• Aucun résultat trouvé

Douceur des températures et avance végétative marquée Douceur des températures et avance végétative marquée

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Douceur des températures et avance végétative marquée Douceur des températures et avance végétative marquée"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

MAI 2020 N°05

AUVERGNE- RHÔNE-ALPES

Douceur des températures et avance végétative marquée Douceur des températures et avance végétative marquée

Les températures sont supérieures aux normales et l’avance végétative se maintient. La commercialisation du vin reste très réduite. Les prix des fruits et légumes augmentent fortement mais ceux du porc tardent à retrouver le niveau de début d’année.

La cotation entrée abattoir des vaches de réforme retrouve les niveaux d’avant la crise. Pour l’ensemble de la France, Coop de France estime le chiffre d’affaires de la coopération à – 28 % durant les 2 mois et demi de confinement, par rapport à 2019 et craint des conséquences sur les prix aux producteurs et les emplois.

SYNTHÈSE DU MOIS

Météo – Douzième mois consécutif plus chaud que les normales (page 3)

Le déficit hydrique de la région se poursuit pour le 5ème mois consécutif (- 23 % en mai par rapport aux normales). Avec 1,3 °C de plus que les normales, le mois de mai est le 12ème mois consécutif plus chaud que les normales.

Contexte national, international

- 53 départements du centre et de l’est de la France pourraient être exposés au risque de sécheresse cet été, selon le ministère de la Transition écologique. La région fait entièrement partie de cette zone à risque.

- Le mois de mai est le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Des écarts moyens mensuels de températures jusqu’à + 10 °C ont été enregistrés en régions polaires arctiques et antarctiques (source : Météo France – programme Copernicus).

Contexte national, international

- Les cultures de céréales sont en avance en France mais leur état sanitaire est médiocre, nettement moins bon qu’en 2019, selon les observations Cereob’s.

- Les orges australiennes sont surtaxées par la Chine, ce qui pourrait favoriser les échanges entre la Chine et la France. La chine a déjà acheté plus d’un million de tonnes de blé à la France cette année.

- Le cours du pétrole remonte doucement en mai et devrait entraîner dans son sillage les cours des oléagineux et du maïs.

Grandes cultures et fourrage – Les cultures sont en avance mais hétérogènes (pages 4 et 6)

L’avance végétative devrait permettre les premières récoltes de céréales d’hiver dès mi-juin. Le gel de début avril n’aura que peu d’impact sur les rendements des céréales, contrairement au colza qui a également souffert du manque de pluie.

Les conditions sanitaires sont assez bien maîtrisées dans la région, excepté pour le maïs qui subit des attaques de corvidés, de ravageurs de début de cycle. La récolte des foins est presque terminée en plaine. Elle est de bonne qualité, semble-t-il.

Les semis de maïs fourrage sont terminés en plaine.

Viticulture – Des vignes belles et actives mais un marché des vins encore très calme (page 7)

La pluie et les périodes chaudes permettent à la vigne de pousser rapidement. Les conditions sanitaires restent globalement très satisfaisantes. Parmi les aides proposées à la filière viticole, la distillation devrait peu concerner les vins de la région. En cause, un millésime 2019 de très belle qualité et un écart trop important entre les prix de distillation et ceux des vins régionaux. Les volumes de transactions vrac de mai sont très réduits, si bien que le retard de la campagne commerciale 2019/2020 atteint fin mai 14 % en Côtes du Rhône régional et 26 % en Beaujolais générique par rapport à l’an dernier.

Contexte national, international

- La consommation de vin en France lors du confinement est jugé en hausse ou en baisse selon les études et les profils de consommateurs étudiés. Toutefois, cela ne s’est pas traduit par une augmentation des volumes commercialisés (mobilisation possible des stocks en cave chez les consommateurs).

- La profession compte sur l’œnotourisme cet été pour rattraper les pertes de chiffre d’affaires dues au confinement.

(2)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 2

Fruits & légumes - Avance végétative des fruits et légumes grâce à la météo clémente (page 9)

La campagne 2020 est plus compliquée en cerises qu’en fraises, autant du fait de la mauvaise tenue des variétés précoces de cerises que de l’engouement plus grand des consommateurs pour la fraise.

Les premières estimations de rendement en cerises sont de + 9 % par rapport à la moyenne quinquennale tandis que celles des pêches sont de – 17 % du fait notamment d’une mauvaise dormance hivernale et du gel de fin mars.

La météo est favorable à la pousse des salades qui peinent à être commercialisées. La tomate régionale se vend bien, à tel point que le cours de la tomate ronde grimpe à 1,80 €/kg stade expédition, soit + 71 % par rapport à mai 2019.

Contexte national, international

- Les prix des légumes frais payés aux producteurs ont augmenté de 21 % entre mars 2019 et mars 2020 en France. Cette forte hausse est portée par les salades, les concombres et les endives. Pour les fruits, la tendance est à une augmentation de 1 % (source : publication Insee des indices Ippap de prix à la production).

- La production nationale de pêches et nectarines pourrait se situer 9 % en dessous de la moyenne quinquennale. Comme pour l’abricot, l’hiver trop doux n’a pas permis une dormance suffisante des arbres. Des gelées tardives et des arrachages dus au virus de la sharka limitent également la production.

- Après 2 années de production particulièrement faible, la récolte nationale de cerise retrouve les volumes de la moyenne quinquennale.

Lait – Atténuation de la production de lait de vache (page 11)

La collecte laitière s’atténue sensiblement en avril, montrant que les consignes de la profession ont été entendues par les éleveurs. Les prix du lait bio diminuent plus nettement que ceux du lait conventionnel, contrairement à ce qui était attendu.

Contexte national, international

- L’indice FAO de suivi des cotations mondiales des produits alimentaires diminue de 1,9 % en mai par rapport à avril. Celui des produits laitiers diminue de 7,3 %, ce qui l’amène 19,6 % en dessous de mai 2019.

- Les cotations françaises du beurre et de la poudre maigre remontent mi-mai de 4 et 5 % respectivement.

Contexte national, international

- Sur fond d’accusation de mauvaise gestion des premiers foyers de coronavirus mais aussi de conflit pour la 5G, la Chine suspend une partie de ses importations de viande bovine australienne. La Chine est le principal partenaire commercial de l’Australie et la France commence à y exporter de la viande bovine.

Bovins - Amélioration pour les vaches de réforme et les veaux de 8 jours (page 13)

Les cotations de bovins maigres remontent légèrement en mai tout en restant 4 à 9 % inférieures à 2019. Les marchés des veaux de 8 jours de Bourg-en-Bresse et La Talaudière retrouvent du dynamisme. Les abattages de bovins en avril sont en baisse mais les cours des vaches de réforme retrouvent les niveaux de 2019. En revanche, les cours des veaux de boucherie sont toujours très bas.

Porcins, volailles, ovins - Repli de la cotation porcine (page 15)

Le cours du porc du bassin sud-est diminue depuis le début de la pandémie, tout comme en France et sur les autres marchés européens. Il atteint 1,58 €/kg carcasse fin mai, soit - 7 % en un mois et se situe désormais 3 % en dessous de 2019. Il se stabilise fin mai sous l’effet de marchés intérieurs plus dynamiques et devrait amorcer une lente amélioration en juin. Le cours de l’agneau remonte après Pâques, ce qui est inhabituel et probablement lié au Ramadan entre le 23 avril et le 23 mai ainsi qu’à la mise en avant de l’agneau français pour les fêtes pascales.

Zoom du mois - Balance commerciale régionale et nationale en fruits et légumes (page 19)

Dans le prolongement des notions de résilience et de souveraineté alimentaire développées lors du confinement, ce zoom décrit les importations et exportations de fruits et légumes depuis 5 ans en région et en France.

