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SURVEILLANCE DE L IMPACT SUR L ENVIRONNEMENT DES

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Academic year: 2022

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(1)

S URVEILLANCE DE L IMPACT SUR L ENVIRONNEMENT DES RETOMBEES ATMOSPHERIQUES DE DIOXINES / FURANNES , DE

METAUX ET DE POUSSIERES

Usine d’incinération de Rungis – RIVED

Campagne de mesures 2020 Rapport d’étude – v1.0

(2)

Surveillance de l’impact sur l’environnement des retombées atmosphériques de dioxines/furannes, de métaux et de poussières

Client : RIVED

15, rue des Hautes Bornes 94310 ORLY

N° de dossier : 21-RA-01-NM-02

N° de version : Version 1.0

Date de rendu : Janvier 2021

Destinataire : Mme FERRI

karima.ferri@rived.fr Affaire suivie par : M. BAGARD

matthieu.bagard@biomonitor.fr

Ce rapport comporte 62 pages y compris les annexes. La reproduction de ce rapport n’est autorisée que sous sa forme intégrale.

Rédaction Vérification Approbation

Noms Natacha MULLER Matthieu BAGARD J. MERSCH

Fonctions Technicienne Responsable d’études Gérant

Signatures

(3)

S OMMAIRE

L

ISTE DES FIGURES

... 4

L

ISTE DES TABLEAUX

... 4

1. C

ADRE ET OBJECTIF DE L

INTERVENTION

... 5

1.1. Cadre ... 5

1.2. Objectifs... 5

2. P

RESENTATION DU PROGRAMME DE SURVEILLANCE

... 5

2.1. Méthode mise en œuvre ... 5

2.2. Présentation des dispositifs de mesures ... 6

2.3. Localisation des stations de mesures ... 6

2.3.1. Aire d’étude ... 6

2.3.2. Macro-implantation ... 7

2.3.3. Micro-implantation ... 9

4.1. Phase d’exposition des dispositifs ... 12

4.2. Blanc de terrain ... 13

4.3. Procédure analytique ... 13

4.4. Laboratoire d’analyses ... 14

4.5. Outils d’interprétation des résultats ... 14

4.5.1. Comparaison des résultats entre stations ... 14

4.5.2. Comparaison aux valeurs interprétatives ... 15

5. C

ONDITIONS D

EXPOSITION DES STATIONS

... 16

5.1. Analyse de la rose des vents ... 16

5.2. Fréquence d’exposition des stations de mesures ... 17

6. R

ESULTATS

... 19

6.1. Retombées atmosphériques de dioxines/furannes ... 19

6.1.1. Résultats 2020... 19

6.1.2. Évolution des retombées atmosphériques de dioxines/furannes... 20

6.2. Retombées atmosphériques de métaux ... 21

6.2.1. Résultats 2020... 21

6.2.2. Évolution des retombées atmosphériques de métaux ... 23

6.3. Retombées atmosphériques de poussières ... 26

6.3.1. Résultats 2020... 26

6.3.2. Évolution des retombées atmosphériques de poussières ... 27

7. B

ILAN

... 28

A

NNEXES

... 29

(4)

L ISTE DES FIGURES

Figure 1. Présentation des dispositifs de mesures (source : BioMonitor) ... 6 Figure 2. Occupation des sols (référentiel Corine Land Cover 2018, Géoportail©) ... 7 Figure 3. Localisation des stations de mesures des retombées atmosphériques dans l'environnement de l’usine d’incinération de Rungis avec en médaillon en bas à droite la localisation de la station 6 (source : ©Géoportail) – En médaillon à gauche, panache de dispersion (étude de dispersion réalisée par ARIA Technologies en 2005) ... 8 Figure 4. Régime des vents pris en compte pour la surveillance réalisée en 2020 du 29 septembre au 25 novembre 2020 ... 17 Figure 5. Évolution des dépôts atmosphériques de PCDD/F (en pg I-TEQ/m²/j, mode inclusif) dans l’environnement de l’incinérateur de Rungis depuis 2016 ... 20 Figure 6. Évolution des dépôts atmosphériques de métaux (μg/m²/j) mesurées dans l’environnement de l’UVE de Rungis depuis 2016 ... 24 Figure 7. Évolution des dépôts atmosphériques de poussières (mg/m²/j) mesurées dans l’environnement de l’UVE de Rungis depuis 2016 ... 27

L ISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Période d’exposition des collecteurs de précipitations ... 13 Tableau 2. Procédures analytiques et expression des résultats ... 14 Tableau 3. Niveaux repères en PCDD/F (pg I-TEQ/m2/j) en fonction de différentes typologies d’exposition (Source : BRGM) ... 15 Tableau 4. Dépôts atmosphériques de métaux attendus dans différents contextes environnementaux en µg/m2/j (Source : INERIS) ... 16 Tableau 5. Taux d’exposition des stations aux vents en provenance de l’usine ... 18 Tableau 6. Dépôts atmosphériques de PCDD/F mesurés dans les collecteurs de précipitations (pg I-TEQ/m2/j) exposés en 2020 dans l’environnement de l’UIOM de Rungis ... 19 Tableau 7. Retombées atmosphériques de métaux (µg/m²/j) collectées entre le 29 septembre et le 25 novembre 2020 dans l’environnement de l’UVE de Rungis. ... 22 Tableau 8. Retombées de poussières mesurées dans les collecteurs de précipitations (en mg/m2/j) exposés en 2020 dans l’environnement de l’UVE de Rungis ... 26

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1. C ADRE ET OBJECTIF DE L ’ INTERVENTION 1.1. Cadre

A la demande de la régie publique RIVED, BioMonitor a mis en place un programme surveillance de l'impact sur l’environnement des retombées atmosphériques de dioxines/furannes (PCDD/PCDF), de métaux et de poussières au voisinage de l’Unité de Valorisation Energétique (UVE) de Rungis. Le programme de surveillance répond aux objectifs définis dans l’article 30 de l’arrêté du 20 septembre 2002 relatif à l’incinération et la co-incinération des déchets non dangereux et aux prescriptions spécifiques de l’arrêté préfectoral n°2004/1863 du 2 juin 2004.

Ce programme de surveillance annuelle s’articule autour de deux compartiments que sont : o les retombées atmosphériques de manière annuelle ;

o les sols selon une périodicité quinquennale.

La dernière campagne de surveillance des sols ayant eu lieu en 2018, la surveillance réalisée en 2020 ne porte que sur les retombées atmosphériques.

