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Chien Vie et Santé COMMENT RAFRAÎCHIR SON CHIEN EN ÉTÉ? La Revue. Sommaire. Comment savoir si son chien a trop chaud?

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COMMENT RAFRAÎCHIR

SON CHIEN EN ÉTÉ ?

En période estivale, le thermomètre peut atteindre rapidement des températures élevées. Or, les chiens ne réagissent pas de la même façon que nous à la chaleur car ils régulent moins bien leur température interne. Voici quelques précautions et gestes simples pour prévenir le coup de chaud et le reconnaître le cas échéant.

n°30 - Août 2021

La Revue

Chien Vie et Santé

S o m m a i r e

Été :

Comment rafraîchir son chien ? (p.1)

Génétique :

Est-elle une fatalité ? (p.7

)

Chien sourd et/ou aveugle :

Comment envisager l’éducation ? (p.11

)

La médiation par l’animal

(p.16)

Article d’Audrey Dulieux, comportementaliste et naturopathe canin. Audrey a suivi diverses formations en naturopathie et phytothérapie, notamment à l’École des Plantes de Bailleul. Dernièrement, elle a été formée par Pauline Arnt, pionnière du massage canin en France, au Centre de Formation Agréé Chien-Zen, à Paris reconnu par l’IAAMB-ACWT (organisme international de référence en massage pour animaux). Aujourd’hui, Audrey conseille les propriétaires de chiens sur les soins naturels qu’ils peuvent apporter à leur animal au quotidien.

Comment savoir si son chien a trop chaud ?

Un chien transpire comme les humains, notamment par le biais des coussinets et des glandes salivaires (d’où une salive plus épaisse et abondante en cas de fortes chaleurs), mais il possède peu de glandes sudoripares, or ces glandes permettent la production et l’évacuation de la transpiration. Les chiens ont donc un système de régulation thermique moins efficace que celui des humains, ce qui les rend particulièrement sensibles à la chaleur.

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devient blanche et le reste, il faut veiller à le réhydrater, en adoptant les bons gestes - je vous les explique un peu plus bas.

La température interne est également un indicateur important : lorsque le chien n’arrive plus à réguler la chaleur, sa température augmente. Le chien a une température naturellement plus élevée que celle des humains : elle varie de 38 à 39°C.

Si sa température dépasse les 40°C, le coup de chaud est là, il est alors indispensable d’abaisser cette température le plus rapidement possible en le rafraîchissant.

Les chiens les plus sensibles aux coups de chaud

Les sujets les plus sensibles au coup de chaud sont les chiots, les vieux chiens, les chiens obèses, les races brachycéphales, les chiens au pelage foncé, ou les chiens ayant déjà eu un coup de chaud.

Certaines races de chiens sont davantage prédisposées aux coups de chaleur que les autres. Il s’agit surtout des races brachycéphales. Les chiens de races brachycéphale se caractérisent par un crâne plus large que long et une face aplatie, En règle générale, un chien exposé à une

chaleur de plus de 28°C peinera à réguler sa température et montrera qu’il a trop chaud par le biais de plusieurs signes : s’il halète beaucoup, s’il s’économise, s’il recherche l’ombre (en creusant des trous notamment) ou se met dans une pièce ou un recoin de la maison où il fait frais (comme la cave par exemple), il faut en tenir compte et le rafraîchir.

S’il présente des signes d’épuisement, de faiblesse, des étourdissements ou de l’apathie, il doit être emmené d’urgence chez le vétérinaire qui mettra en place les protocoles adéquats. Dans les pires des cas, un excès de chaleur peut entraîner des convulsions, des évanouissements et même la mort. Il s’agit donc d’une véritable urgence vitale.

Si votre chien souffre de la chaleur, il risque la déshydratation. Celle-ci se constate notamment en vérifiant l’élasticité de la peau : il suffit de pincer la peau de son chien au niveau de ses omoplates entre ses doigts. Si la peau reprend sa forme initiale, c’est que votre chien est bien hydraté, en revanche si elle reste en place c’est signe de déshydratation. De même,

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pékinois. Ces chiens sont plus à risque de développer des difficultés respiratoires et sont fragiles face à la chaleur.

Les chiens de race nordique (husky, malamute, samoyède, etc.) ne sont pas aussi sensibles à la chaleur qu’on pourrait le croire car en été, ils muent et perdent leur épaisse fourrure d’hiver au profit d’une fine épaisseur de poils, ce qui leur permet de s’adapter à la température ambiante. En revanche, ils évacuent très mal la chaleur en cas d’effort physique (canicross, cani-vtt, etc.). À une certaine température ambiante et un degré d’effort trop important, ils n’arrivent plus à évacuer la chaleur. Il faut donc veiller à ne pas faire faire d’effort à son chien nordique lorsqu’il fait plus de 15°C.

De même, les chiens ayant de l’insuffisance cardiaque doivent être surveillés étroitement. L’insuffisance cardiaque la plus commune provoque souvent une accumulation de liquide soit dans les poumons (œdème pulmonaire), soit dans la cage thoracique autour du poumon (épanchement pleural), soit dans l’abdomen (ascite) ou soit dans le péricarde (épanchement péricardique). Lors de températures élevées, un chien atteint d’insuffisance cardiaque peut souffrir d’œdème pulmonaire (accumulation d’eau dans les voies respiratoires profondes).

Enfin, un chien vieillissant est également plus sensible aux variations de température et donc à la chaleur. En cas de fortes chaleurs, il faut lui éviter les efforts physiques et les expositions prolongées au soleil.

Laisser son chien dans sa voiture = danger

Laisser son chien dans sa voiture, même si la chaleur n’est pas accablante et qu’on est garé à l’ombre, est à éviter absolument. L’air ne circule pas et la température augmente très rapidement. A titre d’exemple, lorsque la température extérieure est seulement de 20°C, il fait près de 40°C dans l’habitacle en seulement 20 minutes, une température que votre chien supportera très mal…

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Comment prévenir les coups de chaud ?

Quelques règles simples doivent être appliquées dès que les températures extérieures augmentent. A partir de 25°C, il est plus sage de garder son chien dans un environnement frais et sécurisé. S’il vit en extérieur ou s’il passe beaucoup de temps dehors, veillez à ce qu’il ait un endroit où se rafraîchir et de l’eau fraîche à disposition par le biais d’un abreuvoir automatique directement raccordé au tuyau d’arrivée d’eau. En cas de canicule, il faut éviter de le mettre à l’extérieur, même à l’ombre, pendant les heures les plus chaudes de la journée.

