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Documents anthropologiques du Valais ancien. I: Crânes de Granges, de Fully et de Géronde

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Documents anthropologiques du Valais ancien. I: Crânes de Granges, de Fully et de Géronde

SAUTER, Marc-Rodolphe

SAUTER, Marc-Rodolphe. Documents anthropologiques du Valais ancien. I: Crânes de Granges, de Fully et de Géronde. Bulletin de La Murithienne , 1944, vol. 61, p. 1-14

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:97584

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1 / 1

(2)

Extrait du « Bulletin de la Murithienne • Sodélé va,laisanne de Sciences naturelles

fascicule LXI, années 1943-19-H

Documents anthropologiques du Valais ancien

I. Crânes de Granges, de Fully et de Géronde par Marc-R. S.AUTER,

Dr ès-se., privat-docent à l'Université de Genève

Notre propos, en commençant ici à décrire une sene de do­

cuments anthropologiques valaisans, est double. Nous voulons d'abord fournir aux s,avants qui s'occupent de montrer en une synthèse la composition raciale de notre pays, à travers Ies cou­

rants de son histoire, des· pièces qu'une étude très poussée et gé­

nérale condamnerait probablement à une publication trop tardive.

Ensuite, nous ,·oulons attirer 11'attention de l'élite intellec­

tuelle du Valais sur J'intérêt, et partant la nécessité qu'il y a à réunir une telle documentation. En effet, trop souvent jusqu'à prés1ent, les fouilles faites à travers ,le Valais ont contribué, plu­

tôt qu'•à sauvegarder ces pièces à convic,tion de notre passé racial, à Jes détruir,e ; lor&qu'on conservait 'les objets anciens trouvés au hasard des travaux - et c'est encore trop rarement Ie cas 1 - on abandollll'sit les ossements .exhumés à ,la destruction.

Et si la perte de documents de cet ordre est toujours navran­

te, elile 11'est encore plus au Valais, où l'histoire ethnique et raciale mérirte la plus grande attention. Car elle présente des phénomènes, connus ailleurs, certes, mais qui ont, dans cette terre du haut Rhône, 1a valeur d'une expérience en boc,al clos I Expliquons:­

nous : iles vastes tra'Vaux du professeur E. Pittard 2, consacrés à l'anthropologie valaisanne médiévale et moderne (ossuaires), ont montré l'homogénéité parfaite dont fait preuve la population de la vallée du Rhône et des vaHées ilatérales ; •le Valais fait figure

1 A moin , comme on l'entend lrop sou.veut raconter, que le mat-oriel

<lé ouvert (objets et ossem nl ), de gmnde vaïeur 'locale oul.anl que scienli­

riqne, quill� le canton, v ndu sans sou-ci du lori ain i cm,sé à la com­

munauté, propriétaire du ,sol et de ses richesses. Le Musée de VaJère ,serait un

<les ,plu beaux mu ées a,rdhéo.logi<rue de la Sui se, sans le mn acre el ln v-.enl d-0s nombl'eux ol)jels qui ,de\'aienl lui revenir I fais si tous ceu. q-ui omp11eml1;t11l cc chose (ii ·clé;instiqucs, insli.luleurs, médecins, it1génietrrs, fonctionnaires, etc.) ngissenl en ·cousé<1uencc, il n'e t poul-�ITC pn trop lard.

2 Pittar.d, E., pnssim (voir la IYibliographie ,à la fin).

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-2-

de pays par excellence de fa brachycéplialie. Que ceBe-ci soit l'·apao�cr d'une race ail.pfoe ou dinai·îtLU (il amait li u de r - prendr une f is celte qu Hon), la forme crnnrienne du Valai an de notre p'1us :proche histoire est l}elt�.

Or v,oi:ei qu'à p�us�eurs reprises, en (j.oori.v-ant des crânes plus anciens, les anthropologistes onrt noté que cette brachycéphalie n'avait pas toujours. e��té, q1;!'�He sewblait même relativement récente, puisque les t-01nbes du haut moyen. âge out encore livré des squelettes à tête aMongée, do.Jichoœphale.

On voit l'intéi:êt d;1.1, probl · m qui. se p.ose : il s'agira, d'abord, ge r,éu;nir ,des dooume:r;its r.iom.brel,lx, de t.owl"s iles périod� de 1�

p:i;:�hilitoire et q,� (histoire ; puis, ce tra.vaU effectué -iJ ne s.e.r�

ja1"Qais temtiné -il faudra n la. r l · d m:i.é , u ya.nt

®. diéJei;,aj��r f é{>P'<Iue �,PJ?,I:üxim�tive et le wode l!clon lequel a, e\\ l(eQ, c� g:i;w.d ÇQJ!]}g�i:Q,e:Q.t r�cia,l, <iett� << bi;a,cbycéph:Misation, 'L d�. la. �qp�tion, va.l.arisanne. C'�st, � fa première de ces tâcbes que

� ré�èi;e ç_e ti:avaH de .cri,prt;if, 011 nous nous contenteron sa.ge­

weIJ:t. qe q_uel.<J.UC� 1.'em:;t�l!es en commen_taire.

