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2020 en 20

témoignages

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Avant-propos

#MOBILISATION

#UTILITÉ SOCIALE

#LOGEMENT

#INITIATIVES

2020, une année particulière, sous le signe de :

Les acteurs Habitat Jeunes en Ile-de-France

(résident.e.s, salarié.e.s, directions, partenaires)

témoignent de l’intense année qui vient de s’écouler.

Merci à toutes et tous pour leur investissement.

Page N°5 Page N°12 Page N°17 Page N°21

#MOBILISATION

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Abdel Afquir est directeur de l’Association Jeunesse qui gère deux établissements des Hauts-de-Seine. Les confinements ont révélé les caractères et fragilités de chacun,

les situations économiques, psychologiques des résidents se sont parfois fortement dé- gradées, et la mobilisation de ses équipes a été solide et précieuse, l’implication : totale.

Il raconte.

Abdel Afquir

Directeur Association Jeunesse - Hauts-de-Seine

« On a senti que nos résidents avaient besoin de nous rencontrer, discuter et échanger, ne serait-ce que quelques minutes, ou plusieurs fois par jour, autant qu’il le faut, mais avec toutes les mesures de précaution. On ne pouvait se

contenter d’une relation à distance. Et je pense que, pour nous, c’était important de pouvoir en juger par nous-même. Et nous sommes aujourd’hui capables de dire exactement comment les choses se sont passées. »

Le directeur des deux structures a tenu à remercier l’implication sans faille de ses

équipes : « Et là où je remercie toutes les équipes, de Bourg-la-Reine et de Clamart, c’est que, pas un instant, hormis au tout début quand tout le monde se posait la question du télétravail, pas un n’a dit - j’ai besoin de me mettre à l’abri pour me protéger -. La priorité était sur le fait qu’on avait des jeunes et que certains étaient très fragiles. »

Il conclut : « C’est vraiment touchant parce que la situation a créé une très belle dynamique entre les administrateurs, entre les salariés. Ce que j’ai maintenant plaisir à dire à mes

administrateurs et autour de moi, c’est qu’ “il y a quelque chose qui s’est révélé au niveau de l’engament des professionnels“ qui a donné un sens à tout notre travail. On est capable, en équipe, de dire qu’on a surmonté ensemble quelque chose qui n’était pas simple à assumer.

Tout n’est pas tout beau, tout n’est pas tout rose, mais je me suis dit qu’effectivement nos résidences « c’est bien + que du logement ». Eh bien il est aussi là le « bien + ». C’est ÇA.

Bien sûr, il y a tout ce qui est lié au logement et on a un accompagnement complet à proposer à nos résidents. Mais, au-delà de tout cela, pour moi et pour nous « + que du logement » a pris tout son sens ».

L’accompagnement des jeunes

«Nous sommes disponibles sur les horaires habituels par mail et par téléphone. Chaque animateur dispose d’un numéro de téléphone.

Le standard a été basculé sur mon numéro de portable. Nous sommes donc très joignables. L’accompagnement s’articule autour de cela.

Seuls les accompagnements individuels sont maintenus. L’équipe socio-éducative prend contact avec les résidents ou répond à leurs sollicitations par téléphone ou par mail. Nous réalisons actuellement un tableau avec la présence ou non des résidents, et leur situation professionnelle (au travail, en télétravail, au chômage partiel).

Nous utilisons aussi les réseaux sociaux pour rester un maximum en lien avec les jeunes (mail actus via le site internet, post instagram).

Alice nous explique comment se déroule l’accompagnement des jeunes lors du premier confinement et nous livre ses bonnes pratiques.

Alice Desnoes

Coordinatrice socio-éducative L’Appart - Gennevilliers

Quelques bonnes pratiques

Je pense que le plus important est de rester en lien, que ce soit avec l’équipe ou avec les résidents. Nous avons réussi à organiser des réunions vidéos entre collègues via ZOOM. Cela nous permet de nous voir, de prendre des nouvelles, de faire un point sur les contacts que nous avons pu avoir dans la journée. Nous essayons d’avoir un point au moins une fois par jour. Et puis, il faut voir le côté positif de la chose : ce temps de confinement peut nous permettre d’avancer sur des projets, des dossiers sur lesquels nous n’arrivons pas à avancer en temps normal.

