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Sommaire. Secrétariat du Groupe. Une gestion pour leur prospérité. L'habitat aquatique du Triton Crêté. Résultats du Projet Amphidiv p.

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Academic year: 2022

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Secrétariat du Groupe

CEN - 152 boulevard de Paris - 62190 Lillers

Sommaire

L'habitat aquatique du Triton Crêté

p. 1 à 2

Résultats du Projet Amphidiv

p. 2 à 4

L’inventaire des mares prairiales du Val de Sambre

p. 4 à 5

Les zones humides de Parfondeval

p. 5

Les mares de la plaine maritime picarde

p. 6

Des nouvelles du champignon mortel pour les salamandres

p. 6 et 7

Notre nouveau site web

p. 8 Situé sur le territoire du Montreuillois,

le communal de Sorrus regorge d'une biodiversité exceptionnelle, résultat d'une mosaïque de milieux (forêts, landes, mares,…). Dans cette diversité remarquable, se cache au fond des mares, une petite espèce d'amphibien, le Triton crêté. Comme la plupart de ses compères, celui-ci a vu ses populations fortement décliner depuis les années 1950 sur l'ensemble de son aire de répartition en Europe.

Les principales causes ? La perte et la fragmentation de ses habitats notamment aquatiques, nécessaires à sa reproduction, en raison du changement dans l'utilisation des sols (agriculture intensive et urbanisation).

Cet amphibien reconnu aujourd'hui comme espèce à enjeu patrimonial est donc protégé par de nombreux textes réglementaires nationaux et européens comme la directive Habitat-Faune-Flore qui implique la désignation d'aires protégées Natura 2000.

Une gestion pour leur prospérité

Depuis 1996, le Conservatoire d'espaces naturels Nord Pas-de-Calais

a en charge la gestion du communal.

Cette gestion a pour but de protéger la faune et la flore remarquables de la centaine de mares présentes, en évitant que celles-ci ne se comblent ou ne se dégradent, ce qui serait défavorable au Triton crêté notamment.

Mais quelles mares et actions sont priorisées sur le site ? En fonction de leur typologie, chaque mare ne possède pas le même degré d'importance face à cet enjeu. Grâce à la recherche scientifique, on sait aujourd'hui les principaux critères écologiques nécessaires à la présence du Triton crêté. Un protocole connu sous le nom de Habitat Suitability Index est en cours d'utilisation pour déterminer les mares à fort potentiel. Le principe du protocole est simple, chaque mare va être

Regroupement des acteurs oeuvrant pour la protection, la gestion et la mise en valeur pédagogique des mares

Juin 2017

L'habitat aquatique du Triton Crêté

Triton crêté femelle (Triturus Cristatus) © T.Chereyzy - CEN

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caractérisée en fonction d'une dizaine de critères : surface, profondeur, ombrage, végétalisation…

Ces variables, mesurées sur le terrain, permettront d'obtenir une note comprise entre 0 et 1 ; 0 représentant une mare non favorable au Triton crêté. Les mares obtenant une note proche de 1 seront donc plus susceptibles d'abriter l'espèce.

Les notes obtenues permettront ainsi de diriger les efforts de gestion sur les mares qui en ont le plus besoin et également comparer les mares ayant fait l'objet de restauration par rapport aux anciennes afin d'évaluer l'efficacité des actions déjà entreprises.

Une mare idéale !

Selon les données scientifiques, une mare favorable est donc proche d'un milieu arboré (< 200 m), avec une surface et une profondeur minimale de 50 m² et 50 cm respectivement,

limitant ainsi le risque d'assèchement et donc la mortalité des larves. La végétalisation des berges est très importante car cela sert de support de ponte et l'absence de poissons, prédateurs d’œufs et de larves, est également requise.

Espèce dite thermophile, le Triton crêté privilégie les mares avec un taux élevé d'ensoleillement favorisant une croissance optimale de ses larves. De plus, une fois adulte, les tritons développent des poumons, la pente des berges ne doit alors pas excéder 40° au risque de piéger les adultes et provoquer leur noyade. Pour finir, avec un faible pouvoir de dispersion, une mare durable est connectée à un réseau de 4 à 6 mares par km² .