1.2. Objectifs

Les objectifs du programme de surveillance sont :

o de détecter la présence ou non de ces polluants dans les retombées atmosphériques ; o d’estimer l'importance quantitative de ces retombées ;

o d’étudier l’évolution des résultats au fil des différentes campagnes.

Les polluants traceurs de l’activité suivis dans les deux matrices sont : o les 17 congénères de dioxines/furannes (PCDD/F);

o Les métaux : l’arsenic (As), le cadmium (Cd), le cobalt (Co), le chrome (Cr), le chrome VI (Cr VI), le cuivre (Cu), le mercure (Hg), le manganèse (Mn), le nickel (Ni), le plomb (Pb), l'antimoine (Sb), le thallium (Tl) et vanadium (V), soit un total de 13 métaux.

o les poussières dans les retombées atmosphériques.

Le programme de surveillance réalisé en 2020 suit la procédure déjà appliquée les années précédentes, permettant d’assurer une continuité dans les procédures méthodologiques de suivi.

2. P RESENTATION DU PROGRAMME DE SURVEILLANCE 2.1. Méthode mise en œuvre

Dans le cas de l’incinération d’ordures ménagères, après leur émission à la cheminée et une brève phase transitoire, les dioxines/furannes et les métaux lourds se retrouvent majoritairement sous forme particulaire dans l’air ambiant. En fonction de la taille, de la composition, de la granulométrie

(6)

et de la nature des particules et des conditions météorologiques (vent, température, humidité), les particules ont un temps de résidence plus ou moins long dans l’atmosphère et vont être éliminées selon deux processus de dépôts atmosphériques que sont les retombées sèches (par gravitation, par mouvement brownien ou par impaction et interception) et les retombées humides (lessivage durant les précipitations ou piégeage par les gouttes d’eau nuageuses).

L’un des moyens pour suivre l’impact de ce type d’activité est de mesurer les retombées au sol. Pour cela, il existe une procédure normalisée décrite dans la norme NF X 43-0141 "Détermination des retombées atmosphériques totales" de novembre 2017. Elle fait appel à des collecteurs de précipitations, système employé ici.

2.2. Présentation des dispositifs de mesures

Les dispositifs installés par BioMonitor (figure 1) sont constitués pour chaque station de mesures par deux jauges de type Owen équipées :

o d’un collecteur avec entonnoir et flacon de récupération de 20 litres en verre pour le prélèvement des dioxines/furannes o d’un collecteur avec entonnoir et flacon de

récupération de 20 litres en polyéthylène (PE) pour le prélèvement des métaux

Le contenu de chaque flacon est mis à l’abri de la lumière (pour limiter la prolifération d’algues et la photo-dégradation des polluants comme les dioxines/furannes). Le récipient est équipé d’un bouchon vissant hermétique pour le transport. L’ensemble du système est inséré dans un trépied servant de support.

2.3. Localisation des stations de mesures

2.3.1. Aire d’étude

L’UVE de Rungis est située sur l’unité urbaine de Paris, définie par l’INSEE en 2010, qui compte 10 706 072 habitants (Insee 2015) et 409 communes en 2020. L’usine est implantée au centre de la zone industrielle et commerciale de Rungis. Les habitations les plus proches se trouvent à moins de 500 m au sud-ouest. Au sud de l’usine, passée la zone industrielle, s’étend l’aéroport de Paris Orly tandis qu’au nord, à l’est et à l’ouest, s’étendent les habitations (figure 2).

1 NF X43-014, novembre 2017, Détermination des retombées atmosphériques totales – Échantillonnage, Préparation des échantillons avant Figure 1. Présentation des dispositifs de

mesures (source : BioMonitor)

(7)

Figure 2. Occupation des sols (référentiel Corine Land Cover 2018, Géoportail©) 2.3.2.Macro-implantation

Le choix des stations de mesures s’est fait sur la base de l’étude de dispersion de la pollution particulaire et gazeuse réalisée par ARIA Technologies en 2005. Huit stations ont ainsi été installées dans l’environnement de l’usine dans des zones potentiellement « impactées » et « non impactées » (présentées sur la figure 3). La description des stations de surveillance est présentée ci-après (photos issues de la phase d’installation).

(8)

Figure 3. Localisation des stations de mesures des retombées atmosphériques dans l'environnement de l’usine d’incinération de Rungis avec en médaillon en bas à droite la localisation de la station 6 (source : ©Géoportail) – En médaillon à gauche, panache de dispersion (étude de dispersion réalisée par ARIA Technologies en 2005)

(9)

2.3.3. Micro-implantation

Station 1 : MIN de Rungis

Les collecteurs de précipitations ont été installés sur le toit du centre de tri de Rungis à 0,2 km à l’est de l’usine. La station n’est pas localisée sous le panache de dispersion des retombées atmosphériques mais reste la plus proche de l’installation.

Station 2 : Cimetière de Thiais

Les jauges ont été implantées sur le site du cimetière parisien de Thiais à 1,7 km au nord-est de l’incinérateur. Cette zone de prélèvement constitue une zone d’impact principal sous les vents en provenance du sud-ouest.

Source : BioMonitor ©Géoportail

N 48°45'17.6"

E 02°21'28.8"

Source : BioMonitor ©Géoportail

N 48°45'59.4"

E 02°22'17.3"

(10)

Station 3b : Campus de Thiais

La station de mesure est localisée sur le site du campus de Thiais à 2,0 km au nord-est de l’usine. Cette aire est située sous les vents en provenance du sud-ouest. C’est une zone d’impact principal.

Note : pour des raisons pratiques, cette station a été déplacée de 280 m vers le nord-ouest par rapport à l’ancien site d’exposition situé au niveau de la station de pompage Avenue du Général De Gaulle à Thiais (N 48° 46’ 7,0’’ E 02° 22’ 25,3’’). La typologie de la station est inchangée.

Station 4 : Parc des Lilas

Les collecteurs de précipitations ont été installés sur la pelouse du parc des Lilas de Vitry-sur-Seine à 3,4 km au nord-est de l’usine dans une zone d’impact secondaire sous les vents en provenance du sud- ouest.

Source : BioMonitor Source : BioMonitor ©Géoportail

N 48°46'27.5"

E 02°23'28.5"

N 48°46'10.06"

E 02°22'12.42"

©Géoportail

(11)

Station 5 : Général Décors

Les jauges ont été implantées sur la toiture de la société « Général Décors » de Vitry-sur-Seine à 6,2 km au nord-est de l’usine. La station constitue une zone de fond et permet de mesurer le bruit de fond local.

