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BilanScientifique de la Région Centre-Val de Loire2016

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BILAN

SCIENTIFIQUE

2 0 1 6

PRÉFECTURE DE LA RÉGION

CENTRE-VAL DE LOIRE

Direction Régionale des Affaires Culturelles

Service Régional de l’Archéologie

Bilan

Scientifique

de la Région

Centre-Val de Loire

2016

MINISTÈRE DE LA CULTURE

(2)

DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES

6 rue de la Manufacture

45000 Orléans

SERVICE RÉGIONAL DE L’ARCHÉOLOGIE

6 rue de la Manufacture

45000 Orléans

tél : 02 38 78 85 41

secretariat-sra.drac-centre@culture.gouv.fr

Site internet : http://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Centre-Val-de-Loire

Bilan sous la direction de Stéphane Révillion et Christian Verjux Coordination Pascale Araujo avec la collaboration de l’ensemble des agents du service régional de l’archéologie Centre-Val de Loire

Cartographie Viviane Aubourg Sources de données PatriArche et composants du RGE® 18 Bourges : Service d’archéologie préventive Bourges Plus s.d. 28 Chartres : Direction de l’Archéologie de la Ville de Chartres 41 Blois : PCR Blois 45 Orléans : Pôle d’archéologie de la ville d’Orléans

Illustration de couverture : Chambord (Loir-et-Cher) château : vue du parterre nord avec le décapage de la zone 1 visible devant la tour de la Chapelle, le parterre oriental est visible à droite du château avec le sondage préliminaire et les premiers décapages de la zone 2 (Jean-Louis Bellurget, Inrap).

Mise en page, impression Prévost Offset

ISSN 1240-6708 © 2018

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BILAN

SCIENTIFIQUE

2 0 1 6

CENTRE-VAL DE LOIRE

TABLE DES MATIÈRES

Introduction 11 L’activité archéologique en 2016 15 Résultats scientifiques significatifs 19 Tableau de présentation générale des opérations autorisées 24 Le porter à connaissance : un bilan pour de nouvelles orientations 27

CHER 31

Tableau général des opérations autorisées 31

Carte des opérations autorisées 33

Travaux et recherches archéologiques de terrain 35 L’occupation humaine de la vallée du Cher au Paléolithique supérieur 35 Prospection aérienne en Berry 36 AUBIGNY-SUR-NÈRE 7 rue des Dames, maison Jeanne d’Arc 37 Arrondissement de Saint-Amand-Montrond 37 AUBIGNY-SUR-NÈRE Zac du Guidon, le Champ des Tailles 38 AVORD les Anciennes Vignes, tranches 1 et 2 39

BOURGES Jardins de l’Archevêché 40

BOURGES Cour Mauduit, boulevard de Chanzy 41 BRUÈRE-ALLICHAMPS Abbaye de Noirlac 41 BRUÈRE-ALLICHAMPS, VALLENAY, FARGES-ALLICHAMPS

Lit du Cher, lieu-dit le Pré de la Maison 42 LA CHAPELLE-SAINT-URSIN L’Angoulaire 44 CHÂTEAUMEILLANT Le Paradis 46 DREVANT Théâtre gallo-romain (scena) 48 LAZENAY-POISIEUX Les Prés-Forêts 48

MASSAY 2 route de Preuilly, ancienne abbaye Saint-Martin 49

MASSAY Bois Messire Jacques 50 NEUVY-DEUX-CLOCHERS

PCR « Naissance et évolution de l’ensemble castral de Vesvre » 50 TRAÎNOU Collège La Forêt, la Giraudière

297

TRAÎNOU Clos du Vieux Moulin 301

OPÉRATIONS INTERDÉPARTEMENTALES RÉGIONALES ET INTERRÉGIONALES

303

Tableau des opérations autorisées 303

Travaux et recherches archéologiques de terrain 305

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EURE-ET-LOIR 55

Tableau des opérations autorisées 56

Carte des opérations autorisées 57

Travaux et recherches archéologiques de terrain 59

Prospection aérienne dans le sud de l’Eure-et-Loir 59 Vallée de l’Eure, de Chartres à Maintenon 59 AMILLY Les Monts-d’Ouerray, Pôles ouest phase 1 60 ANET, SAUSSAY Voie de liaison RD 928-RD 116 60 AUNEAU Les Nonains 61 BARJOUVILLE Montmureau 61 CHARTRES Église Saint-Pierre 62 CHARTRES Sanctuaire de Saint-Martin-au-Val 62 CHARTRES 1 place Drouaise 63 CHARTRES 79 rue Saint-Brice 63 CHARTRES 65 rue de Reverdy, 53 rue Chanzy 63 CHARTRES Plateau nord-est (3ème tranche) 63 CHARTRES Plateau Nord-Est Tranche 2 64 CHARTRES Collège Hélène-Boucher, 23 boulevard Chasles 64 CHARTRES 70 rue des Grandes-Filles-Dieu 65 CHARTRES 13-15 rue du Bourg-Neuf 65 CHARTRES 25-27 rue du Grand-Faubourg 66 CHARTRES 47-49 rue du Faubourg Saint-Jean 66

CHARTRES 13-19 rue de l’Arbre de la Liberté 66 CHARTRES rue Vintant 67 CHARTRES Église Saint-Martin-au-Val 68 DREUX rue Pastre, rue Claye, site Esmery-Caron 69

DREUX Boulevard Pasteur 71 FONTAINE-LA-GUYON les Défaits, la Remise des Défaits 71 FONTAINE-LA-GUYON Le Molet 72 ILLIERS-COMBRAY Les Terres Rouges 72 ILLIERS-COMBRAY Déviation d’Illiers-Combray, Tranche 1 - Phase 2, Tronçon RD154 à RD921 sud 73 MAINVILLIERS La Mare Corbonne 74 MORANCEZ rue des Artisans, la Marnière de Chavannes 75 POUPRY Villeneuve 75 POUPRY La Fromagée, Les Hernies 77 POUPRY Les Hernies 78 RÉCLAINVILLE RD17 79 SAINT-LUBIN-DES-JONCHERETS les Ravigneaux 80 SOURS Les Grouaches 80 THIRON-GARDAIS cloître et façade nord de l’abbatiale 81

(5)

INDRE 86

Tableau général des opérations autorisées 86

Carte des opérations autorisées 87

Travaux et recherches archéologiques de terrain 89

Prospection aérienne autour de Châteauroux 89

ARGENTON-SUR-CREUSE rue Jean-Jacques Rousseau 89

LE BLANC rue Abbé Pierre 90 CLUIS Forteresse de Cluis-Dessous 91 FONTGOMBAULT les Sables de Rousselle, l’Abbaye, la Cité 91 ISSOUDUN 73 rue Haute-Saint-Paterne 92 ISSOUDUN La Limoise 92 LUÇAY-LE-MÂLE place de Verdun 93 MEUNET-PLANCHES Les Isles 93 NOHANT-VIC Nohant 95 ROUVRES-LES-BOIS le Bourg 96 SAINT-GAULTIER 1 rue de la Creuse 96 ARGENTOMAGUS De l’oppidum à la fabrica armorum omnium Ier s. av. J.-C. / Ve s. ap. J.-C. 96 SAINT-MARCEL Les Mersans, bâtiment de commerce 2, Insula C 98 SAINT MARCEL Les Mersans 99 VALENÇAY Tour nord-ouest et aile nord du château 101

INDRE-ET-LOIRE 103

Tableau général des opérations autorisées 103

Carte des opérations autorisées 105

Travaux et recherches archéologiques de terrain 107 Occupation du plateau au nord de la Loire : entre Choisillle et Bédoire du Ve s. av. J.-C. au Ier s. ap. J.-C. 107 AMBOISE Les Châtelliers 107 AMBOISE 30, rue du Petit Bonheur 108 AMBOISE 30 Rue du Petit Bonheur 109 AMBOISE 19 rue du Petit Bonheur 109 AMBOISE rue de la Mothe 110 AMBOISE 3, chemin du Petit Bonheur 110 AMBOISE L’Île d’Or 110 BALLAN-MIRÉ la Pasqueraie tranche 3 112 BEAUMONT-LA-RONCE 8 route de Rouziers 112

CHAMBRAY-LES-TOUR ZAC Vrillonerie Sud, la Baraudière 113

(6)

ESVRES EVENA évaluation archéologique d’une agglomération d’origine protohistorique 116 LANGEAIS, LA ROCHE-COTARD Enjeux de la connaissance

et de la datation d’un site moustérien à productions à caractère symbolique 118 LOCHES Forteresse, logis royaux 119 LOCHES Remparts de la cité royale 121