Limitez par ailleurs l’activité physique avec votre chien : trop d’activités pendant une journée chaude peut lui être fatal. Remettez donc les randonnées ou votre footing à plus tard. Si vous êtes en vacances, mieux vaut partir en escapade sans lui en le laissant dans votre location de vacances si cela vous est possible. Même si votre chien vous suit, il ne connaît pas ses limites, et n’a pas conscience des dangers, c’est donc à vous de les lui mettre et de le protéger.

Sur le plan de l’hygiène, raccourcissez la

toutefois sans les raser ou couper trop court. Pour les chiens à poil court, n’oubliez pas qu’un brossage régulier aère le poil et participe à maintenir une température corporelle adéquate. Veillez également à bien nettoyer les oreilles qui ont tendance à “macérer” en été et sont donc plus à risque d’infection.

Côté accessoires, l’offre est désormais très large. Vous pouvez offrir à votre chien une piscine pour lui permettre de se rafraîchir les pattes, voire de s’y coucher. Une simple bassine peut également faire l’affaire.

Il existe également des tapis, des manteaux ou des colliers rafraichissants les jours où il fait vraiment très chaud. Là encore, vous pouvez opter pour un “système D” en mouillant un vieux tee-shirt ou un bandana et en lui enfilant ou en lui attachant autour du cou.

Tondre ou pas tondre ?

Lorsqu’il fait chaud, on a souvent le réflexe d’emmener son chien chez le toiletteur pour couper très court voire tondre le chien. Or, la combinaison des poils, du sous-poil, et de la peau du chien forment un facteur isolant qui protège le chien de la chaleur et du froid, il ne faut donc pas lui retirer. En outre, un chien rasé ou coupé très court sera plus susceptible d’attraper des coups de soleil et un cancer de la peau (un des plus répandus chez le chien).

BON À SAVOIR

Prenez garde aux tapis rafraîchissants si votre chien est destructeur car le gel contenu dans certains de ces tapis est

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La gamelle rafraîchissante est l’accessoire le plus utile. Elle peut être composée à l’intérieur de mini cristaux naturels qui une fois activés vont garder l’eau contenue dans la gamelle à une température fraîche pendant plusieurs heures, ou d’un bloc de glace amovible à placer au congélateur.

Que faire en cas de coup de chaud ?

Les chiens, transpirant peu, ont moins de capacité à réguler leur température que les humains et sont donc davantage exposés au coup de chaud. Les principaux symptômes du coup de chaud sont l’hyperventilation (le chien halète), une température supérieure à 40,5°, une désorientation, des vomissements voire une perte de connaissance ou un coma.

Les bons gestes à adopter

L’objectif est de ramener la température à 39/39,5°C. En attendant l’arrivée du vétérinaire, il faut agir vite et bien. Voici les premiers gestes de secours à mettre en place :

• Mettre l’animal au frais et/ou à l’ombre

• Mettre une serviette mouillée et fraîche sur son cou, sous ses pattes avant (ses aisselles) et entre les pattes arrière en région inguinale, c’est-à-dire sur la face interne de la cuisse. Ces serviettes devraient être fraîches mais pas glacées.

• Hydrater RÉGULIÈREMENT et PROGRESSIVEMENT l’animal

• Faire circuler de l’air sur la peau

• Envelopper l’animal avec une couverture de survie si on en possède une avec le côté argenté à l’extérieur.

Une autre astuce consiste à frotter les coussinets et l’intérieur des cuisses avec de l’alcool pour obtenir un rafraîchissement par évaporation.

Le chien doit avoir un accès illimité à de l’eau fraîche mais pas glacée pour éviter les chocs thermiques. S’il refuse de boire (ce qui est potentiellement le signe d’un coup de chaud avancé), humidifier sa langue avec de l’eau par le biais d’un brumisateur.

Vous pouvez également mouiller les lobes de ses oreilles et les coussinets de ses pattes.

Que faire en cas de brûlure ?

Les brûlures se traduisent le plus souvent par une hypersalivation, des difficultés respiratoires, une arythmie cardiaque.

En été, les brûlures les plus fréquentes se situent au niveau des coussinets et

À ne pas faire en cas de coup de chaud

Certains gestes sont à éviter en cas de coup de chaud, au risque de provoquer la mort de l’animal, les voici :

• Emmener le chien dans un endroit climatisé car cela pourrait causer un choc thermique.

• Obliger le chien à boire ou introduire de l’eau directement dans sa gueule car cela risque de faire passer de l’eau dans ses poumons et de provoquer un étouffement.

• Utiliser des pains de glace (risque de choc thermique).

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Si nos chiens sont heureux en été car cela est synonyme de plus d’activités en extérieur avec le maître, il ne faut néanmoins pas négliger l’aspect santé et tenir compte de leurs différences physiologiques avec l’homme. Si nous, humains, sommes capables de supporter des températures élevées, ce n’est pas le cas de nos compagnons, et c’est à nous, en tant que maître responsable d’assurer leur sécurité et de les protéger de la chaleur.

sont causées par le macadam qui absorbe la chaleur du soleil.

Les coussinets sont l’un des endroits les plus sensibles de votre chien : sous leur importante couche de corne se cache en effet une sous-couche où se trouve un tissu irrigué et très fragile. Ils ne sont donc pas à l’abri de plaies ou de petites fissures.

En prévention et/

ou en traitement, on peut appliquer de l’huile d’olive, de l’huile de coco

ou frotter les coussinets avec une peau de banane (côté chair). Le gel d’aloe vera permettra par ailleurs de réparer les tissus fissurés et abîmés par la chaleur et les frottements à répétition grâce à ses vertus hydratantes et cicatrisantes.

Recette cicatrisante pour les brûlures légères

• 20 gouttes d’huile essentielle de tea

• 20 gouttes d’huile essentielle de tree géranium rosat

• 40 gouttes d’huile essentielle de lavande aspic

• 80 ml huile ou de macérat huileux de Calendula, de Millepertuis ou d’olive Mélangez le tout dans un flacon puis appliquez à l’aide d’une compresse sur la zone concernée après avoir refroidi la brûlure sous l’eau fraîche et après l’avoir séchée.

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LA GÉNÉTIQUE

EST-ELLE UNE FATALITÉ ?

Les éleveurs le savent : certaines maladies héréditaires dont nous avons identifié les gènes chez nos compagnons à quatre pattes sont étroitement surveillées par des tests génétiques lors de la reproduction. Dysplasie, MDR1, rétinopathies et de nombreuses autres pathologies en fonction des races en font partie. Et si les gènes n’étaient pas une fatalité et que nous pouvions jouer sur leur expression ? Le mode de vie compte-t-il plus que l’hérédité ?

