• Aucun résultat trouvé

A) Un embrasement mondial et ses grandes étapes

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "A) Un embrasement mondial et ses grandes étapes"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

A) Un embrasement mondial et ses grandes étapes

1) Les origines de la Première Guerre mondiale

1.1) le nationalisme européen créateur de tensions multiples 1.2) L’attentat de Sarajevo, l’événement déclencheur

1.3) Le jeu des alliances et l'extension du conflit

2) Les grandes phases du conflit sur les fronts européens 2.1) 1914 : l'échec de la guerre de mouvement

2.2) La lente usure (1915-1916) 2.3) 1917 : le tournant de la guerre 2.4) 1918 : le dénouement

3) Guerre européenne, guerre mondiale : quelle mondialisation du conflit ? 3.1) Maîtrise des mers et extension mondiale du conflit

3.2) L’impossible neutralité des Etats-Unis

3.3) Les empires coloniaux : un « arrière front » mondial ?

Points de passage

Les batailles de Tannenberg et de la Marne L’offensive des Dardanelles (1915)

La bataille de la Somme (1916)

La dernière offensive allemande (1918)

(2)

Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le « suicide de l’Europe » et la fin des empires européens Tableau « Le chemin des mules, John Nash, 1918 »

A) Un embrasement mondial et ses grandes étapes Pages 244-273

Photo « La mort dans les tranchées : l’obus, 1915 » Notions et vocabulaire

Alliés Artillerie

Blocus maritime Bolcheviks

Conscription Dominion

Entente Front

Guerre de mouvement Guerre de position

Mobilisation générale Mutinerie

No man’s land Poilus

Tranchées Triplice

Troupes coloniales Ultimatum

Acteurs

Paul Von Hindenburg (1847-1934) Guillaume II (1859-1941)

Ferdinand Foch (1851-1929) John Joseph Pershing (1860-1948) Joseph Joffre (1852-1931) Erich Ludendorff (1865-1937) Woodrow Wilson (1856-1924) Nicolas II (1866-1918)

Philippe Pétain (1856-1951) Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine (1870-1924) Dates

Attentat de Sarajevo : 28 juin 1914 Déclaration de guerre de l’Allemagne à la France : 3 août 1914

Bataille de Tannenberg : 26-29 août 1914 Bataille de la Marne : 6-9 septembre 1914 Opération des Dardanelles : mars 1915-janvier 1916 Bataille de Verdun : février-décembre 1916 Bataille de la Somme : juillet-novembre 1916 Entrée en guerre des Etats-Unis : 6 avril 1917 Révolution bolchevique : novembre 1917 Paix séparée entre l’Allemagne et la Russie : 3 mars

1918

Offensives Ludendorff : avril 1918 Offensive Foch contre les positions allemandes : septembre 1918

Armistice entre l’Allemagne et les Alliés : 11 novembre 1918

(3)

Introduction

La Première Guerre Mondiale est un événement fondamental pour le XX° siècle mais aussi pour toute l’Histoire de l’Humanité. C’est la première fois qu’un conflit embrase le monde entier et c’est aussi la première fois qu’une guerre demande autant aux pays impliqués. En effet, les Etats réclament à leur population des sacrifices inouïs en vies humaines, en heures de travail et en privations matérielles.

C’est aussi la première fois que la guerre devient industrielle réduisant les hommes à de la « chair à canon » sans réel pouvoir face aux armes modernes nées de l’industrie. L’Europe, principal continent où se déroule les combats, est littéralement dévastée et ne retrouvera plus sa position hégémonique des siècles précédents ; on parle d’ailleurs de « suicide de l’Europe », expression que l’on doit à l’écrivain français pacifiste Romain Rolland.

Pour beaucoup d’Historiens, avec la Guerre 14-18 on assiste à la naissance du XXème siècle, une naissance terrible dans la souffrance, le deuil et le malheur.

Problématique

Comment les tensions européennes plongent-elles le monde dans une guerre totale entre 1914 et 1918 ? 1) Les origines de la Première Guerre mondiale

Carte « Alerte ! Les chiens aboient, 1914 »

1.1) le nationalisme européen créateur de tensions multiples Les nationalités devenues nationalisme virulent

Nation : ensemble d'hommes et de femmes ayant le sentiment d'appartenir à une communauté soudée par une culture, une langue, des formes d'organisation sociale, une histoire ou des valeurs communes et vivant le plus souvent sur un même territoire.

