E´DITORIAL
K. Fizazi
De´partement de me´decine oncologique, Institut de cance´rologie Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, F-94800 Villejuif, France et Universite´ Paris XI Correspondance :fizazi@igr.fr
La prise en charge pratique des patients atteints de carcinomes de primitifs inconnus (CAPI) continue de constituer une des taˆches les plus difficiles de l’oncologue. En effet, ces tumeurs posent d’importants proble`mes de bilan diagnostique, de prise en charge psychologique du patient (auquel il faut expliquer que l’on va devoir traiter une maladie tumorale dont on ne sait pas de quel organe elle est issue) et enfin, de prise en charge the´rapeutique quand on sait que la me´diane de survie est de l’ordre de seulement huit mois.
Ce nume´ro spe´cial d’Oncologie nous a permis de faire un point sur les progre`s enregistre´s au cours de la de´cennie passe´e : standardisation du bilan paraclinique a`
re´aliser, e´laboration de recommandations (re´daction des « Standards, Options et Recommandations »), identification via des essais the´rapeutiques prospectifs de protocoles de chimiothe´rapie efficaces (meˆme si on ne peut pas parler de standard) tels que l’association cisplatine-gemcitabine en Europe ou l’association carboplatine-paclitaxel aux E´tats-Unis, e´tudes de cibles mole´culaires potentielles, et en France, cre´ation d’un groupe collaborateur, le Groupe d’Etude des Carcinomes de Primitifs Inconnus (GEFCAPI).
Les articles que vous de´couvrirez dans ce nume´ro spe´cial cherchent e´galement a` nous projeter vers l’avenir, et trois pistes paraissent particulie`rement attrayantes :
– d’une part, l’e´tude a` large e´chelle de the´rapies cible´es pour le traitement des CAPI et un essai the´rapeutique international de phase III de´butera en 2009 ;
– d’autre part, un traitement « a` la carte » des patients atteints de CAPI base´ sur la signature mole´culaire de leur tumeur, permettant d’utiliser des mole´cules valide´es dans diffe´rents cancers : une e´tude posant cette question est en gestation a` l’e´chelon europe´en sur l’initiative de la France ;
– enfin, la poursuite du de´cryptage mole´culaire permettant de mieux comprendre les caracte´ristiques biologiques des CAPI reste une priorite´ si nous souhaitons, un jour, mieux traiter ces patients.
La participation des oncologues et de leurs patients aux essais the´rapeutiques est a`
l’e´vidence une condition sine qua non si nous voulons re´ussir ces objectifs. Bonne lecture et a` vos inclusions !
Les carcinomes de primitif inconnu (CAPI)
Oncologie (2008) 10: 691
©Springer 2008
DOI 10.1007/s10269-008-1019-8
E0 DITORIAL/EDITORIAL 691
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-onco.revuesonline.com