MONTBAZON La Bafauderie 121

MONTLOUIS-SUR-LOIRE 19-21 rue du sénateur Belle 122 MONTLOUIS-SUR-LOIRE La Vronnière 123 MONTS Les Girardières 123 PARÇAY-SUR-VIENNE Pièce de Prézault 124 REIGNAC-SUR-INDRE La Grande Rochette 125 SAINT-CYR-SUR-LOIRE 1 Boulevard Alfred-Nobel 126 SAINT-CYR-SUR-LOIRE La Gruette 126 SAINT-CYR-SUR-LOIRE Pont de la Motte 126 SAINT-ÉPAIN aire de service de Sainte-Maure-de-Touraine A10 126 SAZILLY Les Chilloux 127 TOURS Marmoutier 127 TOURS 103 bis avenue Maginot 128 TOURS 31-33 rue du Colombier 128 TOURS Les Hauts de Sainte-Radegonde 128 TOURS Rue de l’Hospitalité, rue Walvain 129 TOURS 49-51 rue de l’Anguille 129 TOURS 32 et 36 rue de la Fosse-Marine 129 TOURS 114 rue du Plat-d’Étain 130 TOURS 58 rue Croix-Pasquier et 49 rue du Président-Coty 130 TOURS rues Louis-Auvray et François-Richer 130 VERETZ chemin des Cerisiers, chemin des Acacias 131 VERETZ La Pidellerie sud 131

LOIR-ET-CHER 133

Tableau général des opérations autorisées 133

Carte des opérations autorisées 135

Travaux et recherches archéologiques de terrain 137

SOLIDAR Travaux et recherches archéologiques de terrain 137 AVERDON Le Bout de la Vallée Poiriou 139 BLOIS PCR « Blois, ville et territoire ligérien depuis les premières

installations humaines jusqu’à nos jours » 2014-2016 140 BLOIS 5 rue des Grands Champs 142 BLOIS Îlot Saint-Vincent (tranche 1) 142 BLOIS 2 rue Pierre-Mosnier 143 BLOIS 59 avenue de Vendôme 144

(7)

CHAILLES Rue des Allets et rue des Mesliers 144 CHAMBORD Château, parterres nord et est 144 LA CHAPELLE-VENDÔMOISE Poisse-Mer (tranche 1) 147

COURBOUZON Les Friglons (tranche 1) 148 COUR-CHEVERNY Couvent Saint-Bonaventure 148 GIÈVRES 27 rue André-Bonnet 148 GIÈVRES Les Bâtardes 148 LISLE Les Sablons 149 MAVES Le Haut Moron et le Bas Moron (tranche 2) 149 MONTOIRE-SUR-LE-LOIR Prés Thierry 150 MORÉE La Varenne 150 MUIDES-SUR-LOIRE Rue des Garennes 151 NAVEIL Rue de la Condita 151 NEUNG-SUR-BEUVRON 5 rue du Onze-Novembre 152 NOYERS-SUR-CHER La Busa 152 SAINT-AIGNAN la Pinnevardière 153

SELLES-SUR-CHER Le château 153

VENDÔME Abbaye de la Trinité, cour du cloître et chevet de l’abbatiale 153 VENDÔME Bois de l’Oratoire (tranche 1) 154 VENDÔME Rue Saint-Denis et rue Yvon-Villarceau 154 VERDES Chemin de Chartres 154

LOIRET 155

Tableau général des opérations autorisées 156

Carte des opérations autorisées 157

Travaux et recherches archéologiques de terrain 159

Prospection aérienne, cantons de Bellegarde et Beaune 159 BAZOCHES-LES-GALLERANDES Le Moulin de la Croix et La Poussinière 159 BEAUGENCY Église Notre-Dame 160 BEAUGENCY Rue de l’Orme et rue du Four à Chaux 160 BONNY-SUR-LOIRE giratoire RD 2007 160 BONNY-SUR-LOIRE Les Évats 160 BATILLY-EN-GÂTINAIS Les Pierrières 161 CHÂLETTE-SUR-LOING Place Jean Jaurès 162 CHANTEAU La Tuilerie 163

CHÂTEAU-RENARD 34 rue Paul-Doumer 163

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GIDY Coulvreux Ouest 168

GIDY Rue du Stade 169

GIEN Place de la Victoire 170 LOURY la Forge 170 MARDIÉ Église Saint-Martin, place Jean Zay 172 MÉZIÈRES-LEZ-CLÉRY Chemin des Écoles 172 MONTARGIS Mur nord des jardins Renaissances 172 LA NEUVILLE-SUR-ESSONNE 153 Grande-Rue 173 NEUVY-EN-SULLIAS Climat du Cornet 174 ORLÉANS Caves – Ville intra-muros 175 ORLÉANS Chapelle Saint-Hubert du Grand-Cimetière 177 ORLÉANS 75 rue des Murlins 177 ORLÉANS 9 rue Basse-d’Ingré et 12 rue Émile-Biscara 178 ORLÉANS rue du Poirier Rond 178 ORLÉANS La Motte Sanguin, Quai du Fort Alleaume 179 ORLÉANS 28 rue de l’Ételon, lycée Saint-Euverte 180 ORLÉANS 20 rue du Pot-de-Fer 181 ORLÉANS Place Châtelet et rue des Hôtelleries Sainte-Catherine 181 ORLÉANS Hôpital Porte-Madeleine 181 ORLÉANS Rue des Carmes 182 ORLÉANS 24 rue Saint-Marc 182 ORLÉANS 59 rue du Faubourg Saint-Vincent, rue Pierre 1er de Serbie 183 ORLÉANS 4 bis rue des Anguignis 183 ORLÉANS 12 rue Jousselin et Berger 183 ORLÉANS 181, rue de Bourgogne 184 ORLÉANS 102 route d’Olivet et rue des Oseraies 185 PANNES, VILLEMANDEUR Zac Arboria II Plateville 186 SAINT-CYR-EN-VAL ZAC Centre-Bourg, entre la rue de la Gare et la rue du 11 novembre 1918 186 SAINT-JEAN-LE-BLANC 5 et 7 rue de la Brèche 187 SAINT-LYÉ-LA-FORÊT Rue de l’Enfer 187 SANDILLON Zac Multisite (tranches E et F) 187 SANDILLON ZAC Multisite (tranche B), Cailloux Pauroir 187 SANDILLON ZAC Multisite (tranche C), Cailloux Pauroir 188 SARAN 265, 281, 283 et 309 rue du Bourg 188 SARAN La Motte Pétrée 189 SARAN Les Cent Arpents 192 SARAN Rue de la Source-Saint-Martin 192 SCEAUX-DU-GÂTINAIS Le Préau 193 TAVERS rue des Guignes 194 TAVERS rue des guignes 195 VIGLAIN 2 rue Romaine 195

(9)

Opérations interdépartementales régionales et interrégionales 196

Tableau général des opérations autorisées 196

Travaux et recherches archéologiques de terrain 197

PCR Épaves et naufrages en eau douce depuis le haut Moyen Âge Archéologie d’une réalité nautique au sein du paysage ligérien

et fouille programmée du site de naufrage de Langeais, Bel Air 197 Réseau de lithothèques en région Centre-Val-de-Loire 198 Évolution typologique et technique des meules du Néolithique au Moyen Âge 200 Antiquité tardive en région Centre Val de Loire (AnTaRec) 201 Paléolithique final et Mésolithique dans le Bassin parisien

et ses marges. Habitats, sociétés et Environnements 201 Atlas des fermes et villae gallo-romaines de Beauce 203

CENTRE-VAL DE LOIRE

205

Bibliographie régionale 205 Liste des abréviations 209 Personnel du Service régional de l’archéologie 211

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(11)

L’adoption de plusieurs lois et la publication d’un impor-tant texte d’orientation scientifique, déterminent en 2016, l’évolution du cadre de la recherche archéologique en France et en région Centre-Val de Loire.

Ainsi, la loi nº 2015-29 du 16 janvier 2015, relative à la dé-limitation des régions, aux élections régionales et dépar-tementales et modifiant le calendrier électoral, a conduit notamment à un redécoupage administratif et à une fu-sion de certaines régions françaises, dont le nombre est passé de 22 à 13. L’entrée en vigueur de ce texte en 2016, qui a été accompagnée par le regroupement des services de l’État dans les territoires fusionnés, a modifié l’échelle régionale de la gestion de la Culture par les Directions régionales des affaires culturelles et celle de la recherche archéologique par les services régionaux de l’archéo-logie. La région Centre-Val de Loire qui s’étend sur un territoire de 39 151 km2 supérieur à celui de l’actuelle Belgique (30 528 km²), n’a pas été concernée par cette fusion. Si, le maintien d’une région à six départements, assure une certaine stabilité à la gestion de la recherche archéologique dans la région, il est cependant accompa-gné de changements notables, à une autre échelle dans l’organisation territoriale, sous la forme de regroupements de communes au sein de nouvelles entités (fusion de communes, communautés de communes, métropole,…). L’activité de plusieurs services archéologiques de collec-tivités territoriales, pourraient donc être appelés à suivre l’évolution de leur collectivité modifiant ainsi leur territoire d’intervention et nécessiter un nouvel accompagnement du service régional de l’archéologie.

