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Afrique Moderne et Afrique Traditionnelle dans la Littérature de l Afrique de l Ouest francophone

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Afrique Moderne et Afrique Traditionnelle dans la Littérature de l’Afrique de l’Ouest

francophone

Nombre de mots : 3344 Lionel Fundira

Tutorial 4

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L’Afrique est le meilleur exemple du conflit entre la tradition et la modernité.

Dans la plupart des cas, ces confrontations culturelles prennent place dans les espaces urbains des pays africains. Compte tenu du fait que ces espaces se trouvent souvent dans les capitales, nous pouvons trouver des exemples de ces chocs culturels à travers la littérature des principales villes d’Afrique. La littérature africaine n’est pas très reconnue dans le monde. La seule région du continent qui soit quelque peu connue pour son patrimoine littéraire est l’Afrique de l’Ouest. L’éducation est le thème le plus intéressant et le plus caractéristique de la littérature ouest africaine. En effet, l’instruction scolaire qui peut être en contradiction avec l’éducation traditionnelle donnée par les parents dans cette région de l’Afrique ajoute à ces textes un thème assez inhabituel dans les autres genres de littérature. Les auteurs les plus éminents d’Afrique de l’Ouest sont

francophones et par conséquent, nous pouvons assumer avant de lire leurs œuvres que leurs récits seront influencés non seulement dans leur langue mais aussi dans leur contenu par le colonialisme. L’Afrique francophone a été très profondément affectée par sa

colonisation et celle-ci a été une très grande source d’inspiration pour des écrivains comme Ferdinand Oyono (Le Vieux Nègre et la Médaille), Camara Laye (L’ Enfant Noir) et Ahmadou Kourouma (Les Soleils des Indépendances). A travers ces différents œuvres nous pouvons analyser l’éducation africaine. C’est donc en connaissance de cause que, puisque je suis moi-même originaire d’un pays africain (Rwanda), j’ai été témoin de plusieurs problèmes auxquelles je ne prêtais pas la moindre attention auparavant.

Maintenant que je vis dans un environnement différent, je perçois certains aspects de la société un peu différemment car j’ai aujourd'hui un outil de comparaison : la culture occidentale qui m’était un peu étrangère. Dans quelles mesures l’Afrique moderne et

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L’Afrique traditionnelle s’affrontent-elles ? Les mentalités bipolaires de l’Afrique traditionnelle et de l’Afrique occidentalisée s’affrontent sur plusieurs points comme : la religion, le colonialisme et la violence.

L’opposition entre tradition et occidentalisation/modernisation a pour témoin privilégié la religion qui est l’un des thèmes les plus récurrents de la littérature Ouest Africaine. Le roman Les Soleils des Indépendances est un très bon exemple de ceci. Ici, le mot « religion » a un sens plus large dans la mesure où nous parlons seulement de toutes les formes de croyances. Nous voyons tout au long de ce livre que la religion est prise très au sérieux. L’Islam est la croyance dominante dans le livre d’Ahmadou Kourouma et aussi dans la plupart des pays africains.

Nous voyons la force de la croyance des personnages musulmans de ce roman. Cette force réside dans la régularité des prières qui font partie de leur quotidien « Fama était parti à la mosquée, il y priait chaque matin son premier salut à Allah » 1. Cette phrase montre que Fama est un fervent musulman parmi beaucoup d’autres personnages. Pour les personnages de l’œuvre de Kourouma, tout dépend de la volonté de Allah. Ceci est la raison pour laquelle ils l’implorent et le remercient incessamment. « - Avez-vous connu une nuit paisible ? Grâce à Allah, la paix seulement. Que la bonté du souverain des cieux nous apporte une journée favorable»2. Le personnage principal, Fama, est tellement religieux que les seuls recours qu’il voit pour guérir la stérilité de sa femme Salimata sont le sacrifice et la prière. C’est à cause de sa foi mais surtout à cause de sa soif de femmes que Fama va jusqu'à embrasser la polygamie en épousant une deuxième femme, Mariam.

1 Ahmadou Kourouma, Les Soleils Des Indépendances, Edition du Seuil, 1970, p. 45

2 Ahmadou Kourouma, Les Soleils Des Indépendances, Edition du Seuil, 1970, p. 45-46

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Il est également persuadé de la stérilité de Salimata. Cette profonde croyance en L’Islam n’empêche pas l’existence de charlatans de toutes sortes (marabouts, féticheurs, griots, etc.…) qui agissent aussi au nom de Allah. « Allah ne voyait-il pas la pauvreté de Salimata ?.... Depuis des mois Salimata n’avait pas traversé des jours aussi maléfiques.

