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CurieXplore Fiche Norvège généré le 9 novembre 2021

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CurieXplore Fiche Norvège

généré le 9 novembre 2021

Politique d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation Orientation stratégique

Le processus d’élaboration des politiques ESRI en Norvège est classique : le gouvernement norvégien propose des grandes orientations stratégiques, lesquelles font généralement l’objet d’un consensus politique lors de leur vote au parlement (Storting). Ces grandes orientations sont décrites dans des « livres blancs » (White Paper) publiés par les différents ministères impliqués dans l’ESRI, au premier rang desquels figure le Ministère de l’Education et de la Recherche – MER (Kunnskapsdepartementet - KD). Les autres contributeurs importants sont le Ministère de la Santé (Helse- og omsorgsdepartementet, HOD), le Ministère du Commerce, de l'Industrie et de la Pêche (Nærings- og fiskeridepartementet – NFD), le Ministère des Affaires Etrangères (Utenriksdepartementet – UD) ; Ministère de la Défense (Forsvarsdepartementet - FD), le Ministère du Gouvernement Local et de la Modernisation (Kommunal- og moderniseringsdepartementet – KMD), le Ministère du Climat et de l’Environnement (Klima- og miljødepartementet – KLD).

Schéma des principaux acteurs de la politique ESRI en Norvège (Source : STI 2019) [image supprimée]

Le principal livre blanc faisant état des grandes orientations stratégiques du pays en matière d’ESRI est le « Long- Term Plan (LTP) for Research and Higher Education », élaboré par le MER. Etabli pour dix ans, il est révisé toutes les quatre années pour prendre en compte l’évolution des priorités gouvernementales. Ainsi le livre blanc de 2015-2024 paru en mars 2015 a fait l’objet d’une révision courant 2019 ; il couvre désormais la période 2019-2028. Cette dernière édition prend en compte les conclusions d’un rapport de l’OCDE de 2017 (OECD Reviews of Innovation Policy: Norway 2017), commandé par le MER, préconisant de modifier la structure du LTP. Le nouveau livre blanc intègre aussi les engagements de la Norvège dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat (réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030) ainsi que l’Agenda 2030 des Nations Unies.

Le Conseil norvégien de la recherche – CNR (Forskningsrådets - FNR) est l’équivalent de l’ANR en France. Il constitue pour bon nombre d’acteurs publics (universités, instituts), la principale source de financements externes (hors ministères de tutelle) sur la base d’appels à projets. Le CNR définit lui-même sa stratégie à travers un plan pluriannuel s’inscrivant aussi dans le cadre d’un livre blanc – le dernier publié est la Stratégie 2020-2024

(Empowering ideas for a better worldResearch for Innovation and Sustainability, Strategy for the Research Council of Norway) ) ; le prochain livre blanc pour la prochaine décennie est en cours de préparation. Le CNR oriente aussi la politique de recherche et d’innovation dans des domaines spécifiques ; par exemple il a publié le Plan 2014-2023 sur la recherche polaire. Des documents de stratégie semblables sur d’autres thèmes (santé, infrastructures de

recherche, innovation, égalité des genres, recherche fondamentale, recherche sociétale…) sont disponibles sur le site du CNR.

D’autres livres blancs sont parus ces dernières années sur des thématiques spécifiques, souvent à l’initiative de différents ministères. Ainsi, en juin 2019, le ministère des Affaires Etrangères a publié un livre blanc sur le rôle que la Norvège veut donner à ses coopérations internationales. Ce livre blanc se présente dans un cadre plus large que l’ESRI mais donne cependant des éléments dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de l’innovation.

Deux documents détaillent les ambitions de la Norvège dans le cadre d'Erasmus+ et de Horizon Europe. Ces documents ont étés publiés le 24 juin 2021 et sont uniquement disponibles en norvégien pour l'instant.

Financement

Le financement de la politique norvégienne d’ESRI est opéré par les acteurs précédemment évoqués ainsi que par d’autres acteurs, en particulier le secteur de l’industrie.

En 2019, près de 77 milliards de NOK ont été consacrées aux dépenses R&D, soit une augmentation de 4 milliards

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de NOK par rapport à 2018. En pourcentage le budget est relativement stable à 2,15% du PIB norvégien en 2019.

Ces dépenses sont assurées par trois groupes d’acteurs : le secteur public pour 51%, le secteur privé pour 40%, et les investissements d'origine étrangère (Europe, sociétés internationales) pour 9%.

1.2.1. Financements publics : ministères, Conseil norvégien de la recherche, UE a. Enseignement supérieur

L’éducation publique étant gratuite en Norvège (hors les frais d’inscription qui sont du même ordre de grandeur que les frais pratiqués en France), le financement des établissements d’enseignement supérieur provient majoritairement du MER et de quelques autres ministères. Selon les données de l’OCDE, le MER assure 94% des financements des établissements norvégiens d’enseignement supérieur. Les universités disposent de l’autonomie financière pour l’utilisation de ce budget, qu’elles complètent par des revenus externes, notamment en provenance du CNR pour le financement de projets de recherche. L'agence Diku attribue également des financements

supplémentaires pour soutenir la qualité et l'internationalisation de l'enseignement supérieur à travers différents programmes comme les Centres for Excellence in Education (SFU), dont il existe une douzaine.

Dans le budget du MER, les dépenses entre l’enseignement supérieur et la recherche ne sont pas différenciées. Elles représentaient au total, en 2017, 23,1% du budget du ministère soit 1,69% du PIB national.

Le MER alimente aussi la caisse de prêt étudiante (Statens lånekasse for utdanning ou Lånekassen). Fondée en 1947, cette caisse nationale octroie des prêts et des subventions aux étudiants pour permettre l’accès à l’éducation au plus grand nombre. Une partie du prêt est convertible en bourse (à hauteur de 40%) sous condition d’obtention des crédits ECTS. En 2019, le montant moyen de prêt accordé par la Lånekassen est de 300 000 NOK par étudiant pour l'ensemble de leurs études. Au cours de l’année scolaire 2017-2018, la Lånekassen a accordé 3,8 Md NOK sous forme de bourses et 25,6 Md NOK en prêts, à un total d’environ 250 000 étudiants (d'autres prêts sont accordés aux élèves de l'enseignement secondaires).

b. Recherche

Si pendant longtemps la répartition du financement de la recherche en Norvège était sensiblement équilibrée entre le secteur public et le secteur privé, la part du secteur public s’est accrue depuis quelques années atteignant 51% en 2019. Plusieurs acteurs publics contribuent à sa répartition :

Dépenses R&D en Norvège par origine de financement et secteur d'attribution en 2019 (Source : STI 2019) [image supprimée]

- les ministères, et en premier lieu le MER. En 2019, l’enveloppe du MER dédiée à la R&D s’élevait à 20 Md NOK, soit environ 16% de son budget total. Les autres contributions majeures proviennent du Ministère de la Santé (Helse- og omsorgsdepartementet – HOD) et du Ministère du Commerce et de l'Industrie (Nærings- og handelsdepartementet – NFD).

Répartition par ministère des dépenses R&D; montant (Md NOK) et pourcentage du budget total du ministère (Source : IR 2019)

Légende : KD: Ministère Education Recherche; HOD: Ministère Santé; NFD: Ministère Commerce Industrie Pêche;

UD: Ministère Affaires Etrangères; FD: Ministère Défense ; KMD: Ministère Gouvernement local Modernisation; KMD:

Ministère Climat Environnement; OED: Ministère Pétrole Energie [image supprimée]

- le Conseil norvégien de la recherche est l’opérateur principal du gouvernement pour le financement de la

recherche sur projets ; il constitue l’équivalent de l’ANR en France. Son budget provient exclusivement des différents ministères, et en particulier du MER à hauteur de 46%. Le CNR canalise 23% de l’effort public de R&D et 11% des dépenses totales du pays en R&D. Son budget 2019 consacré au financement de projets de recherche et d’innovation s’élevait à 10,3 Md NOK. Cette dotation permet au CNR de définir des appels à projets sur des thématiques suivant sa stratégie ; il finance des projets portés par des acteurs publics de la recherche mais aussi par des acteurs privés de l’innovation. Enfin le CNR a mis en place une politique de Centre d’excellences (Sentre for fremragende forskning - SFF) disposant de financements importants pour 10 ans afin de favoriser la recherche dans des secteurs précis. Le CNR finance à ce jour 23 Centres d’excellences ce qui, en 2018, représentait un budget de

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328 MNOK. La contribution du CNR aux SFF représente environ 25% de leurs budgets, les autres revenus provenant de financements obtenus sur appels à projets ou auprès des établissements hôtes et partenaires. les SFF peuvent être considérés comme l'équivalent des Labex en France.