L’entrée en vigueur de la loi n° 12016-925 du 7 juillet 2016 relative à la création, à l’architecture et au patrimoine, et de ses décrets d’application, induit plus directement un certain nombre d’évolutions dans le domaine de la recherche archéologique et son organisation. Le finan-cement des diagnostics archéologiques ; l’évaluation des offres dans le cadre des marchés de fouilles

archéolo-mentaire, doivent désormais faire face à de nouvelles méthodologies et à de nouvelles missions, s’ajoutant au contexte croissant de leur activité tant scientifique qu’administrative.

Attendue par l’ensemble de la profession, la program-mation nationale de la recherche archéologique a été publiée par le Conseil national de la recherche archéo-logique en 2016. Ce document définit les grands axes, les problématiques actuelles et les perspectives de la recherche archéologique nationale. Il constitue le cadre scientifique des opérations de terrain et des programmes de recherche et a pour vocation de fonder scientifique-ment les choix qui se posent aux différents acteurs face à la multiplicité des opérations à mener. Les grandes orien-tations fournies par ce texte permettront une analyse plus précise des problématiques en région, où la recherche archéologique est développée en fonction de choix scien-tifiques : conciliants le développement économique et la protection du patrimoine archéologique, dans le domaine l’archéologie préventive ; ou favorisants la recherche de la connaissance fondamentale du patrimoine archéologique dans celui de l’archéologie programmée.

Ces deux domaines de la recherche, par essence com-plémentaires, ne peuvent être opposés. Ceci, même si l’archéologie préventive, dont le niveau d’activité est étroi-tement liée à celui de la construction et de l’aménage-ment du territoire, constitue la part la plus importante de la recherche archéologique en région Centre-Val de Loire et mobilise toujours de manière importante le service ré-gional de l’archéologie. En ce sens, les données chiffrées de l’année 2016 montrent que les taux de prescription de diagnostics et de fouilles préventives sont comparables à ceux des années précédentes, alors que le nombre de fouilles autorisées est en baisse. L’allongement des délais de démarrage de certains projets d’aménagement en rai-son du ralentissement de l’économie au niveau national et l’accroissement significatif du nombre de dossiers faisant

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SCIENTIFIQUE

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CENTRE-VAL DE LOIRE

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alors que les périodes historiques, Moyen Âge en tête, sont toujours majoritaires.

Rappelons que la région possède six services archéolo-giques agréés par l’État, créés par des collectivités ter-ritoriales : Service archéologique de la ville d’Orléans, Service archéologique de la ville de Chartres, Ser-vice d’archéologie de la communauté d’agglomération Bourges Plus, Service d’archéologie préventive du Loiret, Service de l’archéologie d’Indre-et-Loire et Service de l’archéologie du Conseil départemental d’Eure-et-Loire. Ils interviennent dans le domaine de l’archéologie préven-tive et sont investies dans des opérations programmées. C’est également le cas de l’Institut national de recherches archéologiques préventives qui possèdent une antenne à Tours et une autre près d’Orléans à Saint-Cyr-en-Val, dont nombre de chercheurs font partie de programmes de recherches programmées. Enfin, citons la société Éveha SAS qui possède une antenne près de Tours. L’archéologie programmée est bien développée en région Centre-Val de Loire, malgré une tendance à la baisse ces dernières années. Les opérations s’inscrivent dans le cadre défini par la programmation nationale de la recherche archéologique. Les demandes d’autorisation concernent la plupart des nouveaux axes définis par le Conseil national de la recherche archéologique, avec tou-tefois des différences en fonction des grandes périodes chronologiques ou des thématiques de recherches. En 2016, on note une inversion de la tendance à la baisse, sous la forme d’une légère augmentation du nombre de dossiers qui répond à la mise en place progressive d’une politique incitative, par la direction régionale des affaires culturelles. L’objectif est de mieux coordonner archéologie programmée et archéologie préventive. Il s’agit de soute-nir et promouvoir les fouilles programmées, de dévelop-per le rôle fédérateur des projets collectifs de recherche et d’encourager la publication et la diffusion des résul-tats qu’ils soient issus de l’archéologie préventive ou de l’archéologie programmée.

En raison de la richesse du patrimoine archéologique régional, dont l’intérêt et la valeur scientifiques dépassent l’audience nationale, les fouilles programmées ont une longue tradition en Centre-Val de Loire. Encourager ce type de recherches permet d’investir, de manière équili-brée, différents champs chronologiques depuis le Paléo-lithique jusqu’à la période moderne et de contribuer au développement de problématiques concernant la nature des influences culturelles s’exerçant au sein d’un domaine géographique particulier ou encore celle de la variabilité des sites étudiés (habitats, nécropoles, sites religieux ou fortifiés…). Le soutien accordé à ces opérations est tout aussi indispensable à la formation des étudiants et au renouvellement des générations de chercheurs qui tarde encore à venir, sans oublier que nombre de chercheurs de renom ont commencé leur carrière sur un chantier de fouille programmée en région Centre-Val de Loire. De même, le soutien aux prospections thématiques et aux projets collectifs de recherche est essentiel à l’ac-quisition de données nouvelles et à la réalisation de synthèses intégrant les résultats de recherches plus

anciennes. Elles ont un rôle structurant en fédérant des chercheurs d’horizons différents au sein d’équipes inte-rinstitutionnelles et pluridisciplinaires. Grâce à de nou-velles approches, elles contribuent au développement de sujets et de problématiques susceptibles d’alimenter les réflexions méthodologiques, d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche et de porter un éclairage différent sur les résultats des fouilles archéologiques préventives. Il en est de même des opérations de prospections-inven-taire, notamment aériennes, toujours très actives dans la région, qui permettent le recensement de nouveaux sites et nourrissent les données de la carte archéologique nationale, participant ainsi à la connaissance et à la prise en compte du patrimoine archéologique dans le cadre de l’archéologie préventive.

Enfin, en miroir de l’archéologie préventive, le rééquili-brage chronologique et thématique possible grâce aux opérations programmées, concerne aussi des aires géo-graphiques différentes de celles fortement impactées par les travaux d’aménagement. C’est le cas du sud de la ré-gion, où les recherches conduites dans les départements du Cher (Chateaumeillant), de l’Indre (Argentomagus) ou de l’Indre-et-Loire (secteur du Grand-Pressigny), contri-buent en retour à une nouvelle dynamique culturelle, à destination d’un large public, en lien avec les musées ou les centres d’interprétation.

La recherche n’est rien sans publication et diffusion des résultats. Depuis plusieurs années, le service régional de l’archéologie encourage et accompagne financière-ment la publication, afin de diffuser, dans des délais rai-sonnables, les résultats d’opérations conduites tant en programmé qu’en préventif. L’efficacité de ce dispositif se traduit notamment par la publication régulière d’articles dans la Revue archéologique du Centre de la France et de suppléments (monographies, actes de colloques...), dont le nombre a significativement augmenté depuis 2014. Il convient donc de poursuivre cette politique. En 2016, le service régional de l’archéologie a connu d’importants mouvements de personnel, conduisant au renouvellement de plus du tiers de son effectif et à l’arri-vée d’un nouveau conservateur régional de l’archéolo-gie. Ce renouvellement a été l’occasion de constituer des groupes de travail afin d’entamer une réflexion sur l’orga-nisation et les méthodologies mises en œuvre par le ser-vice, selon plusieurs axes : prescriptions archéologiques, dossiers transversaux avec la conservation régionale des monuments historiques et les unités départementales de l’architecture et du Patrimoine, carte archéologique nationale, gestion des biens archéologiques mobiliers, politique de publication, actions de valorisation et docu-mentation du service régional de l’archéologie. Le tra-vail des différents groupes, qui sera poursuivi en 2017, a permis de dégager les points positifs et les difficultés rencontrées dans ces différents domaines et de prendre des décisions déterminant l’orientation du travail à venir. Citons l’exemple du bilan des méthodologies et des objectifs assignés à la gestion régionale de la Carte archéologique nationale qui a abouti à la définition de priorités pour : l’enregistrement des informations