Marion DELPORTE Stagiaire au Conservatoire d'espaces naturels

Nord Pas-de-Calais

Une des nombreuses mares du site © Julie-Anne Jorant - CEN

Triton crêté mâle (Triturus Cristatus) © G.Rey - CEN

Résultats du Projet Amphidiv

Depuis 2013, un projet de recherche porté par le laboratoire Evo-Eco-Pal de l’Université Sciences et Technologies de Lille a été lancé pour une période de quatre ans dans le cadre d’une thèse sous l’intitulé “Processus de colonisation des friches industrielles par deux espèces d’amphibiens pionnières, le Pélodyte ponctué et le Crapaud calamite : diversité et structuration génétique entre populations natives et récemment fondées.“

La diversité génétique désigne le degré de variétés des gènes au sein d'une même espèce. Cette diversité génétique est essentielle pour tout être vivant car elle détermine généralement les capacités d’un organisme à répondre, évoluer et s’adapter à des changements environnementaux.

L’utilisation intensive des terres à des fins agricoles, urbaines ou industrielles au cours des derniers siècles a provoqué un déclin des habitats naturels non perturbés, en particulier des zones humides, et une érosion de la biodiversité dans la plupart des pays européens. Tout comme d’autres espèces animales et végétales, les amphibiens ont connu

une fragmentation de leurs habitats de prédilection par le drainage et la construction de routes, la disparition des points d’eaux et les changements dans la végétation favorisant la migration des amphibiens entre les différents points d’eau et les milieux nécessaires à leur cycle de vie (domaines vitaux d’hivernage et lieux d’estivage). L’altération ainsi que la fragmentation du paysage réduit la connectivité entre

Pelodyte Ponctué © G. Rey - CEN

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Crapaud calamite © Q. Marescaux - CEN

les populations. L’absence d’échanges de gènes, nommés flux géniques, entraîne alors une diminution des niveaux de diversité génétique au sein des populations qui sont isolées géographiquement. Le risque de consanguinité locale est donc accrû. Cette fragmentation de l’habitat est donc l’une des raisons principales du déclin de populations d’amphibiens comme les grenouilles, crapauds, tritons ou salamandres.

La diversité génétique des populations de Crapaud calamite et le Pélodyte ponctué dans le Nord et le Pas-de-Calais

L’anthropisation croissante depuis le siècle dernier a créé dans notre région de nouveaux habitats propices à la colonisation et l’établissement de ce que l’on appelle des espèces pionnières.

L’exemple du bassin houiller est frappant : les activités minières et connexes ont conduit à la mise en place d’habitats secondaires d’origine purement anthropique mais fournissant un ensemble de conditions favorables à la reproduction de certaines espèces et une relative connectivité entre lieux de reproduction. Ceci est particulièrement vérifié dans le cas d’espèces pionnières d’amphibiens comme le Crapaud calamite et le Pélodyte ponctué, qui trouvent refuge dans les milieux constitués de blocs de schistes et de grès caractéristiques des terrils. Initialement localisées au sein de populations originelles situées dans des habitats littoraux et prairiaux, ces deux espèces ont progressivement colonisé les habitats industriels créés puis laissés à l’abandon dans le secteur du bassin minier.

Des individus des deux espèces ont donc été collectés pendant la saison de reproduction au printemps, lorsque les crapauds sortent pour chanter aux abords de mares temporaires durant la nuit. Des prélèvements salivaires sans aucun effet néfaste pour les crapauds ont alors été réalisés, ceci afin de caractériser l’empreinte génétique de chaque individu. L’identité génétique de chaque individu a alors été caractérisée moléculairement en laboratoire et les fréquences de gènes déduites nous ont permis de déterminer statistiquement les niveaux de diversité génétique, les niveaux de consanguinité ainsi que les événements probables de dispersion entre populations.