Contexte national, international

- L’interprofession alimentation animale craint une hausse des prix des aliments à partir de l’été.

- La filière cunicole subit une importante baisse de consommation de lapins depuis Pâques. Les animaux se stockent en élevage, ce qui suscite beaucoup d’inquiétude pour l’été.

- Face à la fermeture de nombreux abattoirs aux Etats-Unis due au Covid-19, les contrats d’exportation de porc vers la Chine ne peuvent être entièrement honorés et cette dernière se tourne un peu plus vers l’Europe depuis mi-mai mais à des prix plus bas que l’an dernier. Pour les prochains mois, la concurrence nord-américaine pourrait maintenir des prix internationaux relativement bas, probablement d’un niveau inférieur à ceux du second semestre 2019.

Apiculture - Un bon début de campagne pour les apiculteurs (page 17)

Après une année noire en 2019, il semble que les mortalités de sortie d’hiver soient réduites. La météo et la pousse des végétaux sont favorables à une bonne miellée printanière dans la région.

David Drosne

(3)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 3

Source : Météo France

Source : Météo France

Bilan de mai 2020

+ 1,3 °C - 23 % + 28 %

(écart par rapport à la normale)

Douzième mois consécutif plus chaud que les normales Douzième mois consécutif plus chaud que les normales

MÉTÉO

Le déficit hydrique régional relevé depuis le début de l’année se poursuit pour le cinquième mois consécutif.

Les précipitations sont déficitaires sur pratiquement l’ensemble de la région (- 23 % en moyenne) malgré les pluies parfois abondantes du début de mois. Rapidement, les vagues pluvio- orageuses perdent en intensité et en fréquence. Une seule perturbation apporte quelques millimètres le 23 mai. La fin de mois est ensoleillée et sèche. Depuis le début de l’année, le déficit hydrique régional est de 30 % et dépasse 40 % dans certains secteurs.

Avec 1,3 °C de plus que la normale, mai est le douzième mois consécutif doux grâce à la fréquence importante de jours chauds (15 jours à plus de 25 °C sur Lyon par exemple).

Les températures minimales sont proches des valeurs saisonnières et les maximales dépassent parfois les + xx %

Climatologie de mai 2020

Source : Météo France

Le choix a été fait de retenir une station par département disposant de données

mensuelles homogénéisées sur un temps suffisant pour définir des moyennes de référence.

Hte-Savoie - Annecy-Meythet 96,2 mm

105,1 mm 15,3 °C

14,9 °C 15,2 °C

14,9 °C

Ain - Ambérieu-en-Bugey 76,0 mm

116,6 mm 17,5 °C

15,8 °C 64,2 mm 90,8 mm

Loire - Saint-Etienne 14,8 °C 14,3 °C 62,0 mm 91,6 mm

Allier - Vichy-Charmeil 15,1 °C 14,0 °C 84,5 mm 98,2 mm

Puy-de-Dôme - Clermont-Ferrand 15,6 °C 14,3 °C 59,8 mm

76,8 mm

14,3 °C 12,6 °C 60,4 mm 118,4 mm

Cantal - Aurillac

Haute-Loire - Le Puy-Loudes 13,1 °C 11,2 °C 81,3 mm

81,7 mm

Ardèche - Aubenas 18,3 °C 16,1 °C 71,5 mm 96,1 mm

Savoie - Chambéry-Voglans 107,0 mm

104,2 mm 16,9 °C 15,2 °C

Isère - Grenoble-Saint-Geoirs 74,3 mm

104,1 mm 15,2 °C

14,4 °C

Drôme - Montélimar 57,4 mm

83,1 mm 18,5 °C

16,6 °C

Rhône - Lyon-Bron

précipitations (en mm) température moyenne (en °C)

Normales saisonnières 1981-2010 xx mm xx °C

« Petite pluie de mai fait plaisir à tout le monde »

douzième mois consécutif plus chaud que les normales.

Philippe Ceyssat Bernadette Josserand 30 °C. Depuis le début de l’année la

température moyenne dépasse de 2,2°C la normale. Mai 2020 est le

90 70 50 30 10 - 10 - 30 - 50 - 70 - 90

Ecart de la pluviométrie et des températures 2019/2020 par rapport aux normales saisonnières

mm °C

6

4

2

0

- 2

- 4

Ecart Pluviométrie (mm) Ecart Température (°C) - 6

juin juillet août septembre octobre novembre décembre janvier février mars avril mai

Ecart pluviométrie (mm) Ecart température (°C)

Pour plus d’information - Bulletins mensuels de Météo France : http://www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/bilans-climatiques/843/resumes-climatologiques-mensuels-regionaux

(4)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 4

Les cultures sont en avance mais hétérogènes Les cultures sont en avance mais hétérogènes

GRANDES CULTURES

L’avance végétative des céréales se poursuit. Les orges d’hiver atteignent le stade grain pâteux en fin de mois et changent de couleur. Les maladies sont généralement maitrisées, le vent provoque la verse de quelques parcelles. Le temps sec du mois d’avril a limité le nombre d’épis et malgré le retour de pluies en mai, le rendement sera réduit. Il est estimé à 54 q/ ha contre 59 en 2019 et 56 en moyenne quinquennale. Les récoltes pourraient débuter mi-juin. Les blés sont en avance d’une dizaine de jours et atteignent les stades fin floraison à grain pâteux en fin de mois. La pluie salutaire de début de mois compense les dégâts de gel d’avril.

Seules les quelques parcelles les plus touchées sont pénalisées au niveau du nombre d’épis. Les précipitations sont également bénéfiques dans les secteurs frappés par la sécheresse de mars et avril sans toutefois permettre d’obtenir un peuplement d’épis correct dans les zones les plus impactées. Les maladies foliaires sont dans l’ensemble neutralisées et les auxiliaires font disparaître le risque puceron dont la présence était très importante en avril. Les conditions climatiques de début mai sont favorables aux fusarioses pour les blés les plus précoces alors que la floraison de parcelles tardives se déroule dans des conditions plus sèches. Après une bonne fécondation (nombre de grain/épis), les pluies et les températures fraîches annoncées pour début juin peuvent permettre un bon remplissage des grains et compenser le nombre d’épis parfois limité.

Prix moyen mensuel des céréales

mai 2020 mai 2020 /

avril 2020 mai 2020 / mai 2019

€/t (%) (%)

Blé tendre rendu Rouen 189 - 6,0 + 8,3

Maïs grain rendu Bordeaux 155 + 0,1 + 2,0

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

Les céréales à paille de printemps qui ont levé dans des conditions très sèches et avec une pression puceron très importante sont fortement pénalisées par les viroses.

En fin de mois, les stades du maïs s’échelonnent de 5 à 6 feuilles pour les semis de fin-avril à 10 à 12 feuilles pour les implantations de début avril. Dans les secteurs les moins arrosés, les stades sont très hétérogènes au sein d’une même parcelle. Les ravageurs de début de cycle sont nombreux (limaces, oscinies, taupins…) mais les dégâts restent limités pour le moment. Les oiseaux et plus particulièrement les corvidés causent des dommages plus importants avec parfois des re-semis nécessaires. Les premières pyrales sont capturées et laissent présager un vol précoce.

Les prix du blé de la nouvelle campagne sont en baisse devant l ’ a t t e n t i s m e d e s a c h e t e u r s . L’hétérogénéité des conditions climatiques sur l’hémisphère nord rendent délicates les estimations du volume de la prochaine production mondiale. Le lourd bilan en maïs maintient les cours assez bas.