1'î'Oll,$; ({ljson,s; enco�, urne {o_is a.i;>pitl au.:; �ecteurs de. ceU� �qte,

qw

aUI!"!J.:Ï.�11.t t:oççasj.,o� de 1iJiouve11 --,- ou, d'-entendr p,;1;t;l�:i;- d�

'li,o�và.i!lJlffe> . ...,.,. ,de �q44leU� �n�itws, pour <ilJ.'ï,\s, v�uent: Ieq1js1 wip.�

� leur co��r;va.tion \

1. Crâne, préhistorique de Grange.s (district de Sierre) Wsii:.ewi:. <l� � p� �lpq..ge.r· cett� not�, n_pqs r-env.oyom,, poqry qui � ti;ai� au:· conc!litfons de u· uvaiH d� ce crâne, à f'articile q;1;1e IJ.PW, y. aivon�: ()Ollli�IN 2 R�p�lon,s seulem�n:t? que c'�&t �­

l:,Jly&�� lj:.,gg_� qaj., �Q 4éfQnÇl!l};i: �:Je vigne « en: P.enrt� » à �·o_ues!; cle;

�rEJ.ng�&, a, IQ;i_s. à fau.:r l!�.e .<,�ri� d,e t.om:b�l!X Ol! les �quel��es, (:d�!l-, p!!,r\:iis,, c:_qm.m_� 1l�s wm})�s). �t!}i�nl, ·à l'�m. ci:oi,r�, e11t ,wsïtion. �c-.

QJJQ,1,1,;pje. J),'Gl.J!�npe, d� p,.lléçiisi<m.!l empêche d'êt11e aJ�ii:m_atjf sqr, i'â.ge de ces, sépultures, mais diverses raisons nous font pencher.

ver l'él?oquc néolilhiq,u en tout ca I?• p)n avfl.nt qq._ l'�g du. bronze. On sa.isira l'intérêt de ce seul crâne. s,auvé de la �.,

1• f le cba.1;1oine 1. M.ar'élan, ainsi, que M. A, Qonnet, w·chM le ·,1-utonal, à, Sio11, s ronl lonjottr <l'aœ_ord, .d� r{colter tous l�s docum nls aux�uels

nqu faiso11 all u ïon.

2 Sauter, Annal�s vaJaisa.nnes, 1.9��-

(4)

- 3 -

truction quand on ·se rappellera la pauv,reté du Vafais en docu­

ments néolithiques 1

Ma,lheureusem�nt - nous jouons de ma'1chance - le orâne dont il est question (N° 1942-2 du Laboratoire d'Anthropoloyie.

de Genève) est celui d'un adolesoont, donc d'un individu à crois­

sance incomplète ; malgré cela nous jugeons unie de le décrite, en tenant comp1e dans fa mesure du possible de ce statut pa.rti­

cuHer.

Crâne d'adolescent, puisque 'l'état des sutures toutes ouver­

tes et des dents nous fait .Jui donner environ 15 ans. Nousi re­

nonçons en conséquence à déterminer le sexe du sujet ; il se peut qu'il soit masculin.

Norma verticalis ; Forme générale brisoid,e.

Norma /c,leralis : Profil de fa voOle régn.lier, ocoipiln,I arrondi ; }a faœ pré en1erail, semble-t-il un léger ,prognn!lhi me . i la matière o s use exterJle du maxillaire upérieur n'étnil détériorée.

Norma /acicrlis : l.a face e L oui:t-e -et large ;· l'orbite gaueihe:, seu� com­

plète, est ha se el quasi rectangulaire.

Norma occipitaTis : Forme pentagonale.

Norma basilariis : Trou o.oci:pital' �ss.ez large ;: voûte paJatine courte e•

ila.rge.

Ajoutons que la mandibule, fuconiplète, accompagne le crâne.

Le tableau 1 donne les mens.u.rations .pti.nci;pales et l4:S in.mces les. pius utileS: p;o.ur la cort1,paraiso·J;J..

Diam. ant.-post Dj�. tra'î)'.Sv.

Na,;sjon-inion Ht auricul.

F'ront. min.

F'ront. m.a:x.

Dia.m. bizygom.

:Ut ta�. tot.

Ht fac. sup.

Larg. ol'bite Ht orbite Ht nasale Larg. nasa,le Larg. palat.

Lo:m.g. paliat.

Caipacné. ('méb.ode.

ht aur.) env.

TABLEAU I Gl'Clllg.es 178 127

1.56 105 91 (103 U2)

(54;) 88 38 29 (39.) (22) 42 40"

Pearson:, 1270

Indice cép,h.a;b.

ll!ld. lit aur.-long.

Ind. ht aur.-lairi.

Ind. calotte 1ml frontal tr.

