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Il a été tiré de cet ouvrage :

17 exemplaires sur papier de Hollande Van Gelder Zonen, réservés pour l'auteur et ses amis, numérotés de I à X VII ;

et 30 exemplaires sur papier pur fil des papeteries Lafuma, dont 15 numé- rotés de 1 à 15, réservés pour l'auteur et ses amis, et 15 numérotés de 16 à 30.

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ON N'EST PAS PERDU

SUR LA TERRE

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DU MÊME AUTEUR, A LA MÊME LIBRAIRIE : ROMANS

L'Instant et le souvenir.

Les Temps innocents.

Aventures de Sylvain Dutour.

L'Enfant perdu.

Aricie Brun ou les vertus bourgeoises (Grand prix du roman, Aca- démie française, 1924).

Les Occasions perdues.

La Marchande de couronnes.

Le Pénitent de Psalmodi.

Tout va finir.

La Rose de Bratislava.

Le Diable à l'hôtel.

Tout va recommencer sans nous.

La femme parfaite.

CRITIQUE, ESSAIS, VOYAGES, SOUVENIRS Livres et portraits (Courrier littéraire). 1 2 et 3 séries.

Romanesques et romantiques.

D'Héloïse à Marie Bashkirtseff. Portraits de femmes.

De Marie de France à Katherine Mansfleld. Portraits de femmes.

Vers l'Oasis. En Algérie.

Le Livre de mon père.

Naissances.

En Provence.

Au bord du temps. Extraits d'un journal.

POÉSIE Poésies (1905-1928).

CHEZ D'AUTRES ÉDITEURS : La Flamme et les cendres, poésies.

Tristis exul, poésies.

Les Jours raccourcissent, poésies.

Dans le jardin de mon père, poésies.

Valentin, roman.

Carnet d'un dragon.

Les Livres du second rayon. Stendhaliana.

Voltaire et Frédéric II.

Alfred de Musset.

Épistoliers et mémorialistes.

Courrier littéraire : XVII siècle - XVIII siècle - XIX' siècle.

Promenades italiennes.

Recherche d'un château perdu De Turold à André Chénier.

De Lamartine à Valéry. Beautés du Brésil.

Les Fils de la Louve Mythologie légère.

Rencontres en Ile de France.

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ÉMILE HENRIOT

de l'Académie française

ON N'EST PAS PERDU SUR LA TERRE

LIBRAIRIE PLON

8, rue Garancière — PARIS-6

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© 1960 by Librairie Plon.

Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays, y compris l'U. R. S. S.

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votre adresse.

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A GÉO VALUS Mon cher ami, c'est vous le jardinier dont il est parlé dans ce livre. Je vous le dédie par sympathie autant que par gratitude. C'est vous qui m'avez donné l'idée de l'écrire, en souhaitant un jour que, sans souci de compo- sition et de littérature, je dise simplement ce que j'aimais de la nature et de la vie. C'est en vous écrivant que ce titre, On n'est pas perdu sur la terre, est venu sous ma plume. Il correspond, ne fût-ce qu'à l'état de vœu, sinon de constat, à mon sentiment le plus profond, et au bout d'une expérience déjà longue, il symbolise assez l'ac- cord que j'ai cherché à établir entre ce qui m'entoure et moi-même. Puissé-je ne pas vous avoir déçu dans votre pensée affectueuse, et le livre puisse-t-il avoir tout son sens aux yeux du petit nombre de lecteurs qui me suivent et pour qui je parle, écrivant pour moi; aimant écrire comme on peindrait, le chevalet planté dans l'herbe, en pensant aux choses regardées. E. H.

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I

ON N'EST PAS PERDU SUR LA TERRE

à Laurence à Pierre à Sophie

pour plus tard.

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DANS LE TRAIN

Il est doux de comprendre tout ce qui a vécu.

SAINTE-BEUVE.

Je suis dans le train. Par la portière du wagon je regarde filer le paysage bâtonné de poteaux télégraphiques entre la montée et la redescente de leurs fils. Image de la vie.

A peine a-t-on pu lire le nom du pays au revers d'une gare, c'est déjà enlevé, un autre arrive dans le champ de vue et s'efface aussi rapidement, la page est tournée. On n'a pas eu le temps de voir dans cette course folle. Com- bien vite passent dix ans, vingt, trente ou cinquante, je le sais, et l'accélération accrue du toboggan, au cours de ces années dernières : ce qui a rempli ce gouffre, 1940- 1950, 1955. Le peu qu'il me reste à vivre ne durera main- tenant plus beaucoup, entre la lenteur à venir de ce qu'on attend, et l'impatience du désir. Il me semble être dans ce même train depuis le commencement : quand mon père, entre Muret et Boussens, guettait dans la fenêtre le peuplier sur la colline du Fauga, quand nous allions voir le vieux Reyer au Lavandou désert encore, quand je volais vers mes Italies ou entendais chanter aux stations qui me menaient à Aix pour la première fois, les noms des vil- lages traversés, Luynes, Bouc-Bel Air, La Calade. Tant

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de gens, comme de paysages, aperçus, croisés, dépassés.