Contrairement aux céréales, le colza a du mal à compenser les épisodes de gel et de sec subis en avril. La floraison étant achevée au moment du retour des pluies, le nombre de siliques n’est pas suffisant pour viser un bon rendement malgré les bonnes conditions de remplissage des graines. Moins concerné par ces aléas climatiques, l’est de la région garde un potentiel plus proche des moyennes. Comme pour les autres

240 220 200 180 160 140 120

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

Cotation du blé et du maïs grain

juil.17 janv.18 juil.18 janv.19 juil.19 janv.20

Blé rendu Rouen

Maïs grain rendu Bordeaux

€/t

(5)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 5

cultures, la récolte devrait être précoce. Le rendement attendu est de 28 q/ha, soit un quintal de mieux que l’an passé mais 5 de moins que la moyenne quinquennale.

L e s s t a d e s d u t o u r n e s o l s’échelonnent de 4 à 12 feuilles suivant la date de semis. En raison des conditions sèches au moment des semis, certaines parcelles connaissent des levées hétérogènes qui favorisent les dégâts d’oiseaux (corvidés et pigeons). Des re-semis sont parfois nécessaires malgré l’utilisation d’effaroucheurs.

Les prix bas du pétrole et des biocarburants pèsent sur les cours des oléagineux. La faible récolte de colza annoncée en Europe pourrait relancer son prix si la demande en bio diester redémarre.

Philippe Ceyssat Bernadette Josserand

Cotation du colza et du tournesol

Source : FranceAgriMer, La Dépêche Colza rendu Rouen

Tournesol rendu Bordeaux 450

400 350

300

250

€/t

juil.17 janv.18 juil.18 janv.19 juil.19 janv.20

mai 2020 mai 2020 /

avril 2020 mai 2020 / mai 2019

€/t (%) (%)

Colza rendu Rouen 359 - 1,0 + 0,4

Tournesol rendu Saint-Nazaire 335 - 0,2 + 4,3

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

Prix moyen mensuel des oléagineux

(6)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 6

La pluie de début de mois relance la pousse de l’herbe avant une belle La pluie de début de mois relance la pousse de l’herbe avant une belle période pour les récoltes

période pour les récoltes

FOURRAGE

En plaine, après les conditions défavorables de la première quinzaine d’avril, les pluies de fin avril/début mai sont très favorables à la pousse de l’herbe. Puis, le temps plus sec et chaud de fin mai ralentit la production d’herbe. Les récoltes des ensilages ou enrubannages débutés en avril se poursuivent début mai dans les rares créneaux de beau temps. A partir du 15 mai, la météo plus sèche permet de terminer rapidement les derniers enrubannages avant de réaliser une grande partie des foins grâce à l’avance végétative cumulée depuis le début de l’année et avec une bonne qualité à la clé. La gestion du pâturage se passe bien. La pluie et la fraicheur de début juin pourraient permettre un redémarrage significatif des prairies.

En altitude également, une forte pousse de l’herbe se produit début mai avant de ralentir un peu en fin de mois. Les ensilages et enrubannages débutés fin avril se poursuivent à partir de la mi-mai. Avec les températures cumulées cette année, les foins précoces débutent en fin de mois aux altitudes intermédiaires.

Les premières coupes de luzerne se passent également dans de bonnes conditions. Les dernières mises à l’herbe des troupeaux en estive se passent bien. Comme en plaine, les pluies de début juin seront importantes pour relancer la pousse de l’herbe.

Les semis de maïs fourrages sont achevés en plaine. Malgré l’étalement

des semis, les levées sont correctes sauf pour les premières implantations où elles sont plus hétérogènes. Les derniers binages ou désherbages de rattrapage sont en cours.

L e s r é s u l t a t s d u s y s t è m e

« informations et suivi objectif des prairies » (isop) au 20 mai font apparaître en cumul au 20 mai une pousse excédentaire en montagne et légèrement déficitaire sur une zone centrale allant de la vallée du Rhône aux monts du Beaujolais.

Philippe Ceyssat Fabrice Clairet

(7)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 7

Des vignes belles et actives mais un marché des vins encore très calme Des vignes belles et actives mais un marché des vins encore très calme

VITICULTURE

Après une longue période de temps sec, les différentes pluies du mois de mai sont les bienvenues dans les vignobles. Associées aux coups de chauds de ce printemps, elles entraînent une pousse rapide de la vigne. Globalement, la pluviométrie reste néanmoins toujours déficitaire et des conditions ventées assèchent les terrains, mais de manière générale la vigne résiste plutôt bien au déficit hydrique et se porte bien.

Le vent fortement présent perturbe également le positionnement des différents traitements phytosanitaires et occasionne un peu de casse sur des rameaux encore fragiles mais déjà très longs. La semaine des « Saints de Glace » (11 au 13 mai) se révèle fidèle à sa réputation : très fraîche et maussade mais, avec une fin de mois chaude voire très chaude, le millésime reste très précoce (de 2 à 3 semaines d’avance). Les stades phénologiques de la région vont de boutons floraux encore agglomérés à baies à taille d’un plomb de chasse. La sortie de raisins est intéressante mais très hétérogène d’une parcelle à l’autre et même au sein d’une même parcelle. Les vendanges pourraient avoir lieu sur la fin du mois d’août.

La situation sanitaire de la vigne reste très satisfaisante, l’ambiance sèche réduisant la pression des maladies cryptogamiques. Pour l’oïdium, de rares taches sont aperçues en beaujolais comme dans le sud des coteaux du lyonnais en fin de mois. L’arrivée du black-rot est la préoccupation principale car la pression, variable selon les zones, s’intensifie.

Le marché des vins en vrac reste dans sa léthargie constatée lors des mois

Source : Inter Beaujolais

Ventes en vrac de beaujolais rouge et beaujolais villages

période du 1er août 2019 au 31 mai 2020

2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020 hectolitres

Source : Inter Rhône

Ventes en vrac de côtes du rhône

période du 1er août 2019 au 31 mai 2020

2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020 1 000 000

900 000 800 000 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0

hectolitres

Côtes du Rhône rouge dont volume de mai

de mars et avril suite au confinement dû à la crise Covid. Les volumes de côtes-du-rhône échangés au mois de mai sont inférieurs de moitié à la référence quinquennale, notamment en rouge. Avec seulement 15 112 hl ayant fait l’objet de contrats en mai, le retard de commercialisation atteint 101 500 hl depuis le début de campagne par rapport à la campagne précédente (soit – 14 % sur 2018- 2019 et – 22 % sur la moyenne quinquennale).

En beaujolais, la situation est aussi marquée par des volumes négociés réduits au minimum : Seulement 316 hl de beaujolais rouge et 620 de beaujolais village rouge sont échangés en mai, contre respectivement 295 hl et 1 736 hl le mois précédent. Le retard dans le cumul des ventes depuis le début

de campagne perdure : - 29 % pour les beaujolais villages rouges et – 73 % pour les beaujolais rouge par rapport à la campagne 2018-2019 et respectivement - 10 % et - 66 % par rapport à la moyenne des 5 campagnes précédentes.

Côté prix, les cours des « génériques » sont bien orientés pour les beaujolais et se replient à nouveau pour les côtes-du-rhône. A l’inverse, les crus du beaujolais reculent tandis que ceux des côtes-du-rhône sont à la hausse.

En avril, les exportations de beaujolais et des vins de la vallée du Rhône sont en recul de 5,3 % et 7 % en volume et de 9,5 % et 24 % en valeur sur celles d’avril 2019. En cumul sur les 4 premiers mois de l’année, les exportations de beaujolais régressent

70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0

Beaujolais rouge Beaujolais Villages rouge dont volume de mai dont volume de mai

(8)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 8

de 11 % en volume et 13 % en valeur.

