raajHiÆ alj. 35&&à
DES REGISTRES
Du
vingt-quatreSeptembre milfeptcent quatre-vingt- huit.C E jour, toutes les Chambres
affemblées, les Pairs y
féant,les
Gens du Roi
font entrés:&
,M
eAntoine - LouisSégurer,
Avocat
duditSeigneurRoi
, portantlaparole , ontdit:
' - u v '' / “'' ' , "' A /''' .n
MESSIEURS,
Nous
apportons à laCour une
Déclarationdu Roi
, quiordonne que
l’Affemblée desEtats-Généraux
aura lieu dansle courant de Janvier de l’année
1789, & que
les Officiersdes
Cours
reprendront l’exercice de leurs fonctions.Au moment où
tous lesMembres
de laCour
, à peinefortis de la confternation la plus profonde , après avoir long-
temps
été,
pour
ainfi dire, fous Fariathême de l’autorité rentrent, précédés par les
vœux
de tous les Ordres des Ci-A
t
toyens, fous ces voûtes auguftes
demeurées
muettespendant
leur abfence , la voix publique jouit fans crainte
du
pri- vilège de parlerpour
la Loi dans le Sanéhiairemême
de la JufHce.La Cour
, füfpendüe dansfes fondions depuis le trifteévéne-
ment du
8Mai
dernier,maistoujoursfidele&
confiante jufques dans les revers , n’apas eu la liberté de s’aflembler, pour déli- béreravectous fes
Membres
fur les très-humblesRemontrances que
l’amour , le devoir&
la fidélité lui auroient infpirées.Notre
minifterelui-même
, lors de la publication des derniers Edits, avoit été réduit à
un
filence forcé, par l’impuiffance abfolue de s’expliquerfurdes
Loix
nouvelles,
que
nous pouvions à peinecomprendre
d’aprèsune
leêfure rapide qui ne lailfe ni la faculté de faifir les objets, ni le
temps
de réfléchir fur l’enfemble des diflerens articles, ni la poflibilité d’en rappro- cherles difpofitions
, ni
même
le choix d’expreflionsconformes
au profondrefpeâ
qu’infpire la MajefiéRoyale
dans tout fon éclat.Mieux
inftruits aujourd’hui , ceque
nous n’ofâmes point bazarder alors , nous le ferons -,& pour
l’acquit de notre confi cience,&
pour répondre auvœu unanime
de toute laFrance.Les difpofitions de l’Edit concernant l’adminifiration de la Juftice étoient aufli oppolées à l’intérêt de tous les Sujets
du Roi
qu’à l’ordre établi de toute ancienneté dans la hiérarchie des différens Siègesdu Royaume.
Nous ne
parlerons pas desTribunaux
d’exception, qui ont
un
objet étrangeraux
autres Jurifdiêrions ,&
qui femblenîNexiger
une
attribution particulière. Les uns&
les autres fe trouvoient fubordonnés tout-à-la foisaux
Parlemens& aux
Cours
des Aides , fuivant la diverfité des matières :&
cette double fubordination auroitdonné
lieu fur l’appel àune
multitude de conflits, plus onéreux
que
les appels d’in-compétence*
I
3
Indépendamment
de cesTribunaux
, il exifïoit
en
France ,les Juges des Seigneurs , dont la Juftice eft patrimoniale
les Prévôtés Royales, depuis long-tems fupprimées en partie,
pour
éviteraux
Jufticiablesun
dégré de Jurifdiéfion, les Bail- liages&
Sénéchauffées répandus dans les Provinces , dont plusieurs ont été érigés enPréfidiaux,&
lesCours
Souveraines qui connoiffent de l’appel des Sentences de ces dernieres Ju- rifdiélions, toutes égales entre elles
&
indépendantes les unes des autres.Le
plan qu’on avoit fait adopter préfentoit non-feulementla fubverfion de tous cesTribunaux, mais l’anéantiffement
de
toute Juftice en France.La
faveur&
la préférence accordéesaux
unspour
lesérigeren
Grands-Bailliages ,avec
droit de reffort dans leur arrondit fementLa
jaloufie&
lemécontentement
des autres, reftés dans la çlaffe de fimples Sénéchauffées reffortiffantes
aux
Grands-*Bailliages
Le
pouvoirdonné
à tousde
juger définitivement jufqu’à concurrence defommes
plusou moins
fortes, fuivant la
na-
ture des fondions qui leur étoient attribuées, tout annonçoit
une
exiffence inégale entre des Siègeségaux
dans rorigine»Cette diflinélion
,
en
dénaturant les Offices, devoitamener
les rivalités
&
les diffenfions.Le
défordre feroitnédu
défautde
police *& une
vexation raifonnée auroit enfin foulevé les Bailliages inférieurs contre les Grands-Bailliages , jalouxde
faire fentir leur autorité.