Ind. front.�par. tr.

1nd .. fa,�i'al t.ot.

lnd. f aciail .sup.

Ind. orbitaire Ind. nasal' lnd. palatin Ind. cronio-fac. tr.

Fnd. jugo-fronrt.

7 1.3ft 59.55 83.46, 65.38 88.35 11.65 (18.5,7) (4�.21) 74.36 (55.-) 105.­

(88.19) (81.25)

.t Ceux-ci se limilenl à deu · crânes de la- né ·o.pole de G.U-s, qui0 sont con erv 1, Zt,rioh. Lem: description, nous écl'it aimablement ,M1• le prof.

SchJnginhRu,fen, ne !al'de1·a pns.

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- 4 -

Relevons le faible indice céphalique de notre jeune homme, qui J . ra nge parmi fo net dolichocéphales. A ll fOl'm allon­

gé!! de la tête corresp nd -la lairg · ur r lativ du front, qui esl eurymétope.

La question se pose de savoir si cette dolichocéphaHe se se­

rait maintenue chez l'adulte, on s� e1le éta-it destinée à se trans­

former en mésa- ou brachycéphalie. Nous croyons pouvoir affir­

mer que non, pour plusieurs raisons. D'abord nous pourrions énoncer cette iloi, à laquelle notre maître, M. le professeur E.

Pittard, a attaché son nom 1 : « La dolichocéphalie s'accentue au fur et à mesure que la taille s'élève». Mais nous aurions eu s-cru­

pule de transposer cette loi, basée sur des statistiques faites dans des groupes d'adulte-,.s de taHles variées (Tziganes, Rou­

mains:), si le D' Godin n'en avait vérifié le bien fondé sur la série d'enfants français dont il a mesuré en détail la croissance 2

Après lui d'ailleurs, •les enquêtes toujours. plus nombreuses qui se sont succédé en Europe et en Amérique sur fa croissance de ,la tête et les variations de proportions qui en résultent n'ont fait que confirmer cette vérific·ation : de l'enfance à l'âge adulte, k crâne tend à devenir dolichocéphale, plus ou moins sel.on les groupes anthropologiques. Citons seulement, pour montrer l'am­

pleur géographique et eUmique de c-e phénomèn , un� étude con­

sacrée aux Juifs de Bediu 3, où la même loi déterm ine l'évolution de l'indice céphalique.

Nous nous croyons donc fondé à dire que le jeune Valaisan de Granges eût été, à l'âge d'homme, un do:li<'.hocépha'1e tout aussi net qu'à ,l'époque de sa mort précoce.

Les autres carn.clèrcs -du crâne sont l'Drtho-métrioic.rnniP (cJrâ- ne moyennement élevé) , l'hy,pereuryénie (l,argeur) de la face, mandibule comprise ; -la face supérieure, considér,ée seu'le, est eu­

ryène ; les orbites sont chamaeconques (basses), le nez, chamae­

rhinien (large) .

Comparaisons

Nous voulons, sans trop ins1ister cependant, étabHr quelques comparaisons préliminaires entre Ie crâne de Granges et d'autres

1 Pittard, Influence de la taille... 1905 ; Pittard et Donici, Les cha11- geme11ts <fa /•'indice céphalique ... 192ï.

2 Godin, Croissance dn cr(lne et de la face ... 1922.

3 , n:ller, Die Wacl1${umueriinderungen der Kopfmasse ... , 1925.

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- 5

documents, néolithiques surtout, puiS' de l'âge du bro'nze, des régions voisines.

C'est à Chamblan.des (Pully, Lausanne) , dans la nécropole néolithique dont Schenk a étudié les squelettes r�oltés jusqu'en 19011, que nous chercherons d'abord. En effet, si le cimetière de Granges est néofühique, c'est à Ghamblandes qu'il ressemble, de par fa forme des tombes et la position repliée des corps. Or Cham­

blandes a livré les restes de plusieurs adOilescents, dO'llt nous don­

nons les mesures et indices. C'est eux que nous allons comparer à notre sujet (tableau II) .

Il s'agit des Nos 6 (jeune homme de 16 à 20 ans) , 9, 12 et 16 (jeunes femmes) : de ces quatre crânes, deux sont méso-, deux dolichocéphales (9 et 16) ; malheureusement, Schenk n'ayant pas mesuré la hauteur sus-auriculaire, nous ne pouvons pas comiparer les proportions verticales des crânes. Les trois crânes mesurables sont eurymétopes aussi.

Deux crânes seuls possèdent encore leur face : les Nos 6 et 12 ; le premier es,t euryène, le second, mésène. Les indices orbi­

taires et nasaux indiquent les mêmes catégories qu'à Granges.

En somme, quoique mésocéphale, c'est le crâne No 6 qui dé­

montre le plus de ressemblance avec notre sujet valaisan.

