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Submitted on 3 May 2011
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Modèles de comportement pour matériaux polymères soumis au crash
Romain Balieu, Franck Lauro, Bruno Bennani, Benjamin Bourel
To cite this version:
Romain Balieu, Franck Lauro, Bruno Bennani, Benjamin Bourel. Modèles de comportement pour
matériaux polymères soumis au crash. 10e colloque national en calcul des structures, May 2011,
Giens, France. pp.Clé USB. �hal-00592851�
CSMA 2011
10e Colloque National en Calcul des Structures 9-13 Mai 2011, Presqu’île de Giens (Var)
MODELES DE COMPORTEMENT POUR MATERIAUX POLYMERES SOUMIS AU CRASH
R. Balieu
1,2,3, F. Lauro
1,2,3, B. Bennani
1,2,3, B. Bourel
1,2,3K. Nakaya
4, H. Enda
41Univ Lille Nord de France, F-59000 Lille, France, {romain.balieu,franck,lauro,bruno.bennani,benjamin.bourel}@univ-valenciennes.fr
2UVHC, LAMIH, F-59313 Valenciennes, France, {romain.balieu,franck,lauro,bruno.bennani,benjamin.bourel}@univ-valenciennes.fr
3CNRS, FRE 3304, F-59313 Valenciennes, France, {romain.balieu,franck,lauro,bruno.bennani,benjamin.bourel}@univ-valenciennes.fr
4TOYOTA MOTOR EUROPE, B-1140 Brussels, Belgium
Résumé — Les polymères sont aujourd’hui très utilisés dans le domaine du transport avec des cahiers des charges de plus en plus sévères. La modélisation du comportement et la détection de la rupture deviennent une priorité. Ce travail propose un modèle de comportement compressible avec endommage- ment en dynamique permettant de représenter les différents comportements observés.
Mots clés — polymère, modèle de comportement, éléments finis, méthode non locale, crash.
1 Introduction
Les simulations au crash ont été un axe de recherche majeur qui a permis aux industries automobiles d’atteindre des réductions de 30 à 50% en termes de temps de développements et de coûts. Aujour- d’hui, ces technologies sont matures et ont fait leurs preuves notamment pour le développement d’aciers ductiles, très fréquemment utilisés dans l’industrie automobile, où le mécanisme prédominant de l’ab- sorption d’énergie est le flambement local plastique. Toutefois la recherche permanente de diminution des masses et la protection des occupants ont poussé à la recherche de matériaux plus légers qui pos- sèdent souvent une grande ductilité, et des ruptures complexes. Les matériaux polymères sont généra- lement de bons candidats pour atteindres ces objectifs. Les études sur le comportement des matériaux polymères sont nombreuses en particulier pour des sollicitations quasi-statiques. Deux approches sont généralement utilisées : une phénoménologique, basée sur des modèles auparavant développés pour les matériaux métalliques pour introduire la viscoplasticité [1] [2], une plus physique où l’écrouissage du polymère semi-cristallin est lié à des forces entropiques nécéssaires pour orienter les chaines macro- moléculaires connectées par des liens croisés [3] [4]. Une déformation isochorique est classiquement employée par ces auteurs à cause de la difficulté d’obtenir des résultats expérimentaux avec de l’extenso- métrie classique sur des matériaux où la striction apparait très tôt. Pour prendre en compte la dépendance à la pression hydrostatique de la matrice polymère, des développements ont été réalisés afin d’introduire des modèles d’endommagement. Le modèle d’endommagement le plus couramment utilisé est le modèle de Gurson qui décrit la croissance de cavités sphériques sous un état de contraintes hydrostatique [5].
De cette introduction resulte des modèles complexes aux paramètres difficilement identifiables, tels que, la longueur de chaines macromoléculaires, le nombre de liens rigides par chaîne, les porosités initiales, etc... . L’approche phénoménologique est plus appropriée dans un contexte industriel, si la déformation non-isochorique est prise en compte et si une nouvelle technique est utilisée pour identifier les lois de comportement à vitesses de déformation constantes, pour une large gamme de vitesses de déformation [6].
2 Critère de plasticité de Drucker-Prager
Le critère de plasticité le plus utilisé pour modéliser un matériau isotrope est le critère de von Mises.
Ce modèle défini sa surface de charge comme égale à la contrainte équivalente au sens de von Mises.