Ces
Grands-Bailliages n’auroient bientôtreconnu aucune
efpèce de fubordination. Enhardis par la JurifdiéHon univers Celle qui leur étoit attribuée , ils pouvoient prétendre àune
forte
de
fupériorité fur lesCours
Souveraines elles-mêmes
94
puifque les Subftitutsde
M.
le Procureur Général étoient auto-rifés à requérir d’office,
même
à revendiquer les Caufes portées dans les Parlemens ,pour
faire juger lacompétence
par lesGrands-Bailliages.
Mais
quelque inconcevableque
fût cette attribution inouie,
ils ne pouvoient jamais, par la forme
même
de leur inftitution,
être envisagés
que comme
de vraisPhénomènes
dans l’ordrejudiciaire. Partagés en trois
Colonnes
qui dévoient ferem-
placer, ils auroientprononcé
, dans de certainstemps
, en der- nier reflbrt; dans d’autres, ils auroient jugé à la charge de l’appel;&
cet appel devoit être porté devant les Jugesdu
même
corps qui, tour-à-tour, auroienteu
la puiffancede
réformer les premiers, fans pouvoir alors être réformés. Cette alternative de fupériorité&
dedépendance
eût opéré nécef- fairementou une
coalition entre lesmêmes
Officiers, tour-à- tourfupérieurs
& dépendans,
pour confirmer réciproquement leurs Sentences,ou une
divifion funefleoccafionnée par ratta-chement
de tous leshommes
à leur opinion perfonnelle : divi- fion d’autantplus difficile à calmer,
que
l’entêtement&
l’efpritde domination en eût été la fource
&
lemoteur
invifible.Que
nepourrions-nous pas encore ajouter fur l’étendue des foinmes auxquelles étoit portée lacompétence
, foit des Pré- fidiaux, foit desGrands
-Bailliages?Ce
pouvoir exorbitant devenoit pourlesJufticiablesun
de ces fléaux dont l’expérience a fait fentir tout le danger.Le
motifmême
fur lequelon
s’étoitappuyé
, la néceffité de rapprocher des Parties le Tribunaloù
elles dévoient faire juger leur appel, ce motif n’étoit
que
Spécieux, parce qu’il étoit fansfondement
dansune
villeoù
il
y
auroit eu tout enfembleun Grand -
Bailliage& une
Cour
Supérieure. Les fraisdu voyage &
l’accélérationdu
Ju-gement
étoient lesmêmes
,&
ce fantôme- de bien publicne
5
fèrvoif qu’à voiler l’intention d’anéantir le reffort de tous les
Parlements.
Mais
, en fuppofant ce grand intérêt véritable , le projet n’en étoit pasmoins
défaftreux. Si les Sujetsdu Roi
trouvoientun
bénéfice réel à n’être point obligés de quitter leur domicilepour
aller foutenir leurs prétentions&
défendre leurs droitsjcette Jufiice, concentrée dans la Province, ne pouvoit-eîle pasêtre fufceptible de bien des abus, dès qu’elle ne feroit plus furveiliée par
une
autorité fupérieure ?D’un
côté, lafomme
fur laquelle les Préfidiaux pouvoient prononcer
en
dernier refiort, excédoit la mefure de la fortune de la plupart des particuliers.D’un
autre côté, le pouvoir des Grands-Bailliages abforboit la prefque totalité des conteftations
que
la Nobleffe peut avoir à foutenir. Ainfi lesNobles
, demême que
les autres habitans dechaque
Province,abandonnés
à des Juges prévenus,
ou
livrés, faute de Juges , àl’impéritie de Praticiens fans lumières&
fans connoiffances, auroient trouvéun nouveau malheur
dans la reffourcemême que
leRoi
paroiflbit vouloir leur accorder.Joignons à tous ces inconvéniens la concurrence établie en faveur des Juges
Royaux
fur les Juges des Seigneurs, con- currence qui laiffoitaux
Parties la facilité de fe foufiraire à leursJuges naturels,&
la liberté de s’endonner
à leur choix ; l’obligationimpofée aux
Seigneurs d’avoir, dans le chef- lieu de leurs Juftices,des Officiers gradués,réfidents&
domiciliésdes Prifons
& un
Geôlier qui auroit prêté ferment devant leJuge d’appel ; l’obligation plus étroite encore de faire le ren- voi des prifonniers
immédiatement
après leur capture ,.&
lerenvoi des procédures dans les vingt- quatre heures après le Décret. Cette prévention
&
ces formalités, prefqu’impoffibles à remplir dans le court délai fixé par lenouveau Réglement
6
anéantiffoient tout-à-fait les Juftices Seigneuriales dont la
Loi
fembloitnéanmoins
vouloir conferver la propriété.Ces
craintes , ces difficultés , ces entraves,
ne
font ce-»pendant
que
d’une faible confidération ,quand on
lesrapproche de l’abus
énorme
qui réfultoit de lacompétence
exclufive des Grands-Bailliages , qui, félon le texte
même
de l’Edit concernant l’admmiftration de la Juftice , devoiênï déciderfansappellesCaufes Criminelles, de
même
que les Procèscivilsy lorfque l’objet comefté ne s’élèvera
pas
au-dejfus de vingt mille livres.Qu’il eft douloureux
pour une ame
fenfible, d’avoir à s’ex-pliquer
publiquement
furune
pareille fimilitudelEh
quoi !l’exiftence des Sujets
du Roi
, ce bienfait qu’ils tiennent de la nature , la vie deshommes
, étoit évaluéeau même
tauxque
leur fortune ! Et le
même
Tribunal pouvoitcondamner
àmort un Citoyen
, fur lequel fon pouvoir , en matière civile, étoit
fpécifiquement borné à vingt mille livres ! fournie exorbi- tante, mais qui ne peut entrer en parallèle avec ce
que
leshommes
ont de plus cher, lavie, l’honneur
&
la liberté l Si l’onaofé fe permettred’aceufer l’Ordonnance de ï670
d’inhu-»manité
& de
barbarie,
que ne
fe feroit-on pas permis contreta nouvelle Législation?
