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Les impacts de la pénurie des matières premières

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Academic year: 2022

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Saisir quelque chose

dans le secteur de l'industrie

Les impacts de la

pénurie des matières premières

LIVRE BLANC

Les impacts de la

pénurie des matières

premières

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La faute à une reprise économique trop rapide, suite aux nombreux bouleversements liés à la crise sanitaire, le monde de l’industrie doit aujourd’hui faire face à une situation de pénurie aussi inédite qu’inquiétante. La rupture des chaînes d’approvisionnement concerne l’ensemble des marchés où différents matériaux manquent à l’appel. Les pays d’Europe et notamment la France sont particulièrement touchés.

Alors que l’économie française affichait une croissance exceptionnelle de 3% au troisième trimestre 2021, soit 6,6% sur l’année, la production de biens manufacturiers a, quant à elle, chuté de 6% de son niveau avant crise, comme l’explique le Ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Lemaire à L’Express :

« Si la production manufacturière marque le pas c'est par pénurie de matériaux et également par pénurie de main-d’œuvre. Quand vous regardez dans la construction, il n'y a pas de bois, pas d'acier, pas d'aluminium. »

Comme le confiait récemment à France Bleu le président de l'Union des industries et entreprises de la métallurgie du Bas-Rhin, Bruno Russo, cette pénurie qui survient alors que la demande explose entraîne une augmentation importante des prix tandis que certaines livraisons se retrouvent reportées à 2022 :

« Les entreprises sont confrontées à des augmentations du prix des composants, et des matières premières, et il y a une contraction de l'offre de ces matières premières. Quand vous ne fabriquez pas, il peut y avoir des ruptures de chaînes de production, et donc du chômage partiel. Alors que la demande est là. »

Introduction

Les impacts de la pénurie des matières premières dans le monde de l'industrie

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Depuis les premiers mois de 2021, le monde de l’industrie est confronté à une pénurie d’une ampleur encore inédite dont les conséquences sont de plus en plus importantes au fil du temps. Arrêts de production, retards de livraison et surtout une hausse importante des prix des matières premières de l’ordre de 61% pour l’aluminium, 57% pour l’acier, 51% pour le cuivre ou encore 112% pour le PVC selon La Dépêche tandis que les coûts de transports ont été multiplié par 6 comme le rapportent Les Echos.

De façon globale, toutes les matières premières utilisées dans l’industrie sont concernées par cette pénurie, à des degrés plus ou moins importants : plastique, bois, papier, textiles, métaux.. mais c’est avant tout la pénurie de semi-conducteurs qu’on retrouve dans pratiquement tous les secteurs d’activité qui paralyse actuellement le monde de l’industrie, en particulier l’industrie automobile qui après avoir réduit ses commandes en 2020, en raison de la crise sanitaire, se retrouve dernière sur la liste d’attente des constructeurs.

Concernant la pénurie de bois, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Tout d’abord, il s’agit d’un effet direct de la crise sanitaire et de la démocratisation du télétravail. L’explosion du commerce en ligne a, en effet, décuplé les commandes d’emballages en carton. Toutefois, cette cause ne peut expliquer à elle seule la pénurie de bois actuellement rencontrée en Europe qui tient également son origine dans la politique de Donald Trump.

En 2018, l’ex Président des Etats-Unis avait pris la décision de taxer les bois canadiens. Les entreprises américaines se sont alors retrouvées dans l’obligation de s’approvisionner en Europe.

Cette pénurie de bois a tout naturellement entraîné une pénurie de papier dont le prix a également été revu la hausse de 10 à 30%.

L’industrie mondiale impactée par une pénurie

encore inédite : quels sont les matériaux concernés ?

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La généralisation du télétravail qui s’est opérée entre 2020 et 2021 a généré une augmentation massive de la demande en composants électroniques tels que les semi-conducteurs. De nombreux secteurs industriels s’en retrouvent ainsi privés, à commencer par l’automobile qui devraient enregistrer jusqu’à 210 milliards de dollars de pertes en 2021, selon le cabinet Alix Partners.

Alors qu’un véhicule neuf compte environ 1 400 semi-conducteurs, pour un véhicule électrique ou hybride, l’addition peut aller jusqu’à 3 500 ! Fin octobre, le constructeur automobile Renault anticipait une perte de production équivalente à 500 000 véhicules sur l’année, en raison de la pénurie de semi-conducteurs.

Les acteurs de la haute technologie sont également des premiers touchés par cette pénurie. Apple, par exemple, se serait vu dans l’obligation de réduire sa production d’iPad pour favoriser l’iPhone 13, récemment lancé sur le marché, et dont les ventes s’envolent, selon le quotidien japonais Nikkei.

Les semi-conducteurs sont désormais présents partout : smartphones, ordinateurs, consoles de jeux vidéo, machines à laver, climatiseurs, panneaux solaires, véhicules mais également au sein des machines de production qu’on retrouve dans l’ensemble des industries et qui se retrouvent justement pénalisées, au même titre que l’industrie automobile.

