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Tu le fais! n om. Le j ournal des EEDF de la région Midi- Pyrénées Juillet Numéro 8 π

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Academic year: 2022

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Le journal des EEDF de la région Midi-Pyrénées Juillet 2015 - Numéro 8π

Tu le fais !

D D o o s s s s i i e e r r s s p p é é c c i i a a l l n n o o m m b b r r i i l l     ! !

U U n n e e a a u u t t r r e e m m a a n n i i è v è v o r o r e e y y A A d d G G e e

I I P n P n h n h n i o i o l l o v o v a , a , t t H H i i o o o o n n m m : : o o s p p s , , i i è è o o g g n n e e e e à à s s t t c c o o r r è è n n g g s s l ? l ? o o     ! !

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22 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ

T

ABLE DES MATIÈRES

•  Rédac-cheffe-à-vie-jusqu'à-ce-qu'elle-en-ait-marre  : Janice

•  Relous de service  : les rats

•  Contributeur-trices  : Émile, La conductrice du minibus, Ninon, Anatis, Janice, Maud, Papi Gonin, Taf&Fiole, David Charvet, Max, Cralid Foncé, Florian, Cassandre, Claire, Laura, Pierre, Aurélie, Germain, Ben

•  Celui qui dessine  : Marc

•  L'engagement  : Claire

•  Celui qui a écrit-mais-non  : Baptiste

•  La bouffe  : Ben, Adèle, Maud

P

ETIT OURS BRUN

Petit ours brun Éditôt Archéologie Pile ou Face Pydébat : L'argent de poche Pydébat : Le killer Maria Montessori Épreuve de philo 2015 Être pd en 2015, à quoi ça sert ? Le flux menstruel libre Les cartes des camps Émeus voyageurs Martin, notre voisin Info flash Être élu : une autre manière de VoyAG Silencieuses bavardes Le vote électronique Réaliser une réforme technique en contexte démocratique Pyloufas, l'ambition d'un orgre Savez-vous planter les choux de la démocratie Fuck Facebook ! Lo "pyloufas" qu'es aquò ??

Les coulisses de la rédac' Chorba blanche ! Se Canto Les blagues de Papi Gonin L'horoscope, mais japonais

p. 2 p. 3

p. 3 p. 4

p. 6 p. 7

p. 8 p. 10

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33 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ

É

DITÔT

À la base quand je fais l'édito, je regarde un peu ce qu'il se passe dans le journal, les articles qui viennent, les paroles constructives - ou non - qui m'arrivent aux oreilles, et j'écris. Mais là, j'ai seulement reçu un texto  qui dit  : «  la ligne éditoriale  : on s'en branle des camps  ! Janice, on attend ton édito  ». Ben me voilà bien avec ça  !

Alors je me retrouve là à écrire un édito où je dois faire en sorte que tout le monde comprenne qu'en gros  : on cherche des lieux, on fait des projets péda à tout va, on se réunit je ne sais combien de fois, on fait des rencontres pour qu'on nous valide tout notre travail et, au final, il doit être mis en avant qu'on s'en branle des camps...

Bon, ok, ça va être une lecture joyeuse, je vous le dis moi. C'est vrai qu'il serait bien intéressant de voir à quel point on s'en branle, rien que pour être sûr si ça vaut le coup ou non de partir des jours et des jours au milieu d'un champ, à camper, à avoir trop chaud au milieu des randos ou trop froid lorsqu'on est dans son duvet. Il faut trouver l'intérêt sinon ça risque d'être compliqué… mais puisqu'on s'en fout, autant continuer.

En vrai, ce qui nous intéresse le plus, c'est de savoir ce qu'il va se passer durant ce camp dont on n'a rien à faire. Passionnée de potins et galères en tout genre, la rédaction est impatiente, dès aujourd'hui où rien n'a commencé, mais où tout se terminera à un moment donné.

Alors, chers lecteurs, profitez de ces articles. Sachez quand même que quoique vous fassiez ce mois de juillet, que ce soit bien ou mal, ça nous passionne, attise notre curiosité, oui, mais finale- ment, vous l'aurez compris, on s'en branle.

Janice

A

RCHÉOLOGIE

LeChef,mai1938

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44 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ

Il nous arrive parfois, régulièrement et même souvent, de tenter un fameux exercice. Frère et sœur scouts, j'ai nommé la ré-invention de l'eau tiède.

Si je vous en parle, c'est parce que je suis un grand spécialiste et qu'en tant qu'expert en ce do- maine j'ai dû interroger les raisons qui nous poussent à vouloir innover dans tout ce que l'on fait.

Premièrement, faire dans la nouveauté est très attrayant parce que cela nous donne le sentiment d'être tourné vers le futur plutôt qu'enfermé dans le passé. Deuxièmement, il est nécessaire de s'adapter à son époque. Ensuite, nous sommes mus par le be- soin fondamental de créer. Il ne faut pas négliger l'importance d'exprimer notre créativité, mais nous interrogerons ce besoin plus tard. Enfin, et nous nous arrêterons sur ce point, nous voulons bouscu- ler des fonctionnements passés qui ne nous conviennent plus ou ne nous ont jamais convenu.

Alors, quelle place occupe pour nous la tra- dition  ?

Nous l’apprécions parce qu'elle est source d'ha- bitude et de repères qui nous offrent une structure sécurisante. C'est pourquoi certaines habitudes sont bien installées dans nos groupes. Pourtant nous la rejetons très souvent lorsqu'elle s'apparente à un réflexe conditionné. «  Ce n'est pas parce qu'on a toujours fait comme cela que l'on doit le faire ain- si.  »

Refuser le conditionnement est un acte juste mais il ne faut pas confondre conditionnement et tradition.

En effet, la tradition battit de manière formidable l'identité et la culture de groupe. Ainsi, si nous inno- vons sur tout chaque année, chaque séjour, chaque animation, nous devons voir notre incapacité à mettre en place des traditions viables et perti-

nentes.

Encore une fois, pourquoi désirons nous instau- rer de nouvelles traditions et de nouveaux fonction- nements  ?

Il existe un désir très fort de «  changer les choses  », «  améliorer le monde  », en fait, en faire bien plus que ce que nous faisons déjà. Ce désir provient d'un besoin fondamental de plus, qui est d’œuvrer dans ce monde, servir. Je développerai ce point une autre fois. Ce qu'il est important de rete- nir c'est l'existence de ce besoin, et à notre époque, ce besoin est exacerbé de manière très forte car notre société est à un point de rupture et de dégra- dation extrêmement fort.

Cette courte analyse nous conduit à un constat.

Nous avons la volonté, le désir, et le besoin d'induire de profonds changements, mais nous sommes et nous sentons insuffisants en terme d'impact sur notre société. Les traditions se perdent, les habi- tudes conditionnées s'installent et nos changements amènent leur lots d'insatisfactions et d'expériences douteuses.

Alors que faire  ?

L'habitude de la nouveauté, de l'innovation à tout va est induite par un conditionnement très fort à une idéologie. Sœur et frère scouts, amis humain, j'ai nommé l'idéologie du progrès. La plupart d'entre nous la connaisse et la rejette, cette idée que nous sommes en marche continue vers une société meilleure (augmentation de l’espérance de vie, mé- dicaments, sécurité, science, technologie) que tout ce qui vient du passé n'est qu'archaïsme, faiblesse d'esprit, survie, maladie, ignorance, restriction des libertés et inégalités. Pourtant nous sommes incons- ciemment sujets à cette idéologie puisque nous vou- lons toujours innover.

L

IBRE PROPOS

Pile ou Face

Petit traité sur un scoutisme laïque en quête de sens

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55 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ Petit traité sur un scoutisme laïque en quête de sens

Je vais vous livrer un secret, mais attention ce- la va planter une graine d'une très mauvaise herbe dans la pelouse bien rase de notre pensée scientiste. La théorie évolutionniste nous conduit inconsciemment à l'idéologie du progrès.

Je reviens à la question, que faire  ? Il nous est possible d'accepter et d'utiliser ce que notre pas- sé nous offre sans pour autant brimer notre créa- tivité. Le passé doit nous servir de fondations.

Pour créer, innover, nous devons nous pla- cer dans un cadre.

Le cadre, nous aux Éclaireuses et Éclaireurs de France, nous ne le distinguons plus.

Il nous faut faire une observation très concrète pour que nous ayons une conscience claire du cadre qui nous guide. Parce que le cadre est un guide, un chemin à suivre avec une direction, des étapes.

