HAL Id: tel-00011863
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Michel Brune
To cite this version:
Michel Brune. Réalisation d’un micromaser à deux photons. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1988. Français. �tel-00011863�
DÉPARTEMENT
DE
PHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
T H E S E
présentée
pour obtenirle titre de DOCTEUR de l’Université Paris VI
REALISATION D’UN MICROMASER A DEUX PHOTONS
par
MICHEL BRUNE
soutenue le 28 Juin 1988 devant le
jury
composé
de :Mr B. CAGNAC
(Président)
Mr M. DUCLOY Mr S. HAROCHE Mme C. LHUILLIER Mr C. MANUS Mme N. POTTIER Mr J.M. RAIMONDprésentée
pour obtenirle titre de DOCTEUR de l’Université Paris VI
REALISATION D’UN MICROMASER A DEUX PHOTONS
par
MICHEL BRUNE
soutenue le 28 Juin 1988 devant le
jury
composé
de :Mr B. CAGNAC
(Président)
Mr M. DUCLOY Mr S. HAROCHE Mme C. LHUILLIER Mr C. MANUS Mme N. POTTIER Mr J.M. RAIMONDREMERCIEMENTS
Le travail
présenté
ici a été effectué au Laboratoire deSpectroscopie
Hertzienne de l’Ecole NormaleSupérieure
au cours des années 1985-1988. L’accueil desprofesseurs
Jean BROSSEL et Jacques DUPONT-ROC m’apermis
de bénéficier d’un environnementscientifique
remarquable.
Serge HAROCHE a
dirigé
ce travail. Jean-Michel RAIMOND aguidé
pas à pas mespremières
années de recherche. Je suis heureuxque par leur
compréhension
de laphysique
et leurdisponibilité
ilsm’aient fait partager leur enthousiasme.
Ce travail doit
beaucoup
àPhilippe
GOY dont laparticipation
a été trèsactive,
à Luiz DAVIDOVICH avecqui
nous avons eu lajoie
de collaborerpendant
un an, ainsiqu’aux
autresmembres de
l’équipe,
Michel GROSS et Jean HARE pour leurprécieux
et amical soutien.
Que soient aussi remerciés les techniciens et
ingénieurs
du Laboratoire. Leur
compétence
et leurpatience
ontpermis
de donner une forme à nos idées. Merci aussi au ProfesseurPhilippe
BERNARD et à travers lui à tous les services du CERNqui
ontgénéreusement
contribué à ce travail.Merci à tous ceux
qui,
par unconseil,
unprêt
ou uneidée,
ont amicalement aidé à laprogression
de notre travail etbeaucoup
enrichi son contenu.Mesdames Claire LHUILLIER et Noëlle POTTIER ainsi que Messieurs Bernard CAGNAC, Martial DUCLOY et Claude MANUS ont
accepté
departiciper
aujury.
Qu’ils
soient remerciés pourl’intérêt
qu’ils
ont manifesté pour cette thèse.Merci enfin à Mademoiselle Martine GUILLAUME
qui
a assuréla
frappe
de ce mémoire en untemps
trèsbref,
à Madame MichèleAUDOIN, Mademoiselle Isabelle GAZAN et Monsieur René MANCEAU
qui
SOMMAIRE
INTRODUCTION p. 5
1) - Oscillateurs à deux photons et masers
à atomes de Rydberg p. 6
2) - Intérêt des oscillateurs à deux photons p. 9
3) - Difficultés de construction d’un oscillateur
à deux photons p. 11
4) - Atomes de Rydberg en cavités : le
système
idéal d’étude d’un oscillateur à deux photons p. 17
CHAPITRE I : CHOIX DES ELEMENTS EXPERIMENTAUX,
PREMIERS RESULTATS p. 23
1) - Le choix de la transition
atomique
p. 252) - La cavité micro-onde p. 30
a) - Le facteur de
qualité -
limitations p. 31b) -
Description
de la cavité p. 34c) - Accord de la cavité p. 41
3) - L’excitation
atomique
p. 49a) - Généralités sur les diodes laser p. 49 b) - La réalisation de l’excitation p. 54
4) - Premiers résultats
expérimentaux
p. 62b) -
Spectroscopie
de la raie à deuxphotons
p. 66c) - Le
premier
maser à deux photons p. 70CHAPITRE II : THEORIE SEMI-CLASSIQUE DU MASER
A DEUX PHOTONS p. 75
1) - Calcul de l’évolution
atomique
à deux photons p. 752) - Calcul du seuil du maser p. 83
a) - Eléments du
modèle
p. 85b) - Calcul du
gain atomique
p. 86c) - Calcul du seuil d’oscillation p. 91
d) -
Comparaison semi-classique
des masers (lasers)ordinaires et des masers (lasers) à deux photons p. 94
3) - Etude de la transition à deux photons induite
par un champ extérieur p. 97
4) - La transition à deux photons dans le maser p. 98
5) - Multistabilité et chaos dans un oscillateur
à deux photons p. 100
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA THEORIE QUANTIQUE
DU MICROMASER A DEUX PHOTONS p. 107
1) -
Interaction d’un atome à deux niveauxet d’un champ
quantique
p. 1082) -
Description quantique
du champ du maser-Généralités p. 113
a) -
Equation pilote
de la matrice densitéb) -
Description
du champ micro-ondedans le maser p. 116
3) -
Principe
de l’étudethéorique -
Résultats p. 121a) -
Dynamique
du micromaser à deux photons p. 122b) -
Propriétés statistiques
du champdans le maser p. 132
CONCLUSION p. 139
LISTE DES REFERENCES PAR CHAPITRE p. 143
APPENDICE A : Détails
techniques
sur la réalisationde la cavité p. 152
APPENDICE B : Atome habillé à deux
photons.
Oscillations de Rabi p. 165
APPENDICE C :
"Quantum
theory
of atwo-photon
micromaser" p. 177L.