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archéo-logiques ; le développement du porter à connaissance (étude d’impact, demande de susceptibilité, Scot, Plu et Plui, aménagement forestier, zones de présomption de prescriptions archéologiques…) ; l’inventaire sys-tématique et thématique notamment dans le cadre de l’échange de données avec les partenaires institutionnels (CNRS, collectivités territoriales, Inrap,…) et enfin l’inté-gration des celles issues de l’archéologie programmée (projets collectifs de recherches, prospections,...). Fondé sur l’examen de cas concrets, le constat de l’efficacité limitée des réponses faites par le service régional de l’ar-chéologie pour le porter à connaissance dans le cadre des documents de planification de l’aménagement (Plui, Scot,…), a été réalisé. Les difficultés rencontrées dans la prise en compte des données archéologiques lors de l’élaboration de ces documents auprès des collectivités territoriales, l’augmentation importante de leur nombre, et l’évolution des services instructeurs, ont abouti à la mise en place de réponses comprenant une notice des principaux éléments de connaissance archéologique du territoire concerné, un rappel de la réglementation, les informations à l’attention des aménageurs et les arrêtés de zones de présomption de prescription archéologique (ZPPA) accompagnés de leur cartographie. Ces derniers permettent l’instruction des demandes d’urbanisme trans-mises au service régional de l’archéologie, en fonction du potentiel archéologique du territoire concerné et suivant l’emprise des projets d’aménagement. Certaines collec-tivités territoriales ont manifesté leur intérêt pour ce type de document prédictif dont elles souhaitent disposé pour la transmission et l’instruction des autorisations d’urba-nisme par le service régional de l’archéologie. Face à cette demande, il apparaît nécessaire de poursuivre l’éla-boration des ZPPA, selon une analyse prenant en compte les priorités d’aménagement territorial et le potentiel ar-chéologique des territoires concernés (agglomérations et leurs couronnes, secteurs d’aménagement prioritaires, communautés de communes, territoires concernés par les politiques nationales d’aménagement …).

La gestion des biens archéologiques mobiliers est un sujet pour lequel des décisions rapides ont été néces-saires, face à l’inaccessibilité de l’ensemble des lieux de conservation (Centre de conservation et d’études et dépôts de fouille) fermés sur ordre de la DRAC depuis plusieurs années, en raison de problèmes de sécurité et de conformité (équipements hors normes, structures de stockages déficientes …). Faute de moyens dispo-nibles et malgré l’existence d’études de faisabilité, cette fermeture a encore accentué le retard déjà accumulé en matière de gestion des biens archéologiques mobiliers de la région. Après un état des lieux dressé dès juin 2016, il a été décidé d’inscrire cette problématique au sein de la dynamique nationale, initiée par la Direction

géné-rale des Patrimoines – sous-direction de l’Archéologie au ministère de la Culture et de réactualiser le schéma régional des Centres de conservation et d’études (CCE) de la région. Celui-ci précise l’organisation du réseau des structures de conservation du mobilier à la charge de l’État, en identifiant le champ d’action des acteurs et les meilleures synergies à mettre en œuvre en vue d’une mutualisation des moyens servant une politique efficace de conservation et de gestion des biens archéologiques mobiliers. Il doit permettre d’envisager, sur le moyen et le long terme, la suppression progressive des dépôts, remplacés par des CCE adaptés aux besoins de conser-vation spécifique du territoire régional. Ce schéma peut évoluer au fil des créations d’équipements et de la struc-turation de partenariats nouveaux. Dans l’idéal, selon les besoins de conservation et l’étendue du territoire régional, chaque région pourrait être dotée d’un CCE régional pi-lote, placé au centre d’un réseau de CCE satellites, sous le contrôle scientifique et technique du service régional de l’archéologie.

Dans un premier temps, il a été décidé de prioriser la réouverture du centre de conservation et d’études régio-nal de Saint-Jean-de-la-Ruelle en envisageant la mise aux normes de l’équipement et son aménagement (rem-placement des rayonnages, travaux de toiture, aménage-ment des abords, salles d’étude, extension des locaux de conservation …), grâce à un financement pluriannuel et sur la base de l’étude de programmation architecturale réalisée par la DRAC en 2014. Parallèlement, l’évaluation des conditions de conservation des biens archéologiques mobiliers sur les sites de Moulins-sur-Céphons (Indre), Saint Marcel – Argentomagus (Indre), Le Grand-Pressi-gny (Indre-et-Loire), Bourges (Cher), devra être entreprise afin de nourrir une réflexion sur les possibilités de réduc-tion de ces lieux en foncréduc-tion des opportunités.

Enfin, à l’issue de ce rapide tour d’horizon de l’évolution de la recherche archéologique et de son organisation en région Centre-Val de Loire, durant l’année 2016, il convient de souligner la motivation et l’implication parti-culière de tous les acteurs de l’archéologie régionale dans la reprise de l’édition du bilan scientifique, qui a permis la publication des années 2009-2013 en 2017 et celle du présent volume de l’année 2016 en 2018. Comme annon-cé, il sera suivi de l’édition de plusieurs autres volumes poursuivant cet objectif de « rattrapage », jusqu’à la re-prise de la publication régulière, sous sa forme annuelle.

Stéphane Révillion Conservateur général du Patrimoine Conservateur régional de l’archéologie

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L’activité archéologique en 2016

ARCHÉOLOGIE PROGRAMMÉE

Après une diminution sensible les années précédentes, le nombre d’opérations programmées a légèrement aug-menté en 2016, avec un nombre total de 36, se répartis-sant entre 12 fouilles programmées, 14 projets collectifs de recherches, 8 prospections thématiques et 3 opéra-tions de préparation de publication. On constate toutefois un nombre limité d’opérations de terrain et une forte dimi-nution pour l’ensemble des périodes de la Préhistoire, alors que les projets sur l’Antiquité et le Moyen Âge se développent (fig.1). 5 opérations concernent le Paléoli-thique, 2 le Mésolithique et seulement 3 le NéoliPaléoli-thique, tandis que 7 portent sur la Protohistoire (dont 4 fouilles), 11 sur l’Antiquité, 12 sur le Moyen Âge et 8 sur la période moderne, pour 3 projets collectifs diachroniques. Parmi les acteurs de l’archéologie programmée, le fort investissement des chercheurs de l’Inrap de la région est toujours important, avec la direction de 10 opérations, tandis que 6 responsables sont rattachés respective-ment aux universités de Tours, Paris, Poitiers ou encore Strasbourg, et aux services collectivités. On observe une réduction de la part du CNRS (3), des bénévoles (4) et des agents du ministère de la Culture (3, dont un seul du service régional de l’archéologie).

ARCHÉOLOGIE PRÉVENTIVE

2439 dossiers d’aménagement, y compris les saisines au titre des demandes de susceptibilité de prescription et de réalisation anticipée de diagnostic, ont été instruits au cours de l’année 2016. 207 ont donné lieu à une pres-cription de diagnostics soit 8,48 % du nombre total de dossiers et 26 prescriptions de fouilles ont été édictées, soit 1,07 % du nombre de dossiers, pour 20 prescriptions de modification de la consistance du projet.

mis de construire), mais les grands projets surfaciques

Fig.1. Centre -Val de Loire – Fouilles préventives et opérations programmées 2016.

Répartition par grandes périodes chronologiques (plusieurs périodes possibles pour une même opération)

(16)

vingtaine entre 1 et 5 hectares et moins de 5 % des dossiers représentent des emprises supérieures à 10 hectares. On constate une baisse générale des grands aménagements surfaciques, même si les ZAC repré-sentent plus de 180 ha (pour 21 dossiers) et les tranches d’exploitation de carrières un peu plus de 70 ha (12 dos-siers) Moins d’une dizaine de prescriptions ont concerné des travaux routiers. À noter que 9 diagnostics ont été prescrits pour des projets de travaux sur Monuments Historiques.

195 diagnostics ont été réalisés en 2016, pour une sur-face de 570 hectares, ce qui correspond sensiblement au volume des prescriptions. Près d’un tiers d’entre eux a été pris en charge par les services archéologiques des 6 collectivités, pour 140 hectares, soit un quart de la surface totale diagnostiquée dans l’ensemble de la région (fig.2). Cependant, le délai de démarrage des dia-gnostics réalisés par l’Inrap est en moyenne de 6 mois entre la date de l’arrêté de prescription et l’engagement sur le terrain, alors que les services de collectivités sont nettement plus réactifs, avec un délai moyen de 3 mois. Parmi les aménagements d’une certaine ampleur, on peut signaler la dernière tranche de la Rocade (Nord-Ouest) de Bourges, les projets sur le Plateau Nord-Est et la ZAC Pôle Ouest de Chartres, plusieurs grands projets en périphérie de Tours, notamment un vaste éco-quartier à Chambray-les-Tours, ou encore la ZAC de l’Oratoire à Vendôme.

Les fouilles préventives

26 fouilles préventives ont été prescrites en 2016, en baisse par rapport aux moyennes des années anté-rieures, mais le nombre de dossiers faisant l’objet de

mesures conservatoires a connu une nette augmenta-tion, avec 20 prescriptions de modification de la consis-tance du projet.

