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UNIVERSITÉ DE FRANCE. ACADÉMIE DE NANCY RENTRÉE SOLENNELLE DES FACULTÉS DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES

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(1)

UNIVERSITÉ DE FRANCE. — ACADÉMIE DE NANCY

RENTRÉE SOLENNELLE

DES FACULTÉS

DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES ET DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE

DE NANCY

Le 20 Novembre 1877 BIRLIQENEOUX

, PE LA

FACULTÉ DES SCIENCES

DE NANCY

pere

[CATALOGUE

NANCY

IMPRIMERIE DE BERGER-LEVRAULT ET Ci°

11, RUE JEAN-LAMOUR, 11

1877

(2)
(3)

RAPPORT

DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT.

MONSIEUR LE RECTEUR, MESSIEURS,

Le développement de l'instruction à tous les degrés est devenu une préoccupation nationale; chacun sent que les des- tinées du pays dépendent en grande partie de l’œuvre qui s’accomplit dans nos Écoles; de là l'intérêt patriotique avec lequel vous accueillez le compte rendu annuel de nos travaux, Pénétrés de l’importance de notre tâche, sentant le poids de notre responsabilité, nous venons vous exposer ce que nous avons fait, chacun dans notre sphère d'action, pour répondre à votre attente et aux légitimes exigences de l'opinion pu- blique. Ce treizième rapport vous donnera une idée exacte de la vie intérieure de notre Faculté de Droit pendant l’an- née scolaire 1876-1877.

Le chiffre moyen des inscriptions pendant les sept années écoulées depuis les douloureux événements de 1370 a été à peu près atteint (1); comme l'an dernier nous avons compté 142

{1} Le nombre moyen des inscriptions trimestrielles a été :

En 1870-1871, . , de 137%:

En 1871-1872, . , dè 157 » En 1872-1873, . . de 1571,

En 1873-1874, . . de 129 1}, Moyenne 115.

En 1874-1875, . . de 151 3/, En 1875-1876, . . de 111 97 En 1876-1877, . . de 1!:2 »

(4)

28 BÉANCE DE RENTRÉE.

inscriptions par trimestre (1). Le nombre des élèves dont la pré- sence simultanée ou successive a été constatée, s’est élevé à 220 (2), savoir 165 des trois départements du ressort acadé- mique (3), 23 de la Haute-Marne, de la Haute-Saône, des Ar- dennes et de la Marne(4); 10 des autres parties de la France, 20 d’Alsace-Lorraine et 2 des pays étrangers.

L’assiduité aux cours, rigoureusement exigée de tous ceux qui w'obtiennent pas des dispenses réglementaires ou des con- gés réguliers, a été sérieuse et persévérante de la part du plus grand nombre; l'attitude et la conduite à l'intérieur de V'É- cole ont été généralement très-satisfaisantes. Si des inscriptions ont été perdues par des élèves qui n’ont pu, malgré nos aver- tissements, se résoudre à assister habituellement aux leçons (5), aucune poursuite disciplinaire n’a marqué cette année, et pas une plainte ne nous est parvenue sur la conduite de nos étu- diants hors de la Faculté. Les rapports des maîtres et des

st Novembre Janvier Avril Juillet n Moyenne

{D Inscriptions. 1876. 1877 1877. 1817. Folk jar crimestre.

De capacité, , , , . . 10 9 9 5 84 81k

De re année, , , . . 59 46 47 40 188 4T »

De ?2 année. . . . 39 40 38 30 147 A

De 3e année, , . . . . A1 32 32 39 144 36 »

De Doctorat. . . . , . 18 45 13 8 55 ERA

a es me me me me

{63 142 139 12% 563 142

Les études du Doctorat durant environ de deux ans et demi à trois ans, ce sont 37 aspirants au Doctorat qui ont dû prendre et 46 qui ont pris effectivement des inscriptions ou subi des examens pendant l’année scolaire 1876-1877.

(2) Un de nos étudiants de 2e année, Prosper Érowr, aussi distingué par le cœur que par l'intelligence, a succombé le 28 mai 1877. à l'âge de 25 ans, après une douloureuse maladie supportée avec une ferme résigenation.

(3) 115 de Meurthe-et-Moselle (dont 83 de Nancy), 31 des Vosges, 19 de la Meuse.

(4) 10 de la Haute-Marne, 7 de ia Haute-Saône, 3 de la Marne, 3 des Ardennes.

