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Academic year: 2022

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CRHI UPR 4318

Appel à candidatures

Contrat doctoral en philosophie sociale et politique

L'EUR CREATES et le Centre de Recherches en Histoire des Idées (CRHI, UPR 4318) d’Université Côte d’Azur proposent un contrat doctoral en philosophie sociale et politique, pour une durée de 36 mois à compter du 1er octobre 2021. Le projet doctoral devra croiser la thématique de l’héritage et mobiliser les techniques des humanités numériques. Il s’inscrira dans le programme de recherche Reconsidering Inheritance déployé au sein du CRHI.

E NVIRONNEMENT Université Côte d’Azur

Lauréate depuis 2016 de l’Initiative d’Excellence avec « UCA Jedi » (49 millions d’euros), du projet 3IA (institut interdisciplinaire pour l’intelligence artificielle) en 2019 (18 millions d’euros), Université Côte d’Azur est un grand Établissement Public à Caractère Scientifique Culturel et Professionnel (EPSCP) dont les missions fondamentales sont la Formation des étudiant·e·s et des professionnel·le·s, une Recherche d’excellence et une Innovation au service de tous et toutes. Université Côte d’Azur emploie directement environ 3000 personnels et accueille chaque année une population de plus de 30 000 étudiant·e·s.

Site internet : https://univ-cotedazur.fr/

L’EUR CREATES

L’École Universitaire de Recherche pluridisciplinaire « Arts et Humanités » CREATES (Créativité Transformation Émergences) assure la formation et la recherche en sciences humaines et sociales et en Arts. Centrée sur la créativité, elle fédère 9 départements de formation et de recherche, 7 écoles d'art, l’École doctorale SHAL "Sociétés, Humanités, Arts et Lettres", 8 laboratoires de recherche, et s’appuie sur la Maison des Sciences Humaines et Sociales (MSHS). Les thématiques et axes de recherche de l’EUR CREATES sont :

1. L’épistémologie de la créativité et des savoirs sur l’art 2. Création et sociétés

3. Créations, textes et supports

Site internet : https://creates.univ-cotedazur.fr/

Le CRHI

Le Centre de Recherches en Histoires des Idées (CRHI, UPR 4318) est une équipe pluridisciplinaire articulée au Département de philosophie d’UCA. Les recherches qui y sont conduites s’inscrivent dans le champ de l’histoire des idées, entendue comme discipline transversale spécifique qui, au-delà de l’histoire de la philosophie, entend étudier les « idées », réalités que n’épuisent pas l’analyse philosophique et dont l’étude présuppose l’exploration de plusieurs champs disciplinaires, historiques, scientifiques et techniques.

Site internet : http://crhi-unice.fr/

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Le programme de recherche Reconsidering Inheritance

Contexte social. Comme Anthony B. Atkinson l’a montré pour le Royaume-Uni (Atkinson 2018), Joseph Stiglitz pour les États-Unis (Stiglitz 2019), Thomas Piketty pour la France (Piketty 2011 et 2013) et pour les différents pays européens (Alvaredo, Garbinti & Piketty 2017), on assiste, depuis les années 1970, à

« un retour de l’héritage » dans les pays développés : après avoir décru dans la première moitié du XXe siècle, la part du patrimoine hérité dans les ressources totales des ménages a retrouvé aujourd’hui un niveau comparable à celui qu’il détenait au XIXe siècle. Ce « retour de l’héritage », loin de bénéficier à tous, est au contraire fortement discriminant dans la mesure où il participe à la concentration croissante des inégalités de richesses1. Or il est favorisé par des politiques publiques d’allégement – et dans certains pays de suppression – de la fiscalité successorale.

Objectifs. L’héritage, le droit successoral qui le règle et la fiscalité successorale qui l’encadre constituent, pour les sociétés occidentales à État social, un objet éminemment problématique en raison du dilemme normatif qu’ils font apparaître. L’héritage, son droit, sa fiscalité nous confrontent à un conflit apparemment insoluble entre juste égalité des chances et liberté du propriétaire (Rawls 1987), entre égalité des chances pour tous et fraternité pour les siens (Gotman 1988). Est-il juste que les individus se trouvent privilégiés ou défavorisés en vertu, non de leurs mérites propres, mais du hasard de leur naissance ? Mais ne serait-il pas tout autant injuste que l’individu perde son pouvoir de disposer, selon sa volonté, des biens dont il est le légitime propriétaire, que ses enfants se trouvent dépossédés de biens auxquels ils sont attachés parce qu’ils appartiennent « à la famille » et qu’ils constituent l’incarnation matérielle de la lignée familiale ? Le programme de recherches Reconsidering Inheritance est consacré à l’exploration des rapports entre héritage et justice et à l’analyse philosophique du dilemme normatif posé par l’institution de l’héritage.