Il en ressort que l’origine des populations de Crapaud calamite observées dans le bassin minier est complexe et résulte à la fois d’une remontée des individus depuis le dernier épisode glaciaire ayant eu lieu il y a environ 15 000 ans, mais aussi des activités humaines récentes qui ont probablement joué un rôle important dans la dispersion et l’introduction accidentelle d’individus dans plusieurs sites du bassin minier. Aucune trace de consanguinité n’est observée au sein de ces zones industrielles, une très forte diversité génétique y est observée, et plusieurs lignées maternelles d’origines géographiques différentes ont été découvertes.

Ces résultats encourageants ne doivent toutefois pas être interprétés comme « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ». En effet, ces populations diverses génétiquement ont une histoire évolutive très récente, et nous montrons par

ailleurs un isolement génétique très fort, autrement dît une absence de migration des individus, ceci pour des populations qui sont pourtant spatialement très proches (<5kms). Cette absence de migration est à priori imputable aux infrastructures humaines dans cette région qui est fortement urbanisée. Ainsi, même si ces populations sont en « bonne santé » à l’heure actuelle, l’enjeu sur le long terme est de faciliter leurs connexions au travers de la préservation d’habitats propices au cycle de vie et à la dispersion d’espèces d’amphibiens.

La biologie de reproduction du Crapaud calamite

Chaque individu n’a a priori pas la même chance de se reproduire. Chez cette espèce, les événements de reproduction ne semblent pas aléatoires mais sujets à une sélection sexuelle très prononcée : les mâles entrent en compétition directe pour pouvoir s’accoupler avec une femelle. L’enjeu ici est de savoir qui se reproduit et de comprendre les raisons de ce succès de reproduction.

L’ensemble des individus reproducteurs de la population d'une mare à proximité du terril de la fosse Saint-Roch (Monchecourt) ont donc été suivis d’avril à juin sur toute la saison de reproduction. Ce suivi a consisté en un marquage électronique de chaque individu avec une micro-puce, à des mesures morphologiques de leur poids et de leur taille, à la caractérisation de leur identité génétique, à un relevé de leur présence et/ou absence au cours des nuits de la saison de reproduction. Les pontes observées ont également été caractérisées moléculairement afin de déterminer par analyse de parenté le mâle et la femelle à l’origine de chaque ponte. Enfin, un suivi de traits liés à la survie (taux d’éclosion, de croissance, de métamorphose) a également été réalisé sur un échantillon d’œufs pour chacune de ces pontes.

Les résultats montrent que tous les mâles ne sont pas égaux pour se reproduire : seulement 40% des mâles chanteurs se sont reproduits une fois au cours de cette saison, et seulement 6% d’entre eux se sont reproduits plusieurs fois. La contribution des mâles pour former la génération suivante est donc très inégale et l’intensité de la sélection sexuelle semble être très forte chez cette

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L’inventaire des mares prairiales du Val de Sambre

Mare prairiale © J.Delobel

Crapaud calamite © C.Froissart - CEN

Dans le cadre du programme d’action de la Trame Verte et Bleue du Val de Sambre, la Communauté d’Agglomération Maubeuge Val de Sambre (CAMVS) actualise l’inventaire écologique des mares présentes sur son territoire.

En 2009, un inventaire avait déjà été réalisé. La CAMVS comptait alors 22 communes et environ 260 mares prairiales avaient été répertoriées. Aujourd’hui, la CAMVS compte 43 communes. Il était donc nécessaire d’actualiser l’inventaire.

Cet inventaire se concentre principalement sur les mares prairiales car elles ont un grand intérêt écologique. En effet, elles servent de réservoir biologique pour de nombreuses espèces de faune (Grenouille rousse, Grenouille verte, Triton ponctué, Triton alpestre, Triton palmé ou Triton crêté…) ou de

flore (Glycéries, Joncs, Callitriches, Potamots…). Les mares prairiales présentent aussi un rôle hydrologique (rétention d’eau, prévention des inondations…) et de lutte contre l’érosion des sols. Elles peuvent en plus être utiles d’un point de vue agronomique en assurant l’accès à l’abreuvement pour le bétail dans les pâtures.

