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Je n'ai nommé ni Anvers ni Dunkerque, qui me paraissent trop immédiatement sous le canon de l'angleterre 1.

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Jen'ai nommé niAnversni Dunkerque, quime paraissent trop immé- diatementsouslecanon del'Angleterre1.

NAPOLÉON.

D'après lacopie.Archives de la marine,

13746.A JOACHIM,GRAND-DUC DE BERG,

LIEUTENANT DE L'EMPEREUR ENESPAGNE,ÀMADRID.

,

Bayonne,i5avril1808.

Je reçoisvotre lettre du 11 avrilà onzeheures dusoir. Le général Reilledoit être arrivé.Leprincedes Asturiesétaitle14 à Vituria. Mon- thion,quejevousaiexpédié,l'ayant rencontré, l'a vu;ilétait douteux S'il se rendrait ou nonà Tolosa. -Cependantildevaits'yrendre samedi.

Laissez à Bessièresles fusiliersde la Garde.Reposezbien vos troupes.

Demain jevousexpédierai un officier. Savaryesticidepuis hier.

La division du général Lasalle, ayant plusieurs régiments de très- belle cavalerie,vaarriverici. Vousconnaissez mesintentions; ellessont immuables.Ilest inutile que j'entre dans d'autres détails.

Je vois avecplaisir qu'à mon arrivéeil n'y aura plus de gale, que les différents détachements seront réunis, et quevousaurezvos vivres assurés pour deuxmois.

J'aiici 100 caissonschargésde munitionsàcanon et d'infanterie; je lesferai escorter par ladivisionLasalle et 4,000hommes d'infanterie.

J'aiiciréunis5oo mulets embrigadés;on va lescharger de cartouches, etles fairepartiràfur et mesure.

Ilparaît quevousavezàMadrid beaucoupdefusils;vous devez vous en servir pour armervostroupes, ainsique desmunitions quevousavezà Ségovie.

Il faut quevous teniez enrèglevotremagasinde deuxmillionsdecar- touches à Madrid,afinquevous puissiez endistribuer cinquanteàchaque homme.

S'ilyavait desmouvements en Espagne,ilsressembleraient àceux

1En application des idées émisesdanscette lettre,deux décretsnotammentont étérendus, en date

du 3oavril1808, l'un pourleportde Bordeaux,etl'autre pourleportde Bayonne.

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que nousavons vusen Égypte.Ainsidoncilfaut tenirvostroupes réu- nies, et fairemarcherlesconvois engrandeforce.

Je vous ai faitconnaîtreque les points importants étaient Aranda.

Buitrago,il fallait avoirdes magasinsde cartouchesetdevivres.

J'ai apprisavec plaisirque lesofficiers setenaient resserrésdans les mêmesquartierset bienenmesure.Tenez la mainà cequ'aucunhomme isolé nemarche,et réitérezl'ordreà Aranda qu'on lesretiennetouset qu'onne les fassemarcherqueparcolonnede5oohommes.Vousne sau- rieztrop veilleràcela.

D'aprèslaminute.Archives del'Empire.

13747.— A JOSEPH NAPOLÉON,ROI DE NAPLES,

ÀNAPLES.

Bayonne, 15 avril 1808.

J'ai reçu votrelettre,celles de lareinede Naples,de Charlotteetde Zénaïde.

Vousnemeparlez plusdel'amiral Ganteaume.Il yacependantlong- temps qu'ila dûpartir.Ilest vrai que les vents dunord-est règnentdans cette saison.

Je suis à Bayonne depuishier. L'infantdon Carlosyest aussi. Je n'ai pas pu le voir, ceprince étanttombémaladela veille de mon arrivée.

J'attendsleprince des Asturies, qui apris le nom deFerdinandVII; il estsurla frontière.J'attendsaussil'infortunéCharlesIVet lareine.

Legrand-ducdeBerg estàMadrid.Legénéral Dupontest àTolède.

J'ai des divisions àl'EscurialetàAranjuez.

NAPOLÉON.

D'aprèsl'expéditionoriginalecomm.parleshéritiers duroiJoseph.

13748.AU VICE-AMIRALDECRÈS,

MINISTRE DELAMARINE,ÀPARIS.

Bayonne, 16 avril

t

808.

Monsieur Decrès,j'aivuengrand détaille portdeBayonne. Les vais- seaux de 74,commeceuxd'Anvers,pourraientyêtre construitset con-

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duitsjusqu'à la barre.Lepassagede labarre dépendraitdesévénements.

Il y a des exemplesde vaisseauxsuédois, tirant 18 piedsd'eau, qui y ontpassé : cettebarreest très-mobile. Cependant, s'il était possible d'allégerle vaisseau avecun chameau,lepassage seraitfacile.Ilpeuty avoir del'avantageà cesconstructions, puisqueles bois nepeuvent être transportésàRochefort.Maiscelaest, d'ailleurs, une circonstance très- secondaire. Jedésire quevous mefassiezun rapport là-dessus.Je ne sais par quelle bizarrerielestravaux du port sont dans lesmains desingé- nieurs militaires, que cela ne regarde pas. Je ne pensepas qu'il soit de mon honneur d'abandonnerles grands travaux qu'ona faitsdepuis quatre-vingts ans, lorsqueavec unesomme de 4 à 5oo,ooofrancsje puis mepromettredegrands avantagesde cestravaux. Jusqu'oùlepro- longementdesjetées doit-il êtrefait? Celadétruira-t-il la barre?

J'ai trouvé à Bayonne deux gabares de 2 à 300 tonneaux, tirant 12 pieds d'eau, chargées. Ellesne trouvent pas touslesjours la faci- lité desortir.Rienn'est plusmalentendu quece service, et,enjetant un coup d'œilsurcesdétails, je ne suispas étonné quela marine me dépense cent millions et que rien ne réussisse dansmesarsenaux. La Moselleest une gabare de 2 à 300 tonneaux; elle porte 3,200 pieds cubes de bois, et faitun voyage par an de Bayonne à la Rochelle.

Ainsi donc, pour avoir 3,200 pieds cubes de bois, qui valent 12,000 francs, transportésde Bayonneà Rochefort,j'entretiens un bâ- timent qui, en agrès, réparations, me coûte au moins 3,000 francs par an, qui exige quatreofficiers et centseize marins, qui doiventme coûter au moins 80,000 francs pour vivres, solde et habillement.

