métaux, à qui il a fait croire que la Tour devait être démolie…

(10)

10

5 La Tour, de fer et de rivets

L’industrialisation

Le XIXe siècle voit se développer l’industrialisation, favorisée par l’essor de la métallurgie.

La fabrication de fer et d’acier permet de construire des réseaux de chemin de fer (rails et machines), d’édifier des constructions comme les usines, les gares, les ponts, les marchés, les grands magasins. À partir de la seconde partie de ce siècle, les ingénieurs comme Eiffel maîtrisent de mieux en mieux l’utilisation des charpentes métalliques, plus légères que les constructions en pierre ou en béton.

1803 : Construction, en fonte, du pont des Arts, à Paris.

1853 : Construction des halles de Paris dont l’ossature métallique participe à l’esthétique du bâtiment.

Une Tour en fer

La Tour Eiffel est construite en fer puddlé. Cette qualité de fer est obtenue grâce au brassage du fer chauffé, rendu à l’état liquide. Cette technique permet d’obtenir un fer de structure fibreuse en dissociant le carbone et les impuretés de la structure cristallographique. Le martelage, puis le laminage, terminent la préparation de ce fer résistant. Ces différentes opérations sont réalisées dans les usines qui se sont implantées à proximité des mines de fer, notamment en Lorraine.

Un projet précis au millimètre

Dans les ateliers d’Eiffel, une vingtaine d’ingénieurs et une trentaine de dessinateurs réalisèrent 5 329 dessins qui permirent à une centaine d’ouvriers d’assembler les différentes pièces métalliques dans les ateliers de Levallois- Perret (à l’ouest de Paris), dès juin 1887. Ces pièces métalliques mesuraient de quelques millimètres pour les rivets à plusieurs mètres pour les poutres en fer puddlé fabriquées dans les aciéries de Pompey en Lorraine. Les 18 038 pièces qui composent la Tour furent ensuite partiellement assemblées pour être transportées sur le site de construction.

L’usine de Pompey

Plan de la partie supérieure de la Tour

(11)

La Tour, de fer et de rivets

Un gigantesque « mécano »

Sur le chantier, 120 ouvriers et un encadrement che- vronné qui avait participé aux constructions de ponts fi- nissaient d’assembler les diverses pièces à l’aide de rivets enfoncés au marteau, manuellement.

Les assemblages étaient assurés par des rivets posés à chaud au fur et à mesure de leur placement définitif. En refroidissant, les rivets se contractaient et assuraient le serrage des pièces entre elles.

Quatre hommes étaient nécessaires à la pose d’un rivet, celui qui le chauffait

(au premier plan sur l’illustration), celui qui le maintenait en place et celui qui formait la tête (de part et d’autre de la poutre) et le dernier qui l’écrasait à l’aide d’une masse.

Il est à noter que seulement un tiers des 2 500 000 rivets étaient posés sur place, tous les autres étant mis en place à Levallois-Perret où étaient préparés les assemblages.

Les rivets ont été fournis par une entreprise parisienne (Letroyeur et Bouvard). La qualité des pièces était la même que pour les chaudières de locomotives, ce qui était une assurance quant à leur résistance.

Un poste de riveteurs

Les ouvriers du chantier

Sur le chantier de la Tour, les ouvriers travaillaient quotidien- nement 9 heures l’hiver et 12 heures l’été, afin de terminer dans les temps. Malgré quelques jours de grève, en septembre et en décembre 1888, pour des revendications salariales, le chantier a été terminé dans les délais prévus. Malgré les travaux à plu- sieurs centaines de mètres au-dessus du sol, un seul accident mortel est à déplorer. Il a eu lieu en dehors du temps de travail (ouvrier remonté un dimanche).

(12)

6 La Tour est une star

Photo du fi lm Zazie dans le métro. Philippe Noiret au pied de la Tour

Dans le fi lm, Zazie dans le métro (1960), adapté du roman de Raymond Queneau, Zazie, une fi llette d’une dizaine d’années, vient à Paris et veut absolument visiter le métro, mais elle découvre Paris et les Parisiens sans jamais monter dans une rame. Plusieurs fois, elle est fi lmée sur fond de Tour Eiffel pour nous rappeler qu’elle est dans la capitale.