Personnellement, j’en profite aussi pour peaufiner des dossiers de demande de subvention, ou des projets éducatifs (ex : CVS).»

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Raconte-nous ton expérience

«J’ai rencontré un petit papy qui m’a trop touché. C’est lui qui a fait que ma mission a pris un sens. Quand je suis arrivée il y avait des rumeurs comme quoi il était très renfermé, qu’il ne parlait pas, qu’il était assez triste. Moi quand je suis arrivée, je me suis dit : mon but c’est de le rendre un peu moins triste.»

Astread a appris à le connaître, à respecter ses choix, ses envies et a réussi à installer une confiance entre eux.

«J’ai pris mon temps, je n’ai pas été brusque.» Grâce au caractère rassurant d’Astread, le monsieur a fini par s’ouvrir et parler.

Qu’est-ce que cette mission t’a apporté ?

Astread s’est sentie utile pendant sa mission. Elle lui a permis d’apprendre et acquérir des compétences tout en aidant des personnes. Sa mission a également confirmé son souhait de travailler dans le milieu médical de manière ponctuelle.

Elle se dit prête à renouveler l’expérience !

Astread a travaillé avec Alteralia au sein d’un centre Covid qui a été mis en place pendant le confinement.

Astread

Résidente Alteralia - Aubervilliers

Maria Skvortsova

Chargée de développement et de communication - URHAJ IDF

Ce qui avant était difficilement imaginable est devenu la réalité : faire des réunions, séminaires, apéros, pauses café sur Zoom…

soutenir les équipes (et résidents !) tout en restant chez soi.

Ce cadre inédit nous a appris à quel point la communication, privée de l’in- formel et du contact physique, est importante. Rassurer, expliquer, trans- mettre, écouter, échanger, garder le lien… Ce ne sont que quelques exemples de ce que la communication renouvelée a permis au sein du réseau. Les nou- veaux canaux comme Slack ou des outils repensés comme la newsletter et les réseaux sociaux nous ont beaucoup aidés dans cette mission. Mais c’est surtout l’envie d’égayer le quotidien des équipes et des résidents, de soigner notre public avec les mots qui nous ont guidés tout au long de l’année 2020.

J’espère que cette prise de conscience de l’importance de la communication bienveillante ne disparaîtra pas avec le virus !

L’année 2020 a tellement bousculé nos vies et nos façons de faire !

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Coralie Napolie,

L’Étape - Paris 11 et 13

Chargée de la vie résidentielle Intervenante socio-éducative chargée de la gestion résidentielle

Intervenante socio-éducative

chargée de la vie résidentielle et de la gestion résidentielle

Véronique Bedfert, Laure Vendeville

La vie résidentielle du FJT s’est vu bouleversée suite à la crise sanitaire.

Coralie, Véronique et Laure ont su s’adapter et réinventer la vie au sein de la résidence notamment grâce à de nouvelles actions collectives.

Réseaux sociaux, des espaces collectifs exploités La vie résidentielle n’a pas été laissée pour autant en suspens.

En effet, l’utilisation des réseaux sociaux est un point fort pour rester en contact avec nos résidents.

Un groupe fermé Facebook réservé aux résidents de L’Étape est tenu par les intervenantes socio-éducatives chargées de la vie résidentielle ;

il permet de garder le lien. Tous les deux jours sont publiés des défis et challenges, notamment ceux proposés par l’URHAJ. Les jeunes y

participent dès qu’ils le peuvent, et nous avons d’ailleurs déjà reçu plusieurs photos selon le thème.

Des actions pour l’après

Garder le contact par différents biais avec les résidents, recenser leurs besoins, idées et envies de partage, leur proposer des

activités et défis réguliers, continuer à faire vivre la vie résidentielle durant cette période de confinement, c’est aussi une manière de dire à tous nos résidents qu’ils ne sont pas seuls face à cette

situation si particulière.

Cette période de confinement a mis en avant des situations de précarité numérique chez plusieurs de nos résidents. Des pistes de réflexion autour de futurs partenariats avec des associations

spécialisées à terme sont menées.