Davidovich,
J.M.Raimond,
M. Brune and S. Haroche,Phys.
Rev.OSCILLATEURS À DEUX PHOTONS
ETINTRODUCTION
OSCILLATEURS A DEUX PHOTONS ET MASERS A ATOMES DE RYDBERG
Nous avons réalisé le
premier
oscillateur maserfonctionnant sur une transition
atomique
à deuxphotons.
C’est un maser continu à atomes deRydberg.
L’intérêtqu’il
suscite estdouble : c’est à la fois un
système quantique
utilisant unprocessus
atomique intrinsèquement
nonlinéaire,
et un oscillateur"microscopique".
Ilappartient
à cette nouvelle classe desystèmes
d’optique
quantique qu’il
est maintenant convenud’appeler
micromaser. Ce sont des
dispositifs expérimentaux
où,
à lalimite,
un seul atome en interaction avec
quelques photons
suffit àentretenir une oscillation continue du
champ.
Nous allons d’abord montrer que l’association d’atomes de
Rydberg
et d’une cavitésupraconductrice
est une situationqui
bouleverse les conditions de réalisationexpérimentales
d’un oscillateur à deuxphotons :
cette solution élimine toutes les difficultésauxquelles
on s’étaittoujours
heurtéjusqu’à présent
(Introduction).
Nous aborderons ensuite ladescription
détaillée des élémentsexpérimentaux
de notre maser(Chap.
I) et la discussion despremiers
résultats. Leschapitres
(II) et (III)seront consacrés à une étude
théorique
despropriétés
des oscillateurs à deuxphotons
d’unpoint
de vue d’abordsemi-classique
(Chap.
II)puis
purement
quantique
(Chap.
III).Chaque
fois que cela serapossible,
nous nous attacherons à relier les résultatsexpérimentaux
auxprédictions
de ces modèles. Nousmettrons aussi
l’accent,
tout aulong
del’exposé,
sur lesdifférences entre les oscillateurs à deux
photons
et les masers ou1) - Oscillateurs à deux photons et masers à atomes de Rydberg
Le
principe
d’un laser (ou maser) à deuxphotons
est tout à fait similaire à celui d’un laser ordinaire : un milieuatomique,
dans
lequel
une inversion depopulation
a étéproduite,
crée,
parémission
stimulée,
unchamp
électromagnétique
dans une cavité. Ladifférence réside dans le processus élémentaire d’interaction
qui
couple
les atomes auchamp :
dans un laser à unphoton,
un seulphoton
defréquence
03C9, est émis par transitionatomique
(Fig.
0.1.a). Par contre, dans notre cas(Fig.
0.1.b), chaque
transition consiste en l’émission d’une
paire
dephotons.
Ces deuxphotons
n’ont pas nécessairement la mêmefréquence,
pourvu que larelation (1) soit vérifiée :
E
e
etE
f
sont lesénergies
des niveaux|e>
et|f>.
Un tel
système
est unegénéralisation
naturelle duconcept ordinaire de laser à un
photon.
Sonprincipe
a étéproposé
dès le début des années 60 et a suscité
depuis
ungrand
intérêttant d’un
point
du vuethéorique qu’expérimental.
Pourtant, aucuneréalisation
pratique
n’a étépossible
avantl’apparition
dans le domaine del’optique quantique
des masers à atomes deRydberg.
Ces masers sont des oscillateurs dans
lesquels
le milieu actif est constitué d’unjet
d’atomes très excitésqui
traversentun résonateur micro-onde de très
grande
surtension,
accordé sur unetransition
atomique
entre niveaux voisins[M.
Gross et al. 1979, L. Moi et al.1983,
D. Meschede et al.1985].
Leurprincipe
de fonctionnement est le même que celui des lasers ou masershabituels. Leur
spécificité
réside dans la valeurextraor-dinairement faible du flux d’atomes excités nécessaire pour voir
apparaître
une oscillation : à lalimite,
un seul atome de temps entemps dans la cavité suffit. Ces oscillateurs
appelés
micromasersont été réalisés aussi bien en
régime
transitoire (accélération de l’émissionspontanée)
[P.
Goy et al.1983]
qu’en
régime
continu(maser à un atome ou micromaser)
[D.
Meschede et al.1985].
La raison de ces conditionsexceptionnelles
de fonctionnement-est l’existence dans cessystèmes
d’uncouplage
particulièrement
fortentre matière et rayonnement.
De par leur nature
simple
et fondamentale, cesoscillateurs
microscopiques
fontl’objet
d’un intérêtthéorique
considérable[P.
Filipowicz
et al. 1986 A et B, P. Meystre 1987, L.Lugiato
et al.1987].
Ils sont en fait des réalisations presqueidéales de modèles introduits lors des débuts de
l’électronique
quantique.
Ils ont rendupossible
la réalisationd’expériences
surle
couplage
entre atomes à deux niveaux et un seul mode duchamp
électromagnétique qui
étaientjusqu’alors
considérées comme de puresexpériences
depensée
irréalistes :superradiance
de Dicke[J.M.
Raimond et al.1982],
oscillations de Rabi auto-induites d’unepopulation atomique
de N atomes[Y.
Kaluzny
et al.1983],
etsystèmes
à un atome[G.
Rempe et al.1987]
ont été réalisés ou sonten cours d’étude.
Dans les masers à atomes de
Rydberg
étudiésjusqu’à
présent,
le processus fondamental d’interaction entrechamp
etmatière consistait en l’émission d’un
photon
par transitionatomique.
Notreexpérience
apermis
d’étendre le fonctionnement deces
systèmes
à des transitions à deuxphotons
[M.
Brune1987].
Notresystème
réunit donc deux nouvellespropriétés
remarquables :
c’est lepremier
oscillateurquantique
fonctionnantspontanément,
en continu à
partir
d’un effetintrinsèquement
nonlinéaire,
et, de même que le micromaser à unphoton
à atomes deRydberg,
c’est unsystème microscopique
où se manifestent des effetsquantiques qui
sont
généralement
masqués
par les fluctuations de naturestatistique
dans lessystèmes macroscopiques d’optique quantique.