25 fouilles préventives ont été autorisées en 2016 pour l’ensemble de la région CentVal de Loire, ce qui re-présente également une baisse sensible par rapport aux années antérieures, 40 fouilles ayant été réalisées en 2015. On observe également de grandes disparités géographiques : aucune opération dans l’Indre pour 9 en Eure-et-Loir. En ce qui concerne les opérateurs, les fouilles se répartissent en 2016 pour la toute première fois à parts égales entre l’Inrap, les services de collecti-vités et les opérateurs privés (fig.3), soit :

- 8 fouilles par l’Inrap (dont une en co-traitance avec le service archéologique du Conseil départemental d’Indre-et-Loire) ;

- 8 par les services archéologiques de collectivité (Bourges Plus : 1 ; Ville de Chartres : 2 ; Conseil dé-partemental d’Eure-et-Loir : 2 ; Conseil dédé-partemental d’Indre-et-Loire : 1 ; Ville d’Orléans : 2)

- 9 par des opérateurs privés agréés (dont 6 par la so-ciété Éveha).

Les fouilles portant sur les périodes préhistoriques (Mé-solithique et Néolithique) n’ont concerné au total que 3 sites, pour 10 opérations portant sur la Protohistoire (pour l’essentiel sur des sites de La Tène) et une majorité de fouilles pour les périodes historiques, respectivement 8 pour le Gallo-romain, 12 pour le Moyen Âge et 3 pour la période moderne (fig.1).

La redevance d’archéologie préventive

Au plan régional, la part de la redevance d’archéolo-gie préventive relevant de l’urbanisme n’est pas encore connue, notamment en raison du transfert aux collecti-vités de cette nouvelle mission, en application de la Loi ALUR.

On constate par ailleurs une décroissance très nette ces dernières années de la part de la redevance liquidée par la DRAC (demandes de réalisation anticipée de dia-gnostics, tracés linéaires, installations classées…) (fig.4). Alors que la moyenne annuelle avoisinait les 3 millions d’euros précédemment, la fin des grands tracés linéaires

Fig.3. Centre-Val de Loire – Fouilles préventives réalisées de 2009 à 2016.

Répartition du nombre d’opérations entre les services archéologiques de collectivités, l’Inrap et les opérateurs privés.

Fig.2. Centre -Val de Loire – Diagnostics réalisés de 2009 à 2016. Répartition entre l’Inrap et les services archéologiques de collectivités (en haut en nombre d’opérations ; en bas en fonction de la surface cumulée en hectares)

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(routes, autoroutes, LGV) explique en grande partie la baisse constatée en 2014 et 2015. En 2016, le solde est même négatif, en raison de plusieurs dossiers ayant fait l’objet de dégrèvement, notamment un important com-plexe golfique et touristique.

CONCLUSION

L’activité archéologie en région Centre-Val de Loire est toujours importante, tant en archéologie programmée que dans le domaine du préventif. De nouveaux pro-jets de recherche émergent mais le renouvellement des générations tarde encore à venir, en particulier pour l’ensemble de la Préhistoire, un peu mieux représentée dans le domaine programmé.

La diminution du nombre de fouilles préventives autori-sées en 2016 peut s’expliquer pour partie par le ralentis-sement de l’économie au plan national, certains projets mettant plus longtemps qu’auparavant à démarrer, mais aussi par la mise en œuvre plus fréquente de mesures conservatoires.

Christian Verjux

Fig.4. Redevance d’archéologie préventive liquidée par la DRAC Centre-Val de Loire (service régional d’archéologie) de 2009 à 2016.

(18)
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La présentation des résultats scientifiques significatifs obéit désormais aux axes de la programmation nationale, définis en 2016 par le Conseil national de la recherche archéologique 1.

Axe 1 : Le Paléolithique ancien et moyen

En Eure-et-Loir, plusieurs centaines d’artefacts lithiques, attribués au Paléolithique moyen, ont été mis au jour lors de la fouille d’un site protohistorique sur le tracé de la déviation d’Illiers-Combray (28). Parallèlement, le pro-gramme d’étude des formations quaternaires d’origine éolienne dans ce département s’est poursuivi, grâce à l’étude des séquences stratigraphiques pléistocènes, conservées parfois sur plusieurs mètres d’épaisseur, dont celles d’Illiers-Combray (28), documentées par de nombreuses observations effectuées lors des diagnos-tics réalisés sur la commune sur une centaine d’hectares, et de la grande coupe de Chaudon (28) où au moins 5 paléosols ont été identifiés, dont un probable paléosol gris forestier qui avait livré des industries paléolithiques. Le diagnostic archéologique réalisé dans la ZAC des « Noyers » à Vatan (36), a permis d’étudier plusieurs concentrations lithiques du Paléolithique moyen. Pré-sente à la base d’un cailloutis de déflation d’âge pléis-tocène, l’industrie regroupe plus d’une centaine d’arte-facts, qui témoignent de la pratique d’un débitage d’éclats Levallois. L’outillage retouché, composé essentiellement de racloirs simples et doubles, est rare, mais on note la présence de fragments de biface.

Sur le plateau de Tours, à Saint-Cyr-sur-Loire (37), des niveaux d’occupation du Paléolithique moyen, caracté-risés par la présence de 485 pièces lithiques ont été observés pour la première fois. Une légère disparité dans la disposition spatio-stratigraphique pourrait indiquer la présence de deux occupations distinctes. Malheureuse-ment, l’homogénéité du corpus n’a pas permis la mise en évidence de caractères discriminants permettant de définir précisément chacun de ces deux ensembles. Un projet collectif de recherche a vu le jour en 2016 dans

Axe 2 : Le Paléolithique supérieur

Les problématiques relatives aux dynamiques de peuple-ment à la fin du Paléolithique sont examinées au sein du projet collectif de recherche portant sur le Paléolithique

final et le Mésolithique dans le Bassin parisien,

cou-vrant également la région Île-de-France. À la suite de la Prospection thématique sur l’occupation humaine dans

la vallée du Cher, qui interroge également la circulation

des matières premières siliceuses entre le Massif cen-tral et le bassin de la Loire, indicateur de la circulation des populations humaines au Paléolithique supérieur, une nouvelle fouille a été engagée sur un site daté de l’Aurignacien récent à Parassy (18). À Muides (41), un diagnostic a livré un nouvel assemblage lithique bien conservé du Paléolithique final (Belloisien).

Axe 3 : expressions graphiques préhistoriques : approches intégrées des milieux et des cultures

Le site exceptionnel de la Roche-Cotard à Langeais (37) fait l’objet d’un projet collectif de recherche depuis 2016. Le programme proposé sur 3 ans rassemble une équipe pluridisciplinaire qui a entrepris de travailler sur l’enregistrement et les relevés des parois (griffures ani-males et tracés digitaux anthropiques), d’étudier les mobiliers issus des différentes campagnes de fouille et de préciser la datation de l’occultation de la grotte prin-cipale qui a livré un ensemble de figurations pariétales attribuées au Paléolithique moyen.

Axe 4 : Mésolithisations, néolithisations, chalcolithisations

En Beauce, au nord-est de Chartres (28), un site d’habi-tat a livré le plan partiel de bâtiments, des nappes de mobilier et quelques structures en creux de la fin du Néo-lithique ancien et du NéoNéo-lithique moyen. Dans la vallée du Cher à Noyers-sur-Cher (41), la première phase de la fouille du site de « la Busa » n’a pas confirmé la pré-sence d’occupation au Mésolithique, mais a révélé des vestiges de la seconde moitié du Néolithique, dont la chronologie reste à préciser, qui correspondraient à des installations ponctuelles au bord de la rivière en relation avec les activités halieutiques.

BILAN

SCIENTIFIQUE

2 0 1 6

CENTRE-VAL DE LOIRE

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Le projet collectif de recherche sur les haches polies

en métadolérite, particulièrement nombreuses dans la

région, devrait notamment permettre de trancher sur la question de leur origine (Bretagne, Massif central…). A Reignac-sur-Indre « le Grand-Rochette » (37), un dia-gnostic a révélé une enceinte néolithique, implantée en bordure de plateau. L’aire interne, d’environ 2 ha, est déli-mitée par un large fossé (l. : 5,80 m ; p. : 1,20 m). À une distance de 80 à 150 m de ce fossé, un talus nettement visible dans la topographie actuelle a pu être observé sur près d’un kilomètre. De nombreuses structures (trous de poteau, fosses, fossés) sont présentes. L’étude du mobi-lier permet de distinguer trois phases d’occupation allant du Néolithique moyen au Néolithique final. Soulignons que ce type de gisement, par ailleurs bien conservé, n’est connu qu’à de rares exemplaires dans la région.