Eh
qu’a produit jufqu’à ce jour le boule vertement généralde
tous lesTribunaux du Royaume? La
ceffation entièrede
la Juftice dans le long intervalle de cette interdiêHon réelle
&
de fait, déguifée fous la qualification d’une
Vacance
forcée»La
Nation s’eftdemandé
à elle-même
: qu’eftdevenu
ce premier Parlementdu Royaume,
auffi ancienque
laMonar-
chie
&
qui tenoit à fa çonftitution ; cetteCour
des Pairs effea-tiellement exiftante
, qui a rendu des fervices fi importans à pos Rois
?
&
qui a cimenté de fon fang l’ordrede la fucceffiQïï>4
7
à la
Couronne
; ceCorps
enfin dont la fiabilité devoit être garantie par lesOrdonnances
rendues fur lademande
des EtatsGénéraux
? Séparé, en quelque forte, d’avec
lui-même un
feulaftede la volonté abfoluedu
Souverain, en diminuant fon exifience , en altérant fes formes , en refireignant fesfondions ,
en
fupprimantune
partie de fesMembres
, en a,pour
ainfi dire, préparé l’anéantiffement.
Cette defiitution
prononcée
aveê tant d’éclat pouvoit-elle fubfifier avec jufiice ? Si l’on oppofe à la réclamation desCours
Souveraines , le filence refpediueux dans lequel elles fe font renfermées , la Loirépond
par notrebouche
, qu’un enregiftrement forcé ne peut équivaloir à
une
démiilion libre,&
qu’un Magifirat ne peut être privé de fon Officeque
dansles cas prévus par les
Ordonnances du Royaume» Tous
lesmonumens
de notre Légifiation dépofent de cette vérité-, Scnous
pourrions faire palier fous lesyeux du
Miniftere, dansun
tableau rapide,
une
longue fuite de Princes qui depuis Charles-le-Chauve jufqu’à nos jours, placésfur le
T
rône entrela Loi
&
la liberté , ont laiffé aprèseux un
long fouvenir. Siquelquefois ils fe font
abandonnés
à des infinuations dange- gereufes , iis fe font repentis de les avoir écoutées,&
n’en ontpas
moins obtenu
les éloges de la poftérité, parce qu’amis
de
l’ordre&
protecteurs de tous les états, ils fe font empreffés
de
réparer lesmaux que
des Miniftres ambitieux avoientpu
faire
en
abufant de leur confiance&
de leur autorité.IL
y
a desLoix
dans lesEmpires
, dit Bolfuet , contre les-quelles tout ce quife fait ejlnul de droit;
&
ily
a toujours àrevenir contre ,
&
dans d’autres circonflances&
dans d’autres temps. C’eft ainfi qu’à fonavènement
à laCouronne
, leRoi
s’eft déterminé à rappeller les Magiftrats exilés
, à rétablir les profcrits
, êk à rendre à fon
Parlement
fon antique dignité.Politiquefa«
crée, Liv.
8
Ce
qu’il fit alors, autant
pour
lebonheur
cîe fies Peuplesque
paramour
de la juftice , il le faitune
fécondé fois.Du
haut de Ton
Trône,
il a jetté fies regards far toutes les parties de fionRoyaume.
Ï1 n’avu
par-toutque
trouble&
confufion,
les coeurs re; plis d’effroi , les efiprits plongés dans la confia tentation.
C
e peuple fi attaché à fies Souverains , fi naturelle-ment ému dune
fierilibilité vivepour
tout ce qui porte l’em-premte
d^ la bienfàifance&
de la liberté, les François, fiem- bloienc avoir dépouillé leur caraffterepour
fié livrer à la dou- leurL
plus profonde. Toutes les provinces attendoient avec crainte quel feroit le fort de leurs Magiftrats. Les uns ont été fuparmés
, les autres ont été fufipendus, non- feulement dans
la capitale, mais dans tout le
Royaume.