{5} Les pertes d'inscriptions se répartissent ainsi :

4 r'irimestre. 2e trimestre, 8c trimestre. 4€ trimestre. pour j’année. Total

Capacité, . . .. 2 Î 2 » ô

ire année. . . » » ? » 2

2° année. . , . . 1 1 2 » 4

8e année. 3 k 2 g

6 êË 8 » 20

(5)

FACULTÉ DE DROIT, 29

élèves ont conservé le double caractère d'intérêt affectueux et de confiante déférence qu’ils ont toujours eu à Nancy.

Lies conférences facultatives auraient dû réunir Les 49 étu-

diants inscrits (1); 16 s’en sont tenus volontairement éloignés, et quelques-uns n'y ont pas pris une part assez active. Nous ne nous lasserons pas d'insister pour que ces exercices soient plus suivis et mieux préparés; il y a là une question d’ave- nir pour les études. Les leçons des professeurs doivent être complétées chez nous, comme à l’École polytechnique et dans tous les établissements scientifiques, par des interrogations et des discussions bien dirigées. Les conférences constituent nos laboratoires juridiques; c’est là surtout que nos disciples peuvent se rendre compte de ce qu'ils croient avoir saisi.

Mis en demeure de répondre à la contradiction, aux prises avec les difficultés d'application, ils soumettent les notions acquises à une épreuve décisive. Ils s'aperçoivent bientôt qu'ils ne possèdent vraiment les principes et les règles qu'au- tant qu'ils ont été appelés à les justifier et à les défendre par le raisonnement et l'exégèse,

Aux cours, aux conférences, aux examens, c’est pour nous un devoir de conscience d'être exigeants. Notre sollicitude pour les jeunes gens confiés à nos soins nous fait ardem- ment désirer qu'ils emploient fructueusement ces belles an- nées durant lesquelles, dans tout l'épanouissement de leurs facultés et de leurs forces, ils peuvent amasser des provisions de connaissances pour le reste de leur vie et jeter les fonde- ments de leur future carrière. Nous ne cesserons de les en- courager, de les soutenir, en nous adressant à leurs sentiments : les plus élevés, en leur parlant de leurs devoirs envers le pays, envers leurs familles, envers eux-mêmes, en réveillant

(1) Nombre des élèves inscrits aux conférences facultatives et rétribuées : Conférences de 1r6 année . . . , , ,. . . 18

de 28 année, , . . . , . . ti

—— de 3e année. . . . 2? } 49

—— de Doctorat (1er examen), . . . 13

de Doctorat (24 examen). . . , 7

(6)

80 SÉANCE DE RENTRÉE.

leur émulation, en leur donnant l'exemple du travail. C’est avec bonheur que nous applaudissons à leurs efforts et que nous constatons leurs succès; ils peuvent s'apercevoir que c'est pour eux, non pour nous-mêmes, que nous nous dépen- sons et que nous redoublons d’ardeur avec les années. Ils ne se méprennent pas sur la cause de notre tristesse lorsqu'ils s’abandonnent à de fâcheux entraînements et qu’ils se prépa- rent des regrets pour l'avenir. Si nous leur paraissons quel- quefois sévères, ils ne tardent pas à nous rendre justice ; nous ne voulons d'autre témoignage que celui qu'ils nous rendent quand ils font un retour sur le passé.

D'excellents élèves nous ont causé une satisfaction sans mélange, l'éloge a été décerné à 12 d’entre eux, je suis heu- reux de proclamer ici leurs noms.

Ce sont:

MM. Cretin et Georges Lagrésille pour le premier examen de Baccalauréat;

MM. Cretin, Petitmengin et Guiot de Saint-Remy pour le second examen de Baccalauréat;

MM. Favre et Maurice pour le premier examen de Licence;

MM. Favre et Maurice pour le second examen de Licence;

MM. Favre, Gerbaut et Maurice pour l'acte public de Licence; ces trois derniers ont obtenu un succès bien rare, l'unanimité des blanches dans toutes les épreuves, et leurs thèses ont été jugées dignes d’être déposées à la Bibliothèque de ia Faculté.

