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Théorie Spectrale Chapitre 1 : Introduction à la théorie spectrale

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Academic year: 2022

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(1)

Théorie Spectrale

Chapitre 1 : Introduction à la théorie spectrale

Lucie Le Briquer

Table des matières

1 Rappels sur les espaces de Hilbert 2

1.1 Projection sur un convexe . . . 3

1.2 Dualité . . . 3

1.3 Bases hilbertiennes . . . 6

1.4 Convergence faible . . . 7

2 Spectre des opérateurs continus 9 2.1 Rappels étendus d’analyse complexe I . . . 13

2.2 Rappels étendus d’analyse complexe II . . . 14

2.3 Preuve du théorème 9 . . . 15

3 Opérateurs compacts 16 4 Opérateurs auto-adjoints 21 4.1 Adjoint, auto-adjoint et propriétés . . . 21

4.2 Spectre essentiel . . . 27

5 Décomposition spectrale des opérateurs auto-adjoints compacts 29 6 Calcul fonctionnel continu 30 6.1 Algèbre stellaires . . . 30

(2)

1 Rappels sur les espaces de Hilbert

SoitHun espace vectoriel (complexe).

Un produit scalaire sur Hest une forme sesquilinéaire (1+2) hermitienne définie positive.

B:H × H →Ctelle que :

1. ∀x, x0, y∈ H,∀λ∈CB(x+λx0, y) =B(x, y) +λB(x0, y) 2. ∀x, y, y0∈ H, ∀λ∈CB(x, y+λy0) =B(x, y) + ¯λB(x, y0) 3. ∀x, y∈ HB(y, x) =B(x, y)

4. ∀x∈ H, B(x, x)>0, B(x, x) = 0⇔x= 0 On noteB(x, y) =hx, yi=hx, yiH.

Définition 1(produit scalaire)

La norme associée estkxk=p

B(x, x) =kxkH.

x, y∈ Hsont orthogonaux sihx, yi= 0. Et siE sev deHon note : E ={y∈ H | hx, yi= 0∀x∈E}

Remarque.

• kx+yk2=kxk2+kyk2+ 2<hx, yi

• kx+y2 k2+kx−y2 k2= 12 kxk2+kyk2

(identité de la médiane)

• kx+yk2− kx−yk2= 4<hx, yi

x→ kxk est une norme et

∀x, y∈ H |hx, yi|6kxkkyk Propriété 1(inégalité de Cauchy-Schwarz)

• Une norme préhilbertienne est une norme associée à un produit scalaire.

• Elle dite hilbertienne si complète.

• Un espace de Hilbert est un espace vectoriel (complexe) muni d’un produit scalaire de norme associée hilbertienne.

• Un isomorphisme d’espaces préhilbertiens (ou de Hilbert) H1,H2 est ϕ : H1 → H2

isomorphisme linéaire préservant les produits scalaires (∀x, y∈ H1 hϕ(x), ϕ(y)iH2 = hx, yiH1)⇔ préservant les normes associées (∀x∈ H2 kϕ(x)kH2 =kxkH1)⇔préser- vant les normes associées (isométrique)

Définition 2(Espace de Hilbert, norme préhilbertienne et hilbertienne)

(3)

Exemple.

1. Espace hermitien standard de dimn∈N.Cn,hx, yi=Pn i=1xiyi

2. Soit(X,A, µ)un espace mesuré non vide.

L2(X,A, µ) ={f :X →Cmesurables tq |f|2 intégrable}

muni dehf, gi=R

x∈Xf(x)g(x)dµ(x)

Pour toutHespace préhilbertien,∃Hˆ espace de Hilbert eti:H →Hˆ linéaire, isométrique, d’image dense. Si ( ˆH#, i#) est un autre tel couple, alors ∃!j : ˆH → Hˆ# isomorphisme d’espaces de Hilbert tqj◦i=i#.

Théorème 1(complété)

Remarque.Hˆ=lecomplété deH, on identifieHavec son image dansHˆ et deux tels complétés par l’unique isomorphisme ci-dessus.

1.1 Projection sur un convexe

SoitHun espace de Hilbert. SoitC un convexe fermé non vide. ∀x∈ H ∃!y =pC(x)∈C tel que

kx−yk= min

z∈Ckx−yk ⇔d(x, y) =d(x, C)

De pluspC:H →Cest 1-lipschitzienne, c’est laprojection orthogonalesurC. Ety=pC(x) est l’unique point deCtq :

∀z∈C, <hx−y, z−yi60 (angle obtus)

SiC est un sev, alorspC est linéaire ety=pC(x)est l’unique point deC tqx−y∈C Théorème 2

SoitE sev deH.

1. E fermé⇒E supplémentaire deE H=E⊕E 2. E dense⇔E ={0}

Corollaire 1

1.2 Dualité

SoitK= Rou Cet E un espace vectoriel normé surK. Le dual topologique deE est l’espace vectoriel surK: E=E0={l:E→Kforme linéaire continue}muni de lanorme duale

klk= sup

x∈E\{0}

|l(x)|

kxk = sup

kxk61

|l(x)|

Lebidual topologique estE∗∗

(4)

∀x∈E kxk= max

l∈E,klk61|l(x)|

Proposition 1

Remarque.Il y a suffisamment de formes linéaires pour mesurer la norme du vecteur.

ß E → E∗∗

x 7→ {evx:l7→l(x)}

est linéaire isométrique. Son image est fermée siE est de Banach.

On identifie souventE avec son image dansE∗∗

Corollaire 2

Preuve.

∀x∈E, evx:E→Klinéaire, de norme égale àkxk par la proposition précédente.x7→evx est linéaire, isométrique, donc son image est complète si E Banach. Une partie complète d’un evn est fermée.

∀u∈ L(E, F),

tu:

ß F → E l 7→ l◦u

est appelée l’application duale de u. (Lnotation pour les linéaires continues) Définition 3(application duale)

Remarques.

• si E, F de dim finie, si (ei)16i6n et (fj)16j6m bases deE, F. Si (ei)16i6n et (fj)16j6m

bases duales deE, F, siM matrice deu∈ L(E, F)dans les bases(ei)et(fj), alorsMT est la matrice detu∈ L(F, E)dans les bases(fj)et (ei)

ß L(E, F) → L(F, E)

u 7→ tu est linéaire et isométrique car : kuk= sup

kxk61

ku(x)k =

prop sup

kxk61

sup

klk61

|l(u(x))|

= sup

klk61

sup

kxk61

|tu(l)(x)|= sup

klk61

ktu(l)k

=ktuk

t(tu)|E=ucart(tu)∈ L(E∗∗, F∗∗),∀x∈E,∀l∈F

t(tu)(evx)(l) =evx(tu(l)) =evx(l◦u)

=evu(x)(l)

(5)

SoitE un ev complexe. Sonespace vectoriel conjugué E est le groupe additifE muni de la multiplication externe :

ß (λ, x) 7−→ ¯λx C×E −→ C Définition 4(espace vectoriel conjugué)

Remarques.

