• Aucun résultat trouvé

SYMPOSIUM - COUNSELING : L ALLIANCE DE TRAVAIL AU CŒUR DE L ARTICULATION DES DROITS DE L HOMME ET DU CITOYEN

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "SYMPOSIUM - COUNSELING : L ALLIANCE DE TRAVAIL AU CŒUR DE L ARTICULATION DES DROITS DE L HOMME ET DU CITOYEN"

Copied!
15
0
0

Texte intégral

(1)

SYMPOSIUM - COUNSELING : L’ALLIANCE DE TRAVAIL AU CŒUR DE L’ARTICULATION DES

DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN

Vincent GUILLON - David J. BOURNE - Réginald SAVARD - Conrad LECOMTE FRANCE

chargé d'enseignement et de recherche en psychologie du counseling

Symposium :français / Symposium :French

Nom des intervenants & Institutions d’appartenance / Name of contributors &

Institutions belonging:

Axe de la communication: Les pratiques de l’orientation et du conseil

Champ du thème: L’individu

Line of thinking of the theme: Career guidance and counselling practice

The main field of the theme: The Individual Vincent GUILLON - Inetop-Cnam

(Paris, France)

David J. BOURNE - OTT Partners (Londres, Royaume Uni)

Réginald SAVARD - Université de Sherbrooke (Sherbrooke, Québec,

Canada)

Conrad LECOMTE - Université de Montréal (Montréal, Québec,

Canada)

(2)

SYMPOSIUM - COUNSELING : L’ALLIANCE DE TRAVAIL AU CŒUR DE L’ARTICULATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN

Coordination du symposium, introduction VG0 et communication VG1 Vincent GUILLON

Docteur en psychologie,

Chargé d’enseignement et de recherche en psychologie du counseling, Directeur de centre d’information et d’orientation,

Inetop/Cnam,

41 rue Gay Lussac 75005 Paris France

vincent.guillon@cnam.fr 06 70 92 73 62

Vincent Guillon - Notice de présentation

Vincent Guillon est directeur de CIO et docteur en psychologie. Il enseigne la psychologie du counseling à l’Inetop-Cnam et à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Membre de l’équipe de recherche de psychologie de l’orientation au sein du Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD, EA 4132) et chercheur associé au Laboratoire parisien de psychologie sociale (LAPPS, EA 4386), ses recherches portent sur l’alliance de travail, les processus et l’efficacité du counseling de carrière/conseil en orientation ainsi que sur les liens entre dissonance cognitive et comparaison sociale.

Communication VG2 David J. BOURNE

Psychologue et Responsable Recherche & Développement, OTT Partners,

Londres

United Kingdom

dbourne61@yahoo.co.uk 06 26 37 70 73

Communications VG3 et VG4

Conrad LECOMTE Ph.D Professeur,

Département de psychologie, Université de Montréal, Montréal, Québec

(3)

Canada

Conrad.Lecomte@umontreal.ca

514-714-7033

Communications VG3 et VG4

Réginald SAVARD, Ph.D Professeur,

Département d¹orientation scolaire et professionnelle, Université de Sherbrooke,

Sherbrooke, Québec Canada

Reginald.Savard@usherbrooke.ca 819-821-8000 poste 64235

(4)

SYMPOSIUM

COUNSELING : L’ALLIANCE DE TRAVAIL AU CŒUR DE L’ARTICULATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN

Vincent GUILLON

(Coordination du symposium, introduction VG0 et communication VG1) Introduction au symposium

L’alliance de travail et les droits de l’homme et du citoyen en counseling, counseling de carrière et psychothérapie dans les bases de données en psychologie

David J. BOURNE (Communication VG2)

Congé individuel de formation, types psychologiques et visions du monde : l’enjeu du collectif et de l’individuel dans l’alliance de travail

Réginald SAVARD et Conrad LECOMTE

(Communication VG3)

L’alliance de travail un facteur déterminant dans la pratique du conseil en orientation Conrad LECOMTE et Réginald SAVARD

(Communication VG4)

Pourquoi établir et maintenir une alliance de travail est-il si complexe et si crucial ?

