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L ÉVOLUTION MORPHOLOGIQUE DE LA TUILE EN GASCOGNE GERSOISE

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(1)

r .

Henri P O L G E

Archiviste du Gers Conservateur du Musée d'Auch

L’ÉVOLUTION MORPHOLOGIQUE DE LA TUILE

EN GASCOGNE GERSOISE

AUCH

Im p r i m e r i e F. COCHARAUX j 9 5 4

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L ’ÉVOLUTION MORPHOLOGIQUE UE LA TU ILE

EN GASCOGNE GERSOISE

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(5)

Henri

POLGE

Archiviste c/u Gers Conservateur du Musée d ’Auch

L’ÉVOLUTION MORPHOLOGIQUE DE LA TUILE

EN GASCOGNE GERSOISE

AUCH

Im p r i m e r i e F. CCK.HARAUX

i954

(6)

A Monsieur BRIGAUD, Maître es arts du feu,

Cordial hommage.

(7)

fi§j|ous ne disposons d’aucune information précise et sûre sur les modes de couverture des édifices de la région antérieu­

rement à la conquête romaine. Par contre, après celle-ci, les modes en usage dans le reste de l’Empire se répandent en Novempopulanie : innombrables sont les gisements présumés gallo-romains 1 où apparaissent des débris plus ou moins com­

plets de tegulae, grandes tuiles plates à rebord, et d’imbrices, tuiles creuses faisant office de couvre-joints. Il est malheureu­

sement difficile de savoir à quelle époque la tuile à canal, pla­

cée tantôt dans un sens tantôt dans l’autre, a fait disparaître la tuile plate. Pour la plupart des érudits locaux, la décou­

verte d’une tuile plate à rebord est le signe caractéristique d’un site antique. Mais pour Brutails 2, « les tuiles à rebord ne dispa­

raissent pas à la fin de l’époque romaine ; on en fait encore en plein Moyen âge et jusqu’à la fin de la période gothique notamment dans certaines contrées du Midi ». En Gascogne ce genre de tuile pourrait avoir été en usage jusqu’à l’époque carolingienne.

Le Moyen âge

Au Moyen âge la tuile à canal, dérivée de 1 ’imbrex antique, mais conservant le nom (tegula, teulo) de la tuile plate dont elle remplira une fois sur deux la fonction, triomphe très lar­

gement. Les monuments romans et gothiques lui donnent une préférence à peu près exclusive. Sous l’Ancien régime son usage est aussi général : on en trouve trace partout, à Cazaubon 3 4 , à Vic-Fezensac \ à Villefranche-d’Astarac 5, et à toutes les épo-

(1) Cf. Atlas archéologique du Gers, en préparation aux Archives dépar­

tementales.

(2) Pour comprendre les monuments de France, Paris, Hachette, 1941. p. 40.

(3) Revue de Gascogne, 1893, p. 295.

(4) Z. Baqué, Histoire de Vic-Fezensac, t. IV (Auch, Cocharaux), p. 37 (ex Bull, de la Société Archéologique du Gers).

(5) Bull, de la Soc. archêol. du Gers, 1942, p. 40.

(8)

ques : à Lectoure à la fin du

XVIe

siècle 6 7 8 , à Biran en 1648 1, à Ansan en 1654 ’, à Gimont en 1762 9, à Masseube au lende­

main de la Révolution 10 1 1 , etc... Cette tuile est qualifiée d’à la mode du pais en un contrat notarié daté de 1617 “ .

L ’Ancien Régime

A une époque encore indéterminée, peut-être au

XVe

siè­

cle 12, la tuile à canal se heurte à la concurrence d’un type nouveau dans la région : la tuile plate à crochet. On oppose alors l’un à l’autre les termes de teule coum ou teule coup, tuile à canal 13 et de teule picou, tuile plate à crochet 14 et les baux à construire font état de cette distinction 15. On trouve trace de la tuile plate à Séguenville en 1673 16, à Gimont en 1737 17 1 8 , à Simorre dans les dépendances de l’abbaye 1S, etc... A vrai dire la tuile plate à crochet n’entre en concurrence avec la tuile à canal que dans un certain nombre de cas très détermi­

nés : 1° certaines églises de la région de Riscle et de Nogaro, peut-être par suite d’influences béarnaises, restaurées après le passage de Montgomery, sont ainsi couvertes en totalité, nefs et clochers 19 ; 2° à partir du

XVIe

siècle des gentilhommières le sont aussi, en tout ou en partie (tours et éléments nobles) 20 ; 3° lorsqu’on trouve trace de tuiles plates pour la couverture de

(6) Bull, de la Soc. archéol. du Gers, 19-49, p. 111, note 30.

