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L éradication de l infection à Chlamydia trachomatis : un objectif quotidien

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REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 23 octobre 2019

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L’éradication de l’infection à Chlamydia trachomatis : un objectif quotidien

L’infection à Chlamydia trachomatis (en italique) (CT) est l’infection sexuellement transmissible à déclaration obligatoire la plus fréquente de Suisse. L’infection touche les femmes de 15 à 24 ans. Son caractère souvent asymptomatique (50-75%) rend sa détection difficile et accroît le risque de ne pas être traitée et de développer des complications : infertilité, grossesse extra- utérine, douleurs abdominales chroniques. Malgré une éducation en santé sexuelle dispensée dans les écoles, les jeunes manquent d’informations au sujet de CT comme notre enquête l’a révélé, ainsi 61% de la population sondée ignore le caractère asympto- matique de cette bactérie. Les messages de prévention doivent être améliorés. La consultation médicale est un contexte idéal pour effectuer cette prévention, les jeunes souhaitant en discuter avec un professionnel de la santé.

Chlamydia trachomatis infection’s eradication : a daily goal

Chlamydia trachomatis (CT) infection is the most frequent noti- fiable sexually transmitted infection (STI) in Switzerland. The infection is most frequently observed in 15 to 24 year-old-women and in 25 to 34 year-old-men. 50-75 % of the Chlamydia trachomatis carriage are asymptomatic, making the infection difficult to diagnose and increasing the untreated specimen, leading to complications like infertility, ectopic pregnancy or pelvic inflamma- tory disease. Despite having a sexual prevention at school, the youths seem to have a lack of knowledge about CT, her transmission and her complications. We performed a survey, which showed that 60.5 % of the participants ignored that this bacteria is mostly asymptomatic. We also found that 11 % of the participants believed that there is no possible relapse of the infection. The prevention must be strengthened, mostly because there is no program in Switzerland, letting every physician to his own beliefs. The medical consultation is an ideal opportunity for this prevention and the youths shared their wish to discuss more about it with health professionals.

LA BACTÉRIE CHLAMYDIA TRACHOMATIS EN BREF

En 2016, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a enregistré 11 013 cas d’infection à Chlamydia trachomatis (CT),1 ce qui la classe comme l’infection sexuellement trans- missible (IST) à déclaration obligatoire la plus fréquente de Suisse. Elle a une prévalence estimée à environ 3-10 %1 et les

informations venant des laboratoires ont montré que le nombre de résultats confirmés d’infections par cette bactérie a quadruplé en Suisse depuis l’année 2000.2 Cette augmenta- tion de nouveaux cas peut néanmoins s’expliquer par le fait que l’on dépiste de plus en plus cette infection. En effet, le pourcentage de tests de dépistage positifs est resté stable.3 Selon les données issues de la littérature, l’infection est prédominante chez les femmes âgées de 15 à 24 ans alors que les hommes sont légèrement plus âgés au moment de leur diagnostic.3

L’infection à Chlamydia provoque de nombreux symptômes aspécifiques, tels que des écoulements vaginaux ou urétraux, des brûlures mictionnelles, des douleurs abdominales, des métrorragies ou des saignements lors de rapports sexuels.1,3 Ces symptômes apparaissent en général 2 à 6 semaines après l’infection.1 Mais la majorité des cas sont asymptomatiques (50-70 % des cas).1 L’infection peut entraîner en l’absence de traitement des douleurs abdominales chroniques (PID, pelvic inflammatory disease) ainsi que des séquelles au niveau des trompes utérines, engendrant un risque augmenté de gros- sesses extra-utérines, d’infertilité et de stérilité.1 Cependant, son caractère souvent asymptomatique rend sa détection dif- ficile et accroît le risque de ne pas être traité et par conséquent de développer les complications citées ci-dessus ainsi que de contaminer d’autres partenaires. En pratique, le nombre de cas d’infection est a priori sous-estimé.