Le cadre offre des repères et un éclaireur ou une éclaireuse (celui ou celle qui explore et ouvre la voie) désorienté n'est pas apte à créer et inno- ver puisqu'il se demande toujours par quoi com- mencer, par où aller  ?

Le cadre est la surface dans laquelle nous pou- vons concentrer notre énergie créatrice. Cette démarche de projet si pertinente quand il s'agit d'organiser, centraliser, manifester (au sens de réaliser) mais qui est si futile si tous ces multiples projets ne servent pas dans la même direction.

Un ancien mot issu de la tradition, cette tradi- tion qui a le rôle de fondation et que j'invite à re- considérer, cet ancien mot, dans l'ancien temps désignait ce que l'on nomme aujourd'hui le cadre.

Ce mot que l'on veut nous faire oublier frères et sœurs éclaireurs, c'est la méthode. Nous devons nous orienter, créer, œuvrer en vivant la méthode scoute. Allez je le redis encore une fois  :

la méthode scoute.

Retrouver du sens voila l'enjeu. Alors pile, l'in- novation ou face la tradition je choisis d'accorder les deux en me penchant sur les bases et fonde- ments d'une méthode de plus de cent ans, pour bâtir une progression.

Ceci est l'introduction d'une chronique autour de la méthode scoute.

Sounil Leblanc

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66 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ

Salut Pyloufas,

T'as quécra ? C'est quoi cet article qui fait l'apologie du communisme, des partageux et du phalanstère  ! On a qu'à aussi ne pas faire payer les camps aux pauvres, ça coûtera moins de thunes à la CAF.

Moi, je suis over contre le partage ou l'inter- diction de l'argent de poche. Notre mission de respos c'est d'éduquer les enfants pour qu'ils soient armés dans la vraie vie. Et la vraie vie, c'est la société de consommation, c'est l'écono- mie de marché.

Mais tu crois quoi Pyloufas  ? Une fois que nos gamins seront tous devenus par notre ac- tion anarcho-communistes, ou pire, des hippies, ils vont devenir quoi dans la société  ? Ben moi je te le dis, ils seront des inadaptés et tout ça à cause de nous.

Alors reviens sur terre.

Allez à plus, big kiss love

Arthur, respos louveteaux

A chier cet article, j'ai rien bité  !!!!

Paul, référent aînés

Sus aux gens qui se sentent libres de réflé- chir dans l'association  !!

Le gang des poussiéreuses

Yo Pyloufas,

Super cet article sur le partage de l'argent de poche en parts égales  !!

Moi je trouve ça cool de permettre aux ga- mins de vivre autre chose que ce qu'ils vivent dans la société et puis c'est la justice.

Mais est-ce qu'on ne pourrait pas aller plus loin  ? On pourrait faire des camps auto-suffi- sants sur le plan de l'alimentation  : ça serait trop cool de venir 6 mois avant sur le lieu de camp pour y laisser des poules et des graines de quinoa. On pourrait aussi semer du tofu et fabriquer les foulards du camp avec du chanvre qu'on aurait planté. Et puis arrêtons d'acheter des tentes à Décat' fabriquées par des enfants au Bangladesh, construisons des tipis  !!

Et tous à poil  !!

Tchuss  !!

Emilie, responsable de groupe

P

YDÉBAT

L'argentde poche, pourquoifaire ? Les réponses

Chères et chers lectrices/lecteurs, suite au débat lancé sur l'argent de poche dans la

rubrique les Pydébats du numéro précédent, nous avons reçu moultes et moultes ré-

ponses que nous avons choisi de publier sans censure.

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77 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ

Le killer: est-ce bien nécessaire ?

Des Pyrénées jusqu'à l'Astarac, on cultive soigneusement la capacité à ne pas être d'accord. Après la grille de camp et l'argent de poche, examinons un autre rituel immuable : le killer.

Contexte  : indifférement, réunion prépa camps, un conseil avec des enfants, en stage bafa ou bafd

Le gai luron du groupe,

ou le ringard qui veut paraître fun

ou quelqu'un qui n'a pas d'autre idée que de reproduire  :

-Et si on faisait un «  killer  »  ?

Quelqu'un d'autre  :

-Oh ta gueule  ! (Traduction en langage communication bien- veillante  :

- C'est une bonne idée mais je ne suis pas trop fan pour de multiples raisons et je souhai- terais, pour le bien-être collectif, que ta bouche reste close afin que cette idée reste dans ton cerveau où elle s'y sent si bien. Merci

Pour ceux qui parlent le veillant  : - Non je n'aime pas ce jeu.)

Pas un camp, pas un stage sans que quel- qu'un ne propose de faire un killer.

Ne connaissons-nous pas d'autres jeux de longue durée  ?

N'est-ce pas un moyen de mettre une am- biance de paranoïa collective sur un camp  ?

N'est-ce pas un moyen de permettre à des individus d'en humilier d'autres en leurs confiant des missions douteuses  ?

Quelles visées éducatives avec un jeu dont le but est de gagner en manipulant les autres  ?

N'est-ce pas confier un pouvoir énorme à ceux à qui on confie l'écriture des missions  ?

Et si on se renseignait sur de nouveaux jeux à long termes ?

Et si on en débattait  ?

Alors à vos plumes, à vos claviers  !

Nous attendons vos réponses avec impa- tience.

Anatis

Les régles du killer  : c’est un jeu où chaque membre du groupe se voit attribuer une mis- sion secrète. On doit faire dire ou faire faire quelque chose à quelqu’un. Exemple : tu dois te faire brosser les cheveux par Victor. Lorsqu’on réussit une mission, on prend la mission de ce- lui qu’on a killé, jusqu’à être le dernier et obte- nir le titre de killer.

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88 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ

L

ES

P

YDAGOGUES

Dans cette rubrique, Anatis se proposait de vous parler d'un pédagogue dans chaque numéro. Elle disait : "Il ne s'agit pas d'ériger des statues à leur gloire mais de présenter des pédagogies alternatives et puis à vous de faire la part des choses."

et précisait :

"Pédagogue : du grec ancien Paidagogos : esclave chargé de conduire les enfants à l'école. Dans le pyctionnaire : personne mettant en place des stratégies éducatives pour armer (former) de futurs citoyens capables de se débattre dans le village global (atention subversif)."

Oui mais voilà, elle a abandonné cette rubrique et a sournoisement tenté (et réussi -par manipulation bienveillante !-) de me la confier ce mois-ci pour vous parler de Maria Montessori.

La 2ème femme de l'histoire de la rubrique des Pyda- gogues  : 2 femmes pour 5 hommes, dans Pyloufas, ça craint quand-même !!!

Maria Montessori est née en 1870 à Chiaravalle en Italie d'une famille bourgeoise. Ses parents veulent qu'elle fasse des études pour devenir enseignante, mais elle se passionne pour les mathématiques, avant de se tourner vers la biologie puis la médecine, contre la volonté de son père -ces disciplines étant à l'époque réservées aux hommes-. Elle devient une des pre- mières femmes médecins d'Italie en 1896. Elle travaille en- suite avec des enfants et jeunes "retardés mentaux". Elle se rend alors compte que le problème de ces déficients est plus d'ordre pédagogique que médical. Elle fera alors construire le matériel de J. Itard et E. Seguin pour ces enfants. Elle réussira à en amener certains jusqu'aux examens de fin d'études primaires avec de très bons résultats. Elle s'engage alors pour la reconnaissance des droits des enfants déficients -et aussi pour la cause des femmes même si ça n'a pas de sens d'en parler à cet endroit-là de l'article-.

Peu de temps après, elle crée une école d'orthophrénie où elle forme des enseignants en leur faisant prendre conscience notamment de l'importance de l'observation : "observer et non juger".

En 1906, gros tournant dans sa vie : elle commence à s'occuper d'enfants "normaux" d'âge pré- scolaire et de milieu plus que défavorisé d'un quartier populaire de Rome où est créé en 1907 la première "maison des enfants"  : un véritable laboratoire de recherche pédagogique pour Maria Montessori à partir duquel va naître sa célèbre pédagogie.

Suite à cette expérience, elle voyage beaucoup et fait essaimer sa pédagogie un peu partout dans le monde, participant dans les années 20 aux échanges de la ligue internationale pour l'édu- cation nouvelle, puis créant l'Association Montessori Internationale pour promouvoir sa méthode.

Elle fuit ensuite le fascisme de l'Italie puis de l'Espagne pour s'installer aux Pays-Bas où elle dé- cédera en 1952.