Pouravoir donc 3,200pieds cubesde bois,je dépense 83,ooofrancs par an, c'est-à-dire 24 francs par pied cube, et je n'ai pas même la consolation de former des marins, car cesbâtiments,comme vous voyez, ne naviguentpasetne fontqu'un voyagepar an.Acette perte il faut ajouter queles 100,000 pieds cubesde boisque produisentle bassindel'Adouret lesLandesnetrouvent point d'écoulement par les mauvais moyensqu'on prend. Si,aulieudecela,onlaissaitlesgabares désarmées dansleportdeRochefort,afind'être employéesentempsde

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paixpourle servicedes colonies, et qu'onseservît desallégésdeNantes, quine tirentque

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piedsd'eau,ontransporteraitlequadruplede bois.Enfinontransporteraitlaquantité qu'on voudrait parlescaboteurs, même les bois longs,de Bayonne à Rochefort,en leur donnant une légère indemnité. J'ai remarqué qu'il yavait surces gabares d'anciens matelots; leurséquipages suffiraientpour armerun vaisseau. Quandj'ai évalué83,ooo francsla dépense que mecoûtentces gabares,je n'ai pascalculéledanger qu'elles courent d'être prises. L'année passée, j'en aiperdu trois.Je n'ai pas compté non plus lerenouvellementdesagrès, coûtant 150,000 francs, qui, étant usés en dix ans, forme encore 15,000francs. Mais, dira-t-on,onfaisait cela en 1782 :sans doute;

mais lescirconstancesétaient bien différentes;onétaitenpaix, onsor- tait comme on voulait. Quand on voit cesbâtiments, il n'ya qu'une seulechose qui reste, c'est l'idée qu'ils puissentfaire un voyage sans être pris.De BayonneàRochefortils n'ont pasde protection.Ils sont énormes etmarchent d'autantplusmalqu'onyamis des pièces de6 au lieude pièces de h.Ilsmarchent mal, parce qu'ilssont mal construits, parce qu'ils n'ontpasassez debau. Lesmarins sont toujours étonnés qu'on ne construise pas les gabares surle modèle de la Lionne, qui sertd'amiralàRochefort. Elleportait6,000pieds cubesde bois au lieu de 3,ooo, tirait 6 pieds d'eau, et marchait comme une frégate. En général, jevoisque dans tousles portson fait les mêmesplaintes. Les bâtimentssecomportentmal àla mer, parce qu'ils n'ont pasassez de bau.Jedemandeque lesingénieurs mettent leurs plans dans leur poche.

etque l'on construise desgabares sur le modèle de laLionne;qu'elles soient réservées pourle Nord, etpours'en servir entempsde paix,et pourdes portsoù il n'y apasde barre;que les transportsde Bayonne aRochefortsurtoutne sefassent quepardesallègescomme celles de Nantes, tirant

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piedsd'eau, ayantpeu d'équipageetportant une grande quantitédebois; et qu'enfinonlivre,s'illefaut,cestransports àlindustrie particulière.

LeportdeBayonnen estpresque jamais bloqué.Descorvettesetdes avisospourraientenpartirpour' les îles sansdanger; cependantiln'y en

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apas un. Il devrait toujoursy avoir troisouquatre corvettes ou bricks pour expédierdestroupes etdes avisaux colonies.

De làj'aiétéàl'arsenal; j'yai vu uneassezgrande quantitédebois, etce qu'onavait fait de deux vaisseaux deguerre.Les piècesdu Vénitien sont prêtes depuis un an. J'aivu en constructiondeux très-mauvaises gabares,à la placedesquelleson auraitpumettredeux frégatesou au moins deux corvettes ou bricks, qui, sortantde Bayonne et ayant les ports d'Espagne pour refuge, pourraient croiseravecsuccèsou seporter partoutoù il serait nécessaire. J'aivu i5 à 20,000pieds cubes de bois pourri, parce qu'ilest làdepuis un tempsimmémorial.Ilfaut.achever ces deux mauvaises gabaresou lesôter du chantier, et mettredeux corvettestirant 11 ou la piedsd'eau, et quatreou cinq bricks, qu'on pourra facilement mettreenarmement pourvoyager aux colonies.Ilse- raitaussiàpropos d'yconstruiredeuxfrégates pour utilisercesbois qui coûtentsicheràtransporter, et qui, nel'étant pas,sepourrissent.

Lecommerce de Bayonne demande, avec raison, que son cabotage avec lePortugalsoitprotégé.Si cecabotage était protégéaupassagedes troiscaps,ilirait alimenterle Portugalen vinsetenblé, etrapporte- raitenretourdes sucreset autres denréesàBayonne. Je désiredonc que vouschargiez uncapitainedefrégate intelligentdeserendreàBayonne;

quevous mettiez soussesordres quatre ou cinq bâtiments d'une force supérieure auxpénicheset goëlettes,avec lesquelsil ira prendre sta- tionpourfavoriserlepassagedes caps dé BayonneàLisbonne.Cetoffi- cierpourrait prendre langueàBayonne, allervisiter les lieuxpar terre, et revenir prendrele commandementdecesbâtiments.Vous pourriez, pendantcetemps, lui préparersonarmementà Bordeaux,Bayonneou Hochefort.Vous devez sentir l'immense avantagequirésulterait pourla France et pourlePortugalde cetétablissementde cabotage.Sil'onpeut tenirdesfrégates surlespointsoù le cabotage peut être protégé,ilfaut

yen diriger trois, en attachantà chaque frégate un brick et trois ou quatre péniches.Je croisvous avoirécritque le cabotagede Bordeaux nedépendaitque du passage descaps,011ilavait besoin d'êtreprotégé'.

Jedoisajouter qu'il fautàl'embouchuredelaGirondedeuxfrégateset

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deux bricks, qui feraient une division dequatre bâtimentsde guerre, commandés par un officier qui aurait l'autorisationde les faire sortir quandillejugerait nécessaire.Celaaurait l'avantagedemaintenir libre l'embouchurede la Gironde et defavoriserlecommerce.Avec l'argent que coûteletransportdes bois de Bayonneà Rochefort,on en aurait une grande quantité dans la Garonne, et on approvisionnerait Roche- fort commeonvoudrait.

La marine a beaucoupde choses àfaire.Il faut toutvoir parvous- même

,et raisonner dansle sens de notre situation.On pourraitavoir degrandes économies,fairebeaucoup de travaux, et donnerdu soula- gement aucommerce.

NAPOLÉON.

