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L’ORDRE
X
ET LE PROGRÈS
AIT XIX
eSIECLE
RECHERCHES
SCRLES CAUSESQUIONT PRODUITL'ESPRITRÉVOLUTIONNAIRE ET SURLESMOTENSD'YREMÉDIER
ACHILLE SMITTI
EDITION FHANÇAUE.
PARIS
E. DENTE,-LIBRAIRE-ÉDITEUR,
P»l»tS-HOV*L,13, GAI.Etir. D'OUI.**!».
1858.
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Pari*.—Imprimerie de L. Miutinlt, rue Mignon,2.
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ET LE PROGRÈS
AU XIX‘ SIÈCLE
RECHERCHES
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ru
ACHILLE SMITTI
DENAPLES.
ÉDITIONFRANÇAISE.
PARIS
E. DENTU, LIBRAIRE-ÉDITEUR,
PALAIS-ROI AL,13, GALERIE D ORLÉA.XS.
1858.
Droit*da repr oJuctioaetdelréduction réserve*.
TABLE ANALYTIQUE
INTRODUCTION.
Pages.
I. C’estun devoir depublier les résultatsde sonexpé-
rienceenpolitique 1
Les lumières amènentlebien 3
Lapolitique estunescience etunart..... 3 Elledemande unesolutionthéoriqueetunesolution
pratique..- 3
La rupture del'unitécatholiqueacommencélorsqu'on aattaquéla séparationdo pouvoir théoriqneetdu
pouvoir pratique U
''
Quelleestlabasedelareligion? 5 Dieului-mêmeaordonnéàl’homme de connaîtrele
monde.
—
Cetteconnaissanceesttoujours relative ànous.
—
Ellenoussuffit 6il. Lesconnaissancesliumalnessecomposenldesixscienees. 6 Leursloissont sansexceptions, 6 Lesrévolutionnairesles ignorent.UslesImaginent... 7
Exemple delaliberté 7
Laconséquencedirectedel’ordre, c’estunchangement constantqui constitue le progrès. g IlétaitIgnoré desanciens.
—
Lechristianisme adonnélepremiercelte idée.
—
Mot dePascal... 9I
il TABLE ANALYTIQUE.
Psges.
Questiondu temps de Louis XIVentre les savants... 10 Ce que comportel’idéedeprogrès.
—
Ilestindéfini,nonInfini 11
Ilestmanifesteintellectuellement,pratiquement, sur-
toutenmorale 12
Le progrèsestledéveloppementdel'ordre 13 Ilfautdonc connaîtrel’ordrepoursuivre le progrès.. 14 III. Le'Catholicisme a satisfait 4 l’ordre etau progrès:pra-
tiquement, en remplaçantl’esclavageparleservage; Intellectuellement,en séparantlepouvoir théorique
dupratique 15
L’espritrévolutionnaire n'a rienfaitintellectuellement: pratiquementilproposelecommunisme 16 Cevertige négligelemeilleur côtéde l'homme,lecôté
moral,etc'estleremède urgent que demandela
société. 17
Nécessitéd’unereligion.
—
Elle faitprédominerlesbonsInstinctssurlesmauvais. 18
IV. Lavérité,quiestIndispensable4dire,n'exclutpasla prudence,mais ne permet paslaruse 20 Nécessitéderespecter lesopinionset lesmœurs.... 22
Citationdo comte de Stadion 23
Mot de Bossuet 24
CHAPITREPREMIER.
ÉTATSOCIALAPMOYENAGE.
I. L'histoiredu catholicisme expliquel’histoiredel'hu-
manité ., ,,. 26
Ilfautune méthode pourlire l'histoire. 27
Caractère d’unebonne méthode, 28
Lareligionchrétienne nousmontrel’ordre par excel- lence.
—
Elle concilie l’ordre etleprogrès..,.., 29 LeshommesU’Étatdoivent prévoiretéviterlesrévo-lutions 30
II. Lemoyen Ageest leplusfavorablepourétudier l’his-
toire. 31
TABLEANALYTIQUE. lu V
agei.
Ilmontrel'originedel'espritrévolutionnaire 32 Le désordrematériel vientdu désordre moral 33 III. Lecatholicisme adéveloppélesentiment moral.... LS
Ilacrééun pouvoirspirituel distinctdu pouvoir tem-
porel ... 3G
Servicesqu’a renduscelle séparation.
—
Citationdudur.deChoiseul. . 33
Dignitédespapes 39
Ilscréèrentlahiérarchie AO
IV. ilsétablirent l'ordrematériel.
—
Le pape Zacharie con- seillelechangement desroisde France Al Charlemagne fondel'unitédelarépubliqueeuropéenne. A3 Ildonne des(erresauxbarbares,—
LesTaitcatholiques.—
Ilsesoumetaupape,ilétaitalorsl'arbitredel'Europe A»
V. Les ordresreligieuxeurentpour but derépandrela
morale nouvelle A7
Ilssubstituentleservage1 l'esclavage, ethonorentle
travailentravaillanteux-mêmes A3
Lesfemmes contribnentàrépandrelecatholicisme.. A9 Sanctification et indissolubilitédu mariage 50
C'étaitun moyen derégler lesempires 5i
VI. Pouvoir moraldesaintBernard 53
Exemples de papesillustres etcourageux 5A VII.Lecatholicisme règle l'éducationpublique 5G
Le triviumet lequadrivium 57
Ildonne des habitudes d'ordreetde soumission.... 53 Dessciencesdansl'antiquité.
—
Leursupérioritéaumoyen âge 59
Bèglemenl del’industrie etdesarts 60
Réforme ducalendrier 62
VIII.Institutiondelachevalerie 6A
Butparticulier,rendrelajusiieeàchacun;butgénéral,
épuiserl'espritguerrier 66
Mêmebutpourlescombatsjudiciaires et les croisades. 68
IX. Résumé du moyen âge 70
IV TAULE ANALYTIQUE.
CHAPITREII.
ÎSPLCEÜCEDE LA MÉTAPHYSIQUE.
Page».
I. La métaphysiqueagiletoujourslesmêmesquestions
Insolubles. 72
Ellevientde l'Académie d’Athènes 73
Elle estpaïenneou chrétiennesans avoiruncaractère
propre 7A
Boëcel'introduitaveclepéripaléllcisme 75 Elleprétendexpliquer toutavec desforcesoccultesou
naturelles. 77
Opiniondu père Malebranche 78
Gloirede Guillaume deChampeaux 78
Les métaphysicienson philosophesmodernesn'ontpas
mieuxéclairci lesquestions. 78
Ils n'ontaucunprincipefixe. 79
La métaphysiquen'estjamais qu'unrâle critique.... 79
Exemple du docteurStrauss 79
II. La métaphysique ne pouvantse concilieravecl'ordre, elle s'est faitechefdupartirévolutionnaire 80 Elleaposélesquestionslesplussubversivesdela
société. 81
Ces questionssont aussianciennesquelemonde.... 82
Exemplesgrecs 82
Exemple deValentin etdeladoctrinedesOEnns.... 83 lesuniversitésdirigentrenseignementetamènentle
panthéisme,ledéismeoul'athéisme 8A Ilfautrenonceràleurprouverl'inutilitédeleurs re-
cherches 85
Toutefoisbeaucoupontililresterorthodoxesetontfait amende honorable,reconnaissant leursméprises.