Dans un premier temps, une étape de photo-interprétation a été réalisée. Elle a permis de mettre à jour les données des mares prairiales repérées en 2009 en comparant les photographies aériennes de 2009 et de 2015. Puis, à l’aide des orthophotos 2015, les 43 communes ont été quadrillées à la recherche d’éventuelles nouvelles mares. À la fin de cette étape, environ 360 mares prairiales ont été dénombrées sur l’ensemble du territoire de la CAMVS.

Dans un second temps, une phase de vérification et de diagnostic sur le terrain a été menée. L’objectif étant de vérifier la présence de ces mares et de caractériser leur état.

Les propriétaires et les exploitants agricoles ont été contactés pour avoir leurs accords pour accéder aux différentes parcelles abritant des mares prairiales. Cette étape permet de mener une première sensibilisation quant à l’intérêt des mares pour la biodiversité, de recueillir les avis et la gestion pratiquée par les agriculteurs, premiers acteurs concernés pour la protection et l’entretien des mares.

Pour chaque mare visitée, une fiche de caractérisation est remplie. Elle permet de juger de l’état global de la mare en fonction de différents paramètres tels que ses dimensions, son usage, la faune et la flore présentes ou les facteurs espèce car les femelles constituent la ressource limitante. Les

mâles les plus grands et les moins consanguins sont ceux qui accèdent le plus à la reproduction. Ces mêmes mâles sont par ailleurs meilleurs compétiteurs lorsque la densité de mâles chanteurs est forte.

De plus, la formation des couples reproducteurs ne semble pas se dérouler au hasard mais semble être fondée sur un critère de taille : un mâle et une femelle auraient plus de chance de se reproduire s’ils possèdent en moyenne la même taille. Enfin, il apparaît que le devenir de la progéniture est très dépendant du niveau de consanguinité des femelles ainsi que de leur taille.

Toutefois, les femelles, loin d’être passives, peuvent aussi agir en tant qu’arbitres de la compétition qui s’effectue entre les mâles pour l’accès à la reproduction. Dans cette étude, le choix de la femelle du Crapaud calamite n’est pas à exclure car 22% des femelles ayant pondu ont refusé au moins une fois un mâle et 27% des femelles adultes présentes sur le lieu de reproduction à proximité directe de mâles chanteurs n’ont pas été à l’origine de pontes observées.

De fait, un mode de reproduction influencé par des processus de sélection sexuelle conduit à des contributions très inégales des individus à la reproduction, influençant ainsi la taille efficace de population, c’est à dire la capacité d’une population à se maintenir.

Nathalie DELATRE Coordinatrice du Groupe Mares D'après l'article du Laboratoire GEPV - Université de Lille 1; Rapport final du Projet Amphidiv "Processus de colonisation des friches industrielles par deux espèces d'amphibiens pionnières, le Pélodyte ponctué et le Crapaud calamite : diversité et structuration génétique entre populations natives et populations plus récemment fondées dans le Nord - Pas-de-Calais", 2017, 34p.

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Mare prairiale © S.Gougaud - CEN

pouvant la dégrader.

Les mares prairiales font face à plusieurs menaces qui peuvent être d’origine naturelle (atterrissement) ; ou d’origine anthropiques (introduction d’espèces invasives, pollution…) L’objectif de cet inventaire serait de connaître le nombre de mares présentes sur le territoire ainsi que leur état afin de pouvoir mieux appréhender et protéger le réseau de mares existant.

Joséphine DELOBEL Stagiaire Service Ressources Environnementales Communauté d’Agglomération Maubeuge Val de Sambre

Les zones humides de Parfondeval.