Maria Montessori

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99 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ L

A PÉDAGOGIE

M

ONTESSORI

Naturellement, l'enfant cherche à ramper, puis à se mettre debout, puis à marcher. Mais, il vient également volontairement vers l'adulte quand il veut de l'aide. Maria Montessori pré- conise de suivre cette démarche naturelle pour l'enseignement. L'adulte fait une démonstration puis laisse l'enfant reproduire l'opération tout seul.

Le concept clé de Maria Montessori est l'idée de l'éducation non pas comme une trans- mission de savoirs, mais comme l'accompagne- ment du développement naturel de l'enfant, via un environnement préparé adapté aux caracté- ristiques et aux besoins de son âge. Sa méthode a vocation à être une pédagogie scientifique, basée sur la connaissance et le respect des lois qui gouvernent le développement psycholo- gique des enfants.

Sa pédagogie est une méthode d'éducation dite ouverte. Celle-ci repose sur :

•  l'observation de l'enfant,

•  l'enfant comme une personne non seule- ment digne d'intérêt mais surtout comme l'ave- nir de la société,

•  l'importance de l'éducation et de l'instruc- tion avant l'âge de 6 ans.

Concrètement, elle passe par  :

•  la mise à disposition des enfants d'un ma- tériel concret qui permet à l'enfant de distin- guer, de préciser, de généraliser, du concret vers le concept et du concept vers l'abstrait.

C'est un matériel scientifique qui répond au be- soin de développement naturel de l'enfant en respectant ses périodes sensibles.

•  la prise en compte de l'importance des pé- riodes sensibles  : il s'agit de sensibilités spé- ciales en voie d'évolution, des moments de la vie de l'enfant où il est entièrement «  absorbé  » par une sensibilité particulière (ex  : langage, coordination des mouvements, ...). Ce sont des périodes passagères, transitoires  ; elles se li-

mitent à l'acquisition d'un caractère détermi- né  ; une fois le caractère développé, la

«  sensibilité  » cesse. Il est donc primordial que l'environnement offre au bon moment à l'enfant les moyens de se développer à partir de ses pé- riodes sensibles.

•  favoriser l'autonomie de l'enfant et ce, dès le plus jeune âge, pour motiver ses apprentis- sages et favoriser son développement en tant que personne, en partant du constat selon le- quel la motivation de l'enfant pour apprendre est naturelle.

•  une attitude de l'éducateur qui doit être une attitude de retrait : une fois la démonstra- tion faite, il reste présent en simple observa- teur, uniquement disponible si l'enfant manifeste clairement qu'il a besoin d'un com- plément d'aide ou d'information.

•  du matériel sensoriel, conçu pour donner à l'enfant la possibilité de découvrir des notions abstraites de façon sensorielle et concrète. Son utilisation passe par la manipulation et le tra- vail autonome. L'esthétique joue aussi un rôle pour captiver l'attention et constitue souvent la source de motivation pour entrer dans l'activi- té.•  l'autocorrection, avec du matériel permet- tant à l'enfant de contrôler seul l'exactitude de ce qu'il vient de faire, afin qu'il découvre et surmonte ses erreurs en évitant que l'évalua- tion ne vienne de l'éducateur.

•  la progression des apprentissages  : Le temps passé par les tout-jeunes enfants sur des activités comme plier, verser, juxtaposer, porter, qui paraissent aller de soi et sont de ce fait parfois négligées, est mis à profit par l'enfant pour apprendre à coordonner ses mouvements, associer son regard et son geste, se concentrer, s'organiser dans son travail. Ensuite, les ap- prentissages scolaires se feront de façon plus naturelle et facile.

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10 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 10

Masturbation : autogestion.

20 pts.

Vous avez 3 heures.

Non mais c'est une vraie question  !

À en juger par le nombre d'hétéros au mètre carré à la dernière Gay Pride, c'est à en laisser tout gaydar* aussi plat que la campagne cham- penoise un dimanche d'octobre. Pareil pour le Shangaï le samedi soir, à part pour la partie

"only men" de cette discothèque, on se de- mande ce que ce haut lieu de la nuit gay tou- lousaine a encore de communautaire  ?

Avant être pd, ça donnait accès aux meilleurs endroits pour faire la fête, les en- droits les plus fous et les plus décadents. Au- jourd'hui ça s'est trop su, et être gay ne donne plus autant de privilèges  !

Oui  ! Car quand on parle de "mariage pour tous", d'égalité et de normalisation de l'homo- sexualité, on ne parle jamais du revers de la médaille  : la banalisation de l'homosexualité  ! Être aussi ennuyeux que les hétéros, vous par- lez d'un vrai combat d'avant garde  !

Et pendant ce temps-là, ces enculés d'hété- ros - on y reviendra - n'arrêtent pas de nous pi- quer tous nos codes  !

Avant, être gay donnait le droit de porter des

habits colorés, mal coupés et de mal les assor- tir en étant quand même super classe. Mais de- puis la Tecktonik et Desigual, les hétéros aussi s'habillent aussi d'une manière plus gaie  !

Pareil  ! Même l'Eurovision arrive en tête des audiences à la télé  ! Avant, on était les seuls à se délecter de ces hymnes post-apocalyptiques, de ces costumes gagaesques, et de la cultis- sime cérémonies des points. Si même les hété- ros commencent à avoir du goût, qu'est-ce qu'il nous reste  ?!

Et même en matière de sexualité  ! Depuis mai 68 et la libération des femmes, de plus en plus d'hétéros semblent découvrir que le coït sert aussi à autre chose qu'à avoir des enfants  ! Les femmes utilisent nos sex toys et découvrent le monde fantastique de l'orgasme (à suivre dans le prochain Pyloufas), et... Ô  ! Scandale  ! Les mecs se rendent compte qu'il n'y a pas que leur pénis dans la vie (20% des hommes hété- rosexuels ont déjà été pénétré analement par leur partenaire et plus de la moitié d'entre eux se sont ou ont été doigtés)  !

NON  ! NON  ! ET NON  ! Avant être gay était un passeport pour la différence, une façon de se faire remarquer en n'importe quelle circons-

P

YCOUILLE

Être pden 2015, à quoiça sert? Un vrai article de tafiole.

Épreuve de philo 2015

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11 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 11

Le flux menstruellibre

tance, une manière d'exister tout simplement.

Que nous reste-t-il  ? Comment pouvons-nous être interessants  ? Tout cela nous conduit à grands pas vers une catastrophe. On n'arrête pas de nous dire que le réchauffement clima- tique nous amène tout droit vers la sixième grande extinction de masse du règne animal, mais personne ne hurle pour dire que la banali- sation de l'homosexualité revient à éradiquer toute forme d'art sur terre  !!!

Trop, c'est trop  ! Si personne ne souffre pour sortir du placard, que pourront raconter les artistes  ? Si personne n'est rejeté, comment se battre pour exister  ? Si nous connaissons tous des modèles homosexuels pendant notre enfance, comment s'inventer  ? Comment inven- ter  ? Comment créer  ? Les gays partagent tous

Vous en sa urez plus a u proc hain

numér o...

cela, la nécessité de créer leur personnalité sans modèle, sans référentiel. Tout est à inventer en permanence, tout est à explo- rer. Ce processus de création in- cessante est intrinsèque à l'identité queer et il a enfanté les plus grands artistes qu'ait connu l'humanité.

NON  ! C'est dégueulasse  ! En banalisant notre sexualité, vous nous banalisez aussi, alors que comme le chantait Freddie Mer- cury (vous voyez que nous avons les plus grands) "WE ARE THE

CHAMPIONS!" (marche aussi avec Mika et

"We are golden", comme les pommes, ou Stro- mae "nous étions formidables"). Nous sommes fabuleux et uniques, nous sommes des divas mais aussi des (drama) queens, et on mérite un peu plus de considération que ça  !

"L'égalité ça craint  ! On mérite mieux que ça  ! Parce qu'on le vaut bien  !"

Taf, mais surtout Fiole

*contraction de "gay" et "radar", désigne la capacité qu'ont certaines personnes, le plus souvent homo- sexuelles, à détecter l'homosexualité d'une autre d'un simple regard.

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12 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 12

Ç

A SE PASSE LÀ

-

BAS

Les cartes des camps !

À

VOUS DE DEVINER QUI EST OÙ

!

(le gagnant recevra une dédicace de la Kangoo des éclés)

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14 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 14

Est-ce que les éclés du Languedoc sont très différents de ceux de Midipy  ?

