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DISPARITION DE LA LAVANDE?

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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1,00 €

N°4999 /11199 21 octobre 2021

DISPARITION DE LA LAVANDE ?

page 4

La filière Bois recrute...

page 8

Manque de saisonniers ?

page 10

(2)

BULLETIN D’ABONNEMENT

ABONNEMENT PAPIER ABONNEMENT PAPIER + NUMERIQUE 34 € / 1 an 52/n° 38 € / 1 an 52/n° + numérique 64/€ / 2 ans - 104/n° 72 € / 2 ans 104/n° + numérique

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Journal habilité à publier les annonces légales dans le département des Hautes-Alpes PDG et Directeur de la Publication : Cyrielle VERCUEIL- Fondateur : Louis Jean

Numéro de commission paritaire : 0923 C 79503 ISNN : 1142-3404 Imprimerie La Provence : 248, Avenue Roger Salengro - 13015 MARSEILLE Le papier est à base de fibres vierges issues de forêts gérées durablement avec la certifi-

cation PEFC. - Ptot: 0,007 kg / tonne

Standard / Abonnement / Annonces légales (Elisabeth Mazet) : 04 92 53 50 86 Rédaction (Claudine Usclat) : 04 92 53 62 63 Publicités (Cyrielle Vercueil) : 04 92 53 62 64

Email : contact@alpes-et-midi.fr Naissances

ABRAMOVSKY Lyna fille de Nicolaï et DELVAL Sonia, Jarjayes

ACHARD Emy fille de Jean-Yves et BONNARDEL Cynthia, Barcelonnette ALLES Margot fille de Thomas et PIERRET Pauline, Corps

BUZHALA Edan fils de Agon et CAS- TELAIN Amandine, Gap

CLARY Maxime fils de Vincent et MEYNAUD Marjorie, Pelleautier DÉPREZ Énaé fille de Gabriel et JAC- QUEMIN Caroline, Veynes

GARCIA ALBOUZE Celyna fille de Laurent et Samantha, Serres GARCIN Mila fille de Thibault et LE- BIGRE Sandrine, Embrun

LANGRAND MARESSE Logan fils de Teddy et Laëtitia, Gap

MORAIS MONTEIRO Caétano fils de Lucas et CHALVET Alexia, Buissard PRAT Joyce fille de Thomas et MEY- NAUD Elodie, Pelleautier

PUSTEL Tom fils de Boris et PASCAL Eugénie, Turriers

ROSANO Miriam fille d’Antonino et RUSSO Graziella, Gap

ROUSSIN-BOUCHARD Louka fils de Sébastien et GIRAUD-TELME Virgi- nie, Gap

THORAVAL Evan fils d’Emmanuel et GONFARD Géraldine, Buissard Décés

CLÉMENT Joseph, 90 ans, facteur re- traité, Gap

DUTAS Jean-Luc, 62 ans, mécanicien poids-lourd retraité, Briançon SERRES Guy, 88 ans, commerçant retraité, Gap

CAROUL Jean, 75 ans, mécanicien retraité, Uvernet-Fours

AKHMADOVA Madina veuve ZUBAY- RAEV, 50 ans, agent de service, Gap

ETAT CIVIL

BELAIGUES Anne veuve TIQUE, 92 ans, aide-soignante retraitée, Gap MOULLET Danielle épouse VINCENT, 73 ans, ddaf retraitée, Châteauvieux

BRIANÇON Décés

RICHARD Marie-Claude épouse CHARIGNON, 77 ans, Briançon MOCCALDI-BLEIN Marius, 97 ans, Saint Martin de Queyrières MARTIN Marie-Louise veuve BLEIN, 77 ans, Vallouise-Pelvoux MICHEL Françoise épouse PI- NARD, 76 ans, Paris 7ème

BORGIS Roland, 67 ans, LA PENNE SUR HUVEAUNE

CINAUSERO Lorette épouse GRYZKA, 81 ans, Briançon

VARLET Geneviève veuve MEDE, 74 ans, Briançon

Venez rencontrer le Parc Naturel Régional du Queyras Vendredi 29 octobre à 18 h - Mont-Dauphin - Salle de la mairie

Photos de couverture : 1) La lavande dans le collimateur de l’Europe ?/Une analyse moléculaire pourrait-elle faire disparaitre les champs de lavande ?.../2) La filière Bois recrute et a lancé une opération séduction en partenariat avec Pôle Emploi et l’organisme de formation AFPA/de Gap 3) Les saisonniers feront-ils faux bon aux stations cet hiver ?/Dans le Dévoluy, après un forum à l’emploi saisonnier, on s’inquiète...

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« IO PARLO ITALIANO ! »

À l’école primaire de Montgenèvre on fait la classe en italien et en français. Une délégation de 6 enseignantes italiennes était accueillie mardi 12 octobre par les enfants, leurs institutrices, leurs ATSEM et Guy Hermitte, maire de Montgenèvre, en présence de Catherine Albaric-Delpech, Directrice académique des services de l’Éducation na- tionale et d’une délégation de la Direction des services départementaux de l’Éducation Nationale des Hautes-Alpes.

E

lles s’appellent Antonelle, Antonita, Simona, Francesca, Ra- chele et Elisabetta. Inscrites dans le programme Erasmus + Mobilité Lang4Kids symétrique au programme ALPI (Apprentis- sage des Langues par Immersion), elles sont venues de Turin et Rivoli afin d’observer comment se font les enseignements, dans le but de construire un partenariat durable entre les enseignants de nos 2 pays et accroître les projets transfrontaliers dès l’école primaire. Poursuivre enfin avec la plateforme européenne d’échange « eTwinning », une action européenne qui offre aux enseignants des 43 pays participants la possibilité d’entrer en contact afin de mener des projets d’échanges à distance avec leurs élèves à l’aide des outils numériques.

Au-delà des mots, ces actions sont menées par des ensei- gnants, des Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) et des élèves des villages avec les parents, afin de pouvoir échanger dans les deux langues et de permettre aux enfants de pour- suivre leurs études au collège avec de solides bases en langues étran- gères. Ce que confirme Jean-Claude Juvigny, chef d’établissement du collège Vauban de Briançon : « Il faut que ces élèves bilingues puissent continuer la pratique de l’italien dans des disciplines de programme français et continuent avec les deux bacs, italiens et français. »

« Tout est ici transfrontalier ! » C’est avec ces mots que Guy Hermitte, le Maire de Montgenèvre accueille Catherine Albaric- Delpech et la délégation de la Direction des services départementaux de l’Éducation Nationale. L’école Marius Faure de Montgenèvre est une école bilingue-italienne depuis 2020 et l’une des deux écoles franco-italophones du Nord du département avec l’école de Forville à Briançon. L’école compte deux classes pour 48 enfants, de la Mater- nelle au CM2, avec pas moins de 7 nationalités différentes. Le person- nel est composé d’une directrice, Aurore Marchand, de deux

enseignantes, Nicole Roda qui a la double nationalité française et ita- lienne, et Cécile Eymard, de 3 ATSEM, et d’une assistante en langue italienne, Cinzia, diplômée d’une école de l’art italienne et qui vit à Turin. Elle rentre à Turin tous les week-ends. Durant la crise sanitaire, elle bénéficiait d’une autorisation de circuler pour passer la frontière,

« ce qui ne fut pas facile car au début on me posait des questions, mais ça s’est vite arrangé. » L’ensemble du personnel scolaire est tri- lingue français-italien-anglais, et de nationalités française et talienne.

« Les maths, les sciences, les arts et le sport se font en italien » explique Nicole Roda. Un groupe Enseignement des Matières par l'Intégration d'une Langue Étrangère est en place avec l’école de Forville afin de mettre en parallèle les programmes italiens et français et parler en italien dans la classe. Lara a 4 ans, son papa est diplomate en Afrique et sa maman passe la frontière depuis Clavière pour l’ame- ner chaque jour. « En Italie, l’école commence à 6 ans, il n’y a pas de maternelle » précise Sophie, une des 3 ATSEM. Les parents d’Isabelle sont italiens et ont un restaurant à Montgenèvre. Comme Alessandro qui vit à Montgenèvre avec ses parents italiens.