Station 6 : Mairie de Vigneux-sur-Seine

L’aire d’étude est localisée dans une zone a priori non impactée à 7 km au sud-est de l’usine sur le toit de l’annexe de la Mairie de Vigneux-sur-Seine. Cette station permet de mesurer le bruit de fond local.

Source : BioMonitor ©Géoportail

N 48°47'46.6"

E 02°24'46.1"

Source : BioMonitor ©Géoportail

N 48°42'13.9"

E 02°24'33.5"

(12)

Station 7 : Mairie de Bagneux

Le point d’exposition est localisé dans une zone a priori non impactée à 6,3 km au nord-ouest de l’usine sur le toit de l’hôtel de ville de Bagneux. La station permet de mesurer le bruit de fond local.

Station 8 : Voie des Jumeaux

Les collecteurs de précipitations ont été installés sur le terrain d’un particulier situé voie des Jumeaux à Rungis à 1,6 km au sud-ouest de l’usine. Cette station constitue une zone d’impact secondaire.

4.1. Phase d’exposition des dispositifs

Les périodes d’expositions des collecteurs de précipitations sont détaillées dans le tableau 1 ci-après.

Source : BioMonitor ©Géoportail

N 48°47'56.5"

E 02°18'15.2"

©Géoportail

N 48°44'39.8"

E 02°20'27.3"

Source : BioMonitor

(13)

Tableau 1. Période d’exposition des collecteurs de précipitations

Station Date d’installation Date de retrait Durée d’expositions (j)

Station 1 – MIN de Rungis 29/09/2020 24/11/2020 56

Station 2 – Cimetière de Thiais 30/09/2020 24/11/2020 55

Station 3b – Campus de Thiais 30/09/2020 24/11/2020 55

Station 4 – Parc des Lilas 29/09/2020 25/11/2020 57

Station 5 – Général Décors 29/09/2020 24/11/2020 56

Station 6 – Mairie Vigneux-sur-Seine 30/09/2020 25/11/2020 56

Station 7 – Mairie Bagneux-sur-Seine 29/09/2020 24/11/2020 56

Station 8 – Rue des Jumeaux 30/09/2020 25/11/2020 56

Station 9 – Blanc de terrain 29/09/2020 24/11/2020 56

La préparation des dispositifs, la phase d’exposition et le retrait des dispositifs ainsi que leur transport au laboratoire d’analyse sont conformes aux prescriptions et exigences de la norme NF X 43-014.

4.2. Blanc de terrain

Conformément aux prescriptions de l’INERIS, un blanc de terrain est réalisé pour évaluer le niveau de contamination des supports utilisés ainsi que celle générée par les conditions opératoires. Afin de pouvoir établir les teneurs du blanc de terrain, la station 7 a été doublée. Un flacon de récupération en polyéthylène et un en verre, fermés hermétiquement, ont ainsi été disposés le temps de la mesure sur la station 7. Au terme de la mesure, le contenu du flacon a subi le même protocole analytique que les autres échantillons collectés. Cet échantillon particulier constitue le blanc de site.

4.3. Procédure analytique

Les contaminants recherchés et les caractéristiques des méthodes analytiques mises en œuvre sont présentés dans le tableau 2 ci-dessous.

(14)

Tableau 2. Procédures analytiques et expression des résultats

Contaminants recherchés Méthode Incertitude analytique

Limite de

quantification Unités

PCDD/F (17 congénères)

HRGC/HRMS(a) selon la méthode interne

MOp C-4/58

22 % 0,1 pg/g de MS

en moyenne pg I-TEQ/m2/jour

Métaux

As, Cd, Pb Cr, Co, Cu, Mn, Ni, Sb et V

Tl

ICP-MS(b) selon la norme NF EN

ISO 17294-2

25 %

0,013 µg/éch 0,063 µg/éch 0,050 µg/éch

µg/m2/j Cr VI

Spectrophotométrie selon une méthode interne au laboratoire

30 % 2 µg/éch

Hg

AFS(c) selon normes NF EN 1483 et NF EN ISO 17852

25 % 0,013 µg/éch

Poussières

Gravimétrie selon méthode interne MOp C-

4/129

15% 5 mg/éch.

(a) Chromatographie gazeuse haute résolution avec spectromètre de masse haute résolution.

(b) Plasma à couplage inductif avec spectromètre de masse.

(c) Spectrométrie de fluorescence atomique.

4.4. Laboratoire d’analyses

Les analyses ont été confiées au laboratoire Micropolluants Technologie, spécialiste de l’analyse de polluants traces. Le laboratoire est accrédité COFRAC sous le n° 1-1151 et dispose de l’agrément n° 8 du Ministère de l’Écologie et du Développement Durable pour l’analyse des dioxines/furannes et de certains métaux.

4.5. Outils d’interprétation des résultats

4.5.1.Comparaison des résultats entre stations

Le programme de surveillance environnementale repose sur l’implantation de plusieurs stations d’exposition dans une zone d’impact principal ou secondaire et a minima une station définie dans une zone supposée être épargnée par d’éventuelles retombées de l’usine (stations éloignées et/ou hors vents dominants). Les résultats d’analyses effectuées sur les collecteurs de précipitations exposés sur ces stations sont représentatifs des teneurs mesurées dans l’environnement en dehors de l’influence d’une source émettrice.

(15)

Ce niveau d’interprétation consiste donc à comparer l’ensemble des résultats en utilisant ceux relevés sur les stations témoins d’étude et en mettant en exergue les résultats marquants, en considérant notamment les conditions météorologiques et les influences exogènes de la zone d’étude.

4.5.2. Comparaison aux valeurs interprétatives

Pour les dioxines/furannes, il n’existe pas à l’heure actuelle de niveau réglementaire. Toutefois, deux études, l’une de l’INERIS (2012)2 et l’autre du BRGM (2011)3, permettent de disposer des niveaux de référence de retombées autour d’Usine d’Incinération des Ordures Ménagères (UIOM) en France. Le BRGM propose différents niveaux repères en fonction des résultats obtenus sur 49 plans de surveillance menés autour d’incinérateurs entre 2006 et 2009. Le tableau suivant (tableau 3) donne les fourchettes de valeurs en PCDD/F par typologie de sites d’exposition.