Le fi lm Un indien dans la ville (1994) nous montre un jeune garçon arrivé d’Amazonie, qui découvre la capitale avec son père retrouvé récemment. Escaladant la Tour, il la transforme alors en terrain de jeu.

La Tour apparaît dans de nombreux fi lms étrangers quand il s’agit de situer l’action à Paris, comme, en 2001, Moulin rouge, un fi lm australien de Baz Luhrmann, et le Da Vinci Code de l’Américain Ron Howard, en 2005.

Récemment, en 2006, le réalisateur Simon Brook tourne un téléfi lm documentaire, retraçant l’historique de la construction de la Tour et de son créateur, La Légende vraie de la Tour Eiffel.

En 2007, avec Rush Hour 3, Brett Ratner prend lui aussi pour cadre Paris et la Tour Eiffel, celle-ci fi gurant d’ailleurs sur l’affi che du fi lm.

On attribue l’invention du cinéma aux frères Lumière qui pro- duisirent leur premier fi lm en 1895. Dès 1897, Louis Lumière tourne Panorama pendant l’ascension de la Tour Eiffel. C’est la première fois que la Tour est fi lmée, sous forme de docu- mentaire, puis montrée au public grâce à l’organisation de séances de projection dont la première eut lieu à Paris.

En 1900, c’est Georges Méliès qui fi lme la Tour à l’occasion de l’Exposition universelle.

En 1906, Georges Hatot tourne La Course à la perruque.

Il faudra attendre les années 1913-1914 pour que les pre- miers fi lms de fi ction se déroulant à Paris et ayant pour cadre

la Tour soient réalisés, avec la série des Fantômas, de Louis Feuillade.

Quelques années plus tard, en 1923, le réalisateur René Clair tourne une fi ction, d’une durée de 35 minutes, dont, cette fois, le personnage principal est la Tour. Dans ce court-métrage, un scientifi que plonge Paris dans le sommeil, excepté le gardien de nuit de la Tour Eiffel et cinq personnes arrivées en avion.

La Tour devient alors le refuge des rescapés.

En 1930, le réalisateur Abel Gance fi lme et met en valeur les structures de la Tour au travers de sa fi ction, La Fin du monde.

La Tour au cinéma

(13)

La Tour est une star

Les peintres et la Tour

Georges Seurat (1859-1891) fut l’un des premiers à avoir repré- senté la Tour qu’il peint, en 1888-1889, à la manière pointilliste, recomposant les formes de la Dame de fer par la juxtaposition de petites taches de couleur.

Robert Delaunay a fait de la Tour l’un de ses sujets préférés, l’a peinte ou dessinée une trentaine de fois sous des angles diffé- rents, en noir et blanc ou en couleurs. Son style est inspiré du cubisme, après avoir été infl uencé par le néo-impressionnisme et le fauvisme au début du XIXe siècle. Il est né en 1885 et est mort en 1941.

Marc Chagall, né en 1887 dans l’ex-Russie tsariste, a poursuivi des études artistiques à Paris et a beaucoup voyagé. Il était ami de Max Jacob, de Guillaume Apollinaire et du couple d’artistes Robert et Sonia Delaunay, et son atelier, voisin de celui de Mo- digliani. Il a peint des œuvres originales, infl uencé par le courant surréaliste. Il est mort en 1985, dans le sud de la France.

La Tour, dans la photo et la publicité

La Tour Eiffel a servi de support publicitaire lumineux à la marque Citroën de 1925 à 1936.

Emblématique de Paris et de la France, la Tour fi gure souvent sur des publicités. Elle a également été le sujet de nombreux photographes.

D’autres peintres, comme le Douanier Rousseau, Signac, Bonnard, Utrillo, Gromaire, Vuillard, Dufy, ont immortalisé la Tour dans leurs œuvres.

Marc Chagall - Paris à travers la fenêtre

Delaunay - La Tour Eiffel Seurat - La Tour Eiffel

Do Delaunay, La Tour Eiffel se refl étant dans les bassins du

(14)

7 Allô, la Tour Eiffel ?

Lors de la construction de la Tour, il était prévu de la démon- ter au bout d’une vingtaine d’années. Mais, grâce aux travaux scientifi ques initiés et encouragés par Gustave Eiffel, la Dame de fer surplombe toujours la capitale.