Nationalisme :

1er sens : volonté d'une nation d'accéder à son indépendance, c’est à dire avoir son propre Etat, son propre territoire, ses propres lois.

2ème sens : penser que sa nation est supérieure aux autres et qu'on peut donc dominer les nations plus faibles. Ce nationalisme alimente l’impérialisme.

Ce deuxième sens va prendre de plus en plus de place tout au long du XIX° siècle, le principe des nationalités (le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) s’accompagnant d’un renforcement du nationalisme. Dans ce contexte, de nouveaux Etats sont construits réunissant enfin des nations européennes comme l'Italie en 1861 et l'Allemagne en 1871.

Dans le même temps, de vieilles nations telles que la France et le Royaume-Uni ont renforcé leur nationalisme pour stabiliser leur Etat. Comme nous l’avons vu dans le thème précédent, pour la III°

République, le nationalisme est aussi un moyen pour enraciner le nouveau régime.

Pour montrer la grandeur de sa nation et sa force, les Etats fixent les symboles de la nation : hymnes nationaux (la Marseillaise, God save the Queen), figures incarnant la nation (Marianne, Germania, Britannia), héros populaires tirés de l'Histoire (Vercingétorix, Jeanne d'Arc).

Ce nationalisme est diffusé à travers l'école qui devient obligatoire dans tous les pays européens à la fin du XIX° siècle, mais aussi à travers le service militaire qui lui aussi est obligatoire pour les jeunes hommes.

La carte humoristique britannique de 1914, traduite dans toute la presse européenne) « Alerte ! Les chiens aboient » révèle bien cette opposition généralisée des nationalismes, chacune des nations étant représentée par des chiens et/ou leurs généraux et symboles traditionnels.

(4)

Affiche « Lisez la revanche » Tensions et rivalités européennes

Une des causes de l’exacerbation de ces tensions est la course aux colonies entre Européens à partir de la fin XIX° siècle. On frôle la guerre à plusieurs reprises : la crise de Fachoda opposant Français et britanniques (cf. Leçon précédente) ou la rivalité entre la France et l’Allemagne pour la conquête du Maroc où l’affrontement armé est évité de peu à deux reprises en 1905 et 1911.

L’exemple le plus dur de ces tensions européennes ce sont les rivalités entre l’Allemagne et la France.

Les deux grands voisins s'opposent en 1870 lors d'une guerre rapide qui voit l'effondrement de la France du Second Empire et la perte des régions Alsace et Moselle au profit de L'Allemagne nouvelle.

Cette humiliation alimente la haine et le ressentiment français vis à vis des Allemands. Beaucoup d'écrits, de chansons se moquent de l'Allemand et appellent à la revanche. Revanche qui aura lieu dès 1914, lorsque tous ces nationalismes pousseront les opinions européennes à la guerre lors de la crise internationale de l'été 1914.

1.2) L’attentat de Sarajevo, l’événement déclencheur Une « Le Petit Parisien, 29 juin 1914 »

L’assassinat politique

Le 28 juin 1914 à Sarajevo, ville importante de l'Autriche-Hongrie, capitale de la région de Bosnie, l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie, l'archiduc François Ferdinand et sa femme sont en visite à l'occasion de grandes manœuvres militaires. Ils sont assassinés par un étudiant bosniaque nommé Prinzip.

Le nationalisme yougoslave et sa répression

C'est cet événement qui va déclencher la Première Guerre mondiale en plusieurs étapes :

Cet étudiant est proche du pays voisin, la Serbie, et des mouvements nationalistes yougoslaves (slaves du sud, nationalistes qui veulent être indépendants de l'Autriche-Hongrie). Ils s’opposent à l’annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’Autriche-Hongrie en 1908.

L'Autriche-Hongrie utilise donc ce lien entre l'assassin et la Serbie (indépendante de l’Empire ottoman depuis 1878, elle souhaite rassembler tous les slaves du Sud dans le Royaume de Serbie) pour déclarer la guerre à celle-ci le 28 juillet 1914 et bombarder Belgrade sa capitale, réaction qui va précipiter toute l'Europe dans la guerre.