État de l’art. Si, jusqu’à la parution et la très large diffusion du Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty (Piketty 2013), le retour contemporain de l’héritage est resté peu visible et non questionné, un nombre croissant d’économistes en appellent aujourd’hui à une réforme de la fiscalité successorale qui permettrait d’obtenir un équilibre entre équité et efficacité, que ce soit en faisant varier le taux d’imposition selon qu’il s’agit d’héritages, de transferts entre vifs ou de dons caritatifs (Kaplow 2001 ; Bernheim & alii 2004 ; Arrondel & Masson 2011 ; Masson 2015), selon que le patrimoine transmis provient d’un héritage antérieur ou du produit du travail (Halliday 2018), selon l’âge du défunt (Pestieau

& Ponthière 2018), selon l’âge de l’héritier (Dherbécourt), ou que ce soit en élargissant l’assiette de l’imposition par la prise en compte des revenus non visibles du patrimoine (Allègre, Plane & Timbeau 2012) ou encore par celle de l’ensemble du patrimoine hérité au cours de la vie (Frémeaux 2018).

D’autres pointent la nécessité de compléter la taxation sur les transmissions par une taxation accrue sur le patrimoine (Piketty 2019). Mais si la question de l’héritage revêt une importance croissante en économie, elle demeure singulièrement absente en philosophie, quand bien même elle articule des concepts philosophiques cardinaux tels que ceux de propriété, de famille, de mort, de justice sociale, de justice fiscale, d’égalité des chances. Plus surprenant encore, à l’exception des libertariens de droite (Nozick 2016, Rothbard 2002) et de gauche (Steiner 1994, Vallentyne 2001, Van Parijs 1991 et 1995, Otsuka 2003), l’institution de l’héritage reste très peu questionnée au sein même des théories de la justice, cette partie de la philosophie sociale et politique qui, dans le sillage de John Rawls, se saisit de la ligne de partage entre inégalités sociales justes et injustes. Le programme de recherches Reconsidering Inheritance entend contribuer à combler ce manque en se saisissant philosophiquement de l’institution de l’héritage.

1 En France, la part des 10% des patrimoines les plus élevés représentent en 2010-2011 environ 62% du patrimoine total du pays alors que celle des 50% des patrimoines les moins élevés n’est que de 4%. Aux États-Unis, sur la même période, le décile supérieur possède 72% du patrimoine américain quand la moitié inférieure en possède seulement 2% (Piketty 2013, p. 404).

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D ESCRIPTIF DU CONTRAT DOCTORAL Profil

Les projets de thèse soumis doivent être des projets de recherche en philosophie, relevant de la philosophie sociale, politique, juridique ou morale.

Ils doivent croiser la thématique de l’héritage ou l’une de ses thématiques connexes (propriété, famille, justice sociale, justice fiscale, égalité des chances, justice intergénérationnelle, etc.) et s’inscrire, à un titre ou un autre, dans le programme de recherche Reconsidering Inheritance.

Les projets de thèse pourront relever de l’histoire des idées ou de la philosophie normative contemporaine.

Les projets s’inscriront dans l’axe III. « Créations, textes et supports », sous-axe III.1. « Sciences des textes et des supports », de l’EUR CREATES (https://creates.univ-cotedazur.fr/recherche/axes-de- recherche) et s’efforceront de mobiliser les outils des humanités numériques.

Compétences

Les candidat.e.s doivent être titulaires d'un master de philosophie et compétent.e.s en philosophie sociale, politique, juridique ou morale. Les candidat.e.s devront se former, si besoin, aux humanités numériques au cours de leur thèse.

Poste

La thèse sera encadrée par Grégori Jean (PR en philosophie) et Mélanie Plouviez (MCF en philosophie).

Le contrat doctoral est ouvert aux candidats de l'UE et des pays tiers pour trois ans (36 mois) de financement complet. Le doctorant recevra un salaire mensuel net d’environ 2000 euros nets mensuels.

Le contrat doctoral débutera le 1er octobre 2021.