- En tant que pays associé de l’Union Européenne, la Norvège a participé au programme FP7, Horizon 2020 et maintenant Horizon Europe. Pour Horizon 2020, la Norvège a financé 2,6% de l’ensemble du programme et a reçu 2,2% des financements totaux attribués. Augmenter la part des financements reçus par l’UE est un objectif important de la politique norvégienne d’ESRI qui a dépassé son objectif de capter 2% des financements totaux. En 2017, le montant total de financements européens obtenus par les acteurs norvégiens de la recherche a dépassé la barre symbolique du million de NOK.

1.2.2. Secteur privé et mécanisme de déduction fiscale SkatteFUNN

Comme dans de nombreux pays, les entreprises norvégiennes, et notamment les secteurs de l'informatique et de l'électronique (20% des dépenses), ainsi que l'industrie pétrolière, assurent une part importante des efforts de recherche et d’innovation du pays.

Les entreprises financent ces activités essentiellement sur leurs propres fonds, à hauteur de 60%-80% selon leurs tailles (voir figure). Une particularité de la Norvège dans ce domaine est l’importance des petites et moyennes entreprises. En effet en Norvège les entreprises de 10 à 249 salariés comptent pour 58% de la R&D investie dans le secteur privé (25% en France). Cela s’explique en partie par le fait qu'une part importante des PME norvégiennes ont des activités dans les secteurs des nouvelles technologies (TIC) particulièrement intensifs en R&D.

Sources de financement R&D dans le secteur privé en fonction de la taille des entreprises en 2017 (Source : IR 2019) Légende (de la teinte la plus claire à la plus foncée) : UE et étranger/Fonds publics et SkatteFUNN/Autres

institution/entreprise nationales et étrangères/Ressources internes (national et filiales à l'étranger)/ Fonds propres [image supprimée]

Entre 5% et 20% du budget R&D des entreprises norvégiennes provient du secteur public, dont plus de la moitié (5.4 Md NOK en 2019) est issue du SkatteFUNN. Le SkatteFUNN est un système de déduction fiscale pour les entreprises investissant dans la R&D. Instauré en 2002 sous le contrôle du Ministère des finances, ce programme permet des réductions d’impôt de 20% (PME) ou de 18% (grandes entreprises). Un montant maximal est fixé par entreprise ; les réductions sont plus élevées si les projets de R&D sont réalisés en coopération avec d’autres acteurs plutôt qu’en interne. Si le SkatteFUNN cible davantage les petites et moyennes entreprises, l’élargissement récent de son cadre d’utilisation incite de plus en plus les grandes entreprises à y avoir recours. Le SkatteFUNN est un levier majeur de l’innovation en Norvège.

1.2.3. Innovation : CNR, Innovation Norway et SkatteFUNN

Avec le CNR et le SkatteFUNN, l’agence gouvernementale Innovation Norway (IN), détenue à 51% par le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche et à 49% par les Conseils de Comtés, joue un rôle majeur dans le financement de l’innovation en Norvège. Analogue norvégien de Bpifrance, Innovation Norway propose des financements directs, des prêts ou des services aux entreprises et start-ups innovantes en ciblant les secteurs prioritaires pour la Norvège. En 2019, le budget d’IN accordé par le Parlement (Storting) et les comtés s’élevait à 3.1 Md NOK de subventions. Grâce à des emprunts, IN a également distribué 2.9 Md NOK aux entreprises

norvégiennes en 2019, sous forme de prêts.

En 2019, la répartition des efforts de financement de l’innovation entre le CRN, Innovation Norway et le SkatteFUNN était : CNR 17%, IN 18% et SkatteFUNN 55%, cette dernière contribution ayant presque quintuplé entre 2007 et 2019.

Il convient de noter que la contribution des Comtés à Innovation Norway concentre l’essentiel des efforts des autorités locales dans le paysage de la recherche et de l’innovation en Norvège.

1.2.4. Particularité norvégienne dans le financement des activités de l’Etat : fonds souverain

La Norvège possédant le plus grand fonds souverain au monde, issu des revenus du pétrole (Statens pensjonsfond

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Utland), il convient de noter que le budget de l’Etat est légèrement extensible. Ce fonds d’investissements est placé dans des sociétés internationales et utilisé dans de nombreux domaines prioritaires. Il ne peut être surexploité : le gouvernement norvégien ne peut utiliser plus de 3% du fonds par an. Cette situation autorise un champ de manœuvres large dans l’ensemble des politiques possibles.

Evaluations

La Norvège est particulièrement soucieuse de la qualité de son enseignement supérieur et de l’efficacité de son système de recherche et d’innovation. A travers le CNR pour la R&I et la NOKUT pour l’ES, le gouvernement norvégien réalise de nombreuses évaluations de ses différents acteurs de l’ESRI.

1.3.1. Recherche & Innovation

En tant que prescripteur majeur de la recherche en Norvège, le Conseil norvégien de la recherche attache une grande importance à l’évaluation des politiques et des programmes de financement de la recherche et de

l’innovation. Il s’appuie pour cela sur son propre service d’évaluations mais aussi sur des prestataires externes que sont essentiellement :

- L’Institut nordique pour les études sur l’innovation, la recherche et l’éducation (Nordisk institutt for studier av innovasjon, forskning og utdanning - NIFU), une organisation de recherche à but non lucratif ;

- le groupe Technopolis, cabinet international d’évaluation de la science et technologie et de l’innovation ; - Samfunnsøkonomisk analyse (Economics Norway), un cabinet d’études norvégien spécialisé dans l’analyse du développement économique et de politiques publiques ;

- Statistisk sentralbyrå (Statistics Norway -SSB), institut national de statistiques officielles.

- HelseOmsorg21-monitor, base de données statistiques sur les activités de recherche et d’innovation dans le domaine de la santé et de soins en Norvège. Lancée en novembre 2016, la base de données inclue les statistiques provenant de différents organismes tels que Statistics Norway, NIFU, l’Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet, FHI), CRISTin (ou Current Research Information System in Norway, du ministère de l’éducation et de la recherche norvégien), le CNR, et Innovation Norway (Innovasjon Norge).

Les évaluations conduites par le CNR, impliquant des experts nationaux ou internationaux, portent sur différents sujets :

- efficacité des programmes de financement thématiques du CNR : énergie (programme ENERGIX),

nanotechnologies (NAN2021), aquaculture (HAVBRUK), climat (KLIMAFORSK), recherche polaire (POLARPROG), biotechnologies (BIOTEK2021), etc.

- efficacité des programmes de coopération financés par le CNR: coopération internationale (programme INTPART), coopération bilatérale (INDNA, etc.), coopération avec l’UE, etc.

- état des lieux national de la recherche dans différents domaines: humanités, sciences sociales, éducation, recherche polaire, développement durable, politique étrangère, apprentissage numérique, infrastructures de recherche, accessibilité des données, etc.

- activités de centres de recherche financés par le CNR : Bjerknes Centre for Climate Research, laboratoire Simula (équivalent norvégien de l’INRIA), Centres de recherche sur le pétrole - PetroSenter, Centres d’Excellence (SFF), Centres de recherche sur les énergies renouvelables (FME), High North Research Centre for Climate and the Environment (FRAM), etc.

- impact d’initiatives politiques: R&I dans le secteur industriel, innovation (SkatteFUNN), réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc.

Ces différentes évaluations sont exploitées dans la mise au point de nouvelles stratégies/feuilles de route, exposées ultérieurement dans des livres blancs.

Les ministères peuvent aussi avoir recours à des évaluations externes pour guider ou réorienter leurs politiques.