• norme deE ↔norme deE¯

• forme sesquilinéaire surE ↔forme bilinéaire

SoitHun espace de Hilbert. SoitH le dual topologique du conjugué deH. Alors : ß H −→ H

x 7−→ {y7→ hx, yi}

est un isomorphisme linéaire isométrique pour les normes deHet la norme duale deH Théorème 3(Riesz-Fréchet)

∀a:H × H −→Cforme sesquilinéaire continue :

∃!u∈ L(H)tel que ∀x, y∈ H hu(x), yi=a(x, y) De plus,ahermitienne⇒uauto-adjoint (∀x, y∈ H hu(x), yi=hx, u(y)i).

Corollaire 3

Preuve.

∀x∈ H,

ß H¯ −→ C

y 7−→ a(x, y) est linéaire, continue. Donc, par Riesz-Fréchet, il existe un unique u(x)∈ Htel que∀y∈ H hu(x), yi=a(x, y). Par unicité, u est linéaire. Comme :

ku(x)k2=hu(x), u(x)i=a(x, u(x)) 6kxkku(x)kkak

⇒ ku(x)k6kakkxk.uest donc continue.

Une forme sesquilinéairea:H × H −→Cestcoercive si :

∃c0>0, ∀x∈ H a(x, x)>c0kxk2 Définition 5(coercive)

(6)

Soita:H × H −→Csesquilinéaire, continue, coercive.

∀l∈ H, ∃!u∈ H,∀v∈ H a(u, v) =l(v) De plus, siahermitienne, alorsuest l’unique élément deHtel que :

1

2a(u, u)− <(l(u)) = min

v∈H

Å1

2a(v, v)− <(l(v)) ã Théorème 4(Lax-Milgram)

1.3 Bases hilbertiennes

SoitHun espace de Hilbert. Soit(En)n∈Nsuite de sev fermés de H. On dit queHest une somme hilbertienne de(En)n∈Nsi :

1. lesEn sont 2 à 2 orthogonaux

2. le sev engendré par lesEn est dense dansH On noteH=L

n∈NEn

Définition 6(somme hilbertienne)

Remarque.(important) somme hilbertienne6=somme directe Exercice. Soit(Hn)n∈N une suite d’espaces de Hilbert. Posons :

H={(xn)n∈N∈ Y

n∈N

Hn | X kxnk2H

n<+∞}

et< x, y >=P

n∈N< xn, yn>Hn.

1. Montrer que (H, <, >H) est un espace de Hilbert, séparable (admet un sous ensemble dénombrable dense) si∀n∈N,Hn est séparable.

2. SoitEn=l’ensemble des éléments deHdont tous les termes sont nuls sauf lenème. Montrer queEn est un sev fermé de Hisomorphe àHn et queHest somme hilbertienne desEn.

SupposonsHsomme hilbertienne de(En)n∈N.∀x∈ Hposonsxn=pEn(x). Alors∀x∈ H, les sériesPxn et Pkxnk2convergent etx=P

n∈Nxn et kxk2=P

n∈Nkxnk2.

Réciproquement,∀n∈N, soitxn ∈En tel quePkxnk2 converge. AlorsPxn converge et six=P

n∈Nxn alorskxk2=P

n∈Nkxnk2 Théorème 5(égalité de Parseval)

Remarques.

• Pkxnkn’est pas toujours convergente

• D’une convergence de série en dimension 1 on en déduit une convergence en dimension infinie.

(7)

SiHest de dimension finie, unebase hilbertiennedeHest une base orthogonale. Sinon, une base hilbertienne deHest une suite orthonormée(en)n∈NdansHengendrant un sev dense.

kenk= 1,hen, emi= 0sin6=met Vect(en|n∈N) =H Définition 7(base hilbertienne)

Remarques.

• (en)n∈N base hilbertienne⇔en unitaire etH=L

n∈NCen

• base hilbertienne6=base vectorielle

• si (en)n∈N base hilbertienne de H alors ∀x ∈ H,∃!(λn)n∈N (coordonnées hilbertiennes) dansCtel quePλnen etP|λn|2convergent etx=P

n∈Nλnen, kxk2=P

n∈Nn|2avec λn=hx, eni

Exemple.(en:t7−→ 1

eint)n∈Z base hilbertienne deL2([0,2π],C).

Coordonnées hilbertiennes :

cn(f) = 1

√ 2π

Z 0

f(t)e−intdt

Ce sont les coefficients de Fourier.

Transformation de Fourier inverse :

f = 1

√2π X

n∈Z

cn(f)eint

Formule de Parseval :

kfk22=X

n∈Z

|cn(f)|2

Hadmet une base hilbertienne ⇔ Hest séparable Théorème 6

Deux espaces de Hilbert séparables sont isomorphes.

Théorème 7

1.4 Convergence faible

Une suite(fn)n∈NdansHconverge faiblement versf ∈ Hsi :

∀g∈ H hfn, gi −−−−−→

n→+∞ hf, gidansC et on notefn *

n→+∞f

Définition 8(convergence faible)

(8)

Remarque.(attention) convergence forte⇒convergence faible. En revanche la réciproque n’est vraie qu’en dimension finie.

• convergence forte :

fn →f ⇔ kfn−fk −−−−−→

n→+∞ 0

• convergence faible :

fn* f ⇔ ∀ghfn, gi −−−−−→

n→+∞ hf, gi

1. Toute suite faiblement convergente est bornée

2. si E, F sont des espaces de Hilbert, si u ∈ L(E, F) alors l’image par u d’une suite faiblement convergente est faiblement convergente

Propriété 2(propriétés sur la convergence faible)

Toute suite bornée dansHadmet une sous-suite faiblement convergente.

Théorème 8(Théorème de compacité faible de la boule unité fermée d’un Hilbert)

Si(xn)n∈Nconverge faiblement vers xdansHet kxnk −−−−−→

n→+∞ kxk alors(xn)n∈Nconverge fortement versx.

Propriété 3

Preuve.

kxn−xk2=kxnk2+kxk2−2<< xn, x >

Exemple.(suite faiblement convergente mais pas fortement) (en)une base hilbertienneen *

n→+∞0maisen90.

(9)

2 Spectre des opérateurs continus

SoientE espace de Banach complexe etu∈ L(E)unopérateur continu deE.

• valeur régulière deu:λ∈Ctel que u−λid soit inversible dansL(E)

• ensemble résolvant deu:{valeurs régulière deu} ⊂C

• valeur spectrale deu:λ∈Ctel queu−λid non inversible dansL(E)

• spectre deu: Sp(u) ={valeurs spectrales deu}

• application résolvante : Ru:

ß C\Sp(u) −→ L(E) λ 7−→ (u−λid)−1

• rayon spectral :ρ(u) = sup

λ∈Sp(u)

|λ|

• valeur propre deu:λ∈Ctel queu−λid non injective⇔Ker(u−λid)6={0}

• sonespace propre associé : Ker(u−λid)

• samultiplicité :dimKer(u−λid)∈N∪ {+∞}

• unvecteur propre associé: un élément non nul de son espace propre

• lespectre poncutel : Vp(u) ={valeurs propres deu}

• lespectre résiduel : Spres(u) ={λ∈C|λ /∈Vp(u)et Im(u−λid)non dense dansE}

Définition 9(définitions importantes)

Exemple.Si E6={0}, siu= 0alors :

Sp(u) =Vp(u) ={0}et Spres(u) =∅ siu=id

Sp(u) =Vp(u) ={1}et Spres(u) =∅ Remarques.