LesTribunaux
infé- rieurs , les Grands-Bailliageseux-mêmes
fontencore la plupart dans FinaêHon. L’impunité enhardit le crime -, les malfaiteurs fe multiplient ; &C dans lefommeii
de la Loi , la Juftice éter- nelle a veillé feule fur la France.L’adminiftration de la Juftice eft le principe qui entretient la vie politique des plus grands Etats. Sufpendre
Faâion
de ce principe,c’efi; occafionnerou une
léthargieou
des convulfions,
fouvent mortelles -, en détourner le cours,
ou
en intervertir les effets , ceft expofer le corps de l’Etat àune
révolutionnon moins
dangereufe.On
ne peut changer les formes obfiervées detoute antiquitédansune Monarchie
,fansaltérer la confiance des Peuples, fanscompromettre
l’autorité elle-même
, fans mettre au hafiard lebonheur &
la tranquillité publique. Les abus naiffentdu
fiein des innovations.La
prudence la plusconfiommée
ne peut les prévenir, parce quelle ne peut fe flatter de les prévoir.
La
puiffanceRoyale
eftappuyée
furla Juftice&
fur la Force.Leur
unionfeule rendleTrône
inébranlable.La
Juftice eftFamé
&
<&: la vie
du
Souverain.La Force
afTure l’exécution des décretsde
fa Juftice;Tant que
cette heureufeharmonie
fubfifte , elle attache les Peuples au Prince par les liens de l’amour& du
refpeét ; elle attache le Prince à fes Peuples par fes propres bienfaits.
Mais
fi l’équilibre eflrompu
, fi la Juflice cefle de diriger les aéfes de laForce ,filaForce ne fertqu’à contraindreou
interrompre la Juftice , tous lesnœuds
fe relâchent : la Juftice , dépouillée de fon autorité proteftrice, n’infpire plusde
refpeéf; laForce
,féparée de laLoiquien confacre l’ufage n’infpire plusque
la terreur. Les fentimens fe glacent , lesmœurs
s’altèrent,lescœurs
s’ifolent,l’amourdelaPatries’éteint.Les malheurs publics ne touchent plus des
hommes
qui n’ont plus intérêt d’être Citoyens:ou
fi cesmaux
fe font enfin fentir*ce n’eft point pour infpirer des reffources, ranimer l’énergie, réveiller le Patriotifme j c’eft
pour
exciter lesmurmures
, pro-
duire le
découragement
,&
entretenir les diffenfions qui pré- parent lentement ladécadence
des plus puiffans Empires.Et combien
de fois l’expérience n’a-t-elle pas fait voir, dans ces Crifes déplorables , laForce
,égarée par l’oubli des principes ,fe tourner contre elle-
même
,&
renverferaveuglément
lepouvoir qui lui avoit
donné
lemouvement &
l’aêlivité ?Par fa nouvelle Déclaration, le
Roi
détruit le nouvel ordre qu’on lui avoitfait introduiredansl’adminiftration de laJuftice.C’eft
un nouveau
bienfait dont le Peuple François rendra d’é- ternelles aidions de grâces à fon Souverain. Et ,en
effet, lesMagiftrats
, quoique
nommés
par le Prince, ne fontpasmoins
les Juges de la Nation.
Reconnus
par elle,ou
inffitués fur fademande
, n’eff-elle pas intéreffée à leur ffabiiité autantque
leSouverain
lui-même
? Peuvent-ils être vertueux, toujours prêts à défendre la caufe publique ,& prompts
à fe facrifàerpour
les vrais intérêts de la
Couronne
, s’ils font continuellementB,
travaillés par la crainte d'être dépouillés de leurs fondions5
lorfqu’ils fe feront renfermés dans l’exaôe obfervation de leurs devoirs? Enfin, de quelle utilité
une Cour
peut-elle être,quand
elle n’a pas la confiance des Peuples?
Une
Magiftraturehono-
rable fait refpe&er le
Gouvernement
:une
Magiftrature aviliene
peut être refpeéfée.Nous
reconnoiffons qu’il ne peuty
avoir qu’un feul Souve-rain en France,
& que
l’autorité réfide dans fa feule perfonne»<La volonté
du
Prince fait la Loij mais la Loi à fon tour de- vient la volontédu
Prince.Quand
elle a étédemandée
par les Etats,
quand
elle a été accordée par le Souverain,
quand
elle a été confentie par la Nation , elle devient le Droit- public
du Royaume
; il n’eft plus libre auMonarque
de l'a- néantir parun
feul aéfe de fa volontéfuprême
; il eft:digne alors de la majefté d’un
Roi
iufte de déclarer qu’il eftlui-même
fous l’empire de laLoi. (1) Parolesremarquablesd’unEmpereur
, maître de prefque tout l’universconnu
,&
quine croyoit pas porter atteinte à fa Souveraineté , en pofant -lui-même les bornes dans lefquelles elle étoit renfermée»
Quelle confiance ne doit pas infpirer
un Monarque
quine
rougit pas de dire à fes Sujets : Je régnépar la Loi ,&
laLoi
-eft la
mefure
dema
volonté.Le
Droit publicdu Royaume
ne peut être altéré ,.