Ainsi, en 2016, le MER a commandé auprès de l’OCDE un rapport sur sa politique d’innovation, rapport publié en

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juin 2017 et disponible sur le site de l’OCDE. L’analyse de l’OCDE a été prise en compte dans la révision à quatre ans du « Long Term Plan for Research and Higher Education 2019-2028 ». L’OCDE a également réalisé, en 2019 pour le MER, un rapport sur sa politique d’innovation et de gouvernance en sciences digitales, rapport publié en juillet 2020 et disponible sur le site de l’OCDE. En 2021, l’OCDE a publié une analyse sur les opportunités et les défis de la politique de l’innovation en Norvège et propose deux solutions à mettre en place lors du prochain Long Term Plan du gouvernement norvégien. Ce rapport a reçu une contribution financière de la part du RCN. Les politiques de soutien à la recherche et à l’innovation ont aussi fait l’objet d’une évaluation en 2016 par le SSB. Autre exemple : Samfunnsøkonomisk analyse et le groupe Technopolis ont publié conjointement, en janvier 2020, un rapport sur l'impact de la participation norvégienne aux programmes FP7 et Horizon 2020.

1.3.2. Enseignement supérieur

Si tous les établissements d’enseignement supérieur sont tenus par la loi de garantir la qualité des enseignements qu’ils dispensent, il revient à l'Agence norvégienne pour l'assurance de la qualité dans l'éducation, NOKUT, de veiller au respect de cette obligation grâce à l'évaluation, l'accréditation et l’approbation des systèmes garantissant la qualité des formations. Les garanties de qualité des formations doivent respecter des normes définies au niveau national ; elles sont évaluées en externe par la NOKUT.

La NOKUT a été créée en 2003 ; elle est placée sous la tutelle du MER.

Tous les établissements d'enseignement supérieur accrédités par la NOKUT sont soumis à un contrôle par le biais d'un système d'audits organisés tous les six à huit ans. Ces audits peuvent être suivis d’une seconde évaluation, généralement plus détaillée (programmes d’études).

À quelques exceptions près, les mécanismes de contrôle de la NOKUT recourent à des panels d'experts pouvant comprendre des membres internationaux. L'objectif principal de ces évaluations est de vérifier que la qualité des programmes est satisfaisante. Cependant, la NOKUT fournit également des recommandations sur la manière dont l'institution peut améliorer la qualité de son offre de formation et de son système de qualité.

Courant 2018, sur demande du MER, la NOKUT a elle-même fait l’objet d’une évaluation par un comité d’experts de l’Association européenne pour l'assurance qualité dans l’enseignement supérieur (European Association for Quality Assurance in Higher Education - ENQA). La conclusion de cette évaluation était que « la NOKUT est une agence nationale d’assurance qualité exemplaire dans de nombreux aspects et conforme aux normes et directives européennes ».

A noter que la NOKUT est aussi en charge de l’accréditation et de la reconnaissance des diplômes étrangers : elle établit, sur demande, des équivalences entre formations norvégiennes et formations étrangères. Ces équivalences tiennent compte des législations et accords internationaux que la Norvège respecte tel que le principe de Bologne.

Politique francophone

La Norvège n’est ni membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ni de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).

Dans le système éducatif norvégien, l’apprentissage des langues étrangères à l’exception de l’anglais est facultatif.

Leur enseignement peut être débuté à partir de la classe de 4ème mais il peut être arrêté à tout moment de la scolarité ; cependant près de 80% des élèves choisissent d’étudier une langue étrangère autre que l'anglais. Le français arrive en troisième position après l’espagnol et l’allemand. Les élèves norvégiens choisissant le français en seconde langue sont trois fois moins nombreux que ceux choisissant l'espagnol ou l'allemand.

Les Norvégiens ont la possibilité d’effectuer une partie de leurs études en France dès le lycée. L’Agence norvégienne pour la coopération internationale et la promotion de la qualité dans l’enseignement supérieur – Diku – et l’Institut français gèrent trois programmes différents d’une durée d’un à trois ans dans des lycées d’enseignement général et professionnel, à Lyon, Rouen et Bayeux. Dans le cadre du centenaire de la section norvégienne du lycée Pierre Corneille à Rouen, un nouvel accord-cadre relatif à la coopération dans les domaines de l’éducation, de

l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été signé. Les événements autour de ce centenaire ont largement contribué à renforcer la coopération franco-norvégienne.

La ville d’Oslo héberge un lycée français comptant environ 600 élèves et il existe une section française au sein de la British International School de Stavanger qui accueille 100 élèves.

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Dans l’enseignement supérieur, la langue française est uniquement employée comme langue d’enseignement dans les filières linguistiques et dans les formations professionnalisantes à destination des futurs enseignants, au niveau licence et master. Un programme phare de coopération franco-norvégienne est le programme NORGINSA, crée en 1990 avec l’INSA de Toulouse. Ce partenariat permet à des étudiants norvégiens de réaliser un cycle complet de 5 années à Toulouse et d’obtenir le diplôme d’ingénieur français, assorti d’un diplôme de Master. La première année les étudiants norvégiens bénéficient d’un programme aménagé, comprenant une formation intensive en français. A partir de la deuxième année, ils sont intégrés aux mêmes cursus que suivent les étudiants français. Entre dix et quinze étudiants norvégiens participent chaque année au programme NORGINSA. Ils bénéficient par la Lånekassen d’une bourse annuelle supplémentaire de 20 000 NOK.

Plusieurs universités proposent des diplômes délivrés au sein de départements de français : Trondheim (NTNU), Bergen (UiB), Agder (UiA), Oslo (UiO) et le collège universitaire Østfold. Oslo Metropolitan University (OsloMet) propose aussi une formation en pédagogie pour enseigner le français. Ces universités coopèrent avec des universités françaises et l’Office franco-norvégien d’enseignement et de coopération (OFNEC) situé à Caen pour favoriser la réalisation d’une mobilité dans un pays francophone durant l’apprentissage. L'OFNEC organise également des cours à la demande dans le cadre, par exemple, de la formation continue.

A noter que la Lånekassen offre aussi un prêt bonifié convertible en bourse à hauteur de 11 000 NOK par mois pour les étudiants norvégiens désireux de suivre une formation de Français Langue Etrangère dans les universités françaises. Le prêt n’est obtenu que si les conditions suivantes sont réunies : la formation de FLE s’inscrit dans un projet d’études supérieures plus complet en France, contient un minimum de 15 heures d'enseignement par semaine et dure au moins trois mois.

Paysage de l'enseignement supérieur

2.1.1. Fonctionnement de l’enseignement supérieur

En 2020, la Norvège comptait 306 367 étudiants (37,8% des 19-24 ans résidant en Norvège) répartis entre 10 universités (universitet), 9 collèges universitaires spécialisés (vitenskapelig høgskole), 13 collèges universitaires de sciences appliquées (høgskole), 18 collèges universitaires avec des programmes d’études accrédités (høgskole med akkrediterte studietilbod). 84% des étudiants en Norvège sont inscrits dans un établissement public, et 16%

seulement le sont dans un établissement privé. En 2020, les établissements privés et les établissements publics ont été prisés de manière équitable par les 12 000 nouveaux étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur

norvégien. Parmi ces étudiants, la moitié était inscrite dans des établissements publics et l'autre moitié dans des établissements privés. Alors que le nombre d'étudiants dans les établissements publics a augmenté de 2,5 %, le nombre d'étudiants dans les établissements privés a augmenté de 14 %.

Suite aux Accords de Bologne de 1999, la Norvège a harmonisé son enseignement supérieur avec le système Licence, Master, Doctorat (LMD). D’autres diplômes spécifiques à la Norvège ont néanmoins continué d’exister, c'est le cas notamment du høgskolekandidat, décerné par les collèges universitaires au bout de deux ans d’études, ainsi que des diplômes de qualification professionnelle en 6 ou 10 ans permettant de devenir vétérinaire ou médecin.

2.1.1.1. Coût et financement

Il n’y a pas de frais de scolarité dans le système public norvégien (à l’exception de certains programmes spéciaux ou d’enseignement professionnel). Les étudiants doivent cependant payer des frais semestriels associés à des services (par exemple 800 NOK par semestre à UiO).