(7) Arcli. clép. du Gers, 3. E. 444, (f° 58).

(8) Ibidem E. 225.

(9) Ibidem H. 4, f» 100.

(10) Ann. du Gers pour l’année 1889, p. 350.

(11) Rev. de Gascogne, 1882, p. 206.

(12) P. Pa r f o u r u et J. de Ca rs ala de du Po n t, Comptes consulaires de la ville de Riscle de 1441 à 1507, Paris, H. Champion et Auch, Cocharaux, 1886, p. 68, n» 2 et 579, n° 3.

(13) Du Cange, Gloss, mediae et infimae latinitatis, v “ coppus (3).

(14) S. P a l a y , Dict. béarnais, v “ Teule.

(15) Arch. dép. du Gers, E. 965.

(16) Ibidem, E. 108.

(17) Ibidem H. 3, f» I et 222.

(18) Bull, de la Soc. archéol. du Gers, 1934, pp. 219, 227, 239, etc.

(19) Bull, monumental, t. 91 (1953), 2e fascicule, p. 149. V. par exemple les églises d’Urgosse, de Mauriet, de Cravencères, de Sabazan, etc...

(20) Châteaux de Léberon, de Sabazan, de Bivès, etc... Les pigeonniers sont souvent couverts eux aussi de tuiles plates à crochet.

(9)

salles ou de bordes rurales 21, leur zone est bien délimitée et presque toujours limitée aux tours d’angles ; 4° enfin dans la région de Miélan, sans doute sous l’influence de la tuilerie des Puntous, les pans coupés des toitures à quatre pentes sont tou­

jours pourvus de tuiles plates tandis que les pans tombant sur les murs goutterots portent exclusivement des tuiles à canal.

Quelques procédés de couvertures, sous l’Ancien régime, n’apparaissent que de façon sporadique ou exceptionnelle : 1°

des tuiles à cariai pourvues de crochet susceptibles de les adap­

ter à des pentes supérieures à la moyenne ont été trouvées dans la région de Berdoues et de Belloc-Saint-Clamens ; nous n’en connaissons pas ailleurs ; 2° on ne trouve de bardeaux que sur les anciens moulins à vent où leur emploi était obligatoire pour des raisons techniques aisées à comprendre 22 ; 3° la seule cou­

verture de plomb que nous connaissions dans la région était celle de la cathédrale de Condom : elle fut détruite pendant la Révolution 23. Nulle part nous n’avons trouvé trace de couver­

ture de chaume.

Le x i x e siècle

Au

XIXe

siècle, la situation va se compliquer singulière­

ment. Dans les édifices populaires et traditionnels, à la campa­

gne surtout, les deux types de tuile précédemment signalés se perpétuent sans grand changement : on continue à les fabri­

quer dans les vieilles tuileries artisanales 24. Mais le développe­

ment des relations commerciales, le perfectionnement des moyens de communication (routes royales, canaux, chemins de fer), les progrès industriels, le machinisme créent des conditions nouvelles. Le goût lui aussi a évolué. Au

XVIIIe

siècle, la toiture d'ardoise était considérée comme étrangère à la région, on la disait à la mode de France 25. Au

XIXe

siècle au contraire elle va

(21) Par salle on désigne un château seigneurial plus ou moins impor­

tant, autour duquel gravitent un certain nombre de métairies ou bordes. Les communs des demeures nobles, même couvertes de tuiles à crochet, ne por­

tent que des tuiles à canal : ainsi à Bivès la belle grange datée de 1634.

(22) H. Polge et E. Es c a f it, Les anciens moulins à vent de la Gascogne gersoise (Auch, Cocharaux, 1950), p. 8.

(23) S. Dau ge et P. Ro u l e a u, La cathédrale de Condom (Condom, Bous­

quet, 1931).

(24) Cf. pièces justificatives. Nous avons recueilli au Musée gascon une partie de l ’outillage artisanal traditionnel.

(25) Rev. de Gascogne, 1876, pp. 273-4. Sur le sens du mot France en Gascogne sous l ’Ancien régime, v. H. Po l g e, Dict. topogr. du Gers, sur fiches aux Archives départementales, v° France. Cf. pièce justificative v.