que
leTrône lui-même
ne foit ébranlé. S’il étoit poffible de fufL pendreou
d’abolir arbitrairement les Loix anciennes,chaque nouveau Régné
verroit éclorreun nouveau
fyftême de Légifta—(1) Digna vox eft majeftate regnantis, legibus alligatum le Principem proftJ
fceri. Adeo de automate juris noftra pendet antoritas :
&
révéra majus imperiQeft iubmittere legibusprincipatum. Impp. Theod,
&
Val. ad Senatum, L„ 4, Cod,don
,un nouveau
fyftême de Finances ,un nouveau
fyftêmè•de
Gouvernement.
L’ordre établi feroit renverfé -, il n’y auroit d’autres loixque
cellesdu moment
-,&
la France affer-mie
par la Loi Salique , trembleroit en fe rappellant les at- teintes qu’un Minifterecorrompu
a tenté autrefois de portera
fa conftitution.Tous
les Légillateurs ont cru devoir fixerleur attention fur les dangers de l’inftabilité de la Loi; les plus vertueux fe font exilés volontairement pour en affurer l’exécution :&
les pluscélébrés Républiques de la
Grece
ontpenché
vers leur ruine.aufii-tôt qu’énervées par le luxe, elles ont permis
aux
Philo- fophes de leur Siecle d’attaquer les loix&
de s’élever contreleur conftitution,
C’eft cette immutabilité de la Loi
que
les Magiftrats ne çefferont jamais de réclamer.On
les a préfentéscomme
desCorps
Républicains quiaffeêlent l’indépendance -,on
lesapeints à la face de la Nationcomme
des ambitieux qui cherchent à introduire l’Ariftocratie dans le fein de laMonarchie
Fran-çoife.
Combien
de fois cependant n’ont-ils pasprouvé
leur inviolable attachementpour
laRace
augufte qui depuis tant de fiecles porte le fceptre de Clovis ?Combien
de fois n’ont- ils pas maintenu, au périlmême
de leur vie, les droits facrés
de
la fucceftion auTrône
,&
de l’indépendance abfolue dela
Couronne
deFrance?
Etque
font-ilsdonc
, ces Magiftrats,pour
réfifter à leur Souverain ? C’eft l’autoritédu Roi
qu’ils exercent, c’eften
fonnom
qu’ils prononcent, c’eft la dette de la Souveraineté qu’ils acquittent , c’eft>aunom
de laNa-
tion qu’ils réclament, Dépofitaires des
Ordonnances, Défen-
deurs nés des droit-s de la
Couronne
, Gardiens des Loix&
£ •
Organes
des Peuples , n’ont-ils pasdonné
dans tous lestemps
l’exemple d’une obéiflance paftive& du
refpeêi le plus pro-fil 2
12
fond ?
Le Roi
parle,&
ils font difperfés-, leRoi commande
J&
ils font fufpendus.On
ne les entend pasmême
fe plaindredu coup
qui les accable : l’excèsdu mal
pourra fouiun
jour en faire connoitre l’étendue.Continuellement froides entre le devoir
&
l’autorité ;accu-
lés , parce qu’ils font trop fidèles; coupables
, parce qu’ils ne veulent pas
manquer
à leur forment; arrachésde leurs foyers, enlevés à leurs familles , forcés de divifor leur fortune ,&
quelquefois renfermésdans des prifons deftinées
aux
criminels d’Etat j quelle réfiflance ont-ils jamais apportée à Fexécution des ordres particuliersque
les Miniftres leur ont fait lignifier?Comment
les traiter de rébelles, eux qui n’ont d’autres armes
que
de fimples proteflations , d’autre défenfoque
leurs très-humbles
remontrances , d’autre appuique
leurs prières&
leurs fupplications ;
eux
dont ledévouement
entier ne fo ré- formeque
l’honneur&
la confcience ,eux
enfin qui animésdu même
efpritque
tous les Militairesdu Royaume
, prodi- gueroient leur fang
&
leur viepour
la conforvation de leur Prince&
la gloirede
fon régné.Il n’efl rien
que
le Souverainne
puiffo exiger de notreamour
; il peut tout fo promettre de notre fidélité : mais quip
ourroit relever les Magiflratsdu
forment qu’ils ont fait de garder&
obforver lesOrdonnances
}Il
en
efl dedeux
fortes. Les unes font lesOrdonnances
des Rois , qui varient fuivant la diverfité destemps &
la naturedescirconflances. Les autres fontles
Ordonnances du Royaume,
les
Coutumes &