Alors que la génétique et l’hérédité nous laissaient penser que nous étions totalement programmés, l’épigénétique ouvre une voie prometteuse. Cette nouvelle science nous apprend que notre environnement et notre mode de vie peuvent moduler l’expression et donc, le fonctionnement de nos gènes, ayant ainsi un impact sur la santé physique et mentale. Alors comment fonctionne l’épigénétique ? Quelle est la part réelle jouée par l’hérédité dans les pathologies de nos compagnons à quatre pattes ?

Notre environnement a une influence sur notre génome par des modifications dites épigénétiques. Ainsi, des individus possédant pourtant exactement le même génome (par exemple des jumeaux) peuvent évoluer différemment en fonction de leurs environnements respectifs. Les facteurs environnementaux sont nombreux : alimentation, maladies, médicaments et

toxiques, stress, lieu et hygiène de vie, … Ils peuvent modifier autant leurs cellules que leur ADN. Ainsi chez les vrais jumeaux, de grandes différences en ce qui concerne la trajectoire de vie ont parfois été constatées. L’un pouvait développer une obésité et l’autre rester mince ; l’un pouvait être sain d’esprit et l’autre développer une pathologie mentale. Quelques exemples pris chez l’animal et l’homme mettent en évidence le rôle de l’épigénétique dans la transmission de caractères acquis.

Comment l’environnement influence les gènes ?

Nous savons aujourd’hui que les gènes peuvent être « allumés » ou « éteints » par plusieurs types de modifications chimiques qui ne changent pas la séquence de l’ADN comme des méthylations1 de l’ADN et des modifications des histones, ces protéines sur lesquelles s’enroule l’ADN pour former la chromatine2.

Les modifications épigénétiques sont Article de Sylvia Morand, titulaire du

diplôme de médecine vétérinaire et du DIE d’ostéopathie vétérinaire.

Formée à l’acupuncture, la phytothérapie, l’aromathérapie, et à l’éthologie animale, elle est également la présidente de l’AMCV (Association des Médecines Complémentaires Vétérinaires). Elle pratique une médecine holistique qui prend en compte l’animal dans sa globalité en tant qu’être conscient.

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induites par l’environnement au sens large : la cellule reçoit en permanence toutes sortes de signaux l’informant sur son environnement, de manière à ce qu’elle se spécialise au cours du développement, ou ajuste son activité à la situation.

Ces signaux, y compris ceux liés à nos comportements (alimentation, stress…), peuvent conduire à des modifications dans l’expression de nos gènes, sans affecter leur séquence. Le phénomène peut être transitoire, mais il existe des modifications épigénétiques pérennes, qui persistent lorsque le signal qui les a induites disparaît.

Contrairement aux mutations génétiques qui sont irréversibles, le « marquage » épigénétique peut changer. Un simple changement d’environnement peut ainsi modifier le fonctionnement des gènes dont nos chiens héritent à la naissance.

En d’autres termes, si le chromosome est la bande magnétique d’une cassette et que chaque gène correspond à une piste enregistrée sur la bande, les modifications épigénétiques sont des morceaux de ruban adhésif repositionnables qui vont masquer ou démasquer certaines pistes, les rendant illisibles ou lisibles.

L’épigénétique chez l’animal

Les caresses qui influencent les gènes Chez le rat, le léchage remplit la même fonction que la caresse chez l’humain.

Or des études montrent que les bébés rats souvent léchés par leur mère sont plus calmes. Mais à l’Université McGill de Montréal, l’équipe du Pr Michael Meaney (Canada) est allée beaucoup plus loin. En fait, c’est bien le léchage qui influence l’activité d’un gène prémunissant les rats contre le stress. Ce gène, appelé NRC31, produit une protéine qui contribue à diminuer la concentration d’hormones de stress (cortisol) dans l’organisme. L’analyse des cerveaux de rats qui n’ont pas reçu assez d’affection par léchage l’a démontré : le gène NRC31 ne s’exprime pas et en conséquence, la quantité d’hormones du stress (cortisol) augmente au niveau du sang, du coup même en l’absence d’éléments perturbateurs, les bébés rats vivent alors dans un état de stress constant.

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Température et épigénétique Les drosophiles sont de petites mouches communément utilisées au laboratoire. Leur génome est relativement simple à comprendre et du coup, elles sont les « stars » de la recherche génétique… En avril 2009, le Dr Renato Paro, de l’Université de Bâle, a annoncé une nouvelle découverte les concernant : si un œuf de drosophile est chauffé à 37° degrés avant éclosion, la mouche a les yeux rouges.

Sinon, elle a les yeux blancs… Et cela avec exactement le même matériel génétique. Et mieux encore, le caractère « yeux rouges » est passé de génération en génération. Si on abaisse à nouveau la température, les

yeux restent rouges mais peuvent dans d’autres générations redevenir blancs. Il s’agit donc d’une caractéristique acquise par l’influence d’un facteur externe (la température) qui devient héréditaire sans modification de l’ADN, et donc réversible.

Alimentation et épigénétique

Chez la souris, la couleur du pelage dépend de l’état de méthylation d’une petite séquence dans le gène Agouti3 présente à proximité du gène responsable de la couleur : à l’état méthylé, le gène agouti est réprimé, la couleur sera brune, mais à l’état déméthylé, le gène sera actif et la couleur, jaune. Plusieurs versions de ce gène Agouti existent, ce qui conduit à des couleurs de pelage différentes, en modifiant le niveau et le type de pigment de la fourrure.

La version la plus intéressante du gène Agouti est connue sous le nom de « Agouti viable yellow » ou Avy. Si le gène Avy présente peu ou pas de méthylation, il est alors actif dans toutes les cellules, et les souris sont jaunes. Ces souris jaunes présentent une susceptibilité à l’apparition de pathologies comme l’obésité, le diabète ou certains cancers. Mais si Avy est hyperméthylé, son expression « s’éteint », ce qui implique que la souris présente une couleur brune, et n’a aucun problème de santé, même si elle possède exactement le

même gène Agouti que les souris jaunes.