Si nous plaçons maintenant celui-ci dans les limites des va­

riations présentées par tousi les crânes masculins de Chamblandes, nous constatons qu'H s'y place, pour Ja plupar,t des indices calcu­

lés de part et d'autre, ou qu'i,l dépasse à peine ces limites, par exemple pour l'indice jugo-frontal (f.ronto-zygomatique II), qui révèle le rapport de largeur entre fa face et le front (Chamblandes, hommes; de 71.11 à 78.23 ; Granges, 81.25) et :l'indice cranio-fa ..

cial (ilargeurs comparées de la face et du crâne : Ch., h., calculé, 88 .. 57 à 96.43 ; Granges, 88.19).

En nous tournant vers une autre région, nous nous ,référons à une autre trouvaille, faite dans un ciste de pierre à Ursisbalm (Niederried, lac de Brienz) , dont M. O. Tschumi a décrit l'aspect a,rchéologique et M. O. Schlaginhaufen les r-estes humains 2

1 Schenk, Les sépttltures ... de Clwmblandes, 1903. Les documents de Chamblandes, très bien étu.diés, pour lléipoque, par Sehenk, nous pa·raissent mériter une revision et un enrichissement, ,puisque de nouveaux objets, ac­

compagnant de nouveitux squelettes, ont élé erl1w1'l.és à plusieurs reprises depuis 1901. Nous espérons pouvoir nous aUeler bientôt à cette double étude, arohéologique et anbhTo.pologique.

2 Schfaginhaufen, Das Hockerskelett von Ursisbalm •.• , 1925.

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- 6 -

B s'agit là d'un crâne de femme entre 20 et 25 ans, dolicho­

cépha,le, ortho-mét,riocrane, hypereurymétope, comme le crâne de Granges ; mais mésène, mésoconque. Le nez par contre est, com­

me en Valais, chamae -, même hyperchamaerhinien. Les ca.rac­

tères divergents le sont peu, et il nous paraît que les crânes d'Ur­

sîsba•1m et de Granges offrent assez d'analogies pour se ranger dans le même groupe ethnique, avec une partie des hommes de Chamblandes.

TABLEAU II

Granges C h a m b l a n d e s Ursisbalm ô ? ô No 6 Q No 9 Q No 12 Q No 16 Q lnà. céphaliique 71.35 76.98 72.28 76.::10 n.87 75.2

Ind. M. aur..J!ong. 59.55 62.4

Ind. ht. aur.-larg. 89.46 83. 1

lnd. front. transv. 88.35 85.09 77.09 80.- 83.5

Jnd. fironto-par. tr. 71.65 69.29 69.70 70.07 73.4

fod. facial SUJ). (48.21) 45.97 50.84 (50.91

lnd. orbitaire 74.36 7 1.79 75.68 79.-

Ind. nasrul (55.-j 60.- 52.50 57.f>

Ind. cranio-fac. tr. (88. 19) 88.57 89.39 95.2

lnd. jugo-frontal (81.25) 78.23 77.97 77.1

Concluons donc -avec .1a conscience de le faire un peu vite, provisoirement en tout cas - en disant que le crâne de Granges, s'il est néolithique, ne fait pas cava•lier seul, mais appartient au groupe des Néolithi,ques terrestres suisses, dolicho- à mésocépha­

les, de petite taille (l'absence d'os longs à Granges nous empêche de vérifier ce caractère), que nous ont révélé les tombes vaudoi­

ses de Chamblandes, Châtelard et Montagny, bernoise d'Ursds­

balm.

Nous n'avons pas encore envisagé la possibilité d'attribuer notre sujet ,à la population de l'âge du bronze. Quoique nous ayons penché plutôt vers le Néolithique, regardons ce que 1'a pé­

riode suivante nous donne comme éléments de comparaison : ce sont d'abord les deux crânes plus ou moins mesurables de Ma­

zembroz (Fully) déc.rits par G. Pool, de Zurich 1. Le premier, masculin, est mésocépha'1e (78.94) et sténométope (ind. fronto­

par., 64.67), et diffère donc passablement du crâne de Granges ; quant au second, féminin, son indice céphaHque (74.86) en fait un dolichocéphale à la limite de fa mésocéphalie.

1 Poo.!, voir Mariétan, Notes sur Fully-Saillon, Bull. Murith., 1939- 1 940, pp. 94-98.

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- iJ --

Un autre 'è:râh�, remi� pat M. Vogt a\l !f)l'Of'êSseur O. Schlagin­

hàufon, et recueiHi a11ssi à FuJly (san:s autre précision) , date du début du bronze. La Iilèntion brève qui :en a pal"u 1 parle, pour ee sujet !féminin, de mésocépha'lie (79.6) cl, l()(fflr la hauteur au­

riculaiire, ù'hypsiètanie (ind. hUong., 66.3) .

En réoo,pitulant, nous �oton� q·ae, se't!ll de ces trois individus, le crâne ,féminin de M a�embroz pottrrait -êtire mis ·en regard de

·celui ùe -Gr.anges, sous toute réserve, puisque nous n'en possé­

dons qu'un seul indice.