(5)

VG0 - Vincent Guillon – Introduction au symposium

Pour qui s’intéresse à l’importance de la relation et de l’alliance de travail entre consultant et aidant professionnel dans le domaine de la psychothérapie et du counseling et tout particulièrement du conseil en orientation ou encore counseling de carrière, la question proposée comme thème du congrès international de l’AIOSP, L’orientation, un droit de l’Homme ou du Citoyen ? n’a qu’une réponse possible : le « ou » est conjonctif, pas disjonctif.

Dans ce symposium, nous nous centrerons sur le counseling conçu comme une interaction continue de face à face entre un conseiller et un client prenant pour cible privilégiée les problématiques qu’il apporte et notamment celles relatives à l’orientation.

Après certains rappels justifiant en préalable la nécessité de considérer tout uniment counseling, counseling de carrière et psychothérapie, la première communication du symposium présente les résultats d’une recherche dans les bases de données en psychologie croisant les mots clefs du champ du counseling avec les mots clefs proposés pour le thème du congrès. S’interrogeant sur la relative faiblesse des résultats obtenus, elle rappelle que l’efficacité de l’alliance de travail se comprend désormais à la lumière d’un modèle contextuel qui fait une large place à la culture et qu’elle est, elle-même, traversée de part en part, et à tout instant, par toutes les notions qui font sens pour la citoyenneté.

La deuxième communication s’inscrit précisément dans les grandes lignes du modèle contextuel qui vient d’être évoqué à propos d’un objet éminemment social, la demande de congé individuel de formation, dont elle montre combien il se situe tout autant sur le versant collectif de l’affiliation que sur le seul versant de l’individu face au monde. Elle propose que les caractéristiques psychologiques du conseiller et du bénéficiaire, définies dans un contexte de typologie jungienne, entrent à ce point en interaction, par les « visions du monde » qu’elles emportent avec elles, que le renoncement constaté dans 50% des cas suite au premier entretien leur soit partiellement dû par impossibilité de parvenir à une alliance de travail suffisamment positive.

La troisième communication fait entrer de plain-pied avec l’alliance de travail, ses définitions les plus reconnues et l’absolue nécessité de son établissement et de son maintien dans les domaines diversifiés du conseil en orientation, de la réadaptation et de la réinsertion professionnelle dont la visée d’intégration sociale est constante. Rappelant combien les trois caractéristiques de l’alliance, un accord sur les buts et sur les tâches, l’existence d’un lien émotionnel de confiance entre conseiller et « client », sont interdépendantes, elle souligne l’importance de ce dernier enjeu émotionnel, tant pour l’accord sur les tâches et les buts que pour la poursuite de l’intervention, l’existence de difficultés et de tensions relationnelles étant très souvent responsable des abandons constatés.

Soulignant combien les personnes souffrant de marginalisation, voire d’exclusion et d’incompréhension sociale sont particulièrement sensibles à la qualité de l’alliance et à ses fluctuations et ruptures, la quatrième communication expose l’importance des communications procédurales relationnelles implicites ou encore para-linguistiques dans la régulation intersubjective se jouant en permanence entre conseiller et consultant. Elle entre dans le détail de toutes les modalités qui les constituent, labiles et néanmoins toujours reliées

(6)

aux communications explicites qui occupent le counseling. Au travers d’exemples d’intervention concrets, elle montre la complexité sous-jacente à ces communications et la possibilité d’y être sensible par la recherche permanente d’une conscience réflexive de soi en interaction.

(7)

VG1 - Vincent Guillon – L’alliance de travail et les droits de l’homme et du citoyen en counseling, counseling de carrière et psychothérapie dans les bases de données en psychologie

La littérature scientifique relative à la relation d’aide et à l’alliance de travail en conseil en orientation (counseling de carrière) s’est-elle intéressée aux questions des droits de l’homme et du citoyen ?

Un historique rappelle tout d’abord les raisons qui amènent à considérer le counseling de carrière comme partie intégrante du champ du counseling et de la psychothérapie et à vouloir sortir ainsi de l’isolement qui est souvent le sien (Lecomte & Guillon, 2000) : a) - le partage d’un même « objet », l’être humain dans sa totalité, et de la même visée, celle de l’aide au changement dans des situations problématiques ; b) - le peu d’intérêt empirique du counseling de carrière pour l’efficacité de ses actions quand les recherches en counseling et psychothérapie sont innombrables (Guillon, 2013a) ; c) - l’existence de processus, - très peu étudiés en conseil en orientation quand ils le sont de façon considérable en counseling et psychothérapie (Norcross, 2011) -, dont tout amène à penser qu’ils sont en grande partie semblables avec, au cœur de ces processus, l’importance de l’alliance de travail (Guillon, 2013b ; Muran & Barber, 2010 ; Perdrix et al. 2010).