79% des étudiants norvégiens bénéficient de prêts convertibles en bourses soucrits auprès de la Caisse nationale de prêts pour l’éducation (Lånekassen). Les prêts sont attribués sans conditions de ressources, ni de citoyenneté norvégienne (sous condition de résidence) jusqu’à huit années. La somme allouée est calculée sur la base du coût de la scolarité dans l’établissement choisi, dans la limite d’un plafond annuel. Ce plafond est augmenté dans le cas d'une mobilité à l'étranger. 40% du montant emprunté est converti en bourse, à condition d’obtention des crédits ECTS.

Dette moyenne des étudiants norvégiens, en NOK – Total (« Snitt Totalt ») - Licence (« Bachelor »), Master (Source : Lånekassen)

[image supprimée]

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2.1.1.2. Sélection

Chaque établissement établit indépendamment ses critères de sélection des candidats, mais la sélection se fait généralement sur la base des notes du lycée et de la réussite aux examens finaux de l'enseignement secondaire. La notion de « concours » n’existe pas dans la culture universitaire du pays. Cependant l’accès à certains cursus fait l’objet de quotas, et parfois de recrutement sur dossier. Pour intégrer ces cursus les candidats doivent valider au lycée des matières spécifiques liées à la filière et justifier d’une moyenne suffisante fixée par les établissements d’accueil.

2.1.1.3. Qualité et coopération inter-établissements

L’Agence nationale pour la qualité de l’enseignement (NOKUT) est en charge de la qualité de l'enseignement supérieur au niveau national. Elle agit de manière indépendante et veille au respect de lois et de régulations ministérielles. Ses compétences couvrent l’ensemble des domaines de l’évaluation, de l’accréditation et de la reconnaissance des diplômes. NOKUT établit sur demande des équivalences entre formations norvégiennes et formations étrangères. Ces équivalences tiennent compte des législations et accords internationaux que la Norvège respecte.

Un Conseil des universités et collèges universitaires (UHR) a été fondé en 2000. Ce conseil agit en tant qu’organe de coordination et de coopération entre les différents établissements membres, qui sont les établissements accrédités par NOKUT. Il participe à la mise en place de la politique nationale en matière de recherche et d’études supérieures.

2.1.2. Etablissements d’enseignement supérieur

Carte officielle des établissements (la plus récente datant de 2017, OsloMet et USN n’y figurent pas) (Source : Gouvernement norvégien)

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Le tableau ci-dessous fait état de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur en Norvège.

Liste des établissements d’enseignement supérieur norvégiens - statut public/privé et effectifs (Source : SSB) Etablissement supérieur (nom tel que répertoriéen anglais par NOKUT) Type Statut Nombre d'étudiants en 2019 The Norwegian University of Science and Technology (NTNU) Université Public 41654

The University of Oslo Université Public 27177

OsloMet – Oslo Metropolitan University Université Public 20729 The University of Bergen Université Public 17955

The University of South-Eastern Norway Université Public 17890 UiT The Arctic University of Norway Université Public 16424 The University of Agder Université Public 12849

The University of Stavanger Université Public 11629 Nord University Université Public 10801

Norwegian University of Life Sciences (NMBU) Université Public 5552

BI – Norwegian Business School Collège universitaire scientifique Privé 19301 VID Specialized University Collège universitaire scientifique Privé 4755

NHH Norwegian School of Economics Collège universitaire scientifique Public 3623

Molde University College – Specialized University in Logistics Collège universitaire scientifique Public 2447 MF Norwegian School of Theology, Religion and Society Collège universitaire scientifique Privé 1287 The Norwegian School of Sport Sciences Collège universitaire scientifique Public 1133

Norwegian Academy of Music Collège universitaire scientifique Public 768

The Oslo School of Architecture and Design Collège universitaire scientifique Public 722 Oslo National Academy of the Arts Collège universitaire scientifique Public 569

Western Norway University of Applied Sciences Collège universitaire Public 16134 Inland Norway University of Applied Sciences Collège universitaire Public 14259 Kristiania University College Collège universitaire Privé 9105

Østfold University College Collège universitaire Public 6891 Volda University College Collège universitaire Public 4234

Norwegian Police University College Collège universitaire Public 2921 NLA University College Collège universitaire Privé 2700

Queen Maud University College of Early Childhood Education (QMUC) Collège universitaire Privé 1468

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The Norwegian Defence University College (NDUC) Collège universitaire Public 493 Sámi University College Collège universitaire Public 174

Bjørknes College Collège universitaire** Privé 1858 Other University Colleges* Collège universitaire Privé 4200 Abroad 14480

Total 296182

*Other University Colleges include:

Ansgar Teologiske Høgskole Collège universitaire Privé

Fjellhaug International University College Collège universitaire Privé Lovisenberg Diaconal University College Collège universitaire Privé University College of Dance Art Collège universitaire**

The Norwegian University College for Agriculture and Rural Development Collège universitaire**

Atlantis Medisinske Høgskole Collège universitaire**

Barratt Due Institute of Music Collège universitaire**

Bergen School of Architecture Collège universitaire**

University College of Norwegian Correctional Service Collège universitaire**

Lillehammer Institute of Music Production and Industries (LIMPI) Collège universitaire**

Noroff Collège universitaire**

Nordland kunst- og filmhøyskole Collège universitaire**

Høyskolen for yrkesfag Collège universitaire**

NSKI Høyskole Collège universitaire**

The Norwegian Institute of Children's Books Collège universitaire**

Skrivekunstakademiet Collège universitaire**

Steiner University College Collège universitaire**

Norsk Gestaltinstitutt Høgskole Collège universitaire**

**Collège universitaire non habilité à créer des diplômes sans accréditation de chaque diplôme par NOKUT 2.1.2.1. Universités

En 2019, dix universités ont accueilli 65 % des effectifs étudiants.

L’Université d’Oslo, créée en 1811 (soit 3 ans avant la Constitution norvégienne) est l’université la plus ancienne du pays. Auparavant l’éducation des Norvégiens se faisait au Danemark, et l’Université d’Oslo est donc

symboliquement associée à l’indépendance de la Norvège. La plupart des universités Norvégiennes sont très récentes : 6 des 10 universités existant à ce jour ont été créées après 1990. Plusieurs universités comme OsloMet ou l’Université du Nord sont issues de la fusion de plusieurs anciens collèges universitaires.

Les universités sont habilitées à délivrer des diplômes à tous les niveaux (licence, master, doctorat) dans toutes les disciplines, et à les créer et accréditer elles-mêmes sans validation par NOKUT.

Les universités sont toutes publiques et reçoivent des fonds de l’Etat, mais elles ont l’autonomie de la gestion de ces fonds ainsi que la possibilité de compléter ces fonds à travers des contrats de recherche ou avec des entreprises.

Outre les dix universités continentales, le Centre Universitaire au Svalbard (UNIS) est souvent cité comme l’établissement d’enseignement supérieur le plus septentrional au monde. Il propose des cours en sciences naturelles liées à l’Arctique aux niveaux licence, master et doctorat sans frais de scolarité ni frais d’hébergement, mais ne délivre pas de diplômes LMD; ces diplômes sont délivrés par les universités continentales. La moitié des effectifs étudiants à UNIS sont norvégiens, l’autre moitié vient du monde entier, et la langue de travail y est l’anglais. Créée en 1993 pour accélérer le développement de la recherche au Svalbard et fournir un enseignement de haute qualité sur les sciences arctiques, UNIS est pilotée par les universités d’Oslo, Bergen, Trondheim, et Tromsø.

2.1.2.2. Collèges universitaires

Les collèges universitaires sont des établissements spécialisés. Les contenus des formations qu’ils dispensent sont appliqués et professionnalisants; ils délivrent majoritairement des diplômes obtenus en deux ans. Ils sont implantés dans chaque région de la Norvège, en fonction de la demande locale et des besoins du marché du travail. Créés par la réforme dénommée « Høgskolereformen » en 1994, les collèges universitaires ont pour vocation initiale de rendre l’enseignement supérieur plus accessible et d’augmenter le niveau de spécialisation dans les régions

(9)

excentrées. Les domaines couverts par ces établissements concernent principalement la formation des enseignants, les sciences de l’ingénieur, la santé et les sciences sociales. Les collèges universitaires ont parfois, selon leur secteur thématique, une activité dans un domaine artistique, dans la recherche ou dans l’innovation.