Un résident en mission « agent secret »

Sur chacun des trois foyers, nous avons un résident volontaire qui, une ou deux fois par semaine, reçoit dans sa boite aux lettres une vingtaine d’attestations de dérogation de sortie qu’il pourra à notre demande, distribuer dans les boites aux lettres des résidents qui en auraient besoin et qui sont en difficulté pour les réécrire

eux-mêmes. Avec l’un d’eux, nos échanges de SMS se sont rapidement transformés en « mission d’un agent secret ».

Petit florilège :

« Je viens d’accomplir la mission.

Dispo pour d’autres missions.

Terminé.

A vous ! ».

« Rupture de stock.

Demande réapprovisionnement de toute urgence.

Agent 007 ».

« Mission effectuée ».

Suite du témoignage...

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#UTILITÉ SOCIALE

Nous avons dans un premier temps organisé une réunion pour les résidents pour expliquer l’importance des gestes barrières pour limiter la propagation du virus et un panneau identifé par les résidents à été mis en place. Lors de l’annonce du confinement, l’équipe a pris le temps de téléphoner à chaque résident pour savoir s’il était confiné sur l’établissement afin de connaitre l’effectif exact au sein du FJT.

En ce qui concerne l’organisation de l’équipe socio-éducative (...), elle fait

l’accompagnement par téléphone et donne un rendez-vous physique si la situation le nécessite. Elle reste en lien avec les partenaires notamment les écoles afin de transmettre à certains les devoirs qu’ils doivent rendre. Nous avons prêté des ordinateurs portables à certains jeunes afin qu’ils puissent suivre les cours à distance sur internet.

La présence de l’équipe socio-éducative sur l’établissement permet d’alléger la solitude, causée par le confinement, en gardant le lien avec les résidents. Nous avons créé un groupe WhatsApp avec l’ensemble des jeunes dans lequel l’équipe propose des jeux concours ou lance des défis aux jeunes, notamment ceux de la page Instagram de l’URHAJ. Des lots de sucreries sont à gagner à chaque fois grâce à un don d’une association !

Par la suite, un concours d’expression artisitque sur la thématique du confinement au FJT, l’accès à des machines pour faire du sport au sein de la résidence ou encore des

challenges sur les réseaux sociaux ont rythmé les semaines de confinement des résidents de Clamart. Une jolie dynamique impulsée autant par l’équipe que les jeunes !

Élodie Hargoussi Gantobe

Directrice FJT Moulin de Pierre - Clamart

De l’instauration des gestes barrières aux activités pour dynamiser les semaines de confinement, Elodie Hargoussi Gantobe nous raconte le quotidien de sa résidence.

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Comme l’a souligné Patrick Pannevel, Président de l’URHAJ IdF, dans l’édito de notre numéro spécial de novembre 2020 Habitat Jeunes Info, « nous sommes peut-être condamnés, mais seulement à l’optimisme ! ».

La crise (et ses multiples rebondissements) nous a tour à tour sidérés, secoués, inquiétés… mais je garderai de cette année 2020 le souvenir de l’esprit d’équipe et d’entraide qui s’est imposé dès le 1er confinement : dans l’équipe régionale et dans notre réseau francilien. Chacun a su rester positif et solidaire, pour traver- ser cette crise (qui dure…) du mieux possible sans jamais perdre de vue notre objectif commun d’aider et d’accompagner les jeunes des résidences FJT à faire face aux nombreux impacts de cette crise sanitaire, économique et so- ciale.

2020 est aussi une année particulière pour moi car j’ai quitté la direction d’un FJT parisien pour rejoindre l’équipe de l’URHAJ et m’investir dans un vaste et ambitieux projet de valorisation de l’utilité sociale des FJT et d’amélioration de notre manière de rendre compte de nos activités. Ce projet m’a permis de rencontrer de nombreux salariés du réseau, de prendre de la hauteur et de formaliser, avec l’aide de tous, 7 dimensions de notre utilité dans un ensemble d’outils communicationnels « être utile aux jeunes & aux territoires ». Ce fût un travail passionnant et je suis ravie de le poursuivre en 2021 pour témoigner encore plus et encore mieux de la valeur ajoutée de nos projets FJT sur les territoires !