Parfondeval est une commune de 148 habitants située en Thiérache au Nord-Est de l’Aisne. Elle bénéficie d’un patrimoine historique et naturel de très grande qualité où les zones humides sont omniprésentes. Elles s’organisent autour des axes que constituent les principales vallées avec des systèmes de sources au niveau des creuses, « ravins » caractéristiques de cette partie du plateau picard, un chevelu hydrographique assez dense, des réseaux de prairies humides, des mouillères à niveau des pentes et des mares, vestiges d’usages agropastoraux anciens. Depuis de nombreuses années la commune a engagé différents programmes de valorisation de son territoire, dont le label « Les plus beaux Villages de France » est la traduction la plus emblématique.

Mais ce patrimoine est fragile. Les zones humides, notamment les mares, ont ainsi fortement régressé. La commune en accueillait 6 dans sa partie centrale (qui, dans les générations précédentes, avaient la fonction d’abreuver les cheptels du village) alors qu’il n’en reste plus qu’une seule aujourd’hui. Malgré quelques mutations paysagères, le territoire conserve tout de même d’excellentes potentialités, à condition d’engager des actions d’entretien et de restauration.

Dans une démarche originale, Parfondeval et l’association

«les Amis de Parfondeval et de ses Environs» ont projeté de prendre en compte avec la même importance la dimension architecturale, historique et la préservation de la biodiversité.

Ainsi, en 2017, la commune fait appel à l’ADREE (Association pour le Développement de la Recherche et de l’Enseignement sur l’Environnement) pour l’élaboration et l’organisation du projet, pour l’aide à la conception du dossier de sollicitation des fonds LEADER et pour recevoir une assistance sur les volets techniques et pédagogiques.

Dans le cadre de ce projet, 5 actions ont été réalisées :

• L’entretien de la dernière mare centrale du village ;

• La création de trois mares sur une parcelle communale ;

• L’aménagement d’un circuit pédestre aménagé entre les deux sites et traversant le village ;

• La pose de 4 panneaux concernant les liens entre l’homme, le bocage et la biodiversité ;

• L’évaluation et le suivi écologique du site ;

Ainsi, ce projet intègre les trois piliers du développement durable : l’économie par le développement touristique, les liens sociaux entre les habitants, ainsi que l’éducation à l’environnement et à la protection du patrimoine.

ADREE, Commune de Parfondeval, Association des amis de Parfondeval et de ses environs

© ADREE

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Les mares de la plaine maritime picarde

Des nouvelles du champignon mortel pour les salamandres

Contexte:

Le réseau de mares de la plaine maritime picarde est dense et riche en espèces faunistiques et floristiques d’intérêt patrimonial. Ceci est en partie dû à une grande diversité de profils et d’usages (mares de chasse, mares abreuvoirs, mares de village…) offrant une diversité de milieux propices au développement de ces espèces.

Le Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard a déjà mené, entre 2011 et 2014, une étude de ces milieux sur les deux sites Natura 2000 de la plaine maritime picarde (« marais arrière-littoraux » et « littoral et estuaires picards »).

Elle a permis de recenser près de 2000 mares dont 290 ont fait l’objet d’inventaires. Les inventaires faunistiques ont permis de déceler la présence de 13 espèces d’amphibiens dont le Triton crêté. Les inventaires floristiques ont quant à eux mis en évidence 299 espèces, dont 125 d’intérêt patrimonial régional et 37 inscrites sur la liste rouge régionale, comme la Littorelle à une fleur (Littorella uniflora).

Le souhait du Syndicat Mixte est aujourd’hui de prolonger cette étude à l’échelle des 28 communes Ramsar de la Baie de Somme.

Un premier travail cartographique

Cette nouvelle étude a été lancée début mars. Un premier travail cartographique, à travers l’analyse d’orthophotoplans, de scan25 et de couches RGE ALTI®, a permis de localiser environ 2500 nouvelles mares sur tout le territoire hors périmètre Natura 2000.

Ces mares, appartenant à des communes ou à des particuliers, ont dans un premier temps fait l’objet d’un classement selon une typologie relativement simple : mares de chasse, mares prairiales, mares ornementales.