Cependant, les matériaux polymères ont un comportement différent en traction, compression et cisaille-
ment (Fig. 1), la surface définie par le modèle de von Mises ne fait pas représenter ces différences de
0 0.1 0.2 0.3 0.4 10
30 50 70
ε
σ (MP a)
Traction Compression Cisaillement
F
IGURE1 – Influence du type de sollicitation sur le comportement d’un polypropylène.
0 0.1 0.2 0.3 0 0.1 0.2
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
ε
yyν
p= − ε
xxε
yyF
IGURE2 – Coefficient de Poisson plastique me- suré lors d’un essai de traction sur un polypropy- lène.
comportement. Il est nécessaire d’utiliser un critère de plasticité dépendant de la pression hydrostatique pour modéliser l’influence du type de sollicitation. La déformation plastique des polymères ne se dé- roule pas à volume constant, le coefficient de Poisson plastique introduit dans le modèle associatif de von Mises (ν
p= 0,5) n’est donc pas valable pour ces matériaux. Afin de représenter la dissymétrie de la phase de transition élastique-plastique, le critère de Drucker-Prager est utilisé avec un potentiel plas- tique non-associatif afin de prendre en compte la variation de volume durant le processus de déformation plastique (Fig. 2).
2.1 Modèle constitutif
Le critère est une modification du critère de von Mises, où un terme additionnel est utilisé pour introduire la sensibilité à la pression hydrostatique [7]. Dans ce modèle, le tenseur total des déformations ε
e est une décomposition additive du tenseur des déformations élastiques ε e
e
et du tenseur des déformations plastiques ε
e
p
:
ε e = ε
e
e
+ ε e
p
. (1)
Le tenseur des contraintes est donc de la forme suivante : σ
e = D ee
e
: ε e = 2Gε
e
e d
+ Kε
e
e v
I
e . (2)
D ee
e
est le tenseur élastique isotrope du quatrième ordre standard, G et K sont respectivement les modules de cisaillement et d’élasticité isostatique, I
e est le tenseur unité du second ordre. ε e
e
v
, le tenseur volumique des déformations élastiques et ε
e
e
d
, le tenseur déviatorique des déformations élastiques sont donnés par : ε
e
e v
= tr ε
e
e
I e , ε
e
e d
= ε
e
e
− 1 3 ε
e
e
v
, (3)
où tr(.) défini la trace d’un tenseur.
2.2 Définition de la surface de charge
Le modèle de Drucker-Prager considère que le seuil de plasticité commence lorsque la contrainte équivalente au sens de von Mises σ
eet la pression hydrostatique p atteignent une combinaison critique.
La surface de charge définie dans le modèle de Drucker-Prager est de la forme suivante : f σ
e ,r
= σ
e+ ηp − ξr = 0, (4)
σ
e, la contrainte équivalente au sens de von Mises est donnée par : σ
e=
r 3 2 S
e : S
e , (5)
f
F
IGURE3 – Représentation de la surface de charge du critère de Drucker-Prager dans l’es- pace des contraintes principales.
F
IGURE4 – Représentation de la surface de charge du critère de Drucker-Prager dans le plan σ
1− σ
2.
avec S
e le tenseur déviatorique des contraintes : S e = σ
e − pI
e . (6)
La pression hydrostatique p est calculée de la façon suivante : p = tr σ
e
. (7)
Dans l’espace des contraintes principales, la surface de charge est un cône à base circulaire avec un axe dépendant de la pression hydrostatique (Fig. 3). r, η et ξ sont des paramètres matériaux, r est la loi de comportement en traction et η et ξ sont des ratios entre les limites élastiques en traction σ
tet en compression σ
c:
η = 3 σ
t/(σ
c− 1)
σ
t/(σ
c+ 1) , ξ = 1 + η
3 . (8)
2.3 Plasticité non-associée
Dans le Modèle de Drucker-Prager, un potentiel plastique différent de la surface de charge est utilisé.