1. SidimE <+∞, alors∀u:E→E linéaire :

u−λid inversible ⇔u−λid surjective ⇔u−λid surjective donc Spres(u) =∅ et Sp(u) =Vp(u) ={racines de det(u−λid)},ρ(u) = max

λ∈Vp(u)|λ|

2. Théorème de Banach. Soient E, F espaces de Banach,f :E→F linéaire, continue, bijec- tive. Alorsf−1:F →E est continue. Donc :

u−λid non inversible⇔u−λid non bijectif

(10)

3. bijectif⇒injectif donc Vp(u)⊂Sp(u) 4. bijectif⇒surjectif donc Spres(u)⊂Sp(u)

5. Soient E1, E2 espaces de Banach,u1 ∈ L(E1) et u2 ∈ L(E2). u1 et u2 sont conjugués si

∃v:E1→E2 homéo linéaire tel que :u2=v◦u1◦v−1.

Dans ce cas : Sp(u1) =Sp(u2), Vp(u1) =Vp(u2), Spres(u1) =Spres(u2) car(u2−λid) =v◦(u1−λid)◦v−1

Méthodologie.Aide au calcul du spectre, conjuguer à partir d’exemples de spectres connus Exercice. ∀α∈C\{0},∀β∈Con a :

Sp(αu+βid) =αSp(u) +β Vp(αu+βid) =αVp(u) +β Spres(αu+βid) =αSpres(u) +β Exercice. SiE=E1⊕E2 oùEi sev fermés etu(Ei)⊂Ei

Sp(u) =Sp(u|E1)∪Sp(u|E2) Vp(u) =Vp(u|E1)∪Vp(u|E2) Spres(u) =Spres(u|E1)∪Spres(u|E2)

Remarque.(attention) ce résultat est faux pour une somme hilbertienne, valable que pour un nombre fini

SoientE espace de Banach complexes etu∈ L(E).

1. Sp(u)⊂Cest compact etρ(u)6kuk 2. Sp(u)6=∅ ⇔E6={0}

3. siE6=∅, alors :

ρ(u) = lim

n→+∞kunk1n = inf

n∈N\{0}kunkn1 Théorème 9

Remarque.Pour 1.on a pas toujours l’égalité, par exemple : Sp

Å0 1 0 0 ã

={0}mais

Å0 1 0 0

ã

= 16= 0 Exercice 1.

SoientHespace de Hilbert complexe (séparable de dimension infinie), (en)n∈Nune base hilber- tienne deH. Ccompact deCet(λn)n∈Nsuite dense dans C.

1. Montrer que∃!u∈ L(H), ∀n∈Nu(en) =λnen

2. Montrer que Vp(u) ={λn |n∈N} et que Sp(u) =C, Spres(u) =∅. En déduire que tout compact deCest le spectre d’un opérateur continu.

(11)

Solution 1.

1. Montrons que∃!u∈ L(H)tq∀n∈N, u(en) =λnen

Existence. Notons(xn)n∈Nles coordonnées hilbertiennes dexdans(en)n∈N. En particulier x=P

n∈Nxnen. Définissons : u:

ß H −→ H

x 7−→ P

n∈Nxnλnen

On a :

X|xnλn|2< MX

|xn|2<+∞

car les λn sont bornés car dans un compact, et (xn) ∈ L2 Alors, par la réciproque de Parseval, Pxnλnen converge. Doncuest bien définie.

Cette application est clairement linéaire par la linéarité des coordonnées hilbertiennes.

Montrons la continuité.∃K >0,∀n∈N,|λn|< K : kunk2 =

Parseval

X

n∈N

nxn|26K2X

n∈N

|xn|26K2kxk2 Doncuest continue.

Unicité. Soitx∈ H. Pour un certainN ∈N, u(x) =u X

n∈N

xnen

!

=

cont + linu(xnen) =X

n∈N

xnλnen

2. Montrons que Vp(u) ={λn, n∈N}:

• ⊃:∀n, λn∈Vp(u)caru(en) =λnen, en6= 0

• ⊂:λ∈Vp(u)⇔ ∃x∈ H, x6= 0, u(x) =λx.

Soitx=P

n>0xnen∈ H,∃n0∈N, xn0 6= 0 u(x)−λx=X

n

n−λ)xnen= 0 ⇔

unicité∀n(λn−λ)xn = 0 Commexn0 6= 0,⇒λ=λn0. Doncλ∈Vp(u)⇒λ∈ {λn, n∈N}.

Montrons que Sp(u) =C.

• Montrons queC⊂Sp(u)

Vp(u)⊂Sp(u)et Sp(u)fermé, donc Vp(u) =C⊂Sp(u)

• Montrons que Sp(U)⊂C

Soitλ /∈C. Montrons queu−λid est inversible. Il suffit de montrer que u−λid est surjective. Soity∈ H. Remarquons que par compacité deC,d(λ, C) =d >0. Posons

∀i>0, xi= λyi

i−λ.

|Pxiei|converge car :

X

yi λi−λ

2

6 1 d2kyk2 Doncu(x)−λx=y.u−λid est bien surjective.

(12)

Montrons que Spres(u) =∅. Soitλ /∈Vp. Montrons que Im(u−λid) =H.

en= (u−λid) Å en

λn−λ ã

∈Im(u−λid) M

n∈N

Cen⊂Im(u−λid) Donc en passant à l’adhérence :

H ⊂Im(u−λid)

Soit K ∈ Cun compact non-vide. Montrons que c’est le spectre d’un opérateur continu.

Pour tout N > 1, on peut recouvrir K par un nombre fini (précompacité) de boules de rayon N1.{λn}=l’union des centres de ces boules pourN >1 convient.

Exercice 2.

SoientH,(en)n∈N comme ci-dessus.

1. Montrer que∃!u∈ L(H)∀n∈Nu(en) =en+1

2. Montrer que Vp(u) =∅, Spres(u) ={z∈C| |z|<1}, Sp(u) ={z∈C, |z|61}

Solution 2.

1. Unicité. Soit x∈ H, notons x = P

n∈Nxnen. Comme u est linéaire et continue on doit poseru(x) =P

n∈Nxnu(en). Doncu(x) =P

n∈Nxnen+1. Existence.

X

n∈N

|xn|2=kxk2qui est finie Donc par la réciproque du théorème de Parseval, P

i∈N\{0}xi−1ei converge, on la note u(x). Doncu(x)existe. Par le calcul précédent on aku(x)k=kxk, doncuest un opérateur continu (isométrique).