CONTEXTE SUISSE

En Suisse, il n’y a pas de politique de dépistage systématique de l’infection à CT contrairement aux pays anglo-saxons comme le Royaume-Uni, où un dépistage organisé est proposé annuellement aux hommes et aux femmes sexuellement actifs de moins de 25 ans.4 Le screening systématique ne semble néanmoins pas être une solution idéale, menant à une augmentation des coûts de la santé pour une diminution très faible du taux de complications de l’infection telles que les PID.5 De plus, il n’existe pas de données prouvant que le dépistage intensif de la maladie aurait un impact positif sur la prévalence de porteurs asymptomatiques dans la population, sur la fréquence des nouvelles contaminations ou sur les complications affectant la santé reproductive à long terme.3 Le dépistage en Suisse est actuellement recommandé chez les jeunes adultes symptomatiques, chez toute personne ayant un partenaire infecté par CT ou ayant un résultat positif pour une IST et chez les jeunes filles aux facteurs de risque suivants : moins de 25 ans, nouveau partenaire sexuel ou plus d’un partenaire sexuel dans l’année.3,6,7 Cependant, il n’existe aucune stratégie officielle de dépistage en Suisse.

ESTELLE GROUZMANN a, Pr PATRICE MATHEVET b et Dr MARTINE JACOT-GUILLARMOD b Rev Med Suisse 2019 ; 15 : 1926-31

a Etudiante à la Faculté de médecine de Lausanne, b Département femme-mère- enfant, CHUV, 1011 Lausanne

estelle.grouzmann@gmail.com | patrice.mathevet@chuv.ch martine.jacot-guillarmod@chuv.ch

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Selon un article de la Commission fédérale pour la santé sexuelle (CFSS) et de la Société suisse d’infectiologie (SSI) :

«De nombreux gynécologues pratiquent une sorte de dépistage des Chlamydia : ils proposent une recherche de Chlamydia aux femmes de moins de 25 ans sexuellement actives mais asymp- tomatiques quand elles viennent consulter pour un contrôle annuel. De plus, ils réalisent souvent un dépistage (sans qu’il y ait une recommandation officielle) avant les interventions chirurgicales sur l’appareil génital, une interruption de gros- sesse et la pose d’un stérilet, ainsi que pendant la grossesse.»3 Par ailleurs, relevons que le coût du test de détection de Chlamydia est de 24 francs (taxe de base) auxquels s’ajoutent 95 francs par site de prélèvement (vagin, cervix, anus, pha- rynx...). Le coût total est donc compris entre 119 et 310 francs suisses par patient,8 ce qui constitue souvent un frein supplémentaire au dépistage chez les jeunes adultes. Nous présentons dans cet article les résultats de notre étude effec- tuée sous la forme d’une enquête auprès des jeunes adultes, évaluant leurs connaissances sur la bactérie CT.

POURQUOI CETTE ENQUÊTE ?

Le dépistage étant laissé à l’appréciation du praticien, la prévention primaire de cette infection est donc primordiale auprès de la population, afin de rendre les patients acteurs dans la prise en charge de leur santé. En effet, le comporte- ment des jeunes individus en matière de pratiques sexuelles semble influencé par leur connaissance préalable des IST. Il en va de même pour le nombre de jeunes favorables à recourir à un dépistage.9-11 Nous avons voulu faire le point sur les connaissances actuelles des principaux concernés, à savoir les jeunes adultes entre 18 et 25 ans, et connaître leurs points de vue et attentes quant à l’information et la prévention de base.

MÉTHODOLOGIE

Cette étude a été menée dans le courant de l’année 2018. Un questionnaire anonyme a été développé via le site limesurvey (www.limesurvey.org/fr/), en s’inspirant d’autres études de format similaire.10-14 Ce questionnaire a été diffusé via la plateforme de réseau social Facebook, permettant un partage rapide du lien menant au questionnaire et de collecter un échantillon de population le plus large et diversifié possible.

Le questionnaire a été développé en trois parties :

La première visait à récolter des données socio-épidé- miologiques (sexe, âge, formation, consultations chez un gynécologue ou planning familial ou généraliste) et à savoir si la personne interrogée avait déjà entendu parler de CT.

La deuxième testait les connaissances spécifiques de CT (tableau 1). Nous avons défini un «score total de con- naissances» en attribuant une valeur de points à chaque réponse correcte. Les participants ont eu accès aux réponses correctes du questionnaire après y avoir répondu.

La dernière s’intéressait à l’avis des participants sur la prévention existant en matière de CT et les invitait à partager des pistes d’amélioration.

Les analyses statistiques ont été réalisées avec le soutien des biostatisticiens du Centre d’épidémiologie clinique de

l’UNIL.15 Les analyses ont été réalisées avec le logiciel STATA (StataCorp. 2017. Stata Statistical Software : Release 15. College Station, TX : StataCorp LLC).