Celui-ci permet de modéliser la compressibilité du matériau. Le potentiel plastique g est défini par la relation suivante :
g σ e
= σ
e+ α p. (9)
Le potentiel plastique donne la direction n
e du flux plastique. Avec une plasticité non-associée le tenseur des vitesses de déformation ˙ ε
e
pest donné par : ε ˙ e
p= λn ˙
e , (10)
λ ˙ est le du multiplicateur plastique instantané. La direction de flux est calculée à partir du potentiel plastique :
n e = ∂g
∂σ e
. (11)
Le paramètre α est fonction du coefficient de Poisson plastique ν
p: α = 3
2
1 − 2ν
p1 + ν
p(12)
0 ≤ ν
p≤ 0,5 donc 0 ≤ α ≤
32. Si le paramètre de flux α est égal à 0, cela signifie qu’il n’y a pas de
changement de volume durant la plasticité. Le coefficient de Poisson plastique est un paramètre matériau
qui n’est pas systématiquement constant. En effet pour les polymères, ν
pn’est pas constant au cours de la
déformation plastique, il est généralement compris entre 0,4 et 0, 5 au début du processus de déformation
plastique puis décroît au fur et à mesure que la plasticité augmente (Fig. 2).
3 Implémentation numérique du modèle de Drucker-Prager
Le modèle de Drucker-Prager est implémenté dans une sous-routine matériau pour le code explicite LS-DYNA
c. A chaque incrément de temps la sous-routine accède aux variables suivantes : ∆ε
e
n+1, σ e
net κ
n, où l’indice n représente le pas de temps courant. ∆ε
e
n+1est l’incrément du tenseur des déformations totales, σ
e
nest le tenseur des contraintes courant et κ
nla déformation plastique équivalente cumulée.
L’algorithme consiste à calculer le nouveau tenseur des contraintes σ
e
n+1, et la nouvelle déformation plastique équivalente cumulée κ
n+1à l’aide d’une prédiction élastique et une correction plastique, lorsque le critère de Drucker-Prager f
n+1> 0 est verifié. La correction plastique est réalisée avec un algorithme de type Newton-Raphson jusqu’à ce que la relation de consistance soit nulle ( f
n+1= 0).
3.1 Prédiction élastique
Lors de la phase de prédiction élastique, les incréments de déformations sont considérés comme purement élastiques. Le tenseur des déformations élastiques issu de la prédiction élastique est donné par :
ε e
etr n+1
= ε
e
n+ ∆ε
e
n+1. (13)
Le tenseur des contraintes correspondant est calculé avec : σ
e
tr n+1
= D
ee
e
: ε e
etr
n+1
. (14)
La surface de charge issue de la prédiction élastique est décrite par : f
n+1trσ
e
tr n+1
,r
n= σ
tre n+1+ η p
trn+1− ξ r(κ
n). (15)
Si f
n+1tr≤ 0, la déformation est purement élastique et les tenseurs calculés lors de la prédiction élastique sont solutions :
σ
e
n+1= σ e
tr n+1
, ε
e
n+1= ε e
etr n+1
.
Sinon la déformation est élasto-plastique et une correction plastique est nécessaire afin de respecter la condition f
n+1= 0.
3.2 Correction plastique
La correction plastique consiste à évaluer la partie plastique de la déformation. La déformation plas- tique équivalente cumulée devient :
κ
n+1= κ
n+ ∆κ
n+1. (16)
Le tenseur des déformations plastiques est calculé avec le potentiel plastique non-associatif, en utilisant les équations 10 et 11, le nouveau tenseur des incréments de déformations plastiques est ainsi calculé :
∆ε e
p
n+1
= ∆λ 3
2 S e σ
e+ α
3 I e
. (17)
L’incrément de déformation plastique équivalente est donné par :
∆κ = r 2
3 ∆ε e
p n+1
: ∆ε
e
p
n+1
, (18)
ce qui est équivalent à :
∆κ = k∆λ ; k = p n e
n+1: n
e
n+1. (19)
Le schéma de mise à jour du tenseur des contraintes en élasticité linéaire est : σ
e
n+1=σ e
tr
n+1
− ∆λD ee
e
: n e
n+1=σ e
tr
n+1
− ∆λ 2Gn
e
d n+1+ Kn e
v n+1, (20)
appliqué au modèle de Drucker-Prager le tenseur des contraintes devient : σ
e
n+1= σ e
tr
n+1
− ∆λ 3GS
e
tr n+1
+ α
3 KI e
. (21)
La nouvelle surface de charge s’écrit de la façon suivante : f
n+1σ
e
n+1,r(∆κ)
= σ
tre n+1− 3G∆λ + ηp
trn+1− ηαK∆λ − ξr (κ
n+ ∆κ) = 0. (22) Cette équation est résolue itérativement à l’aide d’un algorithme de type Newton-Raphson. Le but étant de trouver la valeur de ∆κ qui respectera la condition f
n+1= 0. L’évaluation de ∆κ est réalisée par :
d∆λ = f
n+1kf
n+1k ,∆λk, avec f
n+1k ,∆λk= ∂ f
n+1k∂∆λ
k(23)
Le multiplicateur plastique est mis à jour à chaque itération par la relation suivante :
∆λ
k+1= ∆λ
k− d∆λ. (24)
Lorsque la relation de consistance est vérifiée ( f
n+1= 0), la déformation plastique équivalente et le tenseur des contraintes sont mis à jour avec les équations 16, 19 et 21.