1.3) Le jeu des alliances et l'extension du conflit

Schéma 2 p249 « L’engrenage des alliances et la marche à la guerre » L’embrasement de l’Europe

En 1914, les Etats d'Europe sont liés entre eux par des traités bilatéraux d’assistance militaire en cas de guerre. C’est le mécanisme de « jeu des alliances » qui va précipiter l’Europe dans le conflit.

Le premier à réagir est l’empire russe qui ne peut laisser son allié serbe (slave et orthodoxe) se faire attaquer sans rien dire. Soutenue par la France (alliance franco-russe en 1892) elle donne l'ordre de mobilisation le 30 juillet.

Le lendemain, le 31 juillet, l'Allemagne (solidarité germanique avec l’Autriche) demande à la Russie d'arrêter la mobilisation, mais devant son refus, le 1ier août l'Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie. Le 3 août, la France puis le Royaume-Uni (Entente cordiale en 1904) rentrent dans le conflit.

Carte « Les principales alliances à la veille de 1914 » Triple Alliance et triple Entente

En un peu plus d'un mois, la logique de la guerre, s'est donc imposée à presque toute l'Europe, qui va être le lieu de l’affrontement entre deux alliances :

La Triple Alliance : Empire allemand + Empire d’Autriche-Hongrie + Italie (formée en 1882) La Triple Entente : France + Royaume-Uni + Empire russe (formée en 1907)

(5)

Photo « Jean Jaurès à Lyon, 23 juillet 1914 » L’échec des pacifistes

Les bellicistes et les nationalistes ont donc la guerre qu’ils voulaient, au contraire c'est l'échec des pacifistes et de ceux qui considèrent que le recours à la guerre est toujours une défaite.

Le pacifiste européen le plus célèbre, le socialiste Jean Jaurès refuse cette guerre et prône une grève de tous les ouvriers européens pour bloquer la guerre qui n'avantage à son avis que l'industrie de l'armement.

Mais le 31 juillet 1914, Jean Jaurès est assassiné par un nationaliste, Villain.

Par ailleurs, l’internationalisme de classe théorisé par Marx et porté par les mouvements ouvriers et socialistes, ne résiste pas à la montée du sentiment patriotique. Ainsi, les socialistes français soutiennent la guerre et joignent « l'Union sacrée ».

2) Les grandes phases du conflit sur les fronts européens Carte « Les fronts de 1914 à 1917 »

2.1) 1914 : l'échec de la guerre de mouvement Photo « La fleur au fusil, 1914 »

Une « Le Petit Journal, 29 septembre 1914 » Une stratégie héritée des guerres du XIX° siècle

Les soldats qui partent combattre dans l'été 1914, marqués par la propagande nationaliste, sont plutôt enthousiastes et convaincus qu'ils vont revenir dans quelques mois au mieux pour les vendanges, au pire pour Noël. Le Kaiser Guillaume II l’affirme à ses hommes "vous serez de retour avec la chute des feuilles".

Cette attitude face à l’événement est liée à l’expérience des guerres du XIX° siècle : mouvement, cavalerie, infanterie mobile sur le modèle napoléonien. De plus, la guerre de 1870 entre l’Allemagne et la France n’avait duré que quelques mois. Ainsi, tous les états-majors ont prévu une guerre rapide. Mais ces projections ne tiennent pas compte des nouveaux armements nés de l'industrie et de la puissance démultipliée des armes à feux modernes. Face aux offensives rapides de leurs ennemis, les Etats doivent essayer de défendre leurs frontières. C’est le cas sur le front de l’Est avec l’Allemagne face aux Russes ou sur le front de l’Ouest avec la France face à l’offensive allemande.