On ne rencontre pas d'enterrement tous les jours, et cependant les gens n'arrêtent pas de mourir. Que de dis- parus ou de perdus en route qui n'ont pas fini de m'ob- séder, dont je ne cesse pas d'éprouver en moi, comme une cicatrice, la pensée, le regard ou le son de voix, quel- quefois fixés et figés dans un geste à eux familier. Drouot, mâchonnant, en nous promenant, une fleur, un brin d'herbe, le débonnaire Pierre Chène haussant en philo- sophe les épaules devant l'inéluctable de la vie, Jean Flat- teau la veille de la guerre, en pantalon rouge, me faisant tâter la pointe de sa baïonnette (« Et tu sais, ça pique ! »), Chancel croisant ses grandes jambes en s'installant dans un fauteuil, la pipe et le briquet d'argent sur la table, Henri de Régnier renversant la tête et riant sans bruit, Toulet incliné de biais par-dessus le guéridon de marbre du Bar de la Paix pour décocher une épigramme. Et vous toutes aussi, chères ombres, nudités sans nom désormais quoique rien de vous ne soit oublié. Ah ! si je me mettais à vous appeler!

Le train ahanne sur ses roues, scandant aux coupures des rails sa vive course monotone. J'ai laissé se fermer le livre, et le paysage filer, sans regard pour lui. Quelqu'un fuit aussi vite en moi, c'est moi-même, et me voici en chasse dans les souvenirs, à la fois chasseur et gibier, harde folle. Quelle merveille d'être si plein de choses, quelle tristesse d'en être si peu maître, poussé par la hâte de vivre ! Mais non, ce n'est pas nous qui avons la hâte de vivre; c'est ce que nous appelons le temps, qui nous pousse. Le temps, qu'est-ce donc? Dans son ensemble, la durée, cet immense fourre-tout de choses mortes, au plus loin qu'on les aperçoive, qui contient l'histoire et la préhistoire, le premier mammouth, l'homme de Croma-

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gnon, le Déluge, l'Atlantide, Prométhée, le Calvaire, Ni- nive, Troie, Homère, Cléopâtre, César et Shakespeare, le Panthéon de l'univers, ses monstres, ses saints, ses dé- sastres ; — et partiellement, aussi, c'est la mesure à chacun de nous particulière, propre à décompter le petit nombre de minutes, d'heures et de jours à nous départis, nos minutes vivantes, nos jours morts. Souvenirs de dix mille jours, cela fait combien? Beaucoup en apparence, et ce n'est rien : à peine un peu plus de trente ans, la moyenne ordinaire d'une vie. Quelle richesse, si l'on se souvenait de tout ! Mais nous n'avons de notre passé qu'une cons- cience intermittente, le plus souvent involontaire. Plus de choses nous reviennent d'elles-mêmes de nos profon- deurs que nous n'en faisons remonter à notre gré de leurs plus obscures resserres. Tout est là pourtant, déposé et s'accumulant. Il faudrait le loisir et la sagesse d'aller voir, et de dénombrer ce trésor intérieur, ou, fakir immobile dans la contemplation de soi, s'interdire de vivre pour ne plus songer qu'à ce qui a été vécu et n'aura brillé qu'un instant comme l'étincelle et l'éclair. Nous voulons faire trop de choses, la curiosité nous disperse, c'est le péché de la vie moderne (i). Une succession d'engagements sans arrêt nous sollicite, qui nous détourne de nous-mêmes, notre seul souverain bien. On va de Paris au Brésil en

(1) Je suis ma pensée, et elle m'entraîne. Allées et venues de contradictions ! Comment les résoudre? A peine ai-je accusé la vitesse de la vie moderne, le fugit irreparabile tempus d'Horace vient me rappeler qu'il y a deux mille ans la même rapidité des jours émouvait l'homme. Et moi, ce n'est pas d'avoir beaucoup voyagé dans mon âge mûr, qui me fait aussi tard aviser de mes pertes. A vingt ans, le plus sédentaire, j'éprouvais le même vertige de cet universel écou- lement, et ne sachant rien encore de la vie que mes amours, je l'en- registrais déjà dans le titre de mon premier livre, l'Instant et le sou- venir.

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vingt-quatre heures et ce dépaysement est beau, si rapide.