D'après l'originalcomm.parMmela duchesse Decrès.

13749.NOTES POUR LE PRINCE DE NEUCHÂTEL,

MAJOR GÉNÉRAL DELAGRANDEARMÉE,ÀBAYONNE.

Bayonne, 16 avril 1808.

Demander un mémoire surles troisprovincesde la Biscaye. Quel est lecapitaine général?oùsetient-il? Quels sontlescommandantssousses ordres?où se tiennent-ils? Quelle est l'organisation civile de cepays?

Où estl'intendant général? quel est-il?Sessubdélégués?oùsetiennent- ils?L'organisationdesétats?oùs'assemblent-ils?leur nombre? Lorsqu'ils ne sont pasréunis, quilesreprésente?Où setientla députation?

Recommander au général Verdier de ne point laisser isolé aucun détachement, infanterieou cavalerie; de s'organiser bien fortement à Vitoriaavec sa ircbrigade, d'où pourront,aubesoin, partirdescolonnes mobiles. Sa 2Cbrigade viendraprendrede suite positionàHernani, où, aubesoin,ellepourra être renforcée d'une partiedela garnisondeSaint- Sébastien.Illaissera seulementau poste un gendarme etdeuxhommes de cavalerie sous laresponsabilitédel'alcade, pour lui prêter main-forte ainsiqu'aux maîtresde poste, et avoir la police deshommesisolés.On feracomprendreaugouverneur généralde laprovince etauxalcades que ceshommes nesontquepour protéger et avoir lapolicesurlesderrières.

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A M. le maréchal Bessières : queles seuls pointsoù il doit avoir des Françaissont Vitoria, Aranda, Burgos et Hernani; qu'il placera des détachementsavec quinze joursde vivresdansles postes (tels que Pancorbo) à l'abri d'un coup de main; qu'il concentrera toutes ses troupes; qu'il retirera les hommesde l'hôpitalde Valladolid pour les porter surceuxde Burgos, Aranda, etc. à l'exception d'une centaine qu'onnepourrait transporter,et qu'ony laisserasous la responsabilité espagnole; qu'à Valladolid continuera à resterle commandant de la place avec 12 hommes et un piquetde cavalerie (lui recommanderles hommes isolés,surtout-dela Gardeimpériale); qu'à Burgosseporteront ceux depuis Vitoria à Burgos; à Madrid, tous ceux depuis Lermaà Madrid. Quel'Empereur approuvela nomination du général Frèreau commandementde ladivisionà Aranda, posteimportant et qu'il faut garder soigneusement. Béunir sous ses ordres les divers bataillons de marche. Avoir au moins à Aranda 1,200 hommes dinfanterie,

5 à600 hommesdecavalerie etquatre pièces de canon de la division Merle.

Que legénéral Verdier continueraàêtresous lesordresdumaréchal Bessières,mais ayantla police de la province de Biscaye, composée de Guipuzcoa, Alavaet Biscaye proprement dite;il n'y aquela seule place de Saint-Sébastien.Que le général Verdier prenne connaissance de l'organisationde la province,deshommesen place ou qui ont de l'influence,afind'agirau besoinenconséquence.Sairebrigade,àVito- ria;sa 2e,àHernani,commeil a étédit. Faire connaîtrecesdispositions aumaréchalBessières.

C'est le moyend'être partout, puisque en deuxmarcheson peut se porter surtous lespointsavecdes forcesimposantes. Pointde garnisons;

pointdepetits paquets. Quant au chemindArandaàMadrid,il y aura le pointde Buitrago, où sont desmagasinsetun hôpital; le grand-duc

y tiendra 1,000 hommeseninfanterie etcavalerieavec deux pièces de canonpour tenirlescommunications.

Les hôpitauxà Saint-Sébastien, Burgos, Arandaet Vitoria; aucun homme souffertentreces points; les soldats isolésseront sur-le-champ

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dirigés surle plus près. Rendreles généraux responsablesdeshommes isolés, lesretenir danslescorps etlesymettreensubsistance.

Que le maréchal Bessières,les généraux Verdier et Frèreseportent sur le pays ouvillage qui pourraitsinsurgerouqui aura maltraitédes soldats etdes courriers;yfaire un grand exemple. Une fois dans une campagne un terrible exemple, comme j'ai fait à Bignasco en Italie, suffira.

LemaréchalBessièresjugeras'il neserait pasàproposderéunirles escadronsprovisoires dansles quatre régiments provisoires. Ces esca- drons, mal organisés, rendent peu de services, d'autant que 1,000 hommesdugénéral Lasalle arriventàBayonne. L'intentiondel'Empe- reurest quele maréchalBessières ait lecommandementdestrois pro- vinces, Navarre, Biscayeet Vieille-Castille.Dans laprovincede laNavarre, il ya le général d'Agoultavec sabrigade; ontiendra bonne garnison danslacitadelledePampelune, qui, dominant la ville,enrend toujours maître; dans celle dela Biscaye, le général Thouvenotest chargé de Saint-Sébastien.

Tous leshommesisolésseront retenusà Bayonne.Après trois jours de repos,avec descartouches et bien armés,ceshommes seront dirigés sur Saint-Sébastien,de manièreà porter les bataillonsdela réserveà 1,000hommeschacun, et avoir une colonne mobile, commandée parle colonelPepin,de 1,200 hommes d'infanterie, 5o hommesdecavalerie et quatrepièces decanon.

AHernani,la 2ebrigadedugénéral Verdier,composéedu 3eescadron demarchedescuirassiers,du13eprovisoiredinfanterie etdetroispièces decanon.Ala têtede cette colonne serale généralDucos, qui partira de Bayonnele 18; le 17, au soir, le major général prendra là-dessus mesordres.Cettebrigade sera renforcéedu 1hcrégiment provisoire (qui doitarriver le 14à Bayonne,y rester unjouret prendre mes ordres avantledépart), et d'une compagniede 100 Basques,s'il est possible de la former.Le général Verdier, avec sa 1re brigade et douze pièces decanon, 3 a 600 hommesdecavalerie qui formentàprésent

les

postes dansles relais depuisTrun, se tiendra àVitoria; sa 2ebrigade,ainsi

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que lagarnison de Saint-Sébastien, sera spécialement chargéede la Biscaye.