En allant plus à •l'ouest, nous ne voulons que signaler les orânes de Plan-Essert (Aigle), de La Tinière (Villeneuve) et de l'ancien lac de Luissel (Bex), décrits par Schenk 2 : ilsi sont tous trois hyverbrarhycéphales et n'ont donc rien de commun avec nôtre cas.

tette trop rapide analyse anthfopologique ne nous incline g'uère à faire de Grai\gé's une nécropole de l'âge du bronze.

Nous pouvons alors, pour nous têsumer, retenir l'existenc'e en Vailais, à l'âge de la tpierre polie déjà, d'un groupement eth­

nique doHchooépha'1e, donc notoirement différent de œlui qui consititue la masse actuelle de la .population valaisanne.

2·. crâne rom·aln de

runy

{distr� de Martigny)

C'èst pour ïhé'moi'r:è que 'nous sîgnaloln:s 'ce tr'ât'1.e, cà'r il 1à.'e

n

o

us

foutni'rà pa's ;gtfo·d'chose 1l'utile. l1 pfovi'enl d'une 'tomM 3 '<>� l;·a,bsèn.œ ·de fO'ùt 'objet � là 8Îl'CO're -'--'--- laisse là plà.'ce à l'hy­

pothèse. Le sque]ette, dont nous· n'avons pu consei"Vèt que 'Q:Üèl­

q!aes ossëm.1:nts utHisàbles, êtoah 'alton·gè :s1.u l'e d'os, dans un tom­

lie:).u soîgneus·emént 'àg'eilcé, au:x. I'lüü·s oonstt'uits en petits moel­

lons lié'"s p·àr du mortier, et recouvert de deux làtge:s da'11es. L'em­

plé-i de m.urtier est une i'nditati'on :chronologiqu1è cl: nous permé't

�e �,J.:a�et tDihbè et squelette d'ans l'époque roniaüre, peut-être âU:ssi ùù peu plus tardivemènt. Comme èè n'est pàs �,a ptem!:èr'e fois que 'èè coin de terre livre des sép'ulturel;;e dë c·ette périodè ', nous P,oùVons sans crainte tràiter nohe sujet d·e ,romain.

1 Jahrb. S. G. U., 1942, p. 50.

2 &hénk, Etllde d'ossements ..• , 1906.

Cc:H tombe :i éttl découve.rtc, lors du défoncemont â ln pelle m c:1nî­

que d'une ,'igne, ·à l 'est de Mil1.emh1·01., . par M. ly. e Granges q u i, dès J'ap­

'!)a,ri!ion clc h1 s puJlu-rc fil écnrl r ln machine deslrùc'lrice e t avcrlil les

·instnn es omr,ét-enlcs. ous pl'line niu i, 1 lendemain proc&l�r à un dé­

gagem nt minutieux du squelellc.

4 Mari�tan, Notës s11r Fully-Saillon, Bul.J. Murith., 1939-1940, p. 98.

(9)

8 -

Le crâne, (N° 1944-13 du Laboratoire d'Anthrop., Genève ), que nous décrivons· seuI id, n'a pas pu être reconstitué de fa­

çon satisfaisante, les divers os ayant subi une déformation post­

mortem. Il a appartenu à un homme tout juste adulte. L'absence d'occipital empêche de mesurer 1e diamètre antéro-poS!l:ér.ieur avec exacti,tude ; quant au diamètre transvers·e, il doit être aussi esti­

mé, les parié-taux s'étant un peu écartés. Le tableau III contient les chiffres de nos mensurations et estimations. avec les indices qui en résultent.

TABLEAU 1II Fully

Diam. ant.�post. ( 174) Indice céphaL env. 75 Diam. transv. (130-132) Ind. ht aur.-long. (62.07) Hteur auricul. 108 Ind. ht aur.-larg. env. 82 Front. min. 93 Ind. front. transv. (82.30}

Front. max. ( 1 13) Ind. front. par. env. 7 1

�ous retrouvons ici, bien des siècles après qu'eut v•écu le jeu­

ne préhistorique de Granges, le type dolicho-méS10céphale. Nous n'avons pas à ménager ici les transitions en rappelant les divers types humains qui se sont succédé entre-temps sur le s.rol valaisan, nous pouvons pourtant dire que ces dolicho-mésocéphales n'ont pas cessé d'habiter le même territoire. avec des avatars multiples certes, mais en conservant cependant leur morpholog1e racia·le fondamentale.

La colonisaüon romaine n'y changera pas beaucoup, scmble­

t-il. Nous n'avons trouvé trace dans! la littérature que d'un crâne romain àu Valais, décrii par His -ei Rülirneyer. Il a un in<liœ œ­

phalique de 76.3, donc mésocéphale, et proche de notre homme de Fuilly. En élargissant le cercle des comparaisons, .rappelons fo série composite que nous avons formée dans un précédent tra­

vail 1, où 20 crânes romains de Suisse romande et dè Haute-Savoie fournissent, avec une moyenne de 79.30, un fort contingent de mésocéphales (40 %) et de brachycéphales (45 %) . On voit que le nouvel ordre politique et culturel a eu aussi dans nos régions des effets raciaux.