En nourrissant les souris avec des vitamines B, Randy Jirtle - biologiste américain - n’a pas « soigné » ces souris génétiquement malades, mais l’effet bénéfique s’est manifesté sur la descendance. En d’autres termes, les descendants de souris porteuses du gène Agouti nourries avec des vitamines B ne sont plus malades ni même beiges (le gène Agouti est toujours là, mais il n’est plus exprimé), alors que les descendants de celles qui n’ont pas reçu de vitamines B restent malades de génération en génération.

L’épigénétique chez l’homme

Lors de la famine hollandaise de 1944, l’ouest des Pays-Bas a été affamé suite à un blocus décrété par l’Allemagne nazie.

Les études ont montré que les enfants de femmes enceintes exposées à cette famine étaient atteints de pathologies telles que le diabète, l’obésité, des maladies cardiovasculaires, la microalbuminurie (albumine4 dans les urines), etc. Par ailleurs, ils étaient plus petits que la normale. Devenus adultes, ils ont ensuite eu eux aussi des enfants plus petits que la moyenne. La famine vécue par les mères avait provoqué des modifications épigénétiques transmises aux générations suivantes. En d’autres termes : la santé d’un individu est en partie programmée par l’environnement auquel le fœtus est

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exposé dans l’utérus. Et l’apport des différents nutriments pendant cette phase est essentiel au bon développement de l’organisme en jouant sur l’expression de l’ADN.

Et donc concrètement pour nos chiens ?

De nombreuses maladies comme la dysplasie de la hanche, le gène MDR1, rétinopathie, myélopathie etc. font l’objet d’une surveillance génétique particulière dans la reproduction canine. Pourtant, en dépit de ces tests, rien ne peut garantir que l’animal ne présentera pas tout de même la pathologie et inversement, la présence du gène porteur de la maladie ne garantit pas que l’animal exprimera cette maladie. L’épigénétique nous explique que malgré la présence éventuelle d’un gène porteur d’une maladie, les facteurs environnementaux représentent une part bien plus importante dans l’expression potentielle de la maladie que la composition de l’ADN en elle-même.

A titre d’exemple, dans les races les plus prédisposées à la dysplasie de la hanche, comme le berger allemand ou le dogue de bordeaux, on estime à seulement 10 à 15 % maximum l’influence de la génétique sur l’expression de la pathologie ! Ce chiffre pouvant tomber à 5-7% dans d’autres grandes races. Tout le reste est imputé à l’environnement et notamment à l’alimentation, une croissance trop rapide, une activité physique trop intense, au stress … En bref, à tous les facteurs environnementaux pouvant impacter la croissance de votre animal.

Vous l’aurez compris, le gène est loin d’être une fatalité ! Une bonne alimentation, un bon suivi de la croissance peuvent jouer sur l’expression ou non de certaines pathologies.

L’importance de l’épigénétique se joue particulièrement à la fois in utero (dans le ventre de la maman) et pendant les premiers mois de développement. En effet, ce sont les moments où l’organisme se construit. Par la suite, les modifications épigénétiques sont également transmissibles à la descendance sur plusieurs générations.

Le but ? Offrir aux organismes une capacité d’adaptation réversible si le milieu évolue.

C’est ce qu’on appelle en kinésiologie le facteur « transgénérationnel ». Les stress subis par les générations précédentes sont enregistrés et l’adaptation transmise à la descendance, avec toutefois la possibilité de revenir en arrière si l’adaptation n’est plus nécessaire.

Vocabulaire :

1 Méthylation : Processus métabolique vital. Il se produit en permanence dans toutes les cellules de l’organisme, jusqu’à un milliard de fois par seconde ! Biochimiquement, il s’agit d’un processus extrêmement simple qui consiste en la transmission d’un groupe méthyle d’une molécule à une autre Groupe méthyle : un atome de carbone lié à 3 atomes d’hydrogène, ou CH3 d’une molécule à une autre.

2 Chromatine : Support de l’information génétique.

3 Gène Agouti : gène chargé de déterminer si le pelage d’un mammifère est bicolore ou d’une couleur unie (non agouti)

4 Albumine : protéine, présente en grande quantité dans le sang. Elle représente 60% des protéines du sang. Elle n’est pas supposée se retrouver dans les urines, auquel cas cela signale un dysfonctionnement.

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COMMENT ENVISAGER

L’ÉDUCATION D’UN CHIEN SOURD ET/OU AVEUGLE ?

En tant qu’humain, nous basons une grande partie de notre communication sur le langage verbal. Nous portons moins d’importance à la gestuelle et contrairement au chien nous observons peu le langage non verbal.

Lorsque nous communiquons, nous utilisons principalement la vue et l’ouïe. C’est pourquoi il nous est parfois difficile de communiquer avec un chien sourd, aveugle ou les deux. Dans cet article, nous verrons donc ensemble comment adapter notre communication pour vivre avec des chiens qui ont cette particularité, qu’ils soient ainsi de naissance ou qu’ils le deviennent avec l’âge.

Comment reconnaître un chien sourd ou aveugle

La plupart du temps, la surdité et la cécité arrivent à un âge avancé. Comme pour nous, les chiens en prenant de l’âge entendent et voient moins bien, jusqu’à perdre totalement ces capacités. Généralement cela survient progressivement, donc l’adaptation se fait aussi de manière graduelle, mais pas pour tous les chiens. Certains, suite à une maladie peuvent également perdre la vue et/ou l’audition.

Quand cet évènement arrive brusquement, on peut remarquer des changements de comportements chez le chien adulte comme :

• Une augmentation de l’agressivité, un chien plus irritable. Un chien qui tout d’un coup voit mal peut stresser lorsque quelque chose de non identifié arrive sur lui. S’il perd l’audition, il peut tout autant être surpris par quelqu’un arrivant hors de son champ de vision.

Article de Sara Garcia Galan, comportementaliste et éducatrice canine diplômée en Cynologie, formée à l’école du Dr Vétérinaire Joël Dehasse. Elle exerce depuis plusieurs années en éducation bienveillante, et a permis à des centaines de personnes d’éduquer leur chien avec respect et complicité.

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• Un chien qui se cogne comme s’il ne repérait pas bien les objets sur son chemin

• Ou encore un chien qui ne réagit pas/plus quand on lui parle.

Ces changements soudains sont souvent très perturbants pour un chien qui avait auparavant toutes ses capacités. Il faudra alors faire preuve de patience et d’indulgence car il aura surtout besoin d’être rassurés dans cette épreuve.

Il est important de rappeler qu’un changement de comportement à l’âge adulte sans raison apparente devrait toujours être une sonnette d’alarme. Si vous êtes dans ce cas, consultez un vétérinaire et faites un check-up complet.