Dans ce
chapitre
nous allons montrer comment le micromaser à deuxphotons
se rattache aux étudesprécédentes
dansces deux domaines : oscillateurs à deux
photons
etsystèmes
microscopiques.
Nous commencerons par un bref résumé (§ 2) despropriétés
intéressantesprévues
dans les oscillateurs ouamplificateurs
à deuxphotons
etqui
les différencient des lasersou masers habituels. Nous
analyserons
alors lesraisons-qui
ontrendu
impossible
la réalisationexpérimentale
de cessystèmes
avecdes atomes ou molécules "ordinaires"
(§ 3),
et nous montreronscomment les
systèmes
d’atomes deRydberg
en cavitépermettent
desurmonter ces difficultés (§ 4). Nous
présenterons
finalement unmodèle
simplifié
de notre maser. Il nous permettra d’estimer sonseuil d’oscillation de
façon
élémentaire et de mettre en évidencele
régime
de micromaser (§ 5).2) - Intérêt des oscillateurs à deux photons
L’idée d’obtenir un effet laser à
partir
d’une transitionatomique
à deuxphotons
a étéproposée
dès les débuts del’électronique quantique
[Prokhorov
1965,
Sorokin et Braslau1964].
L’intérêt pour cessystèmes
estmultiple.
Tout d’abord, dans unprocessus d’interaction
atome-champ
intrinsèquement
nonlinéaire,
les
phénomènes
de saturationn’apparaissent
que pour des intensitésdu
champ
beaucoup
plus
grande
que dans le cas d’une transition à unphoton.
L’utilisation d’un processus à deuxphotons
présente
doncun très
grand
intérêtpratique
en cequi
concerne l’obtention d’uneamplification optique
de trèsgrande puissance.
Pour cetteraison,
un
grand
nombre de travauxthéoriques
ont étudié lapropagation
etl’amplification
d’impulsions
lumineuses dans un milieususceptible
de
présenter
des transitions à deuxphotons
[V.S.
Letokhov et al.1968,
L.E.Estes et al.1979,
H.P. Yuen et al. 1975 A, L.M. Narducci et al.1977].
Un second intérêt réside dans lespossibilités
d’accord duchamp produit
[A.M.
Prokhorov1965] :
elles sont, enprincipe,
trèsgrandes
puisque
une seule transitionatomique
à deuxphotons
estsusceptible
d’émettre toutcouple
defréquences
dont lasomme
correspond
à lafréquence
de la transitionatomique
considérée. On a, parailleurs,
montré que lesimple
fait que lesphotons
soient émis parpaires
très corrélées devait conduire à deschamps
électromagnétiques
auxpropriétés
statistiques
trèsdifférentes de celles des
champs
classiques produits
par les lasersou masers ordinaires. A
partir
d’un "hamiltonien" effectif où le processus à deuxphotons
apparaît
dans des termesquadratiques
vis-à-vis des
opérateurs
de création et d’annihilation dephotons,
on peut montrer que
l’opérateur
d’évolution pour cesystème
aexactement la forme
requise
pourgénérer
un étatcomprimé
duchamp
dans l’oscillateur[H.P.
Yuen 1975 B,1976].
On s’attend enfin à ceque le comportement
dynamique
des lasers à deuxphotons,
qui
a étéétudié dans
plusieurs
papiers
[M.
Nayak 1979,
T.Hoshimiya
1978,Z.C. Wang and H. Hacken
1984],
soit très différent de celui deslasers ordinaires. Dans un
point
du vue"d’auto-organisation"
introduit par Hacken
[H.
Hacken1983],
on s’attend à ce que ledémarrage
d’un oscillateur à deuxphotons lorsque
le seuil estatteint,
soit une transition dephase
discontinue dupremier
ordre alors que celui d’un laser ou maser ordinaire est une transitioncontinue du second ordre
[Z.C.
Wang
1983].
Une despropriétés
de base d’une transition dephase
dupremier
ordre est l’existencepossible
d’un état métastable "désordonné" en-dessous dupoint
de transition dephase.
Dans les oscillateurs à deuxphotons
constitués d’ungrand
nombre d’atomes, on s’attend à ce que l’état vide duchamp
soit un tel état métastablelorsque
le seuil d’oscillation est franchi. Ledémarrage
du laser nécessiteraitl’injection
d’unchamp
extérieur de déclenchement pour induire la transition vers l’état ordonnéqui
est ici l’état "maser allumé". Ceci estl’analogue
d’une solidification : c’est une transition dephase
qui
peutnécessiter,
pour seproduire,
l’introduction d’ungerme dans le
système
en surfusion. Dans les oscillateurs à deuxphotons
microscopiques
toutefois,
les fluctuations internes dusystème
pourront devenir suffisantes pour déclencher l’oscillation.La
possibilité
offerte ici depréparer
un milieuoptique
dans un état métastable de très
grande
énergie
et de déclencher l’émission de cetteénergie
parinjection
d’unpetit signal
a été une despropriétés
lesplus
attrayantes dessystèmes
à deuxphotons,
enparticulier
pour la réalisationd’amplificateurs
enrégime impulsionnel.
Plusieurs tentatives ont été menées dans cette direction. Lephénomène
d’émission stimulée à deuxphotons
a étéobtenu, mais la réalisation d’un véritable oscillateur à deux
photons
s’esttoujours
heurtée à de très grosses difficultés3) - Difficultés de construction d’un oscillateur à deux photons
Les lasers ou masers à deux
photons appartiennent
à la famille dessystèmes d’optique quantique
utilisant uncouplage
ausecond ordre entre atome et radiation dans une
configuration
atomique
à trois niveaux. Lafigure
(0.2) résume les différentstypes d’effets
qui
peuvent seproduire
dans de telssystèmes.