NOKUT a défini trois statuts pour ces établissements : les collèges universitaires scientifiques (ou spécialisés), les collèges universitaires de sciences appliquées, et les collèges universitaires avec programme d’études accrédités. La nuance entre ces différentes appellations se trouve principalement dans leur habilitation à créer des diplômes : les collèges universitaires scientifiques et les collèges universitaires de sciences appliquées sont habilités à créer des cursus à tous les niveaux, licence, master et doctorat seulement dans leurs disciplines. Les collèges universitaires avec programme d’études accrédité doivent toujours se référer à la NOKUT pour la création de nouveaux diplômes.

Depuis 2005, tous les établissements d'enseignement supérieurs sont régis par la même loi et financés selon le même modèle, les différences entre universités et collèges universitaires sont peu nombreuses, hormis le degré d'habilitation a créer des cursus.

2.1.2.3. Etablissements privés

Si la plupart des établissements d’enseignement supérieur en Norvège sont publics, il existe également des écoles privées. Trois d’entre elles ont été agréées par la NOKUT en tant que collèges universitaires scientifiques, tandis que huit ont été agréées en tant que collèges universitaires de sciences appliquées. On observe une grande disparité dans la taille de ces établissements : en 2020, alors que la BI Norwegian Business School comptait 21 285 étudiants (ce qui en fait le 4ème établissement d'enseignement supérieur du pays en nombre d’étudiants), la MF Norwegian School of Theology, Religion and Society n’en comptait que 1 280 étudiants. Les écoles privées représentent un dispositif complémentaire plutôt que concurrentiel aux écoles publiques. Beaucoup de ces établissements s’inscrivent dans une approche éducative alternative, et offrent des formations le plus souvent dans les domaines des technologies de l’information et de la communication, de l’économie, du commerce, du management, de la santé, des arts, des religions ou encore de la pédagogie.

Paysage de la recherche et de l'innovation

Les opérateurs norvégiens de la R&D se répartissent en trois grandes catégories :

Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (EESR), composés d’universités (pluridisciplinaires ou spécialisées), de collèges universitaires et des organismes de santé remplissant des fonctions hospitalo-

universitaires. Il n’est pas rare que les hôpitaux soient considérés à part dans le paysage.

Le secteur privé associé aux entreprises, notamment du secteur industriel.

Les instituts de recherche, dont l’activité première n’est pas consacrée à la formation. Le secteur des instituts est souvent divisé en deux groupes : les instituts de recherche (qui consacrent plus de la moitié de leurs ressources à la R&D) et d'autres institutions dont moins de 50 % des ressources sont affectées à la R&D (musées, etc.).

La liste exhaustive de l’ensemble des acteurs académiques (groupe 1) et des instituts (groupes 3) est disponible sur le site Conseil norvégien de la recherche.

2.2.1. Répartition des efforts de recherche entre les différents secteurs

a/ Répartition en termes de dépenses : en 2019, le total des dépenses consacrées à la R et D s’élevait à 76.8 Md NOK, en augmentation de 5,2% par rapport aux dépenses de 2018 (+7.5% par rapport à 2017 et +15% par rapport à 2016). Ce montant équivaut à 2,15% du PIB en 2019 (données provisoires). Le secteur industriel contribue à

l’essentiel de l’effort des dépenses R et D à hauteur de 46%, suivi de l’enseignement supérieur (34%) puis des instituts (19.50%). On notera que pour la première fois depuis 2016, ce n’est pas la part de l’enseignement supérieur mais le secteur des entreprises qui a connu la plus forte croissance des dépenses consacrées à la R et D.

Dépenses de R et D en Norvège par secteur entre 2007 et 2019 (Source : STI 2021) [image supprimée]

b/ Répartition en termes de ressources humaines : en 2017, le nombre d’équivalents temps plein (ETP) dédiés à la R et D en Norvège était de 46 761, pour 85 335 individus ; 73% d’entre eux justifiaient d’une qualification de «

chercheur », les 27% restants étant associés à des emplois de technicien ou de support à la recherche. La répartition industrie/enseignement supérieur/instituts se conforme à la répartition des dépenses : 45,3%-34,7%-20%.

Concernant la répartition femme/homme, le taux de féminisation varie selon les secteurs, de 23% dans le secteur industriel à 49% dans l’enseignement supérieur. La proportion de chercheurs détenteurs d'un doctorat est plus élevée dans les instituts (54%) que dans l’enseignement supérieur (49%); ils représentent environ 10% du personnel

(10)

R et D dans l’industrie. Ce sont principalement les coûts salariaux du personnel dédié à la R et D et des embauches qui ont le plus augmenté en 2019 (respectivement +10M et +14% par rapport à l’année précédente).

c/ Répartition en termes de publications scientifiques : sur environ 36000 articles scientifiques publiés en 2018, 72%

d’entre eux étaient d’origine académique, dont 48% étaient produits par 4 des plus grandes universités nationales (Université d’Oslo 18%, NTNU 15%, Université de Bergen 9% et Université de Tromsø 6%). Les organismes de santé (hôpitaux universitaires et autres hôpitaux) ont assuré 11% de la publication nationale. Si le secteur industriel assure l’essentiel des efforts R&D norvégiens en termes de dépenses, il contribue peu à la publication d’articles scientifiques (2,4% en 2018).

Publications scientifiques par insitution et secteur d'origine (Source : STI 2019) [image supprimée]

Avec 27% des publications en 2018, la médecine (et notamment la médecine sociale) et les sciences de la santé représentent la première discipline de recherche en Norvège. Viennent ensuite les sciences fondamentales (au premier rang desquelles figurent les géosciences) puis les sciences sociales (sciences de l’éducation).

La répartition des efforts de publication parmi les EESR et les instituts, qui à eux deux représentent 97% des publiants en 2018, permet d’apprécier les principaux acteurs au niveau national (surlignés en gras dans le tableau ci-dessous) :

Institutions

Localisation principale Part de publications en 2018 Indice de citation relatif 2014-2016

Etablissements d’enseignement supérieur et de recherche (hors santé) Université d’Oslo

Oslo 18,3%

133

NTNU (Université norvégienne de sciences et de technologie) Trondheim

15,3%

112

Université de Bergen (UiO) Bergen

9,3%

137

Université arctique (UiT)

(11)

Tromsø 5,6%

119

Université de Stavanger (UiS) Stavanger

3,1%

111

Oslo Met (Oslo Metropolitan University) Oslo

2,9%

87

NMBU (Université norvégienne pour les sciences de la vie) Ås

2,7%

125

Université d’Agder (UiA) Agder

2,2%

133

University of South-Eastern Norway (USN) Notodden

1,9%

93

Western University of Applied Sciences (HVL) Bergen

1,6%

90

Nord University Bodø

(12)

1,4%

109

BI Norwegian Business School Oslo

1,2%

102

Inland Norway University of Applied Sciences (INN) Lillehammer

1,0%

116

Norwegian School of Sport Sciences (NIH) Oslo

0,7%

191

Norwegian School of Economics (NHH) Bergen

0,7%

VID vitenskapelige høgskole Bergen, Oslo, Sandnes, Stavanger 0,6%

Autres

3,8%

Instituts

SINTEF (Fondation pour la recherche scientifique et industrielle) Trondheim

(13)

2,6%

95

Institut norvégien de santé publique (NIPH) Oslo

1,4%

166

NORCE – Norwegian Research Center Oslo, Bergen, Stavanger, Tromsø 1,1%

126

Institute of Marine Research (IMR) Bergen

0,8%

139

Norwegian Institute of Bioeconomy Research (NIBIO) Ås

0,6%

117

Norwegian Institute for Nature Research (NINA) Trondheim

0,5%

145

Autres instituts

6,9%

Organismes de santé

Hôpital universitaire d’Oslo

(14)

Oslo 4,4%

158

Hôpital universitaire d’Haukeland Bergen

1,5%

149

Hôpital universitaire St Olav Trondheim

1,1%

130

Hôpital universitaire du Nord de la Norvège (UNN) Tromsø

0,6%

133

Hôpital universitaire d’Akershus proche Oslo

0,6%

114

Autres organismes

3,1%

(Source : Indikatorraporten 2019)

2.2.2. Description des trois grandes catégories d’acteurs a/ Les universités et collèges universitaires

Selon le Conseil norvégien de la recherche, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche éligibles aux financements du CNR, et donc reconnus officiellement comme des acteurs de la recherche, comptent : - 11 universités : Nord University, The Arctic University of Norway (UiT), Norwegian University of Life Sciences (NMBU), The Norwegian University of Science and Technology (NTNU), OsloMet – Oslo Metropolitan University, The University of Agder (UiA), The University of Bergen (UiB), The University of Oslo (UiO), The University of Stavanger (UiS), The University of South-Eastern Norway (USN), The University Centre in Svalbard (UNIS)

- 7 écoles spécialisées : The Oslo School of Architecture and Design, Norwegian School of Management BI,

(15)

Norwegian School of Economics (NHH), The Norwegian School of Sport Sciences, Norwegian Academy of Music, Norwegian School of Theology, Religion and Society, Molde University College - Specialized University in Logistics (HiMolde)

- 15 collèges universitaires, de taille et de spécialité variables.