—
Exemple de Fénelon 8G
TABLEANALYTIQUE. T
CHAPITREHT.
ivrirvve.BnMi.ifr.WTEs.
Pnj I. La métaphysique trouva dan»lalégislationun thème
qui lotliaitfavorable 88
Lelitredelégistedonne aujourd'huiautoritéen matière
de gouvernement. 88
Le»légistesmélapliysic lensont soulevétoute» les qiieâ - Exenipledel'dgalilé.
—
Elle eslchimérique 90 Elle e»lcontraireà lanature parlesconditions biolo-gique». 90
Parl’ordre civil ai
Conlrediteparl'Iiistoirede»république»grecque»et
italiennes 91
La prétendueégalitédesfemmesestaussi fausse. . 92 Le»climatslarendentchimérique d’un peuple 1nn
antre 32
TouteslesInstitutionsaugmenlenll'in^galild 92
Conflil_des_(kL>ilj-£Liksdevoirs 92
IL Lespapes,enfaveurdel'ordre, favorisentlaroyauté
contre lesseigneursféodaux 93
le»légistesacquièrentde l’Importanceencontrôlant
lajusticeecclésiastique. 93
II»semettentauservicedesseigneurs.... 95’ Barétédel'instruction alor».
—
Bénéficede demie... 95Créationdesuniversités 25
Les rapporteurs des procès devinrentbientôtjugestitu-
laires 96
III. Le» légistesrenientréglerlamorale anmêmelitreque
l’Église 97
F.sempledn prêteur romain 98
Iln'y avait pointdéloi»uniforme» cn'Europe... 98 Prétendue découverte des PandectesîleJustinien... 22
TI TABLE ANALYTIQUE.
C’étaitune invention pour s’appuyer sur uneautorité
ancienne 1111!
IV. La guerre destiuelfes etdesOihelinsfavorise leslé - gistesdanslesrépubliquesitaliennes 101 LesLombards étendentleurcommercedechange
partout 102
Lesvilleslibresacquièrentde l'importance 102 EllesoiiTrent lespremièresécolesdediplomatie. 10A L'intérêtdel’argent fixéparleslégistes,quoique empi-
riquement 105
V. Legrand schisme d’Occidenlentre lespapes Crhain IV etClément VII,en 1378,oblige les rois à intervenir
pacifiquement 107
LesUniversitésacquièrentdel’autorité... 107 Le papeBenoitséquestréàAvignon 108 Effortsdes papespourrésisterauxlégistes 10U Touslespeuplesde l’Europe rassemblent deslois. 109 Rupture del’unitécatholiquecommencéeauxtt*niéclc. 109
YL Leslégistesacquièrenttoute autorité 111
Les docteursscolastiques s’élèventcontrel’autoritéspi-
rituelle. 112
Arnaud deBrescia 112
Le docteur JeanPetitcnnseillplemeurtre. 11 3
PierreCugnièresfaitadopterlaluides appelscomme
d'abus 114
Meurtre de Ramas. H5.
Indépendance des empereurs d'Allemagne llô Maximilien veuttirecoadjuteuretsuccesseurdupape. 115
CHAPITREIV BOTABTé.
I. La royauté omnipotente 116
La pragmatiquesanction avaitdéjàrompulahiérar -
chie 117
Démêlés dePhilippeleBel etde BonifaceVIII 119
TABI.EANALYTIQUE.
Pane».
L’unlrersltédeParisdéfend d’imprimerleconcordat.. 120 Erasme-écrii contrele »moines...
^
, 122 Luther enlèvelamoitiéde l’Europea»catholicisme.. 123 HenriVIHsefaitchefdel'Égliseanglicane. 123 L’Angleterrese faitprotestanteparledivorcedeHenriVIH 125
Le protestantisme permetledivorce 126 Inconséquence delamétaphysiqueprotestante 125 L’empereur CharlesIV,danslabulle d’or,combatla fol
et sesoumet auclergé. 127
ledauphin de France cèdelepasaucardinaldel‘érl-
gord 128
Lespape»n'avalentpu empêcherlesduels.
—
Lesroislesrépriment. 128
Bornecon serrelerespect.
—
Scsreprésentantsgou- vernentlesÉtats,comme hommesinstruits 130Elledécidedel’étiquette 135
Loni»XIVetPhilippeUreçoiventdesambassades
honorifiques 130
Lesroi»ontété lesgrands agentsde résolution hu-
maine en Europe. 131
IL Gouvernement parlementaire.
—
Lamétaphyalquea proposéun gouvernement temporelcommeellearall proposéun gouvernementspirituel 132 Sonorigine.—
InfluencedeLouisXIetde HenriVit. 132 En Francelaroyautéesttriomphante 132 En Angleterre,c’est laféodalité seigneuriale 133 C’est i tortqu’enFrance d’abord,etpartoutensuite.onavouluétablirlerégime parlementaire 133 Dansl’Angleterre,son paysnatal,ilentraînedesmaux
sansexemple. 135
L’oppositionindispensabledan» ce gouvernement .. 135
Motdu duc deSully 135
—
Onne peutrien fairedemieux que de continuer avec les conditionsdesprogrèsdu xu* tièdelesystème des anciennes monarchiesquiproduisirentlésgou- vernementslesplusforts et lesplus éclairés.,... 132
vin TARIE ANALYTIQUE.
CHAPITREV.
RÈGLEMENT DE L'INDUSTRIE.
Pages.
L Le problèmeIndustriel estleplusdifficilede»temps
moderne», 149
C'estparmilesouvriersqueserecrutel’esprittévolu- tloanalre
La puissanceétaitjadisaux mains des plus(bris.
—
Elle avaitdes devoirsàremplirLanoblesse possédait les terresavec des conditions im- poséesparlaroyauté.
—
Laconfiscation étaitnon une punition,mais uneapplicationrégulièreréservée4 laroyauté.IL Ladéfinitiondelapropriétémoderne parleslégistes est fausse
Lasociété se faitdes réserves contrel'abusdelapro-
priété. ;
Laloireligieuseimpose desobligationsmorales....
Désordreindustrielmoderne.
—
Doctrines métaphysi- ques des économisteslit. Vuesgénéralessurl’économiesociale.
—
L’impré-voyanceestcause des maux. i&fl line partie estcurablepar l'hommed'Etat. lûl Letravailpent-llmanquer7
—
Ya-t-iltropde pro-duits? .
Cequ'esf le travail. .
Avancesou capitauxnécessairesauxtravailleurs.... Inconvénientsdu chômage.
—
Mot d’un ouvrier.... IV. Lebutdulégislateurdoitêtrede mettrelescapitaux enprésencedu*travail,etletravailenprésence desbesoins,—
Iltariraitainsilasourcedesré-volnltons ... 156
152 153 154 154 141
142
143
145
147 148
149
TAULEANALYTIQUE. tx Page».
Lericlie doitcommanderdanslasociétémoderne.