Mon année 2020 en quelques mots ? Optimisme, positif, ensemble et utiles !

Émilie Guyot - Sionnest

Directrice Adjointe - URHAJ IDF

Au croisement de l’ESS et de l’éducation populaire, le FJT est d’abord une mise à l’abri qui remplit la fonction « habiter, être protégé par un toit », première condition pour pouvoir être accompagné. Nous rencontrons de nombreux jeunes en souffrance ayant des parcours de vie marqués par des ruptures pour lesquels nous avons un vrai rôle d’accompagnant et de guide : nous leur donnons du temps aussi pour se questionner sur leurs parcours.

Ce qui me semble important est de permettre aux résidents de vivre avec des gens qu’ils n’auraient pas côtoyés normalement dans la vie. Grâce à l’accompagnement proposé, les jeunes gagnent en autonomie pour être acteurs de la Société : avoir les moyens de la comprendre, de l’analyser, d’y trouver leur place et de s’y projeter. A leur sortie, les jeunes nous remercient...

d’abord pour avoir permis l’émergence de leurs projets, mais aussi pour leur avoir fait découvrir un modèle de vivre ensemble qu’ils n’étaient pas venus chercher.

Julien Delabracherie

Directeur adjoint FJT Victor Hugo - Bagneux

Les deux dimensions de l’utilité des FJT qui me parlent le plus sont : Avoir un chez-soi et Favoriser l’insertion professionnelle.

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En FJT les résidents se retrouvent avec des jeunes qu’ils n’auraient pas rencontrés sans ce lieu-là.

Ce brassage permet de faire des rencontres et de nouer des amitiés avec des personnes issues de milieux très différents. Ainsi les jeunes s’ouvrent, confrontent leurs représentations du monde à celles des autres et évoluent.

Dans le cadre des actions collectives ils peuvent aussi se découvrir des talents et des compétences utiles à leurs pairs, et expérimenter concrètement la solidarité et l’entraide.

Au-delà des liens qui se créent entre jeunes, un FJT ce sont aussi des équipes qui créent des liens avec les partenaires du territoire pour que les jeunes s’en saissisent et apprennent à se repérer dans la ville, à trouver de l’aide de façon autonome.

Aurélie Da Costa

Chargée de mission ingénierie sociale ALJT

Les dimensions de l’utilité des FJT qui me parlent le plus sont : Les dimensions qui nous différencient vraiment sont : Tisser des liens

et Valoriser les ressources du territoire. Comment êtes-vous arrivés en résidence-FJT ? Comment votre séjour vous

a aidé à évoluer dans votre parcours ?

Je suis arrivée de chez mes parents à la rentrée de septembre 2017, juste après mon Bac à Chartres, pour suivre une formation à Paris.

Mon séjour en FJT m’a permis pour ma 1ère année à Paris de m’habituer plus

sereinement à un monde tellement différent de celui que je connaissais, parce qu’il y avait toute cette charge mentale en moins : par exemple : gérer les repas (parce qu’en plus dans le foyer où j’étais il y avait des repas du soir compris), ça enlève une grosse charge quand-même !

En plus de ça j’ai créé des liens assez incroyables avec des personnes, je me suis fait des amis avec qui, je pense, on va rester en contact très longtemps. Vivre ensemble comme ça, c’est comme se recréer une famille. C’est très sympa de rentrer le soir après les cours et de savoir qu’on va retrouver des amis, qu’on n’est pas toute seule, qu’on a un repas qui est prêt... C’est vraiment très sécurisant.

Tisser des liens, découvrir de nouvelles perspectives, déployer ses talents, c’est tellement ça ce qui m’a marqué le plus.

Le fait de tisser des liens et de s’épanouir soi-même, c’est ce à quoi le foyer m’a le plus servi. Quand je regarde en arrière et quand je regarde la personne que j’étais avant de venir en foyer, ça n’a aucun rapport. Je pense que ça m’a permis de m’ouvrir, de

découvrir tant de personnalités différentes, de métiers différents, de nationalités différentes... c’est vraiment une porte ouverte sur le monde ! »

Marianne, ancienne résidente au FJT de Reuilly nous parle de son expérience en FJT.

