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Wandlungen der Eisenindustrie vom 16. Jahrhundert bis 1960 = Mutations de la sidérurgie du XVIe siècle à 1960

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RESEARCH OUTPUTS / RÉSULTATS DE RECHERCHE

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University of Namur

Wandlungen der Eisenindustrie vom 16. Jahrhundert bis 1960 = Mutations de la

sidérurgie du XVIe siècle à 1960

Herrmann, Hans-Walter; Wynants, Paul; Frühauf, Helmut

Published in:

Zeitschrift für die Geschichte der Saargegend

Publication date: 2000

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Citation for pulished version (HARVARD):

Herrmann, H-W (Ed.), Wynants, P (Ed.) & Frühauf, H 2000, 'Wandlungen der Eisenindustrie vom 16. Jahrhundert bis 1960 = Mutations de la sidérurgie du XVIe siècle à 1960', Zeitschrift für die Geschichte der Saargegend, Numéro 48, p. 345-348.

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Wandlungen

der Eisenindustrie

vom

16. Jahrhundert

bis

1960

herausgegeben von

Hans-Walter HERRMANN

Jniversitaires Notre-Dame de la Paix - Namur

ES MEUSE-MOSELLE

1

Mutations

de la sidérurgie

du XVIe

siècle

à

1960

édité par

Paul WYNANTS

(3)

WANDLUNGEN

DER EISENINDUSTRIE

VOM

16. JAHRHUNDERT

BIS

1960

MUTATIONS

DE LA SIDÉRURGIE

DU XVIe SIÈCLE

À

1960

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COLLOQUE INTERNATIONAL ORGANISÉ

AUX FACULTÉS UNIVERSITAIRES NOTRE-DAME DE LA PAIX

PAR LA FONDATION MEUSE

-

MOSELLE

NAMUR, 11-13 SEPTEMBRE 1995

CONSEIL SCIENTIFIQUE : H. -W. HERRMANN (Saarbrücken) F. IRSIGLER (Trier) P. MARGUE (Luxembourg) P. SAUVAGE (Namur) G. TRAuscH (Luxembourg) P. WYNANTS (Namur) J.-M. YANTE (Bruxelles) COMITÉ ORGANISATEUR: J.-M. COLLIGNON (Namur)

AVECLECONCOURSDE: H. -W. HERRMANN (Saarbrücken) M. PARET (Namur) P. SAUVAGE (Namur) A. TrnoN (Bruxelles) P. WYNANTS (Namur)

Fonds National de la Recherche Scientifique Loterie Nationale

Ministère de l'Éducation, de la Recherche et de la Formation de la Communauté Française Sabena

Travel Wagonlit

© CERUNA Rempart de la Vierge, 8, B-5000 Namur D/1997/0871/1

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C /1

Wandlungen

·

der Eisenindustrie

vom

16.

Jahrhundert

bis

1960

herausgegeben von

Hans-Walter Herrmann

Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix - Namur

COLLOQUES MEUSE-MOSELLE

1997

Mutations

de la sidérurgie

du XVIe

siècle

à

1960

édité

par

Paul Wynants

1

(6)
(7)

PAUL WYNANTS

Meuse-Moselle:

une longue histoire

AVANT-PROPOS

Le colloque « Les mutations de la sidérurgie, XVIe siècle à 1960 » est la dernière réalisation en date de la Fondation internationale Meuse-Mo-selle, créée en 1976 par le Père Camille-Jean J oset. La genèse de l'entre-prise Meuse-Moselle est le fruit d'une histoire familiale et personnelle, de découvertes, de rencontres et d'amitiés. Nous lèverons un coin du voile sur cette tranche de passé peu connue du public1. Longtemps

diffé-rée, enfin mise en chantier depuis 1971, la réalisation du projet se pour-suit, sous différentes formes, depuis un quart de siècle. Nous rappelle-rons les principales étapes de cette évolution, en vue de mettre en pers-pective le colloque de septembre 1995.

I. LA

GENÈSE o'uN PROJET

Dès sa plus tendre enfance, Camille-Jean Joset est marqué par ses ra-cines luxembourgeoises. Très tôt, il s'ouvre aux contacts transfrontaliers. Son père est d'origine liégeoise. Sa mère, née Ligier, est d'ascendance lorraine. Ses parents se marient à Luxembourg. C.-J. Joset naît à Arlon, le

26 février 1912. Pendant une dizaine d'années, il étudie à Bruxelles. Il passe une part de ses vacances dans la capitale du Grand-Duché, chez sa grand-mère. Il garde également des liens avec la famille française de sa mère.

Au départ, rien ne semble prédestiner le jeune homme au métier

d'historien: il aspire à la prêtrise et veut être jésuite. Le 23 septembre 1929,

(8)

6 PAUL WYNANTS

il entre au noviciat de la Compagnie, établi dans sa ville natale. Ses étu-des universitaires et cléricales sont interrompues par de graves problè-mes de santé : les médecins le déclarent même inapte au travail intellec

-tuel. Une succession d'opérations et de convalescences fixent Camille-Jean Joset à la Maison Saint François-Xavier d'Arlon, jusqu'en 1939. Pour meubler ses loisirs forcés, le jeune jésuite s'intéresse au passé de l'ab-baye Notre-Dame de Clairefontaine. À défaut d'autre possibilité, en ama -teur éclairé, il se fait historien, sans avoir la ferme intention de persévérer. En mai 1934, à Arlon, lors d'une exposition consacrée au « Visage du Luxembourg», C.-J. Joset s'arrête longuement devant la« Carte historique du Luxembourg» au 1: 200 oooe, publiée à Paris, en 1930, par J. Hansen. Les six feuilles de la planche au 1: 100 oooe, réalisée par le même érudit sous le titre « L'ancien pays de Luxembourg. Carte destinée aux études historiques » (Paris, 1931), piquent également sa curiosité. Ainsi naît une vocation de cartographe.

En 1935, le provincial des jésuites lance au jeune religieux une sorte de défi : pour pouvoir reprendre ses études cléricales selon un régime spé -cial, il doit prouver que le diagnostic de la Faculté à son sujet est erroné, en décrochant une licence en histoire devant le Jury Central. Le Profes -seur Lousse2 prend en mains la direction de ses études, les orientant vers l'histoire du droit. Il dirige le mémoire de licence que C.-J. Joset consacre aux « Princes territoriaux et Franchises des villes au Pays de Luxembourg (1196-1383) ». Il engage ensuite son disciple à poursuivre ses recherches qui, après bien des péripéties, débouchent sur un doctorat, brillamment soutenue à Louvain le 17 octobre 1940. Ce travail est aussitôt publié sous le titre « Les villes au Pays de Luxembourg (1196-1383) ». C'est pour pouvoir être prêtre - il sera ordonné le 3 mai 1942 - que le Père Joset s'est fait historien. Il n'envisage alors aucune carrière académique.

Pour réaliser son mémoire de licence, puis sa thèse, C.-J. Joset s'inté-resse de près à la formation territoriale de l'ancien Luxembourg, qu'il souhaite visualiser sous la forme de planches. Il se heurte à un obstacle de taille: au XXe siècle, l'espace dont il s'agit se répartit entre quatre États, dont les instituts cartographiques travaillent à des échelles diffé-rentes. Un aîné, le Père de Ghellinck3, géographe éminent, vient en aide à son ancien étudiant. Il lui suggère de prendre appui sur la « Carte de France et de ses frontières» (1: 200 oooe, type 1912, retouché par la suite). Celle-ci atteint et dépasse même le Rhin. Très claire, elle comporte l'indi-cation d'innombrables localités, y compris de simples hameaux. Sur les conseils du Père de Ghellinck, l'historien jésuite utilise cette carte fran -çaise pour établir ses premiers documents de base. Il détermine alors un

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MEUSE- MOSELLE : UNE LONGUE HISTOIRE 7

espace maximal: celui-là même qui, plus tard, deviendra la zone Meuse-Moselle. Il met également au point une méthode : celle-ci consiste à se fonder sur un réseau hydrographique extrêmement dense - un des seuls éléments permanents à toutes les périodes de l'histoire - pour situer, avec un maximum de précision, les éléments à consigner. C.-J. Joset, in-troduit à l'Institut Cartographique Militaire de Bruxelles par son ancien professeur, y fait réaliser un cliché sur zinc dont deux tirages - l'un sur papier blanc, l'autre sur papier cristal - permettent la superposition de sujets différents relatifs à un même territoire. C'est ainsi qu'il dresse les deux cartes de grande dimension (120 x 90 cm, échelle 1: 200 oooe) qui ac-compagnent son mémoire de licence: la première représente les déve-loppements successifs de l'ancien Luxembourg; la seconde y situe les différents types d'affranchissement.