Le 5 novembre 1898, Eugène Ducretet et ses collaborateurs réalisent la première liaison de télégraphie sans fi l entre le sommet de la Tour Eiffel, à 300 mètres de hauteur, et le Pan- théon, sur une distance de 4 km.

Gustave Eiffel offre, en 1903, le site de la Tour au ministre de la Guerre pour installer des antennes, et s’engage à régler les frais qui résulteraient des expériences de radiodiffusion.

À partir de 1904, sous la direction du capitaine Gustave Ferrié, la Tour devient le fer de lance du réseau militaire de transmis- sion sans fi l.

En avril 1910, l’armée inaugure les premiers envois de mes- sages à destination de la marine après que les infrastructures de la Tour ont été mises à sa disposition. À partir du 23 mai 1910, le premier service régulier de diffusion de signaux horaires est inauguré. L’émission diffusée peut être entendue jusqu’à 5 200 km de distance.

Ducretet et Roger émettant de la Tour Eiffel vers Le Panthéon

La TSF - La Tour Eiffel envoie, par les ondes électriques, des dépêches jusqu’en Amérique et aux navires faisant la traversée dans un rayon de 6 000 kilomètres

(15)

Allô, la Tour Eiffel ?

Le 25 octobre 1915, un message d’Arlington en Virginie (USA) parvient à la Tour Eiffel. La voix de l’Américain Alexanderson, appartenant à la marine américaine, a parcouru 6 800 km et traversé l’océan Atlantique.

Pendant la Première Guerre mondiale, la Tour continue à être utilisée pour recevoir et émettre des messages. On la surnomme d’ailleurs « grande oreille » en raison de son rôle dans l’interception des messages ennemis. En 1914, grâce à elle, Joffre est informé de l’avancée des troupes allemandes de Von Klück à l’est de Paris, et décide de réquisitionner les taxis parisiens pour transporter les soldats vers le front de la Marne. C’est également l’interception de messages depuis la Tour Eiffel qui permet l’arrestation de l’espionne Mata Hari en 1915.

Dans l’entre-deux-guerres, la TSF bénéfi cie des avancées tech- niques militaires, puis développe des applications civiles.

En novembre 1921, la station de la Tour Eiffel diffuse sa pre- mière émission radiophonique et, à partir du 24 décembre de la même année, émet un programme régulier composé d’un bulletin météo, d’une revue de presse et d’un morceau de mu- sique joué au violon. Radio Tour Eiffel poursuit ses diffusions en 1922, avec une émission quotidienne de 14 h 30 à 17 h.

Ces émissions sont préparées dans un studio provisoire ins- tallé dans le pilier Nord de la Tour. Le « Journal parlé » de Maurice Privat est diffusé à partir du 3 novembre 1925, mais Radio Tour Eiffel cessera d’émettre en 1940, avec l’arrivée des Allemands.

Les débuts de la radio : Sacha Guitry, Yvonne Printemps et le général Ferrié

L’année 1925 voit les premiers essais de télévision réalisés par Edouard Belin à la Tour Eiffel.

La première émission de télévision retransmise date de 1935, avec une défi nition horizontale de 60 lignes. En 1945, après la Seconde Guerre mondiale, les antennes et les installations sont remises en état afi n que les retransmissions via la Tour puissent reprendre.

À l’occasion du couronnement de la reine Élisabeth II d’Angle- terre, en 1953, un événement est retransmis pour la première fois en Eurovision, grâce aux installations de la Tour.

Quatre ans plus tard, une antenne de télévision est installée au sommet, portant la hauteur à plus de 318 mètres.

Depuis 2000, une nouvelle antenne a encore surélevé la Tour qui mesure actuellement 324 mètres.

La Tour Eiffel permet aujourd’hui la diffusion de la TNT à Paris, grâce à plusieurs dizaines d’antennes.

(16)

8 La Tour, de haut en bas

Les escaliers

Pour atteindre le sommet de la Tour, il faut gravir 1 665 mar- ches, mais l’escalier qui mène du deuxième au troisième étage est interdit au public.