Les exports des vins de la vallée du Rhône diminuent de 7 % en volume et 21 % en valeur. Au cours du premier trimestre, les ventes vers les Etats-Unis se sont réduites de façon importante pour le beaujolais (- 17 %) et de façon réduite pour les côtes-du- rhône (- 3 %). Les vignerons comptent beaucoup sur l’été pour se refaire une santé après la crise sanitaire.

La région a la chance d’être très touristique et beaucoup de français vont passer leurs congés en France.

Aussi, l’été devrait être propice au développement de la vente locale via les caveaux et l’œnotourisme en particulier.

La distillation exceptionnelle mise en place suite à la crise du Covid-19 devrait être limitée dans la région.

Les surplus de stocks ne sont pas trop inquiétants mais la récolte 2020 s’annonce satisfaisante. Des solutions, comme le stockage privé ou une baisse des rendements pour la prochaine récolte sont envisagées.

Bernadette Josserand

Après une précédente tentative en 2018, le syndicat des producteurs de la clairette de Die obtient gain de cause : la loi de 1957 qui interdisait aux producteurs du Diois d’élaborer tout vin mousseux autre que de la clairette ou du crémant de Die vient d’être abrogée.

Les producteurs attendaient depuis plusieurs années cette modification r é g l e m e n t a i r e , q u i v a l e u r permettre de pouvoir produire des effervescents rosés sans IG dans le Diois, mais sans toutefois pouvoir revendiquer les AOP clairette et crémant de Die. Ils ne peuvent pas non plus commercialiser leurs vins en IGP méditerranée, étant exclus de cette zone géographique pour les bulles. Source : vitisphère

Transactions de vins des Côtes du Rhône - Millésime 2019 - Vente en vrac et au négoce

cumul campagne 2019-2020 situation fin mai 2020

évolution / campagne précédente

volume cours volume cours

hl €/hl (%) (%)

côtes du rhône régional 721 134 153,5 - 14,0 - 4,0

dont rouge 616 711 152,1 - 14,1 - 4,5

rosé 70 960 155,4 - 16,2 - 1,3

blanc 33 463 175,2 - 6,8 - 0,8

côtes du Rhône Village avec NG* rouge 33 178 215,2 - 22,1 - 3,6 Côtes du Rhône Village sans NG* rouge 51 026 171,4 - 17,2 - 5,6

Grignan Les Adhémar rc** 7 630 119,8 + 18,4 - 1,5

Crus :

Crozes Hermitage rc** 5 571 577,0 - 24,4 + 7,1

Saint Joseph rc** 8 057 686,1 - 9,6 + 7,9

Source : Inter Rhône

*NG : nom géographique

**rc : rouge conventionnel

ns : non significatif ; moins de 3 contrats enregistrés

Transactions de vins du Beaujolais - Millésime 2019 - Vente en vrac et au négoce

cumul campagne 2019-2020 situation fin mai 2020

évolution / campagne précédente

volume cours volume cours

hl €/hl (%) (%)

beaujolais génériques 191 478 196,45 - 25,6 + 13,2

dont villages rouge nouveau 53 114 205,52 + 2,7 + 2,3

rouge nouveau 67 633 204,38 - 11,1 + 3,5

villages rouge 46 085 181,02 - 29,1 + 18,8

rouge 12 974 170,52 - 73,4 + 35,1

beaujolais crus 108 279 280,97 - 12,6 - 2,3

dont Brouilly 27 948 249,91 - 10,4 - 0,6

Morgon 25 673 301,06 - 13,6 - 0,9

Moulin à Vent 7 742 366,03 - 35,5 - 5,7

Total millésime 299 757 226,98 - 21,4 + 7,8

Source : Inter Beaujolais

Bulles rosées autorisées en VSIG pour les producteurs de clairette

de Die Comme le Gou vernement s ’ y

était engagé le 11 mai dernier, de nouvelles mesures de soutien exceptionnelles et spécifiques au secteur viticole pour assurer la stabilité du marché et la poursuite de leur activité ont été annoncées pour 30 millions d’euros venant s’ajouter aux 140 millions annoncés le 11 mai :

- Ouverture d’une mesure d’aide au stockage privé à hauteur de 15 M € pour 2 M d’hl complémentaire à la distillation de crise ;

- Augmentation de l’enveloppe de distillation de crise de 5 millions

Un nouveau programme de soutien à la filière viticole

d’euros pour des prix d’achat fixé à 78 €/hl pour les vins AOP/IGP et à 58 €/hl pour les VSIG ;

- Aide aux distilleries à hauteur de 40 €/hl pour une enveloppe totale de 10 M€.

Le Gouvernement a également confirmé que les entreprises de la filière viticole particulièrement affectées par la crise économique et sanitaire seront éligibles aux d i s p o s i t i f s d ’ e x o n é r a t i o n d e cotisations sociales patronales qui seront adoptés dans la prochaine loi de finance rectificative.

Source : Communiqué de presse du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du 29 mai 2020

(9)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 9

Avance végétative des fruits et légumes grâce à une météo clémente Avance végétative des fruits et légumes grâce à une météo clémente

FRUITS - LÉGUMES

La campagne pêche et nectarine 2020 est marquée par les effets du climat.

La douceur hivernale a limité la dormance végétative, entraînant une floraison modérée dans les vergers.

Les conditions climatiques favorables au printemps ont permis un bon développement des bourgeons mais des épisodes sévères de gelée ont touché, fin mars et début avril, les dépar tement s de la Drôme (Baronnies, Nyonsais, Loriol et le nord de Valence) ainsi que l’Ardèche (sud Ardèche et vallée du Rhône). En outre, un épisode neigeux a touché le sud ardéchois le 26 mars causant de nouvelles pertes.

Cela entraîne des dégâts sur la floraison, en particulier pour les variétés précoces et les jeunes vergers. Malgré les protections, certains vergers ont également subi des dégâts.

De nombreux bourgeons sont noircis

et les jeunes fruits sont gelés. Ces dégâts localisés sont aléatoires selon les secteurs géographiques, les variétés et l’exposition des vergers.

Les chutes de bourgeons ou de jeunes fruits se révèlent très importantes pour les secteurs impactés.

On note également une pression importante de cloque sur certains vergers fin mars.

Les premières mises en marché sont prévues début juin (environ 15 jours d’avance par rapport à l’année dernière).

Les surfaces régionales de pêchers devraient être stables en 2020 (1 410 ha). Le potentiel de production est en baisse (- 15 %) par rapport à l’année dernière, soit un rendement de 18,6 t/ ha et une production estimée à 26 200 tonnes. La production nationale est également prévue en baisse de près de 10 % à 183 000 tonnes.

A l o r s q u e l a p r o d u c t i o n e t l a commercialisation de la fraise se déroulent dans de bonnes conditions, le marché de la cerise est beaucoup plus compliqué. Les pluies altèrent la variété Burlat et sa campagne de commercialisation est écourtée.

La qualité des variétés à chair ferme est meilleure, cependant, les professionnels observent une certaine prudence des consommateurs.

Fruits

La récolte de la fraise se poursuit n o t a m m e n t p o u r l e s v a r i é t é s remontantes et de plein champ avec un temps particulièrement favorable (ensoleillement généreux et températures élevées). Les quelques épisodes pluvieux n’ont pas altéré la qualité des fruits.

La pression des insectes ou des maladies est faible. La demande de la part des consommateurs est très intéressée pour l’ensemble des variétés et reste supérieure à l’offre.

Les professionnels rencontrent des difficultés afin d’honorer toutes les commandes. Les cours sont, dans ce contexte porteur, très fermes et bien supérieurs à ceux de 2019 (+ 25 %).

En cerise, les tous premiers fruits sont récoltés autour du 11 mai pour les zones les plus précoces, avec une semaine d’avance par rapport à l’année dernière. Les fruits sont de qualité hétérogène selon les vergers et les secteurs géographiques. En cause : la pluie, les fortes chaleurs et le vent. Le produit est fragilisé, les fruits sont éclatés et marqués (boisage). Un tri important doit être réalisé en station de conditionnement.

