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DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION

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(1)

NATIONS UNIES COMMISSION ECONOMIQUE POUR L 'AFRIQUE

'

...

.

INSTITUT AFRICAIN

DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION

Session 19>5 - 19 66

Cours de : PLANIFICATION DE LA MAIN-D'OEUVRE

par

M r :

K. BLAKEY

(2)

NATIONS UNIES I!JSTITUT '\.FRIC fi.IN DE DEV..:::LOPPEMENT ECONü:rHr)UE

Err DE PLANIFICI\TION D l\ K \. R

- PL\NIFICATION DE L.'l. MAIN D' OEUvm::; -

IDEP/ET/IV/543

Cours spécialisé - Second Semestre 1965 - 1966

par :M. K. BL,\.KEY

.-

(3)

-... '

1! ï

j. ·- - ··- - -- -· · ·-· - · -·-

(4)

. .

NATIONS UNIES INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPMElJT ECONOMIQUE

ET DE PLANIFICATION

IDEP/ET/IV

/543-î

M. BLAKEY.

DAKAR

. PLANIFICATION DE LA MADT D'OEUVRE

Cours Specialisé Secon~ Semestre

1965 1966

Cours N° î: Arrière-Plan

1. Buts et moyens Qe Qéveloppement.

Il est risqué Qe géneraliser~ surtout lorsqu'il s'agit de l 1Afrique actuelle: un auteur a dit que d'essayer de décrire la si- tuation dans presque n'importe quel pays independant de ce continont, c'était en quelque sorte prendre en photo un cheval au galop. L'autour faisait cette constation en

1963,

lors d'une seconde visite en Afrique de l'Est.(î) Que dirait elle en

1966?

Cependant~ les peuples de ces pays ont en commun d'importants buts et certaines carRctèristiques Qe leur histoire récente et contem-

_poraine. Leurs gouvernements ont manifesté l'intention d'arriver au

taux le plus élevé possible ·d'accroissement de la production~ à une plus grande égalité dans les possibilités de travail et de revenus_~

et des niv€~L plus élevés de réalisations culturelles et d'education • . Ces objectifs sont inscrits, pres~ue invariablement~ dans le cadre

d'une législation qui prévoit une planification de l'économie (2 ).

Dans de nombreux accords internationaux et .. dans-la cons-titution d'un certain nombre

d'or~a nisations

africaines supra-nationales (

3 )

ces pays s'engagent à realiser ces buts de concert. Dans ces documents

( 1 ) (2)

(3)

Elspeth Huselly, Forks anQ Hope, LonQres

1964.

Par exemple9le Plan quinquennal

1964-1969

du Tanganyika, Vol. 1~

Dar es Salam9

1964

9 R.A.U. National Planning Committee9 :flerspectivos

1960 - 197 0 ,

Le Caire

1959;

Gouvernement Tunisien~ Perspectives Décennales de Développement. Tunis

1962

9 etc.

Par exemple~ la charte QG l'organisation de l'unité .Africaine, ADDIS ABEBA, Mai

1963?

Traité Instituant une organizavion de coopération

.Africaino-Malgach~ Yaoundé, 28 Mars

1961.

(5)

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les gouvernements ont en général fait des réserves~ en par:ticul.ier ils ne sacrifieront pas l'independance nationale à d'autres buts. ( 4 )

De plus_grande_j.mp9_r..t.a:nce .. que. ces .. dé.clarations génêrales

·,

d'intention. sont lès plans écQnPmique.s-nationaux qui convertissent

les buts de développement en objectifs de politique spécifiques, expli-

c~-tement reliés aux moyens de :~leur r.éalisa tian. Encore plus importantes sont les mesures prises ~our créer un mécanisme de développement planifi€

et le mettre en marche.

A ce sujet Paul

Borel -'(5) --~ -- di.t;

11 • • • • Ces plans Africains possèdent une originalité dont la source

est beaucoup plus profonde que les differences de situation écon9mique~

\) ···-

issus de l'indépendance9 ils ont une signification politique accusée. Ils sont un moyen de ressenibler dans une visée commune les f()rces activas d1une'nati6n qui vient de naitre~ ils s6nt un acte de confiance, teinté quelquefois d'exaltation9 dans l'avenir qu'elle pourra elle-m~me se construire; ils sont une réponse a ceux qu'inquiète l'effacement de la

..