Il fallait partir au marabout pour découvrir la cause. Et qui savait si ce malheur n’en annonçait pas un plus grand ? Son marabout (il s’appelait Abdoulaye) réussissait a détourner les plus terribles sorts.»3 Nous pouvons voir qu’en cas de malheur, ils sont assez souvent sollicités. Ils utilisent leurs soi-disant pouvoirs pour pouvoir manipuler leurs « patients ». Leur aide, cependant, n’est pas gratuite. Pour agir au nom de l’Islam ou l’animisme (la personnification ou l’attribution d’une âme aux objets ou aux animaux), ils doivent être rémunérés. Cette pratique est très visible dans la vie quotidienne des habitants de la capitale.

Dans L’ Enfant Noir de Camara Laye, le père du personnage principal est un forgeron.

Selon les dires des habitants de Kouroussa (le village du personnage principal qui est Camara Laye lui-même), le forgeron entretient une relation assez spirituelle avec un serpent craint par tout le monde. La plupart des cultures africaines ont un griot (poète musicien ambulant en Afrique Noire, dépositaire de la culture orale et réputé pour être en relation avec les esprits.) ou l’équivalent d’un griot qui a pour fonction de non seulement protéger son peuple des mauvais esprits et autres, mais aussi de connaître et conter les histoires des ancêtres. Ils ont également l’image d’une figure religieuse à cause de leurs dons de guérisseurs et de leurs connaissances. La religion ici a un aspect physique, mais aussi un aspect magique. Le fantastique entre pour une grande part dans le fétichisme et dans l’animisme. La langue avec laquelle ce fantastique est exprimé est d’autant plus

3 Ahmadou Kourouma, Les Soleils Des Indépendances, Edition du Seuil, 1970, p. 63-64

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importante. Dans Les Soleils Des Indépendances, Ahmadou Kourouma a réussi à mettre en place une atmosphère malinké dans la langue française et ceci en s’inspirant de la syntaxe de sa langue maternelle. Le malinké comporte beaucoup de ces métaphores et proverbes que l’auteur ivoirien utilise en français : « Fama avait comme le petit rat de marigot creusé le trou pour le serpent avaleur de rats, ses efforts étaient devenus la cause de sa perte car comme la feuille avec laquelle on a finit de se torcher, les Indépendances une fois acquises, Fama fut oublié et jeté aux mouches »4. Le texte est jalonné de ces transpositions. Makhily Gassama, auteur d’un ouvrage critique de la langue de Kourouma, dit : « La fréquence de l’image dans un récit ne constitue pas une

caractéristique du style du locuteur : la langue malinké, comme la plupart des langues négro-africaines, est une langue imagée par excellence ; ce que l’allocutaire retient comme valeur stylistique chez le locuteur, c’est moins la fréquence de l’image que sa richesse et sa pertinence, et sa capacité de réaliser des symboles, car l’image est toujours un symbole. Chez le francophone de l’Hexagone, l’image est un procédé de style lié surtout à la personnalité de l’écrivain, chez le francophone d’Afrique, elle est un procédé de style lié surtout à la personnalité de l’écrivain, si celui-ci aime et maîtrise sa

langue. »5L’œuvre de l’écrivain camerounais Le Vieux Nègre et la Médaille est un autre exemple de dévouement à la religion (la religion chrétienne cette fois-ci).

Le personnage principal va jusqu'à donner une bonne partie de ses terres à un groupe de missionnaires français. Sa bonne foi de chrétien et son envie de plaire à Dieu le pousse à donner sa propriété à ceux qui sont à ses yeux ses représentants. Nous pouvons voir qu’il n’y a pas de grandes différences entre son don et les sacrifices des personnages

4 Ahmadou Kourouma, Les Soleils Des Indépendances, Edition du Seuil, 1970, p. 24

5 Makhily Gassama, La Langue d’ Ahmadou Kourouma ou le français sous le soleil d’Afrique

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musulmans de l’œuvre de Ahmadou Kourouma. Ceci est juste un moyen de se rapprocher de Dieu ou de Allah. L’importance de la religion en Afrique est soulignée par le fait que la présence de certaines religions comme le christianisme est le produit du colonialisme.