Non. Différents oui, mais pas très diffé- rents. Déjà, y a la couleur du foulard. Par chez nous, c'est plutôt sang et or.

Mais nous c'est rouge et jaune, c'est pareil  !

Non  ! C'est sang et or, «  sanc et or  » comme ils disent chez nous  : la couleur des pays catalans. Mais sinon, pas de grosses dif- férences, on forme un ensemble cohérent, même si à quelques centaines de kilomètres de distance.

Est-ce que t'as entendu des rumeurs sur les gens de Midipy  ? C'est quoi leur réputation  ?

Alors, y a juste un an que je suis aux éclés, mais les rumeurs  ! La rumeur que j'ai, c'est que c'est plutôt une dynamique jeune... un peu qui mordent.

Qui mordent  ?!

Ouais, pas féroces, mais y a du mordant. Ça bouscule un peu, ça chamboule les idées, tout ça

On t'a donné des exemples  ?

Ouais, l'AG, la fameuse AG de l'année der- nière par exemple  ! On m'a dit que ça a beau- coup discuté, et que grâce à Midipy, ça a été chamboulé, petite révolution  ! Que les têtes ont beaucoup bouillonné. Et même s'il y a eu des frustrations, des déceptions pour certains, quand même ça a permis d'avancer... un joli plus  !

Ah ouais donc une bonne réputation  !

Oui oui. Aussi j'entends parler de Pyloufas  !

Il y a pile un an, dans ce même journal, un nordiste égaré rétablissait rageuse- ment la vérité sur la région Midi-Pyré- nées. Pour fêter ça, on a saisi l'occasion d'une appro BAFA à La Glène pour inter- viewer un sudiste immigré sur le même sujet... Il est respo sur le groupe de l'Agly, en région Languedoc-Roussillon. Il marche souvent pieds nus et il sourit beaucoup. La parole à Martin  :

Douze émeus, au foulard bicolore Marchent en ligne d'un pas chaloupé, Ils avancent encore et encore,

Riant de leur propre air singulier.

Bien vite, les rangs sont rompus Ils commencent à chahuter Dansant, sautillant dans la rue Chantant à gorge déployée.

Mais si leur aspect est farfelu, Leur but, lui, est concret Ils sont entièrement dévolus Pour mener a bien leur projet.

Ce clan aux plumes bigarrées A «L'Émeu-te» pour nom Et vous en entendrez parler Car grand deviendra leur renom.

Cassandre,

clan aîné de Saint-Ex

et paka-daru.tumblr.com

Ç

A SE PASSE LÀ

-

BAS

Émeus voyageurs

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Martin, notre voisin

Avec une réputation de journal pirate  !… qui voit les choses comme il l'entend, pas forcé- ment en opposition, mais plutôt apporter un autre point de vue. Être complémentaire sou- vent mais aussi qui rue dans les brancards quand il faut. Après c'est sûr que tout le monde n'apprécie pas.

Tu as déjà lu Pyloufas toi-même  ?

Non, en fait non.

Est-ce que tu connais des éclés d'autres régions  ? Ils ont une réputation  ?

J'ai rencontré des bretons sur mon BAFA théorique, ça a l'air de pas mal bouger là bas aussi, avec l'esprit éclaireur, des bons projets engagés, ça a l'air de valoir le détour. Mais les autres, j'ai pas eu l'occasion d'en rencontrer.

Tu sais qu'en France, Midipy et Langue- doc vont former une super région adminis- trative. Et du coup, si un jour, très hypothétiquement, les régions éclées Midi- py et Languedoc fusionnaient, t'en pense- rais quoi  ?

J'ai pas trop de billes pour pouvoir juger… je sais pas ce que ça impliquerait au niveau admi- nistratif. Disons que tant que ça devient pas une grosse machine… si c'est dans le sens d'avoir plus d'échanges, des projets communs, ça peut être intéressant, si on ne perd pas nos points forts  !

Et justement, vos points forts en Lan- guedoc  ?

C'est difficile à dire, comme je ne connais pas trop les autres  ! Ce que j'ai perçu, c'est un accueil chaleureux, et toujours de l'inattendu et du caractère. Et puis ils sont forts sur le ter- rain, sur des jolis projets, des itinérances, même pour les dossiers de sub, efficaces  ! Par contre, je trouve qu'on manque encore de com- munication entre les groupes, les informations circulent mal.

Comment tu es entré aux éclés alors  ?

Je connaissais de loin par mes oncles et tantes, qui étaient chez les unionistes. Mais j'ai vraiment découvert il y a un an et demi, à la soirée de clôture de la Semaine de l'Environne-

ment avec la fac de Montpellier. Il y avait des aînés de Montpellier, venus faire de l'autofinan- cement. C'était une belle ambiance, quelque chose de participatif, des bonnes choses à man- ger, … le début du printemps, dormir dehors, un grand feu, une rivière, ça vend du rêve quoi  ! C'était un beau démarrage. Et du coup, j'ai contacté les éclés de Perpignan, où j'habite, dans la foulée.

Qu'est-ce qui te plaît aux éclés, par rap- port aux autres associations que tu connais  ?

Disons que les gens des éclés, en dehors des temps éclaireurs, ils ont un mode de vie cohé- rent avec les valeurs qu'ils défendent. En fait tu arrives, tu te sens bien, des opportunités s'ouvrent, et ça se poursuit. Après ce qui m'y plaît vraiment, c'est l'aspect milieu naturel et projets.

Si tu devais y changer quelque chose  ?

Peut-être la verticalité. De mon groupe, je perçois trop de verticalité, dans le fonctionne- ment et dans les prises de décisions… les véhi- cules aussi  ! Faudrait vraiment plus développer le vélo… et puis la bouffe, plus locale, bio, et moins de viande  ! Mais j'ai l'impression que le scout est carnivore avant tout.

Et pour finir, comment tu présentes les éclés à ceux qui ne connaissent pas  ?

Je parle surtout de deux choses, de pédago- gie et du côté dans la nature, où on se dé- brouille avec peu. Je ne parle pas vraiment de scoutisme en premier, à cause de la vision cari- caturale. Je parlerais plutôt des aspects spéci- fiques, comme le froissartage, les instal' de camp, les explos.

Propos recueillis par Maud

Martin vous invite à découvrir le réseau Grappe  : un ensemble d’associations étudiantes afin de promouvoir au niveau national une vision alternative et engagée de l’éco- logie ! http://www.reseaugrappe.org/

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I

NFOS

F

LASH

J'allume pas le lumo, on voit encore les saucisses

I

NFO

F

LASH

L'amour n'est

pas un vrai ingrédient du gâteau qu'a amené Ben au bouclage.

Naissances

un nouveau groupe en Ariège ? un-e petit-e Clanet ?

et Auch alors ?

Leséclaireursserontmesderniersemployeurs de toute fa

çon les éclés, c'est un monde de bourgeois

quand t'es émancipé, tu

peux pas mourir. En tous cas, ça marche pourles poules

Si çaa déjàété fait, c'est pas révolutionnaire

- ça dépend de ton référentiel, si tu sais pas que ça a déjà été fait

- non la révolution, c'est absolu

Mes poils sontun dispositif pédagogique La rédac' de Pyloufas

a augmenté la machine totalitaire de facebook

N'allez pas faire du couch surfing naturiste à Monaco, c'est un gay-

tapant Moi je veux

dire fuck

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Claire a parfois aussi besoin de dormir !

Les éclés ont un nouveau président, et c'est une présidente !

Il faudrait rajouter "la culpabilité" comme valeur éclé, car c'est elle quiretient lesrespos

à un moment donné, j'avais plus le bras droit, mais je pouvais jouer avec le gauche. Après j'ai cassé legauche, mais j'avais réparé le droit 

Ah merde, qu

'est ce qui s'est passé ? Ma bière s'est renversé

e toute seule...

Pourquoi y a-t-il beaucoup de célibataires àDijon ?

Parce que l'amour tarde.

l'amour rend débilos Pasqua, il est pas mort dans le

besoin.

Ils sont pas mal, ces formatés…

euh, merde, ces formés 

moi je trouve quand

même… euh… que c'est pas mal ce qu'on

faisait jusque là  Quand est-ce

qu'on dit fuck ?

c'est un bon joueur, il a presque ses deux pieds

- Oh ! On al'édito ! - Déjà dit. Cette scène

a déjà eu lieu il y a deux heures…

- Bon, il est minuit dix, et on n'a pas ouvert

Scribus…

- On prévoit un 3e bouclage  ?