RÉSULTATS ET DISCUSSION Données socio-démographiques

Les caractéristiques de l’échantillon sont résumées dans le tableau 2. On constate quelques déséquilibres au sein de l’échantillon. Tout d’abord, au niveau du sexe, une majorité de femmes ont répondu au questionnaire. Un autre désé- quilibre constaté est que les participants sont majoritaire- ment âgés de 22 à 25 ans et qu’une majorité d’entre eux ont effectué des études supérieures.

Taux de réponses correctes 1. L’infection ne touche que les femmes (Faux) 93 % (219) 2. L’infection touche majoritairement les femmes de plus de

25 ans (Faux : 16-25 ans) 78 % (183)

3. On attrape Chlamydia :

En s’asseyant sur le siège de toilettes contaminées (Faux)

Par contact avec du sang contaminé (Vrai)

En embrassant une personne contaminée sur la bouche (Faux)

Par des rapports sexuels oraux non protégés (Vrai)

Par des rapports sexuels vaginaux non protégés (Vrai)

Par des rapports sexuels anaux non protégés (Vrai)

87 % (205) 25,5 % (60) 97 % (229) 70 % (164) 96 % (225) 71 % (167) 4. Symptômes d’une infection récente à C. trachomatis chez la

femme :

Diarrhées et vomissements (Faux)

Brulures et douleurs lorsqu’on urine (Vrai)

Ecoulement vaginal ou urétral (sortie urinaire) (Vrai)

Maux de tête (Faux)

Sang dans les selles (Faux)

Saignements hors période menstruelle (Vrai)

Pas de symptômes (Vrai)

Douleurs abdominales (Vrai)

91 % (213) 68 % (159) 68,5 % (161) 96 % (225) 92 % (217) 42 % (99) 39,5 % (93) 36 % (85) 5. La majorité des femmes porteuses de cette infection n’ont

pas de symptômes (Vrai) 82 % (193)

6. Chez les hommes, l’infection est toujours symptomatique

(Faux) 78 % (183)

7. Conséquences possibles d’une infection à C. trachomatis non traitée :

Douleurs abdominales chroniques (durant sur le long terme) (Vrai)

Grossesses extra-utérines (Vrai)

Stérilité (Vrai)

Cancer du col de l’utérus (Faux)

Incontinence (Faux)

44 % (103) 34 % (81) 84 % (197) 75 % (176) 88,5 % (208) 8. L’infection peut affecter la fertilité chez l’homme (Vrai) 61 % (143) 9. On peut être infecté par Chlamydia qu’une fois (Faux) 88,5 % (208) 10. Moyen de diminution du risque d’infection par C. tracho-

matis

Prendre la pilule (Faux)

Utilisation de préservatifs (Vrai)

Pas de sang ni de sperme dans la bouche (Vrai)

Se laver avant un rapport (Faux)

Se laver après un rapport (Faux)

99 % (232) 96 % (225) 42 % (99) 82 % (193) 72 % (169)

TABLEAU 1 Test de connaissances : questions, réponses et taux

de réponses correctes

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Avez-vous déjà entendu parler de la bactérie Chlamydia trachomatis ?

Parmi les personnes sondées, 88 % ont répondu oui à cette question. Ce chiffre est légèrement inférieur comparé aux données de la littérature, qui montrent 93-94 % de personnes ayant déjà entendu parler de cette bactérie.11

Nous avons identifié peu de critères statistiquement signifi- catifs liés au fait d’avoir entendu parler de la bactérie CT.

Néanmoins, certains résultats sont intéressants, comme le fait que les participants consultant leur gynécologue ont cinq fois plus de chance d’avoir entendu parler de la bactérie par rapport à ceux ne consultant pas. Il en va de même pour les consultations chez le généraliste ou au planning familial : les participants consultant chez le généraliste ou au planning familial ont respectivement trois fois et demi et deux fois plus de chance d’avoir entendu parler de la bactérie comparés à ceux ne consultant pas. Les consultations chez des profes- sionnels de la santé prédisposent donc à être sensibilisé à CT, ce qui renforce le message que tous les professionnels de la santé jouent un rôle crucial dans la prévention des IST.