les Capitulations des Provinces.Ces Ordon-
nances , cesCoutumes
, ces Capitulations ne peuvent être changées ni altérées ,ou
parce qu’elles tiennent à la conftitu- îion de laMonarchie
,ou
parce quelles ont été formées fur lademande
des Etats7
ou
parce qu’elles font la condition ira-fouftraire à leur ferment de fidélité. Voilà les
Ordonnances que
nousfommes
fpécialement chargés fur notrehonneur &
notre confcience de conferver , au péril
même
d’encourir la difgracedu
Souverain.La
Nation pourroit nousdemander compte
de notre miniftere, nous accufer de prévarication ,&
leRoi lui-même
nous reprocherun
jour notre foibleffe.L’honneur, oui l’honneur eft plus impérieux
que
l’autorité j&
s’il falloitabandonner
la caufe desLoix pour
fe prêteravec complaifance
aux
projets défaftreux qui ont interrompule cours de la Juftice
,
aucun
desMembres
de laCour ne
balanceroit à offrir le généreux facrifice d’un état qu’il ne pourroit plus exercer fans rougir. Lesâmes
viles fe laiffentcorrompre
par de grandes promeffes -, lesâmes
nobles fe reffemblent toujours à elles-mêmes ,&
la pureté de leurs in-tentions eft la réglé de leur conduite.
Nous ne
nous permettrons plus qu’une réflexion, elle eftbien importante. L’adminiftration des finances eft
devenue
la bafe de tous lesGouvernemens
$ cet objet feulcommande
à tous les autres&
influe jufques fur la Légiflation françoife.Souvent
il fait taire lesLoix
elles-mêmes ; ce font les befoinsdu moment
qui expofent lesTribunaux aux
coups d’autorité les plus inattendus.On
a fufpendu Faêtivité desCours
Sou- veraines,
pour
fe débarraffer des réclamations, toujours im=puiffantes,
que
le bien public les obligeoit de renouveller fans cefle}on
a voulu faire craindrepour
la liberté , lorfqu’on fe propofoit d’envahir les propriétés.La
facilité desEmprunts
, qui font infailliblement le
germe
des Impôts 3 la multiplicité des Impôts qui font la fuite né-
cefîaire des
Emprunts
, ont , depuis troisRégnés
,accumulé
la maffe
énorme
desengagemens
de l’Etat. Cette mafle, fem- blabfe à ces avalanches quitombent du
haut desmontagnes
ss’eftaccrue dans la rapidité de fachute,
&
a creuféun abyme
effrayant , dont les Adminiftrateurs
eux-mêmes
n’ontpu
juf?qu'ici mefurer la profondeur.
La France
eff obérée : mais elle n’eft pas fans reffources.La
plus forte,comme
la plusprompte,
eff dans lecœur
de§François. Henri
IV
, l’idole de laFrance
, n’en eonnoiffoit point de plus affurée. S’il dutune
partie de la gloire de fon régné au Miniftre vertueux qu’ilhonora
de fa confiance&
de fon amitié , le
Roi
s’applaudiraun
jour d’avoir rappelle au pieddu Trône un
Miniffre quiva
s’efforcer de marcherfur les traces de Sully.
On
reconnoîten
lui lemême
caraêfere,
la
même
auftérité demœurs
, lemême
efprit d’ordre&
d’économie , la
même prudence
, lesmêmes
principes.Ré- compenfé
d’avance ,&
félon foncœur
, par Fentboufiafme général, il fe dévouera tout entier à la Patrie qu’il avolon-
tairement adoptée. Il répondra à l’attente d’un grand Peuple , qui n’a plus défefpéré de fesmaux
,du moment que
l’admi- niftrationdes Finances lui a été rendue : il répondra â l’attente d’un grand Roi, qui
compte
affez fur fa vertu, pour le placer dans fes Confeils. L’énergie de fon
ame
acquittera fa recoin- noiffance envers la France&
fon Souverain, en donnant
un nouveau
degré d’aêfiyitéaux
talents qu’il a déjà fi heureufe-ment
développés.Il n’a pas craint de dire au
Roi
ceque
leRoi
s’étoit déjà dit à lui-même.Que
c’eft à la Nation à acquitter la dette d.e la Nation. Qu’il s’effengagé
àconvoquer
les ÉtatsGénéraux du Royaume
|que
fa parole eff facrée. Il ne reffoit plu§qu’à en publier la convocation*,
Le
Roi en nxe aujourd’huiM
l’époque. C’étoit le feul
remede
à l’état de langueuroù
laFrance entière eft réduite.