3.3 Implémentation pour les éléments coques
Pour implémenter ce modèle de plasticité avec des éléments de type coque, il est nécessaire de modifier le schéma classique de résolution afin de satisfaire l’état de contraintes planes.Les tenseurs des contraintes et des déformation pour un état de contraintes planes sont donnés par :
σ e =
σ
xxσ
xy0 σ
xyσ
yy0
0 0 0
, ε e =
ε
xxε
xy0 ε
xyε
yy0 0 0 ε
zz
. (25)
Contrairement aux éléments solides, la déformation dans l’épaisseur ε
zzn’est pas connue au début de l’itération. Il est donc nécessaire de la calculer tout en s’assurant que la contrainte normale à la surface moyenne σ
zzsoit nulle. Cette déformation permet au code de calculer l’épaisseur réelle de la coque. Dans le domaine élastique, la déformation dans l’épaisseur satisfait la loi de Hooke :
ε
ezz= − ν
1 − ν
(ε
exx+ ε
eyy), (26) où ν est le coefficient de Poisson du matériau.
L’algorithme de plasticité en contraintes planes est divisé en deux parties dépendantes l’une par rapport à l’autre :
1. Un retour à la surface de charge axisymétrique (σ
zz6= 0).
2. Une correction de l’incrément de déformation dans l’épaisseur ∆ε
zzafin de satisfaire σ
zz= 0.
Lors de la première itération, le schéma prédiction/retour (3.1 et 3.2) réalisé en axisymétrique renvoi le nouveau tenseur des contraintes σ
e . L’incrément de déformation dans l’épaisseur ∆ε
zzest calculé avec l’équation 26 lors de la prédiction élastique. Si la condition σ
zz= 0 n’est pas respectée, l’incrément de déformation est corrigé avec la relation suivante [8] :
∆ε
zz= ∆ε
zz− σ
zzD
ep22, (27)
où D
ep22est une composante de l’opérateur consistant tangent axisymetrique D ee
ep
:
dσ
xxdσ
yydσ
xydσ
zz
=
D
ep11D
ep12D
ep21D
ep22
dε
xxdε
yy2dε
xydε
zz
. (28)
Un nouveau schéma prédiction/retour (3.1 et 3.2) en axisymetrique est alors réalisé jusqu’à ce que la condition σ
zz= 0 soit respectée. l’opérateur consistant tangent D
ee
ep
est calculé par [9] : D
ee
ep
= D ee − D
ee
e
: ∆λ : N ee : D
ee , (29)
Loi incompressible
Loi compressible
F
IGURE5 – Différences sur les lois de comporte- ment en fonction des hypothèses utilisées.
l
F
IGURE6 – Influence du paramètre l sur le calcul de la quantité non locale.
où N
ee , avec une plasticité non-associée est donné par : N
ee = ∂
2g
∂
2σ e
, (30)
et D
ee est l’opérateur continu tangent qui se calcule avec la relation suivante : D
ee = D ee
e
− D
ee
e
: n e
⊗ m e : D
ee
e
m
e : D ee
e
: n
e + H . (31)
H, est le module d’écrouissage donné par :
H = ∂r(κ)
∂κ . (32)
Le tenseur m
e est calculé à partir de la surface de charge avec : m
e = ∂ f
∂σ e
. (33)
Avec cette méthode, une itération est ajoutée par rapport à un algorithme de plasticité classique, mais présente l’avantage ne pas avoir de modification des équations dans le schéma de retour à la surface de charge.