Axe 5 : Les âges des métaux

Dans le cadre de l’opération conduite à Morancez (28), signalons la découverte d’une aire d’habitat de l’âge du Bronze comportant plusieurs bâtiments de plans cir-culaire et rectangulaires, associés à des greniers sur poteaux et d’une probable nécropole avec deux sépul-tures à crémation. La très importante nécropole

d’Al-luyes-Saumeray (28), fouillée sur plusieurs dizaines

d’hectares, a livré environ 200 monuments funéraires, une centaine de crémations et une quarantaine d’inhu-mations, datées de l’âge du Bronze à la fin de l’âge du Fer. Elle fait actuellement l’objet d’une opération de pré-paration de publication. Une portion d’enceinte à fossés interrompus, datée du Bronze final IIIb, a été fouillée sur une centaine de mètres à Clery-Saint-André (45). La typologie des mobiliers issus des fossés et des quelques fosses alentours confirme la proximité d’unités d’habi-tation que la fouille n’a pas permis de documenter. À

Issoudun (36), sur un éperon dominant la vallée de la

Théols, la découverte d’une enceinte sur poteaux plan-tés, attribuée à la fin de l’âge du Bronze, présente un grand intérêt, car cette période est peu documentée dans le département de l’Indre.

Un habitat du premier âge du Fer a été mis au jour lors du diagnostic réalisé sur « les Hauts de Sainte-Rade-gonde » à Tours (37). Il s’agit d’une ou plusieurs unités domestiques attribuées au Hallstatt D2-D3 (525-475 av. n. è.), associées à trois enclos fossoyés de faibles dimensions. Sur le tracé de la déviation

d’Illiers-Com-bray (28), la fouille de l’extension du site protohistorique

des « Terres rouges » a porté sur une petite aire d’ensi-lage associée à un probable bâtiment, datés du Hallstatt final / La Tène ancienne. La grande quantité de pesons recueillis dans le comblement des silos atteste l’impor-tance de l’artisanat textile.

Une nécropole exceptionnelle a été découverte à

Pou-pry « les Hernies » (28). S’étendant sur environ 4 000 m²,

elle a livré 86 sépultures à inhumations et 9 incinérations, datées entre le Hallstatt D2-3 jusqu’à La Tène B1. Deux tombes renfermaient des dépôts d’armes (épée, lance) et plusieurs éléments de parure (bracelets, torques). Plusieurs monuments ont été découverts dans l’aire funéraire (enclos palissadé et fossoyés, bâtiment sur

4 poteaux). Il s’agit d’une des plus importantes nécro-poles connues dans la région pour cette période, avec les cimetières de Cortrat et de Bromeilles (45), qui comp-taient respectivement 24 et 63 tombes. Notons égale-ment la fouille d’une vaste aire d’ensilage comprenant une trentaine de silos attribuables à La Tène ancienne sur le site de « Villeneuve » Poupry (28).

À Meunet-Planches « les Isles » (36), les nouvelles investigations menées près du camp fortifié de Corny (La Tène finale) ont permis de compléter la cartographie des ateliers de réduction du minerai de fer actifs à la charnière des premier et second âge du Fer. Les limites d’une vaste zone métallurgique (14 ha), constituée de trente et un ateliers, ont été reconnues. D’un très grand intérêt pour la connaissance de l’artisanat du fer durant la Protohistoire, ce site ouvre de nombreuses perspectives de recherches, notamment celles de la caractérisation des scories cordées typiques de ces ateliers et de l’étude des relations possibles avec d’autres sites contempo-rains, dont celui de « Port Sec » à Bourges (18).

La fouille programmée de l’oppidum de Châteaumeillant (18) a révélé la structure complexe du rempart massif et la mise en œuvre d’une technologie militaire particuliè-rement élaborée pour le Ier s. av. J.-C. La poursuite des

recherches dans la zone d’habitat a permis l’étude d’une cave contenant 40 amphores ainsi qu’un puits gaulois dont le comblement a livré des mobiliers particuliers : sta-tue anthropomorphe en pierre, chenet zoomorphe en terre cuite, crâne humain… Comme les années précédentes, les recherches archéologiques sur l’oppidum des Châtel-liers à Amboise (37) sont nombreuses. Sept diagnostics et une opération de fouille programmée permettent de mieux caractériser l’agglomération gauloise. Les décou-vertes d’un ensemble de puits et de témoignages d’acti-vité de forge, rue du Petit-Bonheur sont à souligner. Sur le versant sud de l’oppidum, une opération a également permis de documenter un secteur jusque-là peu connu. Trois enclos de la fin de l’âge du Fer ont été découverts en Indre-et-Loire. Les deux enclos identifiés à

Beau-mont-la-Ronce (37) sont caractérisés par de puissants

fossés à profil en V (l. : 2 à 3 m ; p. : 2 m) et par la pré-sence de bâtiments sur 4 à 6 poteaux. Les structures ont livré de nombreux restes d’activité métallurgique. Le troisième enclos à Chambray-les-Tours (37) témoigne d’une occupation laténienne à vocation agro-pastorale qui semble perdurer jusqu’au début de l’Antiquité.

Axe 6 : Paysages religieux, sanctuaires et rites d’époque romaine

La poursuite des fouilles du sanctuaire antique de

Saint-Martin-au-Val (28), dans le secteur sud de la ville de Chartres (28), a permis de préciser les phases de

construction du bâtiment 1 d’origine flavienne. Près du portique sud, des vestiges caractéristiques de l’artisa-nat du fer et des alliages cuivreux, ont été mis au jour. Signalons la découverte d’une inscription en l’honneur d’Apollon, à l’ouest du mur du portique. Le long de la façade est, de nouvelles observations confirment la pré-sence d’un second bâtiment identifié en 2013. En limite de fouille, une partie d’un bassin décoré de marbre,

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dont le remplissage contient apparemment de nombreuses pièces de bois travaillés et parfois brûlés, a été repérée. Un enclos funéraire augustéen a été identifié lors du diagnostic réalisé à Parçay-sur-Vienne (37) « carrière de Parçay-sur-Vienne, Pièce de Prézault et la Varenne, phase 2 ». Quatre fossés, conservés sur 0,30 m de pro-fondeur, délimitent le plan quadrangulaire d’un espace de 50 m². Dans l’angle sud-est, une fosse cendreuse conte-nant des ossements animaux brûlés, des fragments de céramiques brisées sur place et divers mobilier, pourrait correspondre à un dépôt de produits de crémation. Si aucun ossement humain n’a été mis au jour, la présence d’un ensemble sépulcral daté du Haut-Empire découvert en 2011 à une centaine de mètres de cet enclos, semble confirmer l’interprétation funéraire de cette structure.

Axe 7 : Phénomènes funéraires depuis la fin de l’Antiquité : origine, évolution, fonctions

Les diagnostics réalisés à Dreux (28), dans le cadre de la réhabilitation d’un ancien site industriel, ont concerné la vaste nécropole mérovingienne des « Bléras », connue depuis la fin du XIXe s. Ils démontrent que cette nécropole

a une origine antique, attribuable à la fin du Bas-Empire. Le diagnostic mis en œuvre dans le cadre de l’aména-gement du centre-bourg de Luçay-le-Mâle (36), a révélé un ensemble sépulcral, daté du haut Moyen Âge jusqu’à la période moderne. Il appartient au groupe des sites funéraires poly-nucléaires, dont d’autres exemples sont désormais connus dans la région et le département de l’Indre en particulier (Sainte-Lizaigne, Nohant, Vic…). Signalons enfin que de nouvelles investigations à

Ven-dôme (41), Faubourg Chartrain, apportent d’intéressantes

précisions sur la genèse et l’évolution du cimetière nord. Les recoupements de tombes sont rares, on constate que ce cimetière s’étend spatialement dans toutes les direc-tions, jusqu’au XVIIe s., à partir d’un noyau d’inhumations

datées du XIIIe s., groupées autour d’une chapelle.

Axe 8 : Édifices de culte chrétien depuis la fin de l’Antiquité

En Indre-et-Loire, à Tours (37), les fouilles programmées de l’abbaye de Marmoutier, engagées depuis 2006, se poursuivent sur ce site monastique majeur. La campagne de 2016 a concerné des niveaux d’occupation antique dans l’emprise de l’église abbatiale gothique où un nou-veau bâtiment de l’Antiquité tardive a été étudié. Dans la zone de l’hôtellerie, détruite partiellement au XIXe s., les

fouilles ont révélé une zone artisanale des Ve - VIe s. et

des éléments en lien avec l’hôtellerie (latrines, éléments de décor, porte nord, partie du cimetière abandonné au XIVe s.). Dans le secteur des terrasses occidentales, les

vestiges d’une chapelle du haut Moyen Âge ont été mis au jour, ainsi qu’une vingtaine de sépultures rupestres connues depuis le milieu du XXe s.