Marianne

Ancienne résidente FJT Reuilly - Paris 12

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En FJT, on accompagne de plus en plus de jeunes précaires avec des petits boulots, qui se retrouvent rapidement sans emploi ou enchaînent les CDD.

On travaille avec eux la globalité de leur projet de vie, il s’agit de les aider à trouver ce qu’ils veulent vraiment faire. On est amené à les soutenir dans diverses démarches : l’emploi, pour stabiliser le côté professionnel, mais aussi le logement, l’admi- nistratif, etc.

Donc on développe de nombreux partenariats... on a besoin de tiers pour avoir une vision et un accompagnement à 360°.

On s’ouvre sur l’extérieur car on ne peut pas tout faire en interne.

La dimension de l’utilité des FJT qui me parle le plus est : valoriser les ressources du territoire.

Anne Janin

Chargée d’intervention territoriale ALJT

Jean-Michel Morer

Maire de Trilport (77)

A mes yeux la véritable valeur ajoutée des FJT est qu’elle apporte véritablement des clés à chaque jeune pour qu’il soit en capacité de construire progressivement son autonomie, de grandir afin d’affronter mieux armé la vie.

J’ai vécu des expériences malheureuses de structures en charge du suivi des jeunes très fragilisés, vulnérables, en rupture, abimés par un parcours de vie compliqué, qui avaient opté pour un mode de logement diffus, en immersion. Ce qui se traduisait en fait par les laisser seuls et

désarmés face à leurs tentations, aux aléas et un environnement pas toujours adapté. Un 06 ne remplace pas une présence humaine constante…

Je préfère de loin la vision des résidences FJT, lieux certes ouverts, mais protecteurs, adaptés, proposant un véritable suivi des jeunes, avec des équipes qualifiées et expérimentées, disponibles, accessibles, mobilisées autour de ce lien humain essentiel. Ce contexte permet que chaque jeune soit réellement en capacité d’avancer progressivement dans ses projets personnels ou professionnels.

Devenir citoyen se construit, notamment et surtout aujourd’hui, dans une société qui mute, dans laquelle les repères ne sont pas toujours faciles à trouver. Une résidence FJT offre un environnement approprié et adapté, qui favorise l’accès aux droits, aux usages numériques.

La valeur ajoutée d’un FJT est ce supplément d’âme qu’apporte le lien humain et l’accompagnement qui fait société et humanité.

Le maire de Trilport, Jean-Michel Morer nous parle de l’utilité des FJT.

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#LOGEMENT

Les infrastructures de la résidence seront bientôt adaptées à l’accueil de jeunes parents isolés et de conséquents travaux de

réaménagement ont été lancés afin d’atteindre petit à petit la quinzaine de logements monoparentaux.

Félicia est la toute première de ces nouveaux résidents. Cela fait trois mois qu’elle occupe son logement avec son fils Killian, âgé de 6 mois. Félicia est aujourd’hui à la recherche d’une alternance dans le milieu de la Gestion de PME et, en parallèle, travaille à temps partiel dans un MacDonald’s.

Avant d’arriver à Créteil, la jeune femme logeait dans un FJT de Cergy dans le Val-d’Oise, et c’est sur les conseils d’une assistante sociale de l’association Repairs !, qu’elle a effectué des recherches pour un

nouveau logement dédié aux familles monoparentales. Dans la mesure où la famille de Félicia se trouvait dans cette partie de

l’Ile-de-France, il a paru naturel qu’elle saisisse l’opportunité de se loger dans le Val-de-Marne.

Lorsque nous lui avons demandé si elle se sentait bien dans ce FJT, la jeune maman nous a répondu avec beaucoup d’entrain : « Je suis contente, très contente même ! Si un jour je déménage de Créteil, ça fera mal, je suis au centre de tout ici. Et les résidents m’aident

beaucoup. Quand je suis avec la poussette, ils me tiennent la porte, m’aident à monter les escaliers… Ils sont vraiment sympas ! »

Félicia

Résidente ALJT Créteil

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L’association Relais Jeunes fait partie des structures ayant eu recours à l’avance APL du dispositif « Expérimentation

Jeunes » géré par la Fédération des acteurs de la solidarité. La résidence Henri Durant située à Lagny-sur-Marne a accueilli plusieurs jeunes bénéficiaires : nous sommes allés à leur rencontre pour recueillir le témoignage d’un résident, qui restera anonyme.