—
Ilfautdoncrespecter la propriété, puisqu'elle est la basesurlaquellehsociétédoit exister 152 V. Leriche est-llcréateurdelapropriété?Non.Uenhé-
riteet doitlalaisserencore améliorée 160 Lesattributionsdelapropriétédoiventdoncêtredé-
terminées. lfil
Son accumulation dans quelques mainsestun desre-
mèdes spontanés 162
Inconvénientsdel'extrêmedivisionduterritoire^>, 162 Avantagesdelagrandepropriété 1G3
Elledivisele travail 163
Exécute degrands travaux lfi.i
Intéresse1l’ordre 163
Et économiselesfauxfrais....->-^..-,. 164 Le grandcommercefavoriseparlanoblessedu butles
noblesinstincts. ICZi
Onpeut exigerbeaucoup delagrandeindustrie.
—
Delapetite rien 164
L’espritrévolutionnaireprêchelecontraire,pousseau déclassementetenviel’accèsaupouvoir....-16A YL I)u salaire.
—
Cettequestiona étépourleséconomistesune épée de Damoclès.
—
Lafraternelledoctrineda christianisme tutsubrogée pard’autresmesures par- ticulières,parl’accroissementdestravailleurs libres. 166 Lesprincipesducatholicisme sontencore capables derésoudremoralementcettequestion 162 Letravail est obligatoireparleseul faitdel’organisa -
tionque bienamisedanstous les êtresdoués devie, 162 La morale explique pourquoi quelques-uns peuvent ue
pastravailler.. 168
L'extrêmedivisiondutravailpermet que chacun ne soitpas enmêmetempsforcéde pourvoirlui-même
1 toussesbesoins.... 168
Aquoise réduit larémunération donnée autravail’.. 168 Elle doit être suffisantepourlesbesoinsdutravailleur. 168 Exemple d’unesociétéentre particuliers, 108 L’argentreprésentedes produitsdetoutes lesespèces. 16S
X TABLE ANALYTIQUE.
P»*».
Erreur des économisteslorsqu'ils raisonnent sur l'ar- gentcommesuranêtreréel 169 Une amélioration apportée ausortdestravailleurs est
lemoyenlepluspropre poortarir lasource del’es-
prit révolutionnaire 170
Ces améliorationssontlonguesiobtenir etne peuvent
être favoriséesque parlepouvoir 173
CHAPITREVI.
éOtlCATIORPUBLIQUE.
L L’éducationpubliqueestunremèderadical,maislent.
—
L’hommed’Élatnedoitêtreétranger&aucuneconnaissance administrative 174
La question del’éducation est à l’ordredujour.
—
Elle ne peutêtreséparéedel’instruction 175 l^sinterprètesdela foiontétélongtemps chargés del’uneetdel'autre.
—
L’espritrévolutionnaire a rompucetteharmonie, queleretourdel’ordrepeut rétablir.—
Opinion de M.lecomte Siméon . 176 L’éducationdu moyenâge,complètepourcetteépoque,neTestplossouslerapportscientifique.
—
La sciencedevenue complètedoit rectifier leserreursdelascienceIncomplète 177
IL Lapolitiquedépenddessciences.
—
Leshommes d’ÉlatquiysontétrangerssesontmontrésInca-pables. |71
Lessciencesont modifié Tordre dessociétés.
—
Elles peuvent corroborerlafolparlavraieconnaissancedel’ordre. 179
L’hommed’Etatnepeutdiriger la sociétésans con- naîtrel’élémentquilacompose,Thomme... 181
Etc’est 11labiologie 182
Puis l’hommeestcomposé d’élémenls;c’est lachimie
qui les faitconnaître 183
Maislesagentschimiquesagissentsur leséléments
TABLE ANALYTIQUE. xi Vagn.
physiques,et les conditionsastronomiques modifient
lesagentsphysiques . 184
Ilya sixsciences.
—
Mathématique,—
Astronomie,—Physique,—Chimie,
—
Biologie,—
Sciencesociale 18a
Baisonsdecelle classification 187 III. Rienne peut dispenser desuivre l'ordre indiqué.... 188
L'égalitématérielleestimpossible,maisl'égalitéd'in- structionpeutse réaliser.
—
L’éducationchrétiennelaréalisait. 189
Elledoit êtrelamêmepourtous. 190
Elleéteindra l'espritrévolutionnaire 191
Pourlepeuple parleséuoncéssimples. 192 Pourlesfemmes, qui doiventéleverlesenfants.
—
Ellesdoivent régnersur la familleparlamoralité. 193 Conséquences del'éducationpublique. 195
Appelauxhommesd'État 197
L’ORDRE ET LE PROGRÈS
* . •.•' .
1 * *'**
l Ali
XIX
eSIÈCLÊ.
INTRODUCTION.
I.
L'Italieest,aujourd'huicommejadis,uneterre favorisée,oùl’esprit humainaeud’admirables développements. Sciences,lettres,beaux-arts, tout y afleurietyfleuritencore; en cemomentmême oùlessciencesouvrentunhorizoninfinidesolu- tions,de recherchesetde travaux,l’Italien’estpas ladernièredanscettemarcheprogressive.
_UndesesenfantsluiapporteJetributdeses veilles,desesréflexions,desonexpérience.Si chacundoità sonsiècle les résultatsdeses efforts,
I
1 INTRODUCTION.
cetteobligationdevientun devoir impérieuxlors- qu’ils’agitdelascieucedel’hommed'Etat,laplus compliquéequepuisseembrasserl’esprithumain.
Sicesfruitssontbons,on euprofitera
;s’ilssont mauvais ou défectueux,ilsserontrepoussés, et l’on profiteraencore.
Enécrivantcontrel’espritrévolutionnaire, je n’ai pointl’intentiond’êtrehostile,etjemegarderai d’êtrepurementcritique.Jecroisàlabonnefoi:je croisquel’erreurdanslaquelletombentleshommes par ignoranceestlapluscommunedetoutesleurs erreurs;l’instructiontendàlesdiminuer,et lebien deviendraitaussinécessaireà uncertaindegréd’in- structionque lemalest inévitable lorsqueces lumières nous manquent.
Lapolitique estàlafoismiescience etunart:
à cedoubletitre,elledemandeune doublesolution, celledesthéoriciens et celledeshommespratiques.
Commescience, ellerelèvedeprincipesgénéraux, quine sont pas ceux d’unepartie,mais de l’ensemble des connaissances humaines.Elle traitenon-seulement de l’homme, mais encore de tout cequipeut avoir surluiuneaction:ilestdoncnécessairequel’homme d’Etat soitparfaitementau courant detoutce quia rapport à ce doublesujet.
INTRODUCTION. 3
Commeart,ellea existélongtempsavant la scienceetne peut s’apprendre que parlapratique.
Surleterrainglissantdel’expérience,lesfautes soutplusfréquentesquelessuccès, et les fautesoui souventdessuitesquelessuccèsultérieursne sau- raientcompenser:on ne pourrait doncseprémunir avec trop desoincontreles difficultéset lesdangers sansnombrequ’on rencontrerasur sa route.
Lasolutionthéoriquenepeutvenirqued’un pouvoirspirituel,indépendantdupouvoirpratique, etqui,hiérarchiquement,luiestaussisupérieur que lamoraleestau-dessusdelapolitique.
Telest lepouvoir dontJésus-Christainvestison Église:c'estluiquia organisélasociété tellequele moyenâge nouslaprésenteet tellequ’ellesubsiste encoredanslespartiesdel’Europe quioffrent quelques exemplesd’ordre.
l>cpouvoirpratique,quifutlamise euœuvrede ladoctrinedivine,asecondéadmirablementses efforts. L’histoirenous en dérouleletableau.
