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Banque et société XIX e -XXI e siècle

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Academic year: 2022

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Banque et société XIX e -XXI e siècle

Identités croisées

Florence Descamps, Roger Nougaret et Laure Quennouëlle-Corre (dir.)

Après une carrière de banquier, Pierre de Longuemar a consacré vingt-cinq ans à l’histoire des banques et à la sauvegarde des archives bancaires, notamment au sein de la banque Paribas, puis du Groupe BNP Paribas. Cet ouvrage rassemble vingt contributions d’amis, de banquiers et d’historiens qu’il a croisés dans cette seconde existence au service du patrimoine et de l’histoire.

Les sujets traités couvrent nombre des intérêts historiques de Pierre de Longuemar et entrent en résonance avec tel ou tel épisode de sa biographie ou de ses activités scientifi ques. Trois parties ont été distinguées : l’analyse et la compréhension du système fi nancier inter- national contemporain par des acteurs et des observateurs de premier plan ; des contributions d’histoire économique et bancaire ; des articles d’histoire sociale ou d’entreprise.

Florence Descamps, ancienne secrétaire scientifi que du Comité pour l’histoire économique et fi nancière de la France, est maître de conférence HDR en histoire à l’École pratique des hautes études. Elle travaille sur l’histoire de la réforme de l’État, des fi nances publiques et du ministère des Finances au XXe siècle.

Roger Nougaret est archiviste-paléographe (École des chartes), res- ponsable du service Archives et Histoire Groupe de BNP Paribas. Il est membre du conseil académique de la European Association for Banking and Financial History et du Comité des travaux historiques et scientifi ques (CTHS).

Laure Quennouëlle-Corre est directrice de recherche au CNRS. Elle travaille sur les marchés de capitaux, la politique économique et fi nancière et les relations fi nancières et monétaires internationales.

Banque et société XIX

e -XXI e siècle

Hommage à Pierre de Longuemar

Flor ence Descam ps, R og er N oug ar et et Laur e Quennouëlle-Cor re (dir .)

eter Lang

ISBN 978-2-87574-345-9

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Banque et société XIX e -XXI e siècle

Identités croisées

Florence Descamps, Roger Nougaret et Laure Quennouëlle-Corre (dir.)

Après une carrière de banquier, Pierre de Longuemar a consacré vingt-cinq ans à l’histoire des banques et à la sauvegarde des archives bancaires, notamment au sein de la banque Paribas, puis du Groupe BNP Paribas. Cet ouvrage rassemble vingt contributions d’amis, de banquiers et d’historiens qu’il a croisés dans cette seconde existence au service du patrimoine et de l’histoire.

Les sujets traités couvrent nombre des intérêts historiques de Pierre de Longuemar et entrent en résonance avec tel ou tel épisode de sa biographie ou de ses activités scientifi ques. Trois parties ont été distinguées : l’analyse et la compréhension du système fi nancier inter- national contemporain par des acteurs et des observateurs de premier plan ; des contributions d’histoire économique et bancaire ; des articles d’histoire sociale ou d’entreprise.

Florence Descamps, ancienne secrétaire scientifi que du Comité pour l’histoire économique et fi nancière de la France, est maître de conférence HDR en histoire à l’École pratique des hautes études. Elle travaille sur l’histoire de la réforme de l’État, des fi nances publiques et du ministère des Finances au XXe siècle.

Roger Nougaret est archiviste-paléographe (École des chartes), res- ponsable du service Archives et Histoire Groupe de BNP Paribas. Il est membre du conseil académique de la European Association for Banking and Financial History et du Comité des travaux historiques et scientifi ques (CTHS).

Laure Quennouëlle-Corre est directrice de recherche au CNRS. Elle travaille sur les marchés de capitaux, la politique économique et fi nancière et les relations fi nancières et monétaires internationales.

Banque et société XIX

e -XXI e siècle

P.I.E. Peter Lang Bruxelles

Hommage à Pierre de Longuemar

Flor ence Descam ps, R og er N oug ar et et Laur e Quennouëlle-Cor re (dir .)

P.I.E. Peter Lang

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Banque et société XIX e -XXI e siècle

Identités croisées

Hommage à Pierre de Longuemar

P.I.E. Peter Lang

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Florence Descamps, Roger Nougaret et Laure Quennouëlle-Corre (dir.)

Banque et société XIX e -XXI e siècle

Identités croisées

Hommage à Pierre de Longuemar

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Information bibliographique publiée par « Die Deutsche Bibliothek »

« Die Deutsche Bibliothek » répertorie cette publication dans la « Deutsche National- bibliografie » ; les données bibliographiques détaillées sont disponibles sur le site <http://

dnb.ddb.de>.

Illustration de couverture : L’Orangerie de BNP Paribas, 3 rue d’Antin à Paris.

Cette publication a fait l’objet d’une évaluation par les pairs.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’éditeur ou de ses ayants droit, est illicite. Tous droits réservés.

© P.I.E. PETER LANG s.a.

Éditions scientifiques internationales Bruxelles, 2016

1 avenue Maurice, B-1050 Bruxelles, Belgique www.peterlang.com ; info@peterlang.com Imprimé en Allemagne

ISBN 978-2-87574-345-9 eISBN 978-3-0352-6620-7 D/2016/5678/40

Cet ouvrage a été publié avec le concours de BNP Paribas.

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Table des matières

Avant-propos ... 9 Pierre de Longuemar, entre tradition,

appel du grand large et transmission ... 11 Florence Descamps, Roger Nougaret, Laure Quennouëlle-Corre

Première partie. Regards sur la finance aujourd’hui Quelle est la signification profonde d’un véritable système monétaire international et quelles sont les conséquences

de l’absence actuelle d’un tel système ? ... 23 Jacques de Larosière

Quelques réflexions sur la crise financière de 2007-2009… ... 35 Michel Pébereau

Deuxième partie. Histoire économique et bancaire Les débuts de Sudameris, fondée par Paribas et la Banca

Commerciale Italiana, 1906-1920 ... 51 Peter Hertner

Le testament de Testis. Alexis Rostand, président du Comptoir national d’escompte de Paris, livre sa vision

de la banque en 1915 ... 63 Roger Nougaret

Visits to the banks of Paris, 1927-1962 ... 75 Edwin Green

Liaisons laborieuses : les relations économiques

France-États-Unis depuis 1945 ... 89 Samir Saul

La création du Cetelem et le développement du crédit

à la consommation en France (1953-1966) ... 117 Sabine Effosse

Le factoring, une innovation européenne ... 131 Patrick de Villepin

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8 La crise des capitaux en mai 1981 :

anatomie d’un processus décisionnel ... 147 Florence Descamps

Paribas et le monde : les enjeux de la nationalisation de 1982 ... 165 Laure Quennouëlle-Corre

Symbole politique ou tournant libéral :

les privatisations Balladur en 1986 ... 181 Éric Bussière

Troisième partie. Histoire et société

Le Temps et la vocation de l’historien ... 197 Emmanuel de Waresquiel

La Société des Antiquaires de l’Ouest ... 205 Jean-Marc Roger

Cinq siècles d’histoire de l’imprimerie. La remise

en valeur des archives historiques Berger-Levrault ... 223 Florence de Peyronnet-Dryden