La communication fait ensuite état du résultat des recherches réalisées dans les bases de données en psychologie en matière de processus ou de résultats lorsque l’on croise les mots clefs alliance de travail, alliance thérapeutique, alliance d’aide, relation d’aide, relation thérapeutique avec ceux proposés pour le thème du congrès, solidarité, lien social, citoyenneté, cohésion, tolérance, civilité, mutualisation, coopération, justice, altérité, intégration, réciprocité, partage, life designing, respect, inclusion (alliances, cohésion et coopération également proposés étant exclus parce que marqueurs spécifiques de l’alliance de travail). Une trentaine de résultats sont obtenus (aucun en counseling de carrière). Ils sont présentés dans leurs grandes lignes. En un premier temps, leur très faible nombre relativement au regard des résultats disponibles en matière de processus ou d’effets en counseling et psychothérapie interpelle. En étant centrés sur l’individu, le counseling et la psychothérapie dans leur partie la plus centrale, la relation d’aide et l’alliance de travail, ne s’intéresseraient- ils donc pas à la question des droits du citoyen ? ne seraient-ils en définitive qu’apologie de l’individualisme ?

C’est oublier que le modèle actuel le plus explicatif de l’efficacité du conseil est contextuel (Anderson, Lunnen, & Ogles, 2010). Loin du modèle médical classique et de son

« universalisme » occidental (Wampold, 2001), il fait une place essentielle à l’importance des contextes culturels, à l’importance des attitudes, croyances, valeurs et modes préférentiels d’interaction des consultants aussi bien que des conseillers (Muran, 2007), la communication suivante en est une illustration, et à l’existence indispensable, enfin, d’une relation de confiance émotionnellement chargée avec une personne aidante sans laquelle rien n’est possible.

C’est oublier enfin que l’alliance de travail est, en elle-même, un processus traversé de part en part et à tout instant par les notions de mutualité, coopération, collaboration, réciprocité,

(8)

partage, accord, tolérance, respect… et de régulation intersubjective permanente (Lecomte et al., 2004), formant une sorte de modèle pour le « vivre ensemble », comme le développent les deux dernières communications qui soulignent en outre tous les enjeux d’appartenance et de ré-affiliation souvent sous-jacents aux démarches de counseling.

Références

Anderson, T., Lunnen, K. M., & Ogles, B. M. (2010). Putting models and techniques in context. In Barry L.

Duncan, Scott D. Miller, Bruce E. Wampold and Mark A. Hubble (Eds.), The heart and soul of change:

delivering what works in psychotherapy (2nd ed., pp. 143-166). Washington DC: American Psychological Association.

Guillon, V. (2013a). Counseling de carrière, counseling et psychothérapie : quelle efficacité ? In I. Olry-Louis, I., V. Guillon, & E. Loarer (Dir.), Psychologie du conseil en orientation. A paraître. De Boeck.

Guillon, V. (2013b). L’alliance de travail en psychothérapie, counseling et counseling de carrière. In I. Olry-Louis, I., V. Guillon, & E. Loarer (Dir.), Psychologie du conseil en orientation. A paraître. De Boeck.

Lecomte, C., & Guillon, V. (2000). Counseling personnel, counseling de carrière et psychothérapie. L’Orientation Scolaire et Professionnelle, 29(1), 117-140.

Lecomte, C., Savard, R., Drouin, M.?S., & Guillon, V. (2004). Qui sont les psychothérapeutes efficaces ? Implications pour la formation en psychologie. Revue Québecoise de Psychologie, 25(3), 73?102.

Muran, J. C. (2007). Dialogues on difference: studies of diversity in the therapeutic relationship. Washington DC: American Psychological Association.

Muran, J. C., & Barber J. (Eds.). (2010). The therapeutic alliance: an evidence-based guide to practice. New York, NY: The Guilford Press.