Les premières variétés à chair ferme

(type Folfer, Summit,…), récoltées en fin de mois, semblent de meilleure qualité et de tenue. Sur le plan sanitaire, une forte pression de maladies (Monilia, Coryneum et Cylindrosporiose) est constatée pendant la phase de grossissement

des fruits. La Drosophile Suzuki est également apparue très tôt dans les vergers, avec une pression maîtrisable pour l’instant. La commercialisation timide au départ, s’est animée fin mai grâce à des conditions climatiques favorables à sa consommation.

Source : FranceAgrimer/RNM

Prix des fruits - stade expédition

mai 2020 évolution mai

2020/avril 2020 évolution mai 2020/mai 2019

€/kg €/kg €/kg

Fraise standard Rhône-Alpes - cat 1 -

barquette de 500 g 5,30 = + 1,07

Cerise Burlat Rhône-Alpes -

+ 24 mm - le kg 4,15 /// - 0,22

Premières estimations 2020 en pêche et nectarine

(10)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 10

Légumes

En laitue, la progression de l’offre se confirme grâce aux conditions climatiques favorables à la pousse.

Malgré une demande bien présente, les importants volumes disponibles s’écoulent difficilement. La pression sur les cours est forte et des concessions de prix sont alors consenties afin de fluidifier le marché.

En radis, le produit continue de susciter un bel engouement auprès des consommateurs. Toutefois, sous l’effet de la douceur des températures, l’offre s’étoffe et vient peser sur un marché pourtant bien orienté. Tout en gardant un niveau

Prix des légumes - stade expédition

mai 2020 évolution mai

2020/avril 2020 évolution mai 2020/mai 2019

€ cts cts

Laitue Batavia blonde Rhône-Alpes -

cat 1 - colis de 12 - la pièce 0,49 - 4 + 7

Radis Rhône-Alpes - la botte 0,64 - 5 + 8

Source : FranceAgrimer/RNM

Une production divergente pour les deux grands bassins de production : La production française atteint 34 000 tonnes pour cette saison 2019/2020 et n’est pas à la hauteur des attentes p uis q u e l e s a l é a s c lim a t i q u e s (sécheresse, vent, neige lourde) frappent à nouveau la filière.

Le Sud-Ouest assure une récolte satisfaisante avec 24 000 tonnes, en hausse de 2 %.

En revanche, en Auvergne-Rhône- Alpes, après une baisse de récolte de 35 % en 2018, la région accuse un nouveau déficit de 25 % avec seulement 10 000 tonnes.

Cette conjoncture génère une baisse de la production française de l’ordre de 9 % sur un an ainsi que par rapport à la moyenne quinquennale.

L’orientation du marché mondial est en pleine évolution. Les productions américaines avec 600 000 tonnes et chiliennes avec 130 000 tonnes

pèsent très lourd dans la balance co m m e rc ia l e. L a F r a n ce re s te n éa nm oins un d e s p r in c ip a u x produc teurs européens avec la Roumanie. Les opérateurs français doivent repenser leur stratégie afin de redynamiser la filière. Les aléas climatiques inquiètent les nuciculteurs. La profession incite les producteurs à augmenter leur rendement à l’hectare par le biais d’une recherche variétale adaptée et le développement de l’irrigation des vergers. Les producteurs songent à diversifier leurs cultures afin de palier à ces problématiques et sécuriser leurs sources de revenus.

L a n o i x AO P d e G r e n o b l e e s t largement reconnue sur le territoire f r a n ç a i s c o m m e à l ’é t r a n g e r.

Cependant, les professionnels, face à la rivalité des États-Unis et du Chili, s’organisent et prennent les décisions

La noix en 2019/2020, des aléas climatiques récurrents et un accord entre professionnels pour faire face à la concurrence mondiale

nécessaires. Lors de la campagne précédente, les américains, suivi des chiliens, répercutaient une baisse de 1 €/kg à l’exportation, notamment sur les destinations européennes. Devant une telle concurrence, une grande majorité des metteurs en marché acceptent un positionnement tarifaire plus compétitif, l’objectif étant de regagner des parts de marché à l’exportation.

Le cours de la noix AOP de Grenoble en c alibre 3 0 mm  + s ’ét ablit à 3,30 €/ kg durant toute la campagne soit 9 % de moins que l’an dernier et 17 % de moins que la moyenne quinquennale.

Des ac tions de promotion sont également mises en place af in d’améliorer l’image de marque de la noix française et mettre en avant la qualité de la noix AOP de Grenoble.

plutôt élevé pour la saison, les cours fléchissent très légèrement.

L a p r o d u c t i o n d e l a t o m a t e rhônalpine est également en avance cette année. L’offre évolue en fin de mois et la demande est bien présente.

Les cours, en ce début de saison, sont bien supérieurs à ceux de 2019. Pour exemple, le cours de la tomate ronde, en calibre de 67-82 mm, s’établit à 1,80 €/kg alors qu’en 2019, il n’était qu’à 1,05 €/kg !

Jean-Marc Aubert

(11)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 11

Atténuation de la production de lait de vache Atténuation de la production de lait de vache

LAIT

Lait de vache

La collecte laitière régionale est 1,5 % supérieure à 2019 en avril alors qu’elle était 3,6 % au-dessus de 2019 en mars. Le pic de production t r a d i t i o n n e l l e m e n t a x é s u r l e mois d’avril est donc atténué cette année, les consignes de baisse de production ont été entendues. De la même manière, la production française diminue de 3,9 % en un mois, soit une production désormais 2,8 % en dessous d’avril 2019. Les sondages hebdomadaires nationaux de FranceAgriMer confirment cette tendance (voir graphe ci-contre).

Tous laits confondus, le prix moyen régional d’avril 2020 reste 2,7 % au-dessus de 2019 tandis que celui de mars était 3,6 % supérieur. En bio, contrairement à ce qui était espéré, le prix d’avril diminue un peu plus fortement que celui du lait conventionnel. Enfin, le prix moyen national, tous laits confondus, se retrouve en dessous de celui de 2019, à 362 €/1 000 l.

Les importations en France de beurre chutent de 76 % en mars, de même que celles de poudre de lait écrémé (- 87 %). Sur la même période, les exportations de beurre augmentent de 9 % et celles de poudre de lait écrémé diminuent de 16 %.

Livraisons de lait de vache

avril

2020 avril 2020/

avril 2019 cumul 2020 2020/2019 million de litres % million de litres %

Auvergne-Rhône-Alpes tous laits 224 + 1,5 886 + 3,9

Auvergne-Rhône-Alpes lait bio hors Savoie 13 + 8,2 52 + 10,4 Auvergne-Rhône-Alpes lait non bio hors

Savoie 178 + 3,4 705 + 3,9

Auvergne-Rhône-Alpes lait savoyard 33 + 1,6 129 + 1,2

France 2 071 - 2,8 8 344 + 0,8

Union européenne à 27 (février 2020) 12 732

(mars ) mars 20/19 :

+ 1,2 35 983 + 2,5

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 04/06/2020

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

600 550 500 450 400 350 300

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 04/06/2020

Prix des laits de vache en région en valeur réelle

€/1 000 litres

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 05/05/2020

Prix des laits de vache en région, France et Europe en valeur réelle

€/1 000 litres

Tous lai ts régio n 2019 Tous lai ts régio n 2020 Fran ce 2019

Fran ce 2020 UE 2019 UE 2020

Alle ma gne 2019 Alle ma gne 2020

415 405 395 385 375 365 355 345 335

Source : FranceAgriMer

Collecte française 2017, 2018, 2019 et 2020 - semaine 22/2020

million de litres

500

480

460

440

420

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51

Savoyard 3 mois glissant 2020 Savoyard 3 mois glissant 2019

Bio hors Savoie 2020 Bio hors Savoie 2019

Tous laits 2020 Tous laits 2019

Non bio hors Savoie 2020 Non bio hors Savoie 2019 Savoyard 3 mois glissant 2020 Savoyard 3 mois glissant 2019 Bio hors Savoie 2020 Bio hors Savoie 2019

Tous laits 2020 tous laits 2019

Non bio hors Savoie 2020 Non bio hors Savoie 2019

Le confinement s’est très vite trans formé en crise pour les producteurs de fromages fermiers.