Point de passage p 256-257 « Les batailles de Tannenberg et de la Marne » La bataille de Tannenberg, 26-30 août 1914

Au départ, ce sont les Russes qui attaquent en Prusse orientale le 20 août 1914 dans l’optique de surprendre l’Allemagne comme elle s’était engagée à le faire auprès de son allié français. Après une première victoire des troupes russes celles-ci vont être stoppées par les troupes allemandes commandées par le général von Hindenburg sorti de sa retraite pour l’occasion. Les deux armées russes commandées par Rennenkampf et Samsonov ne se coordonnent pas ce qui permet à Hindenburg de les prendre à revers et de les anéantir en partie à Tannenberg. Les Russes sont alors obligés d’évacuer la Prusse Orientale, c’est l’échec de leur stratégie offensive.

Le plan allemand déjoué, la bataille de la Marne (6-10 septembre 1914)

Le plan allemand, dit plan Schlieffen, préparé depuis 1894, vise à déborder les Français en passant rapidement par la Belgique. Cette stratégie est d’abord un succès, les armées allemandes avançant rapidement au Nord et menace Paris au tout début septembre.

La contre-offensive française du général Joffre soutenue par les Britanniques, la Bataille de la Marne (6- 10 septembre), permet de stopper l’avancée allemande et de les faire reculer d’une cinquantaine de kilomètres au Nord. Ainsi s’installe dès le 13 septembre une ligne de front qui va durer.

Cet échec des mouvements rapides touche les fronts russes et Autrichiens et à l'automne 1914, c'est l'enlisement du conflit et la généralisation de la construction de réseaux de tranchées afin de tenir les positions.

(6)

2.2) La lente usure (1915-1916)

Image 1 p255 « Un réseau de tranchées » La guerre des tranchées

Les fronts se stabilisent et pour se protéger du feu ennemi, les soldats s'enterrent, c'est l'apparition des tranchées. Les soldats sont ainsi protégés derrière une levée de terre, en face la tranchée ennemie. Entre les deux système défensif, un no man's land où le soldat est directement exposé aux tirs ennemis.

Ces tranchées abritent les soldats au combat, au repos, mais aussi le commandement et les services sanitaires.

Des millions d'Européens (les « poilus » en France) vont se battre dans ces conditions pendant près de 4 ans sans qu'aucune avancée notable ne soit réalisée. Le front est quasiment immobile.

Les batailles de la Somme, de juillet à novembre 1916, et de Verdun, de février à décembre 1916, incarnent une guerre de position coûteuse en hommes qui ne permet pas d’emporter la décision.

Carte « Verdun en 1916 »

Photo « Tranchée française à Verdun, 1916 » Textes « Verdun vu par les poilus »

Verdun (février-décembre 1916)

Ce sont les Allemands qui attaquent Verdun de par sa valeur stratégique et symbolique. L’objectif des Allemands est d’user l'adversaire par des attaques incessantes. Sous le feu nourri de l’artillerie, les valeurs héroïques traditionnelles du soldat ont une utilité limitée : il est devenu de la « chair à canon ».

Symbole de la résistance à l’envahisseur, la bataille devient centrale pour l’état-major français. Le Général Pétain organise le « tourniquet» par la « voie sacrée » pour ravitailler le front en munitions et en troupes fraîches. Le 21 décembre, la plupart des positions conquises par les Allemands sont reprises par les Français. C’est la fin d ‘une bataille qui aura duré 10 mois et qui s’achève sur un statuquo territorial.

Le bilan humain de la bataille de Verdun va devenir le symbole de l'horreur de cette guerre : 300 000 morts et 700 000 blessés. Pour les Français, 62 000 tués, 101 000 disparus (!) et 215 000 blessés, souvent invalides.

Vidéo « Centenaire de la bataille de la Somme, JT France 2, 1ier juillet 2016 » https://www.youtube.com/watch?v=6R92WkJK-lA

Point de passage p260-261 « La bataille de la Somme (1916) »

Photo « Canons britanniques, vallée de Fricourt-Mametz, août 1916 » La bataille de la Somme (juillet-novembre 1916)

Conçue par les Alliés dès la fin 1915, la bataille de la Somme voit son déclenchement différé à l’été 1916, la défense de Verdun mobilisant l’essentiel des troupes. Cette offensive va mobiliser 51 divisions dans tout l’Empire britannique et 48 divisions françaises, soit plus d’un million et demi de soldats côté Alliés.