Enfin M. le maréchal Bessières se tiendraà Burgos avec les deux régimentsde fusiliers dela Garde, huitpièces decanondela Garde, la 1rebrigadedugénéralMerleavechuitpiècesdecette division,le1errégi- ment de marche, la brigadeGaulois. Toute la cavaleriedela Garde, entreVitoria et Burgos. Enfin legénéralFrèresetiendraàLermaavec troisbataillonsdemarche, différents escadronsdemarche etles quatre régiments de marchedu général Lagrange. Le maréchal Bessières est maître d'établirdes troupes dansces quatre points, Hernani,. Burgos, Arandaet Vitoria;il n'yaura point de Français ailleurs, à l'exception dun poste àl'abri d'un coup de main, que l'on pourra occuper.On pourra laisser quelques capitainesou lieutenants pour commander les pointsimportants,avecordre desereplierverslamasse encasd'insur- rection générale.

On fera connaîtreàM. lemaréchalBessières et au général Verdier quej'iraienEspagneàla têtedela divisionLasalle,composée dequel- quesmilliers d'hommes.Onlaisserales chevaux auxrelais.Danstousles paysquelconques,entenantlesprincipalesvilles oupostes,onles con- tient facilement,en avantsous samainlesévêques,les magistrats,les principaux-propriétaires,quisont intéressésàmaintenir l'ordresousleur responsabilité.

Aumaréchal Bessières

: tenirà Madrid des corps nombreux de la Garde; c'est làquelesévénementssepasseront.C'est là le centre des Espagnols. Autourdecette capitalesetrouventlesgrandes plaines.

DépôtsdecartouchesàBurgos, Aranda,Vitoria etBuitrago, etyfaire venirdes vivres et du biscuit. B00,000 rations de biscuit à Vitoria, autantà Burgos, Aranda et Buitrago. Ces mesures doivent s'exécuter sous dixjours, par gradationet sans secousses, rien n'est pressé;mais cependant plus tôtsidesinsurrectionssemanifestaient.

D'aprèslaminute.Dépôt dela guerre.

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13750. —A FERDINAND, PRINCE DES ASTI RIES,

ÀVITORIA.

Bayonne, 16 avril 1808.

MonFrère, j'aireçu lalettredeVotreAltesseRoyale. Elle doit avoir acquislapreuve,danslespapiers qu'elleaeus duRoi sonpère,del'in- térêtque je luiaitoujoursporté.Elle mepermettra, dansla circonstance actuelle,de lui parleravecfranchise et loyauté.EnarrivantàMadrid, j'espérais porter monillustreamiàquelquesréformes nécessairesdans sesétats et à donner quelquesatisfactionàl'opinionpublique.Leren- voi du prince dela Paixme paraissaitnécessaire pourson bonheuret celuide sessujets. Les affaires du Nord ont retardé mon voyage.Les événements d'Aranjuezonteu lieu. Je ne suispoint juge de ce quis'est passé etde la conduite duprincede la Paix; mais ce queje saisbien, c'est qu'il estdangereux pourlesroisd'accoutumerlespeuplesàrépandre du sang etàsefairejustice eux-mêmes; je prieDieuque VotreAltesse Hoyale n en fassepaselle-même un jour l'expérience.Iln'estpasde l'in- térêtdel'Espagnedefaire du malàunprincequiaépouséuneprincesse du sang royaletquia silongtemps régileroyaume.Iln'a plus d'amis

:

Votre Altessen'en aura plus,sijamaiselle estmalheureuse.Lespeuples se vengent volontiers des hommages qu'ils nous rendent. Comment,

d'ailletirs,pourrait-onfaire leprocèsau princede la Paix sansle faire a laReine etau Roivotrepère?Ce procèsalimenterales hainesetles passions factieuses:lerésultaten sera funestepourvotrecouronne.Votre Altesse Royalen'y a dedroits que ceuxque lui a transmissa mère;si le procès la déshonore,VotreAltessedéchire par sesdroits.Qu'elle termeloreilleades conseils faibles et perfides. Elle n'a pasle droitde jugerleprincedela Paix;sescrimes,sionlui en reproche,seperdent danslesdroits dutrône. J'aisouvent manifestéledésir queleprincede la Paixfût éloigné desaffaires; l'amitiédu roiCharlesm'a portésou- venta metaireetadétournerles yeuxdes faiblessesde sonattachement.

Misérables hommes que nous sommes! faiblesse et erreur, c'est notre

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devise!Maistoutcelapeutse concilier. Que le prince de la Paix soit exiléd'Espagne et je luioffreunrefuge enFrance. Quantàl'abdication.

deCharlesIV, ellea eulieu dans un momentmesarmées couvraient lesEspagnes, et, aux yeux del'Europe etde lapostérité, je paraîtrais n'avoirenvoyétantdetroupesque pour précipiterdutrônemon alliéet mon ami. Commesouverain voisin,ilm'est permisdevouloirconnaître.

avantdereconnaître cette abdication.Je le dis à Voire AltesseRoyale, aux Espagnols,au monde entier: Sil'abdication du roi Charlesest de pur mouvement, s'il n'y a pas été forcé par1insurrectionet l'émeute d'Aranjuez,jenefaisaucunedifficulté del'admettre,etje reconnaisVotre Altesse Royale comme roid'Espagne. Je désiredonccauseravecelle sur cetobjet.Lacirconspectionque je porte depuis unmoisdanscesaffaires doit lui être garantdel'appui qu'elle trouvera en moi, si, à son tour, des factions dequelque nature qu'elles soient venaientàl'inquiéter sur son trône. Quandle roiCharlesmefitpartdel'événementdu mois d'oc- tobredernier, j'enfusdouloureusementaffecté,et je pense avoir contri- bué, parlesinsinuations que j'ai faites,àlabonne issue de l'affairede l'Escurial.Votre Altesse Royale avaitbiendestorts, je n'en-veux pour preuve quelalettre qu'elle m'a écrite,etque j'ai toujoursvouluignorer.

Roi,àsontour,elle saura combienlesdroitsdutrône sontsacrés:toute démarche près d'un souverain étrangerde lapart d'un prince héréditaire est criminelle.Le mariage d'une princesse françaiseavec Votre Altesse Royale,jeletiens conformeauxintérêtsde mespeuples, et surtoutcomme une circonstance qui m'attacherait parde nouveaux liens à uneMaison dont je n'aieuqu'àmelouer depuisquejesuismonté surletrône.Votre Altesse Royale doit se défier des écarts des émotions populaires. On pourra commettre quelques meurtres surmessoldats isolés,mais laruine desEspagnes en seraitlerésultat. J'ai déjà vuavecpeine qu'àMadrid on aitrépandudeslettresducapitaine général de la Catalogne et fait toutcequipouvaitdonnerdumouvementauxtètes.Votre Altesse Royale connaîtmapensée tout entière. Ellevoitque jeflotteentrediversesidées qui ontbesoin d'être fixées. Elle peut être certaine que, danstous les cas, jeme comporteraiavec elle commeenversleRoi sonpère. Qu'elle

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croie àmon désir de tout concilier et de trouverdes occasions de lui donnerdespreuvesde mon affectionetdema parfaite estime.