-puissance tutélaire; ils visent une liquidation des restes d'une dépendance

;économique et politique qu'on veut abolir. Aux yeux du monde, ils pr-e- tendent être l'affirmation de l'existence et de la perennité du nouvel

·Etat. Ils se sont voulus ambitieux aü risque d'êtres utopiques.

(4) Independance nationale

a

ici1un sens speciaL Il veut dire non-

-dépendance de. P\1-issances non-africaines et n 1 éc2.rtŒ p?.S uno uùifi- . c~tion regionale de~ nations afri~ain~. · .. -- .

(5)· Paul Burél et E~F~ Jackson~ "Experiences ·cie Pl~nification e~ AfriQue"

OCDE. Planification et Programmes Développement9 1964. p. 188.

(6)

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3

11Ces plans sont fortement teintés d'idéologie. Cette idéologie est originale: elle récuse 1e communisme comme le libéralisme capita- l iste. C'est une voie moyenne entre les deux mais qji s'affirme de nature plus spiritualiste qu' eux: le socialisme africain. La prépon- dérance accordée à l'Etat ••••.. trouve sa compensation o • dans un sens aigu de l'homme, et de la promotion humaine ••• 11

"En contre-partie _cle .cette idéolÇ)gie, un esprit de realisme et d'objectivité,préside à l'élabo:ration-concrète du plan •••••• ce qui manque c' est .une doctrine et une experience dans la façon de mettre los plans en oeuvre et de .former les hommes qui ont à les employer."

2. ~mploi et production

En fonction de ces but39 la planification de la main d'oeuvre a maintenant une importance particulière, car on constate que tous les autres moyens dë fournir "ce qui ma~que" (selon l'expression de Borel) manquent. Il ne s'agit pas simplement d'acquerir de l' experienc" et de former ·des individus 9 mais de cré-er un mécanisme qui travaille pour le développement de la production - qui transfère progressivement à un emploi productif les ressources inutilisées et cachées. Ce mécanisme

est necessaire pour fournir une base de plus en plus large pour les

investissements et les innovations, non seulement a des fins matérielles, mais. aussi en vue de réaliser pleinement les objétifs, l'indépendance et de progrés culturel auxquels visen't l es socialistes africains •

. Pour créer l e mécanisme necessaire à la planification de la pro- duction et à; l' éxécution ·de plans, et pour le fairo fonctionner, la première cond.ition requise c'est de disposer d'une main d'oeuvre aux aptitudes appropriées. Il est évidemment aussi nécessaire, rour 11 or-- Ganication d'un developpement planifié (ou po~r faire fonctionner le mécanisme) d'utiliser les services de_ la main d'oeuvre qualif iée où et quand ils sont· nécessaires. De mêmeau nive de la production, que ce soit dans le secteur de l 1 agriculture dé 11 i_ndustrie ou des - services, le travailleur doit orienter s.es efforts __ §l_n~ :vue ___ Q._e la

(7)

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realisationdes objectifs du plan. Ces besoins de-main d1oeuvre ne serorit pas automatiquemertt satisfaits, même si la population est à 100rQ

derrière le gouvernement et son plan. Ils exigent une planification effective de la main d'oeuvre du nivEa.u de la production jusqu'à celui de l'organisation centrale de planification.

Ceftaines conditions spéciales, communes à la plupart des pays africains independants, dictent ce besoin:

1. Au niveau de l ' entreprise, on manque de qualifications dans les domaines administratifs, techniques et de l'exécution:

l'illusion d'avoir "des réserves inépuisables de main d'oeuvn:J"

caéhé une flérieuso pénurie en t;y---pe ùe L1ain d' oeuvro requise pour un développèmont planifié • . (6)

2. Les poaaiviliréa aoua-uriliaées ùe l'agriculture et de l ' in- dustrie, et les faibles rendements de la plupart des inves- tissements, sont des éléments quLvont à l'encontre de l ' idée solon laquollo.:l o problè:::1e ost surtout cons ti tué par le _manque de capital. ~D fait, comme le montre Little il n'y a pas

de manque généralisé de capital, sauf si 11 on se base sur c:. 43 c_,_ , tères qui ne se rapportent pas aux conditions actuelles

(ï).