De façon intéressante, aucune différence ou presque n’a été observée entre les hommes et les femmes participant à l’enquête. Cela pourrait suggérer que les hommes ne sont pas si désavantagés par le fait de ne pas avoir de médecin spécialiste, tel que le gynécologue pour les femmes et, par ailleurs, disposent d’autres moyens d’informations. Nous ne pouvons cependant pas exclure un biais d’échantillonnage.

Comment en avez-vous entendu parler ?

On constate que la proposition « par les études » est celle ayant eu le plus de réponses, suivie de « par les médias » (qui

comporte la télévision, le journal, la radio, internet).

L’éducation sexuelle n’arrive qu’en cinquième position, ce qui peut être préoccupant car il s’agit actuellement du seul moyen de prévention ciblant la population de façon égalitaire avec une information contrôlée par des professionnels.

Lors de comparaison selon le sexe (figure 1), on constate une proportion semblable d’hommes ayant majoritairement entendu parler de CT via leurs études et les médias. Les pro- fessionnels de la santé ne sont pas une source d’information pour eux contrairement aux femmes qui mentionnent en priorité leur gynécologue suivi à parts presque équivalentes de leurs études, des amis et des médias. Il est rassurant de constater que le moyen de prévention principal des femmes reste leur gynécologue. Cependant, il ne s’agit que de 42 % des femmes ayant participé au questionnaire. Ces résultats mettent en lumière une inégalité d’accès a priori à l’informa- tion et la prévention de CT pour les hommes qui, contraire- ment aux femmes, ne sont pas suivis régulièrement par des médecins spécialistes dès l’adolescence.

Cette enquête montre que le sujet de CT n’est que rarement abordé par les médecins généralistes. Le médecin de famille est le contact de référence pour les jeunes hommes en bonne santé. Il serait souhaitable que les médecins généralistes s’impliquent davantage dans la prévention des IST afin d’améliorer le niveau d’information, en particulier chez les hommes.

Que savez-vous sur la bactérie Chlamydia trachomatis ?

Nous avons été positivement surpris par les résultats du «test de connaissances», dont le taux de réponses correctes était supérieur à 50 % pour la majorité des questions (tableau 1).

Certaines notions importantes étaient connues des jeunes, comme le fait que l’infection concerne également les hommes, que les rapports sexuels vaginaux non protégés sont un moyen de contamination et que le préservatif est le moyen de protection contre cette bactérie, contrairement à la pilule.

Cependant, il reste un grand nombre de fausses croyances (tableau 3). Il est préoccupant de constater que 60 % des participants ignorent le caractère asymptomatique de la Total

N %

Total des participants 235 -

Genres Femmes Hommes Autre

18351 1

77,921,7 0,4 Âge (en années)

18-21 ans

22-25 ans 70

165 30

70 Formation

Professionnelle (certificat fédéral de capacité (CFC), études gymnasiales voie diplôme, voie maturité, autres, travail)

Hautes écoles (universitaires, spécialisées, pédagogiques) 64

171 27,2

72,8 Formation antérieure ou actuelle en lien avec le domaine

médical

OUINON 104

131 44,3

55,7 Consultations

Gynécologue Généraliste Planning familial

Aucun des trois/ne consulte jamais Sans réponse

14115 1017 52

778,2 5,59,3 -

TABLEAU 2 Caractéristiques de l’échantillon

FIG 1 Moyens de prévention cités par les participants en fonction du sexe IST : infection sexuellement transmissible.

9080 7060 4050 2030 100

Pendant les études Médias

GynécologueAmie(e)(s) Prévention à l’

école Planning familial

Dépistage IST positif Famille

GénéralisteGrossesse

Femme Homme Autre

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www.ferinject.ch www.iron.medline.ch