L’escalier hélicoïdal qui menait du deuxième étage au sommet fut démonté et découpé en 24 tronçons en 1983. Une partie est restée sur la Tour, exposée au premier étage, trois tron- çons ont été offerts à des musées français (musée d’Orsay, musée de la Villette à Paris, et musée de l’Histoire du fer à Janville-Nancy), d’autres vendus aux enchères par tronçons.

En novembre 2007, l’un de ces tronçons, d’une hauteur de 4,50 m et pesant plus de 700 kg, a été acheté 180 000 euros par une société néerlandaise.

Escalier conduisant du 1er au 2e étage (357 marches)

Escalier hélicoïdal conduisant du 2e au 3e étage démonté en 1983

Pour permettre aux visiteurs de parvenir sans fatigue dans les étages, il fut prévu dès l’origine d’installer des ascenseurs pour accéder aux différents niveaux.

(17)

La Tour, de haut en bas

Les ascenseurs

En 1889, c’est l’entreprise française Roux, Combaluzier et Le- pape qui installa des ascenseurs desservant le 1er étage par les piliers Est et Ouest.

Dix ans plus tard, avant l’Exposition universelle de 1900, ils furent remplacés par des ascenseurs hydrauliques fabriqués par Fives-Lille.

Les piliers Nord et Sud ont été équipés d’ascenseurs Otis des- servant les deux premiers étages, à l’aide d’une cabine à deux niveaux tirée par un câble actionné par un piston hydraulique.

Ceux des piliers Sud et Nord furent remplacés en 1910.

Dans les années 1950, puis 80-90, le nombre de visiteurs a entraîné la modernisation des ascenseurs et l’installation de nouveaux systèmes assistés par ordinateurs et de plus grande capacité.

Coupe des cabines des ascenseurs Otis - gravure N & B de Poyet - La Nature, 1889, p. 360.

Mécanisme des ascenseurs Roux et Combaluzier

Pour relier le deuxième au troisième étage, l’ascenseur Edoux, à piston hydraulique, avec transbordement à mi-hauteur, est resté en service jusqu’en 1983, date à laquelle il a été rem- placé par deux cabines électriques.

Ascenseur Edoux pour aller du 2e au 3e étage de la Tour de 300 m – Disposition des cages au plancher intermédiaire pour le transbordement des voyageurs à 240 m d’altitude

(18)

9 Une Tour pleine d’inventions

Gustave Eiffel était non seulement un ingénieur, mais aussi un scientifique. Il rend d’ailleurs hommage aux scientifiques des XVIIIe et XIXe siècles, en inscrivant les noms de 72 d’entre eux sur les façades de la Tour, dans l’encorbellement situé au- dessus de la poutre qui ferme les grands arcs.

Du côté de Paris on trouve :

Petiet (ingénieur), Daguerre (peintre et physicien), Wurtz (chimiste), Le Verrier (astronome), Perdonnet (ingénieur), Delambre (astronome), Malus (physicien), Breguet (physicien et constructeur), Polonceau (ingénieur), Dumas (chimiste), Clapeyron (ingénieur), Borda (mathématicien), Fourier (ma- thématicien), Bichat (anatomiste et physiologiste), Sauvage (mécanicien), Pelouze (chimiste), Carnot (mathématicien) et Lamé (géomètre).

Du côté du Trocadéro :

Séguin (mécanicien), Lalande (astronome), Tresca (ingénieur et mécanicien), Poncelet (géomètre), Bresse (mathématicien), Lagrange (géomètre), Belanger (mathématicien), Cuvier (na- turaliste), Laplace (astronome et mathématicien), Dulong (physicien), Chasles (géomètre), Lavoisier (chimiste), Ampère (mathématicien et physicien), Chevreul (chimiste), Flachat (ingénieur), Navier (mathématicien), Legendre (géomètre), Chaptal (agronome et chimiste).

Du côté de Grenelle :

Jamin (physicien), Gay-Lussac (chimiste), Fizeau (physicien), Schneider (industriel), Le Chatelier (ingénieur), Berthier (mi- néralogiste), Barral (agronome, physicien et chimiste), De Dion (ingénieur), Gouin ingénieur et industriel), Jousselin (ingénieur), Broca (chirurgien), Becquerel (physicien), Co- riolis (mathématicien), Cail (industriel), Triger (ingénieur), Giffard (ingénieur), Perrier (géographe et mathématicien), Sturm (mathématicien).