(10)

— R —

s’implanter et se développer en Gascogne gersoise. En 1826, le Journal du Gers note que « l’ardoise et la tuile sont les seuls matériaux employés dans le département à couvrir les habita­

tions » 26. Ce même journal à la date du 20 août 1828 27 2 8 publie une réclame d’un certain Lavacquerie, commerçant à Auch, annonçant qu’il met à la disposition de sa clientèle un stock d’ardoises bleues ou grises provenant de Louron (Hautes-Pyré­

nées). En 1829 est fondée la Compagnie des ardoisières des Pyrénées 2S. Après cette date l’ardoise se multiplie sur les demeures importantes et les châteaux (où souvent elle remplace la tuile à canal ou la tuile plate), les bâtiments publics, les clo­

chers d’églises pourvus de flèches. Les toitures métalliques, en tôle, n’apparaîtront que bien plus tard.

La tuile à emboitement (dite faussement tuile mécanique) fut une rivale de la tuile traditionnelle bien plus redoutable que l’ardoise. Importée à Auch à partir de 1871, elle fut impli­

quée dans une curieuse querelle politique 29. Elle bénéficia vite d’une publicité bien orchestrée 30 3 1 . Dans les constructions nou­

velles elle remplaça presque toujours la tuile ancienne : ainsi à Auch la ville basse, presque entièrement construite au

XIXe

siè­

cle, comporte une proportion élevée de toitures ainsi recou­

vertes par opposition à la ville haute qui se trouve dans une situation exactement inverse. Fabriquée en série par l’Usine Lartigue et Dumas fondée en 1856, elle était moins coûteuse que la tuile à canal et exigeait des charpentes moins puissantes, mais ses inconvénients esthétiques apparurent vite, notamment dans l’entretien des monuments de caractère historique. Cette dernière question n’est pratiquement résolue que depuis l’in­

vention de la tuile dite romane 31 qui joint à l’esthétique de la tuile à canal la commodité de la tuile à emboitement32.

(26) Journal du Gers, 10 avr. 1826, p. 3, première colonne.

(27) bbidem, 20 août 1828, p. 4, col. 1.

(28) Cf. pièces justificatives.

(29) L’appel au peuple, 29 mars 1885, p. 3 (article intitulé Sottises de M. de Cardes).

(30) V. par exemple L’avenir, 27 octobre 1870, 4™c page, l re colonne.

(31) Centre de documentation des Archives départementales du Gers, dossier Briques et tuiles.

(32) Quelques notes additives au moment de mettre sous presse : la bande génoise n’apparaît guère en Gascogne gersoise avant le xvn* siècle : elle est d’un usage très fréquent au xvme. Les épis de faitage sont rares, sauf sur les pigeonniers : ils sont vernissés, de couleur verte et représentent fréquemment des pigeons. Ils mériteraient une étude spéciale de même que la brique crue et cuite.

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9

Toitdetuiles àcanal (cliâteaudeSainte-Gemme, communede Saint-Puy)

(12)

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PIECES JUSTIFICATIVES I

Sainte-Marie d ’A uch (1617) (Cf Revue de Gascogne, 1882, p. 206).

E t au-dessus de ladite corniche contre les dalles, ledit Lesville sera tenu de faire une parebande à clair voix tout à l’entour de ladite m urailhe, de la h a u te u r de six paulm s et d’un paulm d'espes- su r ainsi et conform ém ent au desseing qui servira pour oster et couvrir la difform ité du couvert de ladite église, qui sera plat et couvert de tuilles à canal à la mode du pais à cause qui sy ledit cou­

vert estoit en tiers point, il seroit beaucoup plus suiect auls oraiges et im pétuosités du tem ps q u ’il ne sera pas et causteroit davantage à entretenir.

II

Répertoire des anciennes tuileries de l’élection d ’Arm agnac d ’après le registre C. 76 des archives départem entales du Gers (année 1741) :

L orsqu’une com m unauté possédait plusieurs tuileries, le nom ­ bre en est donné entre parenthèses)

1° COMMUNAUTES DEPENDANT DU BUREAU D’AUCH

l-r ■-

Aubiet (2), Augnax, B arran (2), Belmont, Biran (2), Brugnens, Callian, Castillon-M assas, Cézan, Crastes, Goûts en Fezensaguet, Jegun, L agardère, L arroque-Saint-Sernin, Lavardens (2), Lussan, M ansencome, M arsan, Mauvezin (2), Mérens, Mirepoix, M onbert (2), M ontfort, M ontaut-les-Créneaux, P ardeillan, Peyrusse-G rande (2), Razengues, Riguepeu, Saint-Germ ier, Saint-Jean-Poutge, Saint- Yors.