}. La terre est sous~~tilisée: même là o~ il y a des regions de terre fertile, des ressources d'eau et des minerais inexploités, le rendement a::~par··· ·.t des investissements en vue de leur de- veloppement est faible et - après un sièc~e de contact peripherique) avec les marchés mondiaux qui ailleu.rs ont attribué une granae valeur a ces ressources - c' est encore un trait commun des pays au sud du Sahara9 d'avoir trop de

terre. (

~ )

(6) Voir J.I. Roper, Labour Problero in West Africa9 ch. 4.

(7) . I.M • .D. Little, J,id t'd' .Africa, Overseas Development Institute,

Londres.> 1964.

(8) Samir Lmin, Trois Experier:tC.es Africaines de Developpement: Le Mali. la Guinée, et Le Ghana,Etudes "Tiers Monde", Paris, 1965,

(8)

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5

L'org~nisation de la proJuction9 pour autant qu'elle

touche la majorité de la population, se rappr.oche de celle

d'un~ écon~mie de _subsistance. Dans la plupart .de.ces pays une économie de marché péripherique9 basée sur; l'uti- lisation d'argent et ce crédit9 est orientée vers l ' im- portation et l' exportation et a peu d'influence sur la majorité de la po pula ti on. ·( 9)

. 5.

Certaines tendances a la formation de monopoles(concernant les petits groupes de salariés et les entrepreneurs indus- triels-qui, avec l'armée, supportent d'ordinaire l'élite dirigeante) limitent l'expansion de l'économie de marché periphérique. L'aménag~ment des agglomérations ~rbain· ~ et l 'expansion de l'éducation augmentent les nombres de ceux qui sont liés à l'économie de marché9 alors que la portion de popuiation qui y est absorbée tend à diminuer

(c.à.d. que le chômage apparent croît.)

6. Ces tendances ont été renforcées par:

a) une détérioration des termes de l'échange b) le retrait de la main d'o.euvre étrangère9

engagée dans le gouvernement et les affaires.

3.

Conditions de planification de la m~in d'oeuvie

Dans ces conditions, les doctrines marxistes - sont souvent fa-

.rablement accueillies. Toutefois elles ont eu peu de succes9 au niveau des administrations, en partie parce qu'à ce niveau l'o.:i.l~.o

d'origine non-communiste

a

eu une forte influence, et en partie parce qu'elles sont étrangères aux traditions africainES . Le soc ialisr.'lG afri6ain est plus proche de la tra1ition - et il laisse la porte ouverte à l'aide venant de l'est et de l'ouest. Le plus grand danger

(9) Samir Amin,~· oit. • • • • :-•••• -1

(9)

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semble être un·refus de toute doctrine orientée dàns le sens du développement? y· compris le marxisme, et une retraite dans le dé- . faitisme malthusien face aux problèmes économiques que posent les mas-

ses de population.

Comme le suggère Borel~ le socialisme africain peut donner une réponse. Il accorde toute liberté à l'idealisme et l'éloquence - et au "verbalisme gauchis:.·mt " si déprecié par le Président Senghor. ( 10

) Mais 1 ',application de :techniques de planification économique le met, du moins, en contact avec la réalité. Les planificateurs se heurtent alors aux durs faits que nous avons sommairement· décrits comme étant

11 absence d'un: mécanisue de transfert à un emploi productif de resz;y·- ·<~

non-utilisées ou sous-utilisées.

( 1 ., )

Face à toutes ses difficultés inhérentes à la situation actuelle · , la voie des planificateurs est ple~ne de pièges. Le pretendu manque

de capital les pousse à recourir à l'aide et aux investissements étran- gers; cette aide étrangère ne se ressent souvent que dans l'économie de marché périphérique9 ou bien el~crée une capacité excédentaire et

_ · elle ·

peu ou pas de rendement positif ou bien/presente ces deux caracters.~· F:t la fois.

L'un des moyens les plus attirants, qui vient en second, c'est prObablement l'expansion du systeme enseignement: éte :1dre l' alphabéti·-·

sa ti on promet de briser l 1 emprise de la coutûmE:J et de:_pré~r _une recep-·

tivité aux techniques disponibles qui peuvent accroître la division du travail? la productivité et l'orientation de la production vers le marché. A des nive_aux plus élévés le système d'enseignement et la

' •'

formation professionnelle peuvent fournir la base de_ qualifications

en science, technologie et gestion~ C'est pourquoi les programmes elargis d' enseign-ement, visant à une .~ns,trU:~tion universelle, au remplacement de la main d'oeuvre étranpère, et à une augmentation des disponibilité--·

de main .. d' oe'ûvre qualifiée nécessaire au développement ont été :i_ntensifi8.3.