Les réseaux matrimoniaux des familles de l’upper class juive londonienne (XVIIIe-XXe siècle). Une première approche ... 241

Cyril Grange

La finance à particule ou l’investissement des anciennes élites nobiliaires dans les banques aux XIXe et XXe siècles ... 261

Hubert Bonin

Sur les traces de l’Éducation nouvelle :

Saint-Martin de France à Pontoise ... 277 Nathalie Duval

Les officiers du Normandie-Niémen membres de la noblesse ... 287 Claude d’Abzac-Epezy

My adventures in search of Vichy France ... 305 Robert O. Paxton

Bibliographie de Pierre de Longuemar ... 311 Rapport de mission de Pierre de Longuemar

en Arabie saoudite (décembre 1976)... 313 Les auteurs ... 317

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Avant-propos

En hommage et en remerciement à Pierre de Longuemar, qui a consacré vingt-cinq ans à l’histoire des banques et à la sauvegarde des archives bancaires, notamment au sein de la banque Paribas, puis du Groupe BNP Paribas, nous avons souhaité réunir sous forme de Mélanges les contributions d’amis, de banquiers et d’historiens que Pierre de Longuemar a croisés dans sa seconde existence au service du patrimoine et de l’histoire. Que tous ces auteurs soient ici chaleureusement remerciés, ainsi que Maryvonne Vejux, ancienne collaboratrice de Pierre de Longuemar, qui a bien voulu relire et harmoniser l’ensemble des textes.

Les sujets traités couvrent nombre des intérêts historiques de Pierre de Longuemar et entrent en résonance avec ou tel ou tel épisode de sa biographie, de sa carrière ou de ses activités scientifiques. Trois parties ont été distinguées : l’analyse et la compréhension du système financier international contemporain par des acteurs et des observateurs de premier plan ; des contributions d’histoire économique et bancaire ; des articles d’histoire sociale ou d’entreprise.

Cet ouvrage n’aurait pas pu voir le jour sans le concours de BNP Paribas que nous remercions vivement. Les propos exprimés dans le livre n’engagent toutefois que leurs auteurs.

Florence Descamps, Roger Nougaret, Laure Quennouëlle-Corre

Pierre de Longuemar dans son bureau de l’Association pour l’histoire de BNP Paribas

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Pierre de Longuemar, entre tradition, appel du grand large et transmission

Florence Descamps, Roger Nougaret, Laure Quennouëlle-Corre

Banquier chez Paribas

Né au sein d’une famille normande enracinée par ses alliances dans diverses provinces de l’ouest de la France (Poitou, Touraine, Anjou, Bretagne), Pierre de Longuemar est issu d’une lignée d’officiers1. Arrière-petit-fils d’Alphonse de Longuemar (1803-1881), officier, archéologue, savant et érudit français2, ayant servi comme général de brigade pendant la guerre de 1870, petit-fils du général de division Paul de Longuemar (1836-1918), fils du colonel Henri de Longuemar (1898-1979), il est resté attaché au monde de l’armée qui a baigné son enfance et sa jeunesse3. Au fil de la carrière de son père, sa famille s’installe successivement dans plusieurs régions, l’Alsace, la Picardie, le Limousin, le Périgord, avant de rejoindre la Tunisie pendant la guerre (1942-1945). Pierre de Longuemar y fait l’expérience mémorable et terrible du bombardement de Tunis par l’aviation américaine en 1943.

À la fin des hostilités, il termine ses études secondaires à Saint-Martin de Pontoise où il est pensionnaire, puis prépare HEC à Sainte-Geneviève

1 Pierre de Longuemar, ancré dans sa tradition familiale, est un membre actif de l’Association d’entraide de la noblesse française et du Cercle Interallié. Il effectue dans les années 2000 de nombreuses recherches sur l’engagement de l’ancienne noblesse française dans les guerres du XXe siècle et dirige, en collaboration avec les Services des Armées, l’ouvrage collectif, Mémorial 1939-1962 : l’engagement de la noblesse et de leurs alliés, Paris, Édition du Bottin mondain, 2007, dont il rédige l’introduction historique.

2 Comme son grand-père, Pierre de Longuemar est membre de la Société des Antiquaires de l’Ouest ; il a consacré à ce dernier un opuscule, L’œuvre iconographique d’Alphonse de Longuemar, Poitiers, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2007.

3 Pierre de Longuemar s’intéresse de longue date à l’histoire des chantiers de jeunesse et à l’armée d’armistice, ce qui le conduit à proposer à Robert O. Paxton de traduire en français sa thèse sur l’armée de Vichy, publiée en 1966 aux États-Unis ; c’est chose faite chez Tallandier en 2004. Cf. P. de Longuemar, « En lisant l’ouvrage de Robert O. Paxton sur l’armée de Vichy et le corps des officiers français de 1940 à 1944 »,

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(Ginette) à Versailles. Pourquoi HEC ? D’une part, la carrière militaire n’offre plus guère de débouchés intéressants et l’attrait de la grande école de commerce est renforcé par une certaine similitude du concours avec ceux de Saint-Cyr ou de l’École navale. D’autre part, le jeune Pierre de Longuemar ne semble pas particulièrement attiré par l’armée et son père ne l’y pousse guère. Son ancrage familial se conjugue avec une attirance pour « l’ailleurs » et c’est finalement l’appel du large qui motive le jeune étudiant, doté dès cette époque d’un esprit curieux, indépendant et aventurier. Il apprend très tôt l’anglais et l’espagnol, met à profit les stages proposés par HEC pour courir l’Europe (l’Espagne, le Danemark)4.

C’est sans nul doute la réputation internationale de Paribas qui l’incite à entrer dans la banque en novembre 1954, après y avoir été introduit par un ami de sa famille, François Bloch-Lainé, inspecteur des Finances, ancien directeur du Trésor au ministère des Finances et à l’époque directeur général de la Caisse des dépôts et consignations.

Il y est recruté comme attaché de direction au département des affaires commerciales ; le département est alors dirigé par Bernard de Margerie, inspecteur des Finances et ancien de la direction des Finances extérieures à Rivoli, expert des financements internationaux de la banque, activité phare d’un établissement renaissant sous la conduite de Jean Reyre. Le temps d’initiation est court car, de juillet 1956 à janvier 1957, s’ouvre une parenthèse militaire : Pierre de Longuemar est rappelé en service actif en tant que sous-lieutenant au sein de l’armée française dans le Sud marocain, pendant la période d’accès à l’indépendance du pays. Officier

« d’action psychologique », il rédige des rapports où l’on retrouve son souci de toujours prendre du recul et contextualiser. Pour lui, cette mission en terre africaine est aussi, d’une certaine façon, une manière de mettre ses pas dans ceux de son père, qui fut commandant au 4e régiment de zouaves de Tunis, lequel se distingua notamment dans les combats ayant amené la reddition des poches de Royan, La Rochelle et de la Pointe de Grave en 1945.