PR ODU I T

E N S U IS SE

SANS DEXTRANE. 1

1. Information professionnelle de Ferinject®, www.swissmedic.ch

Ferinject®. C: Carboxymaltose ferrique. I: Carence martiale lorsque le traitement par fer oral n’est pas suffisamment efficace, inefficace ou impossible. Po: La dose totale cumulée de Ferinject doit être calculée indi- viduellement. Ferinject peut être administré en perfusion i.v. (dilué dans 0,9% NaCl) ou en injection i.v. (non dilué) à des doses unitaires hebdomadaires allant jusqu’à 20 mg/kg, maximum 1000 mg, jusqu’à l’obtention de la dose totale cumulée calculée. CI: Hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients, anémie sans origine ferriprive confirmée, surcharge en fer, 1er trimestre de la grossesse. Préc: Interroger les patients avant chaque administration de Ferinject à la recherche d’EI liés à l’administration préalable de préparations i.v. à base de fer. Du personnel médical qualifié doit être immédiatement disponible, en mesure d’évaluer des réactions anaphylactiques et de les traiter. N’administrer que dans une structure dans laquelle tous les moyens de réanimation sont présents. Surveillance des patients pendant min. 30 min après administration, à la recherche de signes et de symptômes d’une réaction d’hypersensibilité. Une administration paraveineuse peut provoquer une coloration brune et une irritation de la peau et est donc à éviter. Utiliser avec prudence lors d’infections aiguës ou chroniques, d’asthme ou d’allergies atopiques. Tenir compte de la teneur en sodium pouvant aller jusqu’à 5,5 mg/ml. Le fer parentéral peut entraîner une hypophosphatémie, généralement transitoire et sans symptôme clinique. Des cas isolés d’hypophosphatémie nécessitant un traitement ont été rapportés chez des patients présentant des facteurs de risque connus et ayant reçu une dose plus élevée pendant une période prolongée. G/A: CI pendant le 1er trimestre. Utilisation durant les 2e et 3e trimestres seulement sur indication stricte. EI: Fréquents: hypophosphatémie, céphalées, rougeur du visage (flush), vertiges, hypertension, nausées, réactions au site d’injection/de perfusion. Occasionnels: réactions d’hypersensibilité de type immédiat, paresthésies, tachycardie, hypotension, rougeurs, dyspnée, troubles gastro-intestinaux, dysgueusie, rash, prurit, urticaire, érythème, myalgies, dorsalgies, arthralgies, crampes musculaires, douleurs dans les membres, fièvre, fatigue, douleurs thoraciques, œdème péri- phérique, frissons, douleurs, élévation du taux d’AST, ALT, gamma-GT, LDH et ALP. IA: L’administration simultanée avec des préparations orales de fer en réduit l’absorption. Prés: 5 flacons de 100 mg (2 ml) ou 500 mg (10 ml), 1 flacon de 500 mg (10 ml) ou de 1000 mg (20 ml). Liste B. Informations détaillées: www.swissmedicinfo.ch. Titulaire de l’autorisation: Vifor (International) SA, CH-9001 St-Gall. Distribution: Vifor SA, CH-1752 Villars-sur-Glâne. Mise à jour de l’information: août 2018

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bactérie. Trente-deux pour cent ignorent que la brûlure et/ou la douleur mictionnelle ainsi qu’un écoulement vaginal ou urétral sont des symptômes d’infection à CT. On constate également que 28 % des participants pensent réduire le risque d’infection en prenant une douche après un rapport sexuel non protégé.

La majorité des participants trouvent qu’il y a moins d’infor- mations disponibles à propos de CT en comparaison au VIH.

Certains l’ont justifié par le fait que le VIH a des conséquences plus dramatiques que les autres IST et qu’il est encore actuellement incurable. D’autres pensent qu’il y a tout autant d’informations mais qu’elles sont moins diffusées.

Qui a les meilleures connaissances ?

Nous avons constaté que les personnes les plus à risque d’avoir de mauvais scores et donc de mauvaises connais- sances sur la bactérie sont jeunes, ont un niveau de formation excluant les hautes écoles et ne consultent pas de profession- nel de la santé. Ces résultats incitent à penser et déployer des mesures permettant de renforcer l’éducation en santé sexuelle dans les écoles, en particulier dans le cursus de l’école obligatoire.

Comment souhaiteriez-vous être informés ?

Parmi les sources d’informations désirées (figure 2), les participants ont cité par ordre de préférence la prévention accentuée à l’école suivie d’une prévention par les profession- nels de la santé (gynécologue puis généraliste) et la presse (article papier ou en ligne). Internet reste le moyen le moins évoqué parmi les participants, similairement à une autre étude préalable portant sur le papillomavirus humain.14 Quelques autres moyens de prévention ont été suggérés par les participants, comme une campagne publicitaire dans l’espace public, similaire à celle de « Stop SIDA », des annonces à la radio et l’implication de l’infirmière scolaire. Il y a également la demande d’avoir plus de prévention dans les écoles professionnelles, car les écoliers seraient « trop jeunes pour comprendre » lorsqu’ils bénéficient de l’éducation sexuelle.