Tableau 3. Niveaux repères en PCDD/F (pg I-TEQ/m2/j) en fonction de différentes typologies d’exposition (source : BRGM)

Typologie Concentration en pg I-TEQ/m2/j

Bruit de fond urbain et industriel 0 - 5

Environnement impacté par des activités anthropiques 5 - 16

Proximité d’une source > 16

Dans le cas des métaux, l’interprétation des résultats fera appel aux valeurs proposées par l’INERIS.

Dans cette étude, des niveaux de référence mesurés dans différentes typologies pour l’As, le Cd, le Cr, le Cu, le Hg, le Mn, le Ni et le Pb sont indiqués (tableaux 4). Pour le Co, Cr VI, Sb, Tl et V, les valeurs sont comparées qualitativement à celles obtenues sur les stations révélatrices du bruit de fond local.

2 INERIS, Niveaux des dépôts atmosphériques totaux métaux et PCDD/F mesurés autour d’ICPE en France (1991 – 2012) – Décembre 2012 – réf. INERIS DRC-12-120273-13816A.

3 BRGM, 30 janvier 2012, Environmental surveillance of incinerators: 2006-2009 data on dioxin/furan atmospheric deposition and associated thresholds – Author manuscript, published in “31st International Symposium on Halogenated Persistent Organic Pollutants DIOXIN, 2011, Bruxelles: Belgium (2011)”.

(16)

Tableau 4. Dépôts atmosphériques de métaux attendus dans différents contextes environnementaux en µg/m2/j (Source : INERIS)

Zone As Cd Cr Cu

Bruit de fond rural 0,9 0,4 2,5 11

Bruit de fond urbain 1,3 0,5 4,6 21

Zone impactée située entre 500m et 1000m de

l’incinérateur 1,0 0,3 2,1 31

Zone impactée située entre 100m et 500m de l’incinérateur 1,4 0,3 2,8 40 Zone impactée située à moins de 100m de l’incinérateur 2,8 2,8 29,5 23

Zone Hg Mn Ni Pb

Bruit de fond rural 0,1 43 3,2 7

Bruit de fond urbain 0,1 55 4,0 20

Zone impactée située entre 500m et 1000m de l’incinérateur 0,4 35 5,0 5 Zone impactée située entre 100m et 500m de l’incinérateur 0,3 32 3,2 11 Zone impactée située à moins de 100m de l’incinérateur 0,2 291 25,9 217

Concernant les poussières, il n’existe pas à l’heure actuelle de valeurs limites réglementaires françaises concernant les retombées totales de poussières (à l’exception des carrières). L’interprétation des résultats sera donc basée sur la valeur de référence allemande définie par la loi allemande du 24 juillet 2002 (TA LUFT) qui fixe la limite de dépôts atmosphériques pour la protection de l’environnement à 350 mg/m2/j.

5. C ONDITIONS D ’ EXPOSITION DES STATIONS 5.1. Analyse de la rose des vents

L’analyse météorologique est réalisée à partir des données horaires collectées auprès de la station Météo France d’Orly (N 48°43'04" ; E 02°23'49") utilisée dans l’étude de dispersion réalisée par ARIA Technologies en 2005. Cette station, située à environ 5 km au sud-est de l’usine, est considérée comme représentative du domaine d’étude. Pour les trois classes de force des vents (1,5 à 4,5 m/s ; 4,5 à 8 m/s et > 8 m/s), on retrouve par direction la fréquence des vents exprimée en pourcentage.

La figure 4 ci-après présente le régime des vents enregistré spécifiquement sur la période d’exposition des collecteurs de précipitations, c’est-à-dire du 29 septembre au 25 novembre 2020 (détails en annexe 1).

(17)

Figure 4. Régime des vents pris en compte pour la surveillance réalisée en 2020 du 29 septembre au 25 novembre 2020

La période d’exposition des collecteurs de précipitation a été relativement venteuse avec des vents mesurables (vitesse supérieure à 1,5 m/s) dans 87,4 % des cas. Les vents mesurables, qui sont essentiellement faibles ou modérés avec des proportions respectives de 56,6 % et 29,0 % du total des observations, proviennent majoritairement du quart sud-ouest (180° - 240°) à hauteur de 53,7 % des observations et dans une bien moindre mesure du nord-est (20°- 40°) avec 6,9 % des occurrences. Les vents forts (dont la vitesse est supérieure à 8m/s) sont peu représentés sur la période d’exposition des jauges puisqu’ils concernent 1,8 % des occurrences.

5.2. Fréquence d’exposition des stations de mesures

Le tableau 5 ci-après rappelle l’emplacement de chaque station en fonction de leur distance par rapport à l’usine et des épisodes venteux. Les vents observés sur la période de mesures et la distance séparant les stations de l'usine sont deux paramètres influençant la dispersion des polluants. D’autres facteurs (topographie, structure des bâtiments, rugosité du terrain, nébulosité, température, pluviométrie et flux émis) peuvent influer sur la dispersion atmosphérique. C'est pourquoi le taux d'exposition aux vents en provenance de l'usine, calculé en sommant les fréquences de vents correspondant à l’orientation de la station de mesures ± 30° conformément aux préconisations de l’INERIS4, doit être considéré comme un indicateur de l'exposition théorique des stations aux vents en provenance de l’usine durant la période considérée.

4 Guide INERIS DRC-16-158882-12366A relatif à la surveillance dans l’air autour des installations classées, Novembre 2016, 144 pages.

(18)

Tableau 5. Taux d’exposition des stations aux vents en provenance de l’usine

Station Orientation /

source

Distance / source (km)

Occurrence moyenne de vent relative à l’orientation des dispositifs

1 – MIN de Rungis E 0,2 260° 19,5 %

2 – Cimetière de Thiais NE 1,7 220° 41,5 %

3 – Campus de Thiais NE 2,0 210° 42,6 %

4 – Parc des Lilas NE 3,4 230° 36,0 %

5 – Générale Décors NE 6,2 220° 41,5 %

6 – Mairie Vigneux-sur-Seine SE 7,0 320° 4,2 %

7 – Mairie Bagneux NO 6,2 140° 8,6 %

8 – Voie des Jumeaux SO 1,6 40° 8,5 %

Compte tenu des vents dominants de sud-ouest, les stations 2, 3 et 4 sont potentiellement les plus exposées aux retombées provenant de l’incinérateur. Malgré un taux d’exposition moins élevé, la station 1 a également été exposée de manière significative puisqu’elle est située dans l’environnement proche de l’usine. La station 5, bien que située sous les vents dominants, semble suffisamment éloignée des installations pour ne pas être impactée. Malgré sa proximité par rapport à l’usine, la station 8 a quant à elle été moins exposée, tandis que les stations 6 et 7 présentent des taux d’expositions faibles qui, conjugués à leur éloignement par rapport à l’incinérateur, confirment leur statut de témoin de l’étude.