Les parents ? Certains ont porté avec enthousiasme le pro- jet et d’autres ont été plus frileux. Un succès cependant, un élève de CM2 d’une famille moins convaincue a intégré une sixième bilingue- italien au collège Vauban cette année. « C’est assez intimidant pour les élèves français de faire des maths en italien devant leurs cama- rades italophones, il faut donc beaucoup les motiver. » « On est ac- compagnés par le rassemblent des psychologues et des professeurs des écoles spécialisés pour s’assurer qu’il y ait une continuité » pour- suit Aurore Marchand. En effet des difficultés existent, un peu de ja- lousie parfois des enfants qui préfèrent se regrouper et parler leur langue maternelle…

« Ce projet est important. Le petit italien risque de perdre le français au collège et au lycée, explique une des enseignantes ita- liennes, car la langue française n’est pas beaucoup choisie. Ce sont de petits projets qui sont mis en place dans les écoles italiennes. » Il existe des projets primaire-collège-lycée pour l’apprentissage du français, mais la Covid est passée par là et a ralenti les choses… Les ensei- gnantes vont rester 4 jours à Montgenèvre pour observer. « Les enfants de nos classes et ceux des classes françaises travaillent ensemble.

Nous avons un projet sur le thème de l’eau et sur les traditions des fêtes, ce que représente Noël, par exemple. Il y aura des rencontres tous les mois par vidéo pour échanger, mieux se connaître. La première est vendredi prochain. » La vidéo remédie aux problèmes de mobilité.

« Il y a de la générosité dans ce projet, de l’intelligence et de l’innovation, déclare Catherine Albaric-Delpech. Ce sont des choses qui ne font pas la Une des journaux mais qui sont une projection au bénéfice des femmes et des hommes de demain dans ce départe- ment. Notre rôle est de faire fructifier ces projets, c’est à dire de don- ner des moyens et de les légitimer aux yeux de nos partenaires, même si on est obligé de choisir... La richesse de cette éducation va suivre les élèves toute leur vie, leur donner une identité. »

Sylvie Damagnez La délégation de l’Inspection d’Académie est accueillie dans la cour par Guy

Hermitte et Alexandre Loisel, du Cabinet du Maire

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ET SI LES CHAMPS DE LAVANDE DISPARAISSAIENT DE NOS PAYSAGES ?

C’est toute la Provence mais aussi la Drôme et le Sud des Hautes-Alpes qui s’inquiètent. La lavande se trouve dans le collimateur de l’Union Européenne ! Un projet de réglementation européenne pourrait conduire à classer ce produit naturel comme dangereux à cause d’analyses moléculaires qui mettraient en évidence des allergènes…

Si la loi passait ça ne serait pas anecdotique ! Des professions entières sont menacées car la lavande naturelle se verrait remplacée par des éléments de synthèse… Un comble pour ceux qui prônent le retour au « naturel » ou qui travaillent en « bio » !…

Une inquiétude pour toutes les branches de la filière

L’inquiétude est prégnante chez les producteurs et tous les acteurs économiques utilisant la lavande naturelle. Cette règlemen- tation européenne pourrait être adoptée début 2022, le temps presse ! Producteurs, distillateurs, transformateurs (parfumeurs, savonniers et tous ceux qui font de l'aromathérapie ou des infusions... la liste des métiers est longue…) et consommateurs sont concernés.

Certes il y a la carte postale des champs violets des la- vandes en fleur. Mais ici il ne s’agit pas de mettre à mal la jolie photo des vacances ou le selfie qui ira inonder les réseaux sociaux, ici on parle bien d’économie et d’une filière en danger. Pourquoi ?

« A Bruxelles, c'est une réglementation qui s'appelle la stra- tégie de la chimie durable, prévue pour quantifier et qualifier toutes les molécules chimiques » explique le président du Syndicat des plantes à parfum, aromatiques et médicinales de France, Alain Auba- nel. Objectif : « Un environnement exempt de substances toxiques », annonce la Commission Européenne. Mais dans cet objectif les pro- duits naturels sont considérés comme des assemblages de subs- tances. Du coup, ils ne passeront sans doute jamais les tests !

L’Europe ne va pas purement et simplement rayer l’emploi de la lavande. La règlementation va interdire telle ou telle molécule.

Or la lavande compte plus de 600 molécules. Et à chaque fois qu'une molécule va être interdite par Bruxelles, automatiquement la plante sera balayée. Alain Aubanel, avertit : « Exit la lavande, le thym, le romarin ou encore la sauge. Toutes les huiles essentielles et produits naturels sont concernés ». Le risque selon lui ? Qu’à terme il n'y ait plus de production de plantes en France et en Europe !

Vous avez dit toxique ? Les artisans savonniers, à froid, avouent que dans leurs productions c’est : « zéro produit toxique, zéro produit chimique. » Alors pour eux qui portent une attention ri- goureuse à la provenance de leurs produits, et travaillent avec la vo- lonté de ne mettre aucun additif chimique, les obliger à abandonner la lavande naturelle au profit de produits de synthèse, et donc chi- miques, revient à une aberration !

Certes la lavande contient bien un allergène potentiel qui s'appelle le linalol. Mais les artisans savonniers n’ont jamais eu dans leur registre des réclamations, une seule concernant une allergie à partir de leurs produits. La profession est remplie d'effroi à l'idée que cette réglementation européenne entre en vigueur début 2022, et de

ses conséquences pour les petits acteurs de la filière cosmétique. In- terdire les produits naturels comme la lavande ouvrirait la porte à l'uti- lisation des produits et parfums de synthèse. « Oui, on pourrait en utiliser dans les formules. Cela coûterait moins cher, ce serait beau- coup plus simple, mais ce serait une horreur totale par rapport à notre éthique, rétorque la profession ! Sous prétexte d'avancer dans le bon sens, avec ce "Pacte vert", en fait... on marche à reculons.»

Produit naturel contre produit chimique : on ne fait plus la différence ? Si la lavande, suivie peut-être par d’autres plantes, sont évincées de la cosmétique, des tisanes, etc… des métiers, des savoir-faire ancestraux risquent de disparaitre avec eux !? Ou alors il faudra chercher la lavande en Inde ou en Chine, où même les plantes certifiées Bio ne subissent pas les mêmes règlementations strictes imposées aux cultures françaises ! Quant au développement durable et au bilan carbone… Il ne faut même pas en parler !... Une aberration de plus compte-tenu des productions locales et des circuits courts déjà en place pour la lavande et autres produits naturels. D’autant qu’aujourd’hui le consommateur réclamant du « naturel », les pro- ducteurs s’y sont investis depuis plusieurs années. Les entreprises ont fait de gros efforts pour avoir des produits d'une qualité et d'une traçabilité parfaites. Des produits qui ne soient négatifs ni pour l'en- vironnement, ni pour l'utilisateur. Ce type de réglementation risque de casser cet élan positif !

Une économie menacée : La lavande en France repré- sente 2.500 producteurs, 130 distilleries et 300 entreprises de parfu- merie, cosmétique, aromathérapie. On parle donc de milliards d’Euros de chiffre d’affaires ! Depuis l'Antiquité on utilise les huiles essentielles et tout le monde en connait les bienfaits. Se mettrait-on à confondre produits naturels et produits chimiques ? L’impact éco- nomique s'annonce catastrophique pour bon nombre de profession- nels et d'activités liés à la lavandiculture. Cette règlementation va-t-elle détruire des pans entiers de l'économie, de l'agriculture ? Même l’économie touristique sera impactée ! Combien de visites sont induites par la culture et la transformation de la lavande, combien d’achats ?

Ceux qui travaillent en Bio sont interloqués : « On est dans le bio, dans l'équitable, on retourne tous aux sources... Et pourquoi là, on veut nous faire aller dans l'autre sens ? » Les lavandiculteurs et autres professionnels veulent alerter les politiques et l'opinion pu- blique afin d'empêcher le classement de leur production en produits chimiques. Et ainsi préserver un écosystème emblématique du Sud- Est de la France.