Trois communes identifiées en 2017

À la suite de ce travail cartographique, 3 des 28 communes ont été identifiées pour faire l’objet d’une caractérisation plus poussée des mares. Il s’agit des communes de Favières, Saigneville et Lanchères. Les autres communes du territoire feront l’objet d’inventaires les prochaines années.

Un travail préalable de communication et d’identification des propriétaires des mares a été nécessaire pour obtenir le droit d’accès aux parcelles ; l’idée étant d’être le plus exhaustif possible. Les mares sont ensuite prospectées une à une. La caractérisation des mares consiste au remplissage d’une fiche reprenant l’ensemble des facteurs biotiques et abiotiques des mares. Cette première étape va permettre d’obtenir un grand nombre d’informations sur les profils, les usages, et l’état général de chacune des mares. D’autres informations, comme la présence d’espèces d’intérêt patrimonial ou au contraire, d’espèces exotiques envahissantes, seront aussi précieuses.

Connaître pour mieux réguler et informer

Outre l’amélioration de la connaissance de ces milieux, les autres objectifs de cette étude sont d’engager une réflexion sur la fonctionnalité des réseaux de mares et les continuités écologiques et d'établir les actions prioritaires pour leur préservation. En effet, une fois le recensement terminé, les réseaux de mares fonctionnels pourront être identifiés, ce qui permettra de préconiser des mesures de gestion, restauration et création de mares adaptées au territoire.

Les mares sont aussi un bon outil permettant l’information et la sensibilisation des collectivités et du grand public. Le Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard a d'ailleurs participé à la Fête des mares cette année en proposant une animation gratuite au marais de Poutrincourt, sur la commune de Lanchères, le 10 juin dernier.

Marion Dauvergne Syndicat Mixte Baie de Somme - Grand Littoral Picard

© Syndicat Mixte Baie de Somme

Une nouvelle étude alarmante sur le chytride Batrachochytrium salamandrivorans

Une étude parue dans la revue Nature (n°544-7650) expose la virulence, la persistance du pathogène dans l'environnement ainsi que ses moyens de propagation. Selon ces travaux, 13 % des salamandres infectées survivent au moins 10 jours. Durant la même période, un tiers des individus sains contracte la maladie. Les populations nouvellement infectées dans la nature voient leurs effectifs réduits de 90 % en quelques semaines.

L'étude indique également que le chytride est persistant dans le milieu naturel, résiste aux mauvaises conditions météorologiques et peut survivre longtemps dans l'environnement, que ce soit dans l'eau ou dans le sol.

Pour se propager, il utilise comme moyens de transport des espèces dites "réservoir", porteurs sains du pathogène, telles que les grenouilles et crapauds. Les oiseaux ou les invertébrés aquatiques pourraient le propager lors de leurs déplacements.

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Salamandre tachetée © T.Chereyzy - CEN

Actuellement les scientifiques ne savent pas comment stopper ou même réduire l’impact du chytride sur les populations de salamandres.

Source : Gwij Stegen et al, Drivers of salamander extirpation mediated by Batrachochytrium salamandrivorans. Nature, 2017, 544, 353–356.

Un plan d'action mis en place en Belgique

Face à l’effondrement des populations de salamandres aux Pays-Bas et à la découverte du pathogène en Belgique en 2013, les ministres de l'Environnement belges ont adopté un plan d'actions contre Batrachochystrium salamandrivorans le 21 mars dernier.

Pour mieux comprendre l'action du pathogène, ils ont procédé à des infections expérimentales réalisées en laboratoire. Il est ainsi établi que la plupart des salamandres et tritons sont sensibles au chytride. Ainsi le Triton alpestre, le Triton crêté et le Triton ponctué peuvent également être mortellement infectés. Parmi les tritons, seul le Triton palmé semble être résistant tout comme les Anoures qui deviennent des porteurs sains et disséminent le pathogène dans l'environnement.

Le plan d'actions prévoit plusieurs axes. Tout d'abord de la surveillance avec l'élaboration d'un protocole pour la détection, l'acheminement et l'analyse de cadavres de salamandres et tritons dont la mort est suspecte. Un programme de surveillance de la Salamandre tachetée et du Triton crêté sera mis en place.