Larupturedelagrandeetadmirableunitécatho- lique futeuEuropelesignaldel’explosiondel’esprit révolutionnaire.
Larecherchedoscausesquiontamenécelte fatale dissolution est l’objetduprésentécrit.
4 INTRODUCTION.
Jevaisétabliricilanécessitédel'ordred’après lesdonnées delafoietleslumièreséternellesde lareligion:jemontreraicommentleprogrèsest conciliableaveccetordre,dont iln’estqu’une conséquence.
Les révolutionnaires ignorentces faits aussibien quelamarche duprogrèsquiest leprétextedes troublesmatérielset intellectuelsdansla société.
C’esten combattantleprincipemêmeducatholi- cisme qu’acommencécetteguerre qui dure depuis six siècles;c’esten attaquantiadistinctionfonda- mentaleétablieentrelepouvoirspiritueletlepou- voirtemporel,entrelathéorieet lapratique,et en voulantfaireréglerparlaraisonce quine peut releverque dela religionseule,quel’espritrévolu- tionnaire,insurgéd’abord contrelecœur, a prétendu bientôt régner surlasociété etpouvoirfaireinécou- ualtreDieumême.
Laconnaissancedumonde,cellede l’homme,les rapports quilient l’unet l’autre, et l’idéequel’homme sefaitde cesrapports, telle est labasede toute religion.Orc’estensatisfaisantpleinement à ces conditions quelecatholicismeestdevenularègle
s»
morale,intellectuelle etpratiquedel’homme.
Dieu a pourvu ànotre instruction première,
INTRODUCTION. i puisquel’originede toute chose nous aétérévélée parsa parole.Connaîtreleinonde aveclequelnous sommesen rapportestdonclaloideDieumême,et larecherchedelavéritéest lepremier devoir qui nousestimposé.C’estàtitredevérités,dontla religionnous a posélesbases,quelesscieucesont étéfondées parlelabeurdes générations:c’està titrede preuve delamajestédu Créateur que nous avonspupénétrerdansunepetitepartiede son vastedomaine.Cequ’ila exposé à notrecuriosité est le seul théâtreoùilnoussoitpermis de chercherla vérité.
Cette connaissancedumondeetdel’ordrene peutêtrecomplètequepar rapport àl’hommeetà cequil’entoure:au delà toutestmystère,etune penséeindiscrète etsacrilègepeutseulepercerun voilequelareligionelle-mêmemetentreDieuet nous.
Mais cequ’ilnousestpermis de connaîtrenous suffit,puisquenous
ytrouvonsla satisfactioncom- plètede nosbesoins,morauxparlafoi,intellectuels parla connaissance,matérielsparl'emploidesforces delanature,quisatisfaitainsil’activitéquiesten nous.
< INTRODUCTION.
II.
Ilfautd’abordétablirquelest ledomaineintellec- tuelde l’humanité,afinde pouvoirpréciser labase quedoitavoirl’ordretelquel’espritpeutleconce- voir, etensuite voircomments'opèrentleschange- mentslents et successifsqui constituentleprogrès.
Ce domainesecomposedesixsciences: lesmathé- matiques,l'astronomie,laphysique, lachimie,la biologie, la science sociale (1).
Des mathématiquesrelèvent les loisdel’étendue etdumouvement.
Al’astronomieappartiennentla distance, lagros- seur, laformedusoleiletdes corpsplanétaires, les orbitesqu'ilsparcourentetlesforcesquilesmeuvent.
Laphysique étudie touslesphénomènesdus àla pesanteur,àl’électricité,au magnétisme, au calo- rique,àlalumière,auxvibrations sonores.
Lachimie pénètredanslaconstitutionmoléculaire des substances, reconnaîtlesélémentsindécompo- sables,oudu moins indécomposés,et détermine
(1)AuChapitreVI,surl'éducationpublique,j'aidéveloppéles raisonsdelapositionhiérarchiquedes connaissancesetlajustifica- tiondel'énoncédogmatiquequej'en faisIci.
INTRODUCTION. T lesconditionsquiprésidentaux combinaisonsdéfi- nies.
biologierecherchetoutes lesformes querevêt laviedepuislederniervégétaljusqu’àl’homme;
embrasselahiérarchiede cesêtresde plus en plus compliquéset élevés;sefamiliariseaveclesmodes qui règlent la manifestationdes phénomènes vitaux
;travailleàpréciserlerapport constantqui existeentrela structureanatomiqueet lafonction:
constate desfacultésde plusen plus hautes dansles animauxsupérieurs,et,combinantlaconsidération de l’organeetdesfacultés,elledisputel’étudede l’hommeintellectuel etmoral àlamétaphysique.
Enfinlasciencesociale suit l’évolutiondessociétés, en distinguelesphasesnécessaires etassignelaloi de ces changements.
Cerésumé succinctcomprendl’ensembledusavoir humain;rieu n’estomis,rien,sicen’estcequi est inaccessibleàl’espritdel'homme.
—
C’est ledo- mainedontl’ordrenous importe à connaître.—
La connaissance desloisdetous lesphénomènescompris danscette série est laseulechoseque nouspuissions acquérir,c’est laseulequinousintéresse.Nousverrouslamétaphysiqueseperdredausla recherchestériledes causespremièresoudernières.
INTRODUCTION.
s’épuiserà trouverlepourquoi;lecommentseul est pour nousaccessible etconstitue les lois:à Dieu seul appartientde pénétrer plus avant.
Cesloisn’ontjamaisaucune exception.
—
Les connaîtredoit êtrenotreseulepréoccupation.—
Les ignorerests’exposeràêtrevictime dèsqu’on veut agirdans une direction quelconque.—
Cette connaissanceestparticulièrementindispensableà l’hommequia pour missiondediriger la société; leurignorance devient chezluiuncrime,puisqu'elle comprometà chaqueinstant la société.C’estdonc au double point de vue delathéorieet delapratiquequ’ilfautacquérirlaconnaissancede l’ordre.
—
Dieu,enleprescrivant à notreesprit,a parléà notre cœur.—
Notre existencedépendde notre soumission àces loisquinous sont connues.—
C’estfautedelesconnaîtrequel’espritrévolu- tionnaires’insurgecontrel’ordre;c’estfauted’en respecterles loisqu’ilpose des questionsinsolubles surlesquelles l’esprits’épuiseenluttesacharnées,«
inutilesetsouvent impies.L’idéedeliberté,par exemple,serait bientôt éclaircie si l'onvoulait l’examineravecleslumièresdelavéritablescience et sesoumettre àl’inévitablenécessité qu’ellenous prescrit.
INTRODUCTION. - » Lesloisdelanature sontinflexibles,ellessont sansexceptions,etprescriventun moded’action toujourslemômeaux diverses organisations quisont soumisesà ceslois;parlàse règleleur liberté.
Quelleestlalibertédontjouitlapierrequ’on abandonnedansl’espace?C’estdetomber versla terreen parcourant uncertainnombrede mètres par seconde.