De retour à la banque, il se perfectionne dans la technique des crédits acheteurs, notamment à destination de l’Amérique du Sud : il travaille ainsi au projet de financement du métro de Caracas au Venezuela (projet qui aboutira bien plus tard) et effectue des missions de prospection en Afrique anglophone, domaine quasiment vierge pour la banque. À partir

4 Homme de réseau, Pierre de Longuemar sera un membre actif de l’association des anciens élèves d’HEC ; il y soutiendra notamment un projet d’enseignement de l’histoire d’entreprise à HEC, ainsi que divers projets historiques (comme par exemple la thèse de doctorat d’État de Marc Meuleau, Les HEC et l’évolution du management en France (1881- les années 1980), Université de Paris X-Nanterre, 1992).

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Pierre de Longuemar, entre tradition, appel du grand large et transmission de ces premières expériences, il s’attache à construire une expertise dans les crédits internationaux qui lui sera reconnue dans les années 1970 et 1980, à l’intérieur comme à l’extérieur de la banque5.

De septembre 1966 à août 1969, se déroule une étape qui va marquer sa carrière, à la fois par l’expérience acquise et par l’élargissement du réseau professionnel : Pierre de Longuemar est détaché en tant qu’investment officer à Washington auprès de la Société financière internationale (International Finance Corporation), une filiale de la Banque mondiale.

Au sein du département Afrique Moyen-Orient, il effectue de nombreuses missions dans la région. Il représente aussi officieusement Paribas auprès de la Banque mondiale.

Il semble que Pierre de Longuemar ait été le premier expatrié de Paribas revenant au siège, ce qui causa un certain flottement pour sa réaffectation : après un passage à Paribas Corporation à New York, où il peut se familiariser avec le monde de la banque d’investissement et nouer des relations avec les grandes banques américaines, il revient à Paris s’occuper temporairement du secteur « banque » des relations étrangères. Il fait même un peu de prospection dans les pays nordiques pour le compte du département industriel de la banque.

En juillet 1970, il est affecté au département des opérations financières internationales (DOFI) qui, sous l’autorité de Pierre Haas, abrite l’acti - vité florissante d’émission d’euro-obligations : du fait d’un partage de responsabilités peu clair, apanage de l’organisation fluide et coulée sur les hommes qui a toujours prévalu à Paribas, Pierre de Longuemar développe des activités « exogènes », et notamment l’exploitation d’une ligne de crédit auprès de l’Eximbank6, établie à New York. En période d’encadrement du crédit, cette activité permet le financement en devises de moteurs américains pour Air Inter, de laminoirs pour les forges de Gueugnon…

En juillet 1973, Pierre de Longuemar rejoint la DACRE (direction des affaires commerciales et des relations étrangères), alors qu’un incident sérieux est intervenu dans le département des relations étrangères : il est chargé par Daniel Bédin de réorganiser cette activité, dans un contexte de fort développement du correspondent banking (paiements internationaux et services organisés par les banques entre elles) avec les pays producteurs de pétrole : c’est l’occasion de nombreux voyages dans les Pays du Golfe, dont rendent compte ses rapports toujours directs et

5 P. de Longuemar, « Le commerce extérieur et les financements internationaux », in Les exportations françaises et leur financement, Paris, PUF, 1982, pp. 199-217.

6 Rappelons que l’Eximbank (Export-Import Bank of the United States) est une agence de crédit facilitant les exportations de produits américains par un système de garanties

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sans langue de bois (voir rapport en annexe). À partir de 1977, nommé au grade de directeur adjoint, il assure la tutelle des relations bancaires et crédits d’accompagnement, un des deux pôles de la DACRE et est aussi chargé du suivi des risques internationaux. Sa responsabilité s’élargit à toute la DACRE à partir de 1979 ; il est ainsi à l’origine de la création en 1980, à l’intérieur de la banque, du groupe de syndication des crédits internationaux, très sollicité au moment de la crise de la dette des pays en voie de développement quelques années plus tard. Il rejoint alors le département international auprès d’Hubert de Saint-Amand en 1983 et poursuit de nombreuses missions à travers le monde pour réactiver ou enclencher de nouveaux partenariats. Il est élevé au grade de directeur en 1984.

En 1987, Pierre de Longuemar est envoyé à Londres pour y diriger la succursale de la banque et superviser l’ensemble des activités en Grande- Bretagne : c’est ce que l’on appellerait aujourd’hui le responsable pays dans une organisation matricielle. Londres vient de connaître son Big Bang (un choc de déréglementation) en 1986 et Paribas y dispose, à côté de la succursale, d’une filiale très active sur les marchés de capitaux et notamment les produits dérivés : Paribas Capital Markets, dirigée par Patrick Stevenson. Il reçoit aussi la mission de réorganiser le secteur du négoce pétrolier où Paribas détient une forte position, mais vient de constater une perte importante. Londres procure aussi des occasions de rencontres intéressantes pour l’anglophile qu’est Pierre de Longuemar, comme celle du très british Nicholas Goodison, patron du London Stock Exchange, mais aussi de la petite maison de courtage Quilter Goodison, rachetée par Paribas après le Big Bang. Financeur d’équipements britanniques à destination du Maroc, il a les honneurs d’un dîner au 10 Downing Street, en présence de Margaret Thatcher. Le passionné d’histoire visite les services d’archives des grandes banques de la place, comme celui de la Midland Bank, dirigé par Edwin Green. Il prend là les contacts qui l’amèneront à être l’un des fondateurs de l’European Association for Banking History en 1990.

Pierre de Longuemar a donc voué toute sa carrière professionnelle à une seule entreprise, Paribas, si l’on excepte l’épisode à la Banque mondiale : énergie, largeur de vues, appétit pour le contact personnel, curiosité personnelle et professionnelle sont quelques-unes des qualités que tout le monde s’accorde à lui reconnaître. Lorsque sonne l’heure de la retraite en 1990, Pierre de Longuemar est déjà prêt pour s’engager dans une nouvelle aventure de longue haleine, la valorisation de l’histoire et du patrimoine de Paribas.

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Pierre de Longuemar, entre tradition, appel du grand large et transmission

Du service des Archives historiques de Paribas à l’Association pour l’histoire de BNP Paribas

C’est dans les années 1960 qu’émerge chez Paribas une première préoccupation pour les archives historiques, à l’initiative du secrétaire général Jean Cabet. Le Fonds Cabet trouve là ses origines, constitué des archives les plus anciennes, celles des fondateurs, les Bischoffsheim, les Goldschmidt et les Bamberger, depuis la fondation – 1872 – jusqu’aux années 1940. Mais il faut attendre 1990 pour que, sur la suggestion de Jean Favier, directeur général des Archives de France et dans le sillage des Archives de Saint-Gobain dirigées par Maurice Hamon, soit créé un service des Archives historiques, après qu’ait été écartée l’hypothèse d’un versement des archives de la banque, à l’image des archives Rothschild, au Centre des archives du monde du travail de Roubaix.