La carte postale des champs de lavande, que beaucoup ont immortalisée sur leur téléphone, ne sera-t-elle bientôt plus possible ?...

Une plante déclarée toxique par son analyse moléculaire par l’Union Euro- péenne...Des professions aux abois montent aux créneaux !

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La Commission Européenne précise qu’elle « ne veut pas interdire les huiles essentielles ni de lavande, ni de thym, ni de romarin.

Et qu’elle consultera très largement tous les acteurs du secteur. » La re- présentation de la Commission européenne en France précise qu'il n'y aura pas de proposition législative avant fin 2022. Proposition qui devra ensuite « être discutée puis adoptée par le Parlement européen d’un côté, et par le Conseil qui réunit les 27 Etats membres de l’autre. » Autrement dit, la nouvelle législation n’entrera pas en vigueur avant 2025.

Une pétition en ligne : L'union des professionnels de la filière Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM) a lancé, le 26 juillet 2021, une pétition sur internet "contre la disparition des huiles es- sentielles et des produits naturels", à l'adresse de la Commission Eu- ropéenne ayant pour objectif d’exiger de la Commission Européenne une approche spécifique, adaptée aux produits naturels et aux huiles essentielles.

Frédéric Poitou, ingénieur chimiste, docteur ès Sciences, Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, agréé par les Ins- titutions Européennes, a été plusieurs années membre de la commis- sion d’agrément « Lavande de Haute Provence » à l’INAO, écrit : « La lavande contient des allergènes (Limonène, linalol, citronellol, géraniol, et d'autres traces mineures), ainsi qu'un neurotoxique en proportion in- finitésimale (le camphre), tout le monde le sait. Le problème est plutôt qu’à force de consommer des arômes, des parfums, des cosmétiques, les populations sont devenues allergiques à des produits auxquels elles ne l’étaient pas voici un siècle, ce qui fait que la liste des allergènes ne cesse de s’allonger pour tenir compte de ce fait. Classées quatrième maladie chronique mondiale par l'OMS, rien ne laisse présager que les allergies cessent d’augmenter. On compte officiellement plus d'une cen- taine d’allergènes, dont une trentaine dans les parfums (en particulier ceux issus de la lavande), les pollens, le gluten et le nombre important d’additifs alimentaires issus de l’essor de l’alimentation industrielle hy- pertransformée. Les allergologues s’interrogent aussi sur l'effet pervers d'une trop grande hygiène qui nous fait consommer sans cesse plus de cosmétiques, eux aussi porteurs de très nombreux allergènes. Ce sont les consommateurs qui se rendent allergiques à force de surcon- sommation de produits pleins d'additifs qui sont responsables. Pas l'Eu- rope qui ne fait que constater la dérive allergologique : Classer la lavande en tant que produit dangereux ne règle pas le problème de la susceptibilité de la population aux composés contenus dans la fleur bleue, reine des plateaux de Haute Provence. »

Dans les Hautes-Alpes

Oleaflor : Myriam Yaffee crée sa société en 2016 d’abord sous forme associative avant de s’inscrire en 2019 comme autoentrepreneur.

Conseillère en Phytothérapie, diplômée Herboriste, elle propose des huiles, des onguents et des baumes 100% naturels à base de plantes sauvages et ne transforme que des plantes médicinales. Les transforma- tions huileuses et alcooliques lui servent de bases pour ces produits cos- métiques. La macération huileuse de lavande est l’une de ces bases…

« La lavande est connue depuis des siècles pour ces vertus cal- mantes, apaisantes, relaxantes, cicatrisantes, antiseptiques, régéné- rantes, elle est aussi régulatrice du système nerveux, dit-elle. La lavande fine intervient dans plus d’un tiers de mes produits, et j’utilise aussi le lavandin. Analyser molécule par molécule est une aberration ! En Phytothérapie on prend la globalité de la plante. C’est cette globalité qui fait son action. La disséquer en molécules et insensé ! Si son emploi est interdit cela va augmenter nos difficultés, entraver de nombreuses professions pour une aberration ?!... La lavande est inscrite depuis des siècles dans la pharmacopée française et internationale ! Une fois de plus on entrave tout ce qui touche à la médecine naturelle. On devrait s’attarder plus sur les réels produits chimiques, notamment dans l’ali- mentation, et qui eux sont dangereux pour notre santé ! »

Myriam Yaffee reconnait la puissance des huiles essentielles qui ne doivent pas s’utiliser n’importe comment. « J’utilise des produits 100% naturels alors je ne me retournerai pas vers des produits de syn- thèse car ce n’est pas la senteur qui m’intéresse mais les bienfaits de la plante par elle-même ! Par contre l’interdiction de la lavande m’obli- gerait à refondre toutes mes formules, un nouveau coût financier pour refaire tester les nouvelles… Et tout cela pour des raisons complète- ment inutiles ! » Sa crainte est que ces analyses moléculaires ne s’ar- rêtent pas à la lavande mais s’étendent à d’autres plantes, le thym, le romarin… « Depuis des siècles les plantes sont utilisées pour leurs pro- priétés ! Ces règlementations sont absurdes » conclut-elle !

Florian Ravel est producteur de lavande à Orpierre et distille sa propre huile essentielle. La vente se fait via des négociants en vente directe en boutique sur Orpierre mais aussi au camping et à l’Office de Tourisme du village ainsi que par le biais des visites d’exploitations qu’il pratique durant la saison estivale en partenariat avec l’Office de Tou- risme Sisteron Buëch.

« La lavande fine est le cœur de mon métier. Je produis sur 25 hectares, lavande fine et lavandin, je suis un producteur moyen » dit-il.

La loi européenne le fait lui aussi frémir. Il confie : « Ce n’est pas la pre- mière fois que l’Europe vient sur le domaine des huiles essentielles. Nous sommes déjà obligés à un étiquetage spécifique, et l’étiquetage européen prévu par cette loi peut faire vraiment peur au consommateur… Il an- nonce qu’une huile essentielle, notamment de lavande, est dangereuse pour la peau, contient des allergènes… Comment alors oser l’utiliser ?...

Quant à nous cela rajoute une nouvelle couche de règlementation.

Jusqu’où va-t-on aller ? Alors que nous parlons d’un produit naturel connu depuis des siècles pour ses propriétés ?!! On classe la lavande comme un produit issu de la pétrochimie ?! Les savonniers, les parfumeurs, les cosmétiques auront-ils alors peur d’utiliser la lavande naturelle ? Arrête- ront-ils son emploi ? Si oui ce sont des pans entiers de l’économie qui vont disparaitre ! Alors que nos produits sont naturels, travaillés naturelle- ment, la distillerie ce n’est que de la vapeur d’eau…»

Claudine Usclat Myriam Yaffee reconnait la puissance des huiles essentielles mais fait valoir

que la lavande est utilisée depuis des siècles sans aucun problème.. (Retrouvez cet article sur : www.alpes-et-midi.fr)

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ÇA VA LOIN, LE FESTIVAL QUI CONTE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Samedi 16 octobre, comédiens, conteurs et associations haut-alpines, s’étaient donné rendez-vous à La Roche- de-Rame au festival « Ça va loin » pour aborder le grave problème de l’avenir de l’humanité en pleine transition énergétique. Cette fois, c’est l’art, le jeu, l’écriture, la poésie, qui ont servi de support à cette alternative, afin de permettre à tous de souffler, de rire, de s’émerveiller…

C

e projet est né de l'envie d'artistes haut-alpins, de se ras- sembler autour de la question brûlante de notre lien à la pla- nète. Avec leurs spectacles, ils proposaient un temps pour se (re)poser, prendre du recul, rire, s’interroger sur la façon de vivre ce monde, ressentir les changements profonds. Toute la journée, dans le parc du château de La Roche-de-Rame et autour du lac, ateliers, balades contées et spectacles, se sont succédé.