(10) Leopold Sédar Senghor , "Rapport de Politique Générale" (Discours lors du 5eme congrès de l'Union Progressiste Sénégalaise, compte rendu complet dans le supplement de Dakar-Matin du 30 Janvier

1966.

(11 )

Voir ci-dessus9 paragraphe 2 alineas

1

à

6.

(10)

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Page

7

Il n'y a pourtant pas de système d'enseignement qui produise instantanément des administrateurs, des savants de l 'industrie, d0s technicie_ns9, ou des travailleurs qualifiés· prêts à travaill ei' dans

' . ·.:

l 'usine où dans l 1 agrièul ture. Dans un milieu industriel ou scieD"c:i_-..

fique9 cela peut ne pas être important (jusqu'à un certain point)~ i1

. '· !

y a des possibilités et des stimulants de developpement e.t des dema;në.cé' de personnel qualifié9 l e bâchelier ou le licencié peut dès son j GW''-

âge avoir eu vent de carrièrrs possibles.

Mais quelles sont l es carrières offertes aux fils d.u village afr:i.-- cain ou aux milliers d 1 enfants des bidonvilles de la ci t é africai~1c '?

bans certains cas9 ces possibilités s'etendent, mais en général elle-s ·sont étroitement limit c§es •. I l faut qu'un complexe--de :naLJ.

d' oêÙvre qualifiée fonctionne au niveau de la production, pour four~ür la base de l 1expansi.on nécessaire des possibilités d'emploi et cie

production. C 1 est sur cette base que se si tue l e déf i relc3Vé par la planification de la main d'oeuvre.

4.

Développement de la · main d'oeuvre et rendement des investisseœen·'::s.

Cé qui manque encore (à un autre point de vue) e 1est un .mécani.swo qui puisse amorcer et soutenir le develc3 ppement de l 1 équipement (y co;n-· pris 11 innova t iori) dans 11 agriculture et dans 11 industrie. Sans .. l es aptitud.es professionnelles requises tians l'organisation et dans l é . processue de la product ion, pour lesquels seul le système d 1 enseigno·- ment et la formation professionnell e ne fournissent une base; les :pqs-·

- _,- •• -- - · • • · · ·- · J

sioilités de producti on latentes dans un complexe social restent latentes. Le rendement des ·i:hvestiss.ements reste faible. L'·.-nseignel)'lAx deçoit souv.ent 11 indi vidu9 et···dans les groupes sociaux il pout about:ï_:r à un conflit .dans lesquel les int.erêts coramuns i3ont sàë;:r:r·iés/aeB

ave~ .

tages momentanés ou mêmes des avantages illusoires pour un s0ul groupa.

(11)

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On· considère la planification de la main d'oeuvre avç:~·~ ~out

comme une idée importée. Elle s 1 applique d abord9 sur· une base a~-!:t~-~9 à l 'organisation de l 'enseignement ét à la formation prof essionnelle supérièure pour fournir des administrateurs et des enseignants (

12 ) .

L' idée s 'est ét endu (comme tout récemment en Amérique (13

) et depuis

longt emps en URSS) à la format ion du personnel scientifique, technique et · dés · c·adres de l 1 indust:rie~ Puis l'idée a • :P:f.ogressé-vers-une cooT- clination de la pl anificat ïon de la main d~oèuvre et cie· la.-' planificaticn de la production, de tel le sorte que le programme d'. enseignement et cl(;

forma ti on puisse fournir une base plus appropriée à une main d! omrr::.::·e variée qui s 1 adapte au. devéloppement de l a structure de l ' equipeue:rr~ 9

et de telle sorte que cette structure puisse être mieux organisée e~:.

vue de faire. un usage productif des disponibilités croissantes de nej_;, d'oeuvre qual ifiée.

Dans certains cas exceptionnels, cette application élareie d8 l 'analyse de la main d'oeuvre en mi l ieu africain a depassé les abstrac- tions formelles et l 'analyse préalabl e promett euse des possibil ités ào développement de'·-la !nain d'oeuvre en fonction des buts du développement.