D e n o m b r e u x p r o d u c t e u r s fermiers ont rapidement réagi en recherchant des alternatives d e d is t r ib u t i o n . S o u v e n t a u pr i x d ’une char ge de t ravail supplémentaire, nombreux sont ceux qui témoignent du succès des nouvelles voies de distribution mises en œuvre, principalement en circuits courts.

Réactivité des producteurs de fromages fermiers

(12)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 12

Les cotations du beurre spot et de la poudre de lait écrémé sont remontées respectivement de 4 et 5 % en semaine 22. Elles restent toutefois 18 % en dessous de celles d’avant le confinement.

Lait de chèvre

En avril, la progression saisonnière d e s l i v r a i s o n s r a l e n t i t c a r l a production approche son pic annuel qui devrait être atteint en mai comme les années précédentes.

La collecte progresse de 2,3 % par rapport au mois dernier tout en étant supérieure sur un an (+ 4,6 %).

L’excédent de production mensuelle depuis le début d’année se traduit par une collecte cumulée sur 4 mois supérieure de 9,4 % au cumul 2019.

Au niveau national, la tendance est analogue avec un ralentissement de l’augmentation de la collecte sur un mois et une production dynamique (+ 4,9 % par rapport à avril 2019).

La collecte cumulée depuis janvier dépasse de 6,3 % celle de l’an passé.

Le prix moyen du lait régional

poursuit son recul saisonnier. Il diminue de 10,5 % en un mois et s’établit à 668 €/1 000 litres en avril mais reste supérieur de 3,2 % sur un an. En France, la tendance est identique avec une baisse mais moins marquée (- 7 %) comparée à mars.

Avec 677 €/1 000 litres en avril, le prix moyen national est supérieur de 2,5 % à son niveau d’avril 2019.

Fabrice Clairet David Drosne

Livraisons de lait de chèvre

avril

2020 avril 2020/avril

2019 cumul 2020 2020/2019

hectolitre % hectolitre %

Auvergne-Rhône-Alpes 40 678 + 4,6 132 594 + 9,4

France 546 245 + 4,9 1 625 509 + 6,3

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 04/06/2020

Prix moyen du lait de chèvre

avril

2020 avril 2020/

mars 2020 avril 2020/

avril 2019

€/1 000 litres % %

Auvergne-Rhône-Alpes 668 - 10,5 + 3,2

France 677 - 7,0 + 2,5

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 04/06/2020

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

44 000 39 000 34 000 29 000 24 000 19 000

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 04/06/2020

Livraison mensuelles de lait de chèvre

hl

2019 2020

2018 1 5 11 15 21 25 31 35 41 45 51

Source : FranceAgriMer

Prix national du beurre spot standard et de la poudre 0 %

4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500

€/tonne

(13)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 13

Amélioration pour les vaches de réforme et les veaux de 8 jours Amélioration pour les vaches de réforme et les veaux de 8 jours

BOVINS

Bovins maigres

Les exportations de bovins maigres sont toujours à l’arrêt à destination de l’Espagne. Les exportations régionales de bovins maigres ont fortement diminué en avril (- 20 % par rapport à avril 2019) mais restent dans le même ordre de grandeur en cumulé depuis janvier (- 2 % sur les 4 premiers mois 2020 par rapport à 2019). Les éleveurs ont bien vendu en mars (peut-être la crainte de la fermeture des frontières italiennes conjuguée à une demande italienne soutenue) et la quantité de bovins maigres disponibles s’amenuise pour avril.

Les cotations de mai sont stables ou remontent à peine, selon les catégories. Elles se situent toujours 4 à 9 % en dessous de 2019.

Même si les exportations de veaux vivants vers l’Espagne sont toujours très réduites, la situation s’améliore sur les marchés des veaux de 8 jours à 4 semaines de La Talaudière et de Bourg-en-Bresse. Les apports sont moindres, la demande est plus ferme et les cours repartent doucement à la hausse.

Bovins de boucherie

Les abattages régionaux de bovins sont 2,5 % en dessous d’avril 2019, tirés vers le bas par les abattages de veaux (- 8,4 %) et de vaches de réforme (- 4,8 %). Toutefois, sur les 4 premiers mois de l’année, les abattages cumulés sont en hausse de 0,9 % par rapport à 2019.

avril

2020 avril 2020/

avril 2019 2020 2020/2019

têtes % têtes %

Auvergne-Rhône-Alpes 20 596 - 20,2 98 514 - 2,0

France 83 035 - 18,6 377 610 - 3,8

Source : Agreste/BDNI janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000

Source : Agreste-BDNI - extraction du 04-06-2020

Source : Agreste/FranceAgriMer

Exportations mensuelles de bovins maigres

2020

2020mai mai 2020/

avril 2020 mai 2020/

mai 2019

€/kg vif % %

Mâle Croisé U 400 kg 2,51 0,1% -5,2%

Mâle Aubrac U 400 kg 2,54 0,6% -4,3%

Mâle Salers R 350 kg 2,13 0,3% -5,1%

Mâle Charolais U 400 kg 2,66 -0,1% -2,6%

Mâle Limousin U 350 kg 2,64 0,6% -3,0%

Femelle Croisée R 270 kg 2,17 0,0% -9,2%

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

2,85 2,75 2,65 2,55 2,45 2,35

Source : Agreste/FranceAgriMer

Mâle Croisé U 400 kg -

commission de cotation de Clermont-Ferrand

€/kg vif

2020

2018

2019 2017

2018 2019 tête

Cotation départ ferme des bovins maigres

- commissions de cotation de Clermont-Ferrand, Dijon et Limoges

Production de viande bovine en Auvergne-Rhône-Alpes

avril

2020 avril 2020/

avril 2019 2020 2020/2019 tonnes

éq-carcasses % tonnes

éq-carcasses %

Vaches 7 173 - 4,8 30 343 + 1,4

Génisses 4 029 + 6,4 14 681 + 3,9

Bovins mâles 3 247 - 3,7 10 879 - 2,8

Veaux de boucherie 1 865 - 8,4 7 544 - 1,7

Source : Agreste/BDNI

(14)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 14

Le cours de la vache de réforme races à viande de catégorie R retrouve une évolution normale et un prix identique à 2019, après 7 semaines de crise. Les cotations des vaches de réforme mixte et laitière suivent la même tendance. En revanche, les cours des autres bovins de boucherie continuent de fléchir. Les veaux atteignent fin mai des cours particulièrement bas (moins de 4 €/ kg carcasse pour le veau rosé R sur le bassin centre-est) du fait, semble-t-il, de tris sévères à l’achat au regard des conformations.

L e s c o u r s d e s j e u n e s b o v i n s continuent de diminuer en mai. La progression des achats nationaux de viande hachée en GMS s’est réduite par rapport au début du confinement mais reste nettement positive en semaine 18, par rapport à 2019 (+ 24 % en viande fraîche et + 19 % en surgelé). Sur l’ensemble de la période de confinement (semaines 12 à 18), la hausse des achats en GMS de steak haché est de 30 % en frais et 55 % en surgelé, perturbant l’équilibre carcasse des bovins et influençant le cours des jeunes bovins.