—
Enquoiconsiste lalibertéde,la lumière?C’est,parmiplusieurs autres,de traverser l’espaceenligne droite,desedécomposer entrois couleursprimitives,de subirlaréfraction, etc.—
Et la liberté d’un agentchimiqueest aussidese combiner forcément aveccertainessubstancesetde repousserl’alliancedecertaines autres.—
Laliberté matérielle del’homme à titrede corpsvivant consisteàse nourrir,àse vêtir,àrespirer,sous peinedela vie.—
Eh!neserait-ilpas étrangeque sa libertémorale nefûtsoumise à aucuneloi?Elleadesloiseneffet,et lareligionnousla montresedéveloppantdanslalonguesériedes siècles,soumise auxloisplus générales qui règlent l’univers.
, C’estcontrecesloisques’élève l’espritrévolu- tionnaire; aulieud’enfairel’étude patienteet difficile,ilaimemieuximagineretcréerdetoutes
INTRODUCTION.
10
pièces dans son cerveau un ordreetdesloistoujours complaisantsqu’ilfautmodifieret fairevariersans cesse.
—
Ces changementsarbitraires et fantastiques constituent pourluileprogrès; comme si les conséquences d’unedispositionimmuablene devaient pasêtreimmuablescommel’univers,étantl’une et l’autrel’œuvreduCréateur.Les anciens n'avaient pas conçulanotiondel’é- volution sociale;etquandilsvoyaient s'accomplir sousleursyeuxladécomposition deleurs établisse- mentspolitiques,ilsne savaient qu’accuserlacor- ruptiondutempset setournaient voislepassécomme verslemodèle duquelilfallaitserapprocher.
LeChristianismeapportalepremierl’idéedela supériorité infiniedelaloinouvellesurl’ancienne, duinonde chrétiensur lemondepaïen
;c’estsous soninspirationqu’undes grands génies dont l’huma- nités’honore put formulerl’idéedu progrès endi- sant:«Quelasuitedeshommespendantlecours
»dessièclesdoit êtreconsidéréecommeunmême
»hommequisubsistetoujourset quiapprendcoriti-
»nuellement(1). »
Laquestionétaitdésormais posée d’une manière
i
(I)PikiI, Petuéei.
INTRODUCTIOH. ««
nette, etsouslerègne de LouisXTVlesprogrèsétant décisifsen Europe,éclata lacélèbrecontroverse sur lemériterespectifdesanciensetdesmodernes;
etilfutcompris parleslettréset lessavantsquela loichrétienne avaitouvertlaporteà un progrès indéfini.
I^shommesd’Etat sentent aujourd'hui plusque jamaisquelasociété semeurt,qu’ilsont entreles mainslepouvoir d’exercerune influenceutilesurses transformations.
Unesociéténaturellementimmobile,danslaquelle lemouvementétaitaccidentel, voilà lavue desan- ciennesphilosophies, voilàlavued’Aristote.Une sociéténaturellement progressive
,danslaquellele mouvementest nécessaire,voilà lavue delaphilo- sophie chrétienne.
Ilfautdoncqu’icicommeentoutechosel’homme connaisselacondition souslaquelleilvit,pourap- pliquersonintelligenceàs’yconformer.
Les enseignementsdel’histoire, lesgrandsetra- pideschangementsauxquelslesnationsmodernes ontassisté,l’impulsiondes sciencesetdel’industrie, touta définitivement inculquél’idéeduprogrès à côtédecelled’ordre,quelesanciens connaissaient seuls.
It INTRODUCTION.
L’ordreetleprogrès,ce sontdeux besoinsà satisfaire,deuxbesoinségalement impérieux.
Maiscetteidéea besoind’ètrerégularisée.La notionprincipalequienressortest latendance à fairepartout prévaloirlesavoirsur l'ignorance,la force intellectuellesurlaforce brutale, les idéesgé- néralessurlesidées particulières, lesnotionsde jus- ticesurcellesd’intérêt, laraisonsurlespassions;en unmot,elledéveloppelesfacultéssupérieuresde l’homme, sans jamais cependant pouvoir obtenir que lesmauvaisesetinférieuressoientcomplètement étouffées,etquel’égoïsmesetaiseen faveurdu dévouement corlesmobiles qui sont puisésdans lespassionset lesbesoinsseronttoujoursplus puissantsquelesmobiles qui sontpuisésdansl’in- telligence.
Ilnefautdonc pointseméprendresurlaportéede ce progrès.Ilestindéfini,maisnoninfini
;lalimite estposéeparl’hommelui-même,ouplutôtDieu n’a pas permisqu’ilpût atteindre au delà d’uncertain degré:c’estceluiqu’ilafixé. Notreplanèteest étroite etne nous permet d’apercevoir qu’un coin du monde;plusétroiteencoreestnotreintelligence qui setroubledèsquelesproblèmessecompliquent.11 peutdoncapprocher d’unelimitequelareligiona
INTRODUCTION.
1
posée, mais sans jamaispouvoiratteindreàcette sublimeperfection. .
.
Latendanceàfaireprédominerlesidéesgéné- ralesserévèleparl’histoiredès'quelanotiondu progrèss’est ainsi précisée. L’industrie,organisée de jour en jour sur une meilleurebase,tourne surtout ses effortsverslasatisfactiondes besoinsduplus grandnombre.L’art,longtempsprivilègeexclusifde quelquesclassesd’élite,sefaitsentir etapprécier dansdes cerclesqui s’étendentsanscesse.Les sciencesparticulièresperdentlecaractèrede spécia- litéexclusive et sefondentdanslagrande science de l’iiumanité,quelasainte religionnous présente ayant un butdistinct.Etenfin lamorale, admirable dans l’antiquitéquant àlapersonne, incomplète quant à la famille, nullequant àlapolitique,embrassa par lecatholicismecestroisordresderapports.C’est donc bien danslaprépondérancecroissantedela généralitéquesetrouvecompristout leprogrès.
Enun mut,onpeutsereprésenterle progrès commeunemoraledeplusenplus universelle et pure, fondée sur une sciencede plus en plus exacte etétendue.
/
Telle est l’idéeque nous devons nousfairedela paroledu grand Bossuet lorsque noos appliquons aux
41 INTRODUCTION.
peuples cequ’ilditdes individus: « Ilssontassu-
» jettisauchangement:c'est laloiqui les régit. » L’idée d’ordre del’univers, et celledechangement incessant etsoumis àcetordre, sontdeuxidéescon- nexeset inséparables;ellessontlecomplément l’unedel’autre.
L’hommeestsoumisauxloisastronomiques,aux loisdelaphysique,delachimie, enfinauxdonnées fourniesparl’histoirequitracepourl’avenirune marchequiest laconséquencedupassé.Lasociété humaineestdonc soumise àces loisimpérieusesdont
ilnefaut s’écarterenrien,souspeinedemenacer dedissolution lecorpssocialauquel nous devonsle sacrifice incessantdenous-mêmes
Poursesoumettre àl’ordre,ilfaut leconnaître, etilne peutsetrouverque dans l’ensemble, puisque toutes les partiesen sontsolidaires.Suivrecetordre, c’estseconformerau progrès qui enestlaconsé- quence.
Le progrèsestdoncledéveloppementrégulierde l'ordre.
111.
Leproblèmeainsinettementposé,del’ordre, d’unepart,du progrès, del’autre,etdelasolidarité
INTRODUCTION.
u
del’un etdel’autre,analysonsrapidementcomment
ily aété satisfait (1).