Rattaché à l’époque au secrétariat général et placé sous la direction de Pierre de Longuemar récemment retraité, secondé par Maryvonne Véjux, le service s’étoffe d’une petite équipe qui voit passer documentalistes, jeunes chartistes et stagiaires. L’histoire d’entreprise est alors en plein essor en France, portée par les travaux d’archivistes comme Bertrand Gille, d’universitaires comme Maurice Lévy-Leboyer, Jean Bouvier, François Caron ou Hubert Bonin et par des cabinets de conseil en histoire comme Public Histoire dirigé par Félix Torrès. Alors que s’annonce le 120e anniversaire de la Banque de Paris et des Pays-Bas, après avoir exploré les acquis de la business history anglo-saxonne plus anciennement développée aux États-Unis et en Grande-Bretagne, Pierre de Longuemar, soucieux de publier une histoire de la banque qui soit de qualité, fait appel à un spécialiste d’histoire économique, Éric Bussière, à la disposition duquel il met les archives historiques. Paribas, l’Europe et le monde paraît en 1992 chez Mercator et signe l’insertion du service des Archives de Paribas dans le monde de l’histoire bancaire, française et internationale.

Créée en 1994 pour remplacer le service des Archives qui vient d’être supprimé en raison de drastiques compressions de frais généraux liées à la crise de 1993, l’Association pour l’histoire de Paribas rejoint le club très fermé des associations d’histoire d’entreprise créées dans les années 1980 (Association pour l’histoire de l’électricité en France en 1982, Institut pour l’histoire de l’aluminium en 1986, Association pour l’histoire des chemins de fer en 1987). Dotées de ressources scientifiques spécifiques, ces associations viennent prolonger l’activité proprement conservatoire et documentaire des services d’archives par des activités de valorisation historique (colloques, séminaires, prix, bourses, publications, tutorat d’étudiants, formation des « anciens » aux méthodes de l’histoire, collecte de témoignages oraux, etc.). L’Association pour l’histoire de

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Paribas a pour mission d’encourager la recherche historique, de préserver le patrimoine et la mémoire de la banque, en associant chercheurs, archivistes et anciens collaborateurs de Paribas. Suite à la fusion avec la BNP en 2000, l’Association prend son nom actuel – Association pour l’histoire de BNP Paribas – et élargit le champ de ses activités à l’histoire de la BNP, elle-même issue d’une fusion entre le CNEP et la BNCI en 1966. Aujourd’hui, à l’image des grandes entreprises nommées plus haut et des comités d’histoire ministériels les plus durables (Finances, Poste, Affaires sociales, Culture, Équipement, Banque de France), deux entités coexistent, le service « Archives et Histoire Groupe » et l’Association, dont les activités s’entrecroisent et sont en même temps distinctes.

Au sein de la communauté scientifique7, l’Association pour l’histoire de BNP Paribas se fait rapidement connaître, grâce à l’entregent de Pierre de Longuemar mais aussi en raison de la riche documentation qu’elle met à la disposition des chercheurs, témoignages oraux, archives privées, ouvrages… Cette insertion de l’association dans le monde de l’université et de la recherche est facilitée par la présence assidue de Pierre de Longuemar aux colloques d’histoire bancaire et financière français et européens, au cours desquels il noue des relations avec des professeurs, chercheurs ou étudiants et leur fait connaître les activités de l’Association. Lorsqu’il les reçoit, il prend le temps de les accueillir dans son bureau et de dialoguer avec eux, leur livrant sa propre connaissance de l’histoire de la banque, jusqu’à témoigner des événements qu’il a vécus personnellement.

Nul doute que la création en 1990 de l’European Association for Banking History a permis d’entrée de jeu à Pierre de Longuemar de se familiariser avec nombre de responsables d’archives bancaires en Europe et plusieurs historiens de renom. Rappelons que la première réunion de l’EABH s’est tenue rue d’Antin, sous l’égide de Manfred Pohl, directeur de l’Institut historique de la Deutsche Bank ! Côté historiens, le Français Maurice Lévy-Leboyer et l’Anglais Philip Cottrell sont parmi les fondateurs, avec les archivistes de banque ou d’institutions financières, dont, en France, Jean-Marie Thiveaud, alors directeur de la Mission historique de la Caisse des dépôts et consignations. Cette alliance est née de la volonté de Manfred Pohl de rapprocher universitaires et banquiers, de stimuler la recherche sur un plan européen et d’encourager la conservation des archives historiques des banques. Pierre de Longuemar, parfaitement bilingue, est très à l’aise dans ce carrefour européen entre archivistes,

7 Outre l’histoire bancaire, ses intérêts historiques conduisent Pierre de Longuemar à fréquenter nombre de spécialistes d’histoire sociale ou militaire : le colonel Guelton au SHAT, Claude d’Abzac-Epezy, Olivier Faron, Éric Mension-Rigau, Isabelle Brelot, Cyril Grange, Marc Meuleau, Jean-Pierre Chaline, Nathalie Duval, Élisabeth du Réau, pour n’en citer que quelques-uns…

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Pierre de Longuemar, entre tradition, appel du grand large et transmission historiens et banquiers. Il œuvre activement pendant plus de vingt ans en faveur du développement de l’EABH et intervient régulièrement dans les discussions qui marquent ses colloques annuels.

La bibliothèque constitue un pôle important de l’attractivité de l’Association. Grâce aux achats réguliers de Pierre de Longuemar, bibliophile averti, elle s’est enrichie en vingt-cinq ans de 3 300 ouvrages consacrés à l’histoire bancaire, financière ou économique et à celle des entreprises françaises et internationales. Si la grande majorité est en français, elle contient également de nombreux ouvrages en anglais, quelques autres en allemand, italien, espagnol… et même japonais ! Elle offre aussi toute une littérature grise, des thèses et mémoires que les chercheurs envoient suite à leur passage à l’association, ainsi que des collections de revues comme Entreprises et Histoire, Financial History Review… À cette collection d’ouvrages s’ajoutent des documents archivistiques de natures diverses : les dossiers de personnalités constitués depuis la rédaction de l’ouvrage sur Paribas avec Éric Bussière, les témoignages oraux (voir infra) et le fonds documentaire, enrichi depuis le fonds Cabet des documents versés par des anciens de la banque8. Chaque année, l’Association, que Pierre de Longuemar s’efforce de faire connaître par des articles dans diverses revues (liste de ses publications en annexe), reçoit une dizaine de chercheurs français ou étrangers9. Ses liens avec la communauté des historiens se renforcent également par le soutien intellectuel et financier apporté à un certain nombre de publications. Nous avons déjà cité l’ouvrage d’Éric Bussière, préfacé par François Caron, sur l’histoire de la Banque de Paris et des Pays-Bas ; il sera suivi de l’ouvrage de Georges Hatton, Les enjeux financiers et économiques du Protectorat marocain (1936-1956), Paris, SFHOM, 2009 et de l’ouvrage de Virginie Monnier, Jacques Laffitte, roi des banquiers et banquier des rois, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, 2013.