Linéarité. La linéarité est immédiate par la linéarité des coordonnées hilbertiennes.

SoientE, F espaces de Banach.

1. Si(xn)n∈Nsuite dansE, siPxn converge normalement (i.e.Pkxnk converge), alors Pxn converge dansE.

2. ∀u∈ L(E), sikuk<1 alors id−uest bijective d’inverseP

n∈Nun (continue)

3. si GL(E, F) = {f : E → F isomorphisme linéaire continu d’inverse continu} alors GL(E, F)est un ouvert deL(E, F)et

ß GL(E, F) −→ GL(F, E)

u 7−→ u−1

est continue.

Propriété 4

(13)

Preuve.

1. ok 2. P

k∈Nuk est normalement convergente carkukk6kukk donc converge par 1 versv∈ L(E) tel que u◦v=v◦u=v−id

3. ∀u∈ GL(E, F), ∀ u∈ BL(E,F)

u0, 1

ku−10 k

posonsv =id−u−10 ◦u∈ L(E). Alors kvk6 ku−10 kk(u0−u)k < 1. Par 2, id−v = u−10 ◦u est inversible, donc u aussi. Et u−1 = (id−v)−1◦u−10 . DoncGL(E, F)est ouvert.

ku−1−u−10 k=k(id−v)−1−idkku−10 k

=

+∞

X

n=1

vn

ku−10 k

6 kvk

1− kvkku−10 k −−−−→

u→u0

0

2.1 Rappels étendus d’analyse complexe I

SoientE espace de Banach complexe etU ouvert de C.

f :U →Eest analytique complexe si∀z0∈U,∃r >0,∃(cn)n∈Nsuite dansEtqB(z0, r)⊂U et

X

n∈N

(z−z0)ncn converge normalement surB(z0, r)de somme égale àf(z) Définition 10(fonction analytique complexe)

Remarque.(cn)n∈Nest unique, analytique complexe ⇒continue.

Sif :C→E analytique complexe est bornée, alorsf est constante.

Théorème 10(de Liouville)

Ru:

ß C\Sp(u) −→ L(E)

λ 7−→ (u−λid)−1 est analytique complexe Propriété 5(application résolvante analytique complexe)

Preuve.

Soitλ0 un valeur régulière deuet v0= (u−λ0id)−1.∀λ∈ BÄ λ0,kv1

0k

ä:

(u−λid)−1= ((u−λ0id)(id−(λ−λ0)v0))−1= (id−(λ−λ0)v0)−1◦v0

=

Prop2

X

n∈N

(λ−λ0)nvn+10 qui converge normalement.

(14)

2.2 Rappels étendus d’analyse complexe II

SoientE espace de Banach complexe etf :B(0, r)\{0} →E analytique complexe.

∃!(cn)n∈Zsuite dansE telle que :

• P

n∈Nzncn converge∀z∈ B(0, r)

• P

n∈N\{0}z−nc−n converge∀z6= 0

• f(z) =P

n∈Zzncn ∀z∈ B(0, r)\{0}appelé développement de Laurent Théorème 11(de développement de Laurent)

∀(an)n∈Nsuite dansE, lerayon de convergence deP

n∈Nznan est R= sup¶

r >0 | ∀z∈ B(0, r),X

znan converge©

= 1

limsup

n→+∞

kank1n Définition 11(rayon de convergence)

ρ(u) =limsup

n→+∞

kunk1n Propriété 6

Preuve.

Posons

f :

® BÄ 0,ρ(u)1 ä

\{0} −→ L(E) z 7−→ −1zRu 1

z

Par la formule (∗∗) (cf preuve du théorème 9) avecλ= 1z, f coïncide sur BÄ 0,kuk1 ä

\{0} avec P

n∈Nznun. Par unicité, P

n∈Nznun est le développement de Laurent def surBÄ 0,kuk1 ä

\{0}.

Orf est définie et analytique complexe sur BÄ 0,kuk1 ä

et ρ(u)1 >kuk1 . DoncP

n∈Nznun converge pour z∈ BÄ 0,ρ(u)1 ä

par le théorème de Laurent. D’où : 1

ρ(u) 6R= rayon de convergence de X

znun = 1 limsup

n→+∞

kunkn1 Réciproquement, si|λ|>R1 alorsP

n∈Nλ−nunconverge. Doncu−λid est inversible (car d’inverse

λ1P

n∈Nλ−nun), doncλ /∈Sp(u)d’oùρ(u) = sup

λ∈Sp(u)

|λ|6R1.

(15)

Si(an)n∈Nest une suite réelle sous-additive (∀n, m∈N, an+m6an+am) alors : an

n

n∈N

converge dansRet lim

n→+∞

an

n = inf

n∈N\{0}

an n Lemme 1(propriété d’une suite réelle sous-additive)

2.3 Preuve du théorème 9

Preuve.(du théorème 9)

1. ρ(u)6kuk. Soitλ∈C, |λ|>kuk, posonsv=λ1u. Alorskvk<1, donc id−vest inversible

⇒ u−λid=−λ(id−v)inversible.λest une valeur régulière.

Sp(u)est fermé. Montrons que C\L(E)est ouvertC→ L(E)et continue, donc par 3 siλ proche deλ0tqu−λ0id inversible, alorsu−λid aussi. Donc Sp(u)fermé, borné et compact.

2. E6={0} ⇒Sp(u)6=∅

Par l’absurde, si Sp(u) =∅ alorsC\Sp(u) =CetRu est analytique complexe sur toutC. Notons queu=u−0id est inversible, donckuk 6= 0. Montrons queRu est bornée.

Si |λ|>kukalors

(u−λid)−1=−1 λ

id−u

λ −1

=−1 λ

X

n∈N

λ−nun (∗∗)

Si |λ|>2kuk alors (u−λid)−1

6 1 λ

X

n∈N

Åkuk

|λ|

ãn

= 1 λ

1

1−kuk|λ| = 1

|λ| − kuk < 1

kuk <+∞

DoncRu est bornée en dehors deB(0,¯ 2kuk), ainsi que dans cette boule compacte car Ru

est continue. Par le théorème de Liouville,Ruest constante, doncλ7−→Ru(λ)−1=u−λid est constante, impossible carE6={0} ⇒idE 6= 0⇒u−1id6=u−0id.

Réciproquement, siE={0}alors CardL(E) = 1donc∀λ∈C, u−λid=idE est inversible

⇒Sp(u) =∅.