Tous ceuxqui,hommesd’Étatou penseurs,contri- buèrent àlafondationducatholicisme,méritent l’admirationdelapostérité.Sesrésultats,décisifs dansl’ordre intellectuel,nelefurentpasmoins dans l’ordremoraletpolitique.
L’esclavage antique, frappéde réprobation parla nouvellemorale, disparutdel’Occident;mais,comme
rien,dans desphénomènesassujettisàlaloidela filiation,ne peut procéderque parvoiede progres- sion,ilfutremplacé parleservage.
Ilfautvoirdansleslivresdes éruditscombieu cettegrande opération, qui coïncide avecla findela première race desroisde Franceetl’avénemeut de laseconde,amélioralaconditiondestravailleurs, consolidal’établissementdesindividussurle solcul- tivépar eux,etperfectionnalafamillepopulaire.
J’aiindiquécommebase inébranlableladistinc- tionquefitlecatholicismeentrelepouvoirspirituel et lepouvoir temporel.Sicefutpourleplusgrand biende l'humanité ques’établitcettedistiuction
(i) J'aiexaminé endétailcesquestionsdanstecourant decet écrit.
(« INTRODUCTION.
radicale,cefutàsou grand détriment quel’esprit dediscussiou,cherchant àl’ébranler,voulut élever unautelprofane auprès du sanctuaire de Dieu.
Enrivalité s’estessayéun pouvoirspirituelimpie etincomplet:deslittérateurssansdirection,des philosophes sans doctrine,des savants sans morale
,
ne formant aucune corporationrégulière,n’ontréussi qu’à mettreeucontestation l’ancienpouvoirspirituel, qu’ilsne peuvent remplaceretauquelmêmeilsn’out pu enlevertoutes sesprérogatives.
Ixiurignoranceleur faitbientôtabandonnercette premièredirectionpour prendrecelledelapratique, ettropsouventc’estl’ambitionseule quiafaitchoi- sir lepremierrôlecommepluspropre à acquérirun renomqu’ontented’exploiter.C’estalorsqu’ils montrenttouteleurinconséquence,réclamantau nomdel'ordre,dontilssententlebesoincomme
praticiens, les institutions qu’ilscombattaient naguère dansleurs écrits.Aussi impuissantsdansuncasque dausl’autre,ilsne tardent pas à devenir victimeset à suivrelesortde ceuxqu’ilsontremplacés.
Malgréces efforts, laréparationentrelepouvoir spirituel etlepouvoir temporelseperpétuedonc, et doit être consolidée.
—
Elleest laconditionde laprépondérancequelamorale a acquise danslesINTRODUCTION. 17 sociétésmodernes,etqui doit lui êtreconservée par- dessus touslesintérêts; laconfusion entrelesdeux pouvoirs entraînelasubordinationdelamoraleaux considérationspolitiques.
Remarquonsà quoicetteignorance desloisaux- quellessont soumisesl’existencedel’hommeet celle delasociété,mènelesocialismeunefoisenfacedes réalitéspratiques;et,pour neparlerqueduplus bruyant dotous,nous verronslecommunismechassé de l’Europe, chercher dans lenouveaumondela terrepromise àses illusions,etne pas obtenir des résultatsmoinsridicules.
Onpeutcaractérisercesocialismeeudisantque savisée estd’obteuirunerépartition,suivantlui, plus équitabledelarichesse, et qu’ilentendl’assu- jettirà des conditionsquireviennenttoutes,d’une manière ou d’uneautre,àlaniveler.
Sans compterl’absurditéd’unetelleprétention, quiseradèslelendemain rendue impossible, carles unsresteront possesseurs,parcequ’ilsontdel’ordre etde l’économie,lesautresvendront, parcequ’ils sontimpropres à administrer, mais tous serontégale- mentpauvresetincapablesderiende général;
—
sans compterl’oubliquel’on faitdeladivisiondutravail, quiest le seulmoyende perfectionnertouteschoses,2
U
INTIIODUCTION.etqui»e sera paspossibleavecunerépartition égale, quine permettra à personne de payer suffisammentle travaild’autrui;
—
sans comptermille impossibilités qui réduiront ce système àl’absurde;ces socialistes n’abordent pasmêmelapenséedu côtéleplus important de l’homme,lareligion, la science, l'édu- cation,lesbeaux-arts. N'est-cepas déclarerson incompétence surlameilleureet laplusnoble part dudomainehumain?
Nesesouciantpasdel’organisation spirituelle, ouplutôtétantincapable(vu sondédaiurévo- lutionnairepourlafiliationhistoriquedeschoses) d’entreprendreunetelleconstruction, lesocialisme n’apporteaucunremèdeàl'anarchie qu’ilprétend guérir.
Or,l’anarchiementaleest celle quiréclameles premierset les pluspressantssecours;car l’anarchie matériellen’enestqu’unoconséquencenécessaire.
—
Qu’est-cequerégler la richesseetlaproduc- tionsansrégleraupréalablel’espritetlecœur de ceux qui auront à produireetà employercette richesse?Cen’estpasainsique procédale catholicisme danslaglorieusepériode dumoyeuàgclorsqu’il s'empara d’abord des puissances moraleset iutellec-
in
mon
vction. (9 tuellesdo l'humanité.—
Luiseulencoreestcapable detenirlagrandeplacequ’il tint jadis etqu’au- jourd’huipersonnen’oseveniroccuper.Maisl'hommen’ajamaisétésansreligion, etau- jourd’huiencorelagrande majorité n’échappepas à cebesoin.Lesentimentreligieux,pourvivreet s’exercer,a besoin dese fixersurun Pire dont ou sesentsérieusement dépendant.
Unemétaphysique ignorante,etquin’aaucun* moyend’expliquerlessentiments,secontentede lesnier.
—
Onl’avue,dansle siècledernier,rayer d’untraitdeplumetouteune part de notreêtre et fairedel’intérêtpersonnellabasedelamorale.Maisnilesenscommunordinaire, ni lascience(pii n’enestqueleprolongement,nepermettentces divagations;etsanspouvoir expliquer pourquoion aime sonpère, samèreetsesenfants, sesamis,sa patrieetsonDieu, on reconnaîtcessentiments commeunfaitprimordialde notre nature.
—
La religioncatholiquesaitlesdévelopper,lesaffermir etleur faireproduire touslesfruits qu’ilspeuvent donner, en combattant,systématiquementeten réduisantau moindre degrépossiblelessentimouls d’égoïsme qui sout prédominants dans notre nature.Science, éducation, morale,pouvoirspirituel,tout
10 INTRODUCTION.
cela estduressortdela religion,c’estlagrande tâche dontelles’occupe.
Quele socialismeprenne enmaincet office, qu’il no songepasseulement às’occuperdesintérêts matériels,laissantàd’autres la direction spirituelle, alorsilsortirad’uneimpasse sansissues etmontrera queses théoriessont autrechosequedesrêveries et desutopiessans fondements.
IV,
Jecroisavoirétablid’unemanière certainecom- bienlaconnaissancedela réalité estindispensable àl'hommed’État.