Sans vouloir en dire plus à propos d'un crâne incomplet, nous terminerons c-e chapitre en souhaitant de pouvoir bientôt en

1 Saul-er, Le problème des Burgondes .... 19-U , p. 50.

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- 9 -

savoir plus ,long sur la constitution anthropologique du Valais ro­

main 1

3. Crânes de Géronde (Sierre)

Les deux autres ·crânes dont la description fait l'objet de cette note sont, eux encore, mal situés dans le temps. En effet, nous. les avons recueillis sur '1e haut de la colline de Géronde, en pratiquant des fouines, en juiHet 1942, dans un cimetière à tom­

bes en dalles, à proximité immédiate des ruines de la chapelle St-Félix 2 Malheureus1ement ces travaux, qui nous ont permis cfo .découvrir trois tombeaux, n'ont rév·élé aucun objet, de sorte que l'époque des inhumations est incertaine. L'agencement d'une des sépultures, en grandes daUes bien ajustées, et .Ja position des squelettes, allongés, feraient penser au haut moyen âge ; peut­

être aux IX-Xe siècles.

Le premier des deux crânes ici décrits n'était plus en place ; le squelette dont il faisait ·partie avait été entassé sans ordre au pied de la tombe, pour faire place à un autre cadavre 3

A part quelques fragments disparus, -le crâne ( No 1942-5 du Laborat. d'A.nthrop., Genève) est complet, avec sa mandibule. Il est d'un beau brun. Il s'agit d'un homme robuste, dans la force de l'âge (maturus, env. 40 ans), ·à en croire les sutures en partie srynostosées et l'usure des dents.

Norma verticalis : Fo.rme brisoi,d.e.

Norma lateralis : Crâne allongé, voûte à profil .régufüff, interrompu seu­

lemen:t pa-r un fort bec infaque. Os nasaux proémin-enls .

.L M. Je chauO'i�1e Muri.6t�n J1011s a demn.w,t i -de isnniler, :\ 'o en ion de cette nolice, deux crâne qu'i'l nv:ûl envoyé au Lnboral.oire d'Anlhro.pol gic de Genève, ,pour examen. Avec l'a11lorisnl'Ïon de M. le pro.fossem· E. Pillard, el en altenda11·1 on ,étude, not1s donnons ici quelqncs sommaires détQi\s. Pro­

venance : Grimenlz, ,pn�s de la chapelle S·t-T,héoduJe. Epoque : Ln Tène ou Romain (bracwels valaisans plnl trouvé avec les o scmen ls).

1. Crâne ma·sculin dolichocéphalle (74. 79), à faoe mésème (51.04.), à nez mésorhinien (48.08) .

2. Crâne jeune, incomplet (-sans occi,pitall/ , ,paraissant hrru::1hyœpbale.

2 Nous saisissons l'occa·sion pour J1emerC'ie.r M. le Dr P. Michelet et son fiis, à Sierre, de leur aide pnéoieuse nu cours de ces fouilles.

s ,Ce squ,elctle en 11Ja-ce ,pré en.la il des particu1lari lés in téressante : d'a­

bord :l.'n.b ence de crâne, ,pnfün.b.lemen;l rpn.r suite d'une violal!Ïon de sé.p11llure, ca r la mandibu.Jo, en1pnrüe pii&;ente, exclu t J.'Jtypothèse ·de la déC!l.pilation.

Moi ·s1u·Lout, l'homme avait Sttbi de sot, vivant .J 'n.mputa lion de !'ext,ré:mité distaile ,de ses avant-bras ; en ef.f,et, les radÎ'us et cubitus section.nés, avaient eu le Leinp de reformer la . ubstirnce os-seuse en un bourrclcl. upp.Jfoié ? .C'e5l la seule ex.plioalion ,pla usible, car il serai!. difficile d -expliquer ceUe lllllJJ>Uta­

tion . y.n1'6L:rique 1pa:r un accident.

(11)

- lJ.O -

N'Orma ,facialîs : Face élevée ; orhit s qundrangnlnires ; ouverture na ale moyenne. Sillons u -orbi'lldre • ur le deux é'Otés du f1•011ln,I.

Nornw basilaris : 'l'rou occipital pelil. Voûl pnlal ine ,pnra.bolique, pro- fonde.

Norma occipitalii; : Por.me ·n11·ondioe.

Le tahfoau IV cQm1>-Jèle ceUe brève description de quelques chiffreli.