Nousappelons
|e>
et|f>
(d’énergies
E
etE
f
)
les niveaux de mêmeparité
entrelesquels
l’atome (ou lamolécule)
subit la transition à deuxphotons,
et|i>
(énergie
Ei) un niveau intermédiaire deparité
opposé
qui
n’est que virtuellementimpliqué
dans le processus non linéaire. Il est caractérisé par soncouplage
aupremier
ordre avec les niveaux|e>
et|f>
et par 0394, le désaccordentre la transition à un
photon
|e>
~|i>
et lechamp
defréquence
03C9
1
(c’est d’ailleurs aussi le désaccord entre la transition|i>
~|f>
et03C9
2
).
Nous caractérisons ici lescouplages
aupremier
ordre entre
(|e>
et|i>)
d’une part et(|i>
et|f>)
d’autre partpar les éléments de matrice
dipolaires :
et
ou encore par les
pulsations
de Rabi dites "à unphoton"
(c’est-à-dire
correspondant
à des transitions à unphoton)
où
03B5
1
et 03B5
2
sont lesamplitudes
deschamps
defréquences
respectives
03C9
1
et03C9
2
auxquels
les atomes sont soumis. Notons que le niveau|i>
peut se trouver soit à l’intérieur soit à l’extérieur de l’intervalled’énergie
entre|e>
et|f>.
Les deux processus
présentés
enfigure
(0.2.a) sontconnus sous le nom d’effet Raman stimulé : les atomes
interagissent
avec un faisceau
"pompe"
defréquence
03C9
1
etamplifient
ou émettent un faisceau "sonde" defréquence
03C9
2
.
La condition :doit être vérifiée. Le processus est une émission Stokes si
03C9
1
>03C9
2
et antistokes sinon. Ce dernier cas nécessite évidemment une
inversion de
population
entre les niveaux|e>
et|f>
(nous neconsidérons ici que les processus
incohérents,
où les effetsparamétriques
et d’accord dephase
n’ont pas à êtrepris
en compte, cequi
laisse hors de notre propos la diffusion Raman antistokescohérente).
La
figure
(0.2.b)présente
des émissions stimulées à deuxphotons
assistées parinjection
d’unphoton.
Cet effet est trèsanalogue
à l’effet Raman avec essentiellement uneamplification
dela pompe au lieu d’une
absorption.
Lorsqu’ils
amplifient
unchamp
appliqué
defréquence
03C9
1
(flècheépaisse),
les atomes émettent simultanément unchamp
defréquence
03C9
2
(flèche ondulée) vérifiantla relation
(1).
Ce processus, tout comme l’effetantistokes,
nécessite une inversion depopulation.
Enfin,
lafigure
(0.2.c)représente
le processusimpliqué
dans le cas d’un
authentique
laser ou maser à deuxphotons :
le milieu inversé rayonne, par émissionstimulée,
les deuxphotons
de la transition (double flèche ondulée) sans assistance permanented’aucun
champ
extérieur.L’injection
d’unchamp
à lafréquence
03C9
1
peut être nécessaire au déclenchement de
l’oscillation, mais,
contrairement au cas de la
figure (0.2.b),
l’émission doitpopulation après
avoirsupprimé
cechamp.
Pour caractériser sansambiguïté
un teloscillateur,
il est alors essentiel d’êtrecapable
dedistinguer
temporellement
lerégime
stationnaire d’oscillationpar
rapport
à laphase
initiale de déclenchementqui
peutnécessiter
l’injection
d’unchamp.
Il faut donc obtenir unfonctionnement continu ou
quasi-continu.
Les effets non linéaires
présentés
ici le sont dans l’ordre croissant de difficulté d’observationexpérimentale.
L’amplification
Raman stimulée d’une composante Stokes est un effet bien connu dont l’observation ne nécessite aucune excitationatomique préalable
[A.
Yariv,
et al.1967].
L’amplification
d’une raie antistokes dans un milieuatomique
inversé est un processus non résonnantqui
a été observé dans les années 70[R.L.
Carman, etal.
1974].
En cequi
concerne les processus où deuxphotons
sontémis,
l’observation d’une émission stimulée transitoire du type de lafigure
(0.2.b)
a étérapportée
plus
récemment[M.M.T.
Loy et al.1978, B. Nikolaus et al.
1981].
Par contre,jusqu’à
l’avènement desmasers à atomes de
Rydberg,
aucun véritable oscillateur à deuxphotons
dutype
de lafigure
(0.2.c) n’avait fonctionné avec succèsmalgré plusieurs
tentatives.Tous ces processus reposent sur un
couplage
qui apparaît
entre les niveaux
|e>
et|f>
au second ordre de la théorie desperturbations.
La constante decouplage
a pourexpression :
C’est aussi (à un facteur
multiplicatif près)
lapulsation
de Rabi à deuxphotons
entre les niveaux|e>
et|f>.
Lacaractéristique
essentielle de ce
couplage
estqu’il
estproportionnel
à l’inverse du désaccord 0394 entre leschamps
et les transitionspermises
à unphoton.
Lajustification
del’approximation
dusystème
à trois niveauxapparaît
clairement ici : dès que,parmi
tous les niveauxcouplés
à|e>
et|f>,
il en existera un pourlequel 0394
estbeaucoup
plus
petit
que pour tous les autres, son rôle deviendrales contributions de tous les états relais
possibles.
D’autrepart,
legain
d’une transition à deuxphotons
sera d’autantplus
fort que lesfréquences
deschamps
seront voisines des résonances àun
photon
(toutefois,
pour que ce calcul deperturbation
restevalable, il faut
que 0394
restegrand
comparé
à03A9
e i
et03A9
i f
).