À côté d'eux il en est 30, dans les trois années de Licence, qui ont mérité la majorité de blanches{1), 15 qui ont été admis avec égalité des blanches et des rouges, et 39 qui ont eu une minorité de blanches. Ces résultats ne sont pas inférieurs à ceux des années précédentes, mais nous aspirons à mieux, et le nombre de 15 examens admis avec toutes boules rouges,

(1) Sur 19 boules délivrées à la suite des cinq épreuves de licence, ont obtenu : MM. Pavin de Courteville, Lemoine (Charles), Spire (Maurice), 12 blanches ; — MM. Lagrésille (Alfred) et Schérer, 11 blanches,

(7)

FACULTÉ DE DROIT, 31

celui de 50 réceptions avec une demi-noire, une noire et même une noire et demie, nous paraissent trop considérables.

Nous voudrions que le chiffre des boules blanches, qui n’a pas dépassé 209, s’élevât notablement, que celui des rouges, qui a été de 397, s'abaissât progressivement, et surtout nous désirerions n'avoir pas à enregistrer 150 noires (1) et 38 ajour- nements pour les 199 examens de Baccalauréat et de Licence.

Il nous est impossible de ne pas regretter l’obligation dans laquelle nous nous sommes trouvés de refuser 9 candidats sur 38, près du quart, au second examen de Licence placé à la fin de la troisième année, et 15 candidats sur 47, près du tiers, au premier examen de Licence qui porte exclusivement sur le Droit romain (2).

Les épreuves de Doctorat se sont élevées de 29 à 38 (3);

16 candidats se sont présentés pour subir le premier examen, T pour le second, 15 nous ont soumis leurs thèses et ont con-

() Nature des examens. Blanches. ones" Rouges. Ronges- Noires. Total.

Examen de capacité. . . , . 1 2 3 2 » 8

dre année : 1er ex. de Baccalauréat 22 81 38 16 13 120 26 année ; 2e ex. de Baccalauréat. 31 32 51 22 20 156 ler ex, de Licence. , 28 . 30 66 30 34 188 3e année { 28 ex. de Licence , , 17 32 54 33 16 152

Thèse de Licence , . 34 25 49 17 7 132

133 132 261 - 120 80 756

€} Nature des examens, Nombre des examens. Admissions, Ajournements.

Examen de capacité. . . . 2 & »

{re année : {er ex, de Baccalauréat, . EN 35 5

2e année : 22 ex, de Baccalauréat. . . 39 31 8

{er ex. de Licence. . . . . 47 32 15

8e année { 2e ex, de Licence, . . . . 38 29 9

Thèse de Licence . . . . . 33 32 1

199 161 38

Blanches- Rouges- :

(8) Nature des examens, Blanches. rouges. Rouges. ire, Noires. Total.

4er ex. de Doctorat . . . . 33 35 42 » » 80

28 ex. de Doctorat. . , . . 16 9 8 ? » 33

Thèse de Doctorat. . . . . 57 27 6 » » 90

106 74 26 2 » 205 «

(8)

82 SÉANCE DE RENTRÉE.

quis leur diplôme; ce dernier chiffre est sans précédent de- puis le rétablissement de la Faculté. Plus le grade de Docteur est envié, plus nous nous sentons tenus à lui conserver toute sa valeur; la magistrature nous sait gré de ne le conférer qu'aux plus dignes. Le nombre des ajournements, 4 sur 16 au premier examen, 3 sur 7 au second (1), montre que des pré- visions pessimistes sur l’abaissement du niveau de ces épreu- ves, par suite de la multitude des aspirants, n'avaient rien de fondé. Le diplôme de Docteur de la Faculté de Nancy attes- tera toujours de fortes études de Droit romain et de Droit français, il ne le cédera à aucun autre.

Il suffit de parcourir les thèses de cette année pour se con- vaincre qu’elles sont le fruit de laborieuses recherches, il est notoire que la plupart ont coûté près d’un an de travail à leurs auteurs. Les sujets les plus variés, plusieurs très-diffi- ciles, ont été traités avec grand soin, quelques-uns avec une véritable supériorité (2).

{) Nature des examens. Nombre des examens. Admissions. Ajournements 1er ex. de Doctorat. , . , . , . . . 16 - 12 4 28 ex. de Doctorat. . , . , . . . . . 7 4 3

Thèse de Doctorat . . , , , . . ., 15 15 »

38 3i 7

(2) Sujets des thèses de Doctorat admises avec majorité de blanches où avec 3 blanches :

M. Paul Dumont : Du Serment considéré suriout comme moyen de preuve en Droit romain ef en Droit français. (3 décembre 1876.)