Claireadore les chefs

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Afin de préserver la réputation et/ou la sécurité

des personnes impliquées dans cet article, nous conserverons leur anonymat en utilisant les pre- mières lettres des prénoms.

(Pour les personnes malveillantes, la liste des passagers du bus est disponible sur le wiki) 7h30 - Rassemblement. La consigne donnée par X est formelle  : on n'attend personne.

7h31 - On décide d'attendre M.

7h50 - M. nous dit par texto qu'elle part de chez elle.

7h51 - Certains vont boire le café au bistrot du coin.

8h10 - Margot Viala du groupe d'Albi arrive en- fin. On décolle. Le stress est à son comble, cer- tains ont peur de rater le discours du président.

En route pour un autre monde  ! On a pris une douzaine de K-way de secours à la perm, les plus prévoyants ont pris leurs bottes. On nous a ven- du la traversée du plateau des 1000 vaches et garanti que La Planche était magnifique.

8h12 - Grande effervescence, le journaliste de Pyloufas veut nous poser des questions dont il n'entend pas les réponses. Il persiste. À la ques- tion  : «  Quelles sont vos impressions  ?  ». Les ré- ponses se bousculent en silence.

L.  : «  Je suis ravie, le voyage est plein d'enthou- siasme, de joie et de sérénité  »

N.  : «  Là maintenant tout de suite  ? On en parle après le prochain café  »

P.: «  Il me tarde d'arriver pour écouter le dis- cours de Mickael Lissarre que j'attends depuis un an déjà.  »

F.  : «  On est enfin parti… Je cache ma joie, mais à l'intérieur c'est puissant…  »

D.  : «  humm hum  ? Hum… oui  »

9h32 - L. feuillette le numéro 2Π  : «  Je sais pas qui a fait cette mise en page, c'est vraiment pourri  » Certains hésitent à lui dire que c'est

elle.

9h33 - P. avoue qu'il a déjà cassé sa ceinture de sécurité.

9h43 - On est en retard. On est dépité à l'idée que l'autre minibus s'en réjouisse. En plus, on fait une pause pour que M. fasse pipi. Erreur, D.

prend le relais de Margot Viala du groupe d'Albi pour nous faire attendre. Du coup, on décide que c'est elle qui ira le chercher pour la punir.

9h44 - Le silence s'installe. L. tente de relancer la dynamique:

«  Ouais, on va près de la ville de François Hol- lande  »

Sans succès.

11h22 - Le doute s'installe lui aussi, on capte encore Sud Radio. Sommes-nous vraiment par- tis  ?

11h27 - On est rassuré en voyant le panneau

«  plateau des 1000 vaches  ». On décide de se relayer pour le décompte.

11h30 - M. achève sa transformation en Chou- baca dans un râle puissant.

11h49 - On se rend compte que les indications de Routes Nouvelles pour se rendre sur l'AG sont fausses… Chacun fait ses propres déduc- tions.

11h 52 - Enfin un sujet de fond  : Le complot des vieux. Certains s'étonnent  : «  quoi  ! t'es pas au courant?!

(pour ceux qui sont dans le même cas  : http://www.dailymotion.com/video/x3coe1_le- complot-des-vieux_fun) C'est simple, ils s'orga- nisent pour nous faire chier.  »

11h54 - Vue la faune du péage , on se demande si Routes Nouvelles ne nous a pas subtilement envoyé à un rassemblement de caravanes.

11h 55 - On se moque abondamment de la Kan- gou qui s'est gourrée de file au Péage.

11h56 - On se rend compte que c'est une per- sonne âgée...«  Elle va passer avant nous cette connasse  !  »

S

PÉCIAL

AG 201 5

Être élu : une autre manière de VoyAG

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11h56 et 20 secondes - La kangou passe le

péage alors que nous sommes encore à 50 m.

Tous les sceptiques sont convaincus.

Un passager en profite pour placer une info statistique  :

«  A Nantes 80  % de la population c'est des vieux, les 20  % qui restent sont des travailleurs sociaux.  »

11h59 - M. regrette qu'on ne puisse pas prendre la stoppeuse blonde en short.

12h03 - Ma voisine commence à chanter avec la radio «  l'envie d'avoir envie  » de Johnny Halli- day, M. tente adroitement de changer de fré- quence. Au bout de 30 secondes l'envie d'avoir envie revient et avec elle la réalité locale, il n'y a que 3 stations.

12h05 - D. lâche une bombe, ce n'est pas 4000 bulles mais une bulle bulle qui s'envole dans la chanson. Heureusement personne ne relève.

12h07 - R. s’interroge  : «  On se fait chier des- sus pour la 10 ème fois ou c'est les moustiques qui s’explosent sur le pare-brise  ?  »

12h09 - On chante enfin Se Canto.

Soudain, E. qui roule à 150 k/h depuis une de- mi-heure nous confie ses doutes.

«  J'ai pas vu beaucoup de radars sur cette route, je sais pas si je les ai raté ou qu'il y en a pas.  »

D. tente de le rassurer  : «  T'inquiète eux ils t'auront pas raté  ».

12h17 - Certains se rendent compte qu'on ne leur a pas tout dit  :

E - «  Cette idée d'élire quelqu'un qui ne repré- sente que lui-même mais ça me dépasse  ! C'est un peu pas très respectueux de la démocra- tie.  »

R - frustré «C'est clair, J'aurais pas voté pour moi si j'avais su  »

13h07 - On arrive enfin, la désillusion est to- tale  : Il fait un temps magnifique, le décompte est officiellement de 296 vaches (celles dessi- nées sur les panneaux incluses) sur le plateau qui est largement vallonné, on cherche La Planche partout, on nous dit que ce n'est que le nom du centre… Heureusement les organisa- teurs avaient anticipé les débordements pos- sibles et essaient de nous calmer en nous distribuant un petite planche à chacun.

Plus tard dans l'après-midi, ça continue, Anatis anime les débats, Claire prend le micro pour nous convaincre que les journaux c'est super, Gaël parle des finances, Maud, Claire et Anatis profitent d'un temps mort pour imposer un chant féministe à la salle, vidéo-projecteur à l'appui.

Le doute est à son apogée.

Avons-nous vraiment quitté Midi-Py  ? 19h - Tout rentre enfin dans l'ordre. Il pleut comme 1000 vaches qui pissent, à l'apéro on nous propose bière auvergnate ou jus de fruit auvergnat ou coca auvergnat À l'AG, le plus dur, c'estle

dimanche matin. Pour preuve, ce témoignage, reccueilli aupr

ès d'un bénévole de l'organisa- tion  :

«  Ce matin, je me lève, impossible de mettre la main surma deuxième chaussette. Tant

pis, je mets mes tongs (alors qu'il pleuvait sévère) et je sors de ma tente. 50 mètres plus loin, je retrouve ma deuxièm

e chaussette dans monslip !  » LesalondethéapermisàMidipyd'exportersa passionpourle«  culdechouette  », jeudedé

burlesquepopulariséparCaradocetPerceval.

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D

OSSIER

AG

ou une autre bière auvergnate. On mange dans de la vaisselle en porcelaine et on ap- prend que les planches devaient servir de pla- teau. Le repas est organisé avec des tickets.

Au bar on nous réclame des perles pour payer les bières. Le comptoir est en froissartage. Il y a un terrain pour les gens qui se couchent tard et un terrain pour les autres mais plus près du bar. On apprend inopinément que le plancher du chapiteau a nécessité 3 jours de montage et que les planches serviront à faire un abris pour les outils. Ça y est, nous pre- nons enfin la mesure du choc culturel.

3h05 - Nous reprenons nos marques, la pluie aidant, on se retrouve tous collés sous les ton- nelles. Les chants résonnent dans toutes les langues et on finit par se toucher volontaire- ment.

Finalement, nous comprenons enfin ce doute qui nous tenaille depuis le départ  : l'objectif implicite est parfaitement atteint, que chacun se sente chez soi…

L'une des conductrices du minibus.

Bien calés dans le salon deThé à l'AG

«  À Défi cette année, j'ai choppé une fille de Midipy.

On était autour d'un feu, tranquilles à profiter de la soirée, et je l'ai embras- sée... Un peu plus tard, on a changé de lieu, on était autour d'un autre feu. Je l'ai embrassée à nouveau, mais ce n'était plus elle ! Elle était deux personnes plus loin... Au final, maintenant, je sors avec la deuxième !  »

Il paraît que l'équipe nationale n'est pas très efficace en montage de camp. Pour

discutailler de savoir où on met la table et son orientation, ça oui  ! Mais dès qu'il

s'agit de manier la tronçonneuse, c'est moins évident : pour info, les caillous ne

font pas du bien à lachaine.