Le Vieux Nègre et la Médaille, contrairement aux œuvres de Kourouma et de Laye, ne nous offre pas tellement ces notions de fétichisme et l’imagerie qui

l’accompagne. La seule chose qui est considérée comme extraordinaire, voire

extraterrestre, est la race blanche. Les Blancs sont tellement frappés d’ostracisme qu’on dirait qu’ils sont pointés du doigt à tout moment. Les indigènes préfèrent les identifier par leurs fonctions (« chef des blancs ») ou par leurs particularités (« gosier d’oiseau ») que par leurs vrais noms. Cependant cette exclusion des Blancs de la race humaine n’est pas tout à fait mal fondée. Ce racisme envers les « Toubabs » (comme on désigne les Blancs en Afrique), ne vient pas seulement du mépris qu’ils ont pour eux mais aussi de leur crainte et quelquefois admiration pour eux. Nous pouvons voir que Meka, un vieux villageois mais aussi le personnage principal du livre d’ Oyono, est tellement aveuglé par les Blancs et leurs styles de vie qu’il s’imagine une vie comme la leur dès qu’on lui dit qu’il va être récompensé pour sa générosité. En effet, Meka avait offert ses terres aux missionnaires chrétiens et ses deux fils à la France pour qu’ils servent comme soldats. Sa mentalité ou plutôt sa naïveté de villageois le pousse à rêver de sa femme Kélara au volant d’une voiture (voiture qui lui serait octroyée par les Blancs). L’ironie ici réside dans le fait que ni Meka et ni son épouse ne savent conduire. Ceci est un exemple du pouvoir du colonialisme sur ses victimes. Un autre exemple des méfaits de cette

mentalité est la réaction de ses proches. Dès qu’il apprend la nouvelle de la décoration de

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son beau-frère Meka, Engamba s’empresse d’informer tout le village afin que l’évènement soit célébré. « Tout le monde en silence écoutait Engamba avec gravité.

Quand il n’eut plus rien à dire, Binama, lui demanda quelle était cette médaille qu’allait recevoir son beau-frère des mains du Chef des Blancs, Engamba fit un geste vague. – Je n’en sais rien moi-même. Quelqu’un m’a raconté qu’il avait entendu raconté à Doum que cette médaille était celle de l’amitié, de l’amour et du respect que les Blancs voulaient témoigner à Meka. »6

Toute cette agitation n’est pas seulement due au fait que Meka va être décoré, elle est surtout due au fait que le vieux villageois va être décoré par le chef des Blancs. Meka était déjà respecté à cause de son age et de sa sagesse mais maintenant, grâce à sa médaille, il est considéré comme un homme distingué. Cette distinction est suscitée par sa décoration mais aussi par sa nouvelle affiliation avec les Blancs. L’époque à laquelle se passe l’action du roman d’ Oyono est celles des années coloniales (1916-1960 au Cameroun) et nous pouvons voir l’étendue de son ravage mais les conséquences se font aussi bien sentir après les indépendances. A la fin du roman, Dans le roman de Ahmadou Kourouma, le post-colonialisme est assez critiqué. La libération du colonialisme marque la fin d’une politique d’oppression envers les citoyens du pays mais malheureusement le commencement d’une nouvelle. En effet, le peuple est libéré du joug des colonialistes mais pas de celui de son propre gouvernement. Il y a une sorte de dictature qui est mise en place car le pouvoir du président est pratiquement illimité. Ahmadou Kourouma explique ceci mais bien sur avec un soupçon d’ironie : « Lui, le président était la mère de la république et tous les citoyens en étaient les enfants. La mère a le devoir d’être parfois dure avec les enfants. La mère fait connaître la dureté de ses duretés lorsque les enfants

6 Ferdinand Oyono, Le Vieux Nègre et la Médaille, p. 70

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versent par terre le plat de riz que la maman a préparé pour son amant. Et l’amant à lui, le président, était le développement économique du pays, et le complot compromettait gravement cet avenir, versait par terre cet avenir. Une des raisons de cette libération décidée en toute connaissance de cause était que la méchanceté, la colère, l’injustice, l’impatience, le mal et la vilenie, tout comme la maladie sont un état provisoire, alors que la bonté, la douceur, la justice et la patience sont comme la santé ; elles peuvent être permanentes…Si grand que soit le pays ou règne la discorde, la ruine est l’affaire d’un jour. »7 Cette propagande est aussi mal fondée que celle des colonialistes mais nous pouvons voir que l’auteur est conscient de ceci car il mentionne brièvement la corruption et la soif du pouvoir qui animent les esprits des dirigeants en question. Ceci prouve que la décolonisation n’a pas été aussi bénéfique qu’elle aurait du être pour les africains. Le fléau qui est commun aux deux Afrique (l’Afrique colonisée et l’Afrique indépendante) est la violence.