Il n’est jamais trop tard. Marie Favereau est comédienne et vit à Châteauroux-les-Alpes. Actrice essentielle de l’organisation du festival, elle présentait une pièce de théâtre « Il n’est jamais trop tard ». Solo autour de l'énergie et de la transition dans lequel Marie interprète 7 personnages, avec 3 marionnettes et un masque. On propose à une comédienne de créer un spectacle sur le thème de l’énergie. Elle accepte. Rencontre des spécialistes moustachus, un écolo timide, une complotiste, un poète, une femme idéaliste… Au fil de son enquête, Marie est traversée de questions existentielles… Un spectacle surprenant.

Une autrice d’albums jeunesse : Sandrine Dumas est en résidence d’auteur à Boscodon avec l’association Rions de Soleil de Châteauroux-les-Alpes. Elle vit dans les Bouches-du-Rhône et écrit des albums jeunesse sur la question du réchauffement climatique, édités aux éditions du Ricochet depuis une dizaine d’années. « La protection de la nature et l’écocitoyenneté sont des thèmes qui me plaisent particulièrement. » explique Sandrine. Cette résidence lui per- met de rencontrer beaucoup de classes autour de son dernier album,

« Planète verte », et de travailler sur les arbres, nouveau thème qui trouve son inspiration dans la forêt remarquable de Boscodon.

Il y aura toujours bien quelqu’un pour sauver le monde.

Un Trio burlesque de la Compagnie Octopus par So- phie & Vincent Savina et Cécile Saulnier. Un ogre veut la planète rien que pour lui et fait travailler les enfants dans ses mines d’argent avant de les man- ger, tout cru. Heureusement, Milou le loup est là. Ce drôle de héros va-t-il pouvoir sauver le monde ? Une fable qui mêle les genres : clown, drame, musique, poésie. Fable ou farce ? Quoi qu'il en soit, ce spec- tacle nous dit que la fantaisie pourrait être l'un des remèdes aux maux de notre époque.

Le public était au rendez-vous ! Le public a assisté à la balade contée au bord du lac, était ani- més par Gaétan Martinon, deux ateliers contés, avec fabrication d’objets en lien avec la météo comme le baromètre et un atelier recycl’art pour fabriquer des objets du quotidien avec des matières recyclées.

Près de 200 billets ont été vendus pour le spectacle de 16h30 et la jauge de 80 personnes pour le se-

cond spectacle à 19h, a été vite remplie… La mairie de La Roche- de-Rame prêtait le magnifique cadre du parc du château. Plusieurs associations ont pris en main l’organisation de l’événement, « Un Temps Festif » de Briançon qui organise des spectacles et fait tourner des groupes, l’association Octopus avec la compagnie de Château- roux-les-Alpes et l’Echo des Sources qui fait de l’éducation à l’envi- ronnement avec des outils artistiques, marionnettes et contes. Les organisateurs ont obtenu un financement du Conseil départemental et surtout de privés dans le domaine de l’énergie renouvelable, Ener- Guil (société de production d’énergies renouvelables), EnerCoop (fournisseur d’énergie verte) Energie partagée (mouvement Français regroupant des citoyens, des associations et des institutions pour dé- velopper les installations de production d'énergie renouvelable en France), Biocoop, mais aussi le Syndicat Mixte de Traitement des Ordures Ménagères du Guillestrois, Queyras, Argentiérois, qui te- naient des stands.

« C’est un thème qui touche et pour nous les artistes la ques- tion était, comment rendre sensibles des sujets qui souvent sont abor- dés assez techniquement. Nous voulions amener notre éclairage, en rire, en sensibilité personnelle, ça nous fait quoi à nous ? Et le public était au rendez-vous dans la chaleur humaine et la convivialité » conclura Marie Sauvereau avant de se transformer en plusieurs per- sonnages sur la scène de l’ancienne écurie de Chez Les Croqui- gnards, restaurée récemment pour proposer expos et spectacles. Il reste à souhaiter que ce festival « ira encore plus loin » en 2022…

Sylvie Damagnez Sandrine Dumas

Cécile Saulnier et Vincent Savina au cours de leur spectacle burlesque

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A cause de la sécheresse

persistante, le niveau des eaux du lac d'Allos, dans la vallée de Barcelonnette, à 2 287 m. d'alti- tude, a baissé de 5 à 6 mètres.

Deux rochers émergent à pré- sent des eaux. Sur une pierre on lit une inscription prophétisant que l'année où elle serait à nou- veau mise à jour serait une année malheureuse.

La dissolution du I7ème — La

nouvelle serait cette fois vraie. Le 17ème serait dissous à la date du 1er janvier et ses éléments, offi- ciers, sous-officiers et hommes de troupe, seraient répartis entre les autres corps de la division : 140e, 75e et 58e. Le 28e chas- seurs alpins, actuellement en Si- lésie et dont le dépôt a été provisoirement affecté à Embrun, viendrait à cette époque tenir garnison dans notre ville.

L'heure d'Hiver. — Nous

rappelons à nos lecteurs que c'est dans la nuit de mardi pro- chain 25 à mercredi 26 octobre que devront être retardées de 60 minutes toutes leurs montres et pendules.

Lycée de Gap. — Les familles

soucieuses de l'avenir de leurs

enfants, continuent, d'accorder leur confiance à notre Lycée de garçons. La rentrée vient de s'ef- fectuer dans de très bonnes conditions et le recrutement a été particulièrement satisfaisant en 6e dont l'effectif dépasse celui des années antérieures. L'ac- croissement du nombre des élèves dans cette classe par la- quelle débute l'enseignement se- condaire est d'un très bon augure pour la prospérité du Lycée. Il est permis croyons- nous, d'espérer que les parents comprendront encore mieux que par le passé l'utilité

des études secon- daires et la néces- sité de les faire commencer à leurs enfants dès la 6e.

Ajoutons que le personnel du Lycée est actuellement au complet et que toutes les ma- tières sont enseignées par des professeurs compétents et expé- rimentés.

Monseigneur Raymond

Seguy évêque de Gap. — Nous apprenons avec joie que notre diocèse va accueillir son nouvel évêque Monseigneur Raymond Seguy. Curé de Séverac le Châ- teau au diocèse de Rodez, Mgr

Seguy a été au- mônier de l'Ac- tion catholique i n d é p e n d a n t e , délégué à l'Apos- tolat des laïcs et vicaire épiscopal.

S'il ne connait pas encore notre d é p a r t e m e n t nous savons que Mgr Seguy aime la montagne et l'esprit des mon- tagnards.

Laragne. —

Sous la prési- dence de M. Mar- cel Rostain, le S.I.V.O.M. du La- ragnais a mis au

point son pro- gramme de 1982 après avoir effectué le tour des opéra- tions effectuées au titre de 1981. Le « gros mor- ceau » du programme 1982 sera la réalisation d'une décharge contrôlée intercommunale construite en partie sur l'ancien du Poët, en amont du tunnel E.D.F. a donné son accord pour cette réalisation.

Risoul, La Rotonde de Plan

de Phasy est comme neuve.

C'est dimanche dernier que dans le cadre de la Fête du Bois orga- nisée par le syndicat intercom- munal du Canton de Guillestre un très grand nombre d'habitants de Risoul, Guillestre, Réotier, Ey-

gliers, Montdauphin en particulier ont pu se rendre compte que la Rotonde de la Source Thermale de Plan de Phazy avait été très heureusement restaurée. Elle est maintenant sauvée de la ruine qui l'a menacée pendant de nombreuses années. Elle se pré- sente maintenant comme une fort belle salle circulaire dotée d'un hall, clair et d'un volume agréable à l'œil. Charpente et toi- ture ont été complètement re- faites et les abords ont reçu un commencement d'aménage- ment. Bien entendu il reste à ré- tablir le captage de la source, à aménager l'arrivée et la distribu- tion des eaux. La création de bassins, d'une piscine peut-être, mais tout cela est prévu et sera réalisé.

Octobre 1921

Octobre 1981

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Championnats de France de VR4, DA et Dynamique en souf- flerie : A iFLY Lyon, deux para- chutistes licenciés dans les

Hautes-Alpes (05), médaillés. Li- cenciés à Skydive Center : Syl- vain Pernet est médaillé de Bronze en Dynamique 4 WAY avec son équipe Flex Lundi, composée de Alexandra Vujicic, Marco Mazzanti et Nicolas Schouler. Laurie Lubbé est mé- daillée d’Or en Freestyle.