Comme évoqué plus haut, ces institutions représentent environ un tiers de l’activité totale en R&D en Norvège. Ces efforts de recherche sont financés par des dotations publiques, des bourses du CNR, des fonds privés et des contrats en provenance de l’industrie ou des institutions publiques.

b/ Les instituts de recherche

En 2020, le CNR reconnaît 135 instituts de recherche répartis dans différentes catégories:

• Les instituts de recherche « classiques » (38) éligibles à un financement de base d’origine publique. On retrouve notamment dans cette catégorie les grands organismes suivants : SINTEF – centre majeur de recherche appliquée, technologies et innovation (et ses filiales dédiées à l’énergie, les océans, la fabrication), NORCE (Norwegian

Research Center), l’Institut norvégien pour la recherche sur l’air (NILU), l’Institut norvégien pour la recherche sur la nature (NINA), l’Institut norvégien pour la recherche sur l’eau (NIVA).

• Les instituts médicaux et hôpitaux (49) : on retrouve dans cette catégorie tous les centres hospitalo-universitaires des grandes villes du pays (Oslo, Bergen, Trondheim, Tromsø).

• Les autres organisations de recherche (39), catégorie qui regroupe d’importants centres tels que l’Institut de recherche marine (IMR), l’Institut météorologique norvégien (NMI), l’Institut de santé publique (FHI), le Bureau des recherches géologiques (NGU), l’Institut polaire norvégien (NPI), l’Autorité de sécurité nucléaire (DSA), le Bureau des statistiques (SSB), Simula (équivalent norvégien de l’INRIA).

• Les organisations nordiques menant des recherches en Norvège (9) : Organisations fédératives spécialisées dans la recherche financée par le Conseil des ministres nordiques ou par des autorités de recherche composées d’au moins trois pays nordiques, y compris la Norvège.

c/ Le secteur privé (PME, industrie)

Le secteur industriel assure la plus grande part des efforts de recherche du pays avec 33,2 Md NOK de dépenses R&D en 2018 (soit 45,4% des dépenses R&D du pays), correspondant environ à 21000 années-hommes. Cette part est considérée comme relativement faible par rapport à d’autres pays. Environ 30% des dépenses étaient assurées par des petites entreprises (10-49 employés), 38% par des moyennes entreprises (50-499 employés) et 32% par des grandes entreprises (plus de 500 employés). La part des PME en Norvège est notoirement plus grande que dans les pays voisins (Danemark, Finlande, Suède).

En 2018, plus de la moitié des dépenses R&D (54%) concernait les activités de service (le secteur des technologies de l’information et de la communication étant en constante augmentation), un tiers dans la fabrication

(manufacturing), le reste étant essentiellement associé au secteur pétrolier, dont la part ne cesse de diminuer depuis 2013.

Les secteurs les plus actifs en termes d’investissement R&D ramené à la création de valeur (voir figure) sont l’industrie électronique & logiciels (25% d’investissement), les technologies de l’information et de la communication (13%) puis les industries mécanique et métallurgie (10%).

Intensité en R&D de différents secteurs de l'industrie en 2017, montant total investi (MNOK) et part dans la valeur ajoutée du secteur (Source : CNR)

Légende des secteurs : Informatique et électronique - Développement logiciel - Services informatiques - Industrie mécanique - Industrie matériel - Autres industries (dont : médicale et dentaire) - Information - Architecture et cabinet d'études - Industries pétrolière, chimique et pharmaceutique - Industries extractives - Télécommunications - Agro-alimentaire - Pêche et aquaculture

[image supprimée]

(16)

2.2.3. Relations entre les différents acteurs, en particulier autour de l’innovation a/ Relations entre universités et instituts

Il n’y a pas de schéma général ou institutionnel de relation type entre les différents acteurs norvégiens de la recherche. Ces relations s’établissent au cas par cas. Certains instituts, en particulier ceux qui sont localisés sur les campus, accueillent des étudiants en formation de troisième cycle (masters, doctorats). De plus, certains

universitaires sont employés à temps partiel (20 à 50%) dans des instituts de recherche et vice-versa. La

perméabilité entre les personnels du secteur privé et de la recherche publique ou para-publique est relativement élevée.

b/ Relations entre acteurs publics et secteur privé autour de l’innovation

Certaines initiatives du CNR favorisent les interactions entre les différents acteurs, notamment autour de l’innovation. C’est notamment le cas des Centres pour l’innovation par la recherche (Senter for forskningsdrevet innovasjon -SFI) et les Centres de recherche sur les énergies renouvelables (Forskningssentre for miljøvennlig energi – FME) ou encore le programme BIA (User-driven Research based Innovation). De plus le CNR finance les thèses industrielles (Industrial PhD Scheme) et les bureaux de transfert de technologie via le programme FORNY2020 (233 M NOK en 2018).

Quasiment toutes les universités norvégiennes disposent d’une structure de soutien à l’innovation et/ou au transfert de technologies : Inven2 à l’Université d’Oslo, NTNU TTO à Trondheim, VIS à l’Université de Bergen, Validé à Stavanger et NorInnova à Tromsø. Ces organisations sont généralement intégrées au sein de parcs scientifiques localisés à proximité des campus.

Enfin, l’institut de recherche SINTEF, un des plus importants organismes de recherche du pays, est un modèle de coopération entre recherche appliquée et industrie. SINTEF est un organisme à but non lucratif qui travaille sous contrat avec l’industrie. Il est très lié aux universités de Trondheim (NTNU) et d’Oslo avec lesquelles il partage personnel et laboratoires.

c/ Financement des projets d’innovation

On peut distinguer dans ce domaine deux catégories d’acteurs : ceux associés aux financements sur projets (CNR, Innovation Norway, Europe) et l’agence SIVA en charge des infrastructures d’innovation sur le territoire.

c.1 Financements sur projets

Le Conseil norvégien de la recherche et Innovation Norway (IN) sont les organismes qui dominent le financement de l'innovation en Norvège en termes d’appels à projets, les actions du CNR se concentrant davantage sur

l’innovation technologique alors que celles d’IN portent surtout sur l'innovation non technologique, en interaction principale avec les PME. Un levier majeur de l’innovation en Norvège est le régime d'incitation fiscale à la R&D « Skattefunn », représentant depuis quelques années la plus grande source de financement public du soutien à l'innovation.

En 2017, la répartition des efforts de financement de l’innovation entre ces trois acteurs était : CRN 32,6%, IN 10% et SkatteFUNN 36%, cette dernière contribution ayant presque quadruplé entre 2007 et 2017.

Les autres principaux acteurs du financement de l’innovation en Norvège (Voir figure) sont : Financement sur projet de la R&I par les différentes agences norvégiennes (Md NOK) (Source : Raising the Ambition Level in Norwegian Innovation Policy 2019)

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- l’Union européenne : la contribution relative de l’UE aux programmes R&I en Norvège est de l’ordre de 7%. La performance de la Norvège dans les programmes « SME (Innovation in small and medium sized enterprises) », « FOOD (Food safety, agriculture and forestry, marine research, bio economy) » et “SCIENCE (Create a dialogue and engage society in research and innovation)” est particulièrement bonne avec des taux de captation des

financements européens de l’ordre de 5-6%, bien au-dessus de la moyenne nationale de 2.2% observée en 2019.