M. Eugène Ganprr : De la Puissance paternelle à Rome et en France. (15 dé- cembre 1876.)

M. Albert Laxro : Du Divorce en Droit romain et de la Séparation de corps en Droit français. (23 décembre 1876.)

M. Alphonse Lowsanp : De l'Envoi en possession et de lu Vente des biens du débiteur en Droit romain. — Des Effets du jugement d'adjudication sur saisie immobilière en Droit français, (3 janvier 1877.)

M. Léon CHanpenrier : Du Bail à ferme en Droit romain et en Droit français dans ses rapports avec l'Économie politique. (9 février 1877.)

M. Gustave LowBanD : Du Contrat de gage en Droit romain. — Des Effels de la faillite par rapport aux droits des créanciers hypothécaires, privilégiés et nantis en Droit français, (23 février 1877.)

M. Pierre CLavev : Des Fonctions du tuteur et de sa Responsabilité en Droit ro- main. — De la Séparation de biens judiciaires sous le régime de communauté en Droit français, (23 mars 1877.)

M. Louis Bacn : Du Fonds dotal en Droit romain, — De l'Inaliénabilité de La dot en Droit français. (16 avril 1877.)

(9)

FACULTÉ DE DROIT. 33

Une de ces thèses a été admise avec 3 blanches (1), onze avec la majorité de boules blanches (2), trois avec éloge; ces trois dernières sont celles de MM. Beauchet, Blum et Renauld.

M. Ludovic Beauchet nous a retracé la condition de la mère en Droit romain et en Droit français(3); il a apporté dans cette étude, où se déroulent les progrès des mœurs et des lois sous l'influence de la civilisation et du christianisme, un esprit étendu, généralisateur, méthodique. Il a su choisir avec dis- cernement les matériaux de cette intéressante monographie, les distribuer dans un ordre heureusement conçu, proportion- ner les développements et donner une véritable unité à son œuvre. La doctrine est sûre, le raisonnement vigoureux, le style net, sans être absolument exempt de néologisme. La sou- tenance a été ferme et mesurée; l'acte public a répondu aux espérances que nous faisait concevoir notre ancien lauréat, jugé digne du second prix dans le concours général de 1874.

M. Albert Blum avait choisi pour sujet de ses recherches en Droit romain la restitutio in integrum, moyen énergique par lequel le préteur faisait prévaloir l'équité sur le droit strict.

Cette étude substantielle et précise, puisée aux meilleures sources, résume les derniers travaux de la science. Dans sa thèse de Droit français, consacrée aux assurances sur la vie, le candidat a dû pour ainsi dire se frayer la route. Avec un sens juridique exercé, une connaissance approfondie de la

M. Édouard Hannezo : De l'Action Quod metus causa en Lroit romain. — Des Successions anomales en Droit français. (11 mai 1877.) :

M. René XanpeL : De la Novation en Droit romain. — Des Causes de justification et d'excuse en matière criminelle, d’après le Droit français. (20 juillet 1877.)

M. Henry Bunoin DE PÉRONNE : Du Contrat de mandat en Droit romain. — Des Chèques en Droit français. (26 juillet 1877.)

M. Louis ne Hépouvizie : Du Régime des eaux dans ses rapports avec l’agriculture en Droit romain et en Droit français, (27 juillet 1877.)

(1) Gelle de M. Bach. .

(2) Avec 4 blanches et 2 blanches-rouges, celles de MM. Burdin de Péronne, Gardeil, Hannezo, Lanio, G. Lombard. — Avec 3 blanches et 3 slanches-rouges, celles de MM. Charpentier et De Hédouville. — Avec 4 bianches, 1 blanche-rouge et 1 rouge, celle de M. À. Lombard. — Avec ? blanches et 4 blanches-rouges, celle de M. Dumont. — Avec ? blanches, 3 blanches-rouges et Î rouge, celle de M. Xardel, — Avec 3 blanches, 1 blanche-rouge et ? rouges, celle de M. Clavey.

(3) Cette thèse a été soutenue le 22 décembre 1876.

FACULTÉS 3

(10)

34 SÉANCE DE RENTRÉE.

pratique, il a fait une œuvre personnelle qui se recommande aux jurisconsultes par la sagacité de l'analyse, l'enchaîne- ment des déductions, l'harmonie des solutions. Nous ne voyons pas qu'il ait été publié jusqu'ici un meilleur livre sur cette matière si délicate dont l'intérêt va grandissant. L'épreuve de l'argumentation n’a fait que confirmer les impressions très- favorables de la Faculté (1).