Norcross J. C. (Ed.). (2011a). Psychotherapy relationships that work: evidence-based responsiveness (2nd ed.). New York, NY: Oxford University Press.

Perdrix, S., de Roten, Y., Kolly, S. et Rossier, J. (2010). The psychometric properties of the WAI in a career counseling setting: Comparison with a personal counseling sample. Journal of Career Assessment, 18, 409- 419.

Wampold, B. E. (2001). The great psychotherapy debate: Models, methods, and findings. Mahwah, NJ:

Lawrence Erlbaum Associates.

Mots clefs : alliance de travail, conseil en orientation, counseling, droits de l’homme et du citoyen, psychothérapie

(9)

VG2 – David J. Bourne - Congé individuel de formation, types psychologiques et visions du monde : l’enjeu du collectif et de l’individuel dans l’alliance de travail

Près d’un million de personnes ont bénéficié du Congé Individuel Formation institué depuis 1971. Au service de projets de reconversion, de mobilité, de qualification, le CIF semble donc présenter un aspect personnel essentiellement individuel. Mais, dans le même temps, les enjeux économiques collectifs, en lien avec les politiques de l’emploi, n’ont jamais été vraiment absents. Et c’est ainsi que le CIF est l’aboutissement d’un parcours construit avec des conseillers en mobilité professionnelle exerçant dans le cadre de FONGECIF créés afin de répondre aux besoins des salariés et du tissu économique des territoires. De même, l’apparition plus récente du Droit Individuel à la Formation requiert-il l’accord de l’employeur sur le choix de l’action de formation et amplifie cette volonté d’ancrage dans l’économique. Tout comme la notion de « formation tout au long de la vie » vient signifier combien maintenir et développer son employabilité a vocation à améliorer la performance collective. Mais au-delà de l’économique d’autres considérations montrent combien il serait illusoire de ne voir dans le CIF qu’un instrument « individualiste ». Ceux qui y recourent sont en effet, bien souvent, en situation potentielle de désaffiliation de leurs communautés de travail et le CIF représente alors un effort pour retrouver de nouveaux collectifs d’appartenance, relevant de l’entreprise aussi bien que du secteur associatif et social.

Cela, les conseillers FONGECIF l’expérimentent très vite lors du premier entretien qu’ils considèrent comme une occasion particulièrement importante de créer la rencontre avec le bénéficiaire et d’établir avec lui une solide alliance de travail, véritable clef de voute du processus d’accueil et d’accompagnement. Force est pourtant de constater que moins de 50 % des personnes ainsi reçues déposent, effectivement, un dossier de demande de CIF à l’issue de ce premier entretien. Que se joue-t-il donc dans cette expérience interpersonnelle supposée inaugurer le processus d’accompagnement ?

Pour des auteurs comme Jung (1950) et Beebe (2001), les déterminants des pratiques d’accompagnement renvoient essentiellement aux types psychologiques du praticien et du bénéficiaire. Un rapport de consonance/dissonance s’établirait entre les types psychologiques en présence. Et ce rapport aurait un impact important dans l’établissement de l’alliance de travail au point de rendre possible ou non, aux yeux du bénéficiaire, la poursuite du processus d’accompagnement. Dans cette communication, nous développons l’hypothèse que ce rapport mobilise, d’un côté, la « vision du monde du conseiller » (Guichard, 1997) et, de l’autre, celle du salarié. Si, comme l’indique Guichard, les déterminants des pratiques d’accompagnement sont à la fois d’ordre sociologique, scientifique, politique et éthique et constituent le soubassement de la vision du monde des conseillers, alors l’écart peut être grand avec la vision du monde exprimée, en première intention, par le bénéficiaire sous forme d’un projet individuel, de valeurs personnelles et d’attentes particulières. Médiatisée par l’écart entre des visions du monde différentes, plus collectives ou plus individuelles, une dissonance fondamentale entre le type psychologique du conseiller et celui du bénéficiaire pourrait ainsi être partiellement à l’origine du renoncement au projet de CIF. Cette idée est congruente avec les perspectives développées dans les deux communications suivantes qui, à partir des travaux récents sur la relation (pour une revue approfondie, voir Norcross, 2011a) et sur l’alliance de travail (pour des revues, voir : Guillon, 2013 ; Muran & Barber, 2010), mettent en effet

(10)

l’accent sur l’importance des caractéristiques du conseiller (voir par ex. Laska et al., 2013), du consultant (Bohart & Tallman, 2010) et sur la nature interactive de la relation entre conseiller et bénéficiaire (Norcross, 2011b) dans laquelle une dialectique collectif/individuel a toute sa place et doit être travaillée (Frank & Frank, 1991, p. xv).

