9 Préambule L. BENHABIB Psychanalyste-Fondation Prévention Autisme
e voudrais, au nom de mes confrères de l'Association Prévention Au- tisme (Pré-Aut), et mon nom personnel, remercier la Faculté des Sciences Sociales, le Département de Psychologie et des Sciences de L'Educa- tion de l’Université d’Alger, pour nous avoir associés à ce colloque. Je voudrais féliciter le comité d'organisation pour le travail parfait de prépara- tion de cette rencontre scientifique.
J'exprime mon admiration au Professeur Nacira Zellal pour son entêtement à tenir haut le niveau scientifique de nos instituts de formation universi- taires et j'espère ne pas blesser la modestie et la discrétion de Monsieur Réda Zellal pour la haute qualité et l'efficacité de son implication dans la mise à notre disposition les moyens indispensables au succès de notre tra- vail.
Notre participation à ce colloque couronne six années de collaboration scientifique avec le Professeur Nacira Zellal. Nous avons, en effet, organisé en commun des séminaires, accueilli des stagiaires, publié dans la revue
« Orthophonia » et nous sommes engagés ensemble dans deux projets de recherche.
Je pense que ces activités entrent dans l'ordre naturel du travail des univer- sitaires.
Je voudrais témoigner de mon émotion pour la place accordée à l'enfance en souffrance dans les travaux de ces deux jours. Je voudrais y lire un salut, y voir un clin d'œil à ceux qui sont pour nous des martyrs de la cause des enfants en détresse, et parmi eux et en premier je citerais les Professeurs Djillali Belkhenchir et Mahfoud Boucebci. Je voudrais dire à nos amis français qui n'ont pas côtoyé ces maîtres que ces héros se sont illustrés dans un combat admirable pour la sauvegarde des institutions de soin (clinique pédo-psychiatrique Les Oliviers, Service de Pédiatrie du C.H.U. Birtraria), dans la promotion des droits à la citoyenneté des enfants exclus par la ma- ladie, le handicap, ou par leur statut dit « d'enfants sans famille ». Je trouve naturel et plus que nécessaire d'évoquer la mémoire de nos deux maîtres et de reprendre, dans ce colloque les questions là ou ils les ont laissées.
Dans cette optique, j'ai estimé pertinent de proposer au Pr N. Zellal d'inviter l'Association Pré-Aut, pour exposer et débattre avec nous de son travail.
Pré-Aut est, en effet, engagé dans une double direction :
- de formation des pédiatres, psychologues, et puéricultrices de P.M.I, au dépistage précoces de signes de dysfonctionnement graves des interactions mère-bébé. Cette formation, en cours dans plusieurs départements français, a un accueil impressionnant auprès des soignants de la petite enfance.
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- Le deuxième pôle de son intérêt est une recherche pour valider deux signes cliniques de détresse relationnelle mère-bébé, susceptibles de prédire une évolution négative et gravissime du développe-ment psychique du bébé.
Ces deux signes sont faciles à repérer et sont successibles de figurer parmi ceux qui sont habituellement recherchés par les pédiatres en consultation ordinaire. Cette recherche, si elle devait aboutir, ferait du dépistage précoce de ces deux signes une action essentielle de prévention secondaire puisqu'il s'agit de devancer l'éventualité d'une apparition de symptôme d'une maladie grave, l'autisme, qui est d'accès thérapeutique complexe et dont le coût des soins est exorbitant.
Les interrogations qui ont interpellé les chercheurs de Pré-Aut seront débat- tues avec vous dans l'atelier « Pathologie de la relation mère-enfant ».