La violence, qu’elle soit physique ou verbale, est très présente dans les œuvres de Kourouma et de Camara Laye. Dans L’Enfant Noir, la brutalité est indubitablement présente. Le fait qu’elle vienne de toutes parts (enseignants, parents et même camarades) nous donne l’impression qu’elle est devenue parti du quotidien des différents

personnages de ce livre. Camara et ses amis sont victimes de la brimade des grands de leur école. « Mais quand je songe à ce que nous faisaient endurer les élèves de dernière année, il me semble n'avoir encore rien dit de ce côté sombre de notre vie d'écolier. Ces élèves — je me refuse à les appeler « compagnons » — parce qu'ils étaient plus âgés que nous, plus forts que nous et moins étroitement surveillés, nous persécutaient de toutes

7 Ahmadou Kourouma, Les Soleils Des Indépendances, Edition du Seuil, 1970, p. 173-174

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manières. C'était leur façon de se donner de l'importance — en auraient-ils jamais une plus haute ?— et peut-être, je l'accorde, une façon aussi de se venger du traitement qu'ils subissaient eux-mêmes : l'excès de sévérité n'est pas précisément fait pour beaucoup développer les bons sentiments.

Je me souviens — mes mains, les bouts de mes doigts se souviennent! — de ce qui nous attendait au retour de l'année scolaire... Nous nous alignions donc au commandement des grands … et nous nous attelions à ce travail de forçat… Voyant que le travail n'avançait pas comme le directeur l'attendait, les grands, plutôt que de s'y atteler avec nous,

trouvaient plus commode d'arracher des branches aux arbres et de nous en fouetter. Ce bois de goyavier était plus flexible que nous ne l'eussions souhaité ; bien manié, il sifflait aigrement, et c'était du feu qui nous tombait sur les reins. La peau cuisait cruellement; les larmes nous jaillissaient dans les yeux et tombaient sur l'amas de feuilles pourrissantes.

Pour fuir les coups, nous n'avions d'autre échappatoire que celle de glisser à nos bourreaux les savoureuses galettes de maïs et de blé, les couscous à la viande ou au poisson que nous avions emportés pour notre repas de midi ; et si de surcroît nous

possédions quelque menue monnaie, les pièces changeaient de poche sur-le-champ. Si on négligeait de le faire, si on craignait de demeurer le ventre creux et l'escarcelle vide, les coups redoublaient ; ils redoublaient à vrai dire avec une telle munificence et à un rythme si endiablé, qu'un sourd eut compris que, s'ils pleuvaient si dru, ce n'était pas seulement pour activer nos mains, mais encore, mais surtout pour nous extorquer nourriture et argent. »8 La narration de ces cruautés est tellement descriptive que le lecteur peut imaginer à quel point Camara a été marqué physiquement et émotionnellement.

8 Camara Laye, L’ Enfant Noir, http://www.guinee.net/bibliotheque/literature/camara-laye/06.html, Chapitre 6

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Son ami Kouyaté, apparemment le plus affligé par ces bizutages, complote une revanche.

Il décide de dénoncer ses oppresseurs à son père. Celui-ci lui propose d’inviter l’un de ces grands à dîner à la maison. Kouyaté choisit un dénommé Himourana et fait comme prévu. Une fois pris au piège, on inflige au jeune homme cette même violence qu’avaient enduré ses victimes. « Et à l'instant, car tout avait été très minutieusement concerté, Himourana se vit saisi par les pieds et les bras, soulevé de terre et maintenu à hauteur convenable, en dépit de ses cris, tandis que le père de Kouyaté lui travaillait

méthodiquement les reins avec sa chicote. Après quoi on le laissa aller avec sa courte honte et son derrière en feu. »9 Nous pouvons voir ici que le sens de la punition et ceux de tous les autres genres de réprimandes sont inculqués aux enfants assez tôt. La présence de la violence est aussi bien manifestée dans Les Soleils des Indépendances. Salimata a souffert le plus dans ce roman dans la mesure où la douleur qu’elle endure n’est pas toujours administrée par des gens malintentionnés. Par exemple, dans sa jeunesse, elle a été excise. Sa culture est ici coupable pour sa souffrance. Une autre de ses graves