En général , elle ne s'est toutefois pas étendue au-del à du "sect eur moderne'' et el le n'a été qu'une tentative d'adaptation des prograwines d 1 enseignement et de forma t i on enfin qu 1 ils s 1 al l ient plus· étro;î.tement un type préconçu de possibi l i tés de production.

(12)

Comme dans le Plan Quinquennal

1964-1 970

du Tanganyika

(13) Se l imi tant plus communément à"un programme de main d'oeuvre"

?-UX Etats Unis 9 quoique l 'USAID soit un protagoniste affirmé de le Planifïca tion de la main d 1 oeuvre dans les pays en· voie de devolo~> ..

pement.

(12)

IDEP/ET/IV/543-1 Page

9

Ceci ne s'éloigne guère du rôle primordial QUO l'on se propose de faire jouer à la planification Je la main d'oeuvre, le·rôle de mayEm de création et de réalisation de possibilités dé production en haussant l e niveau du_ Tendement des· investissements et en créant un

mécanisme par lequel des ressources inutilisées sont transferées à un er:·, .. ploi productif.

·Le cours commence par exposer l es possibilités de la planification -de 1a main d'oeuvre dans ce rôle9 c.a.d. il tràite de ce sujet en le

considerant coritme une approche ·à la planifiCation de li production9 l. 1 .L traite de ce milieu o~ le défaitisme malthusien est un danger et o~ la mobilisation de l'épargne interieure, l'extension de l'aide étrangère et le développe1nent de 11 enseignement et de la formation profeS-sionnelle progresseront peu, à moins Que la devéloppement et application d'apti- tudes professionnelles technic..jues et organisa ti ons n 1 aient une influence sur le travail.

5 ·

C 0 N C L U S I 0 N

Une grande partie de la théorie consacrée à la planification

nationale dans le passé a consideré cet aspect de la main d'oeuvre comme acQuis. C'est en partie un legs des doctrines politiques du laissez- faire communément associé-es à une . theorie économiQue fondamentale 9 et en partie un résultat de l'application d'un système d'analyse dans lcq-:.:c~­

le facteur main d'oeuvre n'est pas différencié. Même dans des pays c_;_ui ont un système économique très developpé et integré9 basé soit sur uno concurrence réglementée soit sur des systèmes anciennement etablis do planification et de contrôle centraux, on ne rencontre pas ces idées. lilais même si ces pays avaient des systèmes. totalement efficac.es de pres-

sions et de stimulants au developpement de la main d'oeuvre coîncidant avec les possibilités de développement .do la production, il serait encore très difficile d'excuser un. transfert sans discernement de con- clusions, adaptées à leurs propres circonstances, dans le milieu afri- cain.

(13)

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Act-uellement dans l~s pays africains nous trouvons que nous ne pouvons consiclérer comme acquises des forces contribuant à la division du travail 1 a la specialisation de la production, a l 1in- novation1 à la réalisation d'économies d'échelle associées à l'ex- tension de marchés et à l'utilisation d'argent et de crédi t.

Dans ces conditions il pourra y avoir, et·'il y a eu1 dévelop- pement écononüque dans des pays africains où des hommes ont eu la

~apacité et le courage de prendre les décisions nécessaire de spé- cialiser ~'investir d'innover et d'agir efficacement selon leurs décisions. Mais ces décisions et ces stimulants n'ont pu resister longtemps en l'absence d'un milieu social favorable au développe- ment de la main d'oeuvre.

De plus, les peuples africains 1 possédant une main d'oeuvre surabondante e.t des ressources naturelles inexploi té.es, et ayant

acc~s a la technologie moderne fondée sur la science 1 ne se contentent pas d'attendre des génerations en esperant que les "forces ù.e marché"

amorceront et maintiendront le genre de développemeii.t 'auquel ils aspirent. Ils veulent un développement·acceléré qui donnera des résuli~ts dans cette génération •

. · .Actuellement on trouve la peine évidente qu'une approche par la main d'oeuvre à la planification de l 1 investissement et de . .la .. . production est une reponse au défi que lance la technologie ~oderne aQ~ peuples africains, dans (1 ) des Etudes historiques et (2) des comparaisons international es (14 ), mais surtout dans (3) une Analyse qui relie les ·moyens cle developpement aux buts du développement en milieu africain (15)

( 14}

( 15)

Walter G'alenson and Graham Pyatt1 The Quality o'f Labour and Ecc:- nomic Development in certain Countries,I.L.O. Stu~ies and Reports 1 New Series1 No. 68, Geneva 1 1964. .