NAPOLÉON.

D'aprèsla copiedu registre du maréchal duc d'Istrie.

13751.AL MARÉCHALBESSIÈRES,

COMMANDANT DELAGARDE IMPÉRIALE ENESPAGNE,ETC. ÀBURGOS.

Bayonne, 16 avril 1808.

MonCousin,lemajor généralvousaurafaitconnaîtremesintentions.

Jedésireque mestroupes soient centralisées danslesquatre points de Hernani, Vitoria, Burgos et Aranda. J'envoie à Hernanile général Ducos avec le3eescadrondemarchede cavalerie, une brigadederégi- mentsprovisoiresetsixpiècesde canon que j'aifaitorganiseràBayonne;

cequi composeune fort belle brigade, qui sera la secondedeladivision Verdier.Il neserafaitaucun établissementà Hernani; les hôpitauxet lesmagasins seront établis dans la place deSaint-Sébastien.Cette bri- gadedugénéralDucossera augmentée,sil'occasionl'exige, d'une colonne mobiletiréedeSaint-Sébastien,que commanderalecolonelPépin.Cette colonneseraitde1,200 hommes etde deux piècesd'artillerie.Legénéral Verdier avec ses douze pièces d'artillerie, sa 1rebrigade et 2 ou 300 chevaux,gardera Vitoria;il aura le commandement de la Biscaye et prendradesmesurespour assurer la tranquillitédecette province.Tous les hommes isolésse rendrontà Saint-Sébastien, pour êtremis ensub- sistancedanslesbataillons; aucunnepasseraVitoria ni Burgos.Recom- mandez bienauxcommandantsdeplace d'yporter la plus grande sur- veillance et mettezen subsistanceleshommesisolésdanslesbataillons de marcheque vousavez.

Entre Hernani etVitoria il n'y aura aucun hôpital ni dépôt; tout sera évacuésur Sain.t-Sébastien.Entre Vitoria et Burgosil n'yaura au- cun hôpital,niétablissement,ni postefrançais; tout seraàVitoriaou à Burgos.VousréunirezàBurgos toutesvos troupes,enlaissantàAranda 1,800 hommes d'infanterie,decavalerie et d'artillerie.Ilyauraaussià Saint-Sébastien, Vitoria, Burgos et Aranda, des magasinsdevivres,de

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biscuit,decartouches, etdeshôpitaux.Tenantainsi lescapitales,le pays restera tranquille, et,s'ilétait agité, quelques colonnes mobiles tombant surlelieu, etyfaisantdesexemples sévères,yrétabliraientla tranquil- lité.Vouspouvezlaisser entrelesdifférents pointsde réunion quelques gendarmesavec des soldatsespagnols,en faisant connaître qu'ils sont pourfairerespecterlesalcades et maintenirlapolice. Laissezégalement descommandantsde placedansles lieuxoù ilsseraient nécessaires pour fairerespecterlesalcades.

Faites évacuer toutce qui està Valladolid sur Burgos et l'Escurial, en ylaissantuncommandant d'armesqui puisse avoir l'œil sur tout ce quis'ypasse.

Vous laisserez mesrelais,enemployantmes escortes, sur les routes deVitoria, Burgos et Aranda.Je vousrecommandede nelaisser aucun homme de maGarde isolé, pour n'avoir, dans aucun cas, à regretter l'assassinatni laperte d'aucun. Lorsque touteslesmesuresqueje pres- crisseront exécutées,le général Verdier aura

1

0,000 hommes pour la police de la Biscaye; vousenaurez autant pourla police de la Castille.

Jepense quela cavalerie ne vous est pas utile dans les lieux où vous êtes; ainsi vous pouvez envoyerà Madrid les 2e et 3e escadrons de marche, pour ètre incorporés danslesrégiments provisoires;ce quiaura l'avantagedemettre del'ordre etde fortifiermonarméede Madrid. Je vous laisse le maître de garder les quatre régiments de cavalerie du généralLagrange,ou de n'engarder quecequevousjugerezvousêtre nécessaire, et d'envoyerleresteàMadrid, car c'estsurtout qu'il faut de lacavalerie.

Quantàla cavaleriede ma Garde,ilfaut qu'ellesoit forteàMadrid.

Je suppose quevousavez enEspagne i,5oo chevaux de ma Garde; il fautqu'ilyenait 1,000àMadridet 5ooàBurgos, sans cependantfaire faire aucun mouvement rétrograde.Il fautque vousayez en main ces 5oo chevauxà Burgos, et,sivousyjoignez 5ou 600 hommes d'autre cavalerie, cette force sera suffisante. Le reste de la cavalerie de ma Garde,ilfaut l'envoyeràMadrid.

D'aprèsceque j'apprends d'Espagne,monintention estd'yvenirà la

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tête d'une division,en m'arrangeantdemanière à faire double marche.

Jevouspréviendrai d'ailleurs pour quevous puissiezenvoyerde Burgos à ma rencontre desdétachements convenables. Jattends après-demain iciladivisionLasalle, quiales10eet22erégimentsdechasseurs,deux très-beaux régimentsque j'aivus à Bordeaux.Votreartillerie doit être distribuéedela manière suivante: troisà Aranda, quatorze à Burgos, douzeàVitoriaetsixàHernani. Encasde grands mouvements militaires, cescorpspeuventseréunir pour livrer bataille, etvousauriez alors unear-

< mée respectable.Vous êtes aussichargédela gardedela Navarre;jeme borne à faire occuper la citadelle. Les 100,000rationsdebiscuit doi- ventyêtre arrivées.Aussitôtque d'autres troupes arriveront dans la posi- tion de Hernani,on renforcera Vitoria.Jepense quevous devezréunir sous lesordresdugénéralFrère,àAranda, les bataillons demarche,en gardantavec vousABurgos le ier régimentdemarche.Toutcequi porte le nom derégimentoud'escadronde marche, est destiné à être incor- poré danslesrégiments provisoires qui sontàMadrid.Ainsi,du moment quela cavaleriedugénéral Lasalle sera arrivéeàBurgos. mon intention est quelesquatre régiments du général Lagrange etlesautresescadrons.