David Drosne

Source : FranceAgriMer

Cotations des bovins finis entrée abattoir

2020mai mai 2020/

avril 2020 mai 2020/

mai 2019

€/kg carcasse % %

Vaches viande R 3,71 + 1,6 - 2,4

Vaches mixte O 3,04 + 1,6 - 8,4

Génisses viande U 4,52 - 0,8 - 2,0

Jeunes bovins viande U 3,80 - 0,8 - 4,6

Veaux de boucherie rosé clair R 5,72 - 3,9 + 1,2

2018

2018 2019

2019 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41

semaine

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 semaine Source : FranceAgriMer

Source : FranceAgriMer

Cotation hebdomadaire du veau rosé clair R entrée abattoir - bassin Centre-Est

Cotation hebdomadaire de la vache de réforme viande R entrée abattoir - bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

€/kg de carcasse

2020

2020 6,60

6,40 6,20 6,00 5,80 5,60 5,40

3,85 3,80 3,75 3,70 3,65 3,60 3,55 3,50

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Cotation du jeune bovin U entrée abattoir - bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

2020 4,15

4,05

3,95

3,85

3,75

2019

2018

Source : FranceAgriMer

(15)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 15

Repli de la cotation porcine Repli de la cotation porcine

PORCINS - OVINS - VOLAILLES

Porcins

Les abattages régionaux cumulés de porcs sont en hausse de 2,6 % en 2020 par rapport à 2019.

Le prix du porc du bassin Grand Sud- Est poursuit son repli avec une baisse de 6,8 % en mai par rapport à avril et s’établit à 1,62 €/kg. Il devient même inférieur à son niveau de l’an passé (- 3,3 %).

La baisse de la cotation du porc du mois de mai par rapport à avril s’explique par une consommation intérieure limitée et par la non réouverture de la RHD en mai.

D ’ a u t r e s f a c t e u r s e x p l i q u e n t aussi cette baisse des prix : une c o n s o m m a t i o n e n v i a n d e p e u dynamique en raison d’une météo moins favorable qu’en avril (orages en début de mois et températures f r a i c h e s ) , l ’ a c t i v i t é d ’ a b a t t a g e perturbée par 3 jours fériés et des cas de Covid-19 en abattoirs entrainant des dysfonctionnements sur l’approvisionnement dans certains magasins.

Le déconfinement étendu avec la réouverture de la RHD début juin devrait redynamiser la consommation i n t é r i e u r e . M a i s a u n i v e a u international, si les besoins de la Chine restent élevés, elle fait pression à la baisse sur les prix européens en faisant jouer la concurrence américaine aux prix très compétitifs.

Ovins

Le bond attendu des abattages régionaux d’agneaux lors des fêtes se confirme en avril (+ 53,4 % sur un mois) mais le nombre d’agneaux abattus recule de 1,7 % sur un an, probablement dû aux perturbations engendrées par le Covid-19.

Abattages de porcs charcutiers

avril 2020 avril 2020/

mars 2020 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

10 537 -3 ,4 43 807 + 2,6

Source : Agreste

Source : FranceAgrimer

Cotation du porc charcutier -

bassin Grand Sud-Est

mai 2020 avril 2020/mars 2020 avril 2020/avril 2019

€/kg % %

1,62 - 6,8 - 3,3

2018 2019

2017

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Source : Agreste-FranceAgriMer

Cotation du porc charcutier entrée abattoir classe S - bassin Sud-Est

€/kg de carcasse 2,00

1,90 1,80 1,70 1,60 1,50 1,40 1,30

Le cours de l’agneau remonte en mai grâce au Ramadan qui dope la demande. Le prix de l’agneau s’établit à 6,72 €/kg, en hausse de 1,6 % en mai par rapport à avril. A 6,70 €/kg carcasse, le prix de l’agneau zone sud gagne 1 % par rapport au

mois dernier, celui de l’agneau zone nord progresse de 3,5 % à 6,78 €/kg carcasse. La cotation ovine de mai est supérieure de 2,1 % sur un an.

2020

Abattages régionaux d’agneaux

avril

2020 avril 2020/

mars 2020 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

495 + 53,4 1 264 - 4,0

Source : Agreste

Cotations des agneaux couverts classe R 16/19 kg - moyenne des régions

2020mai mai 2020/

avril 2020 mai 2020/

mai 2019

€/kg carcasse % %

6,72 + 1,6 + 2,1

Source : FranceAgrimer

(16)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 16

Volailles

En avril, les abattages régionaux de poulets progressent de 6,2 % par rapport à avril 2019. Les abattages cumulés sur 4 mois dépassent de 7,2 % ceux de 2019, reflétant le dynamisme de la filière régionale qui propose une gamme variée de poulets avec l’accent mis sur les signes de qualité (poulets Label Rouge de l’Ain, d’Auvergne et d’Ardèche, poulet AOP de Bresse) bien présents dans les circuits de distribution locaux, notamment en GMS. La filière poulet régionale semble avoir résisté aux effets de la crise sanitaire, hormis les difficultés d’écoulement pour le poulet AOP de Bresse dépendant de la RHD. Au niveau national, les abattages de poulets reculent de 3,3 % sur un an.

P o u r l a p i n t a d e d o n t l a c o m m e r c i a l i s a t i o n d é p e n d d e plusieurs circuits de distribution (GMS, RHD et exportations), les abattages sont en net recul en France et au niveau régional en mars et surtout avril 2020. Ce type de volailles festive est particulièrement pénalisée par le confinement.

La cotation des volailles sur le marché de gros de Rungis est stable par rapport au mois dernier.

Selon l’enquête FranceAgriMer Kantar, les achats des ménages des œufs pour leur consommation à domicile sont en hausse de 22 % sur un an en mars et de 20 % sur un mois.

Lapins

Avec 1,91 €/kg en mai, le cours n a t i o n a l d u l a p i n v i f d é p a r t élevage débute sa phase de baisse saisonnière en raison de la hausse des températures peu propices à

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Source : FranceAgriMer

Cotation nationale lapin vif - départ élevage

€/kg 2,20 2,10 2,00 1,90 1,80 1,70 1,60 1,50 1,40 1,30

Abattages régionaux de volailles et lapins

avril

2020 avril 2020/

avril 2019 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

Total volailles 6 460 - 10,6 24 662 - 11,5

dont poulets et coquelets 6 033 + 6,2 22 850 + 7,2

dindes 97 - 91,7 480 - 90,4

pintades 247 - 7,1 885 - 10,0

Lapins 19 - 7,1 78 + 0,1

Source : Agreste

sa consommation. La cotation se déprécie de 4,7 % en un mois mais reste au-dessus de son niveau de mai 2019 (+ 1 %).

Fabrice Clairet

Cotation Rungis - découpe

2020mai mai 2020/

avril 2020 mai 2020/

mai 2019

€/kg % %

Poulet PAC* standard 2,3 = =

Poulet PAC* label 4,1 = =

Dinde filet 5,3 = + 10,4

Source : FranceAgrimer

* prêt à cuire

Cotation nationale du lapin vif

mai 2020 mai 2020/

avril 2020 mai 2020/

mai 2019

€/kg % %

Lapin vif hors réforme départ

élevage 1,91 - 4,7 + 1,0

Source : FranceAgrimer

2020

2019

2018

(17)

agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 17

Un bon début de campagne pour les apiculteurs Un bon début de campagne pour les apiculteurs

APICULTURE

Bilan de récolte 2019 très négatif

L’année 2019 est une année noire pour les apiculteurs en raison d’une succession d’aléas climatiques qui ont pénalisé les miellées : printemps froid et pluvieux puis été marqué par une sécheresse importante et deux épisodes de canicule. La récolte 2019 est en fort recul avec des pertes estimées entre 50 et 70 % comparées à une année normale. Dans les zones les moins touchées par la sécheresse (départements Isère, Savoie et Haute- Savoie), le déficit est de l’ordre de 50 %. Dans les zones très sèches notamment en plaine, le déficit se situe plus souvent vers 70 %. Au niveau national, la récolte 2019 se situe à 15 755 tonnes alors que la consommation est de 40 000 tonnes.