Pour augmenter l’efficacité des processus où deux
photons
sont
émis,
l’idée naturelle consiste alors à choisir la situationoù
|i>
est situé entre|e>
et|f>
(diagrammes
de droite desfigures
(0.2.b) et (0.2.c). Il y acependant
dans ce cas uneinversion de
population
directe entre les niveaux deparité
opposée
|e>
et|i>.
Lecouplage
à unphoton
aupremier
ordre entre cesniveaux,
sera alorsgénéralement
l’effet dominant(superradiance).
Pour éviter cette
difficulté,
on aproposé [H.
Komine 1975,D.S. Bethune
1978]
d’utiliser une transition sans niveauintermédiaire entre
|e>
et|f>
(partie
gauche
desfigures
(0.2.b)
et (0.2.c) et de compenser la très faible valeur
intrinsèque
dugain
par une inversion depopulation
suffisammentgrande.
Endépit
des efforts consentis
[J.H.
Glownia et al.1985],
aucun résultatn’a été obtenu avec de tels
systèmes.
Une des difficultés rencontrées dans cetteconfiguration
de niveaux est laplus
grande
probabilité
du processus Stokes danslequel
unphoton
defréquence
03C9
1
(ou03C9
2
)
est absorbé dèsqu’il
existe unchamp
à cettefréquence
dans le milieu et enparticulier
dans le cas où cechamp
estinjecté.
Une des raisonsqui
favorise cet effet Stokes est que lavaleur de 0394
qui
luicorrespond
estplus
faible que pour le processus à deuxphotons
[R.L.
Carman et al.1975].
Enfait,
les seules observationsd’amplification
et d’émission à deuxphotons
ont été faites enrégime
transitoire sur dessystèmes
du type de lapartie
droite de lafigure
(0.2.b), cequi
permet debattre,
sur untemps court, la concurrence de la
superradiance
vers le niveau|i>.
Une émission transitoire à deuxphotons
a été observée dans des molécules d’ammoniacqui
avaient subi une inversionadiabatique
àdeux
photons
[M.M.T.
Loy
et al.1978].
L’émissiond’impulsions
defréquence
03C9
2
stimulée parl’injection
d’uneimpulsion
defréquence
03C9
1
a été observée dans une vapeur de lithiumpompée optiquement
[B.
Nikolaus et al.1981].
Toutes ces tentatives se sont heurtées à la valeur
intrinsèquement
faible dugain
pour un processus non linéaire dusecond ordre et à
l’impossibilité
d’éliminer les processusconcurrents
possibles
dans cesystème
à trois niveauxcouplé
à deuxmodes du
champ.
Dans les
expériences
citéesci-dessus,
aucune cavitérésonnante n’était
présente
pour lesfréquences
03C9
1
et03C9
2
.
L’introduction de cet élément est pourtant essentielle dans la réalisation d’un oscillateur à deux
photons.
Une cavité permet toutd’abord d’assurer la nécessaire contre réaction du
champ
émis surle milieu
atomique
pour atteindre unrégime
d’oscillation continue.Dans le cas d’un
système
à deuxphotons,
elle est aussi très utile pour sélectionner lesfréquences
auxquelles
lesystème
varéellement osciller
parmi
le continuum defréquences
possibles
vérifiant la condition(1). Enfin,
elle peutjouer
ici un autrerôle
important :
si elle a unegrande
finesse et si elle résonne à desfréquences
différentes de(E
e
-
E
1
)/,
elle favorisera le processus à deuxphotons
parrapport
à l’émission d’unphoton
versle niveau
|i>,
même si 0394 a une valeur relativement faible.Cela
suggère
uneprocédure simple
pour réaliser un laserà deux
photons :
dans unepremière étape,
on réalise un double laser à unphoton
àpartir
des deux transitions en cascade|e> ~ |i>
et|i> ~
|f>.
Cela est obtenu avec une cavitéayant
unmode résonnant avec chacune des deux transitions. On tente alors de désaccorder simultanément les deux modes de la cavité tout en
respectant
la condition (1). Une telleexpérience
a été tentée il y aquelques
années avec un laser Helium-Néon[H.
Schlemmer et al.1980].
Une certaine gamme d’accord a été observée mais legain
àdeux
photons
n’était pas suffisant pourque 0394
puisse
dépasser
lalargeur Doppler
des raies à unphoton.
Cetteexpérience
aprouvé
qu’un
processus cohérent à deuxphotons
entrait encompétition
avecles effets à un
photon,
résultat bien connudepuis
lespremières
études despectroscopie
laser dans dessystèmes
à troisniveaux,
mais il n’a pas étépossible
deséparer
clairement les deux sortes4) - Atomes de Rydberg en cavités : le
système
idéal d’étude d’unoscillateur à deux
photons
L’originalité
des oscillateurs à atomes deRydberg
réside dans une valeurexceptionnelle
ducouplage
entre matière et rayonnement par rapport aux atomes "ordinaires". Cecouplage
reposeen effet sur les éléments de matrice
dipolaires
électriques
entreniveaux
atomiques
voisins deparités opposées,
dont la valeur croîtcomme le carré du nombre
quantique principal
nlorsque
l’on considère des niveauxatomiques
deplus
enplus
excités. On gagnesur ces éléments de matrice un facteur 1600 environ pour n 40 par
rapport au cas des transitions
optiques
entre niveaux peu excités.D’autre part, la durée de vie d’un état excité croît
comme
n
3
.
les états deRydberg
sont doncsusceptibles
d’interagir
avec le
champ pendant
destemps
relativementlongs
(typiquement
40 03BCs pour un état 40s au lieu de
10
-8
s
pour un niveauprofond)
etdonc d’évoluer notablement même
lorsqu’ils
interagissent
avec unchamp
très peu intense.Enfin,
lafréquence
des transitions entre deux niveaux voisins varie commen
-3
.
