Université de Droit, d' Economie et des Sciences CENTRE DES HAUTES ETUDES TOURISTIQUES
Série A, No.37
LES GRANDS PARCS DE LOISIRS EN FRANCE Réflexions sur un nouveau champ de
recherches
Georges CAZES
Octobre 1988
CENTRE DES HAUTES ETUDES TOURISTIQUES Fondation Vasarely
1, avenue Marcel Pagnol 13090 Aix-en-Provence Téléphone : 42-20-09-73
ISSN No. 0768 - 0279
"La France devra compter cent parcs de loisirs dans quinze ans si elle veut conserver sa part de marché du tourisme international", prévenait le Directeur du Tourisme en 1985. Deux ans plus tard, dans le courant de l'automne 1987, Franck BAUER - responsable du bureau d'études "Récréatique et Communication Internationale" et lui- même initiateur d'une chaîne de parcs de loisirs - dressait un amer bilan de la situation française : "Vingt ans d'indifférence, un an d'enthousiasme, deux mois de désenchantement..." Cette constatation devait, en décembre 1987, servir d'introduction au deuxième Forum International des Equipements de Loisirs (F.I.D.E.L.) de Cannes, placé sous le signe de l'inquiétude et de la désillusion, avec de vibrants appels à la réflexion, au réalisme, à la prudence : rude changement de ton après les emballements emphatiques du FIDEL de décembre 1986 !
Ces retournements spectaculaires font question pour le chercheur. L'expectative dans laquelle ils le plongent à son tour ne devrait pas, nous semble t-il, détourner son intérêt de ce nouveau champ de réflexion et d'études qui s'ouvre, dans l'incertitude - après tout assez normale - des périodes pionnières et des expérimentations risquées.
Ce n'est pas tant ici la dimension conjoncturelle qui nous intéresse que les nombreuses interrogations de toute nature - spatiale, économique, socio-culturelle - que l'approche d'un tel domaine d'analyse fait émerger. Les géographes pourraient-ils, par exemple, rester indifférents au fait que la création de grands parcs de loisirs est en train de devenir l'un des thèmes majeurs de l'aménagement du territoire, pour la rénovation de zones intra-urbaines (voir les projets de Marseille ou de la Ciotat) comme pour la structuration des espaces périphériques (Disney à Marne-le-Vallée, Mirapolis à Cergy-Pontoise) ou la réactivation des zones industrielles déclinantes (projet des Schtroumpfs à Hagondange) ? Les spécialistes du domaine "tourisme-loisirs" ne sont- ils pas interpellés aussi par l'implication massive et multiforme des grandes firmes, dont ils observent et tentent d'interpréter depuis longtemps les stratégies (Accor, Club Méditerranée, Sodexho, Havas-Tourisme, etc) dans ce nouveau champ d'action ? Comment n'y verraient-ils pas aussi l'occasion de tester quelques-unes de leurs hypothèses sur les mutations amorcées et prévisibles dans les pratiques du loisir touristique ?
La difficulté première de l'analyse de ces thèmes réside dans la confusion qui règne encore entre les concepts, dans ce domaine protéiforme où se confondent les diverses formes de loisir - touristique ou non -, le tourisme de proximité et de séjour - de durée variable les bases de plein air et les complexes de loisirs, les parcs naturels, les parcs résidentiels de loisirs, les multiples types de parcs, technologiques, ludiques, sportifs, nautiques, zoologiques, paysagers, à thème, etc, sans oublier les "villages"
Ouvertures projetées d'ici 1992
(1) à (13) : se reporter à la légende du tableau précédent.
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