Vers l’École militaire :

Cauchy (mathématicien), Belgrand (ingénieur), Regnault (chimiste et physicien), Fresnel (physicien), De Prony (in- génieur), Vicat (ingénieur), Ebelmen (chimiste), Coulomb (physicien), Poinsot (mathématicien), Foucault (physicien), Delaunay (astronome), Morin (mathématicien et physicien), Hauy (minéralogiste), Combes (ingénieur et métallurgiste), Thénard (chimiste), Arago (astronome et physicien), Poisson (mathématicien) et Monge (géomètre).

Il est à noter qu’on ne trouve aucune femme parmi tous ces scientifiques et que presque la moitié d’entre eux ont fréquenté Polytechnique.

« La Tour est un observatoire météorologique incom- parable, dont le caractère ne tient pas à son altitude absolue, laquelle est seulement de 334 m ; ce carac- tère dépend essentiellement de la hauteur au-dessus de la couche d’air considérée pour laquelle les obser- vations se font à l’air libre, en dehors de l’influence du sol […]

Les instruments de mesure sont disposés sur la petite plate-forme de 1,60 m de diamètre qui termine la Tour

Le premier laboratoire installé par Eiffel au troisième étage de la Tour est météorologique.

à 300 m du sol ; à l’aide d’un câble, ils transmettent électriquement leurs indications à des appareils enre- gistreurs situés au rez-de-chaussée du Bureau central qui est voisin.

Toutes ces observations sont relevées heure par heure ; pour le vent en vitesse et en direction, pour la tempé- rature, pour la pression atmosphérique, pour l’état hygrométrique... »

Gustave Eiffel

(19)

Une Tour pleine d’inventions

Au troisième étage de la Tour, Eiffel installe un bureau dans lequel il peut se livrer à des observations d’astronomie et de physiologie, deux domaines qui le passionnent.

Eiffel s’intéresse également à l’aérodynamisme et réalise des recherches sur la chute des corps, dans son laboratoire.

Premières expériences d’aérodynamique à la Tour Recherche sur la chute des corps, au labo de la seconde plate-

forme

Il imagine un dispositif automatique glissant le long d’un câble tendu entre le deuxième étage et le sol, afin de poursuivre ses essais.

En 1909, Eiffel fait construire une petite soufflerie au pied de la Tour et y réalise environ 5 000 essais. Quelques années plus tard, il installe son laboratoire à Auteuil et conçoit un avion de chasse monoplan, poursuivant ses recherches autour des hélices et de la voilure des ailes.

Après la Première Guerre mondiale, il fait don à l’État de ses installations.

(20)

10 La Tour en chiffres

Son poids

La Tour Eiffel pèse 10 100 tonnes dont 7 300 tonnes de char- pente métallique. Les calculs des ingénieurs et de Gustave Eiffel montrent que la Tour est « légère » en réalité puisque sa pression au sol est de 4,5 kg/ m², ce qui correspond au poids d’une femme adulte sur des chaussures à talons.

Si on plaçait la Tour Eiffel dans un cylindre d’air, son poids ne dépasserait pas celui de l’air du cylindre.

Sa taille

Les quatre piliers, situés chacun à un point cardinal, sont ins- crits dans un carré de 125 mètres de côté et fi xés sur des fondations en béton. Pour couler celles-ci, il a fallu dégager 30 973 m3 de terre.

À son inauguration, la Tour mesurait 312 m, mais l’instal- lation de nouvelles antennes a augmenté sa hauteur qui a atteint 317 m en 1991, puis 318 m en 1994 et qui est de 324 mètres aujourd’hui. Le premier étage se situe à 57 m du sol, le deuxième à 115 m et le troisième à 276 m.

La Tour fut, jusqu’en 1930 – date de la construction du Chrysler Building (319 m) à New York – le plus haut monu- ment du monde.