Situation des ruches en sortie d’hiver : moins de mortalités Les miellées de lierre ont lieu en avance en août 2019 mais ne permettent pas d’assurer des réserves complémentaires suffisantes pour passer l’hivernage. Le nourrissement a été nécessaire pour maintenir une population suffisante pendant la période hivernale. L’hivernage s’est plutôt bien passé grâce à un hiver doux sans trop de fortes gelées. Les mortalités de sortie d’hiver 2019/2020 seraient peu importantes selon les premières remontées terrain, dans l’attente des résultats de l’enquête mortalité.

Conjoncture de printemps favorable

L a p o n t e d e s r e i n e s e t l e développement des colonies d’abeilles sont favorisés par une transition favorable entre la sortie d’un hiver doux et l’arrivée du printemps avec une montée progressive des températures sans à-coups. Le démarrage de la végétation et les floraisons sont en avance de 15 jours à 3 semaines par rapport à l’an passé grâce à des températures douces.

Les premières miellées printanières d é b u t e n t e n a v a n c e e t d a n s d’excellentes conditions et semblent assez abondantes. Les rendements des miellées de pissenlit, aubépine et toutes fleurs (notamment colza) sont bonnes. La production de nectar de pissenlit est favorisée par des sols humidifiés. Les miellées d’arbres fruitiers et de merisiers et pruniers sauvages sont conséquentes n o t a m m e n t e n I s è r e e t l e s 2 départements savoyards. En Haute Savoie, les miellées sur pommiers, dont la floraison est étalée, sont très bonnes.

En revanche, les miellées d’acacias en plaine (Val de Saône, Loire, Rhône, Isère, Puy-de-Dôme) sont décevantes car réduites. Les acacias n’ont pas fleuri en raison du manque d’eau ou ont été rincés par les fortes pluies de fin avril. Certains apiculteurs comptaient sur cette miellée car le miel d’acacias est une production recherchée par le consommateur.

La récolte de tilleul devrait bientôt démarrer si les conditions climatiques le permettent. Dans les secteurs en avance ou elle a débuté pour le tilleul, la récolte est très moyenne.

Les premières miellées de printemps seraient globalement bonnes avec des rendements du niveau d’une année normale voire supérieure de 20 % à celle-ci. Au niveau national, les premières récoltes de miel de printemps seraient dans l’ensemble satisfaisantes, selon l’UNAF.

Les prochaines miellées seront celles en tilleul, ronces, châtaigniers, toutes fleurs sauvages d’été dont de montagne et framboisiers, lavande et lavandin et sapins. Celles-ci sont dépendantes des conditions météos.

Problématiques sanitaires Le varroa est le principal parasite toujours présent qui fragilise les essaims et contribue aux mortalités.

Plusieurs foyers de loque américaine ont été détectés sur des ruchers s i t u é s d a n s l e P u y - d e - D ô m e comme en 2019. Dans la Loire, certains apiculteurs constatent des mortalités de colonies affaiblies par la Nosémose.

(18)

Agreste AUVERGNE-RHÔNE-ALPES|CONJONCTURE|MAI 2020 N°05 18

ZOOM

Balance commerciale en fruits et légumes

Le solde du commerce extérieur de la France (métropole et Dom compris) en 2019 est négatif de 79 Md€. Le solde des produits agricoles est excédentaire de 1,3 Md€ et celui des produits alimentaires est excédentaire de 6,5 Md€. Les exportations de produits agricoles et alimentaires (64,4 Md€) représentent 13 % de la totalité des exportations françaises en 2019. Pour les importations (56,6 Md€), cette part est de 10 %.

La balance commerciale de la France est déficitaire de 582 M€ en 2019 pour les légumes et de 3 084 M€ pour les fruits. Depuis 2015, le solde commercial en légume peine à se maintenir, la hausse des exportations compensant à peine celle des importations. En revanche, le solde en fruits se creuse : la balance commerciale a perdu 746 M€

en 5 ans, les exportations de fruits diminuent chaque année.

La balance commerciale de la région est légèrement positive en légumes sauf en 2019 (- 15 M€) du fait d’une hausse des importations. Elle est en revanche nettement négative en fruits (- 139 M€).

Comme pour la moyenne nationale, le déficit commercial en fruits tend à augmenter chaque année et correspond principalement à une diminution des exportations.

(source : DGDDI) (source : DGDDI)

. Code douanier utilisé : CPF4

. « légumes » désignent légumes, melons, racines et tubercules.

. « fruits » désignent raisin, fruits tropicaux et subtropicaux, agrumes, fruits à pépins et noyau, autres fruits d’arbres ou d’arbustes, fruits à coque et fruits oléagineux.

. Les produits agroalimentaires à base de fruits ou légumes sont exclues de ces données, de même que les boissons. Les valeurs douanières correspondent à la valeur marchande des produits. Le département mentionné est celui d’origine ou de destination des marchandises (et non le siège social de l’opérateur).

Les principaux départements exportateurs de légumes sont l’Ain et la Drôme. L’exportation de fruits se fait principalement en Drôme et Isère. Les principales importations sont opérées

dans le Rhône et la Drôme. Toutefois, ces données départementales doivent être modérées et ne pas être systématiquement associés à la production ou à la consommation locale

car les opérateurs régionaux travaillent souvent autant en import qu’en export et peuvent regrouper la marchandise à une échelle régionale, voire interrégionale.

-4 000 -3 000 -2 000 -1 000 0 1 000 2 000 3 000

2015 2016 2017 2018 2019

Balance commerciale de la France / légumes (M€)

export import solde -6 000

-4 000 -2 000 0 2 000

2015 2016 2017 2018 2019

Balance commerciale de la France / fruits (M€)

export import solde

-200 -100 0 100 200

2015 2016 2017 2018 2019

Balance commerciale de la région / légumes (M€)

export import solde -300

-200 -100 0 100 200

2015 2016 2017 2018 2019

Balance commerciale de la région / fruits (M€)

export import solde

Références

Documents relatifs

Toutefois, les consommateurs du groupe 1 sont ceux achetant les vins rouges les moins chers avec 33 % d’entre eux disant ne pas mettre plus de 20.-CHF par bouteille lors d’une

7/La taille minimale ou maximale du groupe permettant la réalisation du voyage ou du séjour ainsi que, si la réalisation du voyage ou du séjour est subordonnée à

De nouveaux individus sont formés à partir de portions d'une plante mère, qui au moment de leur séparation possèdent tous les organes nécessaires à une vie autonome (racine, feuille)

La mise en place des boutures en serre de nébulisation : après le traitement hormonal les boutures sont mise dans des bac de multiplication dans la serre de

Nous avons essayé plusieurs dispositifs pour maintenir l’abeille sous le tube compteur et nous.. avons comparé les

Nous nous sommes intéressés ici à apporter des données utiles pour le reboise- ment et concernant la phénologie, la conservation des graines et la

Élise Ledoux et Denys Denis, « Une transition toute en douceur », Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé [En ligne], 13-1 | 2011, mis en ligne le 01 mai

En 2015, D. Guyot avait ainsi la possibilité de semer de quatre manières différentes, avec l’arrivée d’un semoir à dents de marque Ait- chison : avec le rototiller, avec