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Silencieuses bavardes

Pour la troisième année consécutive, les reporters Pyloufas ont observé les prises de parole durant l'AG. Les années précédentes, c'était – pour simplifier – tout pourri. À chaque fois, on regarde deux choses  :

- le genre de la personne qui s'exprime - sa position dans l'association.

Et ce qu'on observe, c'est prévisible, mais ça n'en est pas moins triste  : les femmes et les

«  simples  » délégué-e-s occupent une toute petite part de la parole. Les deux années pré- cédentes, on était entre 10 et 15  % du temps de parole pour ces deux catégories. Tout pourri, on vous dit.

Cette année, on attendait un mieux. Oui, parce que il y a eu tout un travail pour chan- ger les méthodes d'animation de l'AG, pour qu'elle soit plus ouverte et plus participative.

Bon, alors, il y a effectivement du mieux.

Pour autant, pas de quoi fanfaronner. Les

«  dominé-e-s  » de l'AG ont représenté entre 25 et 30  % de la parole sur ce temps, jugez plutôt  :

A

LORS COMMENT FAIRE MIEUX

?

Nous on se dit que d'une, on peut pour- suivre le travail d'amélioration de l'animation de l'AG, et que ça va prendre du temps, même s'il faut préciser qu'il y a eu cette année plein de temps en ateliers, où la parole nous a sem- blé (sans comptage objectif) plus facile.

Et de deux, que ces résultats, ils reflètent aussi un état de fait social pour les femmes, qui continuent encore aujourd'hui à être édu- quées à moins prendre la parole que les hommes. Ou les hommes à la prendre plus. En tout cas, qu'en tant que mouvement d'éduca- tion, ça doit nous interroger et nous donner envie d'agir sur nos week-ends et nos camps pour que dans 20 ans, ces résultats soient derrière nous. Vastes chantiers…

Rémy et Maud

avec l'outil fait par Baptiste

http://nouph.net/observatoire

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Grande innovation cette année, les délégués

ont voté à l'aide d'un boîtier électronique tout le samedi. Ça y est, les éclés se lancent dans la technologie, super ! On sort du cliché scout old school, qui s'accroche à ses traditions...

Plus sérieusement, ces boîtiers nous ont fait gagner un temps précieux. C'est extrêmement pratique : on annonce le vote, la proposition est affichée, le temps pour chacun d'appuyer sur son petit bout-

ton (Pour ou Contre) et les résultats s'af- fichent. Ça permet de ne plus perdre des heures à compter des mains levées, se répartir la salle entre les scrutateurs, recompter parce que les nombres ne correspondent pas. Magique non ?

Alors pourquoi en arrivant à l'AG, des délé- gués protestaient contre l'utilisation de ce sys- tème de vote ? Réactionnaires ? Anti-progressistes ?

Il faut regarder ce qu'il se passe à l'extérieur de l'association pour comprendre cette opposi- tion. Le vote électronique est expérimenté de- puis un certain temps déjà, et dans des contextes variés. Et le sujet et bien plus com- plexe qu'un simple gain de temps !

L'exemple récent de l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP par vote électro- nique montre la difficulté de faire confiance à des machines pour un scru- tin. «  Par na- ture, le vote papier peut assurer une parfaite transparence de la procé- dure  » a dé- claré Thierry Solère après l'élection controversée

-un écart

entre le

nombre de

votants et le nombre de voix exprimées-.

Qui compte les voix ? Dans un vote à main levée, des scrutateurs élus. Mais n'importe qui dans la salle peut compter lui aussi s'il le sou- haite. Le résultat ne peut être falsifié car cha-

Le vote électronique

D

OSSIER

AG

Réunion des bénévoles de l'organisation :

«  C'est un joyeux bordel, mais c'est bien cadré  »

«  Non, tu ne peux pas te mettre sur le service de soir et sur la préparationde la veillée  !  »

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cun peut vérifier l'ensemble du processus de

comptage. Dans le cas d'un vote à bulletin se- cret, par exemple une élection municipale de la république française, le dépouillement est pu- blic, chacun peut controler l'ensemble du pro- cessus : l'urne cadenassée reste visible durant tout le scrutin, on l'ouvre ensuite et n'importe quel citoyen peut dépouiller et assister au dé- pouillement. Un système clair, facile à com- prendre et qui a fait ses preuves.

Mais dans le cas du système élèctronique  ? Une machine se charge de toute la procédure...

Pourquoi pas  ? Mais qui a conçu cette ma- chine  ? Qui la contrôle  ? Comment peut-on véri- fier qu'elle compte les suffrages réellement exprimés  ? Cette question est très technique, et il est vraiment difficile de mettre sur pied les éléments qui permettraient de faire confiance

au vote électronique.

Par exemple, pendant l'AG, comment garan- tir que la personne derrière l'ordinateur n'affi- chait pas des résultats préparés à l'avance ? Attention, je ne l'accuse pas de l'avoir fait ! Comment savoir si le logiciel comptait bien  ? Et s'il avait des bugs  ?

Au delà de ça, la question de savoir com- ment les décisions sont prises (les modalités de vote) est centrale en démocratie. Nous aurions dû présenter, débattre et décider ensemble si oui ou non on adopte le système électronique.

Alors, efficacité ou garantie démocratique ? En tous cas, méfions-nous des machines de vote, car rien n'est «  magique  », derrière une machine, il y a un homme qui la contrôle.

Émile

Tour visuel : des aî- nés, de jeunes respos, des salariés... Aux éclés, être vieux bé- névole, c'est forcé- ment se faire servir ? Apparition du com-

missaire aux comptes.

Tout le monde retient son souffle  ! Il monte

sur scène, prend son inspirationet ...

«  Ça vamieux. » Applaudissements

nourris de la foule en délire.

Merci à Émile pour les brèves des temps off de l'AG.

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L'économie, c'est compliqué. Tout le monde

le sait. D'ailleurs, ça n'intéresse pas grand monde, sauf les gens austères. Si des gens non professionnels du sujet se sentent concernés, c'est vraisemblablement qu'ils ont des arrières pensées politiques, éventuellement putschistes, en tout cas subversives. Partant de ce postulat, il paraît incontournable de circonscrire autant que possible la capacité des masses démocra- tiques à influer sur les sujets économiques. At- tention, il est cependant nécessaire d'être subtil, les foules régionales ont l'épiderme sen- sible quand elles ont l'impression d'être prises pour des chambres d'enregistrement. Il s'agit d'appliquer avec discernement une stratégie en trois volets, que nous pourrions résumer ainsi.

Acte 1 

: ouvrez des temps de discussion et de dialogue et produisez des documents com- préhensibles. Ce point est crucial  : si vous le négligez, vous vous heurterez rapidement à des accusations de foutage de gueule, et même du haut d'une tribune, le rétablissement de la si- tuation n'est pas acquis. Pour vous sortir de ce mauvais pas, il est toujours possible d'annuler simplement le débat et le vote prévus, ça fonc- tionne pas mal, testé et approuvé précédem- ment.

Ces saines bases posées, passons à l'

acte 2 

: laissez flotter un flou artistique sur les modali- tés selon lesquelles vous prendrez en compte l'avis des masses et intégrerez leurs proposi- tions. Cela vous permettra de n'être tenu à rien et de faire comme bon vous semble. Si certains esprits faibles rechignent au sein même de votre équipe, appuyez-vous sur un argument imbattable  : la compétence économique n'est pas comme le bon sens, également partagée, et la cohérence, c'est la clé. Point de vigilance de nouveau  : réfléchissez quand même un peu à la

gestion du moment délicat où il va devenir clair que vous avez préféré jeter un voile pudique sur les propositions spontanées de ces bonnes âmes attendrissantes. Les gens sont émotifs, et ça pourrait vite déraper. Malgré la préparation minutieuse des étapes, vous vous retrouveriez couillon. Une solution potentiellement efficace serait de répondre à l'émotion par l'émotion  : utilisez le langage qu'ils sont capables de com- prendre.