L’intervention conduite à l’occasion des travaux de conso-lidation du mur nord de l’église abbatiale de

Thiron-Gar-dais (28) a permis de retrouver les vestiges du premier

cloître de la première moitié du XIIe s. Sur les 36 tombes

identifiées dans la galerie méridionale, une dizaine (dont plusieurs en coffre de pierres) est antérieure au cloître gothique, daté de la fin du XIIIe s. La restauration de

la Chapelle Saint-Hubert du Grand Cimetière (Campo Santo) d’Orléans (45) a révélé la qualité architecturale de ce petit édifice de plan quadrangulaire de la première moitié du XVe s. A Bruère-Allichamps (18), l’opération

préalable à la création d’un centre culturel à l’abbaye de Noirlac, au nord de l’abbatiale, entre les bâtiments monastiques et la route d’accès, a permis d’observer des sépultures alto-médiévales qui, dans ce contexte, laissent supposer une occupation antérieure à l’arrivée des moines blancs. Par ailleurs, une zone d’ateliers liés à la manufacture de porcelaine installée dans l’abbaye au XIXe s., a pu être étudiée au niveau du transept et de

la nef, entre le mur de clôture actuel et le mur nord de l’abbatiale.

Axe 9 : Le phénomène urbain

L’intervention réalisée dans le cadre de la réfection de la chaussée de la rue Vintant à Chartres (28), dans un secteur fortement urbanisé de la ville antique d’Autricum, ont révélé la présence d’un four de potier attribué au IIIe s. et d’une portion de voie antique dont l’orientation pourrait correspondre à un axe de circulation observé au niveau du n°7 de la rue Vintant.

La fouille programmée du bâtiment de commerce 2, dans l’agglomération gallo-romaine d’Argentomagus à Saint-Marcel (36), permet désormais de restituer le plan complet de ce bâtiment situé dans l’insula C, aux abords de la fontaine monumentale entre les rues est-ouest 1 et 2. Construit au début du IIe s., puis agrandi, il s’agit d’un

édifice de plan rectangulaire, entouré de portiques au nord, à l’est et à l’ouest. L’espace interne est subdivisé en sept pièces de dimensions comparables (L. : 11,3 m ; l. : 3,80 m). La fouille a révélé la présence d’une activité artisanale au niveau du portique oriental, où deux fosses ont livré quelques scories de fer. Immédiatement au sud du bâtiment, un aménagement pour le passage des pié-tons traversant la rue est-ouest 1, dans l’axe du portique occidental, a été observé. Ce dispositif ne semble pas attesté jusque-là en Gaule romaine.

Deux diagnostics à Rouvre-les-Bois (36) et à

Luçay-le-Mâle (36) ont enrichi nos connaissances de l’origine

des bourgs et de la topographie funéraire des nécro-poles médiévales. Dans le village de Rouvres-les-Bois, les investigations ont permis de reconnaître une occupation gallo-romaine et une aire funéraire du haut Moyen Âge associée à des vestiges domestiques. Elles ont également permis de proposer une restitution du

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et surtout de ses aménagements antiques et médiévaux. Les études réalisées et l’analyse du parcellaire ancien, permettent désormais d’apprécier les espaces propices aux passages du val et peut-être d’autres du fleuve. En rive gauche de la Loire, l’étude sur le bâti révèle un quar-tier au fort potentiel archéologique, conservant des té-moignages du XIIIe s. Notons, en rive droite, la réalisation

d’un diagnostic dans l’emprise de la ZAC Saint-Vincent à Blois (41) qui a permis une première approche d’un espace hors les murs, près de la Porte Côté, fortement investi à partir du XVe s.

À Orléans (45), de nouvelles investigations sur le site de la Motte Sanguin ont permis de compléter les connais-sances sur l’évolution des enceintes successives de la ville médiévale et moderne et les conséquences de leur implantation sur l’évolution du tissu urbain. Dans l’en-ceinte du Lycée Saint-Euverte, un quartier d’habitation d’époque romaine est remplacé par un espace à vocation funéraire durant le haut Moyen Âge.

Axe 10 : Espace rural, peuplement et productions agricoles aux époques gallo-romaine, médiévale et moderne

La fouille préventive d’une villa antique à La

Chapelle-Saint-Ursin (18) a révélé une large partie de la pars

urbana et de la pars rustica d’une villa créée ex nihilo au début du Ier s. ap. J.- C., occupée sans interruption

jusqu’au VIe s. En dépit de sa modestie, cet

établisse-ment se distingue par sa précocité et sa longévité. La qualité et la densité des constructions mises en évi-dence au cours d’une fouille d’ampleur limitée à « la Mare Corbonne » à Mainvilliers (28) attestent du statut d’un vaste établissement antique, en périphérie d’Autri-cum (Chartres). Aux premières traces d’occupation de La Tène finale, succèdent de nombreux aménagements du Ier au milieu du IVe s., dont une probable aile de la

grande villa, une pièce chauffée sur hypocauste et une probable étuve sèche. Un autre établissement rural a pu être fouillé dans son intégralité, sur près de 4 ha, à

Pou-pry « la Fromagée – les Hernies » (28). En fonction du

Ier s. jusqu’au début du IIIe s., il est constitué par un grand

enclos avec une partition interne, délimitant un espace d’environ 8 000 m². Au nord, il comprend trois bâtiments, dont une grange à contrefort et au moins une habita-tion associée à trois celliers. Des éléments de toiture et des enduits peints démontrent la qualité des construc-tions. Un puits (p. : 15 m), élément rarement découvert en Beauce, constituait une réserve d’eau d’au moins 5 m³. Un quartier artisanal de tisserands et de métallurgistes du fer a été étudié dans l’agglomération antique de

Saint-Lyé-la-Forêt (45). Délimité par un vaste fossé

qui pourrait marquer les limites sud de l’agglomération, ce quartier s’est développé au Haut-Empire le long de la voie menant d’Orléans à Paris (RD. 97). Les ateliers matérialisés par des fonds de cabane, ainsi que les puits qui leur sont associés dont présentaient un cuvelage en bois parfaitement conservé, suivent une implantation organisée dans une trame parcellaire, perpendiculaire au fossé bordier sud de la voie.

Interrompue en 2008, la fouille du site des « Tirelles » à

Chilleurs-aux-Bois (45) a repris dans le secteur nord

de l’agglomération antique et médiévale. Les données recueillies confirment du dynamisme de l’occupation du sol entre le IIIe et le IVe s. suite aux remaniements du

parcellaire, puis au Ve - VIe s. (fonds de cabane et fours

domestiques). Un vaste atelier de chaufourniers du Haut-Empire a été identifié dans l’emprise du fanum fouillé en 2008. L’exploitation des fours semble suivre l’évolution du sanctuaire d’origine laténienne, dont la fréquentation jusqu’au IIIe s. est établie par la présence d’une fosse

à offrande. La densité des vestiges d’époque carolin-gienne (constructions sur poteaux, fours domestiques et fonds de cabanes) illustre un nouveau type d’occupa-tion, après une rétractation de l’aire d’habitat à l’époque mérovingienne.

Trois fouilles ont été réalisées à Saran (45) : deux dans le secteur des ateliers de potiers de « la Médecinerie », la troisième à « la Motte Pétrée ». Sur ce site, des vestiges ténus d’un habitat fossoyé du 1er âge du Fer ont été mis

au jour sur le point haut, où un établissement agricole d’époque romaine, composé d’un enclos fossoyé abritant des bâtiments en bois, des celliers et des puits, s’installe au cours du IIe s. Durant le Bas-Empire, une mare (ou

une fumière) associée à des puits à la mise en œuvre soignée, sont aménagés. Ce site se démarque des éta-blissements ruraux de l’Antiquité tardive par l’importante série monétaire mise au jour. Il est abandonné à la pé-riode mérovingienne, au profit d’un habitat sur le point bas du site, occupé du VIe s. au VIIIe s. et par une petite

nécropole familiale carolingienne. Le site est investi par des activités d’extraction calcaire entre le XIIe et le XIVe s.

Après une première fouille réalisée en 2014, la pour-suite de l’étude du site médiéval des Hauts Bergerets, en périphérie nord-est du bourg de Cléry-Saint-André (45), a confirmé une occupation de courte durée entre la seconde moitié du IXe s. et le début du Xe s. au sein

d’un réseau parcellaire. Elle est organisée en différents espaces dédiés à des activités domestiques, agraires (culture céréalière, viticulture) ou pastorales (bovins, caprins, basse-cour). Du mobilier touchant au domaine équestre et militaire a par ailleurs été retrouvé.