Les conditions d’exposition des stations au cours de la campagne réalisée en 2020 sont tout à fait cohérentes avec leur typologie telle que définie sur la base de l’étude de dispersion (ARIA, 2005) : un axe principal de dispersion au nord-est de l’UVE couvert par les stations 2, 3, 4 et 5 situées à distance croissante du site, un axe mineur au nord-ouest couvert par la station 8, deux stations de typologie témoin (stations 6 et 7) hors vents dominants, et enfin la station 1 représentative des retombées à proximité immédiate de l’UVE.

(19)

6. R ESULTATS

6.1. Retombées atmosphériques de dioxines/furannes

6.1.1.Résultats 2020

Le tableau 6 ci-après présente les teneurs totales en dioxines/furannes, tenant compte de la toxicité associée à chacun des 17 congénères analysés, mesurées dans les collecteurs de précipitations exposés autour de l’UVE de Rungis. Les résultats sont exprimés en pg I-TEQ/m²/j et sont calculés sur la base des coefficients de pondération de l’OTAN. Les concentrations sont établies sans considérer les valeurs inférieures aux limites de quantification (mode exclusif) et en considérant les valeurs inférieures aux limites de quantification égales à ces limites (mode inclusif). Les bordereaux analytiques sont présentés en annexe 2.

Les résultats de mesures obtenus sur le blanc de terrain permettent de valider les conditions opératoires et confirmer l’absence de contamination liée à la chaîne de mesures. Les résultats sont présentés dans les bordereaux d’analyses.

Tableau 6. Dépôts atmosphériques de PCDD/F mesurés dans les collecteurs de précipitations (pg I-TEQ/m2/j) exposés en 2020 dans l’environnement de l’UIOM de Rungis

Taux d’expositio n aux vents

(%)

Distance à l’usine

(km)

[PCDD/F] exclusive (pg I-TEQ/m²/j)

[PCDD/F] inclusive (pg I-TEQ/m²/j)

Station 1 – MIN de Rungis 19,5 % 0,2 0,32 0,72

Station 2 – Cimetière de Thiais 41,5 % 1,7 0,20 0,61

Station 3 – Campus de Thiais 42,6 % 2,0 0,14 0,59

Station 4 – Parc des Lilas 36,0 % 3,4 0,03 0,47

Station 5 – Général Décors 41,5 % 6.2 0,08 0,53

Station 8 – Voie des Jumeaux 8,5 % 1,6 0,31 0,75

Station 6 (Témoin) – Mairie Vigneux 4,2 % 7,0 0,08 0,52

Station 7 (Témoin) – Mairie

Bagneux 8,6 % 6,2 0,05 0,49

Valeurs interprétatives (a)

Bruit de fond urbain et industriel < 5,00

Seuil d’impact > 16,00

(a) Valeurs interprétatives définies par le BRGM à partir d’une étude de 49 plans de surveillance menés autours d’incinérateur entre 2006 et

2009.

(20)

Les stations 5, 6 et 7 présentent des niveaux de retombées en PCDD/F homogènes et largement inférieurs au bruit de fond, confirmant leur statut de référence pour le niveau de fond local.

Les stations d’impact 1 et 8 présentent des niveaux de dépôt légèrement supérieurs aux témoins locaux, mais qui restent très en deçà de la limite haute du bruit de fond urbain et industriel. En tenant compte de l’incertitude analytique, les autres stations d'impact ne se démarque pas des témoins locaux.

Les retombées de PCDD/F pour l’ensemble du réseau de mesures sont conformes au niveau de fond attendu en zone urbaine et industrielle défini par le BRGM. Ces résultats sont également inférieurs à la valeur de bruit de fond rural de 1,9 pg I-TEQ/m²/j défini par l’INERIS.

Ainsi, aucune anomalie n’est mise en évidence dans l’environnement de l’incinérateur pour les dépôts atmosphériques de dioxines/furannes et par le biais de la méthode de mesure employée.

6.1.2. Évolution des retombées atmosphériques de dioxines/furannes

La figure 5 ci-après présente l’évolution des retombées de dioxines/furannes observées dans l’environnement de l’incinérateur de Rungis depuis 2016. La valeur interprétative forte n’est pas représentée sur le graphique puisqu’elle n’a jamais été atteinte depuis le début du programme de surveillance (à savoir 2007). Le bruit de fond urbain est représenté en vert. Les résultats détaillés des retombées de dioxines/furannes depuis le début de la surveillance sont présentés en annexe 5. Afin de rendre compte des récentes évolutions, seules les cinq dernières années de mesures figurent sur ce graphique.

Figure 5. Évolution des dépôts atmosphériques de PCDD/F (en pg I-TEQ/m²/j, mode inclusif) dans l’environnement de l’incinérateur de Rungis depuis 2016

Bruit de fond

0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0

Station 1 Station 2 Station 3 Station 4 Station 5 Station 6 Station 7 Station 8

pg I-TEQ/m²/j

Retombées atmosphériques de PCDD/F

2016 2017 2018 2019 2020

(21)

Les retombées de PCDD/F sont relativement homogènes sur le domaine d’étude et globalement stables sur les différents points d’exposition, à des niveaux comparables à ceux relevés sur les stations 6 et 7 représentatives du bruit de fond local. Des valeurs plus marquées ont été observées en 2017 sur les stations 2, 3 et 8 ainsi qu’en 2017 et 2018 sur les stations 5 et 8, mais les niveaux de dépôts de dioxines/furannes depuis 2016 restent largement inférieurs au bruit de fond urbain défini par le BRGM.

Les résultats de la campagne 2020 marquent une tendance globale à la baisse, avec des retombées dans la gamme basse des valeurs mesurées depuis 2016 sur l’ensemble des stations.

Ainsi, les résultats ne traduisent pas de phénomène de retombées significatives dans l’environnement de l’incinérateur de Rungis depuis 2016. Les niveaux apparaissent caractéristiques de ceux attendus dans un environnement urbain non impacté par une source d’émission locale.