Références

Beebe, J. (2001). Types psychologiques. Cahiers jungiens de psychanalyse, 102.

Bohart, A. C., & Tallman, K. (2010). Clients: the neglected common factor in psychotherapy. In B. L. Duncan, S. D. Miller, B. E. Wampold and M. A. Hubble (Eds.), The heart and soul of change: delivering what works in psychotherapy (2nd ed., pp. 83-111). Washington, DC: American Psychological Association.

Frank, J. D., & Frank, J. B. (1991). Persuasion and healing: a comparative study of psychotherapy (3rd ed.).

Baltimore: John Hopkins University Press.

Guichard, J. (1997). Quelques enjeux pour l’orientation à l’aube du XXIème siècle. Questions d’Orientation, 4, 11-37.

Guillon, V. (2013). L’alliance de travail en psychothérapie, counseling et counseling de carrière. In I. Olry- Louis, I., V. Guillon, & E. Loarer (Dir.), Psychologie du conseil en orientation. A paraître, 2013. De Boeck.

Jung, C.G. (1950). Types psychologiques. Paris : Buchet/Chastel.

Laska, K. M., Smith, T. L., Wislocki, A. P., Minami, T., & Wampold, B. E. (2013). Uniformity of evidence-based treatments in practice? Therapist effects in the delivery of cognitive processing therapy for PTSD. Journal of Counseling Psychology, 60(1), 31-41.

Muran, J. C., & Barber J. (Eds.). (2010). The therapeutic alliance: an evidence-based guide to practice. New York, NY: The Guilford Press.

Norcross J. C. (Ed.). (2011a). Psychotherapy relationships that work: evidence-based responsiveness (2nd ed.).

New York, NY: Oxford University Press.

Norcross, J. C. (Ed.). (2011b). Adapting the therapy relationship to the individual patient. Journal of Clinical Psychology: In Session, 67(2), entire issue.

Mots clefs : accompagnement, alliance de travail, congé individuel de formation, Fongecif, types psychologiques

(11)

VG3 - Réginald Savard et Conrad Lecomte - L’alliance de travail un facteur déterminant dans la pratique du conseil en orientation

Sa vie durant, l’être humain cherche, au travers de multiples expériences interactives de communications explicites et implicites, des relations fiables et significatives pour se construire, développer ses valeurs, intérêts et compétences, s’intégrer socialement. On sait que plus une personne a connu des liens fiables d’attachement, des expériences de validation empathique et de mentalisation, plus elle manifeste des capacités de prise de décision, d’adaptation personnelle, professionnelle et sociale (Sroufe, 2005). Or, 50% des personnes environ ne connaissent pas suffisamment de telles expériences émotionnelles et vivent, souvent, doute, indécision et anxiété dans leurs processus d’adaptation. Quand elles viennent consulter un conseiller ou un psychologue du conseil en orientation, créer un lien fiable de confiance se révèle alors déterminant. L’établissement d’une alliance de travail est en effet un enjeu fort du processus de conseil en orientation (Masdonati, Massoudi, & Rossier, 2009 ; Massoudi et al. 2008), de réadaptation ou de réinsertion professionnelle (Lecomte, Savard, &

Guillon, 2011).

L’enjeu émotionnel est double. Tout d’abord, l’alliance implique un processus de collaboration, ou engagement mutuel, pour la définition de buts et la réalisation de tâches dont la réussite, signée par les participations actives du consultant et de l’intervenant, n’existe que si un lien émotionnel de confiance et de perception de fiabilité, se met en place. Car lien, buts et tâches sont interdépendants (Bordin, 1994). Ensuite, et tout aussi fondamental, les résultats de méta-analyses indiquent que plus de 40% des consultants abandonnent le processus de relation d’aide suite, pour l’essentiel, à des difficultés et des tensions relationnelles (Lambert, 2007). Cela n’est pas vraiment surprenant : si les personnes se sont construites en relation alors c’est en relation qu’elles peuvent espérer poursuivre leur développement et leur intégration sociale.