M. Albert Renauld a traité de l'exercice des droits des créan- ciers hypothécaires en Droit romain et de la transcription des jugements d’adjudication en Droit français. Dans l’une et l'autre dissertation il a fait preuve des qualités les plus solides;

on y trouve la connaissance de l'histoire du Droit, la vigueur et la maturité, l'habitude d’aller au fond des choses, une al- liance peu commune de la théorie et de la pratique. Il eût été difficile de démêler comme il l’a fait, le caractère de di- vers jugements d’adjudication, d’en distinguer les effets sans être profondément versé dans les complications les plus déli- cates de la procédure. Si quelquefois, rarement il est vrai, l'auteur semble supposer qu’il écrit pour les seuls initiés, il creuse dans toutes les directions le sujet qu'il a choisi. Dans la soutenance, une parole facile et animée, une dialectique serrée, ont été vivement appréciées (2).

De tels travaux, excellents en eux-mêmes, sont pleins de promesses pour l'avenir. MM. Beauchet et Blum ont déjà pris part aux premières épreuves de l’Agrégation avec un de leurs émules, M. Gardeil. Le nombre de nos élèves se destinant à l’enseignement s'accroît avec les années; cinq de nos doc- teurs se présenteront probablement au prochain concours, ils s’efforceront de marcher sur les traces de leurs devanciers; en six années la Faculté de Droit a compté sept élus parmi les 48 candidats sortis vainqueurs de ces luttes universitaires.

L'un d'eux, M. BLonDeL, était déjà devenu professeur ti- tulaire en 1876; le second, M. Biner, a été appelé cette an-

1} Cette thèse a été soutenue le 9 février 1877.

?) Cette thèse a été soutenue le 13 juillet 1877,

{ {

(11)

: FACULTÉ DE DROIT. 35 née à la troisième chaire de Code civil sur la présentation unanime de la Faculté et du Conseil académique (1). C’est à Nancy que M. Binet a commencé ses études en 1864, lors du rétablissement de la Faculté; doué d’une intelligence vive et lucide, se donnant tout entier au travail et au devoir, ila conquis en moins de 13 ans la position qu’il occupe auprès de ses anciens maîtres; Docteur, Agrégé, Chargé de différents cours, il a poursuivi sans interruption sa marche ascendante.

Ses connaissances étendues de jurisconsulte, le solide ensei- gnement recueilli par ses élèves, son caractère sûr, ses qua- lités de cœur, nous assurent un collaborateur excellent et un collègue dévoué auquel nous avons fait place avec bonheur dans nos rangs.

C’est encore un de nos disciples, M. M4y, agrégé à Douai, qui a été attaché, sur notre demande, à la Faculté et chargé du second cours de Droit romain (2). Je ne pourrais que répé- ter ici ce que j'ai dit sur lui depuis deux ans, en faisant con- naître publiquement notre désir de le voir revenir au milieu de nous. Éprouvé dans les luttes de l’Agrégation et dans les fonctions d’un double enseignement (3), M. May nous apporte toutes les garanties scientifiques et morales que nous pouvons souhaiter chez un maître de la jeunesse. Il retrouve parmi nos Agrégés ses compagnons d'études et ses amis, et, accueilli par tous avec une affectueuse sympathie, il entre sous les meilleurs auspices dans une compagnie dont il continuera les traditions en vue de l’accomplissement de l'œuvre com- mune,

Cette compagnie forme une famille étroitement unie qui entoure de sa vénération son Doyen d'âge et de services, le membre honoraire que lui a légué une Faculté célèbre, au- jourd’hui disparue. Elle à applaudi à l'acte par lequel la croix de la Légion d'honneur a été conférée à M. HEIMBURGER (4),

(1) Décret du 20 juillet 1877.

oi Arrêté du 3 août 1877.

Celui de procédure civile et celui d'histoire du Droit, (4) Décret du 9 août 1877,

(12)

36 SÉANCE DE RENTRÉE.

en récompense de quarante-deux années d'enseignement et du courage civique déployé à Strasbourg en 1848. Ce souvenir de la France a été doux au cœur du patriote octogénaire, il demeurera l’ornement de sa vieillesse.