6.2. Retombées atmosphériques de métaux

6.2.1.Résultats 2020

Les résultats relatifs à l’analyse des 13 métaux dans les collecteurs installés autour du site industriel sont détaillés dans le tableau 7 ci-après. Les bordereaux analytiques bruts sont présentés en annexe 3.

On constate dans un premier temps que les retombées de Cr (VI) et Tl sont systématiquement inférieures aux limites de quantification.

Pour les éléments quantifiés, les dépôts métalliques sont globalement plus marqués sur les stations d’impact potentiel que sur les stations 6 et 7, représentatives du bruit de fond local, notamment pour l’élément Ni sur la station 1. Cependant, les l’ensemble des résultats sont inférieurs ou équivalents aux valeurs de bruit de fond urbain définies par l’INERIS, en tenant compte de l’incertitude analytique.

Les concentrations mesurées en 2020 dans les collecteurs de précipitations ne traduisent pas d’impact significatif de l’incinérateur sur son environnement.

(22)

Tableau 7. Retombées atmosphériques de métaux (µg/m²/j) collectées entre le 29 septembre et le 25 novembre 2020 dans l’environnement de l’UVE de Rungis.

Retombées métalliques (µg/m²/j)

Taux d’exposition

aux vents (%)

Distance à l’usine

(km)

As Cd Co Cr Cr VI Cu Hg Mn Ni Pb Sb Tl V

Station 1 – MIN de Rungis 19,5 % 0,2 0,16 0,10 0,13 0,9 <40,3 9,4 0,01 8,3 4,5 1,2 0,75 <0,02 0,6 Station 2 – Cimetière de Thiais 41,5 % 1,7 0,16 0,03 0,07 0,5 <45,2 7,6 0,01 16,8 1,6 1,1 0,34 <0,02 0,5 Station 3 – Campus de Thiais 42,6 % 2,0 0,25 0,04 0,16 1,1 <44,3 6,6 0,01 11,1 0,1 2,3 0,52 <0,02 1,0 Station 4 – Parc des Lilas 36,0 % 3,4 0,13 0,04 0,07 0,7 <42,6 6,4 0,01 5,5 1,3 1,3 0,32 <0,02 0,4 Station 5 – Général Décors 41,5 % 6.2 0,29 0,07 0,26 1,8 <40,7 19,9 0,01 16,7 0,3 5,5 1,13 <0,02 1,1 Station 8 – Voie des Jumeaux 8,5 % 1,6 0,10 0,07 0,12 0,5 <44,4 5,1 0,01 5,9 0,0 2,5 0,20 <0,02 0,3 Station 6 (Témoin) – Mairie Vigneux 4,2 % 7,0 0,10 0,03 0,07 0,4 <38,8 4,1 0,01 4,8 <0,1 1,0 0,30 <0,02 0,3 Station 7 (Témoin) – Mairie Bagneux 8,6 % 6,2 0,21 0,04 0,11 0,6 <38,6 3,7 0,01 8,3 0,5 1,8 0,26 <0,02 0,6

Valeurs interprétatives (a)

Bruit de fond urbain 1,30 0,50 - 4,6 - 21,0 0,10 55,0 4,0 20,0 - - -

Zone impactée (< 100 m source) 2,80 2,80 - 29,5 - 23,0 0,20 291,0 25,9 217,0 - - -

(a) Valeurs interprétatives définies par l’INERIS sur la base de mesures de dépôts atmosphériques autour d’ICPE en France entre 1991 et 2012

(23)

6.2.2. Évolution des retombées atmosphériques de métaux

La figure 6 ci-après représente l’évolution des retombées métalliques mesurées dans les collecteurs de précipitations depuis 2016. Le bruit de fond urbain défini par l’INERIS y est représenté en vert et les valeurs caractéristiques d’une zone impactée, lorsqu’elles sont présentées, le sont en rouge. A l’instar des dioxines/furannes, afin de mettre en évidence les évolutions récentes, seules les cinq dernières années de mesures sont représentées sur les différents graphiques. Le détail des résultats depuis le début du programme est fourni en annexe 5.

Les évolutions des dépôts de Cr (VI), Hg et Tl ne sont pas présentées car les retombées de ces éléments sont inférieures ou proches des limites de quantification sur l’ensemble des stations. De même, pour les autres éléments métalliques, les résultats inférieurs aux limites de quantification ne sont pas présentés.

Figure 6. Évolution des dépôts atmosphériques de métaux (μg/m²/j) mesurées dans l’environnement de l’UVE de Rungis depuis 2016

(24)

Figure 6 (suite). Évolution des dépôts atmosphériques de métaux (μg/m²/j) mesurées dans l’environnement de l’UVE de Rungis depuis 2016

(25)

Pour l’ensemble des éléments métalliques, les retombées relevées sur les stations 6 et 7 sont inférieures au bruit de fond urbain, confirmant leur statut de référence pour le niveau de fond local.

Les retombées métalliques mesurées sur les stations d’impact potentiel sont dans leur majorité équivalentes à celles relevées sur les stations témoins 6 et 7 et inférieures aux niveaux de fond urbain de référence. On observe néanmoins quelques valeurs ponctuellement plus marquées :

o pour l’As sur la station 8 en 2018 ; o pour le Cd sur la station 1 en 2019 ;

o pour le Co en 2017, 2018 et 2019 sur les stations 5 et 8 ;

o pour le Cr en en 2016 sur la station 1, et à l’instar du Co en 2017, 2018 et 2019 sur les stations 5 et 8 ;

o pour le Cu en 2017 sur la station 5 ;

o pour le Mn en 2017, 2018 et 2019 sur les stations 2, 3, 5 et 8 ;

o pour le Ni en 2017 sur les stations 5 et 7, en 2018 sur les stations 5 et 8 et en 2020 sur la station 1 ;

o pour le Pb et le Sb en 2017 et 2018 sur la station 5 ; o pour le V en 2017 et 2018 sur les stations 5 et 8.

Ces dépôts plus marqués n’ont pas de caractère récurrent et ne concernent que rarement les stations d’impact principal. Une tendance se dégage pour la station 5 qui affiche des dépôts de Co, Cu, Mn, Ni, Pb, Sb et V plus élevés que ceux mesurés sur les témoins locaux, notamment de 2017 à 2019. C’est aussi le cas, dans une moindre mesure, pour la station 8 pour les métaux As, Co, Mn, Ni et V. L’absence de retombées sur les stations d’impact principal situées à proximité immédiate de l’UVE (station 1) et au nord-est (stations 2, 3 et 4) indique que les dépôts métalliques plus élevés que le niveau de fond ne sont pas liés à l’activité de l’UVE.