Un Roi
nef!: jamais plus grand qu’au milieu de fon Peuple.C’eft dans cette noble Affemblée qui! entend de la
bouche
même
de fes Sujets les motifs de leurs allarmes, la caiife de
leurs malheurs , les
moyens
de les réparer.La
Nation ne peutfaire parvenir jufqu’au
Trône
fesplaintes&
fes fupplications.Elles font prefque toujours affoiblies
ou mal
interprétées par l’organe des Miniftres chargésde les préfenterdanslesConfeils.Un
Souverain , attentif à la voixdu
Peuple dont il efl chéri juge parlui-même
de fa fituation , de fes reffources, de fes befoins,&
de fes efforts. Il reconnoit qu’il fufht de fa pré-fence
pour
exciter les François à luidonner
des preuves écla- tantes de jeurdévouement.
Non
, laNation
n’a pas befoin d’être régénérée : elle oftencore la
même. Ce
font toujours ces anciens Francs, qui ont élevé Clovisfur lepavois,
&
qui ont appeiié librementHugues Capet
àlaCouronne
: le Succefléur de LouisXII&
deHenriIV
trouvera dans tous les
cœurs
lesmêmes
fentimens, lamême
fidélité , le
même
amour.La
Nation fecontemple
elle-même
dans le Prince qui lagouverne. Elle voit avec complaifance dans fon augufle Perfonne* cette longue fuccefîion de
Monarques,
dontaucun
Peuple ne peut préfenterune
fuite aufn nombreufe. Elle en attend lesmêmes
vertus. Ses efpérances fe font réalifées. Les exemples de tant de Rois fuflifoient pour convaincre leur fucceffeur, qu’un Souverain fe
couronne
de gloire auxyeux
de l’Univers, en détruifant fon propre ouvrage , lorfqu’il reconnoit qu’on a
voulu
faire illufion à fa fageffe.Ce
Prince fi grand , fimagnanime
,&
qui peutmarcher
de pair avec tous les héros de l’antiquité9 ce
Conquérant
dei6
l’Europe prefquertiere , qui a porté le
nom
François au plus haut degré d’élévation , cetEmpereur
enfin fi jaloux de fon autorité, mais plus jaloux encore de faire éclater fa juftice,
Charlemagne
, après avoir déployé toute fa puiflance pour opérerune
révolution qu’il croyoit utile, aflembla la Nation,&
ne rougit pas de déclarer, en fa préfence, qu’il renonçoit à ce projet (i) , quil venoitfe réformer lui-même
,
&
laiffercegrand
exemple ci fesfuccejfeurs.Charles
V
, encoreDauphin
,& Régent du Royaume
, après avoir defiitué le Chancelier Pierre la Forejl, le Premier Pré- fidentSimon
de Buffy,
& un
grandnombre
deMagifirats, furde faufies inculpations, rendit,en plein Parlement , cet Arrêt d’éternelle
mémoire.
...*
«
Nous
, fansen
avoir été requis , ains de notre piir&
noble» office , auquel appartient de rappeller
&
corrige^ tant notre» fait
comme
l’autrui, toutesfoisque
connoiflons qu’en icelui» juftice a été bleflee
ou
pervertie, fpécialementen
grévant»
&
opprimant l’innocence par faufie&
calomnieufe fug-» geftion , avons , de notre propre
bouche
, déclaré la pri-»> vation par nous faite , avoir procédé
de
fait feulement,
»
& non
de droit ne de raifon ....&c.
»Un aveu
auffi noble fit autant d’honneur auRégent
qu’aux Magifirats.Mais
CharlesV
futfurnommé
le Sage.Louis
XIII,
à l’inftigationdu
Cardinal de Richelieu , exila , deftitua, fit
condamner
parune Commiffion
,
&
exé-cuter en effigie plufieurs
membres
de fon Parlement.Le nom
que
je porte ne m’impofera pas filence,&
j’oferai direque
leChancelier Séguier, trop affervi
aux
volontésdu
Cardinal,
oublia ce qu’il devoit à la dignité dont il étoit revêtu ,
&
p) Nopnetipfos corrigsntes3 6*pojleris nojîris exctiplumdantes, Çapitul.
ce
Miniflre. Attaqué d’une maladie mortelle , en ce
moment où
les Rois de la Terre, près de rendre
compte du
pouvoir qui leur avoir été confié, portent des regards inquiets fur leur conduite,
&
pefent leurs allions au poidsdu
Sanéluaire, Louis XÏIImanda
le Parlement à Saint-Germain-en-Laye.La Cour
fut introduite dans laChambre du
Roi.La
Reine, affileau
pied de fon lit , tenoitM.
leDauphin
fur fes genoux. -Tous
les Officiers de laCouronne
, lesGrands du Royaume,
les Miniflres étoient préfens. Louis XIII déclara qu’il vouloit
que
lesMembres du
Parlement qu’il avoir fait abfenter,&
dont les charges avoient été fupprimées, fuflent rétablis. Il
commanda
auxGens du Roi
dele faire obéir;&
, quoiqu’une parole auffi folemnelle fût plusque
fuffifante, troisjours après,il adrefla au Parlement
une
Déclaration fur ceprompt
réta- bliffement.Si Charles
V
futfurnommé
leSage
, Louis XIII fut fur-nommé
le Jujle :noms
précieuxque
la poftérité leur a con-fervés.