En 2007, plus de 240 millions de visiteurs ont fréquenté ce site touristique et des millions d’autres ont admiré la Tour sans y monter. Dans le passé, cette fréquentation n’a pas été régulière car après l’affl uence record pendant l’Exposition uni- verselle de 1889 (1 953 122 entrées en 173 jours, soit près de 12 000 entrées par jour), la fréquentation tombe ensuite à 400 000 entrées en 1890 et descend jusqu’à 150 000 en 1899, pour remonter à plus d’un million pour l’Exposition de

1900 (1 024 897). De 1900 à 1914, la fréquentation dimi- nue de nouveau et remonte un peu entre les deux guerres, notamment au moment des expositions de 1931 et 1937. À partir de 1963, le nombre d’entrées dépasse 2 millions. Le centenaire de la Dame de fer lui permet de dépasser les 5 millions d’entrées, puis à partir de 2004, plus de 6 millions de visiteurs en font l’ascension chaque année. Elle reçoit près de 7 millions de visiteurs en 2007.

Une attraction touristique

Millions de visiteurs

1889 1900 1914 /1919 1939 /1946 2007

Fréquentation de la Tour

(en millions de visiteurs par année)

Exposition de 1889

Exposition

de 1900 Exposition

coloniale

Exposition internationale des arts appliqués

Centenaire 1989 Nouvelle illumination Grands travaux

1 2 3 4 5 6 7

(21)

La Tour en chiffres

La Tour, dont la durée de vie était prévue pour 20 ans à sa construction, continue à être le monument payant le plus visité au monde.

L’origine des touristes est variée, comme le montre ce graphique en camembert (enquête réalisée en 2004).

Le site est ouvert au public 365 jours par an, et nécessite donc un personnel nombreux et spécialisé pour accueillir les visiteurs.

À l’accueil, le personnel est polyglotte afi n de pouvoir rensei- gner au mieux les touristes quelle que soit leur origine. Les caissiers vendent 2 tonnes de tickets imprimés chaque année pour valider l’entrée.

Le personnel technique est chargé de l’entretien de la Dame de fer, et comprend des mécaniciens, des électriciens, des plom- biers, des peintres, des serruriers, des menuisiers, des informa- ticiens, des agents d’entretien. Chaque année, ces profession- nels utilisent 4 tonnes de chiffons et de papier d’emballage,

10 000 doses de produits d’entretien, 400 litres de produits nettoyants, 25 000 sacs poubelle et 60 000 m3 d’eau pota- ble.

La Tour accueille également un poste de sécurité avec des caméras réparties sur tout le monument. 800 points de sur- veillance et près de 200 extincteurs assurent la sécurité contre les incendies.

Le service postal et ses agents, des boutiques de souvenirs et leurs vendeurs, des restaurants avec leurs cuisiniers, serveurs, maîtres d’hôtel, sont également à la disposition des touristes qui veulent rapporter des souvenirs ou se restaurer.

L’ « usine » Tour Eiffel

PAYS DE RÉSIDENCE Europe centrale

Europe de l’Est 9 %

Dont

République Tchèque 2,2 % Russie 2 %

Pologne 1,4 %

11 %Asie

Dont Chine 4,3 % Corée 1,9 % Japon 1,7 % Inde 1,1 %

Amériques 16 %

Dont

États-Unis 8,9 % Canada 3 % Mexique 1,2 % Brésil 1,1 %

Autres pays 7 %

Dont

Australie/Nouvelle-Zélande 4,1 %

Europe occidentale 57 %

Dont France 14,1 % Espagne 9,3 % Royaume-Uni 8,6 % Allemagne 5,3 % Italie 5,1 %

(22)

La Tour et ses habits de lumière

Les illuminations

Depuis sa construction, la Tour a souvent changé de parure lumineuse. Elle fut d’abord illuminée par des lampes à gaz (10 000), tandis qu’au sommet, la lanterne d’un phare éclai- rait les alentours du monument.

En 1900, la Tour, toujours à la pointe du progrès, est éclai- rée à l’électricité grâce à 5 000 ampoules électriques. C’est d’ailleurs le thème majeur de l’Exposition universelle de cette année-là.

11

Illuminations 1900

Illuminations 1889

En 1925, André Citroën donne des couleurs et de la lumière à trois faces de la Tour. En 1933, il fait rajouter une pendule dont les aiguilles sont des rayons de lumière qui s’allument successivement pour marquer l’heure.