(17)

- ENOVA : agence récente du Ministère norvégien du pétrole et de l’énergie, cette structure pilote des projets d’innovation dédiés au développement des énergies propres et à la réduction de la consommation énergétique en Norvège. ENOVA est un acteur clé dans l’innovation énergétique, en particulier dans la démonstration de projets à grande échelle. Il contribue notamment au programme Pilot-E, en partenariat avec le CNR et IN.

- FHF (Norwegian Seafood Research Fund): sous tutelle du Ministère du commerce, de l’industrie et de la pêche et financé par l’industrie de la pêche, le FHF finance des projets d’innovation dans les domaines de l’aquaculture et de la pêche.

- Centre spatial norvégien (ou Norwegian Space Agency)

- RFF (Regional Research Funds) : créé en 2010, les RFF, en dépit de leur appellation, financent des projets d’innovation technologique dont le CNR assure la gestion.

Répartition de facto des tâches de soutien à la politique R&I par institution (Source : Raising the Ambition Level in Norwegian Innovation Policy 2019) [image supprimée]

A ces acteurs clés du financement de l’innovation en Norvège, on peut ajouter la Norwegian Digitalisation Agency, agence spécifique du Ministère du Gouvernement Local et de la Modernisation et le Norwegian Defence Research Establishment dépendant du Ministère de la Défense:

- DIFI (Norwegian Digitalisation Agency) : sous tutelle du Ministère du Gouvernement Local et de la Modernisation, l’Agence norvégienne du numérique issue de la fusion en janvier 2020 des structures Difi et Altinn, a pour mission de coordonner la numérisation du secteur public norvégien. Le programme Stimulab est un important levier de l’innovation dans ce domaine.

- FFI (Norwegian Defence Research Establishment): essentiellement dédié au financement de la recherche dans des domaines liés à la défense, le FFI est un acteur clé de l’innovation norvégienne dans l’intelligence artificielle, l’impression 3D, les ordinateurs quantiques, les nanotechnologies, l’IoT et les systèmes autonomes.

c.2 Equipement et structuration de l’innovation sur le territoire : SIVA

Enfin le dernier acteur important de l’innovation en Norvège est SIVA (Industrial Development Corporation of Norway), une société immobilière appartenant à l’Etat norvégien. SIVA investit dans des parcs industriels, des parcs scientifiques et technologiques, offrant des installations à louer aux entreprises et institutions développant des activités d’innovation : incubateurs, clusters de compétitivité, startups. SIVA investit aussi directement dans les entreprises norvégiennes de l’innovation. SIVA coopère étroitement avec le CNR et IN, ainsi qu’avec l’ensemble des autorités régionales en Norvège.

Avec l’importance des PME dons le payasage de l’innovation en Norvège, SIVA a développé des programmes spécifiques d’aide aux start-ups et PME. Un programme d’incubateurs a été mis en place, de 2013 à 2018, il a bénéficié à 3000 start-up norvégiennes. Cette aide est attribuée pour une durée de deux ans et le pays compte désormais 34 incubateurs. Des programmes spécifiques à l’innovation technologiques sont aussi développés : les programmes Norwegian Catapult. Ces centres (au nombre de 5) permettent à des PME d’accéder à des ressources matérielles et industrielles pour faciliter le passage de la conception du produit à la mise sur le marché. Ces

infrastructures sont spécialisées dans différents types d’innovation (innovations maritimes, énergies renouvelables).

Entreprises bénéficiaires du programme d'incubateur de SIVA (Source : SIVA)

Légende : Nombre total d'entreprises bénéficiares - Nouvelles entreprises entrant dans le programme [image supprimée]

SIVA contribue également à l’innovation avec un important programme de clusters répartis sur l’ensemble du territoire norvégien. Différents types de clusters sont soutenus : des clusters d’innovation, des clusters industriels régionaux, et des clusters ayant une orientation internationale associée à un fort potentiel de croissance. Ce programme est établi en collaboration entre le CNR, Innovation Norway et SIVA. Ces clusters sont soutenus par le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Pêche et par le Ministère des Communes et la Modernisation. Trois

(18)

volets existent :

ARENA et ARENA PRO, qui offre trois à cinq ans de financement pour les premières phases de projet. 20 centres financés ;

Norwegian centers of expertise (NCE), qui finance des clusters avec un potentiel national et international. 18 centres financés ;

Les Centres globaux d’expertise (GCE), similaires aux pôles de compétitivité français. 3 centres financés ; 2.2.4. Brevets

En 2019, le NIPO (Norwegian Intellectual Property Office) a recensé environ 1750 de demandes de brevet

impliquant au moins un participant norvégien ; 41% d’entre eux ont été accordés. Les demandes que reçoit le NIPO sont soit déposées directement à l‘office des brevets, soit lui parviennent par les schémas PCT (Patent cooperation treaty) ou EPO (European Patent Office). La plupart des demandes reçues par l’institution vient du schéma PCT (la part des demandes EPO est sous-estimée car elles ne sont pas prises en compte à moins d’être acceptées). La majorité des brevets internationaux sont déposés dans le secteur du pétrole et du gaz, tandis que les brevets déposés en interne sont liés à des services techniques et d’architecture.

Les entreprises norvégiennes les plus actives dans les dépôts de brevet sont : Norsk Hydro (aluminium, production d’électricité), Equinor (pétrole et gaz), groupe Kongsberg (défense, aéronautique), PGS Geophysical (parapétrolier, réservoirs), Aker Solutions (aval pétrolier), SINTEF TTO.

La coopération internationale Politique d'attractivité

Comme pour la programmation au niveau national, les livres blancs sur l’ESRI publiés par le gouvernement norvégien, en particulier le « Long-term plan for research and higher education », servent de guide pour les opérateurs tels que le CNR (recherche et innovation) ou Diku (formation) dans la mise en œuvre de politiques d’attractivité au niveau international.

Une des priorités du MER est de promouvoir le pays en tant que société du savoir et partenaire attractif. Aussi, la Norvège est-elle active dans différentes arènes internationales telles que l’OCDE ou l’UNESCO, l’UE (en particulier le Strategic Forum for International scientific and technological Cooperation) et le Conseil nordique au plan régional.

Les pays de la zone nordique et de l’UE figurent au premier au plan des priorités de coopération internationale dans le domaine de la connaissance pour la Norvège. En outre, neuf pays hors Europe font l’objet d’une stratégie

spécifique de coopération bilatérale.

3.2.1. Coopérations bilatérales : huit pays prioritaires, programme INTPART

Afin de compléter les cadres de coopération structurés avec l’Europe et les pays nordiques, le gouvernement norvégien a mis en place en 2015 une stratégie de coopération spécifique avec huit pays hors UE, qu’il considère comme prioritaires dans sa coopération ESRI à l’international. Ces pays sont : les États-Unis, le Canada, le Japon, le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud et la Corée du Sud. Cette stratégie est décrite dans le livre blanc « Panorama – Strategy for cooperation on higher education and research with Brazil, Canada, China, India, Japan, Russia, South Africa, South Korea and the USA (2021–2027)”. Des accords au niveau gouvernemental ont été signés avec la plupart des pays cités.

En 2017 le programme INTPART a été ouvert aux partenariats avec la France et l’Allemagne. A noter qu’un accord bilatéral a été signé avec la France en septembre 2018.

La stratégie Panorama a donné lieu à la création du programme INTPART - International Partnerships for Excellent Education, Research and Innovation. Ce programme, administré conjointement par le CNR et l’agence Diku, finance des projets bilatéraux autour de la recherche, de l’innovation et de la formation. Les projets sont financés en moyenne pour trois ans à hauteur maximale de 4.5 MNOK, avec possibilité de renouvellement. Ils couvrent des frais de mobilités (chercheurs & étudiants), l’organisation de colloques ou écoles thématiques ainsi que des formations conjointes. Les projets INTPART développés avec les Etats-Unis, le Canada, la Chine et le Japon sont les plus nombreux.

Carte des coopérations au sein du programme INTPART (Source : Review of INTPART 2015-18) [image supprimée]

(19)

En 2019, le programme INTPART finançait 90 projets, impliquant 190 institutions (en interaction avec le secteur privé), dont 6 françaises. Le montant total engagé sur ce programme par le CNR (65%) et le MER (35%) s’élevait alors à 365 M NOK.