Fervent partisan du 1: 200 oooe, le Père Joset est amené à se rallier - à contrecœur au début - à une échelle plus réduite: le 1: 500 oooe, qu'il adoptera plus tard pour l'atlas Meuse-Moselle. La publication de sa thèse de doctorat est, en quelque sorte, son chemin de Damas : il ne peut y insé-rer une planche de grand format, trop peu maniable. Il se résout à faire graver une carte au 1: 500 oooe reprenant, en bleu, le réseau hydrogra-phique d'après les travaux du Père de Ghellinck, et où il fait figurer, en noir, les données propres à l'enquête historique. Finalement satisfait du résultat, C.-J. Joset décide d'utiliser cette carte muette comme point d'ap-pui pour ses travaux ultérieurs. En 1946, il en fait imprimer quelques cen-taines d'exemplaires, sous le titre « La crête de l'Ardenne». Rétrospecti-vement, il y verra la première réalisation de ce qu'il appellera - un peu pompeusement, sans doute - le laboratoire de cartographie de Namur.

L'immédiat avant-guerre est marqué par trois rencontres, qui vont s'a-vérer capitales pour la genèse de l'entreprise Meuse-Moselle. En 1936, le Père Joset se lie d'amitié avec deux érudits grand-ducaux, comme lui in-quiets devant l'exacerbation des nationalismes: Nicolas Margue4 et Josy Meyers5

• Deux ans plus tard, il noue des relations cordiales avec un autre

historien luxembourgeois, Émile Lefort6

• Au contact de ces interlocuteurs,

le jésuite belge comprend qu'il ne peut se confiner à l'étude des seuls XIIIe et XIVe siècles. Dans un cadre géographique donné, il serait intéressant de suivre les diverses activités humaines, telles qu'elles se sont succédé au fil du temps. De ces entretiens fructueux se dégagent trois conclusions: tout d'abord, le rejet du nationalisme conduit à envisa-ger l'histoire luxembourgeoise dans un cadre beaucoup plus large que le territoire du Grand-Duché; ensuite, cette histoire doit être scrutée collec-tivement, par-delà les limites politiques du XXe siècle, à l'initiative de

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8 PAUL WYNANTS

chercheurs différents par leurs origines géographiques et leur formation intellectuelle ; enfin, si le contexte international de l'heure empêche les réalisations immédiates, les échanges de vues doivent se poursuivre, afin de préciser les contours de l'entreprise. Camille-Jean J oset, Nicolas Margue, Josy Meyers et Émile Lefort sont, dès cette époque, les pères spi-rituels du projet connu aujourd'hui sous le nom de Meuse-Moselle.

L'invasion du 10 mai 1940, l'engagement du Père Joset dans la Résis-tance 7, la captivité de Nicolas Margue, l'enfermement d'Émile Lefort à

Mauthausen, suivi de son exécution par les Nazis, semblent compro-mettre l'entreprise. Jusqu'en 1943, cependant, le Père Joset garde l'espoir. Il entreprend une thèse d'agrégation de l'enseignement supérieur sur « Ermesinde, fondatrice du Pays de Luxembourg», qu'il ne pourra ache-ver, mais dont il tirera une plaquette en 1947. En compagnie de quelques érudits belges, il projette également la publication de « Dossiers d'his-toire luxembourgeoise», dont les premiers fascicules, programmés pour

1943, ne paraîtront jamais. Nommé professeur d'histoire aux Facultés de Namur le 23 septembre 1943 - il y enseignera jusqu'à son admission à l'éméritat, le 19 septembre 1977 - le jésuite belge a bientôt d'autres préoc-cupations : cadre dirigeant du Mouvement National Belge en lutte contre l'occupant, il est obligé de se cacher, à partir de juin 1944 et pour de longs mois, afin d'échapper à une arrestation.

L'expérience de la guerre, avec son cortège de souffrances et de cala-mités, marque profondément les trois survivants de l'équipe initiale. Elle les persuade, plus encore que par le passé, de la nécessité d'un dialogue pacifique entre les peuples. La science - en particulier l'histoire - ne manifeste-t-elle pas le caractère relatif des frontières du XXe siècle? Elle doit conduire à la connaissance mutuelle et à la compréhension réci-proque entre voisins, autrefois ennemis, désormais solidaires dans leur commune civilisation européenne. Telle demeure, jusqu'à nos jours, la conviction qui anime les partenaires de l'entreprise Meuse-Moselle.

La paix revenue, les trois amis s'imaginent que leur vaste projet va enfin prendre corps8

• Ce n'est là qu'illusion. Nicolas Margue est absorbé par ses lourdes responsabilités politiques. Camille-Jean J oset croule sous les charges d'enseignement, mais aussi sous le poids des tâches admi-nistratives: lorsqu'il s'agit d'assurer le financement des Facultés Univer-sitaires Notre-Dame de la Paix, d'en reconstruire les bâtiments, puis d'ouvrir de nouvelles orientations d'études, c'est à son énergie et à son entregent que la Compagnie de Jésus fait appel9• Administrateur-délégué

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MEUSE- MOSELLE : UNE LONGUE HISTOIRE 9

Émile Lousse Adrien de Ghellinck s.j.

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10 PAUL WYNANTS

recteurs (1948-1970), il a bien d'autres chats à fouetter durant une vingt-aine d'années.

Il n'empêche que le religieux - devenu namurois d'adoption - pose encore deux jalons pendant le quart de siècle qui suit la Libération. Tout d'abord, en 1948-1949, il bénéficie d'un court répit: un premier prix au concours des Bourses de voyage lui permet de séjourner, durant quelques mois, à la Faculté de Droit de l'Université de Nancy. À ce moment, écrit-il dans ses souvenirs inédits, j'ai pris conscience qu'au-delà du Luxem-bourg, il y a la vaste Lorraine, dont j'avais jusqu'alors tout ignoré. Afin que cette région ne devienne pas le parent pauvre du projet toujours en gesta-tion, il marque par la suite un intérêt plus vif pour l'histoire du Nord-Est de la France. Ensuite, lors des exercices de critique historique et des sé-minaires qu'il assure au Département d'Histoire de Namur, le Père Joset n'oublie pas le pays d'Ermesinde. Il accumule des notes, partielles certes, sur le passé luxembourgeois. Il fait reporter les cartes de Ferraris et de Cassini sur des planches au 1: 40 oooe pour le territoire belge, au 1 : 200 oooe pour la zone française. Il habitue les jeunes qu'il forme10

à car-tographier les résultats de leurs recherches. De la sorte, il réunit des matériaux qui pourront être exploités lorsqu'il retrouvera sa liberté d'ac-tion, en septembre 1971, à l'issue d'un mandat de Doyen intérimaire à la Faculté des Sciences Économiques et Sociales. Ces travaux préparatoires révèlent la continuité d'une préoccupation: différée par la force des choses, la mise en chantier du projet Meuse-Moselle n'est pas devenue simple chimère ...

IL LA

RÉALISATION

Dégagé de toute charge d'administration et de gestion, le Père Joset reprend contact avec Nicolas Margue. Vu son grand âge, ce dernier ne peut plus participer à l'entreprise. Il communique cependant les noms d'autres collaborateurs potentiels. À lui seul, le Père Joset doit prendre une série de décisions qui conditionnent la suite des travaux: il s'agit d'arrêter, de manière plus précise, l'aire géographique à couvrir et la structure de l'atlas, -d'obtenir les concours nécessaires, enfin de dégager des ressources humaines et financières, en vue d'engranger les premiers résultats.