Pour n de l’ordre de40,
cesfréquences
valent une centaine de GHz. C’est un domaine de
longueur
d’onde où il estpossible
de réaliser des cavités résonnantessupraconductrices
de très haute finesse dont les dimensions sontvoisines de la
longueur
d’onde (03BB 3mm à 03BD 100 GHz). Ces résonateursopèrent
alors dans un mode d’ordre très peu élevé dontle volume effectif est très faible. De telles cavités
permettent
d’obtenir leschamps
électriques
oscillants lesplus
intensespossibles
àpartir
d’unequantité d’énergie électromagnétique
donnée.L’amplitude 03B5
duchamp
créé par Nphotons
defréquence
03C9est en effet donnée
par
(*)
:
(*)
où V
est le volume effectif du mode résonnant à lafréquence
03C9. La-relation
(6)
exprime simplement
quel’énergie
duchamp
estrépartie
dans tout le volume du mode.
Les atomes de
Rydberg
en cavitéoptimisent
donc lecouplage atome-champ
grâce
à la fois à degrands
dipôles
et à lapossibilité
d’obtenir deschamps
"intenses" même avec très peu dephotons :
lorsqu’un
atome deRydberg
d’unjet thermique
traverseune telle cavité accordée sur une transition à un
photon,
lechamp
d’un seulphoton
suffit à induire une oscillation de Rabicomplète.
D’autre part,
grâce
à l’utilisation de matériauxsupraconducteurs,
les facteurs dequalité
accessibles enpratique
pour des
fréquences millimétriques
sont sigrands
que nous sommesdans un
régime
où le temps d’amortissement duchamp
estlong
devant le temps d’interaction dechaque
atome. On peut ainsinégliger
la relaxation à l’échelle d’un atome et étudier l’interaction d’un seul atome avec son propre rayonnement[P.
Goy
et al. 1983, D. Meschede et al.1985].
Pour la réalisation d’un maser, cescavités permettent de fournir la contre-réaction nécessaire à l’obtention d’une oscillation continue avec des seuils très
faibles :
puisqu’un
photon
suffit à induire efficacement unetransition et que le temps de
stockage
de cephoton
estplus long
que le temps d’interaction d’un atome, on peut réaliser unoscillateur avec à
chaque
instant un milieu actif constitué d’auplus
un atome ![D.
Meschede1985].
Dans le cas d’un oscillateur à deux
photons,
la cavitéjoue
un rôlesupplémentaire :
grâce
à son faible volume, elle n’a que très peu de modes auvoisinage
de lafréquence qui
nousintéresse. Elle va donc être
particulièrement
utile pour sélectionner lesfréquences
auxquelles
lesystème
va réellementosciller
parmi
le continuum defréquences possibles
vérifiant la relation (1). Parailleurs,
grâce
à sagrande finesse,
et si aucunmode ne vient coincider avec les
fréquences
des transitions à unphoton
|e>
~|i>
et|i>
~|f>,
elle va permettre l’inhibition deces processus à un
photon
[R.G.
Hulet et al.1985]
même si 0394 est relativementpetit.
Cette inhibition peut être totale car lescavités utilisées ici sont des cavités closes ce
qui
interdit toutepossibilité
de rayonnement hors des modes du résonateur.Cette faculté d’inhibition totale de tout processus non
résonnant avec un mode, est essentielle car elle
permet
deconsidérer les atomes de
Rydberg
comme dessystèmes
à deux niveauxcouplés
à un seul mode duchamp
électromagnétique.
Ces
systèmes apparaissent
donc commeparticulièrement
bien
adaptés
pour la réalisation d’un oscillateur à deuxphotons
puisque
les constantes decouplage
atome-champ
y sontintrinsèquement
grandes
etqu’il
est maintenantpossible
de tirer le meilleurparti
du niveau relais|i>
tout en s’affranchissant desinconvénients de sa nécessaire
présence.
Par
ailleurs,
si on considère les transitions à deuxphotons
entre états s voisins d’atomes alcalins trèsexcités,
onconstate
qu’il
existe un certain nombre de valeurs du nombrequantique
principal
n pourlesquelles
un état p est situépratiquement
àégale
distance (enénergie)
de ces deux niveaux s.On peut donc minimiser 0394 tout en se
plaçant
dans la situationparticulièrement
simple
d’une transitiondégénérée
à deuxphotons
où les deuxphotons
émis ont mêmefréquence.
C’est ici un avantageconsidérable par rapport au cas
optique
où,
dans le cas d’une transitiondégénérée, 0394
est engénéral
du même ordre degrandeur
que la
fréquence
de la transition. Nous n’avonsplus
maintenantqu’à
considérer un seul mode duchamp
et soncouplage
avec les deux niveaux|e>
et|f>.
Cettesimplification présente
un intérêtexpérimental
considérable pour la réalisation de la cavité dont l’accord d’un seul mode est maintenant suffisant.La constante de
couplage
à deuxphotons
vaut désormais :Il est utile pour la suite d’introduire N, le nombre moyen de
photons
présents
dans la cavité.L’amplitude 03B5
duchamp
électrique
vaut alors :où E
0
=
~012703C9/203B5
o
V
estl’amplitude
duchamp
créé par unphoton
dans lacavité. V
est le volume effectif du mode de la cavité. Lesconstantes de
couplage
à un et deuxphotons
sont maintenant :5) - Estimation du seuil d’oscillation
Nous faisons ici un
simple
bilanqualitatif
dugain
etdes pertes pour le
champ
dans la cavité dans le cas d’un maser à deuxphotons.