—
Ses lumièresrépondent de sa conduite;etsaconduiteestlagarantiedubonheur des peuples.Silavéritéluiestsiprécieuseà connaître,tout nos’accordc-t-ilpasaussipourétablircombienla droitureet lafranchise doivent présideràsesparoles commeàsesactionsî
Nous sommesloindu temps oùlaformule sacra- mentelledes cabinetsétait«sécrétaimperii quibus aliudagitur,aliud simulaturagi. »
—
Encela,comme entouteschoses,lamoralitéafaitdegrands progrès,INTRODUCTION. •r et lavéritéestaujourd’hui reconnuecommeaussi indispensablequ'elle estsageet utile.
laprudenceestunequalitéprécieusequi n’exclut ni la sincérité ni la franchisemême. laprudenceest essentiellement pratique;elle travaillel’hommepour le régler,commeaditLaRoehofoucault
;ellevoit
jusquedanslespluspetitsdétailsetprévoitdes évé- nementsquelasagessesaitsupporter,maisqu’elle nesauraitpas prévoirsiellen’estprudente.
Cet heureux donnaturelnesedonnenimêmene peuts’acquérir:maisildoit être régléparune haute moralité pour ne pas dégénérer en uneflnessequi n’esttrop souvent quelaruse.
Leshommesappelésàde hautesfonctionsayant besoind’êtreentourésdelaconsidérationpublique
,
non-seulement leur persounedoitêtreàl’abride toutreproche,maislesprincipesquilesdirigent doiventêtre justifiésparlaconnaissanceaussibien queparlerespectdetoute vérité.
lavérité et ladroituresontlesarmes delaforce,
commelaruseet la trahisonsontcellesdelafai- blesse:lesunescl lesautresontétéjogéesainsi,dans touslesâges,avectoutes lescroyances.I>eDante nous montre, danslemêmecercledol’enfer,Bruluset Cassiusauprèsde Judas.
•t INTItOfU’CTlON.
Laconsidérationdes besoinsmorauxqui constitue chezun peuplelesopinionsetlesmoeurs seraleguide del’hommed’Etat. (]esbesoins sonteu rapport avec ledegrédecivilisation qu’ilsreprésentent:ilssont lelevier puissantsurlequelilfaut agirpouratteindra lebutdéfinitif,quiest lelionheurdespeuples.Les connaîtreestdoncindispensable. L’autorité religieuso toute-puissanteasu lesaccepteret c’estencelamémo
qu’elle s’estmontrée supérieure.Ellea suIra diriger, nonlescontraindre,etpourcelaelleprêche, per- suade, entraîne:aussi l’histoirenouslamontre tou- joursconciliatrice,quoiquedogmatiqueetrigou- reuse.
C’est cettepuissancedel’opinion etdelamorale d’unpeupleet laconnaissancequ’ilenavaitquia faitdireau comte de Stadion, dans son Tableau de l'Europe pendantlesannées!805et1800:aCe quo
»lecommundes gens quicroientraisonner, ignore
»ou, pourdireplusjuste, affected’ignorer,c’ratque
»la force réelled’unÉtat, laforce quiconstitue sa
»prépondéranceeffective etson poids danslesaf-
»faires,neconsistepas seulement dans sonterri—
»loire,danssapopulationetdansscs richesses.Cetle
»force estencorecomposéedeforcesmorales.Aces
»causes moralessejoignent quelquefoismêmedes
INTRODUCTION. 53
»causesmétaphysiques,quisonttout aussiessen-
» tiellesàlaprospéritéque ce qui frappe nos yeux;
» je vais plus loin:mêmedes causesdontlamention
»paraît frivole.L’honneur d’une nation,lagloire
»desesarmes,lafranchisedesa politique, l’obsti-
»nationdanssespréférences connues,lafermeté de
»ses desseins, la rareté et lapersistancedel’expres-
»siondesesprojets, laloyautéde son souverain,
»quineditjamais en vain:je promets,foideroi,
»fonttout autantpartiedecetteforcequele sol,le
»commerceet les habitants. »
Jene puismieuxterminerces réflexionsmorales qu’enrapportantcesbellesparolesd’une des plus grandes lumièresdu catholicisme, deceluiquiamé- ritéd’êtreappelél’aigledeMeaux:«Simonjuge-
bmentnemetrompe pas;sirappelantlamémoire
»dessièclespassésje lescompareautempsprésent,
» j’ose croire, et je vois lessagesconcourirà ce sen- btiment,quelesjoursd’aveuglement sont écouléset bqu’il esttempsdésormaisque lalumièrere- bvienne(t). b
(1)Bossnel, Histoire îlesvariationsiluprotestantisme.
CHAPITRE
PREMIER.ÉTATSOCIALAUMOYENACE.
I.
Lbiitoir»duoitboliciimeexpliquel’histoiredel'bumenité.
Ilfaut,enlisant l'histoire,sesoumettre àun sys- tèmeàl’aideduquel onchoisit les faits,parlequel ilssontclassésdans uncertainordre
;etce système fournitenfindes conclusions:cesconclusions sontla règledelaconduitedel’hommed’État.
Cetteidéede systèmeest,pourbeaucoupd’esprits, synonymedelapartialitéexclusiveetdel’éloigne- mentpour toute conception grandeetgénérale.C’est une erreur qui mériterait à peined’ètreréfutée,si ellen’étaitprofesséeparbeaucoupd’hommespoli- tiques.
Ilspensentqu’ilfaut se laisserguiderparlesévé- nements, attendretoutdes circonstances,et segarder de chercher dansun système des vues qui servent à
Î6 ÉTAT SOCIAL
diriger la société;ou biens’ilsfontun choix dans lesfaits,ilss’enrapportentencelaàleur seulejudi- ciaire,dansl’opinionoùilssont,sans doute,qu’elle lesguidera toujoursmieux quetoute autre.
Unetelleprétentionchezleséclectiquesou choi- sisseurspeut avoir unevaleur,siceluiquisoutient cetteopinionsemontreunhommesupérieur;alors sapratique seratellequ’elleledispenseradetoute explication justificative.Ilauradignement rempli son rôledanslasociété,sonnomserainscritavechon- neurparmi ceux deshommesillustres et utiles;mais
ilne pourraêtreproposépourmodèle à personne.
Eneffet,lesqualitéspersonnellesne sont pascelles surlesquelleson doivelepluscompter; cars’ilen étaitainsi,sijamaisiln’étaitpossibledetracer la marchequ’on asuivie,oucellequ’ondoit suivre, l’expérience acquise parl’unseraità jamais perdue pourses successeurs,cequi seraitdirectementcon- traireau but de toutescience,detouteorganisa- tion(A).
Conserver l’expérience acquiseestau contrairele but qu’onsepropose,etlesqualitéspersonnelles échappent àtoutetransmission:l'hommelemieux douéseradoncforcédesesoumettreà uneméthode aussitôt qu’ilvoudra transmettre à d’autreslespro-
AUMOYENAGE. Î7 cédésqu'ilasuivis;ildeviendra systématique, car se passerd’unordrequelconque etprendreles faitsau hasard,c’estsansdouteune proposition in- soutenable.
Lecaractèred’unevéritabledoctrineestde pouvoir embrassertouslesévénements sans exception, do montrerqu’ilsconcordenttous, qu'ilsn'ontriende contradictoire,qu’uneépoque peut toujourscomposer un ensemble cohérent,et liersans interruptioncelle quila suitaveccellequilaprécède.C’estencela quesemontresurtoutsapuissance,aussibienque dansl’applicationquipeuts’en faireauprésent.