À l’image d’autres missions historiques, les activités de l’Association se professionnalisent au fil des années. Ses liens avec les universitaires se renforcent grâce à la création d’un conseil scientifique, constitué d’historiens de la banque français et européens. La reconnaissance du rôle de l’Association par le milieu académique se manifeste de manière spectaculaire lors de la découverte de la destruction en cours des archives du CNEP et de la BNCI en 2008. La révélation au grand jour de l’affaire,

8 Ces papiers ont été majoritairement donnés par d’anciens cadres dirigeants de la banque : Christian Pineau, Pierre Moussa, Jacques de Fouchier, Jean-Yves Haberer, Christian Manset, etc.

9 Pierre de Longuemar a entretenu un réseau de relations scientifiques et d’amitié avec Samir Saul, Youssef Cassis, Nicolas Stoskopf, Susan Berger, Marc Flandreau, Alain Plessis, Hubert Bonin, Sabine Effosse, André Autheman, Patrick Fridenson, Peter

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la mobilisation des réseaux sociaux scientifiques par des historiens et l’intervention de personnalités proches de Pierre de Longuemar permettent de stopper le désastre patrimonial, tandis que des membres de l’Association participent avec lui à la remise à plat du système de conservation des archives historiques du groupe. En 2010, grâce à l’appui de Michel Pébereau, président, d’Antoine Sire, directeur de la Communication de la banque, de Patrick de Villepin et d’Olivier Dulac, l’Association contribue à refonder le service des Archives du groupe sous l’autorité d’un conservateur du patrimoine expérimenté, Roger Nougaret.

Parmi les spécificités de l’Association, il faut citer sa collection de témoignages oraux. En 1994, l’Association pour l’histoire de Paribas s’est en effet donné la mission de constituer des archives orales, ce qui la rapproche des comités d’histoire ministériels, à l’époque en plein développement et dont l’une des spécialités est la création de corpus de témoignages oraux à base de récits de carrière ou d’entretiens thématiques auprès de hauts fonctionnaires10. La rencontre en 1991 de Pierre de Longuemar et de Florence Descamps, à l’époque secrétaire scientifique du Comité pour l’histoire économique et financière de la France, a sans doute joué un rôle important dans le développement de cette activité. Les objectifs assignés aux archives orales de l’Association et leurs modalités de réalisation portent la marque des débats qui ont accompagné le développement des archives orales en France à partir des années 1990, ainsi que la trace des circonstances dans lesquelles elles ont été mobilisées chez Paribas : pallier les lacunes ou la perte des archives écrites, compléter la documentation imprimée, identifier les acteurs dirigeants, leurs parcours biographiques et leurs réseaux, élucider la question des motivations, nourrir une histoire concrète des organisations, etc. Elles portent aussi la marque de leur principal auteur-réalisateur, Pierre de Longuemar, prosopographe dans l’âme, du Mémorial de la noblesse française aux brokers juifs américains11. Le résultat en est le plus important fonds de témoignages oraux en histoire bancaire en France, au carrefour de l’histoire orale anglo-saxonne et des archives orales à la française. Non sans singularités.

Le fonds compte plus de 140 témoignages, collectés auprès d’une centaine de témoins. Les deux tiers ont été enregistrés et la quasi-totalité d’entre eux, à l’instar de l’histoire orale anglo-saxonne, a fait l’objet

10 F. Descamps, « Les comités d’histoire ornements inutiles ou nouveaux acteurs de la recherche ? », Études et documents X, Paris, CHEFF, 1999, pp. 481-542 ; « Comités d’histoire et commémoration : liaisons dangereuses ou dynamique d’opportunité ? », Gazette des archives, « Commémorer », n° 236, 2014-4, pp. 51-63.

11 P. de Longuemar a achevé la traduction de S. Birmingham, « Our Crowd »: the great jewish families of New York, New York, Harper & Row, 1967, qui n’attend plus que son éditeur.

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Pierre de Longuemar, entre tradition, appel du grand large et transmission d’une retranscription, d’une réécriture avec le témoin ou d’un résumé analytique ; en revanche, les supports audio n’ont pas été inventoriés ni indexés. Préparés par des recherches documentaires, les entretiens sont menés principalement par Pierre de Longuemar ou par d’autres anciens de la Maison ; un cinquième des témoignages a été recueilli par des chercheurs externes spécialisés. La méthode de recueil est principalement celle du récit de carrière ou de l’entretien thématique personnalisé, mené sur le mode conversationnel plutôt que sur celui de l’entretien directif. Le choix des témoins a été fait sans investigations systématiques, en fonction des besoins de l’Association ou des chercheurs, des publications, des rencontres et des urgences. Il n’en reste pas moins que la plupart des métiers de la banque sont représentés et qu’un grand nombre de cadres supérieurs et dirigeants ont accepté de confier leur témoignage à l’Association. Oscillant de l’oral à l’écrit, les témoignages ont constitué jusqu’à aujourd’hui une source d’appoint non négligeable pour les historiens, mais dotés d’un usage essentiellement illustratif ou narratif, ils n’ont pour l’instant jamais été au cœur d’un projet de valorisation en tant que tel12. On peut donc souhaiter qu’à l’avenir le fonds d’archives orales de BNP Paribas soit exploité de façon plus systématique et qu’à cet effet, il fasse l’objet des investissements professionnels documentaires nécessaires : informatisation, inventaire, indexation, pérennisation numérique, stabilisation juridique, etc.

Fonds dévolu dès l’origine au service de la recherche historique, ce fonds d’archives ne trouve pas sa source dans le souhait d’élever un monument commémoratif à la banque, mais d’abord dans un désir de connaissance et de transmission. Ce positionnement, lié à l’identité de son principal fondateur, est celui de l’Association, défenseure des intérêts de l’histoire bancaire autant que du patrimoine culturel du groupe BNP Paribas. S’il fallait chercher une seule justification à l’existence des associations d’histoire d’entreprise, sans doute devrait-on la trouver dans leur capacité à réunir des hommes qui ne se rencontrent jamais dans l’exercice normal de leur métier et à organiser un dialogue compréhensif entre les exigences de l’action et celles de la connaissance.

12 Les sources orales demeurent discrètes dans les publications d’histoire bancaire, à l’exception de l’ouvrage de L. Quennouëlle-Corre et d’A. Straus consacré au parcours de Robert Jablon chez Rothschild, Politique et Finance dans l’Europe du XX e siècle.

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Première partie

Regards sur la finance aujourd’hui

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Quelle est la signification profonde d’un véritable système monétaire international et quelles sont les conséquences de l’absence actuelle

d’un tel système ?

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Jacques de Larosière

La notion de « système monétaire international » – à savoir le cadre institutionnel dans lequel les transactions financières extérieures et les rapports de change sont organisés – est la source de maints débats et même de controverses passionnées. Mais c’est aussi un sujet dont la signification et les implications profondes sont souvent obscurcies ou cachées derrière des considérations techniques, certes intéressantes, mais non fondamentales. Je vais tenter, dans cette brève présentation, d’aller à l’essentiel. Pour ce faire, je centrerai mon propos sur deux questions :

1. En quoi un « véritable » système monétaire international est-il un facteur d’harmonie et de coopération entre les nations ? Et quelles sont ses implications profondes ?