Nous considérons tout d’abord quel’amplitude
duchamp
enrégime
stationnaire est tellequ’il
induit surchaque
atome une émission à deux
photons
avec uneprobabilité
de l’ordrede 1. Cela
s’exprime
par la condition :t
int
est le temps d’interaction moyen dechaque
atome avec lechamp
c’est-à-dire le temps de vol dans la cavité. Le
gain
atomique
paroù
t
-1
at
est le fluxatomique,
c’est-à-dire le nombre d’atomes traversant la cavité par seconde. Le taux de pertes de la cavitéest :
t
cav
étant le temps d’amortissement del’énergie
électromagnétique
dans la cavité. Ildépende du
facteur dequalité
Q et de lafréquence
de résonance 03C9 par la relation :L’égalité
dugain
et des pertes enrégime
stationnaires’exprime
par la relation :
De (11) et (15) on tire immédiatement le nombre de
photons et
le fluxatomique
au seuil :En utilisant les valeurs des
paramètres
données auchapitre
I, ontrouve alors
qu’une
oscillation continue peut être obtenue pour :La valeur du
temps
séparant
deux atomes(t
at
)
estsupérieure
autemps d’interaction d’un atome avec le
champ
(t
int
~ 2503BCs).
Celamontre
qu’il
y a, en moyenne, àchaque
instant,
auplus
un atomedans la cavité. Au
seuil,
on est donc dans unrégime
de micromaser.En
fait,
un calculplus
rigoureux
doit prendre en comptela
dispersion
des temps d’interactionatomique
dans unjet
thermique
(distribution de vitessemaxwellienne),
la durée de vie finie des atomes et la formeprécise
del’amplitude
duchamp
dans la cavité. Cela, comme nous le montrerons, nechange
pas les ordres degrandeur
(on trouve alorsat
= 2
-1
t
105
at/s
et N ~ 50). Il estdonc
remarquable
que, même pour un processus à deuxphotons,
c’est-à-dire du second ordre, la valeur du taux de pompage à atteindre pour obtenir une oscillation maser avec des atomes deRydberg
est, là encore,plusieurs
ordres degrandeur plus
faiblesque dans le cas de lasers ou masers habituels.
Il ne nous reste
plus
maintenantqu’à
préciser
les valeurs réalisables enpratique
pour tous lesparamètres
introduitsici pour achever la démonstration de la
particulière adéquation
desatomes de
Rydberg
en cavité auproblème
de la réalisation d’un oscillateur à deuxphotons
(partie
I).La
partie
(II) sera alors consacrée à un modèlesemi-classique
de notre oscillateurmicroscopique
où ilapparaîtra
que toutes les causes de fluctuations et en
particulier
lesfluctuations
quantiques
(émissionspontanée,
effet de lastatistique
d’unchamp
àpetit
nombre dephotons, ...)
doivent êtreprises
en compte pour ladescription
despropriétés dynamiques
dusystème.
Cela nous conduira àprésenter
enpartie
(III) une théorieCHOIX
DESELÉMENTS
EXPÉRIMENTAUX,
CHAPITRE I
CHOIX DES ELEMENTS EXPERIMENTAUX PREMIERS RESULTATS
La réalisation du micromaser à deux
photons
à atomes deRydberg
areposé
sur troispoints
essentiels : (i) le choix d’une transition à deuxphotons
parmi
toutes lesconfigurations
de niveaux favorables existant dans le spectre desalcalins ; (ii)
la construction d’une cavité microondesupraconductrice
de très hautefinesse ;
(iii) la mise aupoint
d’une excitation laser permettant d’atteindre le seuil d’oscillation.Avant d’aborder chacun de ces
points
endétail,
rappelons
tout d’abord le
principe (Fig.
I.1) d’un maser à atomes deRydberg
[L.
Moi et al. 1983, P. Goy et al. 1983, S. Haroche et al. 1984, S. Haroche et al. 1985, J.A.C Gallas et al. 1985, P.Filipowicz
etal.
1986] :
il est constitué d’unjet atomique
traversant troiszones
spatialement
distinctesjouant
chacune un rôlespécifique.
Lapremière
est la zone depréparation
des atomes deRydberg
où l’onpeuple
par excitation laser (et éventuellementmicro-onde)
le niveausupérieur
de la transition maser à étudier. Dans notre cas,les lasers excitent le
jet atomique
àangle droit,
donc sans effetDoppler
(aupremier
ordre) et sans sélection des vitesseslongitudinales
des atomes. Lejet
traverse ensuite la cavité résonnante accordée sur lafréquence
d’une transitionatomique
où les atomesinteragissent
avec lechamp
qu’ils
bâtissent par émission stimulée.Finalement,
à la sortie durésonateur,
ondétecte sélectivement la
population
de chacun des niveaux deRydberg
participant
à la transition considérée par latechnique
désormais habituelle d’ionisation par
champ
[T.W.
Ducas et al.1975, T.F.
Gallagher
et al.1977,
J.L. Vialle et al.1979] :
onionise les états de
Rydberg
en leurappliquant
unchamp électrique
"statique"
(500V/cm
suffisent ici) et on détecte les électronsarrachés à l’aide d’un
multiplicateur
d’électrons. Comme le seuil d’ionisationdépend
du niveauatomique
considéré,
on peut, parcette
technique,
détecter sélectivement les différents niveauxpeuplés,
et donc mesurer le taux de transfert entre les étatsatomiques impliqués
dans la transition. C’est ainsi que nousdétectons indirectement le
champ
micro-onde du maser. Une détection de cechamp
indépendante
des atomes seraitbeaucoup plus
difficile : auseuil,
lapuissance
émise est de l’ordre de10
-18
Wseulement.
Notre schéma
expérimental
n’est évidemmentenvisageable
que
grâce
à la durée de vie relativementlongue
d’un état deRydberg :
37,5 03BCs dans notre cas. Celacorrespond
à une distance parcourue de l’ordre du cm pour unjet
thermique
à 300 m/s. Etant donné que la distance entre l’entrée de la cavité et le centre de la zone de détectioncorrespond
à untemps
de vol de l’ordre de trois durées devie,
nous ne sommes pas dans le cas idéal où ondétecterait tous les atomes ayant
interagi
avec la cavité. Nous nepouvons donc détecter
qu’une
petite
fraction (1/13) du nombre d’atomes effectivementprésents
dans lacavité,
nombrequi
décroît d’ailleurs à l’intérieur du résonateur lelong
dujet atomique.