Si vous avez navigué avec brio au milieu de ces embûches, passez à l'

acte 3 

: il s'agit de mobiliser avec doigté le combo CET – Confiance, Essai, Technicité. Il faut vous faire confiance sur ces sujets techniques et il faut essayer pour pouvoir ajuster. Soyez précis, les trois composantes doivent être mobilisées en- semble pour plus d'efficacité. Prenez soin éga- lement de choisir votre contexte  : le combo CET ne fonctionne pas si les gens sont remon- tés comme des coucous avant même de com- mencer. Il y a là une petite part d'aléatoire, mais une atmosphère sereine où les masses ont le sentiment que leur avis est respecté est évi- demment un terrain préférable.

Si vous suivez correctement ce triptyque, vous devriez réussir des réformes économiques en limitant l'embarras démocratique. Précisons à toutes fins utiles que l'utilisation de ce dispo- sitif n'est pas réservé aux économistes retors et démoniaques, mais est accessible également à ceux qui souhaitent mettre en œuvre des ré- formes positives visant l'intérêt collectif et sont mus par une sincérité déconcertante. La seule condition est d'être justement convaincus que les domaines techniques ne sont pas solubles dans les exigences démocratiques.

David Charvet

F

ICHE TECHNIQUE

Réaliserune réforme technique en contexte démocratique

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25 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 25

Pyloufas, le petit journal qui monte, à

l’image d’une célèbre et non moins pertinente chaîne de télévision des années 90  ? La compa- raison est osée, mais qui n’y a pas déjà pensé  ? Une diffusion de plus en plus large, des rédac- teurs venant de tous les horizons (et surtout hors de Midi Py)… Et maintenant à l’AG  ! Vous ne voyez donc pas où je veux en venir  ?

Que croyez-vous  ? L’ambition de Pyloufas n’est ni plus ni moins de remplacer Routes Nouvelles. On peut y voir là une action concrète dans la volonté perpétuelle des midi- pyrénéens de voir la fédération s’installer dans notre association.

Mais un problème se pose, même au plus Ja- cobin d’entre nous  : «  Pyloufas  », qu’on le fasse ou pas, on a envie de le lire, de le regarder et d’en rire. Parce que quand on ouvre «  Pylou- fas  », on se retrouve au plein milieu d’une pré- paration de camp à débattre sur la péda, en

5ème à débiter des conneries alors qu’on sait au fond de nous qu’on ferait mieux d’aller dor- mir ou encore au local matériel à ranger un tas de bordel toujours présent malgré les 45 jour- nées de rangement faite depuis le début de l’année. Bref, «  Pyloufas  », il a l’âme éclée, celle qui nous fait venir passer nos week-ends à faire des débats sans fin ou à partir dans la na- ture avec des jeunes. Il sent bon le camp d’été, la parole franche et engagée mais aussi les chaussettes qui puent et la tente mal rangée.

Alors on peut retourner la question dans l’autre sens… Pourquoi on ne retrouve pas ça dans Routes Nouvelles  ? Parce que là est la vraie question. Et si Pyloufas – et son fonction- nement – remplaçait Routes Nouvelles (qui ne le sont d’ailleurs plus tant que ça)  ?

Le compte à rebours est-il lancé  ?

Cralid Foncé

N

OMBRIL

Pyloufas, l’ambition d’un ogre

MINUS ETCANTO

Minus  : Dis-donc, Cortex, qu'est-ce que tu veux faire cette nuit  ?

Cortex  : La même chose que chaque nuit, Minus: tenter de conquérir le monde  !

C'est Minus et Cortex, C'est Minus et Cortex, Cortex le génie, Minus l'abrutie.

Leur obsession profonde, C'est conquérir le monde.

Quel duo  !

C'est Minus et Cortex, Cortex, Cor- tex.

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26 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 26

C'est l'histoire d'un chou. C'est l'histoire

d'un chou qui voulait participer à la vie démo- cratique de son association mais qui ne savait pas trop comment faire. Faut dire que pour commencer, il était pas très sûr de savoir défi- nir la «  démocratie  ».

À l'école, on lui avait répété que la démocra- tie, c'était un «  régime  » dans lequel les choux ont le pouvoir. Trouvant la définition un peu in- digeste, notre chou prit sa fleur et son couteau et s'en fût chercher des réponses plus satisfai- santes à son goût.

En chemin, il rencontra Philippe Breton et Paul Ricœur.

Le premier lui expliqua que la promesse dé- mocratique, c'est de faire de chaque chou l'égal des autres, dans sa capacité à prendre des dé- cisions concernant son champ/son association.

Autrement dit, tout chou est supposé légitime pour participer à la prise de décision collective.

Encore faut-il qu'il ait développé les «  compé- tences démocratiques  » nécessaires, à savoir qu'il soit capable de se former une opinion li- brement, de débattre et de prendre une déci- sion. Pour notre ami Breton, la démocratie ce n'est donc pas un régime «  naturel  » mais un processus qui a pour but de construire de nou- veaux moyens pour se former une opinion et prendre des décisions ensemble. Ces moyens sont mis en mouvement par un outil  : la parole.

On y reviendra.

Paul Ricœur quand à lui, insista sur le fait qu'en démocratie, il ne s'agit pas de ménager la chèvre et le chou mais de reconnaître que la société des choux est divisée, du fait de l'exis- tence de contradictions d'intérêts. Cette divi- sion n'est en rien un «  mal  » ou un problème  : ce qui est problématique c'est de ne pas réussir à en parler de manière pacifique et bien-

veillante. L'enjeu démocratique, c'est justement de pacifier les conflits, et d'associer chaque chou, à part égale, dans  :

- l'expression - l'analyse

- le débat et l'arbitrage de ces contradic- tions.

Fort de ces nouveaux éléments, notre ptit bout de chou se demandait maintenant com- ment aider à l'expression et l'analyse des dé- bats qui traversaient son association…

Répondant à l'un des nombreux appels à don, il décida d'offrir ce qui lui semblait être le plus utile  : une de ses feuilles…

Voilà donc l'Association munie d'une nou- velle feuille de chou. C'est en fait là que tout commence  : comment en faire un outil permet- tant de faire vivre la démocratie chez les choux  ? Une feuille de chou ne fait pas naturel- lement éclore les compétences démocratiques de ses lecteurs-rices. Certaines font même chou blanc dans ce domaine  ! Alors, pour s'assurer d'être à la hauteur de ses ambitions émancipa- trices, notre chou s'est pris le chou à construire une grille de lecture permettant d'analyser les propriétés des feuilles de chou. Voilà le résul- tat. Elle est largement améliorable  ! Testez-la sur vos journaux préférés et faites nous des re- tours  !

La question qui nous intéresse (que dis-je, qui nous passionne) ici, est la suivante  :

F

AUT

-

IL MANGER DU CHOU ROSE SUR LES CAMPS D

'

ÉTÉ

?

Instructions  : lisez les extraits ci-contre et demandez-vous lesquels vous permettent de vous former une opinion pour répondre à la question. Have fun.

CB

N

OMBRIL

Savez-vous planterles choux de la démocratie ?

C'est une sombre histoire de power-point qui disparaît au moment où on aurait

besoin de lui, et qui laisse sa conceptrice dans la détresse, face à 300 personnes qui

sont bien désolées pour elle, mais bon quand même «  vazy parle on t'écoute on va pas y

passer 10 ans  ». L'histoire s'éclaire quand, bien décidée à ne pas se laisser abattre, la

conceptrice transforme (quoi, encore une sorcière  ?!) son power-point en article pour

votre journal préféré.

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27 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 27

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On m'a demandé d'écrire un article sur la ré-

daction et Facebook. Je t'avoue, j'ai pas trop en- vie, parce que… pfiou… c'est compliqué.

Bon, je t'explique  : lors du dernier bouclage de PyLouFas, il a été décidé de créer une page Facebook, sur le constat que PyLouFas n'était pas assez lu, et donc qu'une page Facebook était une bonne solution, et tant pis pour les gens qui n'aiment pas Facebook.

Bon, moi, je n'aime pas Facebook. Qu'on soit clair, c'est pas tellement une question de goûts, genre je préfère Google+. C'est une question politique. Et puis surtout ça ne m'a pas fait plaisir qu'on prenne une décision sans que je sois là sur un truc dont d'autres ré- dact·rice·eur·s savaient que ça n'allait pas à tout le monde. Donc j'ai écris un e-mail, on a fait une réunion, on a parlé de comment on prend les discussions, etc. Et on en est venu à Facebook et à comment on communique vis à vis de PyLouFas.

La question, c'est comment on communique.