VTT X country : Coupe de France La Dernière à Luminy.

Les provençaux à l’honneur : Marseille ouvre d’habitude la sai- son en mars mais cette année en raison du Covid cette classique a été reportée début octobre sur un nouveau circuit inédit sur le campus. Chez les ju- niors Séries Hommes victoire de l’Aixois de Venelle Adrien Boichis (Passion VTT Ve- nelles) qui a revêtu le maillot arc en ciel fin août à Valdi Sole (Italie) il s’impose en 1h

08’ devant un coureur du Pays- Bas Chris van Dijk et le vauclu- sien de Beaume de Venise Lucas Grieco (Beaume de Ve- nise Massi). Chez les cadets Paul Boichis (Passion Vtt Ve- nelles) monte sur la 2ème marche du podium. En X country U19 Ju- niors Femmes la gapençaise Lilou Fabrègue du club Pas de Jambe – Pas de Chocolat vain- queur d’une manche aux Me- nuires confirme une saison prometteuse malgré un arrêt sur blessure en prenant une belle 2ème place.

Hockey Sur Glace : Ligue Mag- nus. Vendredi 15 octobre : Les Bruleurs de Loups confortent leur place de leader en déplace- ment contre Anglet en s’impo- sant 4 à 2. Les Rapaces gagnent devant leur public en prolonga- tion 5-4 sur Cergy Pontoise. Les Diables Rouges défaits en dé- placement contre Bordeaux 1-2.

Après 10 rencontres le trio de tête est Grenoble 21 pts (8 J) ; Gap 19 (8 j) et Angers 18 (7 J).

D3 : Sévère défaite de la réserve de Briançon à René Froger contre Toulon 4 à 8. Coupe de France 1, prochain rendez-vous Ligue Magnus, dimanche 24. Le Derby Gap – Briançon 18h 30.

Coupe de France 16ème de finale ce mardi : Les résultats des Al- pins Montpellier 1 – Gap 3 ; Mar- seille 1 – Briançon 4.

Semaine Sportive

Dans les pittoresques Hauts de Serres : la rue Henri- Peuzin...

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LA FILIÈRE BOIS RECRUTE : RENDEZ-VOUS AU VILLAGE AFPA GAP !

Un Forum de recrutement pour le secteur Bois était organisé le 14 octobre au Village Afpa de Gap. Pôle Em- ploi et l’organisme de Formation étaient les coorganisateurs de cet évènement initié dans le cadre de la Semaine Nationale du BTP. L’idée ? Réunir employeurs et demandeurs d’emploi sur un lieu proposant des formations dans la filière Bois, une filière, comme toutes celles du BTP, qui recrute !

Faire découvrir les métiers du Bois

La filière Bois semble offrir un grand nombre d’opportunités d’emplois. Face aux métiers du BTP sous tension, tous secteurs confondus, Pôle Emploi, la Fédération Départementale du BTP et l’Afpa, ont décidé de faire un focus sur la filière pour faire découvrir l’ensemble de ses métiers aux demandeurs d’emploi intéressés.

D’autant que l’Afpa va débuter une formation de charpentier le 23 no- vembre prochain, qui durera jusqu’en octobre 2022, et qui pourra ac- cueillir 16 personnes. Une formation assurée par les Compagnons du Devoir ! Ce titre professionnel homologué au niveau européen proposera des périodes d’application en entreprise.

« Globalement 55 métiers sont en tension dans la région Paca, dans toutes les grandes filières dont celle du BTP où tous les métiers sont en demande de main d’œuvre, explique Magalie Cas- sado, Directrice Territoriale Pôle Emploi 04/05. Le 2ème objectif de cette journée, en plus de la découverte des métiers du Bois, c’est l’attractivité de ces métiers. Il ne s’agit pas de faire de longs discours mais de venir voir ce qui se passe concrètement, d’où l’intérêt qu’em- ployeurs et demandeurs d’emploi se rencontrent afin qu’ils partagent les réalités des différents métiers, leurs opportunités, les formations, les évolutions de carrière, etc. » Deux publics ont été visés par Pôle Emploi, soit plus de 400 personnes, ceux ayant déjà une sensibilité

« Bois » et ceux qui viennent découvrir, parmi eux, une femme !

Mickaël Milbled, vice-président à la Fédération BTP 05, poursuit : « La problématique majeure pour nous aujourd’hui c’est l’emploi ! Entre reprise économique, transition énergétique avec le développement de l’usage du bois et de toutes les matières natu- relles avec la nouvelle règlementation, et le Plan France Relance, les demandes explosent. Nous avons déposé 350 offres d’emplois de- puis le début de l’année dans les Hautes-Alpes ! Evidemment que les entreprises sont frustrées de ne pouvoir répondre à des marchés ! Le manque de main d’œuvre touche tous les secteurs et impacte aussi le renouvellement des équipes, le transfert de compétences, la transmission des entreprises. Or les métiers du BTP permettent encore de faire fonctionner l’ascenseur social grâce à des formations courtes mais qualifiantes qui permettent une hausse des salaires conséquente et une évolution dans les métiers. Rien que dans la fi- lière Bois 47 offres d’emplois ont été déposées depuis le début de l’année dans les Hautes-Alpes ! »

Du côté des employeurs

Thierry Rivat, chef de l’entreprise RT2C à Chorges, Compa- gnon du Devoir Charpentier, membre de la Chambre Bois à la Fédé- ration BTP 05, est principalement présent pour informer. Il enchaine :

« La filière Bois offre un large panel de métiers, du chantier aux atelier en passant par les Bureaux d’études, charpentier, ébéniste, agenceur, tonnelier, charpentier de marine…. Il y en a pour toutes les compé- tences ! C’est pourquoi cette journée est importante, pour la promotion de ces métiers ! Mon entreprise compte 3 salariés, mais avec son évolution je suis prêt à embaucher. »

Gisèle Gielly, également membre de la Chambre Bois 05 et Directrice de l’entreprise Bonnefont à Chorges, et Gilles Boudot, de l’entreprises éponyme, basée également à Chorges, reçoivent les postulants à la même table. Elle, à la tête d’une entreprise de 20 per- sonnes recherche 2 maçons… qu’elle ne trouve pas ! Lui, à la tête d’une équipe de 12 personnes veut en embaucher 4 et rencontre le même vide face à lui. Mais ils osent dirent ce qu’ils voient et ce qu’ils en pensent, cash !

Magalie Cassado, et Cédric Mathieu, Directeur de l’Afpa, co-organisateurs de la journée, ont permis à plus d’une dizaine de demandeurs d’emplois d’y particper

La formation de charpentier au Village Afpa est assurée par les Compa- gnons du Devoir et permet des reconversions.Un infirmier y participe, ayant décidé de changer d’orientation professionnelle après la crise Covid...

Gisèle Gielly et Gilles Boudot reçoivent les postulants mais ne cachent pas qu’ils sont désabusés et surtout échaudés face à plusieurs « mauvaises » rencontres...

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« Nous manquons cruellement de personnels. Certes il y a les aprioris négatifs sur les métiers du BTP, mais de cela on a l’habi- tude, on lutte contre depuis des années. Mais il y a surtout la réalité post-covid ! Aujourd’hui on fonctionne avec les intérimaires. A rester 6 mois à être payés sans rien faire certains n’arrivent pas à se remet- tre au travail. Il manque surtout l’envie. Combien de fois j’ai embau- ché, la personne reste une semaine, 15 jours et me dit : « j’ai retrouvé mes droits au chômage, j’arrête ! » Gisèle Gielly opine de la tête en sou- riant… jaune : « C’est vrai ce qu’il dit, je vis la même chose ! Les trente- naires ne veulent plus d’un CDI, ça ne les intéresse pas ! Pourtant on a des avantages aussi dans nos métiers, notamment diverses primes. On est souvent dépités car ce qu’il manque c’est la motivation de s’investir.