Pourtant malgré ce déploiement de forces, la percée espérée n’est pas réalisée ! Le front est déplacé à peine d’un peu moins de 10 km au maximum en 5 mois de combat.

La bilan humain est encore très lourd : 443 000 morts et disparus, 600 000 blessés, (206 000 morts et disparus pour l’armée britannique, 170 000 pour l’armée allemande et 66 000 pour l’armée française).

A la fin 1916, l'impasse apparaît totale, rien n'a bougé en Europe si ce n'est le nombre de morts et de blessés de part et d'autres.

Et cette violence terrible se poursuivra encore pendant deux années.

(7)

2.3) 1917 : le tournant de la guerre

Photo « Naufrage du Lusitania, 7 mai 1915 »

Dessin « Bulletin de victoire, Le Rire Rouge, 22 mai 1915 » L'entrée en guerre des Etats-Unis.

C’est la conséquence de la guerre sous-marine à outrance pratiquée par les Allemands pour affamer les Britanniques, ils coulent tous les cargos dans la Manche et l'Atlantique dont un états-unien, ce qui provoque l’entrée en guerre des Etats-Unis en avril 1917.

Mais l’effet ne se fera sentir qu’en 1918 quand les soldats du Général Pershing arriveront en Europe.

Dossier p262 « La désintégration de l’Empire russe » La fin du front de l’Est, la révolution russe

Cette nouvelle positive pour les Alliés est compensée par l’effondrement de l’empire russe et le retrait de la Russie de la guerre : c’est fin du front de l'Est.

La révolution éclate en Russie en février 1917, le front se disloque à l'Est et les bolchevicks de Lénine qui ont pris le pouvoir en octobre (novembre en Europe occidentale) signent un armistice avec les Allemands le 15 décembre 1917. Les Allemands peuvent donc réaffecter de nombreuses divisions au front de l'Ouest.

Photo « Fort de Vaux, 1916 »

Dossier p 266-267 « Les refus de guerre » Les mutineries dans l'armée française.

Les morts incessantes, les attaques suicides, la fatigue des hommes et la propagande pacifiste influencée par les événements russes provoquent dans l'armée française une vague de mutineries.

La chanson de Craonne est un indice du « ras-le-bol » des troupes.

La répression est importante même si on ne connaît pas encore les chiffres précis (chiffres officiels 49 fusillés sur 554 condamnés)

Le retour au calme est facilité par un changement de commandement. Pétain, le vainqueur de Verdun, remplace Nivelle peu populaire dans les rangs.

2.4) 1918 : le dénouement

Point de passage p264 « La dernière offensive allemande (1918)»

Cette année là est décisive car dans les deux camps les hommes comme les civils sont à bout. Les deux camps vont donc essayer de forcer la décision.

L’échec de l'offensive allemande

Le général Ludendorff compte profiter de l’arrivée des troupes du front de l’Est pour porter l’attaque décisive. Cinq offensives sont lancées successivement et permettent aux troupes allemandes de briser le front et d’avancer en territoire français jusqu’à menacer à nouveau Paris à partir de juin.

Mais les alliés résistent. La situation finit par basculer fin juillet en faveur des Alliés avec l’arrivée de 1,2 millions de soldats étatsuniens du Général Pershing.

Photo « Tanks anglais Mark V et fantassins néo-zélandais, Grévilliers, 25 août 1918 » La contre-offensive alliée et l'armistice

Appuyés par l'aviation et les chars, moyens modernes, Foch, chef d’Etat-major interallié, lance le 8 août son armée à la reconquête. Epuisés, les Allemands reculent, certes lentement, mais ils perdent espoir. Ce sont leurs alliés qui craquent les premiers.

En effet, le 3 novembre, les Autrichiens jettent l'éponge battus par les Italiens (Ils ont quitté la Triple alliance en 1915 pour rejoindre la Triple entente) sur le front alpin.

(8)

Photo « Proclamation de la république à Berlin le 9 novembre 1918 »

Pendant ce temps en Allemagne, le désarroi augmente : des mutineries éclatent dans la flotte, la révolution menace à Hanovre, Munich. Le 9 novembre Berlin se soulève et proclame la République : Guillaume II abdique et se réfugie en Hollande.