Lè second crâne avait ·imbî 'lin sor't plüs ,là'inèntahle que ,le ,ptéc'éd:Ci\t : il a falhi [e rèoonstituët én 'l''êühis.s'Mit '<i'èS ôS ttou.vés 'èl'l. pleine tert·e, p'tovènatit -san:s doute d'un re:ru:anien1ent ; �h 'èffé1:

fintétleù'I' ifmi;e ito'mbe toute voisii,ne, ,d'une ·èofisttùëtion tern.Qt­

·quabtie, av-ait été anc1en'fl!èmiefiit boulevei'Sé;

tl ne s'tlbsiste de ·cette lête osseuse (L'àbotat. d' Anthrop., No 1942-:8) qùé la �ailoüe et, de la fà:c:e, le seul os jugàl gau�he. Là man:dibù'le est très il't�ornpiète. Nous a vol'r.s affaire id à üïre füm­

me, Jeûne encore (env. 20 a'lis) , car les sutures sont tourtes oùver­

tes ; même la sphéfro-basilaire ne semble pas èoinplètement f<Yr­

mé ,. Les de11ts sonl peu 11 ées : des ::!me molaires, s·ewle c·eUe de g�i.mhe è'n haut è�în:tnençait à sortit.

Nonna 'vêrticalis : Fotm;è i>void-e, mais avre une forte plàgioèé-phalie sur la .droite e'n amè.re.

Norma lateralis : Crâne aHongé, à voüte régulière.

Nonila faâafts : Sillons sus-orbitaires à gauche.

Norma iliasiiaris : Présence d'ùne fossette pté<:ondyfühne gau'dhe, hès Ja11ge et ·profo:nd,e.

Norma occipitalis : Ecaille oocipitaile arrondie ; un os wormien la.mbda­

\l'liq'uè.

Les ohiffres de meil'suralions et d'indices se trouvent reun.is à ceux du crâne mascll!lin ,dans le trubleau IV 1.

biàm. ant-post.

bialh. transv.

Nasion-inion Nasion basion Ht auric.

Front. min.

Front. inax.

Diam. bizygom.

Bt fac. tot.

Ht fa<:. sûp.

19ù d 139 176 100 109 117 98 (125)

128 78

TABLEAU IV

Géronde

éS

180 Bnsion-prosth. 97 1 31 Larg. orhit. 40 164 Long. or:bit. 35

Ht nasale 56

1 12 Larg. nasale 25 91 Lug. pàlat. 40 107 Long. palat. 54

Capa ité : Méthodes M:at10Uvrier 1505 Pearson Ht aut. 1650 1270 1 ,N:ous pourrions dé-crire en�ore ùn crâne d'enfant de 2 à 6 ails, 1.ntaèt, trouvé don.s une tombeMe irccouverte d'une grande dalle. Il est dolichocéphale (se r<>portor aux rcmnr<Jue faites à propos du jèune homtne de Granges) : 73.33, eurymétope : 7 1 .9.

(12)

Indice céphal. 73. 16

ô

1nd. vert. long. 70.53 Ind. vert. larg. 96.40 lnd. ht aur.-long. 58.95 Ind. ht aur.-larg. 80.58 lnd. caioUe 62.50 Ind. front. tr. 83.76 Ind. fr.-par. tr. 70.50 Ind. facial tot. (102.40)

1 1 - 72.78 �

55.56 76.34 85.05 69.47

Ind. facial sup.

Ind. progn.

(de Flower) Ind. orbitaire Ind. nasal Ind. palatin lnd. cranio-fac.

Ind. jugo-front.

(62.40)

r

97.-87.50 44.ô4 74.07 (89.83) (78.40) Nous ne songeons pas à faire ici une analyse approfondie

·des caractères anthropologiques de ces deux pièces osseuses'.

Mais, après avoir souligné ,leurs traits essentiels, nous voulons quand même, à l'aide de quelques comparaisons, essayer de les situer dans le cadre racial du Valais ..

Les deux individus sont dolichocéphales, leurs indices cépha­

liques sont pratiqn m nt semblables. Les. indices de hauteur mar­

quent une différence : l'homme a une voûte cranienne plus éle­

vée que celle de la femme : ortho-métriocranie d'une pa,rt, cha­

mae-tapéinocranie de l'autre. La forme du front présente une grande similitude ( eurymétopie) . Les autres indices varient assez peu d'un sujet à l'autre pour qu'on soit autorisé à affirmer la grande ana,logie des deux têtes.

Comparaisons

Dans notre étude consacrée à l'�nthropologie du bassin du Léman pendant le haut moyen âge 1, nous avons compris dans la masse de nos documents une série de crânes p.rovenant de la nécropole burgonde de Conthey, fouiHée en 1907 par ,M. D. Viol­

lier. Nous l'extrayons de cet ensemble, puisqu'ils sont les plus proches documents de notre couple de Géronde. Ils sont 14 hom­

mes et 8 femmes, oscillant entre la dolicho- et la mésocéphalie (hommes, entre 72 et 79 ; femmes, entre 72 et 80) . Les autres indkes contribuent à prouver que les deux crânes: de Géronde ne constituent pas une exception dans la popu.Iàtion du haut moyen âge valaisan (tableau V) .

