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LA MUSIQUE AFRICAINE TRADITIONNELLE

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Journal de Neurochirurgie Mai 2014 N°19

LA MUSIQUE AFRICAINE TRADITIONNELLE

RACHID OUABADI

Maitre-Assistant

Institut National Supérieur de Musique 80

L

a musique africaine traditionnelle des peuples d’Afrique est mal connue du public des autres continents : car si l’art musical africain est difficile, sa connaissance est l’initiation, la patience et les auditions répétées ; il est vrai aussi que le monde musical des africains est des plus attachants pour celui qui se donne la peine de l’étudier. La connaissance de la véritable musique africaine est différente de la musique occidentale. Cet art a souvent été relégué au rang de bruits rythmés et considéré avec mépris comme une musique primitive. Or dans la musique africaine, un certain nombre d’éléments ont un caractère universel pour que l’homme de culture, l’amateur de musique s’y intéresse.

La musique est une invention de l’homme, mais toutes les musiques traditionnelles ont trouvé les mêmes notions vocales ou instrumentales, des sons graves, aigus et des notes liées dans la vie de tous les jours, des airs similaires telsque les berceuses, musiques de divertissements, chants de guerre, musiques religieuses etc. La musique a un rôle fondamental dans l’éducation des enfants car souvent une chanson aide mieux qu’un texte écrit à retenir une règle morale. Pour les européens, la musique est avant tout l’art de combiner des sons d’une manière agréable à l’oreille.

L’oreille n’aime pas le bruit, elle ne tolère pas qu’il vienne se mélanger à la musique qui doit être douce pour «adoucir les mœurs». Par contre, le musicien africain ne cherche pas à combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille, mais à exprimer la vie et ses divers aspects au moyen de sons en adéquation avec la nature.

Le musicien africain emprunte des sonorités qu’il transforme en instruments musicaux.

En musique traditionnelle africaine, le rythme est le reflet de la présence constante de cette musique. Le trait commun à toutes les musiques d’Afrique est le rythme : pour les uns c’est quelques choses de mécanique, le retour périodique de temps forts et de

temps faibles jalonnant des phrases musicales, pour d’autres c’est une magie dont seuls les africains disposent et qu’ils incorporent dans leur musique pour la rendre envoutante. Le rythme est une couverture invisible autour de chaque note, de chaque phrase musicale destiné à parler de l’âme et à l’âme.

A.M. Jonès s’exprime en ces termes : «Le rythme est à la musique africaine ce que l’harmonie est à la musique européenne».

Le tambour est l’instrument le plus emblématique du berceau de l’humanité et des civilisations (photo 1). Il n’a pas livré tous ses secrets dont l’usage s’est imposé dans toutes les musiques du monde.

Le tambour emploie sa faculté de parole dont l’homme a besoin pour communiquer une nouvelle ou faire parvenir un message à des personnes n’habitant pas le même village que lui. L’art et la technique du message tambouriné sont interprétés à un très haut degré de perfectionnement (photo 2) ; transmettre des messages à l’aide d’un tambour est réservé aux personnes qui l’ont appris et généralement qui se perpétue de père en fils. Aussi, quand le tambour est absent, les africains utilisent les battements des mains, les piétinements du sol, le martèlement de certaines onomatopées rythmées : Tout artifice imitant les battements du tambour. C’est seulement

Photo 1 : Tambours Africains

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LA MUSIQUE AFRICAINE TRADITIONNELLE 81 au XXe siècle que les compositeurs

occidentaux s’intéressent à la nature : comme le compositeur français Olivier Messian (1908-1992), ornithologue et rythmicien qui a consacré une partie de sa vie à transcrire le chant des oiseaux.

La musique traditionnelle Africaine a aussi engendré le negro-spiritual, le jazz, le reggae qui se considèrent aujourd’hui comme des musiques du monde. De nombreux colloques et festivals ont été organisé au cours de ces dernièresdécennies. Le premier festival mondial des arts a eu lieu à Dakar (Sénégal) au mois d’avril 1966. Le premier festival panafricain tenu en juillet 1969 à Alger (Algérie).

Toutes ces manifestations ont pour but de prendre en charge ce patrimoine légué par les ancêtres, de l’améliorer, de l’enrichir, de sorte à permettre à l’Africain de contribuer de façon significative au dialogue des civilisations. La mondialisation ne veut pas dire vivre à l’occidentale, en laissant l’art africain en friche.

Il est plutôt question de se débarrasser du syndrome du colonisé au profit d’une culture Africaine prenant en compte les valeurs contemporaines. Laisser mourir l’héritage de leurs ancêtres c’est priver les générations futures de leur patrimoine.

Groupe musical africain ancien

Photo 2

Ballet national du Rwanda

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