3. Comme∀n, m∈N,kun+mk6kunkkumk(norme d’opérateur) le résultat découle du lemme 1.

(16)

3 Opérateurs compacts

Soient E, F des espaces vectoriels normés (réels ou complexes) etBE ={x∈E | kxk 61} la boule unité fermée deE, etu∈ L(E, F).

uest compact s’il satisfait l’une des conditions suivantes : 1. u(BE)est d’adhérence compacte dansF

2. l’image parude tout borné deE est d’adhérence compacte dansF

3. ∀(xn)n∈N suite dans E telle que∀n∈Nkxnk 61,(u(xn))n∈N admet une sous-suite convergente

Définition 12(opérateur compact)

Preuve.(équivalence entre les définitions)

• (2)⇒(1)et(1)⇒(3) : ok

• (1)⇒(2) :∀B borné deE,∃r >0 tel queB⊂ B(0, r)doncu(B)⊂u(B(0, r)) =ru(BE) est d’adhérence compacte car les homothéties sont des homéomorphismes. Donc u(B) est compacte, car fermée et contenue dans un compact.

• (3)⇒(1): Soit(yn)n∈Nune suite dansu(BE).∀n∈N, soitxn∈BEtel qued(u(xn), yn)6

1

n. Par (3) il existe une sous-suite (u(xnk))k∈

N qui converge, alors (ynk)k∈

N aussi, par adjacence.

Eevn (réel ou complexe)

E est localement compact ⇔BE est compacte

⇔ les compacts deE sont les fermés bornées

⇔E est de dim finie Théorème 12(Riesz)

Exemple.(d’opérateurs compacts)

1. u∈ L(E, F)est derang fini sidimu(E)est fini. Par le théorème de Riesz de rang fini ⇒ compact

2. ∀(X,A, µ) et (Y,B, ν) espaces mesurés σ−finis. ∀N ∈ L2

(X,A, µ)×(Y,B, ν)

, notons

∀f ∈L2(ν),

Kf :x7−→

Z

y∈Y

N(x, y)f(y)dν(y)

AlorsK=KN ∈ L(L2(ν),L2(µ))etKcompact (appelé opérateur à noyau de type Hilbert- Schmidt, de noyau N)

(17)

Preuve.

Posons E=L2(ν)et F =L2(µ). Par le théorème de Fubini,Nx :y 7−→N(x, y)est dans E pourµ−presque toutx∈X et par l’inégalité de Cauchy-Schwarz :

∀f ∈E Kf(x)existe et|Kf(x)|26kNxk22kfk22pour µp.t.x De plus, par Fubini kKfk2 6kNk2kfk2. Donc Kf ∈F et K =KN :

ß E → F f 7→ Kf

est bien défini, clairement linéaire et continue (puisque de norme 6kNk2).

Montrons queK est un opérateur compact.

Soit (fn)n∈N suite dans BE. Montrons que, quitte à extraire, (Kfn)n∈N converge dans F (pour la norme hilbertienne ⇔ fortement). Par le théorème de compacité faible, nous pouvons supposer quitte à extraire quefn *

n→+∞f ∈E.

DoncKfn(x) =< fn, Nx>Epourµp.t.x. CommekKfn(x)k26kNxk22×1, par le théorème de convergence dominée de Lebesgue, on a kKfnk26kKfk2.

CommeK est linéaire continue (donc faiblement continue), Kfn *

n→+∞Kf. Par le critère de convergence forte dans les espaces de Hilbert ;Kfn−→Kf dansF

SoientE, F, G1, G2 des evn (réels ou complexes).

1. K = {u ∈ L(E, F) | ucompact} est un sev de L(E, F), et ∀u ∈ K(E, F),∀v ∈ L(G1, E),∀w∈ L(F, G2):

w◦u◦v∈ K(G1, G2)

2. siF est un espace de Banach, alorsK(E, F)est fermé dansL(E, F).

Propriété 7

Preuve.

1. K(E, F)est stable par combinaisons linéaires par la définition(3).

Si u, v, w sont comme ci-dessus, v(BG1) est borné, car v continue, donc u(v(BG1)) est d’adhérenceK compacte, carucompact, donc w◦u◦v(BG1)⊂w(K)qui est un compact carwest continue. Doncw◦u◦v(BG1)est compacte, car fermée dans un compact.

2. Soit(un)n∈Nune suite dansK(E, F)qui converge versu∈ L(E, F). Montrons que u(BE) est d’adhérence compacte. PuisqueF est complet, par Bolzano-Weiertrass, il suffit de mon- trer que∀ε >0,∃un recouvrement deu(BE)par un nombre fini de boules de rayonε.

Soitn∈Ntqkun−uk< ε2. Puisqueun est compact,∃y1, ..., yk ∈F tq : un(BE)⊂

k

[

i=1

B yi

2

(18)

Alors, par l’inégalité triangulaire,

u(BE)⊂

k

[

i=1

B(yi, ε) car ∀x ∈ BE,∃i ∈ {1, ..., k} tq un(x) ∈ B y1,ε2

donc ku(x)−yik 6 ku(x)−un(x)k+ kun(x)−yik62ε+ε2 =ε.

Remarque.En particulier, toute limite d’opérateurs de rang fini est compacte.

SiE est un evn compexe etHun espace de Hilbert, alors tout opérateur compact est limite d’opérateurs de rang fini.

Propriété 8

Preuve.

∀ε >0, par compacité deu(BE),∃y1, ..., yn ∈ Htqu(BE)⊂Sn

i=1B yi,ε2

. Soitpla projection orthogonale deHsur Vect(y1, ..., yn)(qui est fermé dansH) etv=p◦u. Montrons queku−vk6ε, ce qui conclut.

∀x∈ BE, soit i ∈ {1, ..., n} tq u(x)∈ B yi,ε2

. Puisque p(yi) = yi, pest 1-lipschitzienne, par l’inégalité triangulaire.

ku(x)−v(x)k6ku(x)−yik+kp(yi)−p(u(x))k6 ε 2 +ε

2 =ε

• u∈ K(E, F)⇒uT ∈ K(F, E)

• SiF est un espace de Banach ,u∈ K(E, F)⇔uT ∈ K(F, E) Théorème 13(de Schauder)

Preuve.Admis

SoientE espace de Banach,u∈ L(E)opérateur compact.

1. dimKer(id−u)est finie 2. Im(id−u)est fermée

3. id−uinjective ⇒id−uest surjective

4. toute valeur spectrale non nulle deuest une valeur propre, de multiplicité finie, isolée dans Sp(u)

5. siE est de dimension infinie, alors0∈Sp(u)et Sp(u) ={0} ∪Vp(u) (attention, pas une union disjointe)

Donc Sp(u)est ou bien fini, ou bien l’image d’une quite qui converge vers 0 en réunion avec{0}

Propriété 9

(19)

kuk

×

××

××

××

Exercice 3.

SoientHun espace de Hilbert et(en)n∈Nbase hilbertienne

1. Montrer que∃!u∈ L(H)tqu(en) = n+11 en ∀n∈N. Calculerkuk.

2. Montrer queuest compact.

3. Montrer que Vp(u) =∅et Sp(u) =Spres(u) ={0}

Solution 3.

Preuve.(du théorème)

On notev=id−uetN = kerv

1. ∀x∈N, x=u(x)doncBN :=BE∩N ⊂u(BE).uest un opérateur compact doncu(BE) est d’adhérence compacte, doncBN aussi et par le théorème de Riesz,N est de dimension finie.