demarcheserendentà-Madrid pour être incorporés.Celaest nécessaire pour donnerdelàforce à cescadres. Il est nécessaire quevousgardiez lesdeux régimentsdefusiliers.Vouspouvezioujours envoyer les cuiras- siersdes régimentsdemarche dugénéral Lagrange et des autres esca- dronsdemarcheà Madrid.Vous savezquelescuirassiers sont plus utiles que toute autre cavalerie. La cavalerie n'est d'aucun usaged'ici àBurgos; elle est, au contraire, nécessaireàMadrid. Endeuxmots,renvoyeztout cequi portele titre derégiment, escadron et bataillon de marche, à Madrid, hormisce quivousest nécessaire pour compléter 300 chevaux àVitoria, 1,000 chevaux àBurgos et 3oo chevauxà Aranda; ce qui fera 1,600 chevaux; et, du moment que ladivisionLasalle seraàBur- gos,cette division vousfourniradebonne et belle cavalerie.Vouspourrez doncrenvoyer toutcequi est escadronourégimentdemarcheà Madrid.

Quantaux cartouches, un parcde 100 caissonschargésde 600,000 cartouchespartirademain pour Saint-Jean-de-Luz; il est tout attelé par

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le6"bis;ilcontinuerasamarche surMadrid pour compléterleparcde l'armée. J'en fais partir5oo,ooo autres pour Burgos, pour mettre en magasin à Burgos. Après-demainil en partira 5oo,ooo autres pour Aranda, et le 19 il en partira 5oo,ooo autres pour Burgos.Si vous n'avez pas de besoins urgents,vous pouvez diriger le premierconvoi surAranda etgarderle secondpour Burgos.

Je vousaidéjà, je crois, recommandé d'établir une grande distinction entre les régimentsdemarche et lesrégiments provisoiresqui sonten Espagne.Unrégimentprovisoire decavalerieoud'infanterie est organisé et ne doit subir aucun changement tant qu'il restera en Espagne;un régiment, bataillonou escadronde marcheest une organisation provi- soirepour conduirelestroupesàMadrid, c'est-à-dire auxrégiments pro- visoires. Cetteintelligenceest très-nécessaire pour bien comprendre les ordresque vousrecevrez.Ainsi, tous leshommesisolésquivousarrive- ront, vous pouvez lesincorporer, soitàAranda, soitàBurgos, dansles régimentsoubataillonsdemarche; puisque alors naturellementcesrégi- mentssedirigeront sur Madrid, pour être incorporés danslesrégiments provisoires,les hommesque vous y aurezmis ensubsistance sauronty retrouver leurscorps.Pour les hommesisolésappartenantaux corps du Portugalou deladivision du général Dupont, tousceuxquivousarri- veront àAranda, vouslesmettrezen subsistance dansles corpscomme vousl'entendrez, même dans les régiments de fusiliers, où ils seront mieux, et mieux dressés; et quandvous en aurez réuni 6 à800 del'un ou del'autre corps, vous enformerez un bataillondemarche, quevous appellerez bataillondemarche del'arméeduPortugalou du corps de la Gironde, et vous les garderez à Burgos jusqu'àce que je vous envoie des ordres pour leur destination. Le général Verdier, qui a des régi- ments provisoires et aucun bataillondemarche, mettra en subsistance dansses corps les hommesisolés qui lui arriveront, vous en enverra létal exact, et, lorsquevousverrez qu'il a un millier d'hommes,siles circonstanceslepermettent,vouslui donnerez l'ordrede lesdiriger sur Burgospour être incorporés danslesbataillonsdemarche,oudansceux del'arméedePortugaloudu corps de la Gironde.Cesprécautions sont

(16)

nécessaires;cette armée ne sest forméequepar des soins perpetuels

:

il nefaut points'endépartir.

Vous devez avoir des souliersà Burgos. Il n'y a pas d'inconvénient (lue vous fassiezfaire un millier de culottes, un millier d'habits et un millierdeshakos,si onpeutle faireàun marché convenable,àBurgos.

Vousdistribuerezces effets d'habillementauxhommesisoléset sortant deshôpitaux.

Il ne doit y avoir aucun magasin, aucun hôpital intermédiaire entre Saint-Sébastien etVitoria,entreVitoriaet Burgos;il nedoityavoiraucun posteisolé,voilà le principal.

Dureste,cesdispositionsnesontpaspressantes;ilfautles faire avec adresse, faire le moinsde mouvementspossible de Valladolid sur Bur- gos. Lamajeure partiede ce quiestàValladolid estenguérison;ilfaut les envoyer aux corps.Legrand-ducdeBerg donnera l'ordreau maré- chal MonceydeteniràBuitrago 5oo hommes d'infanterie et de cava- lerieet trois pièces de canon, etd'yavoir un hôpital etun magasinde cartouches.Parcemoyen,aveccescinqgrands dépôts, l'armée peut faire sesmouvements surMadridsans inconvénient. En prenantcesmesures, on ne craindra plus le mauvais esprit qu'on cherche à répandre en Espagne,et la division de Galice ouun mouvement insurrectionnel dans lepaysseront réprimés.Les évêques, lesintendants,lesétats,lesnotables descapitales doivent répondre de la tranquillitédesvillages et de la sûretédescommunications. Pour tout celailfautavoirunsystèmebien entendu.

NAPOLÉON.

D'après l'original comm. parMmeladuchesse d'Istrie.

13752.A L'IMPÉRATRICE,

ÀBORDEAUX.

Bayonne, 17 avril 1808.

Je reçois ta lettredu 15 avril.Ce quetu me dis dupropriétairede la campagneme faitplaisir;vas-ypasserlajournée quelquefois.

Je donne ordre qu'ilsoit fait un supplément de 20,000 francs par mois à tacassette, pendantton voyage, àcompter duteravril.

(17)

Je suis horriblementlogé. Je vais dans une heure changer et me mettreàune demi-lieue, dans une bastide. L'infantdonCharles etcinq ousixgrands d'Espagne sont ici;leprincedes Asturiesestàvingt lieues.

Le roi Charles et la reine arrivent. Je ne sais où je logerai tout ce Inonde-là. Toutestencoreàl'auberge. Mestroupes seportent bienen Espagne.