afflictions est le viol qui s’est ensuivi. « C’était là, au moment où le soleil commençait à alourdir les paupières, que la natte s’écarta, quelque chose piétina ses hanches, quelque chose heurta la plaie et elle entendit et connut la douleur s’enfoncer et la brûler et ses yeux se voilèrent de couleurs qui voltigèrent et tournèrent en vert, en jaune et en rouge, et elle poussa un cri de douleur et elle perdit connaissance dans le rouge du sang. Elle avait été violée. »10 Cette scène est décrite par Salimata elle-même plusieurs années après l’incident. Cela montre à quel point elle a été marquée par cette nuit cauchemardesque.

Plus tard dans le roman, elle est dépouillée de sa marchandise (elle vent du riz et d’autres

9 Camara Laye, L’ Enfant Noir, http://www.guinee.net/bibliotheque/literature/camara-laye/06.html, Chapitre 6

10 Ahmadou Kourouma, Les Soleils Des Indépendances, Edition du Seuil, 1970, p. 38

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choses au marché pour subvenir aux besoins de son couple ou plutôt à ceux de son mari) par quelques mendiants et quelques errants. La violence un fléau qui fait partie de la vie de tous les personnages de l’œuvre d’ Ahmadou Kourouma. Alors que la religion et le colonialisme sont sources de conflits entre l’Afrique moderne et l’Afrique Traditionnelle, on peut affirmer que la violence est commune aux œuvres de Kourouma et de Oyono.

Mon pays, le Rwanda est un pays qui a été dévasté par le génocide. La magnitude des dégâts causés est immesurable. Je suis né et j’ai grandi au Gabon mais cela ne m’a pas empêché d’être au courant des actualités de l’époque. Les images des cadavres et des victimes en agonie sont restées fraîches dans ma mémoire. La violence et plus

spécifiquement la guerre sont des phénomènes qui se sont intensifiés après les années coloniales et qui est toujours présente aujourd’hui car les africains ont maintenant accès aux armes à feux. Ceci est un autre produit du colonialisme.

Le conflit entre la tradition et la modernité est un conflit sans solution car personne ne peut changer la nature humaine. Les ambitions sont limitées par les croyances, les valeurs et surtout les vices. La modernité est la plus sollicitée car pour beaucoup, elle est symbole de prospérité. Les villageois quittent leurs terroirs en pensant que la ville est une sinécure, ce qui n’est souvent pas le cas. Le sentiment de

désenchantement est malheureusement inévitable.

L’éducation traditionnelle et l’instruction scolaire sont deux genres de formations qui nous sont indispensables. Elles doivent être combinées de façon à ce que l’enfant ait un bon métissage culturel tout comme celui de Ahmadou Kourouma. Ce dernier est le lauréat du Prix Renaudot de l’année 2000 pour le roman Allah n’est pas Obligé qui est

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l’une de ses dernières œuvres. Les Soleils des Indépendances était une critique du régime du gouvernement ivoirien à l’époque du défunt président Houphouët Boigny et ceci causa son exil politique qui dura plus de 20 ans. Quelques décennies plus tard, il est enfin récompensé pour son œuvre littéraire. Ceci prouve que ses travaux sont de plus en plus lus et que par conséquent qu’il y a une lueur d’espoir pour les générations à venir. Dans mon opinion, l’Afrique est toujours colonisée car les langues officielles de plusieurs pays sont les langues maternelles de leurs colonisateurs. Cependant, la langue n’est pas

vraiment importante, c’est la façon dont elle est utilisée qui importe.

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Bibliographie

- Ferdinand Oyono, Le Vieux Nègre et La Médaille, 10/18, 1956

- Ahmadou Kourouma, Les Soleils Des Indépendances, Edition du Seuil, 1970 - Camara Laye, L’Enfant Noir, Presse Pocket, 1953

- Makhily Gassama, La langue d'Ahmadou Kourouma, ou, Le français sous le soleil d'Afrique, ACCT – Karthala, 1997

- Jacques Rial, Littérature Camerounaise de Langue Française

- Jacques Bourgeacq. L'Enfant noir de Camara Laye : sous le signe de l'éternel retour, Éditions Naaman, 1984

- Jacques Chevrier, Anthologie africaine (2 tomes), Hatier, 1991.

- Le Petit Larousse Illustré, 2002

- http://www.guinee.net/bibliotheque/literature/camara-laye/01.html

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