2. Soit (xn)n∈N dansE tel quev(xn)→y ∈E. Montrons que y∈Im(v). PuisqueN est de dimension finie, donc fermé, et toute application continue d’un compact dansRatteint sa borneinf :

∀n∈N, ∃zn∈N tqd(xn, N) =d(xn, zn)

Par l’absurde supposons que (xn −zn)n∈N n’est pas bornée, sinon, quitte à extraire, d(xn, zn) =kxn−znk −−−−−→

n→+∞ +∞. Posonswn:= d(xxn−zn

n,,N). Puisqueuest compact, quitte à extraireu(wn)−−−−−→

n→+∞ w∈E. Or :

wn−u(wn) =v(wn) = v(xn)−v(zn) d(xn, N) Commezn∈N = kerv,v(zn) = 0. D’où :

wn−u(wn)

→w

=v(wn) =

→y

v(xn) d(xn, N)

→+∞

−−−−−→

n→+∞ 0

Doncwn −−−−−→

n→+∞ w. Par continuité dev,v(wn)

→0

→v(w). D’où v(w) = 0⇔w∈N. N est un sev donc invariant par homothétie et translation. Ord(wn, N) = 1∀ndoncd(w, N) = 1.

Contradiction. Donc(xn−zn)est bornée.

(20)

Commeuest compact, quitte à extraire,u(xn−zn)−−−−−→

n→+∞ y0∈E. Donc : xn−zn=u(xn−zn)

| {z }

→y0

+v(xn−zn)

| {z }

=v(xn)→y

Ainsi xn−zn −−−−−→

n→+∞ y0 +y. Par continuité, y = lim

n→+∞ v(xn−zn) = v(y0−y). D’où y∈Im(v)qui est donc fermé.

3. SoitE0:=E etE1=v(E0).

Supposons par l’absurde quevest injective etE16=E0. On regardeu|E1:E1−→E1caru etvcommutent, doncu(E1) =u(v(E0)) =v(u(E0))⊂v(E0) =E1. Commeuest compact, E1=Im(v)est fermé par(2). Alorsu|E1 est encore compact (u|E1(BE1)est l’intersection deE1, fermé, et deu(BE)compact par compacité deu).

PosonsEn :=vn(E0). Par récurrence(En)est une suite de sev fermés, strictement décrois- sante (car v injective). Soitxn ∈En\En+1, x0n ∈En+1 tel qued(xn, x0n)62d(xn, En+1).

Posons :

y= xn−x0n kxn−x0nk Soitm > n:

ku(yn)−u(ym)k=kyn−v(yn)−(ym−v(ym)k=kyn−[ym−v(ym) +v(ym)]

| {z }

∈En+1

k

Donc :

ku(yn)−u(ym)k>d(yn, En+1) = d(xn, En+1) kxn−x0nk >1

2

Donc (u(yn)) n’admet pas de sous-suite convergente, ce qui contredit u compact. Donc id−uinjectif⇒ id−usurjectif.

4. Soit λ6= 0 valeur spectrale. Par l’absurde on suppose λ6∈Vp(u). Comme uest compact,

u

λ est compact et id−uλ est injectif (λ6∈Vp(u)). Par(3), id−uλ est aussi surjectif. Mais alorsλ6∈Sp(u). Contradiction. Doncλ∈Vp(u).

• Si λ6= 0, sa multiplicité estdim ker id−uλ

finie âr(1)

• Si λ non isolée dans Sp(u), soit (λn) valeurs propres non nulles, 2 à 2 différentes convergent vers λ. Soit en des vecteurs propres non nuls pour λn et posons En :=

Vect(e0, ..., en).

Alors(En)n∈Nest une suite croissante (car lesλi sont 2 à 2 distincts) de sev fermés (car de dimension finie), invariants par u. Par un raisonnement analogue à (2), il existeyn ∈En

unitaires tels que sin6=malors : u

Åyn λn

ã

−u Åym

λm

ã > 1

2

ce qui contreditucompact.

(21)

5. Si06∈Sp(u)alorsuest inversible etu−1∈ L(E). Puisque uest compact :

BE =u−1

u(BE)

| {z }

adh cpcte

| {z }

C0

est compacte

D’après Riesz,E est de dimension infinie.

4 Opérateurs auto-adjoints

4.1 Adjoint, auto-adjoint et propriétés

SoitHun espace de Hilbert etu∈ L(H).

∃!u∈ L(H)tel que :

∀x, y∈ H hu(x), yi=hx, u(y)i appeléadjoint deu. De plus :

1. u∗∗ =u(involutive) 2. kuk=kuk (isométrique) 3. (v◦u)=u◦v (contravriante) 4. id=id

5. u est inversible ⇔ uest inversible et(u)−1= (u−1). 6. (u+λv)=u+ ¯λv (anti-linéaire)

7. ku◦uk=ku◦uk=kuk2 (propriété d’algèbre stellaire) Propriété 10

Preuve.

Unicité. Siu etcu vérifient les bonnes proprétés :

∀x, y, hx, u(y)i=hx,cui=hu(x), yi

Donc∀x, y, hx, u(y)−cu(y)i= 0. Donc∀y, u(y)−uc(y)est orthogonal à tout vecteur. Comme H={0},u(y) =cu(y).

Existence. Soit :

ϕ:

ß H −→ H x 7−→ {y7→ hx, yi}

l’isomorphisme de Riesz-Frechet. Alors pouru:=ϕ−1◦uT ◦ϕconvient.

1. Involution : ok par unicité

2. L’isomorphisme de Riesz-Frechet préserve la norme donc : kuk=kϕ−1◦uT◦ϕk=kuTk=kuk

(22)

3. ok par unicité 4. ok par unicité 5. ok par unicité 6. ok par unicité 7. D’un côté,

ku◦uk6kukkuk=kuk2 On a aussi :

ku(x)k2=hu(x), u(x)i=hu◦u(x), xi Par Cauchy-Schwarz,

ku(x)k26ku◦u(x)kkxk6ku◦ukkxk2 D’où kuk26ku◦uk. Doncku◦uk=kuk2.

Paru→u etu∗∗=uon a de mêmeku◦uk=kuk2

uestauto-adjoint siu=u. Il estpositif sihu(x), xi>0∀x∈ H.

Définition 13(auto-adjoint)

Exemple.

• Soit(X,A, µ)un espace mesuréσ−fini

• SoitN ∈ L2

(X,A, µ)⊗(X,A, µ)

. L’adjoint de l’opérateurKN de type Hilbert-Schmidt de noyauN est l’opératuer KN de type Hilbert-Schmidt de noyauN: (x, y)7→N(y, x).

hKN(f), gi= Z

X

ÅZ

X

N(x, y)f(y)dy ã

g(x)dx

= Z

X

Z

X

N(x, y)f(y)g(x)dydx

= Z

X

Z

X

N(x, y)f(y)g(x)dxdy

Et :

hf, KN(g)i= Z

X

f(y) Z

X

N(y, x)g(x)dxdy

= Z

X

Z

X

f(y)N(x, y)g(x)dxdy

= Z

X

Z

X

N(x, y)f(y)g(x)dxdy

D’où le résultat.