2. Quelles sont les conséquences de l’absence d’un tel système depuis quarante ans ?

J’essaierai, en conclusion, de voir s’il est possible d’y remédier.

I. En quoi un « véritable » système monétaire international est-il un élément important de l’harmonie et de

la coopération entre nations ? Quelles sont ses implications profondes ?

Les exigences d’un véritable système

Tout d’abord, on m’objectera l’usage de l’adjectif « véritable ». Je l’emploie à dessein. Il y a eu, en effet, au fil des ans, une telle dégradation de la notion de système monétaire international qu’on a parfois tendance

1 Communication destinée à l’Académie des sciences morales et politiques pour sa séance du 2 mars 2015, publiée avec l’autorisation de l’auteur. Texte écrit en décembre

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à oublier ce qu’était un « véritable » système et qu’elles en étaient les contraintes, mais aussi les avantages.

Si l’on était tenté de considérer les pratiques actuelles comme un

« système » (c’est-à-dire un corps de règles cohérentes auxquelles les États acceptent de se soumettre sans y déroger de façon discrétionnaire), tout le débat serait faussé. Je reviendrai au cours de cette présentation avec plus de précision sur ce qui ne constitue pas, à mes yeux, un « véritable » système.

Rappelons des notions simples pour comprendre ce qu’est le système monétaire international. Quand deux pays ayant des monnaies nationales propres s’engagent dans des échanges commerciaux, l’importateur du pays A a besoin, pour régler ses achats, de la monnaie du pays exportateur B. S’il n’existe pas de système de parités fixes entre ces deux pays, l’importateur devra se procurer la monnaie du pays exportateur sur le marché des changes à un taux variable qui résultera de nombreux facteurs, et, en particulier, du solde des échanges extérieurs et de celui des mouvements de capitaux entre les deux pays.

Cette pratique de monnaies nationales flottant au gré du marché est celle qui a prévalu au long de l’histoire (sauf du temps de l’étalon-or et du système de Bretton Woods, ainsi que durant les périodes hégémoniques où la puissance dominante pouvait imposer aux peuples colonisés ou vaincus une monnaie commune, comme cela fut le cas, par exemple, de l’Empire romain ou du Royaume de Charlemagne). Cette pratique de monnaies flottantes existe, à nouveau, depuis quarante ans environ. Je montrerai combien elle est source d’inconvénients et de dangers. Elle est loin de constituer, à mes yeux, un « véritable » système monétaire international.

Il faut donc bien comprendre ce qu’implique un « véritable » système de parités fixes (ou, au moins très stables), système qui s’inscrit à l’opposé de la situation de monnaies nationales concurrentes et flottantes.

Et d’abord, pourquoi a-t-on recherché, à divers moments de l’histoire, un ordre fondé sur la fixité des parités ?

Lorsque des pays différents – différents par leur taille, leur productivité, leurs ressources, etc. – sont engagés de plus en plus étroitement dans des échanges commerciaux transfrontières, ils éprouvent souvent le besoin de disposer d’une monnaie internationale afin de faciliter les transactions et d’éliminer l’incertitude née de la volatilité des taux de change. Les agents économiques ont besoin d’une monnaie stable qui leur permette de régler leurs opérations et de pouvoir stocker des réserves sûres pour le développement futur de leurs affaires.

Cette monnaie-étalon peut être basée sur une matière première dotée d’une valeur intrinsèque, comme l’or, ou être une monnaie fiduciaire nationale, dominante mais stable, comme l’ont été pendant une partie du

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Quelle est la signification profonde d’un véritable système monétaire international ? XIXe siècle la livre sterling ou, après la guerre de 1914, le dollar des États-Unis (qui a fini par devenir l’ancre du Système de Bretton Woods à l’issue de la Seconde Guerre mondiale), ou bien encore « un panier de monnaies » liées entre elles par des rapports de change étroits (comme, en Europe, le « Système monétaire européen » de 1979, puis l’Union monétaire et l’euro en 1999).

Mais dans tous les cas, l’existence d’un étalon de référence (or, monnaie d’ancrage nationale, ou panier de monnaies) exerce une pression unificatrice sur les politiques monétaires nationales des pays participant au système. Si dans un tel régime, une banque centrale nationale est tentée, par exemple, de relâcher discrétionnairement sa politique (par rapport à celles conduites dans le reste du système), elle est rapidement ramenée – par le jeu des règles mêmes du système – à une politique monétaire plus compatible avec celle du centre.

On sait que les changements des soldes de balances des paiements courants sont déterminés par les variations d’actifs du bilan financier des pays considérés (c’est-à-dire par les variations du crédit accordé à l’économie et à l’État). Il en résulte qu’un « véritable » système monétaire international, parce qu’il proscrit une situation de déficits courants prolongés et non spontanément financés par des entrées de capitaux à long terme, se traduit, en fin de compte, par la mise en œuvre d’une politique monétaire commune de stabilité par l’ensemble des États membres. Cette politique peut être influencée – dans le cas de l’étalon-or par les variations de la production et du stock global de métal, ou – dans le cas d’une monnaie d’ancrage – par la politique monétaire poursuivie par l’État émettant la devise centrale.

Bien sûr, certains pays pouvaient être tentés soit de ne pas adhérer, soit de ne plus respecter la discipline du système monétaire. Mais, dans ce cas, ces « cavaliers solitaires » ne pouvaient plus bénéficier des avantages attachés à la convertibilité de leur monnaie, ni de tout le potentiel des entrées de capitaux étrangers, lesquels étaient freinés par l’incertitude qui marquait leurs taux de change.

En somme, on peut dire qu’un « vrai » système monétaire international est, en fait, un groupement de politiques monétaires nationales cohérentes et compatibles avec la stabilité inhérente au système.

L’expérience de l’étalon-or

L’étalon-or, qui a prévalu dans le monde développé du milieu du XIXe siècle à 1914, a été sans doute l’exemple le plus achevé d’un véritable système monétaire international.

Les principes en étaient simples : chaque monnaie nationale était définie par un poids fixe en or, les monnaies étaient convertibles en

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métal à tout moment et l’émission monétaire dépendait directement de l’évolution du stock d’or national. Il en résultait que les parités entre monnaies étaient fixes et que les pays ayant des déficits extérieurs prolongés étaient, en raison des sorties d’or dont ils étaient victimes, obligés de durcir leur politique monétaire interne, ce qui conduisait à un retour à l’équilibre. Si un pays était tenté, par exemple, de baisser ses taux d’intérêt ou d’émettre « trop » de monnaie par rapport à ce que faisaient les autres participants, il était vite ramené à une politique plus conforme à celle du centre de gravité du système. En effet, il devait faire face à des sorties d’or (du fait de la croissance des importations et des sorties de capitaux à la recherche de taux d’intérêt plus rémunérateurs à l’étranger). Ces sorties résultaient elles-mêmes en une baisse de la masse monétaire interne et donc dans une réduction, correctrice, des déséquilibres.