L’agence Diku gère un programme très semblable à INTPART nommé UTFORSK, ciblant les mêmes pays qu’INTPART (hormis France et Allemagne) mais dont les objectifs sont davantage centrés sur la coopération universitaire. Au programme UTFORSK s’ajoutent divers programmes bilatéraux avec ces mêmes pays ou d’autres : programme MITACS avec le Canada, INCP avec l’Inde, Eurasia à destination de 10 pays de la région eurasienne, Partnership with North America, Cooperation programme with Russia, programme de soutien aux professeurs invités dans les universités étrangères, programme arctique avec l’Islande et programme NORPART de coopération avec les pays en voie de développement.

3.2.2. Coopération nordique

La recherche et l’enseignement supérieur n’échappent pas à la particularité du lien historique, culturel et géographique qu’entretient la Norvège avec les pays de la zone nordique (Danemark, Finlande, Islande, Suède, régions autonomes du Groenland, d'Åland et îles Féroé). Aussi le pays est-il attaché à développer et à promouvoir une communauté nordique de la connaissance, essentiellement par le biais du Conseil nordique des ministres et son forum des ministres éducation & recherche (MR-U)

Ainsi, la Norvège participe aux différents programmes mis en place sous l’égide du Conseil nordique des ministres pour renforcer la coopération en ESRI :

- le programme Nordplus, qui couvre la coopération éducative au sens large, possède un volet enseignement supérieur (financements de programmes d'études conjoints, mobilité d’étudiants et d’enseignants des universités et collèges universitaires) ;

- le programme NordForsk qui finance des projets et des infrastructures communs de recherche autour d’une quinzaine de thèmes (aquaculture, arctique, bioéconomie, croissance verte, etc.)

- le programme Top-level Research Initiative (Toppforskningsinitiativet) dédié au soutien des coopérations de recherche sur le climat, l’énergie et l’environnement.

3.2.3. Coopération européenne

La participation de la Norvège aux programmes européens ESRI (Horizon 2020, Erasmus+) est considérée comme prioritaire par les autorités du pays, tant du point de vue du financement que pour son rayonnement à l’échelle internationale.

Le dernier rapport (2020) « Norway’s participation in the EU framework programmes for research and innovation”

analyse en détails les bénéfices de la Norvège à cette participation.

Les principales agences chargées de faciliter la participation aux programmes cadres européens sont le CNR et Innovation Norway (IN). Le CNR est en charge du réseau de Points de Contacts Nationaus (PCN), alors que les programmes à destination des PME et de financement des risques relèvent d’IN ; les questions spatiales sont traitées par le centre spatial norvégien. IN cofinance un réseau de conseillers pour les programmes européens au sein des clusters norvégiens d’innovation et héberge le réseau Enterprise Europe en Norvège, qui assiste les PME norvégiennes dans la recherche de partenariats.

Une des mesures phares du CNR pour soutenir la participation norvégienne aux programmes européens est le programme PES – Project Establishment Support (PES2020 Support for the Establishment of Project Proposals Directed towards Horizon 2020 et PES2020 Funding for Travel and Positioning Activities in Horizon 2020 for Norwegian Actors Without an Annual Framework Grant). Il propose, entre autres, des soutiens financiers aux chercheurs préparant des projets européens. D’autres programmes du CNR fournissent un financement supplémentaire visant à renforcer l’impact du projet.

A Bruxelles, le réseau Norcore qui rassemble des représentants du CNR, de Diku et d’Innovation Norway, promeut les intérêts de la Norvège dans l’espace européen de l’ESRI. L’Université de Trondheim (NTNU), SINTEF, Diku, Innovation Norway et l’Université de Bergen y ont aussi des représentants permanents et des locaux.

(20)

Au niveau de la coopération en enseignement supérieur, quatre établissements norvégiens sont impliquées à l’heure actuelle dans des projets sélectionnés d’universités européennes : l’Université de Bergen avec le projet ARQUS (impliquant l’Université de Lyon), l’Université de Stavanger avec le projet ECIU (rejoint par l’INSA), l’Université d’Oslo avec le projet Cricle U. (impliquant l’Université de Paris) et la Norwegian School of Economics (NHH) avec le projet ENGAGE.EU (impliquant l’Université de Toulouse 1 Capitole).

Partenariats étrangers

Forte de ses compétences héritées de son positionnement géographique (arctique, océans), de ses ressources (pétrole, gaz, énergies renouvelables) et de son engagement dans la réalisation des Objectifs de développement durable, la Norvège dispose de nombreux atouts qu’elle exploite dans sa politique de coopération internationale ESRI.

Environ 15000 étudiants étrangers sont inscrits dans les universités norvégiennes (hors Erasmus) et on recense plus de 200 programmes de master enseignés en anglais en Norvège. Les EES dispensent de plus en plus de cours en anglais au niveau licence. Cette attractivité est comparable à celle des autres pays nordiques.

Le nombre d’étudiants étrangers inscrits en doctorat dans une université norvégienne est en constante

augmentation. En 2018, ce contingent représentait 42% des inscrits, une proportion qui a quadruplé en 20 ans. Sur les cinq dernières années, environ la moitié des doctorants étrangers étaient d’origine européenne, un tiers venaient des pays d’Asie, 12% provenaient du continent africain et environ 7% d’entre eux étaient de nationalité américaine.

3.1.1. Positionnement de la Norvège dans le paysage mondial de la recherche 3.1.1.a. Dépenses R&D

De par son poids démographique, la Norvège ne figure pas parmi les plus grands contributeurs de la R&D au niveau mondial. Néanmoins, avec 6,4 chercheurs pour 1000 habitants (4,4 en France), elle se retrouve parmi les pays les mieux placés (niveau comparable à Singapour). Le niveau de dépenses R&D ramenées au PIB (2,07% en 2018) est quant à lui proche de celui de la France (2,2%). La part de financements publics (0,98% du PIB en 2017) place la Norvège aux premiers rangs des pays de l’OCDE, avec la Corée du Sud. La part des financements publics R&D canalisée via les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (30% en 2017) est la deuxième plus élevée en Europe, après le Portugal (17% en France).

Concernant le secteur privé, environ 48% des dépenses consacrées à la R&D sous forme de prestations

commerciales vont à des entreprises étrangères, dont 30% au sein de filiales étrangères des groupes norvégiens.

3.1.1.b. Publications scientifiques

Si la contribution de la Norvège à la publication scientifique mondiale est de 0,65%, le nombre d’articles ramené à la population (3 pour 1000 en moyenne en 2018 vs 1,2 pour la France) est le 4ème plus grand au monde, derrière la Suisse, le Danemark et la Suède. Les taux de citation relatifs en médecine et sciences de la santé, ainsi que les sciences fondamentales (en particulier les géosciences) sont nettement au-dessus de la moyenne mondiale.

3.1.2. Coopérations internationales de recherche 3.1.2.a. Co-publications

En 2018, environ 53% des publications norvégiennes impliquait une collaboration internationale. Cette proportion atteint près de 65% pour les publications en sciences fondamentales et en médecine ; elle tombe à 18% pour les humanités. Le nombre d’articles co-publiés avec un ou plusieurs auteur(s) étranger(s) a doublé entre 2007 et 2016, contribuant à augmenter de manière significative l’index de citation de la Norvège. De fait, l’index de citation d’un article norvégien publié en collaboration avec un/des partenaire(s) étranger(s) représente plus du double d’un article impliquant exclusivement des équipes nationales.

3.1.2.b. Partenaires principaux

Les Etats-Unis représentent le partenaire le plus fréquent dans les publications norvégiennes impliquant une collaboration internationale, comme ils le sont pour de nombreux pays dont la France. Environ 13% des publications scientifiques enregistrées dans la base norvégienne CRISTIN comptent un co-auteur américain.

Le Royaume Uni, la Suède et l’Allemagne constituent un second groupe de partenaires privilégiés. Ils représentent chacun entre 13% et 9% du volume de co-publications Norvège/international.

Indice de citation relative pour les articles norvégiens avec coopération internationale par pays et nombre de

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