Le parcours du résident nous permet de rendre compte de l’importance de cette expérimentation sans laquelle il n’aurait pas pu accéder à ce

logement et commencer un nouveau départ : « Je n’avais pas de toit, il fallait que je trouve un logement. ». Son parcours nous montre la complémentarité des différentes structures d’aides qui se relaient pour le sortir de la rue : « J’ai contacté une

assistante sociale pour me sortir de ma situation. Au début je dormais dehors, après ils m’ont orienté vers un dortoir de nuit où je devais appeler le matin et en fonction des places je pouvais venir dormir le soir. Ensuite, ils ont fait un devis pour me payer une tente, et ils me louaient une place de camping. On m’a emmené vers les Restos du cœur et le Secours catholique pour que je puisse manger correctement. Ils m’ont orienté vers une association qui aide autant pour accéder à un ordinateur permettant de faire des recherches que pour vous orienter vers une assistance sociale ou la Mission locale. Moi, ils m’ont conduit vers la Mission locale où je suis rentré dans le dispositif de la Garantie jeunes et eux-mêmes m’ont orienté vers Relais Jeunes. C’est comme ça que je suis arrivé dans la résidence FJT. »

A son entrée en FJT, il a pu enfin se poser et prendre le temps pour organiser ces projets : « Mon entrée en FJT a été un

soulagement parce que c’était vraiment compliqué. Autant sur le plan physique que psychologique. Ma façon d’être s’est améliorée, tout le monde m’a dit qu’au fur et à mesure ça allait mieux. Au sein de la résidence, j’ai organisé un atelier de

découverte en informatique avec une dizaine de participants.

Avec le parcours que j’ai eu, je me suis dit autant prendre confiance, se lancer et faire des choses que je ne faisais pas d’habitude. Avant de me retrouver dans cette situation, j’étais déjà assez renfermé, je ne parlais pas beaucoup, j’étais à l’écart.

Quand je me suis retrouvé à la rue, je n’ai pas eu d’autres choix que de me tourner vers les autres pour m’en sortir. Je me suis dit, autant continuer ainsi ».

Bénéficier de l’expérimentation lui a permis de rentrer en résidence et de ne pas avoir de difficulté financière dès les premiers mois. Sa situation professionnelle se stabilise progres- sivement : « Actuellement, je suis en intérim, je suis toujours en recherche d’un travail qui correspond à ma formation de BTS CIM (Conception et industrialisation en microtechniques) » témoigne le résident.

Jeune anonyme

Résident Relais Jeunes - Langy-sur-Marne

Mon arrivée au FJT a été pour moi un grand soulagement.

J’ai trouvé un logement stable en région Parisienne, qui m’a permis de développer de façon plus sereine mon projet musical SOMEY. Mais j’ai aussi trouvé une équipe à l’écoute des

résidents, toujours prête à nous aider dans la réalisation de nos objectifs communs et personnels.

Avec leurs encouragements, j’ai pu fonder une chorale avec quelques résidents lors de mon arrivée, ou me produire à plusieurs reprises dans l’enceinte du FJT.

J’ai toujours pu compter sur l’aide bienveillante de la direction et des intervenants, qui oeuvrent chaque jour pour chacun des résidents et leur bien-être quotidien, tout particulièrement en cette période de crise sanitaire.

Un an est passé déjà, et je ne me vois pas quitter le Foyer Marcel Callo avant le terme des deux ans réglementaires.

Julien nous raconte son expérience du FJT.

Julien

Résident FJT Marcel Callo - Versailles

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#INITIATIVES

Comment t’es venue l’idée ?