La folie est que dès qu'on a touché terre à Rio, on veut, en vingt-quatre heures, encore aller plus loin; continuer de là une autre journée, et une autre. C'est la nouvelle chasse infernale. Entre temps, qu'a-t-on fait et qu'aura- t-on vu? Le rythme du plus récent mode de transport devient le rythme de la vie. On a passé un jour à aller vite, et c'était tout. Nous avons bousculé la vie en rom- pant la mesure du temps qui était proportionnée à l'homme et à son allure habituelle. D'avoir vainement tant couru sur les routes et virevolté par le monde, je connais d'où vient cette erreur, et elle est d'hier. Pour aller plus vite et plus loin, pour assurer chacun de nos jours d'un plus long déplacement possible dans l'espace, comme si le bonheur était ailleurs, nous avons faussé le rapport naturel de l'homme et de sa puissance de marche par ses seuls moyens. Il y a une relation certaine de la durée et de l'étendue où nous nous mouvons. La distance était autre- fois mesurée dans sa proportion avec le temps : celle qu'avant la découverte de la vapeur un homme pouvait parcourir dans un même jour, à pied, à cheval, en bateau, au rythme de quatre ou cinq kilomètres-heure. Le pro- blème d'aller de Paris à Rome, jusqu'à l'établissement du chemin de fer, a été le même encore pour Flaubert, pour Stendhal, pour Chateaubriand, qu'il l'était trois cents ans plus tôt pour Montaigne ou pour Rabelais. Il a été le même pour Napoléon ou pour César, à dix-huit cents ans d'intervalle; comme pour Napoléon, pour César et pour Alexandre, en toutes leurs campagnes, leurs expéditions, leurs conquêtes, a été strictement le même le problème de faire avancer leur armée en approvisionnant par avance des centaines et des milliers d'hommes, au train ordi- naire de toute troupe en marche, c'est-à-dire du plus lent

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de ses attelages. Mais on peut aller jusqu'aux Indes.

Huit jours de chemin, de Paris à Rome. Huit jours à penser, d'un point à un autre, à cette cadence, cela rend l'esprit disponible à une rêverie plus fructueuse, dans sa démarche modérée. Imaginez ce train pédestre, le ruban de route parcouru, au trot du cheval, ou suivant la pa- tache aux montées, le morceau de route fait à pied pen- dant qu'on répare la chaise de poste ou remet une sangle à l'attelage, une roue au corricolo. Voilà, du tournant ou sur la hauteur, la vue devant vous dégagée sur le long paysage à traverser, et ses repères, d'une colline, d'un creux, d'une rivière, d'un château, d'un pont, d'un vil- lage, d'une église à l'autre. Une lieue vous aurez l'église ou le pont sous les yeux, qui viennent à vous lentement tandis que vous allez vers eux, et cela fait une heure à les regarder devant soi s'approcher, grandir, prendre leur forme et leur détail, et, s'y insérant, trouver leur place en votre esprit. Les yeux en disposition d'observer, avec cette gourmandise de voir, enregistrant profondément les images dans leur apparente immobilité, comme de longues poses bien centrées, non des instantanés bougés, pris de travers, ainsi que de nos jours, où le monde avec nous entraîné, arraché, a l'air de se précipiter vers le gouffre où nous courons nous perdre. Une lieue, à votre ren- contre, l'église vient. Une lieue encore, elle s'en va, elle continuera de s'en aller en se rapetissant derrière vous;

vous aurez une heure à la mesurer dans sa fuite, en vous retournant. C'est ne considérer que le décor, mais le béné- fice est le même assuré aux choses pensées. Féconde médi- tation, douce et paisible, de l'esprit au cours de ces routes, dans ces paysages. C'étaient d'autres habitudes, une autre démarche que la nôtre, l'objet fixé plus attentivement, la descente dans les profondeurs plus précautionneuse,

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l'homme plus scrupuleux et plus réfléchi à la possession de lui-même.

J'ai cette nostalgie d'une époque où la vie s'écoulait sans hâte. L'enfance et la jeunesse impatiente follement brûlent en pensée les étapes, et à notre âge encore un désir nous fait souhaiter d'être plus vieux de huit jours, de six mois, d'une année, pour nous voir tout de suite en présence de l'absent que nous attendons, de la réussite appelée, du terme où nous escomptons une échéance favo- rable. L'avenir ne nous est rien, nous ne le croyons con- tenir que du bonheur, nous saccageons d'avance ses ré- serves. L'instant au visage féerique approche, grandit, passe sur nous comme la foudre. Le temps de joindre les mains et de supplier comme Faust : « Arrête-toi, tu es si beau! » il a basculé déjà derrière nous, comme l'eau du torrent dans sa chute emporte la brillante écume. C'est fini. Vertige sur le bord du gouffre où toute une partie de nous-mêmes vient d'être engloutie à jamais ! On avait longtemps espéré, on aura plus longuement encore à re- gretter. On n'a pas joui. Le présent n'était qu'illusion, l'éclair blanc de la page tournée. Entre l'arrivée de ce qu'il semblait promettre et sa fuite, que s'est-il produit?