Telles font les fublimes leçons
que
nos anciens Rois ont laiffées à leurs auguftes Succeffeurs.Le Roi
n’a eu befoin,pour
les fuivre,
que
de fe livrer à l’impulfion de foname.
Il a pris confeil de cette fageffe héréditaire qui ne craint pas d’avouer quelle a ététrompée
: il s’efl: approprié cet héroïfmeû
digne d’être imité.Avoir
fufpendu , c’efl: avoirabandonné
le projet chimé- rique derétabliflement de cetteCour
Pleniere , qui n’a jamais exiftécomme Cour
de Jufticeou
de Légiflation, qui e.ft
C
r8
incompatible
avec
la Police généraledu Royaume
, qui
eR
deffruétive de tous les Concordats paffés avec les Provinces réunies à la Couronne.. Véritable Coloffe de puiffance,, s’il
pouvoit exifter jamais y, d’argille dans le principe
^ mais qui
pourroit
un
jour fe changeren
airain ,&
couvrir de fonombre
,ou
écrafer de fon poids leTrône
au pied duquelil auroit été élevé..
Avec
quelle fatisfaêfion la Nation ne voit-elle pas fortRoi marcher
aujourd’hui fur les traces deCharlemagne
, de CharlesV
, de Louis, XIII,&
donner à la postérité lenouvel exemple
d’unRoi
qui aura eu le courage de fe réformer lui-même.
Les droits de l’autorité font inaliénables; ils feront toujours refpeélés. Les droits de la Nation font imprefcrip- tibîesj elle ne craindra jamais d’offenferun Roi
juffe en les, réclamant. Il écoutera fesvœux &
fes doléances \il ne con-fultera
que
la bonté de fon cœur..Déjà
, furl’efpoirde la nouvelleAdminiRration, laconfiance altérée fe rétablit y le crédit chancelant fort de fon affoupiffe-ment
, lecommerce
renouvelle fesfpéculations,&
reprend fonactivité.
Le
rétabliffement desCours
Souveraines achèvera dedifiiper ledeuil
&
latrifielfe.Un
cri d’allégreffes’eft élevé danslaCapitale , qui
va
retentir jufqu’aux extrémitésdu Royaume»
Les craintes, lesinquiétudes, lesallarmes,la terreur
&
l’effroi9vont fe perdre dans les tranfports de la joie univerfelle. Tous,
les
cœurs
réunis béniront lamain
bienfaifante qui a difiipé l’orage dontlaFranceétortmenacée.Le Roi
jouiraune
fécondé' fois de fon ouvrage.Tous
fes Sujets ferontheureux.Lui-même
partagera la félicité de fon Peuple;
&
la Nation, en confacrant dans fes Faites lefouvenit de ce grandévénement
, apprendra à nos derniersneveux
,
que
files Rois ne font.pas à l’abri de la Curprue yils fem
ontrent plus dignes de l’amour.&
de lavéné-
ration de leurs fujets , lorfqu’ils ont le courage de renoncer à ces révolutions politiques ,préparées danslefilence ,
combinées avec
artifice , exécutées avec éclat,&
plutôt conçuespour
fatisfaire l’intérêt
ou
l’ambition des Miniftres qui les dirigentque pour
opérer le bien public ,&
ajouter à la gloireou au
bonheur du
Souverain*Nous
laifTons à laCour
la Déclaration avec la Lettre de cachetdu Roi
,envoyée
fur icelle ,&
les conclufionspar
nous prifes par écrit fur ladite Déclaration*Et
fe font lesGens du Roi
retirés»Eux
retirés.Leéhire faite de la Lettre de cachet
du Roi &
de laditeDéclaration, enfemble des conclufions
du
ProcureurGénérai du Roi
par lui prifes par écrit fur icelle./ v .
La
matière fur ce mifeen
délibération*Il a été arrêté
que
la délibération feroit continuée àde- main
Jeudi 25 , jour auquel les Princes&
Pairs feront invitésà venir prendre leur place
en
la Cour..Et ledit jour 25 les Pairs féant en la
Cour
, la délibéra- tion continuée à cejourd’hui ayant été reprife, laCour a ordonné
l’enregiftrementde ladite Déclaration ,fuivant l’Arrêt particulier qui fe trouveraau
regiftré de ce jour.Suit
lateneur de
laditeDéclaration
,
& de t Arrêt
d!
enregijlrement
d’icelleO
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