Au sein de ma résidence nous avions l’habitude de faire des repas partagés une fois par mois pendant lesquels un ou deux résidents proposent de cuisiner. A cause de la situation sanitaire les activités collectives sont toujours suspendues pour le moment, mais des résidents sont toujours motivés. Je souhaitais donc faire quelque chose autour de la cuisine. (...) Donc l’idée était de proposer des recettes faciles, plutôt rapides et qui nécéssitent le moins d’ustensiles possibles (pas de four, de blender…).

L’idée est aussi que je lance les premiers lives, mais comme dans les résidences, que ce ne soit pas toujours les équipes qui proposent, et que les jeunes puissent aussi présenter leur recette les prochaines fois.

Après quelques essais avec des collègues, des ajustements et

l’organisation d’un espace plus restreint pour montrer aux jeunes que l’on peut cuisiner dans des cuisines plus petites, elle s’est lancée.

Jennifer Filloque

Chargée de Vie résidentielle - ALJT Viry-Châtillon

Le vendredi 22 mai 2020, Jennifer proposait un atelier cuisine en live sur Instagram. Nous lui avons posé quelques questions pour en savoir plus.

Quel bilan en tires-tu ? Est-ce le début d’une série ?

Au final je suis assez contente de l’action, quand il y a des bonnes idées comme cette émission (Tous en cuisine, avec Cyril Lignac) il ne faut pas hésiter à les reprendre. La

dynamique est lancée, ça permet d’innover, tenter de

nouvelles choses. C’était la première, ça n’était pas parfait mais j’aimerais pouvoir le développer, que d’autres collègues s’y mettent car à plusieurs on avance mieux !

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Comment as-tu eu l’idée de fabriquer des masques ?

J’ai fait des études de mode avec une double formation styliste/modéliste et il y avait un peu de couture dedans, donc j’ai appris à coudre durant cette formation.

Je voyais beaucoup de posts sur Facebook à propos des soignants qui manquent de matériel, notamment de masques. J’en voyais depuis le début du confinement, mais au début je n’y prêtais pas spécialement attention. Et puis au bout de

3 semaines, j’ai eû un déclic et j’ai eu l’envie de vraiment faire quelque chose.

Pour l’instant, les masques que j’ai fait sont destinés aux travailleurs du foyer et le personnel soignant, mais je me suis dit qu’on les aiderait aussi en se protégeant nous. Du coup je vais préparer plusieurs patrons de masques, puis je vais expliquer aux filles comment faire… c’est assez simple ! J’ai trouvé des tutos pour faire des masques sans couture, les filles pourront en faire un pour elles-mêmes.»

Maéva

Résidente FJT Jeune Cordée - Paris 9

Pendant le 1er confinement, Maéva s’est lancée dans la fabrication de masques en tissu pour aider le personnel soignant. Une initiative solidaire dans laquelle elle fut épaulée par d’autres résidentes à qui elle a souhaité apprendre la

technique, pour que tout le monde puisse se protéger et protéger les autres.

Elle témoigne.

Ricardo

Résident Association Mantes Val-de-Seine-Mantes-la-Jolie

« Nous avons mis en place des cours de soutien en espagnol et français et un accompagnement pour les jeunes en période de confinement qui avaient besoin de parler de discuter. Un personnel de renfort a été envoyé par le département et j’ai été là, en soutien, avec eux auprès des jeunes.

En plus des cours, on a organisé un projet de photos/vidéos et de rédaction de petits textes pour le foyer sur le thème de notre quotidien en FJT pendant la période de confinement. Deux jeunes résidents ont même réalisé des cours de sport. On a vu une grande diversité culturelle dans la cuisine, la musique, et toutes les activités »

Qu’est-ce que que ce bénévolat t’a apporté ? Voudrais-tu renouveler l’expérience ?

« J’aimerais bien sûr renouveler mon engagement car ça m’a apporté énormément, tant sur le plan personnel que profesionnel.

Utiliser la psychologie positive, soutenir les actions sportives et artistiques, découvrir des cultures, et tout particulièrement la culture africaine... Ça m’a fait du bien et ça renforce les liens entre les jeunes, les salariés, la direction. Je me suis rendu utile, on a passé des bons moments ensemble, et même si ça n’a pas été facile, j’ai fais de mon mieux pour accompagner les jeunes qui avaient besoin de soutien et d’une présence ».