Le temps de tourner la tête pour voir disparaître ce vol fulgurant, rien n'est plus, et tout va se confondre dans ce qui est déjà le passé : ce qui a été rêvé seulement, ce qui n'a pas eu d'existence, et ce qui fut réalité, mais si vite qu'il n'en reste à peine, immatériellement, que l'idée.

Tout en nous, de nous, n'est qu'idée, accumulée en épaisseur, dans ces stratifications profondes, où la densité de nos souvenirs, dont est constituée notre conscience de nous-même, va finir par ne plus pouvoir se distinguer de l'épaisseur même du temps. Trop riches si nous savions tout! si tout du nous-même aboli sous l'amas et sous le

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décombre des jours, subsistait présent à nos regards, offert à notre prise, engrangé dans ces magasins souterrains dont nous posséderions l'inventaire et la clef. Mais nos richesses sont obscures, elles habitent les ténèbres. Notre mémoire la mieux ordonnée, la mieux entretenue, la plus obéissante, ne nous en restitue qu'une partie, la plus pro- chaine, de notre inconsciente texture. Le reste, bulles invo- lontaires, et d'elles-mêmes remontées, ne nous est rendu que par hasard. Nous ne savons aider cette mémoire que très mal. Notre presse de vivre, infatigablement, super- pose à ces invisibles trésors le débris de nos pertes ré- centes, les plus anciennes d'autant recouvertes et comme enfouies sous tant de décombres nouveaux. Quels sca- phandres pour descendre explorer ces fonds et y mettre à jour nos épaves et les discerner dans nos sables ! Où trouver cet indispensable refuge, dans lequel, freinant la machine démente, ralentir un instant le décor en déban- dade autour de nous, jeter l'ancre dans cette dérive?

Quelles images possibles saisir et fixer dans le tourbillon de ce kaléidoscope emballé?

Mais, hélas ! si on se retrouvait exactement, quelle dé- convenue ! « Je est un autre » — c'est bien vrai. Ce je si fréquent sous ma plume, il finit par n'être plus moi. Je sais bien ce que je faisais en 1910, en 1916 — mais c'est quelqu'un d'autre qui aimait la belle d'alors, ou la nuit, au milieu du vol mou des chouettes, des chevèches, des hiboux et des chats-huants, et dans l'éclairage d'une fusée allemande, prenait la garde entre les barbelés, en avant des lignes, sous Burnhaupt. J'ai habité trente ans rue de Calais, dix ans rue des Saints-Pères. Je passe quel- quefois devant la porte et je suis tenté de pousser le van- tail dont j'ai encore le poids coutumier dans la main. A quoi bon! Qu'irais-je voir en levant les yeux dans la cour

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vers les fenêtres les plus hautes? Des ombres, et cet ima- ginaire moi dont les sentiments de jadis n'ont plus de saveur aucune à mon cœur, comme n'en aurait plus sous mes lèvres cette bouche autrefois vivante, qui fondait...

... J'étais loin et perdu en moi. Voici le train pourtant : entre Toulon et Saint-Raphaël, mon regard sur le paysage en fuite à quatre-vingts à l'heure, l'attention dormante des yeux. Mais comme agile et vive est la pensée ! C'est dans son trou de roche une anguille. Quelle ironie ! Il faut cette éternelle course du voyage et ce terrible roulement pour que je m'apaise et me retrouve, immobile sur le tapis magique qui m'emporte, hors de l'immédiat, dans le temps. Le lieu du relâche; où s'asseoir, où récupérer.

Aucun effort à faire, toute dissipation est impossible et nul détour ne vient distraire la pensée. Il n'y a pas le téléphone, le facteur ne va pas vous apporter un pli recommandé et en principe nul indiscret ne viendra vous demander de parcourir un manuscrit. Je n'ai même plus envie de lire un livre, les journaux déjà sont feuilletés.

Assieds-toi là, toi de mes songes, et laisse-moi te regarder, vivante d'hier ou morte de vingt ans. Je n'ai pas fini d'apprendre à te voir. C'est l'heure du repli et de moi- même, l'heure du carnet où fixer d'un croquis, d'une note ou d'un vers, l'image qui s'offre, la pensée qui en vagabon- dant est venue. Une mécanique, on dirait, qui s'est toute seule mise en branle; quelle noria a remonté cette eau profonde? Cela m'est ramené de soi, par osmose, associa- tion, aimantation insensible, l'idée en appelant une autre.