Un autre de nos savants collègues de Strasbourg, M. LE- DERLIN, qui, depuis six ans, fait pour nos aspirants au Doc- torat le premier cours de Pandectes organisé dans nos Facultés de province et qui à été chargé, depuis le départ de M. Vau- geois, du cours de Droit coutumier, a reçu, après vingt années de services, les palmes de l'instruction publique (1).

À côté de ces promotions diverses, qui ont répondu à nos sentiments d’estime et de confraternité, nous sommes heu- reux d’avoir à mentionner des mesures d'intérêt général réa- lisant des vœux, souvent exprimés ici, pour la meilleure organisation des cours de Licence, l'institution définitive d’un enseignement important, l'accroissement des instruments de travail.

Désormais, la disproportion regrettable qui existait entre les programmes des divers examens a cessé dans une cer- taine mesure. Les élèves de première année ne se borneront plus à étudier le Droit romain et le Code civil; ils auront à suivre un cours de Droit criminel, comprenant les parties essentielles du Code pénal et du Code d'instruction crimi- nelle, et cet enseignement fera l’objet d’interrogations con- fiées à un quatrième examinateur (2). Exceptionnellement et en vue de la transition, ce cours sera fait, en 1877-1878, pour les élèves de première et de seconde année (3).

L'enseignement de l'Économie politique, inauguré en 1864 par le regretté de Metz-Noblat, continué, depuis 1868, par notre collègue M. Liégeois, dans un cours complémentaire institué par la ville de Nancy, a été définitivement organisé dans toutes les Facultés, en exécutior de la loi du budget

(1) Arrêté du 7 avril 1877.

(2) Décret du 26 mars 1877, art. 1er, (3) Circulaire du 18 mai 1877,

(13)

FACULTÉ DE DROIT. 87

de 1877. En attendant la création d’une chaire spéciale, le cours, sanctionné par un programme d'examen à partir de 1879, a été placé en seconde année (1). Nous aurions vivement désiré que M. Liégeois voulût bien se consacrer tout entier à cet enseignement, qu'il avait contribué à fonder par des leçons hebdomadaires, dont le succès avait été d'autant plus marqué qu'elles s’adressaient à des auditeurs bénévoles.

Notre collègue n'ayant pu se résoudre à se laisser suppléer dans le cours de Droit administratif, qu’il fait depuis douze ans avec une incontestable compétence, nous avons dû de- mander que le cours d'Économie politique fût confié à un Agrégé (2). M. GARKNIER a accepté cette tâche rendue difficile à Nancy, mais conforme à ses goûts et en harmonie avec la direction de ses études; il la remplira avec un fervent amour de la science, et nous ne doutons pas qu’il ne fasse preuve, dans ce nouvel enseignement, de cette variété de connais- sances, de cette sagacité et de cette justesse de vues, de cette sagesse pratique qui ont caractérisé ses leçons de Droit cri- minel et de Droit romain (3).

Un des cours organisés par la Ville se trouvant désormais à la charge de l’État, nous nous réservons de proposer l’ins- titution d'un nouvel enseignement complémentaire choisi par l'Administration supérieure parmi ceux qui ont été ré- clamés par la Commission des hautes études de Droit, Nous attendons beaucoup de la sollicitude témoignée par les pou- voirs publics, les départements et les communes pour la prospérité de nos Facultés. Déjà, dans ces dernières années, le nombre des ouvrages de Droit que nous avons pu acquérir et mettre à la disposition de nos étudiants s’est élevé dans des proportions considérables (4), et l'agrandissement de la

(4) Décret du 26 mars 1877, art. 2.

(2} Arrêté du 18 mai 1877.

(3) À Rennes en 1875-1876, à Nancy en 1876-1877.

(4) En 4 ans, de 1874 à 1877, 562 ouvrages de Droit, comprenant ensemble plus de mille volumes, ont été acquis par la Faculté an moyen de crédits alloués par l'État.

(14)

38 SÉANCE DE RENTRÉE,

salle de lecture de la Bibliothèque de la ville offre des faci- lités nouvelles pour Le travail,

Avec ces ressources croissantes, avec les améliorations que nous ne cesserons de solliciter et que nous espérons obtenir dans la répartition des enseignements, les matières des pro- grammes et la distribution des examens, nous pourrons mar- cher progressivement vers le but assigné à nos efforts, qui est de préparer fortement des générations studieuses et viriles à l'accomplissement des grands devoirs que nous imposent notre passé national, nos épreuves récentes et notre destinée providentielle,

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