Nous allons maintenant décrire en détail la réalisation
expérimentale
du maser à deuxphotons.
1) - Le choix de la transition
atomique
On a
déjà
signalé
lespropriétés exceptionnelles
decouplage atome-champ
dans lessystèmes
atomes deRydberg-cavité :
grande
valeur dudipôle,
longue
durée de vie etfréquences
des transitions favorables à de très bonnes cavités. Les niveaux très excitésS
1/2
etP
3/2
des alcalinsprésentent
en outre des situationsparticulièrement
favorables à un processus d’émissiondégénérée
à deuxphotons.
|n-1,p>,
(n étant le nombrequantique principal)
(Fig.
I.2.a)
et,plus précisément,
la variation en fonction de n du désaccord 0394 du niveau p par rapport àl’énergie
Ef +012703C9
Ee -012703C9
(Fig.
I.2.b). La valeur de 0394dépend
de laposition
relative des niveaux S et P et donc de la différence entre les défautsquantiques
de ces deux séries. Pour lesalcalins,
cette différence vaut environ 0,5 cequi
place
les niveaux P àproximité,
enénergie,
du milieu des deux états S voisins. Il y a enplus
une lente variation des défautsquantiques
avec n. Celle-ci a été mesurée trèsprécisément
dans desexpériences
despectroscopie
des états deRydberg
des alcalins[P.
Goy
et al. 1982 A, C. Fabre et al. 1980, P.Goy
et al. 1982 B,D. Meschede et al.
1984,
P.Goy
et al.1986].
On constate alorsque, dans le cas du rubidium
[D.
Meschede1984]
et ducésium, 0394
change
designe
en passant par une valeur très faible pour n del’ordre de 40
(Fig.
I.2.b).Ainsi,
dans lerubidium,
0394/203C0
ne vautque 0,4 MHz pour n 39 et 39 MHz pour n 40. Cette dernière
valeur est, nous le verrons, la mieux
adaptée
à notreexpérience.
Le mêmephénomène
seproduit
aussi dans les spectres du sodium etdu
potassium
mais pour des valeurs de nbeaucoup
plus grandes,
difficiles à exciter en
pratique
(n ~ 60) etqui,
de toutesfaçons,
correspondraient
à desfréquences
de transitionbeaucoup
trop faibles pour permettre à la dimension des cavités de resterraisonnable (v 1 GHz~03BB 30cm). Par contre, dans le cas du rubidium et du
césium,
lesfréquences
des transitions à deuxphotons
sont de l’ordre de 100 GHz (03BB ~ 3 mm) valeurs bienadaptées
à des cavitéssupraconductrices
de faibles dimensions.Le choix d’une
petite
valeur de 0394 n’est pas la seulecontrainte. Il faut en effet
qu’en
aucun cas les transitions à unphoton
|n,s>
~|n-1,p>
ou|n-1,p>
~|n-1,s>
nepuissent
venir enrésonance avec la cavité et entrer en
compétition
avec le véritable processus à deuxphotons.
Leparamètre
permettant dequantifier
unmélange
éventuel entre effets à un et deuxphotons
est le rapportentre la
largeur
des transitions à unphoton
et 0394 leur écart àrésonance. Il existe en
particulier
dans la cavité deschamps
électriques
inhomogènes
(~ 0,2 V/cm)
capables
dedéplacer
quadratiquement
etd’élargir
notablement les transitions à 1photon
(typiquement
1,5
MHz pour une transition s ~p) :
ceci nousoblige
à exclure les valeurs de 0394 inférieures au MHz. Une autre cause
possible d’élargissement
et dedéplacement
est l’effet de lapuissance
duchamp
microonde dans la cavité. Les niveauxatomiques
à considérer sont en effet les niveaux de l’atome habillé par lechamp
[C.
Cohen-Tannoudji
et al.1977].
Les raies à unphoton
sontdéplacées
d’environ 100 kHz parphoton.
Cet effet estproportionnel
à l’intensité du
champ. Enfin,
signalons
que lalargeur
intrinsèque
des raies dans lacavité,
fixée par le temps d’interaction desatomes avec le
champ,
vaut 40 kHz. Elle est doncnégligeable
parrapport aux autres causes
d’élargissement.
En
résumé,
lesniveaux
40s
1/2
- 39 p
3/2
- 39
s
1/2
du rubidium et 43s
1/2
-
42p
3/2
-
42s
1/2
du césium où 0394/203C0 vautrespectivement
39 et 7,8 MHz nousapparaissent
donc comme les meilleurs candidats pour le maser à deuxphotons.
Notons ici que ces
systèmes atomiques
sont dans notreexpérience
de véritablessystèmes
à troisniveaux,
malgré
ladégénérescence
de chacun d’entre eux. Parexemple
les états|n,s>
1
sont
dégénérés
deux fois :m
s
± -. 2Cependant,
lapolarisation
duchamp
dans la cavité étantlinéaire,
seules les transitions 03C0 doivent être considéréeslorsque
la direction dequantification
estchoisie
parallèle
à cette direction(Fig.
I.3). D’autre part, nousn’avons pas à considérer le niveau
p
1/2
car, à cause de lastructure
fine,
la valeur de 0394qui
luicorrespond
estsupérieure
à 1 GHz.Enfin,
la structurehyperfine
des niveaux nejoue
aucun rôle car elle n’est pas résolue dansl’expérience
(16 kHz pour latransition à deux
photons
40s ~ 39s du Rubidium). Nous avons donc deuxsystèmes
à trois niveauxidentiques
(ms
± 1/2) et
découplés
auxquels
les calculsprésentés
par la suites’appliquent
parfaitement.
Notre
préférence
s’estportée
sur le rubidium pour uneraison
pratique importante :
l’excitation continue de ses états deRydberg
est réalisable defaçon
"simple"
et peu coûteuse par dessources solides
uniquement :
trois diodes laser. Cepoint
(détailléau