Il arrive également que le chien soit sourd et/

ou aveugle de naissance. Pour ces chiens là l’adaptation se fait naturellement étant donné qu’ils n’ont rien connu d’autres. Dès leur plus jeune âge, ils auront appris à utiliser leurs autres sens comme le toucher et l’odorat sans que cela ne les gêne réellement. Lorsqu’un chien naît avec une déficience auditive et/ou visuelle on parlera de tare génétique. Et certaines races de chiens sont plus touchées que d’autres par ces tares. Le Dalmatien par exemple est sujet à la « surdité génétique ». Comme l’explique le club de race :

‘’ Le Dalmatien, avec d’autres races dont le fond de robe est blanc connait un pourcentage significatif de surdité héréditaire par insuffisance de pigment au niveau de certaines cellules de la cochlée (oreille interne) qui provoque leur dégénérescence vers l’âge de 3 à 4 semaines.

Ceci est à rapporter à la sélection excessive sur le manteau blanc, constituant une rupture majeure avec le type ancestral.

Le manteau blanc est déterminé par le gène sw , S comme spotting, W comme white, ( gène MITF localisé sur le chromosome N20), nommé

«extreme white piebald», en Français gène de la « panachure envahissante » ; l’adjectif « envahissant » est tout à fait parlant car ce gène sort, si on peut dire du rôle qu’on attendait de lui : il ne se limite pas à déterminer le manteau mais étend son action au niveau de l’oreille interne…

Depuis 1991, les travaux du Docteur Strain de l’Université de Bâton Rouge montrent, par l’étude statistique conjointe des pedigrees et des résultats des PEA sur de grands effectifs que

facilitatrice ou inhibitrice, qu’auraient sur lui probablement plusieurs autres gènes (polygènes). ‘’

Ce que ce petit paragraphe nous explique, c’est que le gène responsable de la couleur blanche chez certains chiens a un impact direct sur les facultés auditives de nos chiens.

Mais cela ne s’arrête pas là. Parfois nos chiens peuvent également souffrir de tares oculaires et là encore ces tares sont liées à la couleur de la robe. En numéro un, nous retrouvons les chiens dotés d’une couleur merle. Tous les connaisseurs de berger australien savent que ces derniers sont sujets à de multiples tares oculaires qui peuvent, chez certains, amener à la cécité. C’est pourquoi vous trouverez sur la centrale canine comme information première qu’il ne faut pas faire reproduire deux merles ensemble. Les chiots issus de deux parents merles auront plus de chance de développer une surdité et/ou une cécité que les autres. Si ce sujet vous intéresse, l’association « blanc comme neige » qui s’occupe de récupérer et de replacer des chiens pour la plupart merle, blanc envahissant avec des tares importantes propose sur son site internet plusieurs articles explicatifs. Vous trouverez également des informations auprès du club de race des chiens concernés.

Afin d’éviter d’acheter un chiot « malade », vérifiez toujours auprès du club de race les tares auxquelles la race est sujette et assurez-vous que l’éleveur fasse passer les tests nécessaires de dépistages à ses chiens avant de les faire se reproduire. Certains éleveurs peu scrupuleux n’hésitent pas à faire reproduire des parents malades dans l’unique but de vendre des chiots en maximisant leurs bénéfices financiers.

Comment gérer un chiot/chien sourd

Le premier réflexe en tant qu’humain pour attirer l’attention de son chien est de l’appeler et de faire du bruit. Avec un chien sourd cette stratégie n’est plus envisageable.

Mais alors comment faire pour obtenir son attention autrement ?

Le plus simple est de miser sur une communication visuelle grâce aux gestes. Le chien peut tout à fait mémoriser des signes, d’ailleurs tous nos chiens apprennent à lire notre gestuelle. Par exemple, les jeunes chiots

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nous nous accroupissons. Nous n’avons rien besoin de leur dire car cette posture est à elle seule une invitation au contact.

La grande difficulté est de capter l’attention du chien sourd qui ne vous regarde pas. La première chose à mettre en place est d’apprendre à votre chien à vous regarder plus souvent. Nous allons donc récompenser chaque regard que notre chien nous porte afin de renforcer ce comportement. Je vous invite à y associer un geste comme un pouce levé qui indiquera à votre chien/chiot qu’il va être récompensé.

• Etape 1 : munissez-vous de récompenses cachées dans vos poches, lorsque votre chiot/chien vous regarde, faites un signe et récompensez-le. Répétez.

• Etape 2 : prenez un jouet dans vos mains, attendez que votre chiot vous regarde vous plutôt que le jouet, lorsqu’il vous regarde, faites-lui signe et récompensez-le. Vous pouvez également le récompenser en jouant avec lui

• Etape 3 : mettez-le en longe et allez dans un endroit calme. Dès qu’il vous regarde, faites un signe et récompensez.

• Etape 4 : répétez l’étape précédente en allant dans des lieux avec de plus en plus de stimuli. Le but est que petit à petit votre chien vous regarde et revienne vers vous régulièrement.

Pour enseigner un signal visuel, rien de plus simple ! Je vous conseille d’utiliser le leurre pour démarrer.

Par exemple, si vous apprenez à votre chiot à s’asseoir, prenez une récompense entre vos

doigts et passez la récompense par-dessus la tête. Lorsque votre chiot s’assoit, récompensez- le. Petit à petit votre chiot vous proposera de s’asseoir. Associez alors le geste voulu à cette action avant de récompenser. Rapidement, lorsque vous répèterez ce geste votre chiot s’assoira.

Le collier à vibration est-il une bonne idée ?

Le collier à vibration a pour but d’attirer l’attention du chien sourd. Ce collier n’a rien à voir avec un collier électrique. Il émet une vibration comme notre téléphone lorsqu’il est en mode vibreur. Le collier à vibration n’est pas indispensable pour avoir l’attention d’un chien sourd mais peut être un outil utile lorsque par exemple notre chien est loin de nous et que nous cherchons à capter son regard. Comme pour tout outil, un apprentissage est nécessaire.

Dans un premier temps, associez la vibration à l’action de vous regarder. Pour cela, faites vibrer le collier et tendez aussitôt une super récompense à votre chien. Répétez plusieurs fois.

Après plusieurs répétitions, attendez que votre chien regarde ailleurs et faites vibrer le collier. S’il se retourne tout de suite vers vous, récompensez-le. Répétez puis travaillez cela dans différents environnements afin de réussir à capter son attention lorsqu’il y a des distractions autour.

Comment gérer un chien aveugle ?