Professeur d’espagnol dans un lycée professionnel, Ricardo est résident de son FJT depuis novembre 2016. Il s’est engagé auprès du pôle qui accueille les mineurs étrangers, il raconte son expérience.

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Cette initiative m’a paru intéressante à plusieurs niveaux en ce qu’elle permet de :

Garder le contact et créer du lien, même quand on ne peut pas se retrouver

A l’heure où le repli sur soi est une des conséquences de la crise sanitaire chez les jeunes, les équipes socio-éducatives ont trouvé plusieurs moyens de maintenir le lien avec leurs résidents.

Parmi ces activités, les apéros Blablat’Haj dont certainement vous avez entendu parler vu leur succès durant ces deux

confinements.

Un accès facile grâce à des plateformes numériques grand public

Grâce aux applications de visio-conférence (Zoom, Google meet, Teams), nous avons pu nous rencontrer et échanger tous ensemble.

Pour faire court, les apéros Blablat’Haj sont des rencontres visio entre équipes et résidents (cela peut être aussi de l’inter-fjt comme on dit plus on est de fous, plus on rit), et qui peuvent être organisés de diverses manières. L’idée principale est de s’appuyer du virtuel pour garder/ maintenir le lien social créée dans les résidences. Ces rencontres peuvent durer entre 1h 30 à 2h en fonction du programme élaboré.

Caroline

Service civique URHAJ IDF

Dans le cadre de son service civique à l’URHAJ, Caroline a été invitée à participer à deux apéros Blablat’Haj. Le premier organisé par URHAJ PACA & Corse et le second par l’URHAJ Centre Val de Loire.

Elle témoigne.

Une animation virtuelle adaptée, mais tout aussi chaleureuse

Comme avec l’URHAJ PACA & Corse, vous pouvez au cours de cet apéro Bla- blat’Haj, mobiliser les jeunes autour de jeux (blind test, loup garou, charades, pictionnary) pour permettre à tout le monde de se divertir.

Pour avoir assisté à plusieurs apéro Blablat’Haj, je dirais que les règles d’or sont : d’être au maximum 10 participants pour que tout le monde puisse s’ex- primer. Par rapport à l’organisation, fun est le mot d’ordre et surtout donner envie aux participants de venir échanger avec vous autour d’un apéro. Si vous organisez des jeux, vous pouvez envisager un lot à gagner pour jouer sur la dynamique de vos participants.

Pour cela préparez un programme à l’avance, communiquez-dessus par mail et/ ou par sms à vos participants et amusez-vous également durant cet apéro.

Vérold organise des débats, une fois par semaine, dans son FJT depuis plus d'un an. Ce sont les résidents qui choisissent les thèmes des débats. Dans certains débats, des intervenants spécialisés participent afin de donner des précisions aux jeunes sur une thématique.

Comment mobilises-tu les jeunes de ta résidence ?

«Je fais de la communication, j’essaie de parler avec tout le monde et j’ai créé un groupe WhatsApp.

Le débat se déroule toujours un samedi dans le mois, j’essaie de le mettre vers 11h30/12h pour que les gens puissent profiter de leur après-midi.

Sur certains débats on est arrivé jusqu’à 50 personnes. 

Qu’est-ce que ces débats t’ont apporté ?

Ça m’apporte beaucoup, par exemple, pour prendre la parole en public et ça a changé mon approche avec les gens.

Ça m’a permis l’élargissement de ma réflexion en écoutant plusieurs per- sonnes, plusieurs opinions.

Personnellement j’aimerais que ça touche des gens (...), que vraiment en France les gens puissent avoir cette occasion, cette opportunité de

s’exprimer et de dire les choses.»

« Je pense qu’avec le pouvoir de la langue et de la parole les choses peuvent changer. »

Vérold

Résident ALJT Sainit-Ouen

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Retrouvez l’ensemble des témoignages sur

le site internet de l’URAHJ IDF et sur notre compte Instagram Tellement + que des résidents.

Un grand MERCI à toutes et tous !

© Photos : Jon Ongkiehong - Zoé Hibert - Manon Cavéribère - URHAJ Ile-de-France

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