Pensée, ce serait beaucoup dire. On n'est pas tout le temps Pascal ou Vauvenargues, et cette rêverie n'est pas assez désintéressée pour se produire, à fins de livre, en forme d'art. Mais plutôt, patient pêcheur à la ligne, il y a cette chance, à laisser tremper le fil dans son propre flot,

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de retirer venus d'eux-mêmes s'accrocher quelque blan- chaille, quelque ablette, ce fretin de petits faits vrais : souvenir, visage rappelé, un nom d'autrefois qui traverse, chose dite entendue jadis, une vue nouvelle sur de vieilles idées ressassées, heureuse formule à lier les épis épars, lumière dont s'éclaire soudain une partie obscure et restée invisible de soi. Ou bien, c'est un thème fécond qui s'ouvre inopinément à l'esprit excité tout à coup dans sa somnolence et ramené de sa dérive en plein courant pour une vigoureuse reprise d'avirons. Ainsi me sont apparus, sans y avoir pensé, mais dictés par l'événement, Tout va finir, Tout va recommencer sans nous; et plus récemment, vide encore, On n'est pas perdu sur la terre... Un jour, cela s'est levé dans l'esprit, comme s'ouvre une aube incer- taine. Des années, je n'aurai pas cessé d'y songer. Tant de choses à dire sur ce thème, et tant d'amour, tant de raisons de vivre et d'aimer la vie, à travers les choses préférées, à travers la pensée humaine, le destin et l'effort des hommes, mieux connus, à travers l'immense humanité sans date, ma patrie ! — Un lecteur, partageant ces vues : sincèrement, je n'aurais pas perdu ma peine. Mon affaire est de l'homme. Pensant à moi, pensant à vous, il y aura bien quelque chose à tirer de ces régions cachées de nous- même, dans tout cet humus fait de nos débris, qui est notre sol. Nous n'avons d'ennemis que parmi nos con- temporains; nous avons des amis, des frères, en tous temps. Nous sommes de tous temps. Pour peu que nous sachions les choses, tout nous parle ! Alors, il semble que tout soit pour nous. A vingt ans, délirant de la joie d'ap- prendre, de savoir, je me trouvais à Rome. Appuyé de la main au fût parfait d'une colonne, chaude de soleil, il me semblait percevoir à travers la pierre l'humaine cha- leur de tous ceux, comme moi, qui depuis deux mille ans

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ont éprouvé le besoin de tâter cette force, ce grain dur, cette cannelure bien poncée, ce témoignage saisissant d'un âge lointain, érigé encore et debout dans ce champ de ruines, de gravats. Des hommes déjà, pareils à nous, ont rêvé et voulu ces choses, trouvé ces lois de l'art et façonné cette merveille de mesure, de proportion, d'équilibre, et les ont aimées, admirées.

Indifférent à ces idées, un homme, le plus misérable, a pu s'adosser à cette pierre pour y reposer sa fatigue, ou s'y appuyer seulement de l'épaule, le temps de rattacher le cordon défait de sa sandale. Dans l'hallucination de l'His- toire, ma pensée à travers les âges rejoint l'un ou l'autre dont mon pied foule peut-être la poussière qui compose le sol du Forum. A Timgad dont la pierre blanchie et décapée par le soleil fait penser à une ville réduite à l'os de son squelette disloqué, j'ai monté l'escalier qui mène aux restes de la bibliothèque. La forme s'en est con- servée et l'hémicycle est presque intact, avec ses colonnes, ses tablettes de pierre, et sur les murs les niches du colom- barium où l'on rangeait les manuscrits. J'ai fait, vers l'une de ces niches à ma portée, le geste d'y remettre un rouleau. J'ai fermé les yeux et je me suis presque entendu dire au préposé imaginaire : « Salut, voilà : je rapporte les Bucoliques. Je voudrais Pétrone ou le dernier recueil de Martial... » Deux mille ans s'étaient effacés. Je rouvris les yeux. L'éclatant soleil rendait autour de moi insoute- nables le ciel blanc, les pierres brûlantes. Un lézard courut sur les dalles, s'immobilisa au travers et tourna la tête. Je vis cligner rapidement sa paupière blanche, battre son cœur précipité. Je sais la longue et muette aventure des musées. Plus que leur art (technique parfaite et maîtrise bien possédée) me touchent la pensée et le rêve des hommes désintéressés qui ont réalisé ces œuvres. Ce

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qu'avait en tête celui-là, quand il supposait l'harmonie que constitueraient ce gris et ce rose et ce linge blanc, quand il ferait chanter ce rouge, et tisserait cette dentelle sur ce noir, ce reflet à travers un verre. Je pense à Sænré- dam, si fin, si humble devant ces simples façades nues d'églises, toutes couleur d'ardoise et de sable, à ce res- pect religieux des plus menues choses, la clef, la lucarne, le degré rompu, la lézarde, la touffe de bourrache dans cette crevasse entre deux pierres, sur le haut du mur délité. Mais plus encore qu'à ces peintres dont la pensée survit dans l'œuvre, à tous ces visages d'inconnus, immo- biles à jamais dans le cadre, va ma panique angoisse de connaître, ma soif inquiète de savoir. Inconnus nommés ou sans nom, qui viviez, qui aviez ces yeux, ce regard, ces belles mains patriciennes, cet air de noblesse, ou de puissance sensuelle, vous, la plupart fermés au peintre même qui vous regardait et ne rendait que votre appa- rence d'absents tristes immobilisés dans la pose, sans que rien transparût de vous et de votre tableau intérieur, — qui êtes-vous? Qui étiez-vous? Et toi, entre autres, sale petite tentatrice du Prado, avec tes deux gros petits seins maniables dans tes mains et ce rire malpropre dans les yeux, quelle devenue, resté spirituellement si vivante en cette charnelle effigie? Ce n'est pas que tu sois à moitié nue qui intéresse et donne à rêver et qui retient; c'est ce rire à l'idée du plaisir promis, si troublant que cette fois j'en ai oublié le nom du peintre, fille de joie d'il y a trois cents ans, morte, morte et mille fois morte.