Pourtant le territoire allemand n'est pas envahi et l'armée recule en bon ordre, ce n'est pas la débâcle.

Carte postale « Signature de l’armistice à Rethondes le 11 novembre 1918 »

Finalement le nouveau gouvernement allemand décide d'arrêter la guerre et signe à Rethondes l'armistice le 11 novembre 1918.

La guerre aura duré plus de 4 ans et marque l'entrée tragique dans le XX° siècle. Elle a surtout un caractère nouveau, tout à fait inédit, d'où son nom de « Grande Guerre ». Une guerre totale, une guerre qui voit les hommes s’affronter sur les fronts mais aussi à l’arrière. C’est aussi une guerre industrielle où l'Etat gère tout et où toutes les populations sont impliquées.

L’essentiel des combats se déroule en Europe, pourtant on parle de Première Guerre Mondiale. Pourquoi ? Quelle est la réalité de la mondialisation du conflit ?

3) Guerre européenne, guerre mondiale : quelle mondialisation du conflit ? Photo « Une tranchée tenue des tirailleurs sénégalais à Verdun en 1916 » 3.1) Maîtrise des mers et extension mondiale du conflit

Carte 2 p253 « Une guerre mondiale »

L’extrême orient et l’entrée en guerre du Japon

Les Allemands sont présents en Chine depuis la fin du XIX° siècle. Ils ont une concession et un port militaire dans la ville de Tsingtao. Allié de l’Empire britannique, le Japon lance un ultimatum à l’Allemagne en lui demandant d’évacuer tous ses bateaux de guerre des eaux japonaises et chinoises.

Devant le refus allemand, le Japon déclare la guerre à l’Allemagne le 23 août 1914 et attaque, soutenu par les Britanniques, la base allemande de Tsingtao. Le siège est long mais les Allemands finissent par se rendre en novembre 1914. Peu à peu la flotte allemande recule dans le Pacifique devant les Japonais confirmant ainsi la domination des mers des Britanniques.

Lithographie « Le débarquement terrestre des Australiens sur la presqu’île de Gallipoli en 1915 » Point de passage p258-259 « L’offensive des Dardanelles (1915) »

L’offensive des Dardanelles, la puissance navale britannique au service de l’extension du conflit

En 1914, les batailles navales en mer du Nord comme dans le Pacifique montrent la supériorité de la marine britannique et leur donne une confiance telle qu’elle va essayer de prendre à revers les empires centraux en attaquant le détroit des Dardanelles, territoire de l’empire Ottoman, entré dans la guerre en octobre 1914.

L’offensive est d’abord navale en mars 1915, puis les forces franco-britanniques débarquent sur la presqu’île de Gallipoli en avril. Leur but est d’atteindre Constantinople et de libérer la route maritime qui relie la Mer Méditerranée aux ports de leur allié russe en Mer Noire. Mais l’offensive va là encore s’enliser dans une guerre de position meurtrière sans issue stratégique. Les troupes alliées sont évacuées entre décembre 1915 et janvier 1916.

La réponse allemande : la guerre sous-marine

A la domination britannique sur les mers et notamment le blocus de leurs côtes, l’Etat-major allemand va répondre par une guerre sous-marine contre les alliés d’abord, puis contre les navires de commerce qui ravitaillent les alliés prenant ainsi le risque de l’entrée en guerre dans le conflit des Etats neutres comme les Etats-Unis.

(9)

3.2) L’impossible neutralité des Etats-Unis

Affiche « I want you for the US Army enlist now, 1917»

L’engagement tardif

Pendant tout le début de la guerre les Etats-Unis veulent rester fidèles à la Doctrine Monroe de 1823 :

« l’Amérique aux américains, l’Europe aux Européens » et prônent donc l’isolationnisme et la neutralité dans le conflit. De plus, une partie non négligeable des citoyens états-uniens ayant des liens forts avec les Etats en guerre (Allemagne, Irlande, Royaume-Uni) ne pas se prononcer c’est aussi assurer une paix intérieure.