En 2020, les retombées métalliques observées en 2020 sur l’ensemble du réseau de mesures sont les plus faibles mesurées depuis 2016, à l’exception du Ni relevé sur la station 1.

Ainsi, les résultats ne traduisent pas de phénomène de retombées significatives dans l’environnement de l’incinérateur de Rungis depuis 2016. Les niveaux apparaissent caractéristiques de ceux attendus dans un environnement urbain non impacté par une source d’émission locale. Aucun lien direct et exclusif ne peut être établi entre les quelques valeurs plus marquées et l’activité de l’UVE.

(26)

6.3. Retombées atmosphériques de poussières

6.3.1.Résultats 2020

Les résultats des mesures de poussières (exprimés en mg/m²/j) sont présentés dans le tableau 8 ci- après et détaillés en annexe 4.

Les résultats de mesures obtenus sur le blanc de terrain permettent de valider les conditions opératoires et confirmer l’absence de contamination liée à la chaîne de mesures. Les résultats sont présentés dans les bordereaux d’analyses.

Tableau 8. Retombées de poussières mesurées dans les collecteurs de précipitations (en mg/m2/j) exposés en 2020 dans l’environnement de l’UVE de Rungis

Taux d’exposition aux vents (%)

Distance à

l’usine (km) [Poussières] (mg/m²/j)

Station 1 – MIN de Rungis 19,5 % 0,2 55

Station 2 – Cimetière de Thiais 41,5 % 1,7 172

Station 3 – Campus de Thiais 42,6 % 2,0 63

Station 4 – Parc des Lilas 36,0 % 3,4 36

Station 5 – Général Décors 41,5 % 6.2 68

Station 8 – Voie des Jumeaux 8,5 % 1,6 38

Station 6 (Témoin) – Mairie Vigneux 4,2 % 7,0 22

Station 7 (Témoin) – Mairie Bagneux 8,6 % 6,2 21

Valeur interprétative Valeur limite de dépôts

atmosphériques pour la protection de l’environnement

350

Les niveaux de retombées les plus faibles sont observées sur les stations 6 et 7, validant leur statut de témoin de l’étude. Les stations d’impact potentiel situées dans les axes de dispersion au nord-est (stations 2, 3, 4 et 5) et au sud-ouest (station 8) de l’UVE ainsi qu’à proximité immédiate de l’usine (station 1) montrent des dépôts de poussières supérieurs au niveau de fond local, en particulier sur la station 2, mais qui restent en deçà de la valeur limite pour la protection de l’environnement.

Les retombées de poussières présentent une corrélation avec les taux d’exposition des stations aux vents en provenance de l’usine, suggérant ainsi une influence de l’incinérateur. Toutefois, les dépôts de poussières restent d’ampleur modérée.

La surveillance des retombées de poussières met donc en évidence l’absence d’anomalie environnementale malgré une influence possible de l’UVE sur les retombées mesurées sous les vents dominants.

(27)

6.3.2. Évolution des retombées atmosphériques de poussières

La figure 7 ci-après présente l’évolution des retombées de poussières depuis le début des campagnes de mesures. La valeur de référence allemande est représentée en rouge sur ce graphique. Seules les cinq dernières années de mesures sont représentées sur la figure. Les résultats détaillés depuis 2007 sont fournis en annexe 5.

Figure 7. Évolution des dépôts atmosphériques de poussières (mg/m²/j) mesurées dans l’environnement de l’UVE de Rungis depuis 2016

Les dépôts mesurés sur les stations 6 et 7 sont les plus faibles du réseau de mesures et largement inférieurs à la valeur de référence allemande, confirmant le statut de témoin de ces deux stations pour les poussières. Les retombées relevées sur les stations d’impact sont légèrement supérieures à celles observées sur les stations témoin, avec quelques valeurs plus marquées notamment en 2018 sur les stations 2, 3, 5 et 8. Ces dépôts ont ensuite graduellement diminué et sont, pour cette campagne 2020, à nouveau comparables aux valeurs mesurées en 2016 pour l’ensemble de ces stations. Seule la station 2 fait exception à ce constat puisque les concentrations mesurées cette année sont supérieures à celles relevées en 2019 et proches de celles de 2018.

Les résultats de la campagne 2020 confirment une tendance à la baisse observée depuis 2018, sauf sur la station 2 pour laquelle les dépôts de poussières tendent à augmenter.

Depuis 2016, malgré des retombées plus importantes sur les stations d’impact que sur les stations témoins, les niveaux de poussières restent largement inférieurs à la valeur repère pour la protection de l’environnement, ne traduisant aucun impact significatif de l’incinérateur de Rungis sur son environnement concernant via la méthode utilisée.

Valeur interprétative

0 50 100 150 200 250 300 350 400

Station 1 Station 2 Station 3 Station 4 Station 5 Station 6 Station 7 Station 8

[Poussres] (mg/m²/j)

Poussières

2016 2017 2018 2019 2020

(28)

7. B ILAN

Un programme de mesure de l’impact des retombées atmosphériques de PCDD/F, de métaux et de poussières a été mis en œuvre dans l’environnement de l’usine d’incinération de Rungis. Ce programme est mené en application de l’article 30 de l’arrêté ministériel du 20 septembre 2002 relatif aux installations d’incinération et de co-incinération de déchets non dangereux prévoyant la mise en place d’une surveillance de l’impact sur l’environnement des retombées au voisinage de l’installation.

Le programme de surveillance annuel a été réalisé en utilisant un système de mesures spécifiques permettant de diagnostiquer l’impact des retombées atmosphériques actuelles sur une période d’échantillonnage précise : les collecteurs de précipitations. Ils ont été installés du 29 septembre au 25 novembre 2020 sur 8 stations localisées dans le proche environnement de l’usine et définies en fonction de l’étude de dispersion et des vents dominants.

Les résultats des analyses de dioxines/furannes dans les retombées atmosphériques ont révélé des dépôts faibles sur l’ensemble des stations comparativement aux valeurs interprétatives de bruit de fond définies par l’INERIS ou le BRGM, caractéristiques d’un environnement non impacté par une source industrielle. Les écarts de niveaux de retombées constatés, qui mettent en évidence des dépôts plus élevés sur les stations 1 et 8, sont de faible ampleur et ne présentent pas de cohérence avec les taux d’exposition des stations aux vents en provenance de l’usine. Aucune anomalie n’a été mise en évidence en 2020 ni depuis le début des programmes de surveillance.