Présence à tout ce qui fut pour mourir, pour ne pas cesser de mourir, en attendant que le témoin meure ! Mais ce n'est pas Valdès Léal qui m'importe, et ses cadavres en train de se décomposer sous la pourpre, l'un la cou- ronne ou la mitre en tête, l'autre nu, devant les deux pla-

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teaux de la balance symbolique. Ni m as nimenos. Ce n'est pas la mort au travail, et ces ignobles grignotements d'une chair récente et verdie, qui m'émeut. Plus qu'aucune au- tre, la génération humaine dont je suis a été saturée de l'idée de la mort, de ses spectacles, de ses statistiques. Nous l'au- rons vue se faire sous l'action des mitrailleuses, sous les bombes, nous l'avons imaginée dans les camps, devant les murs et les poteaux des fusillades. Elle ne cesse de nous heurter dans les gros titres et les images des journaux. La guerre et les massacres continuent. Ces sanglants faits divers de la mort toute chaude encore ont je ne sais quoi d'excitant et de provocant. On réprouve, ou on cherche à fuir, on pense à venger; la colère, la révolte soutiennent.

— La vraie, la véritable, la totale mort, c'est l'oubli, le silence et l'inexistence. Pulvis et nibil, de la cendre et rien, comme il est inscrit sur cette tombe d'Espagne, à Tolède;

ou encore, sur cette dalle à Sainte-Odile : « Umbras umbra regit... pulvis et umbra. » — Comme des ombres. Oh! des ombres, ce serait beaucoup pour le néant. Il est vide.

Des ombres, aux yeux de l'esprit, conservent une forme humaine. Elles peuvent mettre encore un doigt sur la bouche en vous regardant avant de fondre dans la nuit.

Mort merveilleuse à la pensée ! Pour qui sait penser, rien n'est perdu. Tout est en nous par la fidélité à ceux qu'on aimait et qu'on a connus, la résurrection possible de ceux que l'on n'a pas connus, par le savoir qui nous les rend.

Ce prodigieux rassemblement possible, sous la main, des hommes les plus admirables dans la religion réelle, pure- ment humaine, qu'ils suscitent. Religion, croyance qui lie... Le monde universel renaît et s'ouvre. Ceux qui nous ont précédés sont là, qu'on ira rejoindre. En attendant, on n'est pas perdu; et digne d'eux on est sauvé. Ils ont vécu sur cette même terre et foulé son sol baigné de leur

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sang; ils ont rempli de leurs combats et de leurs rêves cet air même que nous respirons. Nos bibliothèques sont pleines de leur intelligence et du souvenir de leurs vies.

Hommes fraternels, qui ont tout inventé de ce qui nous sert, le feu, le pain, la raison, le calcul des astres, la mu- sique, la discrimination du bien et du mal, et Dieu même à l'image de l'homme, pour le rassurement des craintifs en leur donnant à craindre davantage, à l'idée que quel- qu'un les protège ou les punira.

... Le train bruit et roule, qui m'emporte, mais moins ardemment que moi-même en cette rêverie sans limite.

Moi-même en dérive, prêt à me perdre, à me retrouver;

croché sur l'épave, non perdu. Voici le paysage autour de moi, comme une série de volets photographiques que l'on tire. Ces terres grasses, rouges, ces verdures opaques et luisantes, les vignes qui tournent sur leurs rangs de ceps tortillonnants, comme de petites flammes noires, en attendant le feu du vin. Les pins tourmentés, l'osier bien taillé, les haies de roseaux blonds, l'olivier noueux sous sa chevelure grise de vieil arbre, qui ne vit plus que de son écorce, les chênes-lièges écorchés de frais, rouges du sang de Marsyas. Collines, petites villes escarpées, Cagnes, Saint-Paul-de-Vence tenu par sa ceinture militaire. Cyprès, mas espacés sous le toit de tuile ronde presque sans cou- leur, rose pâle et comme lavé, les montagnes bleues dans le fond; la mer à gauche, festonnée de courbes laiteuses entre ses criques violettes et l'horizon d'un trait, mi- parti de ciel blanc et d'eau sombre; et dans la baie, les grands bateaux de guerre, peints de gris, trapus et longs au ras des flots... Cela si rapide à voir fuir, immobile en réalité et qui sera là tous les jours, qui était là depuis toujours, qui le sera sans fin quand moi j'aurai cessé d'aller et de rêver sur cette voie amère au souvenir d'avoir