Le projet initial demeure inchangé. Il est néanmoins présenté publi-quement en intégrant un fait nouveau: la construction européenne. Le

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MEUSE- MOSELLE : UNE LONGUE HISTOIRE 11

projet Meuse-Moselle chevauche les limites de cinq États, qui constituent le noyau de la CEE, devenue depuis lors l'Union Européenne. Le terri-toire étudié est, à certains égards, une sorte de microcosme de la vaste entité supranationale qui s'édifie peu à peu. Pourtant, au début des an-nées soixante-dix, cet espace demeure encore marginal dans les préoc-cupations scientifiques des gouvernants. À l'époque, ceux-ci n'organi-sent-ils pas la recherche, les dépôts d'archives, les bibliothèques, en fonction de centres d'intérêt essentiellement nationaux? Aucune univer-sité n'étudie alors cette terre d'affrontements, mais aussi de rencontres, dans son intégralité et sous ses divers aspects. C'est précisément cette la-cune que le Père J oset entend combler.

L'aire géographique à couvrir est déterminée avec plus de précision par quatre coordonnées astronomiques: 49° lat. N. comme limite méri-dionale, 50° 53' lat. N. comme limite septentrionale, 4° 15' lg. E. Gr. comme limite occidentale, 7° lg. E. comme limite orientale. Cette définition n'est pas aussi arbitraire qu'on pourrait le penser à première vue. Si l'objectif est de centrer la recherche sur l'entité luxembourgeoise dans sa plus vaste extension territoriale, peut-on ignorer les vicissitudes qu'a connues cette terre d'entre-deux, durant un millénaire, à la suite des rivalités franco-germaniques? Encore faut-il savoir se limiter, pour que l'entre-prise demeure réalisable. De propos délibéré, deux métropoles sont a.insi écartées : Reims, lieu de sacre des rois de France, en raison de son appar-tenance à une autre mouvance géopolitique, et Cologne, parce que le Luxembourg n'est pas intégré à cet ensemble distinct qu'est la vallée du Rhin. Le quadrilatère ainsi formé englobe la frange occidentale de l'Al-lemagne, plus du tiers de la Belgique, une partie du Nord-Est de la France, l'intégralité du Grand-Duché et la bande frontalière de Maas-tricht-Vaals. Centré sur Bastogne, il couvre environ 40 ooo km2. Il est coupé en diagonale par le massif ardennais et ses prolongements. L' é-coulement des eaux y creuse une série de vallées, dont la plupart conver-gent vers deux cours d'eau principaux, voies naturelles de circulation et de pénétration : la Meuse et la Moselle. C'est pourquoi les noms de ces deux fleuves sont finalement retenus pour désigner l'ensemble du projet et ses publications.

Le plan de l'atlas est arrêté, lui aussi, au début des années soixante-dix. Intitulée « le socle», la première série de planches traiterait de la géographie physique et humaine. Les trois autres seraient plus spécifi-quement historiques: viendrait en premier lieu la période contem-poraine, puis les temps modernes, enfin le· moyen âge et l'antiquité ré

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remon-12 PAUL WYNANTS

terait le temps. À partir d'éléments proches, mieux connus, on s'efforce-rait d'en atteindre d'autres, qui le sont moins, en veillant à repérer conti

-nuités et ruptures. Dans ces trois séries, l'équipe de recherche ne se contenterait pas d'étudier les principales étapes de l'évolution politique et administrative. Une place substantielle serait réservée aux autres di-mensions : militaires, économiques et sociales, juridiques, religieuses, culturelles ... Pragmatiquement, toutefois, il est décidé d'amorcer la pu-blication en échelonnant cartes et répertoires au rythme de l'avancement des recherches ou de la mise au point des minutes, non par la réalisation de séries entières. Il s'agit, précise le Père Joset, de prouver le réalisme du mouvement en marchant. Ultérieurement, on s'efforcerait d'adopter une démarche plus systématique.

En 1971, le jésuite namurois reprend contact avec l'Institut Géogra

-phique Militaire, qui deviendra l'Institut Géogra-phique National six ans plus tard. Son ancien cliché sur zinc y a été détruit. Depuis 1946, les tech

-niques de cartographie et d'impression ont évolué sensiblement. Bref, le travail doit être réamorcé avec des moyens nouveaux. Grâce à l'excellent souvenir que le Père de Ghellinck a laissé dans l'institution, C.-J. Joset obtient le concours d'E. Gustin11, directeur du Service cartographique, qui

l'initie aux techniques modernes. En S. Godfriaux12, il trouve un

in-terlocuteur et un collaborateur expérimenté: l'intéressé réalisera la gra-vure de presque toutes les planches imprimées par l'IGN. La carte de base est adaptée en 1972, sur le conseil de ces spécialistes : un léger tracé des limites politiques et administratives, ainsi que certaines cotes d'altitude, selon le nivellement belge, figureront désormais sur les planches, afin de permettre au lecteur de se situer plus aisément. L'année suivante, une nouvelle carte de travail est publiée sur papier blanc et sur calque : outre le réseau hydrographique, elle comporte les limites communales de 1960, en vue de favoriser la localisation des données à consigner.

L'Institut Géographique de Paris accepte de réaliser le cliché du relief par ombrages, que Bruxelles ne peut alors exécuter. Des relations cor-diales sont établies avec les équipes qui éditent d'autres atlas, en particu

-lier le « Geschichtlicher Atlas der Rheinlande » (Trèves), le « Geschicht-licher Atlas fiir das Land an der Saar » (Sarrebruck) et l' « Historische Atlas van Limburg » (Maastricht). Des échanges permettent de réunir une vaste collection de cartes récentes, complétée par l'acquisiton de cartes ancien-nes, effectuée selon les opportunités.

Comme les anciens collaborateurs sont décédés ou fort âgés, le Père J oset s'adresse à une nouvelle génération. La liste de celles et ceux qui lui apportent leur concours est longue. Contentons-nous de citer les noms

(15)

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MEUSE- MOSELLE : UNE LONGUE HISTOIRE 13

Émile Lefort Camille-Jean Joset s.j.

(16)

14 PAUL WYNANTS

des fidèles d'entre les fidèles: pour la Belgique, le Professeur R. Maré-chal, géographe de l'Université de Gand, et Monsieur J.-M. Yante, chef de travaux aux Archives Générales du Royaume; pour le Grand-Duché, Mes-sieurs P. Margue13, Professeur au Centre Universitaire de Luxembourg, et

G. Trausch14, Professeur à l'Université de Liège; pour l'Allemagne, le

Ministerialrat H.-W. Herrmann15, Directeur du Landesarchiv de

Sarre-bruck et Professeur à l'Université établie dans cette même ville. On pense aussi à l'excellent accueil réservé aux chercheurs de Meuse-Moselle par le Dr. H. Cüppers, Directeur du Landesmuseum de Trèves.

À Namur, le Père Joset constitue une Unité de recherche, restreinte mais soudée, qui l'épaule dans ses travaux: M. Kerkhofs-Bonnevie as-sure le secrétariat (septembre 1973-août 1993) ; l'auteur de ces lignes est le premier collaborateur scientifique, engagé en août 1976; J.-M. Collignon devient notre cartographe-secrétaire de rédaction en octobre 1978. M. Pa-ret rejoint le quatuor ainsi formé en février 1989, comme assistante de re-cherche à temps partiel. Ce petit groupe porte l'entreprise. Il assure aussi la majorité des publications.

Les Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix procurent les lo-caux à cette Unité, lui allouent un budget de fonctionnement et rétribuent une part du personnel permanent, intégré à la Faculté des Sciences Éco-nomiques et Sociales. Pour couvrir les autres frais (recherche, gravure, impression, publicité ... ), C.-J. Joset met sur pied, par étapes, une Fonda-tion internaFonda-tionale Meuse-Moselle, entre 1973 et 1976. Celle-ci devient une section de l' ASBL Centre d'étude et de recherche universitaire de Namur (CERUNA), créée en 1965. Elle bénéficie du soutien de mécènes et d'amis, au premier rang desquels on doit citer Monsieur J. Balteau, de Charle-ville-Mézières.

À partir de 1974, les publications se succèdent à un rythme soutenu. En vingt-deux ans, vingt-trois planches et dix-sept répertoires sortent de presse. Leur répartition16 se présente comme suit :

1. Le socle

• C. 10 • C. 1 • C. 2 • C. 3 • c.19 • R. XVI

Situation générale en 1976. Vue d'ensemble dans un cadre élargi (1978).

Partage des eaux. Les bassins et les versants (1re éd., 1974; 2e éd., 1978).