Un site d’habitat pour partie stratifié occupé dès la fin de l’âge du Fer, au cours de l’Antiquité, puis au haut Moyen Âge fouillé à Toury (28), pourrait correspondre à une vaste installation précédant la naissance du bourg médié-val. Deux silos de la Tène renfermaient des sépultures. Quatre bâtiments sur solin calcaire et plusieurs fours ont été aménagés au cours de l’Antiquité, ainsi qu’un grand four à chaux. Enfin, l’habitat médiéval, très dense, com-prend des fonds de cabane et de nombreuses fosses détritiques, ainsi que quelques sépultures.

À Vatan (36), le diagnostic archéologique réalisé dans la ZAC des Noyers, a mis en évidence un habitat caro-lingien des IXe-Xe s., qui semble s’organiser autour d’un

puits. Il comprend un réseau fossoyé et de nombreuses structures en creux. Des vestiges d’une occupation du-rant les VIIe-VIIIe s. ont pu être observées. À Poupry

« Villeneuve » (28), une vaste occupation du Xe s. et du

début du XIe s., couvrant 3 ha, comporte un enclos

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et 270 m². Ces derniers sont entourés par plusieurs constructions sur poteaux plus modestes, 11 fonds de cabane, 80 silos, 5 latrines et 2 fours.

Un ensemble de bâtiments de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne a été fouillé au sud du manoir de Montmureau à Barjouville (28), dont la première mention remonte au début du XIIIe siècle. Cinq pôles principaux

d’occupation ont été mis en évidence au sein d’une es-pace fermé au sud par un important fossé. Plusieurs bâti-ments sont dotés de soles de cheminée et des niveaux de sol sont parfois conservés. L’occupation s’étend du milieu du XIIIe s. au milieu du XVe s.

À Issoudun (36), la découverte de fours domestiques du haut Moyen Âge, présente un grand intérêt pour la connaissance de l’histoire d’Issoudun et du faubourg médiéval Saint-Paterne.

Les fouilles sur de petits sites d’habitat ruraux médiévaux ont été assez nombreuses, notamment à

Chambray-les-Tours (37), Saint-Épain (37) et Saint-Cyr-sur-Loire

(37) en Indre-et-Loire, ou encore à Illiers-Combray (28). Une petite installation sidérurgique du haut Moyen Âge a été étudiée à Massay (18), comprenant notamment un atelier de réduction de minerai de fer, caractérisé par un four de grillage du minerai, un foyer d’épuration, quatre fours dont deux bas fourneaux et un important ferrier. La production de l’atelier, qui s’étend de la fin du IVe au

VIe s., est estimée à 1,5 tonnes de fer.

Pour cet axe, les projets collectifs de recherche repré-sentent l’essentiel des opérations d’archéologie pro-grammée. Depuis 2015, le programme Solidar vise à la reconnaissance des traces d’occupation humaine sous couvert forestier par télédétection Lidar dans les forêts de Chambord, Blois, Boulogne et Russy afin de restituer, dans la longue durée, les dynamiques de mise en valeur de ces terroirs. Les plus anciens parcellaires et construc-tions reconnus pourraient remonter à l’antiquité, confir-mant le potentiel conservatoire de ces massifs forestiers. L’équipe du programme sur la céramique médiévale et moderne s’élargit au fil des années et produit réguliè-rement des publications, en complément des bases de données consultables en ligne. Les recherches conduites sur les agglomérations de Crouzilles et Esvres (37) interrogent l’origine et le développement de ces petits bourgs depuis la période gauloise. L’élaboration de syn-thèses est également bien lancée sur les villas antiques en Beauce et sur l’antiquité tardive (PCR Antarec).

Axe 11 : Les constructions élitaires, fortifiées ou non, du début du haut Moyen Âge à la période moderne

À Cluis (36), la troisième campagne de diagnostic ar-chéologique menée sur les ruines de la forteresse de Cluis-Dessous, dans le cadre de travaux de restauration,

contribuer aux problématiques de l’architecture militaire et à celles de la connaissance de l’habitat civil. En effet, de nombreux stigmates observés sur le parement inté-rieur de la courtine sud, témoignent de la densité des constructions dans la basse cour et portent un éclairage nouveau sur le statut de cet espace.

Le diagnostic archéologique réalisé dans la « Tour de l’Horloge » à Château-Renault (37) a précisé la chro-nologie de la tour-porte du château d’origine médiévale. La tranche 2 de la restauration des remparts de Loches (37) s’est focalisée sur le front nord-ouest du château. Trois grandes périodes de fortification allant de la fin du XIIe siècle/début XIIIe à la fin du XVe siècle/début XVIe,

sont désormais distinguées.

Les recherches programmées, conduites à Loches (37) depuis 2013, se sont orientées en 2016 sur le secteur dit du Palais des Comtes d’Anjou, au droit d’un pan de mur ancien percé de deux fenêtres de style roman, consi-déré de longue date mais sans argument scientifique, comme étant l’un des éléments constitutifs du palais. Les sondages ont révélé les parties enfouies de cette salle pour laquelle il faut souligner la remarquable conserva-tion avec pas moins de 7 assises en moyen appareil. Un portail d’accès monumental au bâtiment, ainsi qu’un escalier ont été mis au jour, modifiant les projections qui en avaient été faites. Les hypothèses tendent vers la res-titution d’un bâtiment de 30 à 35 m de longueur avec un premier niveau semi-excavé, partitionné par un mur de refend portant le plancher d’un étage où se trouvait vrai-semblablement la salle noble. D’après la stratigraphie, le premier niveau correspond à un niveau de service. Une datation du milieu du XIe s. à la fin du XIIe s. est

envisa-gée, avec un abandon probable dès le XIIIe s.

Axe 13 Aménagement portuaire et commerces

Les recherches sur les aménagements portuaires et le commerce s’articulent autour d’un PCR consacré aux naufrages et aux épaves depuis le haut Moyen Âge en eau douce, plus particulièrement dans le bassin de la Loire (« Naufrages et épaves en eau douce depuis le haut Moyen Âge, archéologie d’une réalité nautique au sein du paysage ligérien » 2015-2017) et l’opération de fouille programmée de « l’Épave de Bel Air » échouée en 1795 à Langeais (37) sur laquelle s’est focalisée une part importante des travaux du PCR conduits en 2016.

Axe 14 : L’archéologie des périodes moderne et contemporaine

À l’occasion de la restauration des parterres créés entre 1730 et 1741 dans les jardins du château de Chambord (41), la fouille a permis de documenter l’évolution des aménagements entre le XVIe s. et le milieu du XVIIIe s.,

mais aussi d’étudier le contexte environnemental et l’évo-lution du cours du Cosson.

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BILAN

SCIENTIFIQUE

2 0 1 6

CENTRE-VAL DE LOIRE

Tableau de présentation générale

des opérations autorisées

Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire Loir-et-Cher Loiret Régional Total

Opération préventive de diagnostic (OPD) 27 23 23 40 28 54 195

Fouille préventive (SP) 3 9 4 3 7 26

Fouille programmée (FP) 1 2 2 4 1 2 12

Projet collectif de recherches (PCR) 1 1 4 1 7 14

Prospection thématique (PRT) 4 1 1 2 8

Prospection inventaire (PRD) 2 3 1 1 1 8

Fouille préventive d’urgence (SU) 3 2 1 6

Sondage (SD) 2 1 1 2 6

Aide à la préparation de publication (APP) 1 2 3

(25)
(26)
(27)

Le porter à connaissance (PAC) informe de l’existence du patri-moine archéologique inventorié à destination des élus, des amé-nageurs, du citoyen et du public. Il concerne des documents d’ur-banisme aux temporalités diffé-rentes (SCoT, PLU, PLUi, carte communale, aménagement forestier, étude d’impact, aux-quels on peut ajouter par exten-sion les zones de présomption de prescription archéologique - ZPPA - et les demandes de susceptibilité).

En 2016, il a bénéficié d’une attention toute particulière de la part de la sous-direction de l’archéologie et du SRA de la région Centre-Val de Loire, aux travers de deux démarches dis-tinctes qui ont abouti à la réali-sation d’un bilan, préalable à de nouvelles orientations.

À l’occasion du séminaire or-ganisé à Bibracte par la sous-direction de l’archéologie et intitulé « Préserver la ressource archéologique, une responsabi-lité partagée. L’expertise archéo-logique dans les processus de conservation intégrée. », le SRA a été sollicité pour interve-nir sur la question du porter à connaissance.

BILAN

SCIENTIFIQUE

2 0 1 6

CENTRE-VAL DE LOIRE

Le porter à connaissance :

un bilan pour de nouvelles orientations

Figure

Tableau de présentation générale des opérations autorisées
Tableau général des opérations autorisées
Tableau général des opérations autorisées
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