Qu’il soit aveugle de naissance ou qu’il le devienne avec l’âge, il vous faudra aménager l’environnement de votre chien pour que celui- ci ne se blesse pas. Un chien aveugle a besoin d’avoir des repères fixes, il faudra donc éviter de changer la disposition des meubles tous les six mois. Pour certains vieux chiens, je conseille même de poser au sol un chemin de tapis qui guidera le chien vers ses lieux principaux : les gamelles et le panier par exemple. Il pourra se repérer grâce au contact du tapis.

En balade, être aveugle peut être un vrai défi pour certains chiens. Bien que tous leurs autres sens se décuplent, ils ne peuvent pas anticiper tous les obstacles. La longe est alors un merveilleux outil pour aider et guider le chien aveugle en promenade tout en lui laissant un maximum de liberté. S’il est uniquement

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aveugle, votre voix est également un indicateur important. Il est capable d’apprendre comme n’importe quel autre chien et les apprentissages peuvent se faire au leurre sans problème. Son odorat développé sera un atout durant vos sessions d’éducation et vous pourrez associer une action à un mot.

Apprendre le suivi naturel à un chien aveugle :

Contrairement à ce que l’on peut penser, apprendre au chien à nous suivre n’est pas seulement un exercice visuel. Le chien utilise tous ses sens pour se repérer dans son environnement et il peut ainsi, grâce à son odorat et son ouïe, nous repérer et savoir si on avance et dans quelle direction. Si vous avez un jeune chiot, celui-ci vous suivra déjà naturellement. Il vous faudra alors simplement renforcer ce comportement.

• Etape 1 : Mettez votre chiot en longe, la longe sera uniquement une sécurité. Nous ne l’utiliserons pas pour guider le chien dans cet exercice. Choisissez pour démarrer un lieu calme et dégagé. Marchez sans rien dire à votre chiot, vous verrez que celui-ci va se mettre à avancer vers vous dès que vous vous éloignez un peu. Vous pouvez le récompenser dès qu’il se trouve près de vous.

• Etape 2 : changez de direction en faisant par exemple demi-tour. Toujours sans parler à votre chiot. Le but est de voir s’il est attentif à vous. Il devrait normalement remarquer que vous partez dans l’autre sens. S’il fait demi-tour, félicitez-le et récompensez-le.

Cet exercice doit être fait à chaque balade pour développer l’attention de votre chien. Cet exercice peut être fait avec un chien adulte mais demandera plus de renforcement qu’avec un chiot qui suit déjà naturellement. Vous pouvez démarrer cet exercice dans votre jardin.

Il est possible, avec le temps, de lâcher son chien mais choisissez toujours des lieux adaptés pour le faire. N’oubliez pas que votre chien aveugle aura plus de mal à se repérer dans un environnement bruyant et rempli d’obstacles.

Comment faire si mon chien est à la fois aveugle et sourd ?

C’est ici que les choses se compliquent pour nous, humains. Un chien sourd et aveugle comptera sur son flair et sur les sensations pour se repérer. Il vous faudra alors apprendre à utiliser le toucher pour communiquer avec votre chien. Une longe est indispensable en balade et il faudra toujours prendre des précautions lors de contacts avec des congénères. Ces derniers peuvent parfois ne pas trop comprendre la communication de leur pair lorsque celui-ci communique différemment. De même, un chien sourd et aveugle peut plus facilement être anxieux du fait de ne pas repérer à l’avance ce qui arrive sur lui.

Apprendre le coucher à un chien sourd et aveugle :

• Étape 1 : Prenez une récompense dans votre main et mettez-la sous le nez du chien. En même temps, positionnez votre deuxième main entre les omoplates du chien. Baissez la friandise jusqu’au sol pour que le

chien se couche.

Une fois couché, récompensez-le.

• Étape 2 : Prenez à nouveau une r é c o m p e n s e dans votre main mais cette fois- ci, plutôt que de la positionner d i r e c t e m e n t

sous le nez du chien, placez-la directement proche du sol. Placez ensuite votre main entre les omoplates

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L’éducation d’un chien avec une déficience visuelle et/ou auditive n’est finalement pas plus difficile que l’éducation d’un chien qui a toutes ses capacités. Nous devons juste apprendre à sortir de notre zone de confort et adapter notre communication en se basant sur les sens que notre chien peut utiliser. Si vous avez adopté un chien avec un de ces handicaps ou que votre chien perd ses facultés avec l’âge, je vous invite à vous documenter ou à contacter une personne qui pourra vous guider et prendre les bons réflexes. Peu à peu, vous vous adapterez vous aussi à ces changements et pourrez profiter d’une relation particulière avec votre ami à quatre pattes !

compris, il devrait se coucher. Récompensez- le une fois couché. S’il ne le fait pas, répétez l’étape précédente.

• Étape 3 : Placez votre main entre les omoplates et attendez que votre chien se couche. Ensuite récompensez-le. C’est la position de la main sur les omoplates qui deviendra votre signal pour le couché.

Apprendre un marqueur de comportement à un chien sourd et aveugle :

Comme pour nos chiens sans déficit particulier, vous pouvez apprendre un marqueur de comportement à votre chien sourd et aveugle.

Contrairement au clicker, le marqueur ne sera pas auditif. Nous utiliserons un contact physique qui indiquera au chien qu’il va être récompensé. L’utilisation d’un marqueur est intéressante dans la mesure où le chien saura exactement quel comportement nous souhaitons qu’il répète. La communication lui sera alors beaucoup plus claire et cela facilitera les apprentissages.

• Étape 1 : Conditionner le marqueur à un renforçateur. Choisissez un marqueur clair, vous pouvez par exemple toucher avec vos doigts le poitrail de votre chien. Utilisez un touché qu’il ne pourra pas confondre avec une caresse ou un autre signal. Touchez le poitrail et aussitôt donnez la friandise à votre chien. Répétez une bonne dizaine de fois.

• Étape 2 : Touchez votre chien et regardez s’il

attend sa récompense. Si c’est le cas c’est qu’il a bien compris notre marqueur, sinon répétez la première étape. Récompensez- le systématiquement quand vous utilisez ce marqueur. Vous pouvez maintenant l’utiliser durant vos exercices.

Le marqueur doit venir pile au moment où le chien produit le comportement voulu et sera suivi systématiquement d’une super récompense.

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Bonjour Françoise, merci d’avoir accepté cette interview

! Pour commencer, pouvez- vous m’expliquer ce qu’est la médiation par l’animal ?