Relief (1re éd., 1974; 2eéd., 1978).

Sol et sous-sol. Carte géologique et pédologique (1978). Eaux et forêts (1985).

(17)

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MEUSE- MOSELLE : UNE LONGUE HISTOIRE 15

Paul Margue Gilbert Trausch

(18)

16 PAUL WYNANTS

2. La période contemporaine

Histoire politique, judiciaire et administrative

• c. 5 Évolution politique et administrative 1814-1973 (1975).

• R. I • R. VII

• R. IX • C. 4

• C. 7

Nomenclature des communes françaises 1802-1975 (1979). Évolution des communes du Bénélux 1802-1975 (1981). Nomenclature des localités allemandes en 1970 (1982). Organisation administrative française en 1802 (1975). Organisation politique et administrative en janvier 1790

(1978). Histoire militaire • R. XIV • C. 21 • R. XVII • C. 22 1930-1949. Contexte et commentaire (1990).

Foudroyantes offensives blindées 1940-1944/ 45 (1990). 1914-1918. Contexte et commentaire (1995).

1914-1918. L'échec de la tentative d'enveloppement entraîne une longue guerre de position (1993).

Histoire religieuse

• c. 11 Évolution des diocèses de 1801 à 1975 (1978).

• c. 23 Cultes protestants et culte israélite (1991).

• R. XIII

• R.XV

• R. IV

• R. VIII

• R. V

Autres cultes 1598-1985. France, Belgique, Grand-Duché

(1986).

Autres cultes 1598-1985. Allemagne, Limbourg néerlandais

(1991).

Religieuses 1801-1975. Belgique, Luxembourg, Maastricht-Vaals (1981).

Religieuses 1801-1975. France (1982).

Diocèse de Namur. Paroisses et édifices du culte 1808-1979

(1980). Histoire économique

• c. 9 et R. II Évolution des chemins de fer 1837-1975 (1978-1979).

• C. 12 • C. 20

Électricité en 1975. Production et transport (1979).

Tourisme, monuments, musées (1986).

Histoire culturelle

• c. 18 Dialectes populaires vers 1850 (1985).

3. Les temps modernes

Histoire politique, judiciaire et administrative:

• c. 3 Organisation politique et judiciaire en 1718 (1975).

(19)

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1.

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79

MEUSE- MOSELLE : UNE LONGUE HISTOIRE

• c. 14 et R. x Pays Duché de Luxembourg et Comté de Chiny vers 1525

(1983- 1984).

17

• c. 17 et R. XII Influence de quelques grandes Maisons en avril 1518 (1985). • c. 15 et R. XI Expansion du Royaume de France du XIII· au XVIII• siècle

(1983-1984). Histoire religieuse:

• R. VI Répertoire, par diocèses et doyennés, des paroisses en 1789

(1981). • C. 13

• R. III • C. 6

Organisation de l'Église catholique en 1789 (1981).

Institutions religieuses sous l'Ancien Régime (1980).

Organisation ecclésiastique et institutions religieuses en 1515 (1975).

III.

NOUVELLES PERSPECTIVES

Des difficultés de nature diverse freinent la progression des travaux, depuis 1990. Il y a, tout d'abord, la maladie, puis le décès du Père Joset, survenu le 28 octobre 1992. La réorganisation qui s'ensuit entraîne le dé-part de M. Kerkhofs-Bonnevie, transférée à un autre service des Facultés. Les charges d'enseignement, le poids des examens et les sollicitations extérieures absorbent le nouveau responsable de l'entreprise, mais aussi sa collaboratrice. Seul J.-M. Collignon, unique auteur des deux dernières publications, parvient à tenir le rythme d'antan. En équivalents temps plein, le personnel permanent de Meuse-Moselle est passé de trois uni-tés à une seule.

La dimension commerciale et financière - la seule dont le Père J oset se souciait peu - ne peut être occultée. L'édition d'un atlas est extrême-ment onéreuse, tandis que les ventes de cartes se réalisent surtout auprès d'institutions d'enseignement et de recherche, dont les budgets sont limi-tés. Même si la hausse sensible des coûts n'a été que très partiellement répercutée sur les prix pratiqués par la Fondation, le poids de la crise et les effets de la compression des dépenses publiques se font sentir. Il nous faut, par le fait même, ralentir quelque peu le rythme de nos publications, en attendant des temps meilleurs.

Enfin, les difficultés que subissent les institutions scientifiques natio-nales, dont l'IGN fait partie, posent question. Les compressions de per-sonnel et l'allongement des délais d'impression ne sont pas de bon augure.

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18 PAUL WYNANTS

Désireuse de poursuivre l'œuvre entreprise depuis tant d'années, mais aussi soucieuse de lui donner une forme et une ampleur moins dis-proportionnées en regard des moyens disponibles, la Fondation Meuse-Moselle a amorcé une redéfinition de son programme d'action. Le but ul-time - l'étude scientifique du passé de l'ancien Luxembourg et des terres circonvoisines par la collaboration internationale - demeure inchangé. Le moyen privilégié jusqu'ici - l'édition d'un atlas - n'est pas aban-donné: d'autres planches seront mises en chantier, pourvu qu'elles soient réalisées de concert avec d'autres chercheurs ou institutions uni-versitaires. Une voie nouvelle va être explorée : la tenue de colloques triennaux qui réuniraient, sur un thème d'intérêt commun, quelques di-zaines de spécialistes provenant des régions ou pays constitutifs de l'es-pace Meuse-Moselle. Les actes de ces journées d'études seraient publiés. Ils pourraient, le cas échéant, servir ultérieurement de matériaux pour l'élaboration de planches, moyennant l'accord des auteurs et la collecte de données complémentaires.

Le premier de ces colloques s'est tenu à Namur, du 11 au 13 septembre

1995, sur le thème « Les mutations de la sidérurgie, XVIe siècle à 1960 ».

L'objet abordé dans une douzaine de communications intéresse au pre-mier chef l'histoire économique de l'espace Meuse-Moselle, profondé-ment marquée par la Révolution industrielle. La démarche adoptée en-tendait favoriser les comparaisons entre bassins, sans négliger les flux transfrontaliers, ni l'intégration à une construction supranationale plus vaste. La participation - présidents de séance, orateurs, auditeurs - était internationale: Belges, Luxembourgeois, Français, Allemands se sont re-trouvés au coude à coude, en compagnie d'érudits venus d'autres horizons. Cette manifestation n'aurait pu aboutir sans de multiples concours. Au nom de la Fondation, je remercie chaleureusement notre ami de longue date, le Professeur Herrmann, infatigable président du colloque et ani-mateur du conseil scientifique. J'exprime aussi toute ma gratitude aux membres du comité organisateur, du conseil scientifique, aux présidents de séance et aux intervenants, avec une mention particulière pour les deux collaborateurs de l'Unité Meuse-Moselle, Jean-Marie Collignon et Martine Paret.

Notre reconnaissance s'adresse également aux personnes et institu-tions dont l'appui matériel a rendu possible l'organisation de ce col-loque: les Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, en particulier la Faculté des Sciences Économiques et Sociales et le Service des Rela-tions extérieures (Madame Gérimont et Monsieur Dassy), Travel Wagon-lit, la Sabena. Nous avons bénéficié du soutien du Fonds National de la

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MEUSE- MOSELLE : UNE LONGUE HISTOIRE 19

Recherche Scientifique, de la Loterie Nationale, du Ministère de !'Éduca-tion, de la Recherche et de la Formation de la Communauté Française. À toutes et à tous, cordial merci.

NOTES

4

10

11

Le Père Joset a laissé à ce propos des notes éparses, ainsi qu'un article manuscrit inachevé, conservé dans les archjves de la Fondation: Aux origines de Meuse-Moselle. C'est sur cette documentation in-édite que se fondent en grande partie les deux premières sections de notre avant-propos.

Émile Lousse (1905-1986), docteur en Philosophie et Lettres (Louvain, 1926). docteur en Droit (Nimègue, 1929), archiviste-paléographe, est alors jeune enseignant à l'Université Catholique de Louvajn, où il mènera une longue carrière académique. Spécialiste de l'histoire du droit, il est le très actif secrétaire de la Commission internationale pour l'histoire des assemblées d'États (depuis 1936). Il en dirigera aussi la section belge, connue sous le nom d'Anciens Pays et Assemblées d'États. Adrien de Ghe!Jinck d'Elseghem (1880-1949), prêtre de la Compagnie de Jésus, professeur à la Faculté de Philosophie et Lettres de Namur, enseigne la géographie dans cette institution universitaire (1908-1912 et 1919-1949). Membre du Comité national de Géographie, il présidera la Commission de !'Atlas national de Belgique.