2° COMMUNAUTES DEPENDANT DU BUREAU DE NOGARO A urensan, Bergougnan, Campagne, Castelnavet, Castex, Cas- tillon-Débats, Cazaubon, Espas, Gellenave, L abatut, L agraulet, Lan- nem aignan, Lannepax (4), Lapujolle, Lisle (2), Loubedat, Lupiac (2), M arrast, M aubourguet, M auléon,, P anjas, Poudenas, Pouydraguin, Saint-M artin d ’Arm agnac, Sauveterre, Soublecause, Tachouzin, Verlus, V illefranque.

(13)

— il —

Tuiles àcanal ettuiles plates àcrochet (châteaud’Esclignac, communedeMonfort).

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12 III

Prospectus de la Compagnie ardoisière des Pyrénées (extrait des archives du Musée gascon) :

DE LA SUPERIORITE DE L ’ARDOISE SUR LA TUILE A CANAL

La Compagnie des ardoisières des Pyrénées, formée depuis 1829, vient d ’introduire, à gros frais, dans ses ateliers un nouveau systèm e d ’exploitation, c’est-à-dire, q u ’on y confectionne l’ardoise des m êm es dim ensions et d’après les procédés usités, en tout temps, à Angers et dans les A rdennes ; aussi est-elle pareille à celle qu’on emploie depuis les bords de la Garonne ju s q u ’au nord de la France.

Cette branche d’industrie, si essentielle aux habitants du Midi, n ’a été m alheureusem ent que trop longtem ps négligée dans nos contrées ; l’indifférence qu’on a eu pour elle l’a faite rester dans nos m ontagnes, comm e il y reste encore ta n t d’autres objets p ré ­ cieux, dans le plus profond des oublis ; m ais, p a r le moyen q u ’ont adopté les m em bres de cette Société, bientôt les propriétaires po u r­

ront, au fu r et à m esure qu’ils feront construire des bâtisses nou­

velles, profiter des nom breux avantages que l’ardoise régulière leur offre et renoncer pour toujours à cette to itu re dont l’entretien blesse leurs intérêts, et le poids énorm e écrase les m aisons.

Dans cette nouvelle exploitation, on y confectionne l’ardoise de trois dim ensions différentes ; chacune d’elles est régulière.

La l re est de 11 pouces sur 8 La 2me est d e '10 pouces sur 7 La 3me est de 9 pouces sur 6.

Avec un m illier de la prem ière dim ension, on couvre en général une surface d’environ six toises carrées, et proportionnellem ent avec les a u tres ; elle est m ise toute en paquets, composées de q u arante ardoises chaque : elle n ’offre aucune espèce de perte au proprié­

taire ; on doit la placer telle q u ’elle se trouve em paquetée, sans avoir besoin de la retoucher d ’aucune m anière. Un ouvrier en posera a u ta n t dans un jour, comme il ferait dans trois de celle faite par les m ontagnards, de laquelle je ne parlerai point, puisque son énor­

me épaisseur et sa difform ité l’em pêchent d’être mise en parallèle avec la régulière, qui se trouve toute unie, et q u ’on dirait être quasi polie. Je me contenterai de p o rter à la connaissance des consom m ateurs la différence qui existe entre l’ardoise q u ’on exploite a u jo u rd ’hui aux Pyrénées, et la tuile à canal, sans cependant entrer entièrem ent dans tous les divers détails qui, à cause de la variété des prix de la tuile dans les localités et des frais de tra n sp o rt de

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l’ardoise, plus ou m oins considérables dans les unes que dans les autres, seraient d’abord trop longs, et ensuite très difficile de les rendre exacts. Je me bornerai, à cet égard, à donner po u r certain que la toiture d’une m aison, couverte en ardoise, dans un endroit quelconque, depuis les Pyrénées ju sq u ’à la Garonne, ne coûtera jam ais guère plus que si elle était couverte en tuile à canal, et dans les trois q u arts et demi de cette étendue elle reviendra beau­

coup m oins ; en voici la preuve la plus certaine.

L’ardoise, par sa légèreté, nécessite un tiers m oins de bois de charpente que la tuile à canal ; elle offre, de plus, une durée de 55 à 60 ans pour les prem ières réparations seulem ent, à m oins de force m ajeure ; tandis que, sans accident aucun, il fau t resuivre les m aisons couvertes en tuile pour le m oins tous les 6, 7 ou 8 ans.