SiN est réel symétrique,KN est auto-adjoint.

(23)

Remarque.

• Si uest auto-adjoint (x, y)7→ hu(x), yiest une forme sesquilinéaire hermitienne, continue (et positive siul’est).

• Positif⇒auto-adjoint. Montrons que : hu(x), yi=

? hx, u(y)i (1)

Comme le produit scalaire est hermitien,hu(x), yi=hy, u(x)i(2). D’où : (1) = (2) ⇔

ß <(hu(x), yi − hu(y), xi) = 0 (3)

=(hu(x), yi+hu(y), xi) = 0 (4) Or,

hu(x), yi+hu(y), xi=hu(x+y), x+yi − hu(x), xi − hu(y), yi ∈R Donc(3)ok et(4)ok poury→iy.

• u◦uet u◦u sont auto-adjoints positifs.

• En dimension finie, siu a pour matriceM alorsu a pour matrice MT (dans les mêmes bases).

∀E, F espaces de Banach, ∀v ∈ L(E, F), si ∃c > 0, ∀x∈ E kv(x)k >ckxk alorsv(E)est fermé etv:E→v(E)est un homéomorphisme.

Lemme 2

Preuve.

Soit (xn)n∈N dans E tqv(xn)−−−−−→

n→+∞ y ∈ F. Montrons que y ∈ v(E). [v(xn)] est de Cauchy donc par l’hypothèse (xn) est de Cauchy. Par complétude xn −−−−−→

n→+∞ x ∈ E. Par continuité, v(xn)−−−−−→

n→+∞ v(x). D’où y=v(x)∈v(E).

Or,v est injectif par hypothèse, doncv: E−→v(E)est une bijection linéaire continue entre un Banach (E) etv(E)qui est un fermé d’un Banach donc encore un Banach. Par le théorème de Banach,v est un homéomorphisme.

(24)

1. Sp(u) =Sp(u)

2. u(H)= ker(u). En particuler,uest d’image dense ssiu est injectif.

3. ucompact⇔u compact Si de plusuest auto-adjoint :

4. ∀E sev deH, siu(E)⊂E alorsu(E)⊂E.

5. SiH 6={0}, soientM = supkxk=1hu(x), xiet m= infkxk=1hu(x), xi. Alors :

• Sp(u)est réel, contenu dans[m, M].

• m, M ∈Sp(u)

• ρ(u) =kuk= supkxk=1|hu(x), xi|= max{M,−m}

En particulier Sp(u) ={0} ⇒ u= 0.

6. Spres(u) =∅

7. Critère de Weyl : Sp(u) =σ(u)spectre de Weyl où : σ(u) =

ß

λ∈C| ∀n∈N, ∃xn ∈ Htqkxnk= 1et ku(xn)−λxnk −−−−−→

n→+∞ 0

™ Propriété 11

Preuve.

1. (u−λid)inversible⇔(u−λid)=u−λid inversible 2.

x∈u(H)⇔ ∀y∈ H hu(y), xi= 0

⇔ ∀y∈ H hy, u(x)i= 0

⇔u(x) = 0

⇔x∈keru

3. u−1◦uT ◦ϕ −→Schauder + Continuité de Riesz-Fréchet 4. uauto-adjoint. Soitx∈E.

∀y∈E, hu(x), yi=h x

∈ET, u(y)

∈E

i= 0 Doncu(x)∈E.

5. ∀x∈ H hu(x), xi=hx, u(x)i=hu(x), xi, donchu(x), xi ∈R.

Sixest unitaire,|hu(x), xi|6kukpar Cauchy-Schwarz. DoncM, mbien définis. Montrons que Sp(u)est réel :

(25)

• Si λ∈Vp(u), six6= 0est un vecteur propre non nul deλ: λhx, xi

| {z }

6=0

=hu(x), xi=hx, u(x)i=hx, λxi= ¯λhx, xi

| {z }

6=0

Doncλ= ¯λ, d’où λ∈R.

• Soitλ∈C\Retv:=u−λid.

∀x∈ H |=(λ)|kxk2= =

hu(x), xi

| {z }

∈R

−λhx, xi

=|=hv(x), xi|

C.S.6

kv(x)k × kxk Donc|=(λ)|

| {z }

6=0

kxk6kv(x)k.

Par le lemme, v(H)est fermé (∗1). De plus, v(H) = ker(v) = ker(u−λid) =¯ {0}

carλ¯6∈Vp(u)⊂R. Doncv(H)est dense(∗2).

Par(∗1)et(∗2),v(H) =F. Par suitev est inversible∀λ∈C\R. Doncλ6∈Sp(u)∀λ∈C\R. Donc Sp(u)⊂R.

Montrons maintenant que Sp(u)⊂]−∞, M]. En faisantu↔ −uon aurait Sp(u)⊂[m,+∞[.

D’où Sp(u)⊂[m, M].

Si λ > M, posonsvλ:=λid−uet : a:

ß H × H −→ C (x, y) 7−→ hvλ(x), yi Alorsaest sesquilinéaire, continue. De plus :

a(x, x) =hvλ(x), xi=hλx, xi − hu(x), xi>(λ−M)

| {z }

>0

kxk2

Doncaest coercive. Doncvλ est injective, surjective par Lax-Milgram.

∀y∈ H, ∃x∈ H, ∀z∈ H hvλ(x), zi=a(x, z) =hy, zi

D’oùλ6∈Sp(u). Montrons queM ∈Sp(u). En faisantu↔ −u, on am∈Sp(u). Supposons par l’absurde que v:=Mid−uest inversible. Alors :

a:

ß H × H −→ C (x, y) 7−→ hv(x), yi

est une forme sesquilinéaire, hermitienne, continue, positive (par définition deM).

Par Cauchy-Schwarz on a :

|a(x, y)|26|a(x, x)||a(y, y)|

i.e. |hv(x), yi|26hv(x), xihv(y), yi

(26)

Donc :

kv(x)k =

C.S. sup

kyk=1

hv(x), yi 6

C.S.

»hv(x), xikvk Soit(xn)n∈Nunitaire tel quehu(xn), xni −−−−−→

n→+∞ M (par définition deM).

Alors hv(xn), xni −−−−−→

n→+∞ 0 donc v(xn) −−−−−→

n→+∞ 0. Donc xn = v−1(v(xn)) −−−−−→

n→+∞ 0.

Contradiction carkxnk= 1∀n.