Nicolas Margue (1888-1976), docteur en Philosophie et Lettres avec une dissertation sur la vie et l'œuvre de J.-B. Nothomb, a - comme tous les intellectuels luxembourgeois de l'époque - mené une partie de ses études uruversitaires à l'étranger (Munich, Fribourg, Strasbourg, Paris). Professeur d'histoire au Gymnase de Diekirch (1910-1916), puis à !'Athénée de Luxembourg (1916-1937 et 1940-1942), il est membre de la Section Historique de l'Institut Grand-Ducal depuis 1920. Il en assumera la présidence de 1945 à 1974. Il mène une brillante carrière politique: conseiller communal (1923), puis échevin de la ville de Luxembourg (1929). ministre de !'Agriculture et de !'Instruction Publique (1937-1940 et 1945-1948), membre de la Chambre des Députés (1948-1958), représentant luxembourgeois à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe (1949-1958) et au Parlement Européen (1952-1958). Conseiller d'État (1959-1971).

Joseph Meyers (1900-1964). historien, linguiste et musicologue, est docteur en Philosophie et Lettres (formation universitaire à Luxembourg, Nancy, Munich, Paris et Strasbourg). Il a mené en sus des études spéciales à l'Université de Bonn (avec doctorat sur les Siedlungen en Luxembourg, 1931, et per-fectionnement en préhistoire, 1933). Professeur de l'enseignement secondaire jusqu'en 1937, il ensei-gnera ensuite aux Cours Supérieurs de Luxembourg. Il sera aussi conservateur, puis directeur des Mu-sées de l'État. Après la seconde guerre mondiale, il deviendra Professeur extraordinaire à l'Université de Liège. Membre effectif de la Section Historique, il exercera en outre la vice-présidence de la Sec-tion de Linguistique, de Toponymie et de Folklore de l'Institut Grand-Ducal de Luxembourg. Émile Lefort (1914-1945) mène ses études universitaires à Nancy et à Paris. Diplômé de !'École des Chartes (1939), docteur en Philosophie et Lettres (1940) avec une thèse sur l'avouerie ecclésiastique en Luxembourg du x• au XIIIe siècle, il refusera, sous l'occupation, de solliciter tout emploi qui l'obli-gerait à prêter serment à Adolf Hitler. Employé à la Bibliothèque Nationale de Luxembourg, il s' en-gagera dans la Résistance active. Arrêté en janvier 1944, déporté au camp de concentration de Mau-thausen, iJ sera abattu par les Nazis le 5 avril 1945.

Il a narré cette expérience dans Un Jésuite dans la résistance, le Père Joset, éd. par Marchal, O., Bruxelles, 1990.

Élu à l'Académie Luxembourgeoise en 1946, le Père Joset devient membre honoraire de la Section Historique de l'Institut Grand-Ducal deux ans et demi plus tard.

Cf. Joset, C.-J., Facultés Notre-Dame de la Paix. Rénovation de 1929 à 1965, Namur, 1986, et un recueil de souvenirs - où il prend nettement position, parfois avec excès - intitulé Trente-quatre années au service de Notre-Dame de la Paix 1943-1977, Namur, 1981.

Parmi eux figurent la plupart des enseignants actuellement attachés au Département d'Histoire de Namur, en particulier R. Noël, Ph. Jacquet et P. Sauvage, dont le soutien a permis à l'entreprise Meuse-Moselle de se perpétuer jusqu'à nos jours. Leur présence au colloque de 1995 témoigne une nouvelle fois de cet appui, dont nous leur sommes très reconnaissant.

Eugène Gustin (né en 1912). polytechnicien de !'École Royale Militaire et ingénieur civil (1937).

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Géogra-20 12 13 14 15 16 PAUL WYNANTS

phique Militaire (IGM, qui deviendra IGN en 1977). Passé dans le cadre civil, il est successivement géographe-adjoint/ chef de service (1951), premier géographe (1956), premier géographe en chef-di-recteur, avec rang de chef de département et d'adjoint à l'administrateur général (1973, avec effet ré-troactif à 1971). Il est admis à la retraite le 1er novembre 1977.

Simon Godfriaux (né en 1930) entre à l'Institut Géographique en 1953. Il y est successivement agent cartographe de 3e classe (1953), de 2e classe (1957), de 1'e classe (1966), puis cartographe principal (1977). Après avoir passé une trentaine d'années au Service des travaux spéciaux, il prend sa retraite le 30 juin

1990.

Paul Margue (né en 1923), docteur en Philosophie et Lettres, mène ses études universitaires à Luxem-bourg, Louvain, Fribourg (Suisse) et Paris. Depuis 1955, il enseigne l'histoire aux Cours Supérieurs (devenus Centre Universitaire) de Luxembourg, institution dont il préside le Conseil d'administra-tion de 1979 à 1987. Membre effectif de la Section Historique de l'Institut Grand-Ducal, membre du Conseil de l'Université de Metz (1972-1980), directeur du comité de rédaction de la revue Hémecht, il est l'auteur de nombreuses publications d'histoire luxembourgeoise.

Gilbert Trausch (né en 1931), docteur en Philosophie et Lettres, est directeur de la Bibliothèque Natio-nale (1971-1983), puis du Centre Universitaire de Luxembourg (1984-1990). Professeur à l'Université de Liège et au Collège d'Europe à Bruges, il dirige actuellement le Centre d'études et de recherches eu-ropéennes Robert Schuman à Luxembourg. Il est également Conseiller de Gouvernement, attaché aux services du Premier ministre du Grand-Duché. Il développe de nombreuses activités euro-péennes. Il est notamment secrétaire de l'association Université de l'Europe (depuis 1984), président du Groupe de liaison des historiens auprès de la Commission des Communautés Européennes (depuis

1989), président de l'Institut d'études et de recherches sur les sociétés européennes de l'Université de Liège (depuis 1993), éditeur scientifique du Journal of European Integration History (depuis 1994).

Hans-Walter Herrmann (né en 1930) mène ses études aux universités de Sarrebruck et de Bonn, à ! 'É-cole Nationale des Chartes de Paris et à l'Archivschule de Munich. Docteur de l'Université de Sarre en 1956, il dirige les archives du Land à Sarrebruck de 1961 à 1995, avec le titre de Ministerialrat depuis

1973. Enseignant depuis 1965 à l'Université de Sarre, où il est nommé Honorarprofessor en 1983, il est secrétaire général de la Kommission für Saarlandische Landesgeschichte und Volksforschung (depuis 1960), président du conseil de l'Institut für Landeskunde im Saarland (depuis 1981), membre de nombreuses associations historiques et culturelles, régionales et internationales. Ses publications concernent principalement l'histoire de la région comprise entre le Rhin supérieur et la Meuse, sur-tout l'évolution territoriale, urbaine et ecclésiastique à la fin du moyen âge et à la période moderne, ainsi que la Sarre durant les armées 1918-1945.

Les sigles C et R désignent respectivement les planches et les répertoires. Les chiffres arabes ou ro-mains qui les accompagnent correspondent à l'ordre de publication.

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Allocution d'ouverture

Révérend Père Recteur, Chers Collègues, Mesdames, Messieurs,

Au nom de la Fondation internationale Meuse-Moselle, j'adresse mes salutations cordiales à tous les participants du colloque « Les mutations de la sidérurgie, du

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siècle à 1960 ». Les membres du comité organisa-teur apprécient au plus haut point le grand nombre de collègues venus non seulement de Belgique, mais aussi de France, d'Allemagne, du Luxembourg, d'Italie et même du Japon, malgré la tenue à Maastricht d'un colloque sur un sujet proche dans les jours à venir. Soyez toutes et tous les bienvenus à Namur.