Après avoir porté pendant plus de 10 ans la publicité Citroën, la Tour est décorée, en 1937, de dentelles lumineuses par André Granet, à l’occasion de l’Exposition internationale

des arts et techniques. Illuminations Citroën 1925 - 1936

(23)

La Tour et ses habits de lumière

couleur jaune orangé. Les faisceaux des lampes sont orientés de bas en haut pour illuminer la Tour depuis l’intérieur des structures.

Le 31 décembre 1999, la Tour Eiffel arbore un phare grâce à deux faisceaux lumineux d’une portée de 80 km, provenant de quatre projeteurs motorisés et pilotés par un micro-ordi- nateur qui synchronise les mouvements de balayage, afin de dessiner un double faisceau en croix.

Ce phare illustre le souhait de Gustave Eiffel qui voulait que sa Tour soit un repère symbolique et universel.

Pour compléter son habit de lumière, un effet de scintillement se superpose à l’éclairage doré.

Le scintillement (conçu pour être éphémère) de l’an 2000 fut remplacé en juin 2003 par un dispositif pérenne.

Cette nouvelle installation a nécessité le travail de 25 alpi- nistes pendant 5 mois, la pose à la main de 20 000 lampes à éclats, 40 kilomètres de guirlandes lumineuses et de câbles d’alimentation, 60 tonnes de serrureries et pièces métalliques.

La Tour Eiffel suit l’actualité, puisqu’en 2004, elle s’est mise aux couleurs de la Chine pour célébrer le nouvel an chinois pendant quelques jours, à l’occasion des années croisées France-Chine.

En 2006, le 9 mai, elle s’habille de bleu pour célébrer la ving- tième édition de la Journée de l’Europe.

En 2007, pour la Coupe du monde de rugby qui se déroule en France, le bas de la Tour est illuminé en vert pour figurer la pelouse, tandis que des faisceaux dessinent les buts et qu’un ballon géant est suspendu sous le 2e étage.

En 2008, elle célèbre la présidence française de l’Union euro- péenne avec un habillage bleu et les douze étoiles jaunes du drapeau européen, tous les soirs, entre le 30 juin et le 31 décembre.

À partir de 1958, 1 290 projecteurs illuminent la Dame de fer et lui donnent des couleurs.

En 1985, un nouvel éclairage doré est installé. Conçu par un ingénieur éclairagiste, Pierre Bideau, cet éclairage est consti- tué de 336 projecteurs de lampes à sodium haute pression de

Illuminations 2000

La consommation électrique

Toutes ces illuminations sont alimentées par Électricité de France. Le monument consomme 7 300 000 kW/h par an, dont 25 % pour l’éclairage et les illuminations, et utilise 19 transformateurs.

En cas de panne, ce sont trois groupes électrogènes qui prennent automatiquement le relais.

Les illuminations comportent plus de 100 modèles diffé-

rents de lampes, soit 10 000 ampoules et 80 km de câbles électriques.

La Tour Eiffel agit en matière de développement durable : 100 % de son énergie provient des énergies renouvela- bles, grâce à de nouvelles ampoules elle a réduit de 30 % l’électricité consommée pour les illuminations. De plus, elle étudie actuellement la mise en place de dispositifs d’énergie solaire.

(24)

12 La Tour dans le monde

Un sondage effectué auprès d’habitants de différents pays du monde, a montré que tous plaçaient en tête la Tour Eiffel lorsqu’on leur demandait de citer un monu- ment européen.

La présence de nombreuses copies de notre monument sur différents continents témoignent de sa notoriété inter- nationale.

Les tours européennes

En Tchécoslovaquie, à Prague, la Tour panoramique, dite aussi Tour de l’observatoire, a été construite en 1891. Elle mesure 60 mètres de haut et ressemble à la Tour Eiffel, mais est située au sommet de la colline de Petrin. Les Praguois disent que la hauteur de la colline ajoutée à celle de la tour équivalent à la hauteur de la Tour Eiffel ! Il n’y a pas d’ascenseur mais des escaliers pour monter jusqu’en haut, où se trouve une plate-forme panoramique qui per- met de découvrir la vieille ville de Prague et le château.