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été prise si souvent, jalonnée pour moi d'années et de dates, de disparus aimés, d'émois, de chagrins, de choses qui ne seront plus. Que j'envie ces heureuses filles du wagon-bar tout aux joies présentes, qui vont faire florès à Nice ou à Cannes, si sûres de ce qui leur est dû, sans souci d'hier et de demain, si pleinement présentes à l'ins- tant que pour elles un autre suivra aussi beau; riches momentanément de tous ces instants de rechanges, heu- reuses petites têtes, courtes vues, mais avec de si belles jambes et si bien moulées de lainages chers !... Je pense à une autre jeune fille dans ce train, il y a des années, des années. Je ne l'ai pas vue, mais quelqu'un d'âgé me parle d'elle. « Ce devait être vers 1880, 1882, j'étais une enfant.

» J'allais de Toulouse à Nice, avec mes parents, et ils ac-

» compagnaient une jeune fille, très jolie, un peu fatiguée

» du voyage, qui allait retrouver les siens sur la Côte et

» qu'on nous avait confiée. Je me rappelle son nom,

» Marguerite. Je n'avais que cinq ou six ans et je

» l'admirais. Je ne l'ai pas revue par la suite, mais je

» sais qu'elle a épousé votre père... » Voilà ce que, rencontrée par hasard, une vieille dame m'a conté à Nice, l'an dernier. Il y a plus de soixante-dix ans, elle a vu ma mère jeune fille, elle l'a trouvée belle, elle me la décrit. J'aurais pu ne pas le savoir, que quelqu'un après si longtemps se souvenait d'elle, quand déjà ne sont plus nombreux pour l'évoquer encore devant moi ceux qui l'ont connue et aimée.

Ces champs de fleurs, par tout ce pays, l'un après l'autre! Cette continuité d'un bonheur charmant que la terre ici généreuse ne se lasse pas de prodiguer, naturel- lement me ramène à l'esprit le mot souriant que Stendhal n'a fait que citer (sans le dire) dans son Histoire de la pein- ture en Italie; qui n'est pas de lui, mais de Fontenelle dans

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la Pluralité des mondes : « De mémoire de rose on n'a jamais vu mourir de jardinier. » Einstein n'a rien trouvé de plus imagé, de plus persuasif pour démontrer la rela- tivité du temps. Les roses vivent moins que celui qui les fait fleurir, et elles ne peuvent pas s'en douter. Est-il bien sûr que desséchées, sans eau, ou gelées par les premiers froids, elles ne se sentent pas mourir? En barque, sur la mer, j'ai vu un chasseur tirer inutilement une mouette, et l'oiseau tomber de très haut sur les vagues. Aussitôt deux ou trois autres mouettes se sont détachées du vol et sont venues planer au-dessus de leur sœur qui se débattait, comme pour voir ce qui était arrivé. Nous avons beau nous pleurer l'un l'autre, les témoins de notre agonie pareillement n'y pourront rien. L'homme est seul et meurt seul, comme il a vécu. C'est sur sa bouche que le bâillon est appliqué, et c'est lui qui étouffe seul. Sans cesse il se défait d'âge en âge, pour n'être plus rien, se confondre dans l'éternité de la matière, ou disparaître comme sous le frottement les coquillages morts, infiniment brisés, de- viennent sable. Le beau, c'est tout ce matériel subsistant, et ces glorieuses épaves, qui restent pour parler des efforts de l'homme et de sa pensée, de sa volonté d'être et de survivre : un silex taillé, façonné, un collier défait de ver- roteries dans une tombe, une pierre gravée, une colonne de temple, un poème; parfois seulement l'unique et im- pondérable souvenir d'une œuvre ou d'une action ayant laissé sa trace dans l'esprit d'autres hommes qui l'ont fait savoir : l'aventure extraordinaire du Pythéas de Marseille passant de la Méditerranée dans l'Océan, et avec sa petite flotte de rapides galères allant contourner et recon- naître l'Angleterre, et chercher à travers la Baltique la marine route de l'ambre. Aucun texte là-dessus, point de document; quelques lignes seulement de Strabon,

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relatant sur on-dit le fait, de beaucoup antérieur à lui.