Comme c'est le premier colloque organisé par la Fondation Meuse-Moselle, il me semble utile de présenter brièvement cette dernière, intég-rée au Centre d'étude et de recherche universitaire de Namur, mieux connu sous l'abréviation de CERUNA. La Fondation Meuse-Moselle est l'œuvre de feu le Père Camille Joset s.j., décédé le 28 octobre 1992. En 1971, libéré de ses charges administratives au sein des Facultés de Namur, le Père Joset reprit ses recherches historiques sur le territoire entre Meuse et Moselle, dépassant les frontières politiques actuelles. Il songea d'a-bord à éditer une collection de sources, mais bientôt il se décida à réali-ser un atlas : en d'autres termes, il s'agissait de cartographier tous les problèmes politiques, militaires, juridiques, religieux, économiques, so-ciaux. etc ... dans cet espace frontalier compris entre la Belgique, la France, l'Allemagne et les Pays-Bas, avec le Luxembourg pour centre. Il a réussi à financer ce projet par le CERUNA.

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22 HANS-WALTER HERRMANN

Le Père Joset, dont j'ai fait la connaissance dans les années soixante

-dix et dont je voudrais évoquer respectueusement la mémoire ici, sur son lieu de travail, a concentré ses efforts sur la réalisation de l'atlas. À ce jour, vingt-trois cartes et dix-sept répertoires, contenant l'introduction au sujet et une documentation détaillée, ont été publiés.

Voici deux ans, le comité organisateur a décidé de doubler les travaux cartographiques par la tenue de colloques. Notre colloque de ce jour, con

-sacré à la sidérurgie, est le premier de la série. Il est en quelque sorte un projet-pilote.

L'industrie sidérurgique a façonné le paysage des régions étudiées par Meuse-Moselle. Elle a influencé et même dominé les autres secteurs économiques. Elle a donné du travail à des milliers d'hommes. Elle a aussi ouvert la voie à une politique impérialiste ou annexionniste. Nous sommes devenus les témoins de sa décadence. Nous avons assisté à la fermeture de mines de fer et de charbon, de certaines aciéries et de cer-tains laminoirs. Nous avons vu s'écrouler le marché, se creuser un déficit chronique, gouffre sans fond que devaient couvrir des budgets publics. Nous nous rappelons tous ces mots: restructuration, reconversions, etc ... Nous savons que la production de fer brut a cessé dans quelques bassins. Certains ont gardé des ateliers de transformation. D'autres ont perdu toute leur ancienne industrie sidérurgique.

Par ses méthodes, l'histoire régionale permet de comparer les condi-tions et les circonstances de production dans les différents bassins, la chronologie et l'échelle de l'adoption des innovations techniques, mais aussi d'éclairer les relations commerciales et financières entre les bassins pour saisir le caractère particulier, spécifique, de chacun d'eux.

Pendant ces journées, nous voudrions étudier les mutations de la si-dérurgie à travers trois siècles sous différents aspects. Jetons un coup d' œil sur les principales mutations que nous allons examiner ensemble. a) Les mutations de localisation. - La localisation des premières forges dépendait de l'existence de gisements de minerai de fer sur place et de la proximité des forêts pour la production de charbon de bois. L'épuisement des gisements de fer et la raréfaction du bois ont exigé d'adopter une autre localisation, plus appropriée à l'approvisionnement en matières premières et plus adéquate du point de vue des voies de communication, surtout si on était obligé d'importer le minerai de fer.

b) Les mutations énergétiques. - L'énergie hydraulique, captée sur des ruisseaux et des étangs artificiels, cessait d'être satisfaisante pour acti-onner les soufflets, les marteaux, les bocards, les moulins de toutes

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tes. Il fallait donc remplacer l'eau par des énergies nouvelles, comme l'énergie à vapeur, à gaz, ensuite par l'électricité.

c) Les mutations techniques. - Il est impossible de citer ici toutes ces in-novations, d'autant qu'il en sera amplement question dans la com-munication de Monsieur Schmidtchen. Je me bornerai à en mentionner quelques-unes :

• l'amélioration de la méthode d'affinage; • le puddlage ;

• le remplacement du charbon de bois par le coke ;

• le soufflage avec vent chaud, en utilisant les gaz du gueulard ;

• les procédés Bessemer et Thomas-Gilchrist (on sait l'importance cru-ciale de ce dernier pour la fusion de minerais de fer phosphoreux ex-ploités en Lorraine et nommés minette) ;

• la fusion électrothermique ;

• la réduction directe ou par utilisation d'oxygène ;

• la coulée continue, critère de modernisation dans les années 1970 et

1980.

Toutes ces innovations ont demandé une modernisation permanente. Elles ont exigé des investissements considérables pour soutenir la con-currence. Des entreprises qui n'en étaient pas capables ont dû réduire leurs activités à quelques branches et en abandonner d'autres.

d) Les mutations de la production. - Les petites forges du XVIt et du XVIIIe siècle ont fabriqué du fer brut en barres. Elles l'ont fourni aux fonderies, aux platineries et aux tréfileries. Elles l'ont affiné pour obtenir un fer malléable, utilisable dans les ateliers dotés de marteaux. Parfois elles ont produit des pots, des poêles, des taques, des ustensiles de cuisine, du matériel militaire, même des boulets de canon et des pièces d'artillerie, et ce dans leurs propres fonderies. Les XIXe et XXe siècle ont fait naître une impressionnante diversification et une spécialisation. Alors que quelques forges se bornaient à la production de fer brut, d'autres se spécialisaient dans la production d'acier de toutes sortes de qualité, en vue d'applications diverses. La plupart des entreprises florissantes développaient de grands complexes industriels, avec une large gamme de production de fer et d'acier, mais aussi leurs propres ateliers de traitement ultérieur. Elles fabriquaient également des sous-produits à partir de scories ou d'anciens garnissages de convertisseurs Thomas, vendus comme engrais chimique. Quelques forges, surtout en Sarre, érigeaient leurs propres fours à coke. Elles tiraient profit de la vente du gaz, du coke excédentaire et des sous-produits de cokerie.

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24 HANS-WALTER HERRMANN

e) Les mutations commerciales. - L'inconstance de la politique doua-nière, ses oscillations entre protectionnisme et libre échange, ont eu un impact sur l'importation et l'exportation des matières premières, des pro-duits finis et semi-finis. Des unions douanières pouvaient faciliter le commerce. Un régime protectionniste ou autarcique pouvait l'entraver gravement. À la suite des changements de frontières et d'autres circon-stances politiques, les établissements sidérurgiques ont été forcés de s' o-rienter vers des marchés nouveaux. Je rappelle à cet égard l'exemple de la Sarre, dont l'appartenance économique a changé cinq fois entre 1920 et

1959.

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Les mutations de propriété. - Les maîtres de forges des XVIr et XVIIt siècles n'étaient pas toujours et partout les propriétaires de leurs forges et de leurs marteaux. Dans l'Empire surtout, la propriété demeurait, comme ancien droit régalien, aux mains du prince ou du seigneur. C'est ce der-nier qui donnait une forge à bail pour trois, cinq ou huit ans. À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, le système du bail fut abandonné au profit de celui de l'entrepreneur privé, qui avait la possibilité de déve-lopper son atelier ou son usine. Le nombre relativement élevé d'entrepri-ses privées de petite taille est caractéristique de la première moitié du XIXe siècle. Bientôt, cependant, ces entreprises furent absorbées et rem-placées par des industries lourdes de grande envergure, dirigées soit par les familles de barons du fer, soit par des sociétés anonymes. Quelques-unes de ces firmes ont réussi à constituer de vastes complexes indu-striels, avec leurs propres mines de fer et de houille, leurs propres ate-liers de transformation. Le développement des grandes entreprises ne laissait plus d'espace vital aux petits producteurs. Dans la concurrence, les premières avaient peu de scrupules. Les deux guerres mondiales ont causé maintes confiscations, expropriations, séquestrations et ventes for-cées. L'État s'est désengagé, renonçant à la possession des mines et des usines, excepté en Sarre où il a gardé ses houillères.

g) Les mutations dans les relations entre bassins étudiés. - Longtemps, les relations entre les différents bassins sidérurgiques ont pu être carac-térisées par deux termes extrêmes : concurrence et coopération. Au début du XXe siècle sont apparues des perspectives nouvelles: il s'agissait d'engager un combat décisif pour la conquête du marché mondial entre l'Europe et l'Amérique, mais dans un environnement et avec des obstacles différents d'un pays à l'autre. Alors sont nés le cartel de l'acier,

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ALLOCUTION D10UVERTURE 25

l'Acier (CECA), à propos de laquelle Monsieur Dumoulin n'a malheu-reusement pu réaliser la contribution qu'il nous avait promise.