Notre journal a besoin d'être lu, sinon, il ne sert à rien. Comme les outils pour le mettre en page, les outils de communication sont vitaux pour PyLouFas. Jusqu'ici on était dans une dy- namique d'essayer d'utiliser des logiciels libres, d'avoir des outils éthiques. On a pas forcément commencé avec, mais on tendait vers ça. Et là, on se met à utiliser un outil totalitaire et capita- liste pour faire notre com'. Je n'ai pas envie qu'on en dépende, d'autant plus que c'est facile de se reposer sur un outil aussi efficace que Fa- cebook, au détriment des valeurs que l'on porte.

Bon, tout le monde était d'accord pour dire qu'il ne fallait pas qu'on en dépende, qu'aller faire les guignols à tremplin, c'était bien, et te faire lire PyLouFas sur ton camp, encore mieux.

Ceci dit, les gens qui étaient d'accord étaient aussi d'accord pour qu'on garde la page Face- book, pour y dire «  fuck Facebook  », mais sans

le faire. Et la rédac' chef a dit qu'après tout, il fallait être jeune et vivre avec son temps.

Bon. Voilà. Je crois que c'est ça qui fait que c'est compliqué pour moi d'écrire cet article.

Parce que être jeune, ça va, j'ai fait le deuil  : je ne suis plus JAÉ pour la nation, et puis tant pis, l'avenir, il lui tourne le dos, au jeune. Mais dans la discussion à propos de PyLouFas sur Face- book, nous étions la plupart d'accord sur le fait que Facebook c'est mal. Mais pas tous. Faut vivre avec son temps.

Mais quel est le problème de Facebook  ? Pourquoi cacher des sans-papiers, c'est mili- tant, et combattre Facebook, c'est être un vieux con  ? Pourquoi le débat politique autour de la vie privée, de la surveillance généralisée est si compliqué  ?

Je n'ai rien à cacher.

Que dire face à cela  ? Après tout, le bénévo- lat, on aime bien aux éclés. Alors pourquoi pas du bénévolat pour produire des données pour Facebook, la machine à vendre tous les détails de nos vies privées aux publicitaires  ? (C'est comme le scoutisme français, chacun sa cha- pelle, on peut aussi choisir Google.)

Facebook est totalitaire  : il en sait plus sur la population d'un pays que ce que toutes les po- lices politiques des régimes dictatoriaux n'ont jamais su. Avec la bonne volonté des gens, en plus, tout le monde est content.

Facebook est capitaliste  : pas de disparition mystérieuses ou de règlements de comptes po- litiques, il s'agit juste de faire de l'oseille à l'aide de cette matière première gratuite.

Et pirouette cacahuète, on appris avec les révélation de Snowden, que les états (au moins les USA, mais bon, sûrement d'autres aussi) ont accès aux données de Facebook, Google et cie.

Quelle est la différence entre être un agent de renseignement de la Stasi et mettre des don- nées sur Facebook  ? Ah oui, en 2015, on n'a rien à cacher (alors qu'en 39, si).

N

OMBRIL

Fuck Facebook !

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29 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 29

Rien à cacher, les zadistes qui essayent de

transmettre aux médias des photos de violences policières  ? Rien à cacher, les journalistes qui enquêtent sur les scandales financiers de nos politiques  ? Comment font-ils, pour se fondre dans la masse des gens… qui n'ont rien à ca- cher  ?

Mais comment expliquer que, n'ayant rien à cacher soi-même (et donc vivre avec son temps), on banalise la surveillance de masse, et on empêche ceux qui ont des choses à cacher de le faire  ? Que l'attitude individualiste (qui ne regarde que la personne en question) a une in- cidence collective  ? Collectivement, moins on a de vie privée, plus il est dur de lutter contre ceux qui nous surveillent (vous savez, «  lutter contre tout asservissement de l'homme et de la femme  », le projet éducatif des éclés).

A-t-on envie de tout savoir sur ce que font nos éclés le soir dans leurs tentes  ? Ne trouve-

t-on pas émancipateur qu'ils aient des moments de libertés, sans notre surveillance  ? Que se passerait-il si nous savions le moindre de leurs faits et gestes  ? Peut-être alors seraient-ils vraiment des jeunes (opprimés) qui vivent avec leur temps  ?

Bon, c'est trop dur. Comment peut-on expli- quer ça sans tomber dans le discours du vieux con moralisateur  ? Je sais pas. Je n'ai pas trou- vé, la preuve. C'est pour ça que cet article, fi- nalement, je n'ai pas envie de l'écrire. Il me manque cette démonstration percutante et po- sitive qui ferait envie aux gens d'arrêter de s'entre-espionner eux-même gratuitement. Toi qui me lit, si tu l'as trouvée, écris-là vite à Py- LouFas, et je serai heureux de te lire  !

Florian

Lo "pyloufas" qu'es aquò ??

Vaqui un pichot article en occitan per lo piloufas...

Lo "pyloufas" es

un estranh sòmi devengut realitat una còla amusanta et motivada un jornal engagat mas pas tròp

una bocladura dunqua a las 3 oras de la matinada un luòc d'espremida libra et dobèrt a totis

una polida aventura / un polit viatge de los mots

una causa un pauc "éclaireuses et éclaireurs" mas pas solament mas sobretot es una overtura regionala et nacionala ...

Maxime

(prononciatoin : o = ou ; ò = o ; e = é ; "a" fin de mot = ò)

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30 -- PPyy LLoouu FFaass !! -- jjuuiilllleett 22001155 -- NNuumméérroo 88ππ 30

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OMBRIL

Les coulisses de la rédac'

Juin 2015. Réunion de crise pour Pyloufas  : comment on prend nos décisions, et est- ce qu'on ferme la page Facebook de Pyloufas, sauvagement ouverte lors du dernier bouclage  ? Après un processus de vote fastidieux, la décision officielle est  : «  on ferme la page Facebook quand on aura 1000 likes et on dira fuck  ». A ce sujet, lisez l'article de Florian. En parallèle, le comité de rédaction se positionne sur des sujets fondamentaux.

Extraits  :

P

YLOUFAS ET LE POUVOIR

–  Oui, mais dans ce cas, comment on sait qui est légitime pour prendre des décisions  ? –  En tout cas, on sait que c'est pas la rédac cheffe.

–  Rédac chef  !! est-ce que tu valides l'ordre du jour  ?

–  Oui, je valide. C'est quoi l'ordre du jour  ? –  Moi j'aimerais quelqu'un qui se sente de coor- donner la mise en dynamique de Pyloufas –  Tu veux un chef quoi.

–  Ouais c'est ça... Mais non en fait.

–  Tu veux un coordinateur d'équipage de Pylou- fas.–  J'ai envie... j'ai pas envie de le faire... Mais pourquoi vous rigolez  ?

–  Bon, avec ce système, on peut garder Janice rédac cheffe.

–  Elle peut être rédac cheffe à vie. Si elle a au- cune responsabilité, elle sera d'accord.

P

YLOUFAS ET LA LIBERTÉ D

'

EXPRESSION –  Oui parce qu'on dit on est ouverts, mais c'est implicite  : si demain y a quelqu'un qui veut écrire des choses qui nous gênent vrai- ment, est-ce qu'on le laissera faire  ?

–  On a un référent censure sinon.

–  Je pense qu'en fait, quand on dit qu'on pu- blie tout, on se dit qu'on publie des gens qui disent des trucs avec lesquels on est pas d'accord sur les éclés. Et ça c'est une chose.

Mais si quelqu'un écrit un truc super sexiste, est-ce qu'on est tous ok pour le publier  ? –  Si quelqu'un écrit un truc trop scandaleux,

de toute manière, tout le monde pensera que c'est du second degré.

–  Je suis pour qu'on publie tout, quitte à écrire en face un article qui dit que c'est pourri –  Bon, faut qu'on décide des trucs concrets.

–  Ça, c'est sûr.

P

YLOUFAS ET LES FINANCES

–  Comment on fait pour financer des impres- sions papier de Pyloufas  ?

–  On fait le café du prochain tremplin  ?

–  On vend Pyloufas au prochain Conseil Natio- nal  !

–  On avance tous 20€ d'ici là.

–  On vend des gâteaux, ouééé –  On vend des journaux  !

–  On rackète les enfants pendant les camps.

–  On vend des calendriers pour financer Pylou- fas–  Mieux, on oblige les gens à vendre des calen- driers pour financer Pyloufas  !

–  Encore mieux, on fait une motion pour que toute l'AG soit obligée d'acheter Pyloufas !

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