La différence de cette durée provient d’abord de l’hom ogénéité de l’ardoise et de son unité ; sa toiture a l’avantage et la force de résister aux intem péries des saisons : p a r exemple, la grêle qui trop souvent visite notre pays, n ’occasionnera point un vingtièm e de dégâts sur elle, comme elle le fera su r la tuile. Il y a plus encore : une m aison couverte en tuile à canal, p a r l’inégalité et les nom breux vides de sa toiture, donne passage au vent, à la pluie et à la neige, d’où il résulte que dans to u t tem ps pluvieux, et principalem ent en hiver, on voit constam m ent une hum idité qui finit par e n tra în e r non seulem ent la perte des grains, ou fourrages placés dans les greniers, m ais souvent aussi celle des p lanchers ; cette vérité est évidente : pas un p ro priétaire qui ne soit à portée de la reconnaître et d’en convenir.

Q uant à celle couverte en ardoise régulière, il en est to u t à fa it différem m ent ; sa toiture est légère, élégante et très unie. L’a r ­ doise porte à ferm e p artout, et ne laisse apercevoir aucun vide. P ar conséquent, la neige, la pluie ni le vent n ’ont aucun passage avec elle ; point d’hum idité sur les planchers. Sauvegarde de to u t ce q u ’elle couvre, elle va ju sq u ’à g aran tir les grains aux propriétaires des ravages qui y p o rten t annuellem ent les rats, pu isq u ’il est vrai q u ’elle leur refuse asile qu’ils trouvent avec ta n t de facilité dans toutes les m aisons couvertes en tuile à canal ; elle laisse encore à l’h a b ita n t la faculté d’utiliser, s’il le désire, ju s q u ’au faîte de ila toiture, en faisant distrib u er les greniers ou galetas en cham bre d'habitation, avantage im m ense pour les fam illes, que jam ais la tuile ne leur a offert ni ne peut leur offrir ; m ais que dis-je, nu^le com paraison ne p eut exister entre la tuile à canal et l’ardoise ; l’avantage de couvrir avec cette dernière est si supérieur au cou­

vert fait en tuile, a dit un hom m e consciencieux, ce que le fer est au bois de peuplier ; le plus grand de tous les m aux est qu’on ne puisse pas en avoir à un prix m odéré ; sans nul doute, s’il en était ainsi, les h ab ita n ts du m idi en feraien t bientôt usage, car aucune espèce de toiture ne p e u t égaler celle-là.

Cette vérité a été com prise p a r des hom m es in d u strieu x ; à

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- 1 4 -

l’in sta n t ils ont tourné un regard favorable vers les Pyrénées, et p ris la déterm ination de faire tous les sacrifices nécessaires pour faire lever et d isp a ra ître les obstacles qui ont ju sq u 'à ce jo u r privé les propriétaires de la jouissance de cette nouvelle toiture ; après de nom breuses et coûteuses recherches, ils ont été assez heureux pour obtenir un succès satisfaisant et nous m ettre à même de pouvoir annoncer au public :

Que des entrepôts sont déjà form és à Tarbes (H autes-Pyré­

nées), au bout du pont de l’Adour, chez Abadie ; à Auch, chez M.

Ju stin , charpentier, rue Bazillac et à Toulouse, à la m aison de M. A ndrieu, place Lafayette, où l’on trouvera de l’ardoise régu­

lière à couvrir, des ardoises polies pour les écoles et pour le des­

sin, des crayons en ardoise et des m ontres solaires, des cham ­ branles et des tables en m arbre, le to u t confectionné, so rtan t des belles et précieuses carrières des Pyrénées ; on y trouvera égale­

m ent des caisses d’orangers, de citronniers et de fleurs, avec pan- naux et fonds en ardoise, d ’une solidité et d’une élégance comme on n ’en a pas encore vu, le tout à un prix raisonnable.

De pareils entrepôts seront établis p a r nos soins, au p rin ­ tem ps prochain, à Bordeaux, Agen, Bayonne, M ont-de-M arsan et à Pau, et nous p rocurerons aux h ab itan ts de tous ces divers départe­

m ents la facilité de pouvoir, à volonté, su b stitu er l’ardoise à la tuile à canal, et profiter p a r ce moyen de tous les avantages qu’elle offre aux consom m ateurs.