J'ai été un moment àcomprendre tes gentillesses. J'airi de tessou- venirs. Vousautres femmes,vousavez delamémoire..

Ma santé estassezbonne, et je t'aimedebien bonne amitié.Jedésire que tufasses desamitiésà toutlemondeà Bordeaux; mesoccupations ne mont permis d'enfaireàpersonne.

NAPOLÉON.

Extrait desLettres de Napoléonà Joséphine,etc.

13753.AM.GAUDIN,

MINISTREDES FINANCES,À PARIS.

Bayonne,17avril1808.

LesEtats-Unis d'Amérique ont mis un embargo sur leurs bâtiments, et ont pris la résolution de ne plusfaire de commerce que la guerre actuellene soitterminée.Ilestdonc évident quetous lesbâtiments quise disent venir d'Amériqueviennent d'Angleterre, et que leurs papiers sont fabriqués.Donnezdonc ordre queceuxquiviendraient danslesportsde France,deHollande et dansceux des villeshanséatiques et d'Italiesoient mis sous le séquestre et d'abord suspectésde venir d'Angleterre. Parlez decelaavecM. Collinet sachez s'ily en abeaucoupdevenus, soit en Hollande, soit en France, depuisle terjanvier.

D'aprèslaminute. Archivesdel'Empire.

13754.AU VICE-AMIRAL DECRÈS,

MINISTREDE LAMARINE,ÀPARIS.

Bayonne, 17 avril1808.

J'ai ordonné qu'on armât la frégatela Comète;j'yaidestiné l'équipage d'unedesgabares que l'on allait armer, et je l'ai complétéavec lacons-

(18)

cription.Cettefrégate protégera lacôteet pourra êtredequelque utilité.

Envoyezunboncapitaine defrégate pour la commander. Je n'ai trouvé icique deslieutenants.Rien n'eût étéfacilecommede faireentrercette frégate dansle portdeBayonneoumême dans la Gironde.On l'aurait mise là enétat, et j'aurais un bâtimentdeplus, propreàtout.Ilparait que lesréparations qu'on yafaitesl'ontmise en étatdefaire une bonne mission.

D'aprèslaminute. Archives de l'Empire.

13755.AU MARÉCHAL DAVOUT,

CHARGÉ DUIe'COMMANDEMENTDE LA GRANDEARMÉE,ÀVARSOVIE.

Bayonne, 17 avril1808.

MonCousin, je reçois votrelettre du 3o mars. LesPolonais sontlé- gers, actifs. Les grandesvilles en général ontce caractère, Varsovie plus que toute autre; elles sont comme la surfacede

la.

mer, qui n'est jamais la mêmedeuxjoursde suite. Mais les Polonais sont, au fond, attachésàla France.Vous sentez qu'en prenant des Polonaisàmon ser- vicej'ai consulté l'intérêt de laPologne. J'ai dessoldats en France au- tant que j'en veux. J'ai même consenti que, dans la capitulation quia été faite pour cet objet,oninsérât la clause que lesPolonais ne pour- ront pas être embarqués pour un service de meroupourlescolonies.

Ecrivez au sieur Bourgoing pour qu'il accélèrele départ de cestroupes et pour qu'on ne fassepas partir de compagnies à moins quelles ne

soient à iko hommeseffectifs.Ce n'est pas une nuée d'officiersque je veux, mais des corpsdontje puissemeservir.

NAPOLÉON.

D'après l'originalcomm.parMmcla maréchale princesse d'Eckmühl.

13756.—AU MARÉCHAL BESSIÈRES,

COMMANDANTLAGARDEIMPÉRIALEENESPAGNE, ETC.ÀBURGOS.

Bayonne,17avril1808.

MonCousin,leroi Charles et la reine sont partisde l'Escurialle i4.

(19)

Ils doivent être arrivés à Burgos le 17 ou le 18. Je suppose que vousleur aurez rendutous les honneurs imaginables. Vous les escor- terez avectoute votre division,sicelaest nécessaire,oudu moinsavec la meilleure partie, pour franchir Vitoria etlesmettre sur la route de Bayonne.

Vous trouverez ci-joint la copie d'une lettre1 que Savary porte au princedesAsturies;sile princedes AsturiesvientàBayonne, c'est fort bien; s'il rétrograde sur Burgos, vous le ferez arrêter et conduire à Bayonne. Vousinstruirezde cetévénementlegrand-ducdeBerg, etvous ferezconnaîtreàBurgos quele roiCharles a protesté et que le prince des Asturiesn'est pas roi; que, d'ailleurs,il faut attendrelescommuni- cationsde Madrid.

Vousdevezmaintenir libreslescommunicationsavec Vitoriaet envoyer des officiersàSavary, pour bien connaître l'étatdes choses.Sile prince des AsturiesquitteVitoriaetadépassé Burgos pourserendreàMadrid, vousenverrez après lui etvous le ferezarrêterpartoutoù ilse trouvera, car, s'ilrefuse l'entrevue que je lui propose, c'estsignequ'ilestdu parti des Anglais, et alors il n'y a plus rien à ménager.Ces événements extrêmes arrivant,cequi, je l'espère,nesera pas,sivous jugiezquece soit convenable, vingt-quatre heures après avoir arrêté le prince des Asturies,vous ferezimprimer ma lettre auprince et la protestation du roi Charles, dont jevous envoie copie,au casquevous en ayezbesoin.

Vous sentezquecespiècessont pourvous seul, et que, dans aucuncas autre queceuxprécités, ellesne doivent paraître.

Je vous recommandefermeté, activité et prudence, mais surtoutde l'activité.Sivous étiezobligé, soitpour escorterle Roietla Reine,soit pour dissiperdes rassemblements,de marcher sur Vitoria,vous don- nerez ordre aux troupes qui sontàLerma etàValladoliddemarcher sur Burgos pour garder cetteville. Legrand-ducdeBerg enverrait égale- mentdel'autrecôté.

Il ne s'agit pas de tâtonner, il faut marcher avec énergie. Ou le princedes AsturiesvientàBayonne, et alors tout peut s'arranger; ouil

1Voir pièce n°13750.

(20)

s'yrefuse, et alorsil s'entendavec les Anglais, et d'un coup il fautle prévenir.

NAPOLÉON.

D'après l'original comm. parMmela duchesse d'Istrie.

13757.AU MARÉCHALBESSIÈRES,

COMMANDANT LA GARDEIMPÉRIALEENESPAGNE, ETC.ÀBURGOS.