La médiation animale est une relation d’aide dans laquelle un professionnel qualifié introduit un animal d’accordage auprès d’une personne en difficulté, c’est-à-dire un animal capable de s’adapter.

La Médiation animale s’inscrit dans un projet qui va prendre en compte les besoins et les attentes de l’usager et donc répondre à des objectifs fixés en équipe qu’il faudra évaluer.

On entend aussi parler de Zoothérapie. Est-ce la même chose ?

La Zoothérapie est un terme utilisé pour des personnes issues de formation initiale de la santé : psychologues, médecins, infirmières…

Les autres corps de métiers seront qualifiés d’intervenants en médiation par l’animal.

Mais la finalité est la même en mon sens.

C’est juste une question de termes qui changent en fonction de la formation initiale, mais au final, zoothérapeuthe et intervenant en médiation animale travaillent la même chose.

Pourquoi avoir choisi de vous orienter dans ce domaine ?

J’ai découvert la médiation animale en 2008 et j’ai compris que c’était une profession qui me correspondait : j’adore travailler avec les gens et j’adore les animaux. Allier les deux est une véritable aubaine pour moi

! Comme je suis éducatrice spécialisée, je peux travailler en équipe, être sur le terrain et répondre aux besoins des usagers d’une autre manière grâce à l’animal.

À quel public la médiation par l’animal est-elle destinée ?

Elle a vraiment des bénéfices pour tous les publics. L’intervenant doit adapter la séance en fonction du public avec lequel il est.

En général, le professionnel en médiation par l’animal est plus sensibilisé vers un type de public. C’est difficile d’aller sur tous les types d’usagers, surtout quand on débute.

Par exemple, pour ma part, j’ai commencé dans le champ du handicap, c’est quelque chose que je maîtrisais, et, petit à petit, j’ai commencé à me développer en allant dans

LA MÉDIATION PAR L’ANIMAL

Françoise Roy représente l’entreprise l’Atelier des Z’animo.

D’abord éducatrice spécialisée - principalement dans le champ du Handicap, elle se forme en 2009 à la médiation par l’animal. En 2010, elle fonde son entreprise et, en 2013, elle crée son propre site de formation à la médiation animale.

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les EHPAD, les Maisons de retraites, les unités de vie Alzheimer... Puis, je suis allée vers les toxicomanes et, actuellement, je travaille en milieu carcéral. Petit à petit, l’expérience fait qu’on arrive à se développer.

Quel est le rôle de la médiation par l’animal dans les Ehpad ?

En Ehpad et maison de retraite, j’interviens dans plusieurs situations.

Avec le chien par exemple, je travaille sur des séances dynamiques. La personne âgée peut lui demander de faire quelque chose (assis, coucher…), ou elle le fait passer dans un cerceau : ça dépend de l’objectif fixé en début de séance.

Par contre avec le lapin les séances sont plus calmes : on demande à l’usager de lui donner à manger, le caresser, le brosser.

C’est un rythme de séance totalement différent.

Si on me demande de travailler l’équilibre d’une personne âgée, on essaiera de faire un petit parcours avec le chien. Si on me demande de travailler la motricité des mains par exemple, on va plutôt travailler

sur le brossage, essayer de donner une croquette ou de préparer un jeu avec le chien.

Quels sont les objectifs de l’Atelier des Z’animo ?

Il y plusieurs objectifs, en fonction du public auquel on s’adresse. Ceux qui reviennent souvent sont : stimuler la concentration, la valorisation, l’estime de soi, le fait de prendre soin de l’autre, la motricité, les interactions entre les personnes, l’empathie.

Pour les personnes âgées, l’un des objectifs que l’on retrouve est la stimulation de la mémoire. Par exemple, si l’on travaille avec le chien, on peut utiliser un dé à jouer.

Chaque chiffre correspond à une action à faire avec le chien ( 1 = Faire une caresse, 2

= donner une croquette, 3 = lui demander de s’asseoir…) Le but est de mémoriser le lien entre les actions et les chiffres et d’y travailler avec le chien. On travaille également le maintien des acquis.

Si je devais donner un objectif principal à la médiation par l’animal : apporter du bien-être.

Faut-il avoir une formation en santé ou en social en complément pour exercer cette profession ?

Les avis sont vraiment très partagés sur cette question.

Je forme des gens qui ne sont pas obligatoirement de formation initiale dans la santé ou le social et qui deviennent de très bons intervenants en médiation animale.

Pour moi, le savoir-faire ne suffit pas. Il faut être capable de faire tomber son masque, il faut savoir vivre ses émotions en médiation animale, et certains professionnels ne le font pas ; malgré une formation initiale en santé ou autre…

Je pars toujours de mon expérience : ce n’est pas parce que je suis éducatrice spécialisée que je sais intervenir partout.

J’ai toujours besoin de me former et c’est ce qui est intéressant.

Je dirais vraiment que le savoir-être est

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primordial. Par la suite, il faut forcément venir compléter les bases apprises en médiation animale par des formations : si vous souhaitez intervenir avec des enfants autistes, il faut que vous ayez des connaissances en autisme.

On peut toujours compléter des connaissances. Donc non, je dirais que l’on n’est pas obligé d’être issu du social ou de la santé pour y arriver.

Chien médiateur et chien accompagnateur : quelle différence ?

Chien accompagnateur est un terme que nous avons inventé. Le chien accompagnateur dans le sens où nous on l’entend, c’est juste une présence. Je pense que des études nous ont suffisamment démontré que la présence d’un chien suffit pour apaiser, faire baisser le stress, rassurer.

C’est une pratique qui se développe dans les écoles : un chien est placé dans une classe avec le professionnel. Le chien n’est pas sollicité et pour autant, on ressent qu’il apaise les enfants.

Le chien médiateur, lui, va plus loin. Il s’adapte au public avec lequel il est, il a besoin d’autonomie pendant ses interactions avec les usagers lors de la séance.

Comment se passe l’éducation d’un chien médiateur ?

Dès qu’il est petit, il faut travailler avec lui, le stimuler, mais sans être dans l’excès. En médiation on recherche un chien plutôt calme, donc il ne faut pas qu’il soit trop excité. Il est important de lui apporter une sociabilisation “+” : par exemple, quand il est chiot, on se balade près des sorties d’écoles, on passe à côté d’une caserne de pompiers pour l’habituer aux bruits, on l’emmène au marché : il faut qu’il voit le plus de personnes possible, mais sans trop le stimuler non plus. Le chiot - futur chien médiateur, doit également connaître un minimum d’apprentissages comme le “Assis” ou le “Pas bouger” pour qu’il

animale pour la sécurité de tous.