Le deuxième axe de ce plan d'actions concerne la gestion de la maladie. Des mesures de biosécurité seront prises au niveau de toutes les activités de terrain qui sont exercées dans les différents habitats des amphibiens et autour des zones forestières et des mares.

Une limitation de l'octroi de dérogations pour la capture d'amphibiens est ainsi prévue. En Wallonie, il est également

Une nouvelle plaquette mare est arrivée :

"La mare à travers les saisons"

La mare est un écosystème original, en général de petite taille, qui constitue un important réservoir de biodiversité. Elle accueille de nombreuses espèces végétales et animales. Ainsi, on peut y rencontrer des crustacés, des mollusques, des insectes aquatiques, des vers... Que ces animaux y passent leur vie ou n'y soient que de passage, la mare leur permet de naître, de se nourrir, de se reproduire, de se reposer... Elle est indispensable pour un grand nombre d'espèces notamment les amphibiens et les odonates.

Le Groupe Mares vous invite à découvrir ce monde passionnant par cette plaquette qui présente les espèces de la mare à travers les saisons (et la période propice à leur observation), ainsi que ce qu'il se passe dans une mare une fois la nuit tombée. La brochure présente également quelques espèces envahissantes que l'on peut rencontrer dans une mare, la chaîne alimentaire de ce milieu, et enfin le cycle de vie de la libellule et de la demoiselle.

prévu qu'en cas de découverte de salamandres ou de tritons infectés, il n'y aura plus d'autorisation de manifestations importantes (piétons, cavaliers, cyclistes, véhicules à moteurs) dans un périmètre de 1 km autour des sites infectés.

Le troisième axe concerne les restrictions commerciales interdisant de manière temporaire l'importation, l'exportation et le transit de certains genres de salamandres et tritons non indigènes. Le quatrième axe concerne la mise en œuvre d'actions de communication envers les différents publics (grand public, acteurs de terrain, vétérinaires, animaleries…).

Pour finir, le dernier point concerne la recherche, pour essayer de mieux comprendre les voies d'introduction et les facteurs de propagation, pour effectuer une analyse de risque relative à la contamination aux tritons, pour trouver des produits de décontamination efficace et de développer des mesures d'atténuation in situ.

Source : Chytridiomycose Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal) – Plan d'action – Belgique, 2017, 55pp.

Nathalie DELATRE Coordinatrice du Groupe Mares

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Le Groupe mares est soutenu par :

Tin ta mare Juin 2017 Feuille de liaison du Groupe Mares

Secrétariat du Groupe : CEN NPDC ISSN : 1777-6066

Directeur de la publication : Nathalie Delatre Rédacteur en chef : Nathalie Delatre Mise en page : Cassandre Lelong

Le Groupe Mares en quelques chiffres :

129 structures impliquées 2 réunions plénières par an

1 opération nationale de sensibilisation du grand public : "La Fête des mares"

29 animations proposées dans ce cadre en 2017 à l'échelle des Hauts-de-France 1 nouveau site internet conçu et mis en ligne en 2016 : groupemares.org

1 nouvelle brochure : "La mare à travers les saisons".

Notre nouveau site web

Notre site internet a fait peau neuve ! Vous y découvrirez une nouvelle organisation des informations et de nouvelles rubriques et fonctionnalités.

Vous pourrez en outre y retrouver toutes nos publications, les informations nécessaires pour créer et entretenir une mare ainsi que des informations générales sur les mares. Mais aussi tous nos numéros de la gazette du Groupe Mares, nos animation et évènements, notre exposition et nos supports de formation...

De plus, vous pouvez à présent proposer des animations en lien avec la mare directement sur notre site afin d'accroître la visibilité de vos évènements.

Découvrez l'intégralité de ces nouveautés sur https://groupemares.org

Le nouveau site du Groupe Mares © CEN Nord Pas-de-Calais

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