Construire un ly
➜FORMER LES CITOYENS DE DEMAIN Tout jeune, quelle que soit son origine sociale, doit avoir accès à une culture commune émancipatrice et épanouissante qui lui permette de comprendre le monde et de le transformer. Démocratiser l’École, c’est faire accéder toujours plus de jeunes à l’autonomie intellectuelle, c’est mieux former les futurs citoyens.
➜ÉLEVER LES QUALIFICATIONS POUR PROTÉGER LES SALARIÉS
Tout jeune doit être armé pour accéder à l’emploi et s’insérer dans les meilleures conditions : la qualification est cette arme, car elle protège par le biais des conventions collectives et facilite la formation continue. Démocratiser le lycée, c’est élever le niveau général des qualifications et donc permettre la modernisation de l’économie et de la structure des emplois. Élever les qualifications favorise le développement d’emplois qualifiés !
Actuellement, 64 % d’une classe d’âge accèdent au bac : ce n’est pas suffisant pour la dynamique économique
et les enjeux sociaux du pays. Construire un lycée démocratique, c’est avoir l’ambition d’emmener l’ensemble d’une génération au niveau du bac (et au-delà). Cette exigence de justice sociale n’entraîne pas de « dévalorisation des diplômes ».
Elle est économiquement efficace.
Un lycée démocratique : une exigence...
Démocratiser, c’est avoir les moyens de prendre en charge tous les élèves sans dégrader les conditions de travail.
Pour le SNES, « bien faire son métier », « faire du bon travail », c’est pouvoir faire réussir les élèves à l’École et préparer sereinement leur avenir, en cherchant à contrer tous les « déterminismes » qui pèsent sur eux. La démocratisation est une condition essentielle pour pouvoir faire ce « beau travail ». Il faut la volonté politique et les moyens budgétaires !
ZOOM
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ycée démocratique
➜ RÉ F O R M E D U L Y C É E G É N É R A L E T TECHNOLOGIQUE: appauvrissement des parcours, dégradation des conditions de travail, et inégalités territoriales.
♦ Réduction générale des horaires disciplinaires et de l’offre de formation (options, spécialités, enseignements spécifiques...).
♦ « Accompagnement personnalisé »au contenu mal défini et se faisant aux dépens des disciplines et des métiers : ce dispositif, tout comme le démagogique
« tutorat » ne remédiera pas aux difficultés des élèves !
♦ Première générale :machine à supprimer des postes en entassant les élèves dans un « tronc commun décloisonné ».
♦ Gestion locale des heures en groupeà effectif réduit : inégalités croissantes d’organisation d’un établissement à l’autre.
➜VOIE TECHNOLOGIQUE: ATTAQUE EN RÈGLE!
La réforme remet en cause les spécificités de cette voieet en fragilise l’existence même, alors qu’elle a été un des principaux vecteurs de la démocratisation.
♦ Les disciplines technologiques voient leurs horaires amputés, et leur caractère technologique remis en cause (la « mise en pratique » disparaît de la formation des élèves).
♦ La fusion des différentes séries et disciplines industrielles aboutit à un « plan social »pour les personnels concernés.
Cette réforme est catastrophique pour les élèves, pour les personnels,
pour le système scolaire.
La politique du gouvernement, par les réformes des trois voies, traduit un renoncement à accueillir plus d’élèves au lycée qui s’accompagne d’une remise en cause de nos métiers. L’objectif n’est plus « 80 % au bac » mais seulement « 50 % dans le supérieur ». L’autre moitié des élèves ne sera plus prise en charge par l’Éducation nationale au-delà de leurs 16 ans, et risque de devoir se contenter du niveau « socle » du collège.
...bloquée par les réformes !
Construire un lycée démocratique
Les propositions du SNES
pour la réussite de toute une génération au lycée
DEUX PRINCIPES FONDATEURS:
➜Une scolarité obligatoirejusqu’à 18 ans.
➜La diversificationdes voies de formation.
DES PISTES MAJEURES D’ACTION ET DE RÉFLEXION
➜Scolariser au lycée l’ensemble d’une générationde façon à donner à chacun une formation initiale de qualité, bagage nécessaire à toute insertion sociale et professionnelle (en 2009 76,5 % des jeunes de 18 ans sont encore en formation initiale, sous statut scolaire, étudiant ou apprenti).
➜Définir uneculture communescolaire exigeante et accessible.
Relancer la réflexion sur les savoirs et savoir-faire nécessaires au lycéen d’aujourd’hui, citoyen et professionnel de demain, sur les pratiques pédagogiques à mettre en œuvre pour permettre la réussite de tous, tant au lycée que dans les poursuites d’étude.
➜Diversifier l’offre de formationen réponse à la diversité des jeunes en termes d’appétence pour les études, de centres d’intérêts et d’histoire scolaire. Les voies générale, technologique
et professionnelle proposent des modes différents d’appropriation des savoirs, connaissances, compétences, et donc développent des pédagogies différenciées sur des objets différents. Il s’agit d’en faire le bilan et de proposer des évolutions pour lutter contre le décrochage scolaire.
➜Mettre en place dans tous les lycées, des équipes pluriprofessionnellescomplètes: personnels d’enseignement, d’éducation, administratifs et de service, de service social et de santé, CO-Psy... avec des moyens leur permettant de travailler ensemble à la réussite et au bien-être de tous les jeunes.
➜Faire vivre une orientation scolaireaffranchie de l’urgence du choix immédiat et des stéréotypes, accompagnée par les CO-Psy, prenant en compte le développement psychologique, les dimensions sociales et singulières essentielles dans l’élaboration de projets émancipateurs et la construction d’une estime de soi indispensable à la réussite scolaire.
Ces pistes supposent de rompre avec la politique actuelle de suppression d’emplois
et d’investir dans l’éducation. oL’Université Syndicaliste, supplément à L’USn708 du 14 mai2011, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU): 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 – Directeur de la publication: Roland Hubert (roland.hubert@snes.edu) ooCompogravure: C.A.G., Paris – Imprimerie: SIEP, Bois-Le-Roi (77) – NCP0113 S 06386– ISSN n0751-5839