Dans l'aperçu des mutations de la sidérurgie que je viens de proposer, on ne trouve pas les mutations en matière de communications, de con-structions de voies ferrées et fluviales. Je les ai délibérément écartées parce que le Père Joset a consacré une carte aux réseaux ferroviaires, pu-bliée en 1979 avec le repertoire correspondant.

En préparant le programme de ce colloque, le comité organisateur a discuté de l'opportunité d'y intégrer les aspects sociaux: les problèmes des travailleurs, leur situation sociale, leur vie quotidienne, les luttes sa-lariales, les grèves, la protection de l'ouvrier au travail, la création des assurances sociales, la naissance et le développement des syndicats, la gestion patronale, la cogestion, l'immigration des travailleurs avec étude des nationalités représentées, surtout polonaise, italienne et maghré-bine. Nous avons finalement décidé de laisser de côté ces questions, in-téressantes certes, mais qui briseraient l'unité d'un colloque de trois jours. Rappelons à ce propos que Serge Bonnet a consacré quatre volumes aux seuls « hommes du fer» dans les bassins lorrains. Peut-être les aspects sociaux pourraient-ils faire l'objet d'un colloque ultérieur.

Nous entendons étudier les mutations présentées tout à l'heure dans un cadre géographique qui correspond à peu près à celui de l'atlas Meuse-Moselle. Le territoire belge pris en compte est limité au Nord par la latitude Bruxelles-Maastricht. Il comporte l'intégralité des provinces de Liège, de Namur et de Luxembourg, la frange méridionale du Limbourg et du Brabant, la bordure orientale du Hainaut. Le Grand-Duché de Luxembourg est envisagé dans sa totalité. Pour les Pays-Bas, seule la ré-gion de Maastricht est prise en considération. Le secteur français inclut des parties des cinq départements de la Marne, des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle. La limite méridionale est marquée par les villes de Metz et de Sarreguemines. La limite orien-tale correspond aux villes de Brühl, Wittlich et Sarrebruck. L'atlas englobe donc des parties de trois Lander allemands : la Rhénanie du Nord-Westphalie, la Rhénanie-Palatinat et la Sarre. L'espace étudié est compris entre les deux métropoles de Reims et Cologne, elles-mêmes exclues. Les parties méridionales de la Lorraine - la région comprise entre Pont-à-Mousson, Pompey et Neuves-Maisons - et les anciens ate-liers des vallées vosgiennes demeurent en dehors de ce cadre. Il en est de même pour le bassin de la Haute-Marne, rival sérieux des entreprises lorraines au XIX.esiècle. Alors que le bassin d'Aix-la-Chapelle est inclus

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26 HANS-WALTER HERRMANN

dans la zone Meuse-Moselle, la grande agglomération minière et

si-dérurgique du Rhin et de la Ruhr n'y est pas inscrite.

Mesdames, Messieurs, par ce tour d'horizon, j'ai essayé de tracer le cadre thématique et géographique de notre colloque. Il appartient

main-tenant aux auteurs de remplir ce cadre d'une manière à la fois ample et

informative.

Meine Damen und Herren, als Tagungsprasident eines Kolloquiums

in Namur, der Hauptstadt Walloniens, habe ich es für angebracht gehal

-ten, als Reverenz gegenüber unseren hiesigen Gastgebern, meine einlei-tenden Worte in Franzosisch zu formulieren. Ich mochte es aber nicht unterlassen, den deutschsprachigen Teilnehmern und Teilnehmerinnen

einen herzlichen WillkommensgruE in unserer Muttersprache zu entbie

-ten und Ihnen einen gu-ten Aufenthalt zu wünschen. Ich hoffe, daE Sie

sich hier wohl fühlen, zum Gelingen des Pilotprojektes der geplanten Reihe von Kolloquien der Stiftung Meuse-Moselle beitr~gen und 1hr Wis-sen und Ihre Kenntnisse von den Wandlungen der EiWis-senindustrie

zwi-schen dem 16. und der Mitte des 20. Jahrhunderts, - Verlagerungen der

Standorte, Veranderungen in der Energieversorgung, der Hüttentechnik,

den Produktionspaletten, den Handelsbeziehungen, den Eigentumsver

-haltnisse und der grenzüberschreitenden Unternehmensverflechtung

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RMANN et si -1cer le main -tple et 1iums sehal -folei -nicht innen 1tbie -E Sie mten Wis- zwi-1 der hnik, sver -tung VOLKER SCHMIDTCHEN

Technische Innovationen

in der Eisenverhüttung

VORBEMERKUNG

Angebracht erscheint im Zusammenhang mit einem derartigen Thema zunachst eine Begriffsklarung. ,,Innovation" hat im allgemeinen Bewuistsein heute eine sehr positiv besetzte Bedeutung und steht für technische, okonomische und soziale Fortschritte in entwickelten Indu-striegesellschaften. Wichtig für unsere Thematik ist jedoch zunachst die Überprüfung der mit ,,Innovation" verbundenen, heute gelaufigen Asso-ziationen hinsichtlich ihrer Aussagefahigkeit für entsprechende Ereig-nisse und Entwicklungen wahrend der letzten fünf J ahrhunderte.

Wolfhard Weber hat bereits 1975 darauf hingewiesen, dais nicht nur aus sprachlichen, sondern eben gerade auch aus inhaltlichen Gründen Invention und Innovation haufig miteinander verwechselt werden. Eine grundsatzliche Unterscheidung liegt zweifellos darin, dais Invention mehr konzeptbezogen und Innovation eher handlungsbezogen verstan-den wird. Bis in das 18. Jahrhundert hinein stand Invention für Finden, Nacherfinden, Suchen nach Erkenntnis und auch Empfinden. In den En

-zyklopadien wurde inventer stets mit découvrir gleichgesetzt. Es ging be-grifflich demnach um das Aufdecken bereits vorhandener aber noch nicht erkannter Zusammenhange (Timm, 1964).

Heute wird der Begriff weitgehend auf den technischen Bereich be-schrankt. Das gilt nicht gleichermaisen für die Innovation, die vor allem durch die Sozialwissenschaften immer weiter von ihrer ursprünglich okonomisch-technischen Eingrenzung (Schumpeter) auf jegliche Neue-rung innerhalb wirtschaftlicher, politischer, sozialer oder kultureller

(30)

28 VOLKER SCHMIDTCHEN

sterne ausgeweitet wurde. Diese Verallgemeinerung hatte den Vorteil, daE bis dahin nicht berücksichtigte Aspekte des menschlichen und ge -sellschaftlichen Lebens hinsichtlich ihrer Bedeutung für den Entwick -lungsprozeB einbezogen werden konnten. Dazu gehorte auch die Über-tragung entsprechender Untersuchungsmethoden. Als nachteilig hat sich jedoch erwiesen, daB mit dieser Ausweitung die Scharfe der Definition verloren ging, und daE ,,Innovation" zu einem alternativen Begriff für den technischen, sozialen oder wirtschaftlichen Wandel, ja für im Grunde jede Ânderung überhaupt wurde.