La reprise est là. Nos carnets de commandes sont pleins…» « Et on n’ar- rive pas à répondre faute de main d’œuvre » termine Gilles Boudot ! Du côté des demandeurs d’emploi

Muriel Dagdelen a 44 ans et est depuis toujours passionnée par le bois.

Mais entre 4 enfants à

charge et l’accumulation de petits boulots, dont le dernier est salariée agricole, cela ne lui laisse pas beaucoup de temps pour se former. Aujourd’hui, alors que son dernier a 13 ans, « c’est peut-être l’occasion, dit-elle. Je suis attirée par la construction bois, les maisons en bois, et j’aimerai entamer une formation au sein de l’Afpa dans cette branche. Si je suis ici c’est grâce au Greta de Gap. Grâce à eux j’ai avancé dans mon projet professionnel et ce sont eux qui m’ont permis d’être là. »

David Prieur-Blanc est menuisier charpentier de formation. Pris de Vertigo il ne peut plus remonter sur un toit. Reconverti dans l’électricité où il travaille durant 20 ans, il est venu pour voir s’il trouvait une voie qui le ramènerait vers le bois. « Je viens voir comment reprendre le métier du bois autrement, peut-être en Bureau d’études ou en atelier ? Je suis en intérim depuis 3 ans et je recherche un peu plus de stabilité ce que n’offrent pas mes missions entre 15 jours et 6 mois. »

A la question : « C’est quoi un bon charpentier ? » On répondait : « C’est quelqu’un qui aime son

métier ! »

Claudine Usclat Thierry Rivat, présent pour informer les demandeurs d’emploi sur l’ensemble du panel des métiers du Bois

La filière Bois dans les Hautes-Alpes : 265 000 ha de fo- rêts dont 202 000 ha sont exploitables, mais seulement 34% le sont facilement. 79 000 ha supplémentaires entre 1986 et 2012, soit +49%, c’est la plus forte progression de la région Paca, ce qui fait des Hautes-Alpes le 4ème département forestier de la région. 64%

des forêts sont publiques, 36% sont privées et les essences prédo- minantes sont le mélèze, 7,7 millions de m³, et le pin sylvestre, 5,7 millions de m³. La valorisation se fait à 48% par le bois d’œuvre ; à 26% par le bois d’industrie, à égalité avec le bois énergie. La filière départementale représente 452 entreprises pour 829 salariés ; 112 chaufferies (hors particuliers) pour 20 240 T de plaquettes consom- mées par an ; La certification « Bois des Alpes » a permis la construction de 26 bâtiments, 5 sont en cours pour 17 entreprises certifiées.

Savoir lire un plan, métrer, tracer, reproduire au millimètre près sur le bois les mesures de la pièce demandée, tout cela s’apprend, tout comme l’ensemble des gestes professionnels ; c’est pourquoi la formation que propose l’Afpa dure près d’un an

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EMPLOIS SAISONNIERS : COMME UN GOÛT AMER !

A l'approche d'une saison hivernale portée par les espoirs des professionnels de l'accueil touristique en mon- tagne, se tenait le 14 octobre à Superdévoluy le 10

ème

Forum de l'emploi saisonnier, une initiative de la Communauté de communes Buëch Dévoluy. Au soir de ces rencontres, le bilan semblait très mitigé avec de nombreuses offres non satisfaites. Et pourtant, les organisateurs n'avaient pas ménagé leurs efforts pour accueillir employeurs et candidats aux emplois proposés.

Une organisation remarquable

Le centre sportif de Superdévoluy transformé en salon de l'emploi, un ilot central regroupant les partenaires du forum, parmi lesquels Pôle Emploi, la Mission Locale Jeunes Hautes-Alpes, Cap Emploi 05, l'Association pour le Développement des Réseaux des Territoires et des Services. L'ADRETS est « une véritable interface entre les politiques publiques et le terrain » détaillait sa représentante, Noémie Lechat.

Pour cette mission, cette structure a pour partenaire privilégié le réseau France Services dans une relation d'échanges permettant la remontée d'informations et de problématiques depuis les territoires vers l'adminis- tration centrale. Notons que l'ADRETS s'est engagée dans la thématique de la formation à distance, un pro- jet financé par la Région Sud et qui s'appuie sur des entités labellisées comme France Services. Gérald Griffit, vice-président du pôle Services aux habitants de la CCBD et Patricia Cardoso, chef du pôle, souli- gnaient tous deux la qualité du travail au quotidien de ses personnels et l'aide apportée à la population dans de nombreux domaines, qu'ils couvrent l'emploi, l'ac- cès au numérique, les démarches en tous genres

avec de nombreux services publics, le tout dans un guichet unique proche. « Pour ce forum, la CCBD a mis à la disposition des demandeurs d'emploi un bus gratuit de Gap au Dévoluy, avec des haltes sur le parcours » expliquaient encore les représentants de la collectivité Buëch- Dévoluy.

Le couteau suisse : France Services était aussi bien active sur l'accueil et l'orientation des candidats à l'emploi vers les employeurs que pour répondre en aparté à de nombreuses interrogations. « Nous sommes le couteau suisse de la vie quotidienne » expliquait Cloé Marin, véritable ambassadrice de France Services, déclinant une foule d'actions au profit de la population. « A croire que rien ne nous est impossible dans l'orientation, les niveaux d'accompagnement ou la mise à disposition d'ou- tils informatiques, D'ailleurs, la fréquentation de France Services a aug- menté de 160% ces deux dernières années. »

Un bilan mitigé et inquiétant

Au bilan de ce forum, on a comptabilisé 150 postes proposés par 37 établissements locaux et quelques 80 chercheurs du job de l'hiver.

Parmi les emplois, figuraient notamment les métiers de bouche, la res- tauration, le nettoyage et l'entretien des immeubles dans les stations, l'ac- cueil du public et les incontournables remontées mécaniques. Ces

chiffres méritent d'être commentés, même s'il peut paraître présomptueux de vouloir jouer les spécialistes de l'emploi.

1ère observation, les employeurs étaient plus nombreux que les années précédentes, signe évident que de nombreux postes saisonniers sont encore à pourvoir à quelques semaines à peine de l'ouverture des stations.

Côté chercheurs d'emploi, on ne s'est pas bousculé, malgré une offre de transport gratuite et une palette importante et variée des propo- sitions.

Les causes de ce très relatif succès ? « La saison de ski est de plus en plus courte plus proche de 4 mois que de 6. Les gens hési- tent » avancera un pisteur-secouriste, arguant encore d'une absence d'un recrutement local pour les remontées mécaniques. « Les jeunes du pays sont partis » conclura-t-il fataliste.

Si pour la plupart de nos interlocuteurs, le refus du vaccin et le passe sanitaire ne sont pas la cause de ce déficit humain, les employeurs se montraient déçus au vu du peu d'entretiens effectués et du faible nom- bre de candidats à l'emploi. Certains d'entre eux ne cacheront rien de leur appréciation de la situation : « Trop d'aides n'engage pas à aller tra- vailler. Je suis obligé de solliciter des étrangers. » Constat sans nuances et sans appel !

Le logement des saisonniers, un cauchemar : Dans cette longue liste de causes probables ou avérées, il en est une qui pose pro- blème : le logement des saisonniers. Et semble-t-il, sur la station de la Joue du Loup, le problème est sérieux. « Les propriétaires préfèrent louer deux fois quinze jours pendant les vacances plutôt qu'au mois pendant toute la saison » entendra-ton plusieurs fois. Illustration parmi d'autres avec la boulangerie La Mie du Dévoluy de La Joue du Loup : Antoine Galvin et sa compagne Melissa pourraient être satisfaits des candidatures qu'ils ont enregistrées pour un emploi d'ouvrier boulanger et celui d'une vendeuse. Le travail ne manque pas en saison et la boulangerie sera ou- verte 7 jours sur 7. Le hic ? « Je ne trouve pas de logements pour les ac- cueillir » constatait le jeune boulanger, dans un appel à l'aide pressant.