Concernant les métaux, des dépôts plus marqués de Ni ont été mesurés sur la station 1, mais sans toutefois dépasser le bruit de fond en tenant compte de l’incertitude analytique. Bien que les stations d’impact présentent des concentrations parfois plus marquées, les dépôts restent inférieurs aux valeurs caractéristiques d’un bruit de fond urbain défini par l’INERIS. Les dépôts métalliques mesurés sur la zone d’étude ne mettent donc pas en évidence d’impact significatif de l’incinérateur sur son environnement pendant la période de mesure.

Enfin, les mesures des retombées de poussières ont mis en évidence des dépôts plus importants dans l’axe des vents dominants en provenance de l’usine, mais les niveaux de dépôts restent modérés.

Le programme de surveillance mené en 2020 autour de l’incinérateur de Rungis n’a donc pas mis en évidence d’impact de l’usine sur son environnement sur la période de mesure.

(29)

A NNEXES

Annexe 1 – p. 30 :

Rose des vents enregistrés à Orly du 29 Septembre au 25 Novembre 2020

Annexe 2 – p. 31 :

Bordereaux analytiques des PCDD/F

Annexe 3 – p. 41 :

Bordereaux analytiques des métaux

Annexe 4 – p. 53 :

Bordereaux analytiques des poussières

Annexe 5 – p. 56 :

Synthèse des résultats depuis 2007

(30)
(31)

Annexe 1 – Bordereaux analytiques des PCDD/F

(32)

Station 1 : 20/RUN/09/JAP/01 – MIN de Rungis

(33)

Station 2 : 20/RUN/09/JAP/02 – Cimetière de Thiais

(34)

Station 3b : 20/RUN/09/JAP/03 – Campus de Thiais

(35)

Station 4 : 20/RUN/09/JAP/04 – Parc des Lilas

(36)

Station 5 : 20/RUN/09/JAP/05 – Générale Décors

(37)

Station 6 : 20/RUN/09/JAP/06 – Mairie de Vigneux-sur-Seine

(38)

Station 7 : 20/RUN/09/JAP/07 – Mairie de Bagneux-sur-Seine

(39)

Station 8 : 20/RUN/09/JAP/08 – Rue des Jumeaux

(40)

Blanc de terrain : 20/RUN/09/JAP/09

(41)

Annexe 2 – Bordereaux analytiques des métaux

(42)

Station 1 : 20/RUN/09/JAM/01 – MIN de Rungis

Station 2 : 20/RUN/09/JAM/02 – Cimetière de Thiais

(43)

Station 3b : 20/RUN/09/JAM/03 – Campus de Thiais

Station 4 : 20/RUN/09/JAM/04 – Parc des Lilas

(44)

Station 5 : 20/RUN/09/JAM/05 – Générale Décors

Station 6 : 20/RUN/09/JAM/06 – Mairie de Vigneux-sur-Seine

(45)

Station 7 : 20/RUN/09/JAM/07 – Mairie de Bagneux-sur-Seine

Station 8 : 20/RUN/09/JAM/08 – Rue des Jumeaux

(46)

Blanc de terrain : 20/RUN/09/JAM/09

(47)
(48)
(49)
(50)
(51)
(52)
(53)

Annexe 3 – Bordereaux analytiques des poussières

(54)
(55)
(56)

Annexe 4 – Synthèse des résultats depuis 2007

PCDD/F

pg I-TEQ/m²/j Station 1 Station 2 Station 3 Station 4 Station 5 Station 6 Station 7 Station 8

2007 – 1 4,9 1,2 3,2 0,8 5,6 1,6 2,4 1,5

2007 – 2 6,5 2,5 1,6 1,7 8,5 2,8 1,5 1,9

2008 5,2 3,1 1,2 2,7 9,9 1,8 2,0 1,8

2009 7,4 0,9 1,4 1,1 5,2 1,5 1,6 1,2

2010 2,1 2,3 0,9 2,5 1,5 1,2 0,6 2,6

2011 1,7 - 1,5 1,6 1,7 1,6 1,6 2,3

2012 0,9 0,8 0,7 0,7 1,5 0,7 0,7 1,0

2013 - 2,1 1,5 11,4 3,3 0,0 0,9 1,1

2014 1,1 0,8 0,8 0,8 - 0,7 1,3 4,4

2015 2,9 0,9 0,6 1,0 0,9 0,8 0,7 0,8

2016 0,8 0,6 - 0,7 0,8 0,7 0,6 0,8

2017 - 1,5 1,1 0,9 0,03 - 0,7 2,5

2018 1,1 0,8 0,6 0,9 2,5 0,9 0,7 1,6

2019 0,6 0,7 0,9 0,7 1,5 0,6 0,7 1,6

2020 0,72 0,61 0,59 0,47 0,53 0,52 0,49 0,75

As

µg/m²/j Station 1 Station 2 Station 3 Station 4 Station 5 Station 6 Station 7 Station 8

2007 – 1 0,40 0,30 0,40 0,50 0,80 0,30 0,30 2,60

2007 – 2 0,30 0,30 0,30 0,50 0,70 0,30 0,20 0,30

2008 0,90 1,10 1,10 1,10 1,40 0,90 1,00 1,10

2009 0,20 0,40 0,40 0,30 0,70 0,40 0,50 0,40

2010 0,40 0,30 0,40 0,30 1,00 0,40 0,40 0,60

2011 0,38 0,38 0,40 0,48 0,54 0,27 0,33 0,49

2012 0,41 0,54 0,40 - 0,50 0,33 0,34 0,41

2013 0,27 0,36 <0,25 0,26 0,33 <0,25 <0,25 <0,25

2014 0,14 0,29 0,23 0,33 - 0,23 0,26 0,66

2015 0,69 0,37 0,31 0,79 0,38 0,31 0,29 0,29

2016 0,23 0,13 0,12 0,20 0,34 0,08 0,08 0,18

2017 - 0,26 0,40 0,33 0,97 - 0,19 0,44

2018 0,34 0,47 0,47 0,24 0,98 0,26 0,21 1,89

2019 0,29 0,45 0,36 0,53 0,51 0,16 0,22 0,37

2020 0,16 0,16 0,25 0,13 0,29 0,10 0,10 0,10

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