Guy Hunter 1 The New Societies of Tropical Africa, 1964; K.A. Bl,ÛŒY

"The Scope for Manpower Analysis in Planning Productiqn in certai~

African Countries", I.L"R:::_, November, 19659 etc.

(14)

IDEP/ET/IV/543-1 Page 11

Cette évidence montre la necessité de programmes d'enseignement po"i.ir fournir une base d'enseignement-général et de forma ti on profès- sionelle aux: aptitudes C_,a la science~ la technologie et la gestion requises pour un developpement industriel et social plus étendu.

"Elle fait aussi ressortir des problemes~ beaucoup plus ardus (dans Hmr -T.:lonception, pas necessairement Jans leur résolution) de 1-' or-- ganisation de la productivn sur la bas~ foÙrnie par le système d'en- seignement à la fois (1)-pour developper la force de travail quali- fiée requise et (2) pour fournir tant les stimulants professionnels que les ressources' materi'6lies requis pour maintenir le J.éveloppe- ment de l'enseignement et le developpement social dans un seris plus large.

Les Gouvernements9 qui se heurtent à des difficultés immédiates~

qui dàns certai~s cas créent un état de crise~ sont sensibles à ces idées. Les uifficultés les plus :pressantes sont dues à l'influence -inéeale de l a science et de la technologie. En :particulier, la science

medicale moderne et l 1hygiene moderne (ehtre autres causes) ont eu pour résul-tat un accroissement démographique qui~ en 11a:bsence d'une croissance économique accelérée aboutirait à une misère croissante. Le rëmèlie est connu: les africains possédent des ressources inutilisées

et sous-utilisées et ils ont accés aux: techniques modernes de :production<

Mai"1 à moins d'appliquer des techniques modernEJs au niveau du travéül

dans l'agr~culture et à l'atelier et à moins de transférer à un emploi

·-productif- des ressources ineu:ployées et cachées,

ia

·si tùa ti on empirer::>,.

1' enseighen\ent général et professionne] Va d'une certaine façon fourniT des recrues à la force de travail capable d'exploiter les aptitudes requises pour réaliser ces résultats d8P.irés. Mais beaucoup trop s0uvent les:possïbilités de ces ressources humaines :precieuses ne

sont jamais réalisées parceque l ' industrie et l'agricùlture·sont encore

(15)

IDEP/ET/IV / 543-1 Page 12

.dominées par des techniques de production inefficaces et des sys- tèmes d'organisation et d'utilisation de la main d'oeuvre qui re- sistent au changement.

Voici les raisons principales de l'orientation de ce cours? qui veut montrer:

1. Comment l 'analyse économique? dans le sens des theories f::mda- mentales d' investissement? d' innovation et de consommation, se pr~te

à une approche par la main d'oeuvre à la planification du développe- ment.

2. Con;ment ceci ind!Uque? .dans les candi tians qui nous interessent, la nécessité d'appliquer la fonction de planification de la main d'oeuvre dans chaque étape du processus de formation et d'éxécution des plans de production.

3. Commen·t une planification centralisée, soutenue par une analyse adéquate J.e main d'oeuvre et des services de main d'oeuvre spécialisés~

peut aller J.e pair avec la prise d'initiatives et de responsabilités au niveau de la proQuction.

Celà nous entraîne inevitablement à fixer un ensemble général de principes et de procédés de planification de la main d'oeuvre, qui puissent s.' adapter a la grande varie té de candi tians dans les pays africains en voie de développement, conditions qui changent rapidement.

Deux concepts principaux de planifjcation de la main d'oeuvre seront exposés.

1. La planification J.e la main d'oeuvre, en vue de prévoir des dis- ponibilités J.e services de main d'oeuvre qualifiée nécessaires à l 'execution d'entreprises de production preconçues d' institutions régionales de développement, et d'autorités centrales de gouvernement. 2. La planification de la main d'oeuvre, en élargissant le concept ci-dessus, consistant à accorder, à chaque phase de la format ion et de l'éxécution de plans de developpement global ,leur juste importance aux disponibilités de main d'oeuvre et aux possibilités Qe dévelop- pement ~e la main d'oeuvre.

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