Bayonne, 17 avril1808.

MonCousin,il a étéexpédiédeBayonne sur Burgos300,000rations debiscuit d'un premier envoi, 10'0,000 sur Pampelune et100,000d'un troisièmeenvoisur Burgos; faites-moi connaîtresicelaest arrivé.

9,

400

pairesdesouliers ont été expédiées sur Burgos, venantdeParis, et3,000 venant également deParis sur Saint-Sébastien.i3,ooopaires de sou- liers, provenant du marché fait par ordre du grand-duc de Berg, et 14,000 paires, provenant du marché du maréchalMoncey,ont été éga- lement expédiées.6,000 paires desouliers, complément du marché de 20,000paires faitparle grand-ducdeBerg, sont également partiesde Bayonne. Ainsiil a été expédiéd'icisur Burgos ltlt,ooo paires desou- liers, et sur Saint-Sébastien 3,ooo paires.5,oooautres paires vont être expédiéessur Burgos,cequi compléterale marché du maréchalMoncey.

Ainsilestroupesnedoivent point manquerde souliers.

NAPOLÉON.

D'après l'originalcomm.parM°"'la duchessed'Istrie.

13758.AU GÉNÉRAL CLARKE,

MINISTREDE LAGUERRE,ÀPARIS.

Bayonne, 18 avril 1808.

Vous trouverez un décret que j'ai pris sur un officierquevous avez nommé chefdebataillon dansle

i

3erégiment provisoire. C'est unechose désespérante pour l'armée quej'aie des capitaines depuis1792,qui m'ont constamment rendu tantde services, et que vous me proposiez pour chefde bataillon unofficierquiétait lieutenantoucapitaineen179Û,et quin'a pas servidepuis. Cesontdesinguliers principes qu'onalà aux

(21)

bureauxdela guerre;aveecesprincipes, l'espoirdemon arméeva être perdu.Lesnominations que peuvent avoirfaites lemaréchal Kellermann ou tout autre général, dans desmoments pressants,ne sont d'aucune valeur. Sivous m'avez faitconfirmer toutesles nominations faites dans la légion du Nord, jene voispas pourquoi je n'aipas nommécolonels des officiersqui n'étaient que lieutenants. Faites-moi un rapport sur les nominationsfaitesparle maréchal Kellermann et sur toutescelles dece genre que j'aurais confirmées depuis le moisd'octobre 1806. Cela me désoleplus et fait plus detortàl'armée que la pertede plusieurs ba- taillons.

N'adressezplus aucunofficier auxrégiments provisoires,mais envoyez- enl'étataumajor général, qui prendramesordres.Ilétait d'usage qu'un officier ne passâtpasd'un corps dans un autresansmon autorisation,au moins depuis le grade de chefde bataillon.Le princedeNeuchâtel et lesministres quil'ont précédénes'écartaientpas de cet usage, et cepen- dantle sieur Bleterin vient commander un bataillon, et je n'ensaisrien.

Il serait bien injuste quedes officiers quiont quitté l'arméeau moment dudanger soient récompensésà l'exclusiondes officiersqui n'ont point mis d'interruption dans leurs services;ce serait trahir les règles de la politique etles devoirs lesplus sacrés.Je doistoutàceuxquimont fait gagnerdes batailles. Je ne passe pas la revue d'un dépôt sans trou- vermatière àfaire quatre chefs de bataillon.Ce ne sont pasdebeaux diseursnidebellesjambes qu'ilme faut,mais debons soldats.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

13759.AU GÉNÉRAL CLARKE,

MINISTREDE LAGUERRE,ÀPARIS.

Bayonne, 18 avril1808.

Il est nécessaire quevous me fassiezun rapport sur la gendarmerie.

Je viens de voirla citadelledeBayonne, dans laquellesetrouve un dépôt deconscrits;à mongrand étonnement, je l'ai trouvé gardé par une bri- gadede gendarmerieàcheval,cequi paralysesixchevaux; une brigade degendarmerieàpiedauraitmieux valu.Il yaainsi plusieurs dépôts,

(22)

prisons et autres établissements,l'on fait la même sottise. Faites-vous rendre comptedespostesdetouteespèceque garde la gendarmerie, et faites-m'en un rapport général. La gendarmerie à cheval ne doit être chargée d'aucun serviceque la gendarmerieàpied peut faire.Ungen- darmeàchevalme coûte unefois plus qu'un gendarme à pied, et un gendarmeà pied faitle

'

servicede deux gendarmesà chevalprès d'un dépôtoud'une prison, parce qu'il n'a point de chevalàsoigner.Parlez- en à l'inspecteur pour qu'il tiennela main à cela, et témoignez-lui mon mécontentementdecequej'ai trouvé le dépôtdeconscritsdeBayonne gardé pardesgendarmes àcheval. Faites-moi faire un livretdela gen- darmerie, compagnie par compagnie, et faites-y noter leserviceque fait chaque brigade prèsdesprisons, dépôts, préfectures, etc. soit à pied, soit à cheval.Celivretme sera remis tous les mois, etjepourrai m'as- surer quecelan'existe plus.

D'aprèsla minute. Archives de l'Empire.

13760.AU VICE-AMIRAL DECRÈS,

MINISTREDE LAMARINE,ÀPARIS.

Bayonne, 18 avril1808.

MonsieurDecrès, méditez l'expéditiond'Alger,tantsouslepoint* de vue

demer quesousceluideterre.Unpied sur cette Afrique donneraàpenser à l'Angleterre. Ya-t-il sur cette côte un port une escadre soit à l'abri d'uneforce supérieure? Quels seraient les ports par l'armée, unefoisdébarquée, pourrait être ravitaillée? et combien l'ennemi pour- rait-il bloquer deports différents?Il n'y avaitguère en Egypte que le port d'Alexandrie. Rosette était un port très-dangereux; cependantonle comptait. Ici, je crois qu'il y ena une douzaine. Combien peuvent-ils contenirdefrégates,debricks etdegabares? L'escadre del'amiral Gan- teaume entrerait-elleàAlger et yserait-elle à l'abri d'uneforce supé- rieure? Quelle est la saisonla pesten'estplusàcraindre et l'air est bon? Je suppose quecedoit être en octobre.

Aprèsavoir étudié l'expédition d'Alger, étudiez bien cellede Tunis.

Ecrivez-en confidentiellement à Ganteaume,qui,avantdeveniràParis,

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