À Cracovie, l’association Amitié Pologne-France a fait ériger une tour de 8,50 mètres, symbolisant l’amitié entre les deux pays.

En Roumanie, à Slobozia, il existe une copie de la Tour Eiffel mesu- rant une cinquantaine de mètres de haut, tout comme celle située à Parizh, au sud du massif de l’Oural, en Russie.

Au zoo de Copenhague, au Danemark, une tour de 44 mètres, en bois, a elle aussi une ressemblance avec la Tour parisienne.

Dans la capitale belge, Bruxelles, c’est dans le parc récréatif Mini Europe qu’une réplique de 13 m de haut a été construite, et en Allemagne, c’est sur le toit d’un immeuble industriel de Sattel- dorf qu’a été érigée une copie de la Tour.

En France, à l’ouest de Paris, dans le parc France miniature a été construit une tour de 10 mètres pesant 3,2 tonnes.

À Lyon, la tour de retransmission de radio-télévision reproduit uni- quement la partie haute de la Tour et ne peut donc être consi- dérée comme une réplique de la Dame de fer.

Les copies de la Tour Eiffel aux États-Unis

La plus grande et la plus connue est celle de Las Vegas, au Nevada. Elle mesure 165 mètres et se trouve en face de l’hô- tel-casino Paris Las Vegas.

D’autres tours ont été construites dans des parcs d’attractions, comme à Kings Dominion en Virginie ou à Kings Island dans l’Ohio, où les tours mesurent 85 mètres pour la première et 100 mètres pour la seconde. Le parc d’attractions Epcot, en Floride, possède également sa Tour Eiffel en modèle réduit. Dans l’État de Géorgie, au Technology Museum of Georgia, une Tour de 11,50 mètres, pesant 420 kg, a été entièrement réalisée en pièces de Meccano.

Deux villes américaines appelées Paris, au Texas et au Tennessee, ont également fait construire des répliques de leur grande sœur française.

En Asie

Deux répliques de la Tour Eiffel ont été édifiées en Chine. Une dans un parc d’attractions à Shenzhen au sud-est du pays, mesu- rant 100 mètres, et l’autre à Tianducheng à côté de Hangzhou, la capitale de la province du Zhejiang, dans un quartier résidentiel.

Cette dernière est une reproduction à l’échelle 1/3 de l’originale, et pèse plus de 1 000 tonnes. Elle dispose de plusieurs terrasses accessibles au public et d’un ascenseur intérieur qui dessert les différents niveaux.

Au Japon, c’est dans la capitale, Tokyo, qu’une tour ressemblant à celle d’Eiffel, haute de 333 mètres a été érigée en 1958 et peinte en rouge et blanc.

À Dubai, dans les Émirats arabes, c’est au Falconcity of Wonders qu’une copie de la Tour Eiffel est en cours de construction.

Références

Documents relatifs

Les élèves se doivent de témoigner une attitude tolérante et respectueuse de la personnalité d'autrui et de ses convictions; ils veillent au respect du cadre et du matériel mis à

Nous sortons d’une période d’élections universitaires, période qui a dû être éprouvante pour vous et vos équipes, encore plus dans le contexte actuel, non7. Je confirme

Observe la Tour Eiffel telle qu’elle a été représentée par des artistes?. h tt p :/ /cara col.eklab log.co

En 1886, on lance un concours pour construire une tour de 300 m de haut qui puisse étonner le monde entier.. C’est Gustave Eiffel qui le remporte en proposant de construire une

On ne s’ennuie pas à Paris : Les femmes, comme des phalènes, Les hommes, comme des fourmis, Glissent sans fin entre mes jambes. Et les plus fous, les plus ingambes Montent

Une fondation, une opportunité pour l’Université Gustave Eiffel?. • Une fondation : un organisme à but non lucratif, créé par un ou plusieurs donateurs pour accomplir une

Tour Eiffel, dite la tour rouge Robert Delaunay.. Paris à travers la

46 Noms des 72 savants disposés sur la frise des quatre façades de la Tour Eiffel.. Inscrits par Gustave Eiffel en hommage aux hommes