Il faut avoir le courage simple de le dire : ayant beau- coup plus reçu d'eux, nous avons beaucoup plus d'intérêts spirituels communs avec les hommes de tous les temps qu'avec ceux du nôtre. Les plus grands des hommes ne sont pas tous vivants. Ils sont infiniment plus nombreux dans l'immense compagnie des morts, où leurs crânes ne se distinguent plus l'un de l'autre. Mais leur multitude mêlée à la multitude vivante compose l'humanité tout entière, à aimer, à s'assimiler, à transmettre, si on a été soi-même capable d'en recueillir le message. Citoyen du monde — mais pas dans un bureau ou sur une estrade à Genève ; universel et non contemporain, dans l'universa- lité de la culture; entendu avec tous les vivants à qui parler, et entendu avec tous les morts qui ont fait les civilisations et nous les ont léguées pour les rendre à nos successeurs non diminuées et même s'il se peut plus par- faites. Je lis pour raconter ce que j'ai lu, je voyage pour raconter ce que j'ai vu et quand il y a lieu de le faire aimer. J'aime faire aimer. L'homme est de la nature et de la terre. Lui restituer cette patrie honorable et digne d'amour, et le goût profond de la vie, malgré ceux qui tristement la détestent, elle et la nature, et ne voient pieusement que des raisons de la haïr, — « Vivre est un mal... » — jusqu'à mépriser par idéalisme l'espèce humaine tout entière. Cet idéalisme féroce a dicté à la mystique sainte Catherine de Sienne l'horrible propos rappelé un jour par quelqu'un que je préfère ne pas nommer, par res- pect pour sa mère, sa femme et ses filles : « Tous les plis de la femme puent. » Quand il serait si facile de se laver, c'est une volonté honteuse d'humilier ainsi la créature et les êtres de chair à travers elle. La protestation ne sera entendue que d'un petit nombre, qui n'accepte pas d'être

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perdu au nom d'un dogme. Il faudrait détester les morts, qui puent aussi. Mais nous les ensevelissons ou les brû- lons avec piété, depuis tous les commencements et les recommencements du monde.

On n'est pas perdu sur la terre. Certainement non. Mais après? On mourra quand même, et le désespoir n'est pas exclu, d'avoir tout à quitter un jour de ce qui faisait aimer la vie! On n'est pas perdu : ce n'est qu'un désir, le besoin de se donner une raison et de se convaincre soi- même de cela, qui est plus qu'une formule flatteuse, une fausse espérance aux yeux fermés. Il y a cette infinité des hommes sur la terre ou dessous, au milieu desquels il est secourable et bon de se sentir en relation, en communica- tion, en communion; non abandonné, et même admirant.

Cela peut fournir un sens à la vie, à la mystérieuse vie, si l'on admet qu'on est là pour transmettre ce qu'on a reçu, qu'on est là pour continuer, quand bien même il n'y a pas de suite personnelle. En sera-t-on heureux?

Quelle philosophie rend heureux? On tiendra le coup, dignement; les yeux bien ouverts devant soi, dans l'attente peut-être d'un signe.

Humble, pauvre sagesse terrestre. On ne peut donner que ce qu'on a. Cette chaleur au moins de la vie ! Je tâche de la faire aimer. Je sais bien, je ne vous fais aimer que de petites choses : ne fût-ce qu'une image d'enfant que je vous montre, une fleur dans l'allée du jardin, une alouette symbolique, la lumière couchée de six heures, en été, sur la prairie, le regard d'un homme courageux, serei- nement, qui s'apprête à voir tomber le soir... On n'est pas perdu.

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EMILE HENRIOT de l' Académie française

AU BORD DU TEMPS

On trouve ici un homme méditatif et qui filtre soigneusement sa vie intérieure. Il faut lire ces textes, naturellement poussés du bec de la plume, de la mine du crayon, à une immédiate perfection.

Robert KEMP, de l'Académie française (Les Nouvelles littéraires).

Voilà qui est sympathique et agréable à voir, surtout lorsque s'y joint comme chez Emile Henriot, beaucoup de travail, de cons- cience, de bon sens, d'intelligence critique, de culture, de vigueur morale et de talent.

André BILLY (Le Figaro).

C'est le meilleur livre d'Émile Henriot, son livre, celui où on le retrouve tout entier.

André MAUROIS, de l'Académie française ( Carrefour).

Ce journal est d'une lecture captivante. Il classe Émile Henriot parmi les moralistes et constitue un document humain d'un intérêt hors de pair. Robert GAUTHIER (Le Monde).

Ce livre nous frappe particulièrement parce que l'auteur y a mis ses expériences sous la forme la plus brève et la plus forte. Livre d'un empirisme intelligent et sensible, donc livre de sagesse.

Robert KANTERS (L'Express).

Il faut signaler ce livre à tous ceux qui savent, dans un journal de pensée, chercher leur propre vérité à travers la vérité d'un autre.

Émile Henriot, pour être vrai, ne force rien. Il y aurait beaucoup à dire de son style, viril avec de belles ferveurs, toujours pur.

Henri PETIT (Le Parisien libéré).

PLON

Imprimé en France. — TYPOGRAPHIE PLON, PARIS. — 1960. 69306. — Printed in France.

S. P.

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