C ANDIDATURES

Date limite de dépôt des dossiers : le mardi 31 août 2021, à minuit

Les dossiers de candidature sont à soumettre sous format électronique aux deux adresses électroniques suivantes :

Grégori Jean <Gregori.JEAN@univ-cotedazur.fr>

Mélanie Plouviez <Melanie.PLOUVIEZ@univ-cotedazur.fr>

Le dossier de candidature comprendra les éléments suivants : 1. un curriculum vitae ;

2. un projet de recherche de 5 pages maximum (références bibliographiques non comprises) ;

3. l’attestation de réussite au master délivrée par la scolarité ou par courrier du responsable du diplôme indiquant la mention obtenue au master ;

4. les relevés de notes de Licence et de Master.

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Page 4 sur 4 Des auditions seront organisées au tout début du mois de septembre.

Les candidats potentiels peuvent contacter Mélanie Plouviez pour discuter de leur projet de recherche : Mélanie Plouviez <Melanie.PLOUVIEZ@univ-cotedazur.fr>

Références

ALLÈGRE G.,PLANE M.&TIMBEAU X. (2012), « Réformer la fiscalité du patrimoine ? », Revue de l’OFCE, 122, p. 231-261.

ATKINSON A. (2018), "Wealth and inheritance in Britain from 1896 to the present", The Journal of Economic Inequality, 16/2, p. 137-169.

ALVAREDO F., GARBINTI B. & PIKETTY Th. (2017), “On the Share of Inheritance in Aggregate Wealth: Europe and the USA, 1900-2010”, Economica, vol. 84, p. 239-260.

ARRONDEL L. & MASSON A. (2011), « Taxer les héritages pour accroître la mobilité du patrimoine entre générations », Revue française d'économie, Volume XXVI, 2011/2, p. 23-72.

BERNHEIM B.D.,LEMKE R.J.&SCHOLZ J.K.(2004),"Do Estate and Gift Taxes Affect The Timing of Private Transferts?", Journal of Public Economics, 88/12, p. 2617-2634.

DHERBÉCOURT C. (2017), « Peut-on éviter une société d’héritiers ? », Note d’analyse, n°51, France Stratégie.

FRÉMEAUX N. (2018), Les Nouveaux Héritiers, Paris, Seuil.

GOTMAN A. (1988), Hériter, Paris, PUF.

HALLIDAY D. (2018), The Inheritance of Wealth: Justice, Equality and The Right to Bequeath, Oxford University Press.

KAPLOW L. (2001), “A Framework for Assessing Estate and Gift Taxation”, in Gale W., Hines J., and Slemrod J. (ed.), Rethinking Estate and Gift Taxation, Washington, Brookings Institution Press.

MASSON A. (2015), « Comment justifier une augmentation impopulaire des droits de succession », Revue de l’OFCE, 139, p. 267-326.

NOZICK R. (2016), Anarchie, État et utopie, Paris, PUF.

OTSUKA M. (2003), Libertarianism without Inequality, Oxford, Oxford University Press.

PESTIEAU P. &PONTHIÈRE G. (2018), "An age-differentiated tax on bequests", Centre for operations Research and Econometrics, 2018/06, p. 1-11.

PIKETTY Th. (2011), « On the Long-Run Evolution of Inheritance: France 1820–2050 », The Quarterly Journal of Economics, 126/3, p. 1071–1131; (2013), Le Capital au XXIe siècle, Paris, Seuil ; (2019), Capital et Idéologie, Paris, Le Seuil.

RAWLS J. (1987), Théorie de la justice, Paris, Seuil.

ROTHBARD M. N. (2002), For a New Liberty - The Libertarian Manifesto, New York, Collier Books, 2002.

STEINER H. (1994), An Essay on Rights, Cambridge MA, Balsckwell.

STIGLITZ J. (2019), People, Power and Profits: Progressive Capitalism for an Age of Discontent, New-York, Norton &

Company.

VALLENTYNE P. (2001), “Left-Libertarianism: A Primer”, in Vallentyne P. & Steiner H. (dir.), Left-Libertarianism and Its Critics. The Contemporary Debate, New York, Palgrave Macmillan, 2001, p. 1-21.

VAN PARIJS PH. (1991), Qu’est-ce qu’une société juste ?, Paris, Seuil ; (1995), Real Freedom for All. What (If Anything) Can Justify Capitalism?, Oxford, Oxford University Press.

Références

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