Marsau.

IV

Note sur la tuile à double courbure,

extraite du

Mémorial d’agricul­

ture du département du Gers,

octobre 1831, p. 314.

... Le même rap p o rt parle d’une couverture en tuile, q u ’il serait avantageux de substituer à nos tuiles à canal, et sur laquelle on p o u rra it avoir d’au tres détails. « Le peu de solidité et les nom ­ breuses réparations des couvertures en tuiles ordinaires du pays, et la durée de la couverture en tuile en S, d ’une m aison située rue des Ju ifs, et bâtie il y a à peu près 70 ans, et qui n ’a pas eu besoin de rép aration depuis sa construction, ont donné naissance à une Commission, et puis à un R apport de M. Nadaud, chef de bataillon du génie m ilitaire. II en résulte que le m ètre carré de couvertures en tuiles en S ou à double courbure, est plus cher, m ais que, si on prend en considération la longue durée des couvertures et l’écono­

mie dans les dépenses d ’entretien et de réparations, les tuiles à double courbure sont préférables. Nous engageons quelques-uns des propriétaires des tuileries de ce départem ent, à se livrer à la fabrication de ces tuiles, dont les Rom ains et les H ollandais se servent dèpuis un tem ps im m ém orial ».

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- 1 5-

V

Bail à couvrir d’ardoises la tour d ’Orbessan

(m inutes de Me Lagardère, notaire à Auch, reg. de 1638-41, f° 65) Le 5 novembre 1639, dans Aux, a été personnellem ent établi Domenges Pascau, Me ch arpentier de la ville de Baignères, et Domenges Noguès, aussi Me ch arp en tier de la dite ville, lesquels prom ettent et s’obligent à M. Léonard Daignan, sieur et baron de Castelbieil, receveur général de France en la généralité de Tholose, de couvrir d’ardoise la tour bastie de nouveau au château d ’O rbessan et la m ettre à perfection en la m eilleure form e q u ’il se p o u rra et com ancer ladite besoigne dans trois sem aines à com pter de ce jo u r, m oyennant que ledit sieur de Castelbieil leur fornira l’ardoise, clou et latte nécessaires, leur bailhera logem ent en une cham bre d u d it chasteau d ’O rbessan, pour laquelle besoigne ledit sieur de Castelbieil prom et aussi leur payer la somme de 45 livres, deux pipots de vin vieux et trois sacs bled, m esure de la présente ville...

VI

Bail à ferm e de la tuilerie de Boulaur (1743)

P a r devant le notaire royal à Saram on soussigné fu rent pré­

sentes dam e Françoise Dauzon, prieure, sœ ur Julienne de Lassegan, dépositaire, religieuses du couvent de Boulauc, assistée de dom Michel Duteil, leur confesseur, lesquelles ont volontairem ent baillé à titre de ferm e et arren tem en t à Jean et à P ierre Larée, père et fils, tuiliers habitans du lieu de Labarthe-B ézéril, ici présents et acceptans, savoir est la tuillerie que les Dames possèdent audit lieu de Boulauc pour le term e de quatre années qui ont comencé le prem ier de janvier dernier et finiront à pareil jo u r, pour laquelle ferm e et pour chaque fournée q u ’ils fairont à lad ite tuilerie sans qu’ils en puissent faire qu’une chaque année que du consentem ent des Dames, lesdits ferm iers solidèrem ent l’un pour l’a u tre et l’un d ’eux ou seul pour le tout renonçant au bénéfice de division et de discussion p ro m ettent et s’obligent donner à la com m unauté pour chaque chauffée la somm e de cent q u arante livres payable le jo u r de T oussaint à peine de tous dépens, de laquelle ferm e lesdites dam es prom ettent fair jo u ir lesdits ferm iers et pour obser­

ver ce dessus chacune des parties comm e les concerne obligent, savoir lesdites dam es les rentes de la com m unauté et lesdits fer­

m iers leurs biens propres. F ait, passé et traité devant la grille du grand parloir d u d it couvent de Boulauc avant m idy l’an mil sept cent q u arante trois et le dix huitièm e jo u r du mois de février

(18)

- 16

en présence, et s’obligeant en conséquence lesdites dam es de leur faire p o rter le bois nécessaire pour chaque fournée, de Pierre Ribes, peigneur de laine, h a b ita n t de Boulauc, et de Je a n Abadie, ch a r­

pentier, h a b ita n t de L ussan, etc...

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