Ce système a assez bien fonctionné pendant plus d’un demi-siècle : – il a maintenu la stabilité monétaire interne (l’inflation a été de

0,5 % par an en moyenne) ainsi que la stabilité des changes ; – malgré les ajustements correcteurs de conjoncture qu’il a entraînés,

la croissance économique a été satisfaisante sur longue période (de 1870 à 1913, le PIB par tête a augmenté en moyenne de 1,75 % par an, alors que de 1975 à 1990 le chiffre est de 1,5 %) ;

– la stabilité financière a été préservée sans crises majeures (six fois moins de crises, en moyenne, pendant les 60 ans de l’étalon-or que de 1972 à aujourd’hui).

Mais le fil conducteur qui explique ce succès tient au caractère automa- tique du système : la monnaie-or ne pouvait être émise arbitrairement par l’État puisqu’elle était basée sur le stock de métal (par définition limité).

Tout écart aurait été vite sanctionné par le mécanisme des sorties d’or et donc par la nécessité, pour les pays tentés par la facilité, de réagir et de s’ajuster. C’était, en somme, un système de discipline collective mutuelle- ment accepté au prix d’un abandon de « souveraineté » monétaire nationale.

Ce système de l’étalon-or était, du reste, loin d’être parfait. Son plus grand inconvénient2 (qu’il partage, en fait, avec celui des parités fixes de

2 On a aussi critiqué le lien entre la création monétaire et le stock d’or (dont la valeur de marché dépend du jeu, par définition, aléatoire de la production et de la demande). Le lien fixe entre le métal et la quantité de monnaie n’était pas de nature, dit-on, à assurer une création monétaire en ligne avec les besoins de la croissance économique. Il faut, cependant, observer que le système était, en fait, moins rigide qu’il ne le semble. En effet, les banques n’étaient pas tenues de couvrir entièrement leurs engagements par du métal. Le coefficient de couverture – or était variable et laissé à l’initiative des banques qui pouvaient, ainsi, introduire dans le système un élément de flexibilité à travers le canal de création monétaire par les banques.

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Quelle est la signification profonde d’un véritable système monétaire international ? Bretton Woods) était d’être asymétrique : il obligeait les pays débiteurs à s’ajuster rapidement, mais n’imposait pas de semblable contrainte sur les pays à excédents persistants. Ces derniers pouvaient accumuler des réserves sans limites, ce qui – mais seulement à la longue – finissait par entraîner une hausse de la quantité de monnaie nationale et donc une stimulation, correctrice de la demande intérieure et donc une baisse des excédents extérieurs.

Nous allons voir pourquoi ce système s’est effondré et souligner l’importance encore actuelle de cet événement.

II. Quelles sont les raisons et les conséquences fondamentales de l’abandon d’un « véritable » système monétaire ?

Examinons d’abord les raisons de l’abandon de l’étalon-or On dit que c’est la guerre de 1914-1918 qui a marqué la fin de l’étalon- or. Il est plus précis de dire que ce sont l’ampleur des dépenses militaires et la nécessité d’y faire face par l’emprunt qui en sont les vraies causes. En d’autres termes, les implications budgétaires inhérentes au financement d’une longue guerre n’étaient pas compatibles avec un système fondé sur la stabilité absolue de la monnaie.

Mais il n’y eut pas que les dépenses de guerre. Après le conflit, on essaya, pendant une douzaine d’années, de ressusciter l’étalon-or.

Pourquoi n’y parvint-on jamais ? C’est essentiellement que les politiques de l’État-providence avaient alors pris le devant de la scène. Étant donné les limites de toute redistribution des revenus par l’impôt, il fallait bien financer ces nouvelles dépenses par l’emprunt ainsi que par l’inflation qui s’était déchaînée depuis la guerre.

Alors que l’étalon-or avait empêché les gouvernements de financer les dépenses publiques par l’inflation, c’est-à-dire par une taxe cachée (non votée par la représentation nationale), on peut observer que depuis la guerre de 1914, ce sont l’emprunt public et la hausse des prix qui ont remplacé, conjointement en quelque sorte, les principes démocratiques de fiscalité transparente de même que ceux d’une politique monétaire de stabilité fondée sur la confiance. Comme l’avait dit un financier hongrois de l’époque : « On est passé d’un système à valeur positive (fondé sur l’actif-or) à un système à valeur négative fondé sur la dette ».

On commençait à croire que la création monétaire à volonté pourrait financer indéfiniment le crédit et l’investissement. Jacques Rueff avait eu cette formule lapidaire qui éclaire une des conséquences profondes de la Grande Guerre : « On croirait, en observant l’évolution du système

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monétaire, que l’Occident s’applique à mettre en œuvre le conseil de Lénine suivant lequel : “pour détruire le régime bourgeois, il suffit de corrompre sa monnaie”. »

Les vingt années positives de Bretton Woods (l’étalon de change-or)

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis entendaient restaurer un ordre monétaire mondial. Ils voulaient la liberté des échanges et des mouvements de capitaux à long terme, ainsi que l’élimination des manipulations de change (« dévaluations compétitives ») qui avaient marqué l’entre-deux-guerres et avaient significativement contribué aux tensions internationales et au conflit.

Ce fut le Système de Bretton Woods caractérisé par le retour aux parités fixes et la création d’une institution chargée de veiller à la stabilité du système (Fonds monétaire international). L’étalon n’était plus l’or mais le dollar. La parité de chaque monnaie était définie par rapport à lui. Mais pour crédibiliser le système, le dollar était convertible en or (au bénéfice des Banques Centrales qui le souhaitaient). Au cas où les ajustements de politique économique des pays débiteurs – assistés par le Fonds monétaire international – le justifiaient, une dévaluation pouvait, en dernier ressort, être négociée avec le FMI.

Ce système fonctionna bien pendant trente ans environ et contribua puissamment à l’essor économique mondial. L’ancre-dollar était stable et l’économie américaine prospère et en équilibre.

Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, le système se détériora dans la seconde moitié des années 1960 en raison des déficits budgétaires américains dus au financement de la guerre du Vietnam et de l’État-providence. L’inflation gagnait du terrain aux États-Unis, la confiance dans le dollar faiblissait, des monnaies refuges, comme le deutschemark ou le franc suisse, attiraient de plus en plus de capitaux, et les demandes de conversion du dollar en or se multipliaient. Face à cette situation, l’Administration américaine décida, unilatéralement, en août 1971, d’abandonner la convertibilité de sa monnaie en or et dévalua le dollar. Après deux ans de rapiéçages, le système s’écroula en 1973 et les monnaies se mirent à flotter dans le désordre, comme c’est encore le cas aujourd’hui.

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Quelle est la signification profonde d’un véritable système monétaire international ?

Les conséquences de la fin de Bretton Woods pèsent lourdement sur notre situation

Certains économistes avaient soutenu qu’un système monétaire fondé sur des taux de change flottants présentait de grands avantages et, en particulier, celui d’assurer l’équilibre des comptes extérieurs par le jeu du marché des changes tout en permettant aux États une plus grande liberté dans le choix de leur politique monétaire.