Que sera l'avenir ? Pas facile à imaginer, tant les modes de vie de notre société évoluent. Dans le Dévoluy, de nombreux profession- nels sont inquiets pour demain.

Jean-Bernard Gache

France Services Dévoluy Agnières, 05250 Le Dévoluy, 04 92 58 89 38 - ADRETS : www.adrets-asso.fr - La Mie du Dévoluy : 06 43 71 42 07

France Services : tout un réseau pour aider et orienter les administrés dans la vie quotidienne

L’embauche des saisonniers est une source d’inquiétude dans le Dévoluy! Nombre d’employeurs n’ont pas trouvé leur main d’oeuvre ! Le Forum aura également mis en évidence la carence de lo- gements pour les saisonniers

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EST-IL PLUS DIFFICILE D’ÊTRE UNE FEMME DANS LA RURALITÉ ?

Le 15 octobre, le Sénateur Jean-Michel Arnaud, aux côtés de sa suppléante Christine Maximin, présentait dans le cadre de la Journée Internationale des femmes rurales, le rapport d’information : Femmes en ruralité : pour en finir avec les zones blanches de l’égalité. Un focus sur la situation de 11 millions de femmes françaises vivant dans les territoires ruraux issu de 10 mois de travaux. S’en suivent 70 recommandations que chaque Sénateur peut s’appliquer à faire vivre sur son territoire.

La ruralité représente 88% des communes françaises ! Une femme sur trois vit dans une commune rurale, soit 11 millions ! Autour de 8 thématiques, mobilité, jeunesse et orien- tation scolaire, emploi et insertion professionnelle, le métier d’agricultrice, entreprenariat, accès aux soins, lutte contre les violences conjugales et engagement politique, la Délégation aux Droits des Femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes a voulu savoir si l’égalité était plus empêchée dans la ruralité qu’en milieu urbain. Jean-Michel Arnaud, un des 8 rapporteurs de ce rapport de 300 pages, conclut : « Oui pour une femme tout est plus compliqué en milieu rural ! » Et il étaye de quelques chiffres son propos rappelant que pour le département, les communes dites rurales, de moins de 3 500 habitants, « c’est presque toutes les Hautes-Alpes ! »

La mobilité articule les temps de vie et en ruralité ne pas disposer d’une voiture, qui représente 80% des déplacements, c’est un écueil de plus à l’accès à l’emploi, aux soins, aux services publics, ce qui renforce notamment pour ces femmes une mau- vaise connaissance de leurs droits. Les femmes en ruralité ne sont que 80% à avoir le permis contre 90% en milieu urbain où pourtant les offres de déplacements collectifs sont plus nombreuses. Re- présentation politique, elles sont 27% à être maires, 38% à être dans les conseils municipaux et 37% à être adjointes. « J’ai en- tendu des propos consternants. Des maris doutant que leur femme aille bien le soir au Conseil municipal... » avouait le Sénateur. On relève également la difficulté des gardes d’enfants ou de mener de front ac- tivité professionnelle et engagement politique. Jeunesse : Elles sont plus nombreuses à quitter la ruralité que les garçons pour poursuivre leurs études et trouver un emploi qui y corresponde. Celles qui restent ont des opportunités plus restreintes et doivent faire face souvent à la précarité. Emploi : Elles sont plus touchées par le chômage que les hommes et sont plus concernées par des emplois précaires, à temps partiel et de moindre qualité. Entreprenariat : C’est un vivier de l’em- ploi sous-exploité. Être agricultrice : 40% s’installent après 40 ans contre 20% chez les hommes. Problème ? Les aides Jeunes agricul- teurs ne vont que jusqu’à 40 ans… Santé : 10 départements sont sans gynécologues, tous enregistrent une fermeture drastique de materni- tés, leur nombre a été divisé par 3 en 40 ans. Il n’y a plus de réseaux de proximité pour l’IVG ou la contraception et le dépistage des cancers spécifiquement féminins est faible à cause de l’éloignement. Violences conjugales : Alors que les femmes rurales ne représentent qu’un tiers de la population féminine nationale on y enregistre 47% des fémini- cides. Mais l’identification et la protection des victimes y est plus complexe en raison de l’isolement géographique et social.

Des propositions

70 propositions ont été faites pour lutter contre l’ensemble des freins à l’égalité homme/femme. « J’ai formulé des propositions pour améliorer la représentation politique des femmes en zone rurale, annonçait Jean-Michel Arnaud. Imposer le scrutin à liste paritaire aux élections municipales pour toutes les communes, en supprimant le seuil des 1 000 habitants. En instaurant un référent « Egalite », élu ou fonctionnaire, dans toutes les communes, et qui fasse le lien avec les structures d’aides et de soutien existantes. »

Mobilité : « C’est un élément majeur pour notre département » notait Jean-Michel Arnaud. Des recommandations : intégrer le Code de la route à l’apprentissage scolaire, développer les simulateurs de conduite et avoir une meilleure information des aides au permis de conduire.

Ce sont des auditions de témoins, qui ont permis d’ali- menter ce rapport. Trois tables-rondes ont été organisées dans les Hautes-Alpes à l’occasion de la Journée du 8 mars, à Baratier, autour des thématiques de l’engagement politique, l’emploi et l’accès aux soins. Une cinquantaine de femmes y ont participé agricultrices, mé- decins, sages-femmes, artisanes, employées… « Les constats faits au niveau des Hautes-Alpes rejoignent ceux établis au niveau national, notait le Sénateur. Pour exemple le département n’a pas de médecin légiste et cela est capital pour les poursuites pénales lors de violences subies. Ces 70 recommandations vont être présentées aux haut-al- pines afin qu’elles s’en emparent. Mais il est important que tout le monde porte ce sujet qui n’est pas que féminin. Il faut progresser mais je ne vous cache pas que c’est l’histoire de la pierre de Sisyphe…»

« Il faut parler de ce rapport pour ouvrir les champs des pos- sibles » renchérissait Christine Maximin !

Ce rapport sera remis au Premier Ministre mais aussi à Joël Giraud, Secrétaire d’Etat à la Ruralité, et à Élisabeth Moreno, Secrétaire d’Etat chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances. « En tant que parlementaires nous allons tenter de le faire prospérer car toutes ces considérations sont applicables aux Hautes-Alpes » concluait Jean- Michel Arnaud !

Claudine Usclat Christine Maximin et Jean-Michel Arnaud ont présenté ce rapport et ses préconi- sations dont le retour des services publics, santé, garde d’enfants, etc, avec des solutions itinérantes ou ponctuelles

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UNE MARQUE INSPIRÉE PAR LA NATURE

Créée en 2015, la marque Esprit Parc National a le vent en poupe. Le réseau des bénéficiaires s’étoffe et se professionnalise, au bénéfice des visiteurs, des prestataires et de la biodiversité.

E

sprit Parc National est une marque protégée.

Elle est exclusivement attribuée à des produits ou des services agricoles et touristiques issus d’acti- vités exercées dans les parcs nationaux et qui préser- vent la biodiversité et les patrimoines. C’est en ces termes que le guide pratique Esprit parc national édité en 2021 par le Parc des Ecrins décrit cette « marque ins- pirée par la nature ». Son objectif ? Il s’agit de soutenir et valoriser les activités agricoles et touristiques qui res- pectent l’environnement, le patrimoine et les savoir-faire du territoire.

Six ans après sa création, on ne dénombre pas moins de 110 bénéficiaires de la marque au sein du Parc des Ecrins ! Il détient le record en France parmi les onze parcs nationaux que compte l’Hexagone. Le 12 octobre, comme chaque année, le Parc les a invités à se rencontrer pour échanger expériences et bonnes pratiques, et faire le bilan de la saison.

C’est dans le très beau cadre de l’Abbaye de Bos- codon qu’une vingtaine de bénéficiaires ont été accueil- lis. Qu’ils produisent de la viande, des légumes, de l’épicerie ou du miel, proposent de l’hébergement ou des séjours, accompagnent des randonneurs, ou fas-

sent de la restauration… au fil des échanges il est apparu que ceux-ci se sentent partie prenante du Parc en jouant le rôle d’ambassadeur, et qu’en retour celui-ci leur apporte une certaine lisibilité. De même, certains bénéficiaires jouent la carte de la solidarité en employant ou exposant les produits de leurs homologues, ou en favorisant la proximité. Des produits que l’on peut trouver aussi dans certaines Maisons du Parc.