4 Intégration d’un endommagement non local
Les matériaux comme le polypropylène ont un comportement isotrope transverse, c’est à dire, que lors d’un essais de traction, la déformation transverse est égale à celle dans l’épaisseur. De plus, la non- conservation de volume implique que la trace du tenseur des déformations n’est pas nulle comme pour les matériaux isochores. Les hypothèses prises pour calculer les contraintes vraies ont donc un effet très important sur la loi de comportement. Si le matériau est considéré comme incompressible, la contrainte vraie se calcule avec la relation suivante (en considérant − → y l’axe de traction) [10] :
σ
yy= F S
0exp (ε
yy). (34)
Alors que en utilisant l’hypothèse d’isotropie tranverse (ε
xx= ε
zz) et de compressibilité tr(ε e ) 6= 0
, la contrainte σ
yydevient :
σ
yy= F S
0exp (−2ε
xx). (35)
La loi de comportement incompressible calculée par la relation 34 présente un écrouissage
1, tandis que celle calculée par la relation 35 présente un adoucissement (Fig. 5). Afin de modéliser le comportement réel du matériau (compressible), la loi de comportement utilisée est celle de l’imcompressibilitée, elle est ensuite corrigée par un endommagement afin d’obtenir la loi réelle du matériau. L’adoucissement
1. Hormis l’adoucissement après la limite élastique appelé aussi crochet.
obtenu dans la loi de comportement pose des problèmes numériques connus qui se traduisent par une localisation des déformations dans une zone restreinte. La solution numérique obtenue à partir d’une simulation éléments finis utilisant une plasticité continue standard, où l’adoucissement du matériau est modélisé, conduit au phénomène de dépendance du maillage. Afin de régulariser la solution, un modèle non local est proposé dans lequel l’endommagement est défini avec une pondération spaciale.
4.1 Principe de la moyenne non locale
Le principe de la moyenne non locale est de calculer une quantité en prenant en compte les éléments environnants. La pondération spaciale d’une variable locale κ(x) se calcule par l’integrale
κ ¯ = 1 Ψ(x)
Z
Ω
α(x, ξ)κ(ξ)dΩ, (36)
où α est une fonction de poids de type Gauss ou Bell-shaped, Ω est le domaine spacial qui représente le corps (fini ou infini), et la barre placée sur la variable signifie qu’elle représente une quantité non locale.
1
Ψ(x)
est appelé le volume représentatif défini par : Ψ(x) =
Z
Ω
α(x,ξ)dΩ. (37)
Dans le modèle, la fonction de poids α(x,ξ) utilisée est une fonction de type Gauss, qui, dans le cas 2D, est défini par :
α
Gauss(x,ξ) = 1 2πl
2exp
− r
22l
2, (38)
r = ||x − ξ|| représente la distance d’un point x à un point ξ et l est un paramètre appelé “longueur interne”. Ce dernier paramètre détermine la taille du volume, ou de la surface qui contribue au calcul de la variable non locale (Fig. 6).
4.2 Modèle d’endommagement non local
Le modèle d’endommagement non local est basé sur les travaux de Roy A.B Engelen et al [11], dans lequel l’endommagement est calculé avec une approximation de type gradient implicite. Dans ce Modèle, la loi de comportement r(κ) est remplacée par une loi endommagée R(ω,κ) de la forme suivante :
R(ω, κ) = (1 − ω( κ))r(κ). ¯ (39) La variable d’endommagement ω est fonction de la moyenne non locale de la déformation plastique équivalente ¯ κ. Cette fonction est de forme exponentielle :
ω( κ) = ¯ 1 − exp
− κ ¯ κ
c(40) avec κ
cun paramètre matériau. La surface de charge endommagée dans le modèle de Drucker-Prager devient donc
f σ e , r,ω
) = σ
e+ ηp − ξ(1 − ω( κ))r(κ) = ¯ 0, (41) 4.3 Implémentation du modèle d’endommagement non local
En accord avec la définition de la variable non locale, l’intégrale donnée par l’équation 36, sur tout le volume Ω de la structure, est égale à la somme des intégrales de tous les éléments de la structure :
κ(x) = ¯ 1 Ψ(x)
ne
∑
n=1 ng
∑
i=1
α(x,ξ
ni)κ(ξ
ni)A
ξ, (42) avec ne le nombre d’éléments, ng le nombre de points d’integration de chaque élément et A
nl’aire de l’element. Ψ(x) est discrétisé de la même manière par :
Ψ(x) =
ne n=1
∑
ng i=1
∑
α(x,ξ
ni)A
ξ. (43)
Le calcul de ¯ κ(x) peut donc être réalisé sous forme matricielle : κ(x) = [Ξ] ¯ κ, avec Ξ = 1
Ψ(x)
ne
∑
n=1 ng
∑
i=1