Touscesavantagessetrouventdanslareligion catholiquequi,nousmontrantl’ordreparexcellence, nousfournit l'appuiquinous manquerait danstoute conceptionhumaine.
Ladoctrine divinonouspermetd’arriveràlavérité historiquecommeàlavéritéentoutechose; son dogmeréunitles espritsautourde notionssuprêmes etdirectrices,et,nous soumettant à uneautorité supérieure,ilréprime d une manièreefficace les in- surrectionsmentales,etparsuite lesinsurrections matériellesquisurgissentauseinde notre orageuse société.
Jusqu'àlavenuedecettesainte doctrine,eneffet,
ÉTATSOCIAL 18
ledéveloppement danslemondeancienavait été spontané,lent,aveugle,incertain,carilnepossédait pasceltelumièrequi seulepouvaitconcilier l’ordre avecleprogrès:l’ordre,enlefondant sur l'ensemble desloisrévéléesparloCréateuret l’étemelle vérité desaparole;leprogrès,enlecoordonnant à l’em- pirede cesloisparladirectiondonnéeàl’intelligence etàl’activité.
C’esten développantlessentimentsbienveillants delanaturehumainequelecatholicismea complété l’homme:ladivinedoctrinedevait,dès son entrée danslomonde,fixerl’avenirdelasociété et,sous touslesrapportsimportants,dire lederniermotdo la civilisation.
Posantlesprincipesdetoutes les institutions,ilne laissaitquele soind’endévelopperlesconséquences etdelesappliqueraux besoins de diverses époques parlagénéralisationdesamorale.
Maiscettejudicieuseappréciationdel’existence moralea-t-elletoujoursété ladoctrine detous les hommesd’État,pourquijugersainement chaque époquedoit être lapréoccupation constante?
Jenelepensepas, aussi je croisque delàdé[ten- dentles plusgrandsmalheursqui affligent la société.
L’histoirenousfaisantvoirdansl’âged'aujourd'hui
AUMOYENAGE. £9 larigoureuseconséquence del’àgeprécédent,comme onvoitdanslefilsl'indispensableprocréation pater- nelle,nous imposel'obligationdeprofiterdupassé sansenrien laisserperdre.Ainsiceux qui prétendent parvenirà n’importe quel perfectionnementmême
trèsraisonnablesicen’estpar degrésinsensibles, montrentqu’ilsignorenttoutàfait l’histoire, et semblent avoirassistémachinalementetnon pas en intelligentsobservateurs,àtoutes lesdésastreusesré- volutionsquiont ensanglanté l’Europe. Et demémo ceux quiserefusentaux leçons fournies parl’histoire, quireculentdevantsesinévitablesconséquences, ceux-làrenoncentà tout empire surlesespritset surlescœurs:surlesesprits,puisquelalogique inflexibledes événementslesentraîne;sur lescœurs, puisquelecatholicismenous a appris à conquérirle mondeparlapersuasion.
Ledésarroi quirègnedanslessentimentsetqui entraînelesactionsdeshommesaétélavéritable causedes plusgrandes catastrophes contemporaines.
Ehbien!cettecausefutméconnueou méprisée par deshommesd’Etat,dontl'intelligence et lesavoir honorent l'humanité, mais pourqflil'histoireet la doctrinereligieusequidoit l’éclaireruefutpeut-être qu’un longthèmelittéraire.
30 ÉTAT SOCIAL
Loseulmoyeud’éviterdetelsmalheurs,c’est de guider d’àgc en âgelespaslentsmais assurés des peuples,etsavoiropérer aujourd’huilesamé- liorationspréparées parla génération qui nous précède.
Lemeilleurexemple à proposerestcetteéjioque caractéristiqueoùlamarchede l’humanitéfutnette et distincte,oùlamaindo Dieu sembleêtreinter- venue directement pourlaguider;etaucune assuré- mentnefutplusgrandequecellequivitfleurirdans toutesasplendeurlareligioncatholique. Intellectuel- lement,moralement, politiquement,cetâgefntla basedetoute foi,detoute discipline,detoutordre, dotoutprogrès.
C'estfauted’avoircomprislemoyenâge,sesten- dances,sesressources,son génie,quelaplupartdes historiensdestempspostérieursontvuunesépa- rationinconciliableentrel’antiquitéetlestemps modernes.
—
Ilsontainsirompulachaînequilie lespremierseffortsdelacivilisationaveclesder- niers.Suivons dansl’histoirecettemarcheévidenteet voyonsdanslemoyenâgel’originedel’ordre etdu progrès humaiu.
AUMOVENAGE. 31
II.
C'enlemoyenAge qu’il faut étudierpourtrouverlacausedu désordremoraldenotreépoque.
Tout,àcotteépoquedumoyenâge,estdigne de l’étudedel’hommed’État.L’originedesinstitutions modernes surlessciences,les lettres, l’industrie,la politique, la législation, lesmœurs même,etsurtout lamorale,tout futpréparéalors.
Leuommêmeconsacré parl’usagedésigne dela manièrelaplusheureuselerôleque joue cette époque intermédiaire dansl'histoiredu développe- menthumaiu.
Loind’êtreun temps d’anarchie, d’ignorance, de barbarie,lemoyenâgedoitnousservirdemodèle bienplusque ne peuventlefaire l’âgegrecoucelui des Romains, non-seulement parcequ’ilexpliquele passagedela vie militaireàlavieindustrielle,im- portantchangement(piirompt avec un desinstincts les plus grassiersdel’hommepourysubstituerla sociabilité;maisaussiparceque nosmœurssont pluscomparablesàcellesdeladernièreépoquo qu’ellesne sont àcellesquiprécéda.
C’estdoue aumoyeuâgequ’ilfauts’attacher lurs-
ÉTAT SOCIAL j*
qu’on veut trouver dansl’histoire leslumières néces- sairespouréclairer laconduitedeshommesd'Êtat.
Ilsytrouverontl’originedel’espritrévolutionnaire qui,aumilieudelapaixeuropéenne, troubleles Étatsetmetlasociétéenpéril.
Lebutde tousdoitêtreceluid’assurerlapaix pourlebonheur deshommes,
—
Notreépoque recon- naîtcette nécessité.—
Touteslesmesures générales et particulièresontlapaixpour dernièrefin.—
C’est danscettelouableintentionque touslesgouverne- mentsaujourd’huifavorisent la vie industrielle qui, donnantmieapplication régulièreàl'activiténatu- relleà l’homme,luifaitépuisercontrelanature inépuisabledesforcesqu’iladirigéeslongtemps contresessemblables.Etc’estauseindelapaixcependantquel’anar- chiesédressesurtoutmenaçante.
—
L’espritrévo- lutionnaire esttoujourséveillépour troublerl’ordre;ettousles effortsontdelapeineàlemaintenir.
Les causes decetteanarchie méritent doncd’être étudiées avecsoin:ilfauttrouversonorigine, suivre samarcheet sesdéveloppements pourlacombattre avec avantagecommeunennemiredoutable quela violenceirritequandellene peuts"en rendre maître.
Maisledésordre matérieln’estjamaisprimitif:il