Les impacts de la pénurie des matières premières dans le monde de l'industrie

Une pénurie de semi-conducteurs qui affecte tous les secteurs

Du fait de leur omniprésence, les semi-conducteurs sont devenus un enjeu stratégique majeur pour toutes les grandes puissances du monde. Aujourd’hui, 75% de la capacité mondiale de fabrication de semi-conducteurs est concentrée en Chine et en Asie du Sud Est (Semiconductor Industry Association / Boston Consulting Group). Mais en réalité, les modèles les plus avancés sont fabriqués exclusivement à Taïwan (92%) et en Corée du Sud (8%), rendant l’ensemble des marchés mondiaux dépendants.

J’ai voulu acheter des machines de textile et de manutention, je les aurai en février 2022 alors que je pensais les avoir en septembre, car il y a des microprocesseurs dedans.

Yves Dubief

Président de l’Union des industries textiles

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Suite à cette pénurie, chaque pays tente de mettre en place des mesures afin de réduire cette dépendance. Début octobre, le Président Emmanuel Macron annonçait début octobre un investissement de 6 milliards d’euros destiné à doubler la production électronique du pays d’ici 2030, tandis que son côté, l’Union Européenne s’est fixée pour objectif d’assurer 20% de la production mondiale d’ici 2030.

De con côté, le ministre de l’économie, Bruno Lemaire avait déjà indiqué, en août dernier, son souhait que la France investisse dans sa propre production de semi-conducteurs. Toutefois, tout ceci prendra plusieurs années avant de se concrétiser. Or, selon le cabinet Counterpoint, la pénurie de semi-conducteurs ne devrait pas se résorber complètement avant mi-2023.

La production des métaux menacée par une pénurie de magnésium

Depuis septembre 2021, les approvisionnements de magnésium en provenance de Chine sont soit interrompus, soit drastiquement réduits. Une pénurie directement liée aux efforts déployés par le gouvernement chinois dans le but de diminuer la consommation d’énergie domestique qui ont malheureusement causé l’arrêt d’une cinquantaine de fonderies.

Or, il faut savoir que la Chine assure 87% de la production de cet ingrédient, indispensable à la production de l’aluminium et 95% des stocks de magnésium destinés aux industries européennes.

Encore une fois, de nombreux secteurs devraient se retrouver affectés, à commencer par l’industrie automobile déjà accablée par la pénurie de semi-conducteurs.

Cette pénurie de magnésium a engendré une véritable explosion des prix, il est ainsi 5 à 7 fois plus cher qu’en début d’année. Selon l’ACEA, principale association de constructeurs en Europe, cette pénurie pourrait avoir des conséquences dramatiques au point de causer « des arrêts de production, des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois ».

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En France, c’est très de 50% des près de la moitié des entreprises industrielles qui sont touchées par cette pénurie selon La Tribune. 60% des entreprises du BTP connaissent actuellement des problèmes d’approvisionnement mais c’est sans aucun doute l’industrie automobile qui souffre le plus de cette pénurie puisque 83% des entreprises françaises de ce secteur sont concernées.

Les impacts de la pénurie des matières premières dans le monde de l'industrie

Quels sont les secteurs les plus touchés ?

Une pénurie partie pour durer ?

Selon une enquête réalisée par Oxford Economics (Global Risk Survey), près de la moitié des industriels s’estiment affectés et un sur huit sévèrement touché par cette pénurie. La majorité d’entre eux pensent que la situation va durer et ce jusqu’à au moins mi-2022 pour 50% d’entre eux.

Les dirigeants de Volkswagen et Daimler estiment, quant à eux, que cette pénurie pourrait durer jusqu’à 2023, comme le rapporte l’Agefi.

Selon Ombeline de Pommerol, économiste chez Natixis, il est très difficile d’évaluer combien de temps dureront ces goulots d’étranglement au niveau des chaînes d’approvisionnement « d’autant plus qu’il y a un long délai entre l’investissement dans de nouvelles capacités et le démarrage de la production ».

Flavien Neuvy, économiste, directeur de l'Observatoire Cetelem, estime de son côté qu’il faudra

« certainement attendre plusieurs trimestres, voire plus d'un an, pour avoir un retour à la normale progressif » dans le secteur automobile tout en ajoutant que les délais de livraison seront, dans tous les cas, rallongés, en cas d’achat d’un véhicule neuf. (France Info)

Pour ce qui est du secteur du BTP, Frédéric Hidalgo, cogérant Lucid’Home déclarait à la mi-2021 à LCI : « Si on chiffre un chantier aujourd’hui, on ne le fait pas de la même manière qu’il y a trois mois en arrière, tout simplement parce que depuis trois mois on a pris des hausses sur tous les produits.

Le chantier coûtera plus cher de 10% qu’il y a six mois ».

La pénurie est particulièrement forte dans l'automobile parce que ce sont des composants spécifiques et parce que ces deux dernières années, l'industrie automobile a connu une récession assez marquée. Il n'y avait plus beaucoup de capacités de production [de puces] destinées à cette industrie.

Michel Fouquin

Économiste, spécialiste du commerce international et des pays d'Asie (France Info)

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