Sierre, voisine de Géronde, a fourni un certain nombre de crânes tirés de tombes de l'âge du fer. Nous avons pens:é qu'il

1 Sauter, Le problème des Burgondes ... , 1941.

(13)

-- 12 �

serait intéressant de chercher la relation qu'il pourrait y avoir entre eux et nos sujets médiévaux. Les chiffres, portés, comme les précédents, dans le ta:beau V, sont ceux de 7 crânes mascu­

lins (5 étudiés par Schenk, 2 par Pittard) 1 et de 4 crânes fémi­

nins (Piltard). Là, la comparaison fait conclure à une moindre ressemhlance : les c:rânes de l'âge du fer sont d'abord moins ho­

mogènes que ceux de Géronde et ,de Conthey ; nous y trouvons 4 brachyct>phales ,et 5 mésocéphales contre 2 dolichocéphales seu­

lement, qui présentent quelque analogie avec nos deux sujets, et peuvent leur être racia.Jement apparentés.

TABLEAU V

Géronde Conthey Sierre (Fer)

8 Cj! 14 8 8 Cj! 7 8 4 Cj!

Indice céphal. 73.16 72.78 75.64 76.50 78.42 77.01 Ind. vert. long 70.53 7 1.15 72.15 73.25 73.- Ind. vert. larg. 96.40 93.96 93.84 93.04 94.96 Ind. ht. aur.-long. 58.9ô 55.56 61.04 60.81

Ind. ht. aur.-larg. 80.58 76.34 80.81 79.54

Ind. front. tr. 83.76 85.05 82.26 82.78 82.70 80.83 Ind. fronto-par. tr. 70.50 69.47 67.79 68.91 68.93 67.70

Ind. fac. sup. (62.-10) (61 .98) 50.87 52.49

Ind. orbitaire 87.50 94.47 84.85 84.85

Ind. nasal 44.64 47.77 49.42 52.76

In.d. rprogn. ( de Flower) 97 .-- 97.02 95. 10 96.33

Ind. cranio-fac. tr. (89.83) 92.62 91.31

Ind. jugo-fronta,l (78.40) 74.79 76.39

La présence de ces dolicho-mésocéphales dès l'âge du fer est doublement intéressante : d'abord, ainsi que nous le disions dans l'introdudion, la dolichocéphaHe est actuellement un fait rare en Va,lais ; mais par aHlcurs, nos deux crânes médiévaux sont de la région de Siern�. et les hommes qui peuplent ce territoire parais­

sent avoir conservé, plus qu'ailleurs, des caractères1 ancestraux.

Le professeur E. Pittard, en étudiant les crânes conservés dans les ossuaires, a fait la constatation suivante, après avoir souli,gné la proportion presque unanime des brachycéphales va·laisans.

Afors que les ossuaires du reste du Valais accusent une majorité de brachycéphales (dès 80.-) de 89.1 %, la série de Sierre ne présente que 66.4 % de brachycépha11es, et 2.5 % de vrais dolicho-

1 Schenk, Etudes d'ossements ... , 1906. PitlaJ'\d, Anthrop. de la Suisse, 2, Crânes de l'âge du fer .•. , 1914.

(14)

- 13 -

céphales (femmes, 6.5 % ) ; chez les hommes il n'y a pas de vrai dolichocéphale, mais 28.3 % de mésocéphales.

Cette existence d'un petit groupe de dolichocéphales à Sierr·e fait dire au profeS1Seur E. Pittard : « Sier,re est la seule localité de fa vaHée du Rhône ... qui possède une proportion notable de crânes dolichocéphales et sous-do'lichocéphales. Il y a, là, évidemment, une influence ethnique particulière. Nous ignorons encore sa pro­

vemmce. Mais une étude attentive du district de Sierre mériterait d'être entreprise. » 1

On saisit l'intérêt de notre apport. Granges nous a prouvé l'existence du type dolichocéphale dès la période préhistorique.

Sierre nous le montre, se perpétuant à l'âge du fer ; Géronde en­

fin le révè'le, net, au début du moyen âge. Et l'ossuaire voisin à son tour en conserve les traces, faibles, certes. Ce groupe dolicho­

céphale se retrouve encore dans l'ossuaire de Vex 2

Il ne faut pas vouloi,r, sur la foi de documents trop rares encore, échafauder . de grand�oses hypothèses ; nous ne voulons id que souligner à notre tour cette persistance curieuse, dont les raisons nous échappent pour le moment ; il y faudra le secours eonjugué des historiens et des démographes, pour nous dire quel­

les fluctuations la population de la région de Sierre a subies. Car on ne peut jamais résoudre un problème de cet ordre à l'aide d'une seule sdence.

Il nous faudra surtout, répétons-le en terminant, l'aide de tous, pour conserver de nombreux documents, qui nous per­

mettront de bâtir sur du certain, sur du réel.

Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Genève.

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