Pour bénéficier de la marque, ces professionnels doivent répondre à un cahier des charges exigeant, qui contient des notions d’éco- responsabilité (sensibilisation, énergie, eau, déchets…). « S’ils répondent aux critères, alors ils deviennent bénéficiaires » explique Marie Corbière, chargée de la marque au sein du Parc des Ecrins et anima-

trice du réseau. « Si ce n’est pas le cas, on accompagne les candidats pour les aider à y parvenir ». Pour ceux là, mais aussi pour tous ceux qui sont déjà bénéficiaires, le parc organise six à dix formations par an, animées par des spécialistes du thème (connaissance et suivi d’es- pèces, ornithologie, entomologie…). Un bon moyen d’affiner ses connaissances et d’augmenter ses capacités à sensibiliser. Ce fut le cas ce 12 octobre avec une intervention sur les lagopèdes et autres galliformes de montagne.

Si les bénéficiaires de la marque, producteurs et prestataires, bénéficient de la communication du Parc, Marie Corbière estime qu’il faut faire mieux. « On n’est pas encore assez connus ou repérés par les touristes » constate-t-elle, même si le repérage est notable une fois présents sur le territoire.

Au fil des années les bénéficiaires commencent à se connaître et à se valoriser les uns les autres. Un phénomène dont se félicite et qu’encourage le Parc, notamment en organisant des décou- vertes d’activités. Ce fut le cas à Boscodon, avec une découverte de l’activité de Céline Soula, qui produit des plantes aromatiques et médi- cinales dans le jardin de l’abbaye.

A.D.

Céline Soula cultive les plants aromatiques et médicinales à l’abbaye de Boscodon

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FAIM ET DEVELOPPEMENT : LA TERRIBLE EQUATION DU CCFD DEPUIS 60 ANS

Le CCFD Terre Solidaire fête cette année ses 60 ans. L'équipe des Hautes-Alpes a organisé samedi 16 octobre une journée festive qui a mis en valeur ses diverses actions. Un tel anniversaire permet de prendre du recul, de se rappeler les grandes dates passées et de préparer l'avenir. Une constante apparaît comme incontournable : « être frère, c'est ne pas être indifférent à la souffrance de l'autre. »

Agir sur les causes plutôt que sur les effets

Que de chemin parcouru depuis 60 ans ! Au début des années 1960, des mouvements et services de l’Eglise catholique déjà engagés dans des actions de solidarité nationale et internationale décident de répondre, ensemble, à l’appel lancé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et relayé par le pape Jean XXIII pour la lutte contre la faim dans le monde. Les débats sont riches et mettent en présence deux voies. L’une privilégie une collecte ponctuelle au profit de secours d’urgence ; l'autre opte pour un enga- gement durable afin d’agir sur les points clés du développement, en particulier l’éducation, « sur les causes plutôt que sur les effets ». C'est cette dernière approche qui fût retenue. Le CCFD s’insurge contre une aide paternaliste et intéressée des pays riches et, surtout, il situe le combat au niveau des valeurs. La notion de développement que défend le CCFD fait appel à une conception globale de la personne humaine : c’est avoir la capacité d’être acteur de sa propre histoire, de s’épanouir et de progresser vers une situation plus humaine. Les bénéficiaires, ou plutôt les partenaires, créent eux-mêmes des activités économiques ou renforcent les liens sociaux en bénéficiant de la solidarité internationale.

Quand les Evêques de France ont décidé la création du Comité Catho- lique contre la Faim (CCF) le 13 janvier 1961, ils lui ont confié une double mission : organiser dans les diocèses le partage de Carême en faveur des populations les plus défavorisées et informer l’opinion pu- blique sur les situations de pauvreté à travers le monde. En 1967, à la suite de l’encyclique de Paul VI « Popularum Progressio », le CCF est devenu le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Déve- loppement). En 2008, il est devenu CCFD – Terre Solidaire. Depuis 60 ans, il se mobilise aux côtés de ceux qui luttent quotidiennement contre toutes les causes de la faim. A ce jour, avec ses 15 000 bénévoles, son action s'étend dans 71 pays, concerne 677 projets, soutient 519 parte- naires et touche 2,7 millions de bénéficiaires.

Une belle histoire au niveau local

« Une association locale s'appuie sur trois piliers pour mener à bien sa mission, explique Luc Petitdemange, chargé de développe- ment associatif en région PACA. Elle est en liaison avec les partenaires qui sont les personnes aidées à l'étranger, elle favorise l'éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale et, par ses plaidoyers pour le bien commun, elle fait pression sur les décideurs locaux. » René Sou- chon qui fût président du mouvement jusqu'en 1995 a laissé un véritable journal relatant toutes les actions du CCFD au niveau local. Les pre- mières actions remontent à 1964. Les comités diocésains regroupent les mouvements et services adhérents et définissent les actions de l'an- née. Plusieurs pôles se constituent dans le département : Gap, Briançon, Embrun, Veynes, le Champsaur et Laragne. Des Journées Tiers Monde

à l’école sont organisées. Leur but est de sensibiliser les jeunes scolaires ou étudiants à la situation économique et sociale des pays du tiers- monde. Pour cela les Organisations Non Gouvernementales (ONG) sont invitées à exposer leurs points de vue respectifs sur ces situations ainsi que les actions entreprises. Les campagnes de carême sont aussi une action importante et lourde à mener. Des enveloppes sont distribuées lors des messes dominicales souvent accompagnées par une prise de parole des membres du CCFD. Parmi les projets de développement soutenus par le CCFD national, le comité local choisit ceux qui serviront de base à l’information du public haut-alpin en tenant compte également du thème d’année. A partir de 1985, des partenaires du Tiers-Monde sont invités dans le département pour témoigner et donner des confé- rences. Ils viennent de l'Ile Maurice, de Malaisie, d'Ethiopie, d'Inde, d'Afrique du Sud, du Niger, de Tunisie, du Brésil, de Colombie ou encore du Cambodge. Les bénévoles du CCFD organisent aussi de nom- breuses conférences dans le département. « Une action au service des plus pauvres là-bas par le CCFD devient enrichissante ici pour les mem- bres de toute l’équipe sur le plan de l’amitié et de la spiritualité », c'est ainsi que l'ancien président René Souchon présentait l'action du CCFD05. « Le parcours du CCFD dans les Hautes-Alpes montre combien toutes ces actions sont tournées sur l'accueil de l'autre et sur le souci du partage avec les peuples en difficultés économiques et so- ciales » témoigne le Père Bertrand Gournay, aumônier national du CCFD. « Nous sommes des relais, il faut mettre en relation les uns et les autres en jetant des ponts » résume Michel Collignon, responsable du comité 05 qui compte une trentaine de bénévoles.

Créons les liens d'un monde plus juste

C'est toute cette histoire que les invités ont fêtée lors de l'anni- versaire du CCFD. La journée s'est ouverte par une aubade de la cho- rale des Cordeliers emmenée par Michel Bernard-Reymond. De nombreux stands et panneaux d'affichage ont permis de découvrir le tra- vail des diverses associations alliées du CCFD. Dans la matinée une expo-débat sur le thème « Faim et insécurité alimentaire : comment l'épi- démie de la Covid 19 met à mal des millions de personnes à travers le monde ». Dans l'après-midi, les membres de l'association « Tous mi- grants » ont alimenté le débat. La journée devait enfin se terminer par un lien direct sur le Web avec des partenaires d'Amérique Latine. L'agro- écologie et le rôle des femmes dans ce processus étant au centre du débat.

A soixante ans le CCFD-Terre Solidaire peut être fier de son histoire. Il regarde maintenant l'avenir avec une devise-choc : « créons les liens d'un monde plus juste. »

Gabriel Nal En savoir plus : ccfd-terresolidaire.org

Michel Collignon

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