En médiation, on ne veut surtout pas de chiens robotisés. Si n’importe qui lui demande un “assis” sur n’importe quel ton et que le chien s’exécute, on ne peut rien travailler.

Obi-Wan et Faro - mes chiens, ne sont pas parfaits et je ne recherche pas de chiens parfaits car il faut leur laisser cette liberté d’agir.

Imaginons un enfant qui crie et qui ne connaît que ce moyen d’expression par son contexte familial. S’il crie“Assis” à Obi ou Faro, ils ne vont pas s’asseoir. Dans cette situation, l’animal d’accordage à tout son intérêt.

L’enfant me dit : “tu vois Françoise, ton chien n’obéit pas !”

En fait, ce n’est pas qu’il n’obéit pas, il comprend qu’avec ce ton employé, il n’a pas à faire ce que l’enfant lui demande.

En revanche, dès que l’enfant aura adapté son comportement, ses gestes, sa façon de parler, le chien comprendra qu’il pourra écouter et appliquer les demandes de l’enfant.

Voilà ce qu’est un chien médiateur : il ressent de l’empathie, il s’accorde et renvoie les efforts faits par la personne en face de lui.

N’est-ce pas trop fatigant pour lui ?

Oui, on ne va pas se mentir, une séance de médiation animale, c’est fatigant pour le chien. Il développe beaucoup d’empathie grâce aux séances et veut, en général, faire plaisir à son propriétaire et venir travailler avec lui .

Le matin, je leur fais une longue promenade pour leur bien-être. Un jardin ne suffit pas.

L’après-midi, l’un d’eux m’accompagne pour une séance de médiation animale d’une durée de 45 minutes à 1 heure. Le chien ne sera pas sollicité pendant toute la durée de la séance, il y a aussi des temps de paroles ou d’autres activités qui ne nécessitent pas Obi ou Faro.

D’ailleurs, si l’un deux travaille avec moi le lundi, il ne travaillera pas le mardi. C’est impossible de les faire travailler tous les jours, ou bien je ne répondrai pas à leur

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Quand la séance est terminée, je les emmène pour une promenade, je sens qu’ils ont besoin d’évacuer, de se défouler : ils courent, ils se roulent partout…

Je vois beaucoup de chiots intervenir en médiation animale et personnellement, ça me choque. Pour moi, le chien n’est pas prêt à travailler avant ses 2 ans.

Il faut qu’un véritable lien soit créé avec lui. Il est également important qu’il y ait eu suffisamment de temps pour l’observer. Ainsi, son humain sera capable de comprendre ses émotions et de savoir reconnaître s’il se sent bien en médiation.

Il faut respecter son bien-être.

Le chien est une véritable éponge émotionnelle : avant 2 ans, il n’est pas encore en capacité d’absorber toutes les émotions ressenties en séance. Cela peut être dangereux pour lui.

Tous les chiens peuvent-ils devenir médiateur ?

Pour être honnête, non, je ne pense pas que tous les chiens puissent être médiateurs.

J’entends beaucoup de personnes souhaitant faire ma formation me dire :

“vous savez, j’ai un bon chien de famille, il est vraiment extra, il serait parfait en chien médiateur.”

Alors oui, être un bon chien de famille est déjà une bonne base mais c’est loin d’être suffisant. Il y a toute une éducation qui doit accompagner le chien, un lien qui doit être fort avec le propriétaire, il faut aussi que le chien soit habitué à certains bruits, aux gestes brusques.

Le Berger Australien ou le Border Collie sont très à la mode en médiation animale, mais personnellement, j’émets quand même une réserve. L’instinct est toujours là, alors si ce sont des chiens issus d’une lignée ayant fait du troupeau, il est possible que cela pose problème.

J’ai déjà entendu des intervenants en Médiation Animale dire “le chien a pincé un enfant pendant la séance”. Si les enfants se sont éparpillés un petit peu, le chien a voulu les rassembler - comme un troupeau, puis il a pincé ceux qui ne faisaient pas ce qui était voulu. Ce n’est pas de la méchanceté, c’est juste parce que cela fait partie de son instinct. C’est comme cela qu’un chien de berger rameute ses moutons.

Alors, un Berger ou un Border qui fait de la médiation animale : pourquoi pas, mais à côté, il faut qu’il ait son équilibre. S’il ne l’a pas, il va reporter le manque lors de ses séances de médiation et ça ne va pas être bon, ni pour lui, ni pour les usagers. Je pense que certaines races se prêtent mieux à la médiation par l’animal. Je fonctionne Faro (11 ans) et Obi-Wan (3 ans)

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avec le Golden qui peut être à la fois très dynamique et à la fois calme lorsque l’on le lui demande.

Malheureusement, les chiens catégorisés ne peuvent pas être médiateur. Non pas parce que ce sont de mauvais chiens, mais parce qu’ils sont obligés de porter la muselière. Elle représente un frein dans la relation, pour les interactions et le public peut en avoir peur.

Une anecdote heureuse à nous raconter sur l’un de vos suivis ?

J’interviens dans un Institut médico- éducatif auprès d’adolescents en situation de handicap. Il y a une jeune fille d’à peu près 12 ans qui doit travailler ses gestes saccadés - gestes irréguliers et brusques qu’elle ne contrôle pas. En dessin, elle dessine plus sur la table que sur la feuille puisqu’elle

ne contrôle pas sa main.

Pour ce genre de c o m p o r t e m e n t ,

je travaille p r i n c i p a l e m e n t

avec le lapin. La jeune fille caresse le lapin en apprenant à contrôler son geste, ce qui lui demande énormément de concentration (il lui arrive même de s’endormir pendant la séance) Comme elle progressait, je lui ai proposé de remplir le biberon d’eau du lapin. Elle y arrive grâce à la concentration. Cette intervention a eu des effets thérapeutiques : ce qu’elle a appris en médiation animale a été transposé dans son quotidien. Maintenant elle ne dessine plus sur la table, elle dessine sur sa feuille.

Elle a également gagné en autonomie : quand elle est à la cantine elle sait se servir à boire toute seule et manger seule.

Lorsque je constate ce genre de résultat, je ne peux m’empêcher de penser que ce que je peux leur apporter est magique.

Si vous recherchez une formation en médiation animale dans les Hauts-de- France, ou si vous aimeriez en apprendre davantage sur cette pratique, vous pouvez contacter L’atelier des Z’Animo https://

www.latelierdeszanimo.fr

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