Il est encourageant de constater que la prévention par les professionnels de la santé est parmi les premières sources citées. En effet, certains participants se plaignent de « ne pas

parler assez de sexualité avec les médecins généralistes » ou que « les gynécologues devraient plus les informer sur les différentes IST lors des contrôles annuels ». Il est donc important de rappeler aux professionnels concernés l’impor- tance d’informer et sensibiliser les patients quant aux pratiques en santé sexuelle, la demande étant bien réelle.

LIMITES DE L’ENQUÊTE

Certains biais peuvent influencer les résultats obtenus, notamment le fait que la population masculine soit sous- représentée et que les réponses aux questionnaires se soient effectuées en ligne, n’excluant pas d’éventuelles vérifications des réponses de la part des participants. Cependant, la taille de l’échantillon est suffisante pour tirer des conclusions et l’effectif est supérieur en comparaison à d’autres études.14 Le fait que la majorité des participants aient suivi des hautes études implique que les connaissances des jeunes sont proba- blement surestimées.

CONCLUSION

Les messages préventifs concernant CT ne sont pas opti- maux. Or, les jeunes sont demandeurs d’une plus grande diffusion des informations, notamment à l’école et au sein des consultations avec les professionnels de la santé. Ils se sentent donc à l’aise pour aborder ce sujet à l’école ainsi qu’avec leur médecin, auquel ils font confiance. Le rôle fonda- mental des professionnels de la santé est démontré dans ce sujet, avec d’une part une amélioration des scores de connais- sance chez les personnes consultant leur médecin et, d’autre part, une demande clairement exprimée par les intéressés.

Aborder systématiquement les questions liées à la santé sexuelle avec les jeunes patients donne accès à l’information attendue et permet de dépister efficacement les infections à CT. À intégrer dans la pratique quotidienne, sans modération.

Conflit d’intérêts : Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.

FIG 2 Demandes de moyens renforcés de prévention

Presse

Prévention accentuée à l’école Généraliste

Gynécologue Sites internet Autres

L’infection à Chlamydia trachomatis est toujours symptomatique

Cette bactérie infecte principalement les femmes de plus de 25 ans

La bactérie ne se transmet pas par rapports sexuels anaux ou oraux non protégés

Le sang ou le sperme dans la bouche n’augmentent pas le risque d’être conta- miné

La brûlure et/ou douleur mictionnelle, l’écoulement vaginal ou urétral, la douleur abdominale et les métrorragies ne sont pas des symptômes de cette infection

Se laver après un rapport diminue le risque d’attraper la bactérie

L’infection n’affecte pas la fertilité chez l’homme

Chlamydia trachomatis peut mener au cancer du col de l’utérus mais pas à des douleurs abdominales chroniques

La bactérie ne provoque pas de grossesses extra-utérines

TABLEAU 3

Principales fausses croyances au sujet de Chlamydia trachomatis (plus de 20 % de

mauvaise réponse)

(6)

Chlamydia trachomatis (CT) représente l’infection sexuelle- ment transmissible (IST) la plus fréquente de Suisse. Son caractère asymptomatique et ses implications chroniques sur la santé comme les PID (pelvic inflammatory disease) ou les troubles de la fertilité incitent à un dépistage rigoureux chez les personnes à risque

Les jeunes souhaitent recevoir plus d’informations à propos de CT de la part des professionnels de la santé

Le praticien devrait aborder la question de façon pro-active et être apte à répondre aux interrogations des jeunes patients. Il est souhaitable d’inclure davantage les médecins généralistes dans la prévention des IST, en particulier avec les jeunes patients hommes, pour lesquels ils sont les seuls médecins de premier recours

La prise de risque est inhérente à l’adolescence

Informer sur les modes de transmission de CT et les mesures préventives est un acte de prévention essentiel à élargir aux autres IST

IMPLICATIONS PRATIQUES

1 OFSP O fédéral de la santé publique. Chlamydiose [Internet].

Disponible sur : www.bag.admin.ch/

bag/fr/home/krankheiten/krankheiten-

im- ueberblick/chlamydiose.html 2 * Bally F, Quach A, Greub G, et al.

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to Chlamydia trachomatis in Aarhus, Denmark and Bonn, Germany: do prevention concepts matter? Soc Sci Med 2010;70:1789-98.

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* à lire

** à lire absolument

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