Pourtant alors qu’il a été élu sur un programme isolationniste quelques mois auparavant le président Wilson décide de l’entrée en guerre des Etats-Unis en avril 1917. Il met alors en avant la liberté des mers indispensable à ses yeux au commerce états-unien et à la paix du monde. Ainsi la guerre sous-marine à outrance déclenchée par l’Allemagne met en péril l’économie états-unienne qui ne peut que répliquer.

Dossier p263 « L’entrée en guerre des Etats-Unis (1917) » Une influence majeure dans le conflit

D’abord, les Etats-Unis vont multiplier les prêts aux Alliés qui vont permettre à ceux-ci de poursuivre et d’intensifier leur guerre industrielle. De plus, même si au départ l’impact humain est très faible, en juin 1917, 200 Sammies à peine débarquent en France, après la mise en place de la conscription aux Etats-Unis le pays est capable de fournir 1.5 millions de soldats qui seront décisifs dans la bataille finale.

3.3) Les empires coloniaux : un « arrière front » mondial ?

Photo « Troupes australiennes à l’entraînement dans les Flandres en 1917 » » Les colonies allemandes excitent la convoitise

La volonté de prendre les colonies allemandes explique la déclaration de guerre de certains pays comme le montre la déclaration du Japon expansionniste, ou encore l’offensive des puissances coloniales alliées (Belgique, Portugal et Royaume-Uni) contre l’Afrique Orientale Allemande.

Le rôle joué par les dominions britanniques

Ce ne sont plus des colonies depuis le début du XXème siècle mais le Canada, l’Australie, la Nouvelle- Zélande ou l’Afrique du Sud sont toujours liés à la politique extérieure du Royaume-Uni par leur statut de dominion. Ces pays mobilisent donc dès 1914 et envoient des milliers de soldats sur le front européen. Ils seront très touchés dans les offensives meurtrières comme les Dardanelles ou la bataille de la Somme.

Dossier p261 « L’engagement des troupes coloniales »

Les colonies françaises et britanniques, un réservoir d’hommes et de matières premières

Les empires coloniaux français et britanniques sont mis à contribution dès août 1914. Les colonies sont de grandes pourvoyeuses d’hommes car la mobilisation s’applique aussi sur leur territoire. Les troupes coloniales telles que les tirailleurs sénégalais, les spahis algériens ou les soldats indiens pour le Royaume- Uni deviennent s’illustrent sur le front français

Mais ils n’en restent pas moins particulièrement exposés comme le dénonce le député d’origine sénégalaise Blaise Diagne à la chambre des députés.

Enfin les colonies sont importantes car elles fournissent des matières premières mais aussi des points d’appui stratégiques pour les marines britannique et française.

(10)

Conclusion

Cette guerre inédite par sa durée, par le nombre d’Etats engagés, par le nombre de soldats mobilisés, par son expansion spatiale, par la capacité de destruction des armes utilisées, par l’ampleur du son bilan humain, a été qualifiée par les contemporains de « Grande Guerre ». Ce conflit bouleverse durablement les équilibres géopolitiques et sociaux en Europe et au delà, et ses nombreuses conséquences vont se prolonger profondément tout au long du XX° siècle.

Frise chronologique

Schéma « La guerre de 1914-1918, un embrasement mondial »

Références

Documents relatifs

[r]

COMITÉ SCIENTIFIQUE : Laurence Baudoux, Maître de conférences HDR, histoire de l’art, Université d'Artois, Arras / Arnaud Bertinet, Maître de Conférences en Histoire du

Aux destructions partielles ou totales de nombreux établissements et de leurs collections s’ajoutent les vols, les pillages et les transferts d’œuvres… Certains musées,

La Première Guerre mondiale, guerre du XIX e , guerre du XX e siècle : écrire la Grande Guerre (1914–2014).. Séminaire de recherche organisé par l’EHESS (S. Audouin-Rouzeau) en

Victor Demiaux (EHESS, IEP de Lille) : « La construction rituelle de la victoire dans les capitales européennes après la Grande Guerre (Bruxelles, Bucarest,

Pour ce faire, la Grande Guerre sera abordée dans un double « moment 14 », 1914 et 2014 : 1914 pour se concentrer sur les modalités militaires, sociales, politiques, psychiques

[r]

Nous avons fait connaissance la dernière fois avec un homme qui avait réussi à remotiver les Français