En réalité, on a observé, depuis le début des années 1970, plusieurs phénomènes inquiétants qui ne peuvent s’expliquer que par la manière dont a fonctionné le flottement des monnaies :

– la discipline inhérente à un système de taux de change fixes s’est effritée tant sur le plan budgétaire que sur le plan monétaire.

L’inflation à deux chiffres qui a culminé dans les années 1970 (et qui n’a été arrêtée au début des années 1980 qu’au prix d’une sévère récession) ainsi que l’explosion de l’endettement public et privé en témoignent ;

– la manière dont les devises ont été gérées a créé des problèmes redoutables : nombre de pays – surtout parmi les « émergents » – ont, à leur guise3, plus ou moins, fixé leurs monnaies au dollar afin de préserver la compétitivité de leurs exportations. Comme leurs monnaies avaient une tendance naturelle à s’apprécier du fait de leurs surplus extérieurs et des entrées de capitaux dont ils bénéficiaient, ils ont été amenés à intervenir lourdement sur le marché des changes en achetant des dollars pour des montants record. Ce faisant, la monnaie créée par ces interventions a fait baisser significativement les taux d’intérêt et a augmenté la liquidité mondiale. C’est là un élément important de l’explication de la crise financière qui a éclaté en 2007.

Volatilité, taux de change « gérés » – pour ne pas dire « manipulés » – de manière anarchique à des fins mercantiles, explosion des liquidités et du crédit, absence de coordination internationale des politiques économiques, etc.: il est difficile de soutenir que tout ceci constitue un

« système ». À la vérité, c’est plutôt d’un « non-système » ou même d’un

« anti-système » qu’il s’agit.

En conclusion, posons-nous la question : est-il possible de réparer le système et à quelles conditions ?

3 Dans les nouveaux statuts du FMI (1976) qui ont suivi le flottement, il était prévu que le FMI exercerait une « ferme surveillance » sur la manière dont les États membres devaient gérer leurs rapports de change. En fait, il n’en a rien été, aucun grand pays n’ayant souhaité se soumettre à une telle discipline (dont les règles précises n’étaient,

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Pour y répondre, il faut chercher à savoir si le contexte présent peut offrir les conditions d’un fonctionnement adéquat de ce que j’appelle un « véritable » système monétaire international.

Par contexte présent, j’entends une situation où un retour à un étalon standard ne paraît pas envisageable (ni l’or ni le dollar, ni même un panier de monnaies à rapports fixes, ne semblent plausibles) et où l’abondance, la liberté et la liquidité des marchés financiers sont et continueront d’être des impératifs pour les grandes monnaies internationales. C’est aussi un monde où les États sont déterminés à préserver leurs intérêts (ou ce qu’ils croient être leurs intérêts) sans avoir à accepter des contraintes externes significatives.

Mais si nous voulons imaginer un véritable système monétaire inter- national, c’est ce problème de l’acceptation de certaines contraintes qui devient crucial. En effet, le mot « système » implique une dose de règles et d’obligations cohérentes et communément agréées. La seule juxtapo- sition de positions nationales ne peut, par définition, constituer un « sys- tème ».

Il faudrait donc, pour rétablir un ordre international, que les pays de la communauté financière mondiale coordonnent leurs politiques économiques et financières ainsi que leurs relations de change, sous le contrôle d’une institution – sans doute à créer par traité – qui soit pourvue des pouvoirs nécessaires et d’une capacité de sanction. Si le Fonds monétaire international était choisi pour assurer cette fonction, il conviendrait que sa structure de décision reflète davantage la réalité du monde d’aujourd’hui et, en particulier, la place croissante des pays émergents.

Ce que je viens d’évoquer – et qui, à mes yeux, serait hautement souhaitable – ne paraît pas impossible en théorie. Il faudrait, toutefois, que les grands États se convainquent qu’une discipline commune, à laquelle ils accepteraient de se soumettre, est non seulement désirable pour le monde mais qu’elle est aussi dans leur propre intérêt. A priori, il semble assez évident que la volatilité des taux de change, les désalignements et les distorsions qui peuvent en résulter dans un régime de totale liberté nationale, de même que la poursuite de déséquilibres structurels considérables qui augmentent les risques de crises systémiques ne sont de l’intérêt de personne. Cependant, dans la situation actuelle, la probabilité de voir naître une gouvernance commune assortie de règles qui pourraient affecter les décisions nationales en matière de politique économique et monétaire me paraît extrêmement faible.

Il convient, pour le comprendre, de saisir la mesure du changement de paradigme intervenu depuis une trentaine d’années.

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Quelle est la signification profonde d’un véritable système monétaire international ? Quand nous disposions d’un « véritable » système monétaire interna- tional, la situation était caractérisée par :

– une relative modération des mouvements de capitaux : les déterminants principaux de la formation des taux de change étaient les données réelles (biens et services) plus que les grandeurs financières ;

– la recherche de la stabilité monétaire était l’objectif central des autorités qui avaient même renoncé, par crainte des déséquilibres financiers, à émettre discrétionnairement de la monnaie (alors qu’aujourd’hui, les banques centrales créent massivement de la

« fiat » monnaie-papier pour parer aux déséquilibres économiques) ; – l’endettement des États et des agents économiques n’était pas

considéré comme un moyen normal et quasiment illimité d’assurer la croissance.

Aujourd’hui, la situation est très différente :

– les États-Unis ont donné à leur politique monétaire l’objectif principal d’assurer le plein emploi, ce qui les a amenés à augmenter considérablement la création monétaire, en dépit des risques de bulles d’actifs et de crédit qui en découlent. On sait que ces risques se sont manifestés par l’éclatement de la dramatique crise financière de 2007 dont nous ne sommes toujours pas sortis ; – l’endettement est devenu moins une tendance à surveiller qu’un

moyen privilégié de soutenir la demande ;

– l’innovation financière, jointe à la vague de dérégulation des années 1980, a complètement changé, depuis plus de vingt ans, le mode de fonctionnement des marchés : elle a permis d’amplifier les effets de levier du système financier et de déjouer les mécanismes correcteurs classiques. Elle a aussi facilité la couverture du risque de change, rendant ainsi les opérateurs moins dépendants d’un régime de parités fixes ;

– enfin, les marchés du travail n’ont plus la flexibilité qui les caractérisait avant les réglementations sociales de l’après-guerre ; l’inélasticité actuelle des salaires à la baisse freine, de ce point de vue, les ajustements correcteurs de la politique monétaire.

Au total, la création monétaire est devenue un outil essentiel de toute politique de croissance. « Le plein emploi, même s’il doit s’accompagner d’une dose d’inflation, est prioritaire », pense-t-on depuis quarante ans (sans se préoccuper des conséquences négatives possibles sur l’emploi d’un tel présupposé). C’est l’avènement de cette forme d’« aléa moral » (en cas de menace de récession, l’autorité publique s’engage à tout faire pour garantir le maintien de la croissance, au prix du risque de

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