Für unser Vorhaben folgen wir hier gern Webers Deutung von

,,Innovation" als der eines Prozesses, der neue Elemente, Produkte oder Verfahren in ein wirtschaftliches System einbringt, so die Spannung zwi-schen Nachfrage und Losungsangebot besser befriedigt bzw. die Unzu -friedenheit über die bestehende Situation im Verhaltnis zur erkannten Besserungschance beigelegt werden kann. Aufgrund der Betrachtung von Innovationen als prozeBhaften Entwicklungen wurde immer wieder ver-sucht, sie auch phanomenologisch zu beschreiben. So hat man in diesem Zusammenhang schon in den 3oer Jahren unseres Jahrhunderts eine Aufteilung des Begriffs in ,,Basisinnovationen" und ,,Verbesserungsin -novationen" vorgenommen. Ein weiterer Terminus ,,Schlüsselinnovation" bezeichnete strategisch wichtige Neuerungen für den Aufbau techno-logischer Systeme oder ganzer Industriezweige. Sonstige terminologische Untergliederungen erfolgten nach Herkunft, Art und Auftreten der jeweiligen Innovation bzw. ihrer Veranlasser. Bezogen auf die Inno-vationen ging es bei dieser Betrachtungsweise um Produkte oder technisch-okonomische Zielsetzungen, um Wege oder Prozesse und um Systeme oder Elemente, wobei man nach Primar-, Imitations- und Se-kundarinnovation unterschied. Bei der Beurteilung der Trager dieser Prozesse, der Innovatoren, standen Kenntnisnahme und Anwendungs-motivation im Vordergrund. Erfolglosen Innovationsversuchen kam im Rahmen entsprechender Untersuchungen ein besonderer Rang zu, weil sie wichtige Erkenntnisse für den Weg und die Geschwindigkeit der erfolgreichen Innovationen aufzuzeigen vermochten. Die Sackgassen auf dem Wege einer Entwicklung hatten und haben bis heute ihren wichtigen Anteil am letztendlich positiven Endergebnis. In allen Experimental -wissenschaften kann als Grundsatz gelten, daB niemand einen als erfolglos dokumentierten Versuch nochmals zu unternehmen braucht, wenn er auf dem gleichen Gebiet forscht. ,,So geht es jedenfalls nicht", ist ein im Rahmen experimentell gepragter Forschung allgemein akzep -tierter Satz.

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[DTCHEN Vorteil, md ge- ntwick-! Über -Lat sich finition für den ;runde .g von e oder tg zwi- Unzu-mnten 1g von !r ver-iesem ; eine 1gsin -1tion" :::hno-~ische 1 der [nno-oder j um j Se-ieser mgs-n im weil der 1 auf :igen Hal-als tcht, ', ist

~ep-TECHNISCHE INNOVATIONEN IN DER EISENVERHÜTTUNG 29

In der nach dem 2. Weltkrieg entstandenen einschlagigen Literatur

über diese Fragestellungen lassen sich zwei verschiedene Innovations-begriffe nachweisen, die nebeneinander verwendet wurden. Dabei han-delte es sich einerseits um Innovation im engeren Sinne als eine erstma-lige und erfolgreiche Umsetzung, wahrend sie andererseits wesentlich allgemeiner als Beschreibung einer Verbreitung durch Wiederholung oder Imitation eingesetzt wurde, da von Innovation nur die Rede sein konnte, wenn aufgrund der erfolgreichen Verbreitung der Neuerung künftig entsprechende Prozesse nach den dafür entwickelten neuartigen Parametern abliefen. Das galt und gilt noch gleichermaBen für Entwick-lungen im technischen wie im wirtschaftlichen und gesellschaftlichen Bereich, d.h. beispielsweise für Maschinen oder die EDV, das Bildungs-system oder neue Produkte und neue Formen von Dienstleistungen am Markt etc.). Dieser VerbreitungsprozeB ist allerdings abhangig von der Dichte der in einer Gesellschaft bereits erreichten Kommuni-kationsstruktur. Daher sollten Betrachtung und Einschatzung von Inno-vationen stets in Relation zur jeweiligen Zeit und zum geographischen Raum erfolgen. Zwischen der Verbreitungsgeschwindigkeit auf der Basis kommunikativer Medien in den heutigen entwickelten Industrie-gesellschaften und etwa dem gleichen ProzeB im 16. Jahrhundert, der auf solchen Strukturen nicht aufbauen konnte, gibt es bekanntlich einen Unterschied. Hinzu kommt in Fillen, bei denen wirtschaftliche Aspekte eine Rolle spielen, die Einschrankung durch Begrenzungen aufgrund von Geheimhaltung, Reservierung von Herrschaftswissen, Ausschaltung von Konkurrenz etc. Die Wirkungsweise von Innovationen ist nicht zuletzt dank der hier bereits angesprochenen Bemühungen einschlagig ausgewiesener Sozial- und Wirtschaftswissenschaftler hinreichend geklart worden. Wir wollen uns daher im folgenden unter Berück-sichtigung der erwahnten einschrankenden Definitionen auf die Untersuchung der Innovationen im Eisenhüttenwesen seit dem 16. Jahr-hundert beschranken.

füSENERZ UND VERHÜTTUNG

Für den Laien sind Erz, Roheisen, Eisen und Stahl Begriffe, die er haufig gleichsetzt oder nur geringfügig differenziert. 0ft werden unter

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unterschied-30 VOLKER SCHMIDTCHEN

lichen Formen zusammengefa.Bt, obwohl Eisen (ferrum) eigentlich nur die chemische Bezeichnung für ein zu den Schwermetallen gehoriges Element ist, das in reiner Form in der Natur nur selten vorkommt. Ge-wonnen wird es als Eisenerz, das unterschiedlich gro.Be Anteile von Ei-sen und anderen Elementen metallischer wie auch nicht-metallischer Art enthfilt. Diese Mischung von chemischen Verbindungen mu.B durch den Verhüttungsproze.B getrennt werden. Gehen wir für die technische Be-griffsklarung einmal vom heutigen Stand der Eisen- und Stahlerzeugung aus, so la.Bt sich folgendes feststellen :

Aus den Erzen wird im Hochofen Roheisen erschmolzen, mit dem man nur relativ wenig anfangen kann. Erforderlich ist eine Weiterbehandlung mit dem Ziel, unerwünschte Staffe zu entziehen oder - abhangig vom angestrebten spateren Verwendungszweck des Eisens - weitere Staffe zuzusetzen, um Festigkeit, Dehnbarkeit oder Harte zu steigern, einen bes-seren Guis zu erlauben oder die Widerstandsfahigkeit gegen Warme oder Oxydation zu erhohen. Von grundsatzlicher Bedeutung ist hierbei der Kohlenstoffgehalt, der die Eigenschaften des Eisens und damit seine Einsetzbarkeit beeinflu.Bt. Von ihm hangt es ab, ob man das Eisen schmieden, harten oder leichter schmelzen kann. Das im Hochofen er-schmolzene Roheisen enthfilt im allgemeinen etwa 4 Prozent Kohlenstoff. Wenn man ihm durch Umschmelzen noch 1 Prozent Kohlenstoff entzieht, erhfilt man Gu.Beisen (Graugu.B), das sich durch gro.Be Harte auszeichnet, aber nur geringe Dehnungsfahigkeit und Elastizitat besitzt. Verringert man im Rahmen der Weiterverarbeitung den Kohlenstoffgehalt des Roh-eisens auf weniger als 1,7 Prozent, dann ist das Ergebnis ein dehnungsfa-higer Stahl, der sich in vielfaltige Formen gie.Ben, schmieden, walzen, pressen oder ziehen la.Bt.

Die Erdkruste besteht zu exakt 4,2 Prozent aus Eisen. lm Unterschied zu vielen anderen Elementen, die in der N atur nur in geringfügigen Spu-ren gewonnen und von daher erst mit aufwendigen VerfahSpu-ren für die ge-wünschten Zwecke nutzbar gemacht werden konnen, liegen die Eisen-erze in derart konzentrierter Form vor, dais eine Erschlie.Bung schon seit J ahrtausenden als renta bel gilt. Es geht dabei um den Magneteisenstein, den Rot-(21 %), den Braun-(20 %) und den Spateisenstein (25-30 %) als wichtigste Arten. Früheste Zeugnisse der Eisengewinnung und -verarbeitung stammen vom Beginn des dritten vorchristlichen Jahrtau-sends im vorderen Orient und beinhalten die Herstellung eiserner Waf-fen, Schmuckstücke und Gera.te, die jedoch fast ausschlie.Blich aus Me-teoreisen hergestellt waren. Für die Entwicklung einer ,,Eisenkultur" reichte bekanntlich das Meteoreisen nicht aus. Die erste Gewinnung von

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Tableau  1.  - Évolution  du  nombre des  usines  m étallurgiques  dans  la  région  liégeoise  au  XVI'  siècle
Tableau 2.  - Les  usines  métallurgiques  dans  la  région  liégeoise au XVII&#34;  siècle
Tableau  3.  - Dénombrement des  usines  des  Pays-Bas  et des  principautés  de  Liège-Stavelot,  seconde  moitié  du  XVIII'  siècle
Tableau  4.  - Exportatio n  de  prod uits  métallurgiques  liégeois  (moyennes annuelles  en  milliers  de  livres)
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