Montrons queK:= supkxk=1|hu(x), xi|>kuk. ∀x, y∈ H.

|4<hu(x), yi|=|hu(x+y), x+yi − hu(x−y), x−yi|

6

hu(x+y)

kx+yk, x+y kx+yki

kx+yk2+

hu(x−y)

kx−yk, x−y kx−yki

kx−yk2 6K kx+yk2+kx−yk2

= 2K kxk2+kyk2

= 4Kkxkkyk Alors,

ku(x)k2=hu(x), u(x)i=<hu(x), u(x)i6Kkxk × ku(x)k D’où ku(x)k6Kkxk. Puiskuk6K. Alors :

kuk>ρ(u)>max{M,−m}=K>kuk Donc toutes ces inégalités sont des égalités.

6. ∀λ∈Sp(u)\Vp(u).λ∈Rdonc :

(u−λid)=u−¯λid=u−λid

Alorsker(u−λid) = ker((u−λid)) ={0} Par(2), =(u−λid) ={0}. Donc=(u−λid) est dense etλ6∈Spres(u). Donc Spres(u) =∅.

7. Montrons tout d’abord que σ(u) ⊂ Sp(u) (vrai pour tout u, pas besoin de l’hypothèse auto-adjoint) :

Par contraposée : siλ6∈Sp(u), alors, xn:= (u−λid

| {z }

L(H)

)−1(u(xn)−λ(xn))−−−−−→

n→+∞ 0

quandu(xn)−λxn −−−−−→

n→+∞ 0. En particulier pournassez grand,kxnk<1et doncλ6∈σ(u).

Doncσ(u)⊂Sp(u).

Montrons que Sp(u)⊂σ(u):

Soitλ∈Sp(u)⊂R(caruest auto-adjoint).

• Si λ∈Vp(u)alorsA∈σ(u)(prendre pourxn une suite constante égale à un vecteur propre unitaire pour λ)

• Sinonv:=u−λid est injective. Par(6)vest d’image dense. Par l’absurde, siλ6∈σ(u) alors∀x∈ H, ∃N ∈N tel quekv(x)k > N1kxk. Par le lemme,=(v)est fermé. Donc égale àHetv est surjective, contreditλ∈Sp(u).

(27)

SoitHun Hilbert,u∈ L(H)auto-adjoint. Alors :

upositif ⇔ Sp(u)⊂[0,+∞[

Corollaire 4

4.2 Spectre essentiel

SoientHun Hilbert etu∈ L(H)auto-adjoint.

Le spectre essentiel deuest : Spess(u) =n

λ∈R| ∃(xn)n∈N∈ Htqkxnk= 1, u(xn)−λxn−−−−−→

n→+∞ 0 et(xn)n∈Nn’admet pas de sous-suite convergenteo Définition 14

Sp(u) =Spess(u)∪Vp(u)

• L’union n’est pas nécessairement disjointe.

• λ∈Sp(u)\Spess(u)est une valeur propre de multiplicité finie et isolée dans Sp(u).

Propriété 12

Preuve.

• Spess(u)⊂σ(u) =Sp(u)Donc Spess(u)∪Vp(u)⊂Sp(u)

• Si λ∈Sp(u)n’est pas isolée, montrons queλ∈Spess(u). Soit(λn)n∈N tqλn−−−−−→

n→+∞ λet

∀n λn 6=λ. Par le critère de Weyl,∃xn ∈ Hunitaire tq ku(xn)−λnxnk6 |λ−λnn|. Alors : ku(xn)−λxnk6ku(xn)−λnxnk

| {z }

−−−−−→

n→+∞

0

+|λn−λ|

| {z }

−−−−−→

n→+∞

0

−−−−−→

n→+∞ 0

Il suffit de montrer quexn n’admet pas de sous-suite convergente. Par l’absurde, quitte à extraire, supposonsxn −−−−−→

n→+∞ x∈ Hunitaire. Alorsu(x) =λxpar continuité. Calculons :

n−λ||hxn, xi|=|(λ−λn)hxn, xi+hxn,(u−λid)xi|

=|(λ−λn)hxn, xi+h(u−λid)xn, xi|

=|hu(xn)−λnxn, xi|

C.S.6

ku(xn)−λnxnk kxk

|{z}

=1

6 |λn−λ|

n

(28)

Ainsi|hxn, xi|6n1. Donchxn, xi −−−−−→

n→+∞ 0 contredithxn, xi −−−−−→

n→+∞ hx, xi=kxk2= 1

• Soit λ ∈ Sp(u)\Spess(u). Montrons que λ est une valeur propre. Par le critère de Weyl,

∃(xn) ∈ H tel que ku(xn)−λxnk −−−−−→

n→+∞ 0. Comme λ 6∈ Spess(u), quitte à extraire, xn−−−−−→

n→+∞ x. Mais alorskxk= 1 etu(x)−λx= 0, doncλ∈Vp(u).

• Si Eλ= ker(u−λid)est de dimension infinie, alors il existe(en)n∈Northonormée dansEλ donc unitaires etu(en)−λen= 0−−−−−→

n→+∞ 0et n’admet pas de sous-suite convergente. Donc λ∈Spess(u).

Exercice. SoitHun Hilbert séparable,F sev fermé deHde co-dimension infinie ;(en)n∈Nbase hilbertienne deF, (λn)suite dans]0; +∞[λ−−−−−→

n→+∞ 0. Montrer que∃!u∈ L(H)auto-adjoint, positif, compact tel queu|F = 0et∀n∈Nu(en) =λnen.

(29)

5 Décomposition spectrale des opérateurs auto-adjoints com- pacts

Un opérateur auto-adjoint compact d’un espace de Hilbert séparable est diagonalisable en base Hilbertienne.

Théorème 14

Plus précisément...

Soit H un Hilbert, u ∈ L(H) un opérateur auto-adjoint compact. Alors ∃(λn)06n<N+ et (νk)06k<N suites finies ou infinies qui convergent vers 0 si infinies telles que si Eµ = ker(u−µid):

1. Les valeurs spectrales deu, non nulles, sont lesλnet−νk. Ce sont des valeurs propres de multiplicité finie.

2. kuk= max{λ0, ν0}siu6= 0

3. Hest somme Hilbertienne deE0,Eλn et E−νk (doncE0 est séparable).

4. (principe de Rayleigh) :

λn= max

x∈(E0⊕...⊕Eλn−1),kxk=1hu(x), xi

−νk= min

x∈(E0⊕E−ν0...⊕Eνk−1),kxk61

hu(x), xi Théorème 15

Preuve.

1. découle des propriétés sur les opérateurs auto-adjoints et compacts 2. idem

3. Ces espaces (fermés) sont deux à deux orthogonaux :

∀x, y∈ H, siu(x) =λx, u(y) =µy avecλ6=µ∈R Alorsµhx, yi=hx, u(y)i=hu(x), yi=λhx, yi. Ainsihx, yi= 0.

Montrons maintenant que le sous-espace F qu’ils engendrent est dense. u(F) ⊂ F ⇒ u(F) ⊂ F et u|F est auto-adjoint, compact, sans valeur propre non nulle. Donc Sp(u|F) ={0}doncu|F = 0etF⊂E0⊂F. DoncF={0}et F est dense.

4. On applique àu|(E0⊕...⊕Eλn−1)

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