Les recherches et les pratiques n’ont pourtant que très peu porté sur l’alliance de travail en réadaptation ou en counseling de carrière (Guillon, 2013). D’une façon générale, on constate que plus le travail de conseil se définit comme relevant d’une démarche rationnelle, linéaire et objective et se centre sur les variables sociodémographiques et la sévérité des symptômes ou sur les services et techniques pouvant être offerts aux personnes, moins les facteurs subjectifs comme l’expérience du consultant et l’alliance de travail sont étudiés (Lecomte & Guillon, 2000 ; Lecomte & Savard, 2005). On a ainsi méconnu ce que les études d’efficacité soulignent de façon récurrente : la prépondérance dans la variabilité des résultats de la variabilité due aux intervenants sur celle due aux techniques employées et traitements utilisés (Lecomte et al., 2004).

Dans ce contexte, l’alliance de travail apparaît comme le critère pouvant le mieux servir à distinguer un intervenant efficace d’un intervenant qui l’est moins (Horvath, Del Re, Flückiger, & Symonds, 2011 ; Lecomte et al. 2004). Dans le champ, par exemple, de la réinsertion sociale et de la réadaptation au travail, plus la personne souffre d’exclusion, de stigmatisation et de désaffiliation, plus le besoin d’un lien fiable et sécurisé est important, plus l’influence de la qualité de l’alliance est déterminante, sur toute la durée et en toutes les étapes du processus (Lecomte et al., 2011 ; Lecomte & Savard, 2005).

(12)

Préciser et mieux comprendre ce que font les intervenants capables d’établir, de maintenir et de réguler, dans des moments et situations difficiles, une alliance de travail optimale fait l’objet d’une autre communication du symposium.

Références

Bedi, R.P. (2004). The therapeutic alliance and the interface of career counseling and personal counseling.

Journal of Employment Counseling, 41(3), 126-135.

Horvath, A. O., Del Re, A. C., Flückiger, C., & Symonds, D. (2011). Alliance in individual psychotherapy.

Psychotherapy, 48(1), 9-16.

Lambert, M. J. (2007). Presidential address: What have learned from a decade of research at improving psychotherapy outcome in routine care. Psychotherapy Research, 17(1), 1-14.

Lecomte, C., & Guillon, V. (2000). Counseling personnel, counseling de carrière et psychothérapie.

L’Orientation Scolaire et Professionnelle, 29(1), 117-140.

Lecomte, C., & Savard, R. (2005). Les effets d'une intervention de counseling sur la réadaptation de travailleurs accidentés à risque de chronicité. Rapport R-448. Montréal : IRSST.

Lecomte, C., Savard, R., Drouin, M.?S, & Guillon, V. (2004). Qui sont les psychothérapeutes efficaces ? Implications pour la formation en psychologie clinique. Revue Québécoise de Psychologie, 25(3), 73-102.

Lecomte, C., Savard, R., & Guillon, V. (2011). Alliance de travail : élément pivot de la réadaptation au travail.

In M. Corbière et M.-J. Durand (dir.), Du trouble mental à l’incapacité au travail (pp. 279-313). Québec : Presses de l’Université du Québec.

Masdonati, J., Massoudi, K., & Rossier, J. (2009). Effectiveness of career counseling and the impact of the working alliance. Journal of Career Development, 36(2), 183-203.

Massoudi, K., Masdonati, J., Clot-Siegrist, E., Franz, S. etRossier, J. (2008). Évaluation des effets du counseling d’orientation: Influence de l’alliance de travail et des caractéristiques individuelles. Pratiques Psychologiques, 14, 117-136.

Sroufe, L. A. (2005). Attachment and development: A prospective, longitudinal study from birth to adulthood.

Attachment and Human Development, 7, 349-367

Mots-clefs : alliance de travail, attachement, conseil de réadaptation professionnelle, efficacité, pratiques du conseil

(13)
(14)

VG4 - Conrad Lecomte et Réginald Savard - Pourquoi établir et maintenir une alliance de travail est-il si complexe et si crucial ?

Les recherches soulignent que les personnes souffrant de difficultés d’insertion professionnelle vivent souvent des expériences d’incompréhension sociale, d’exclusion, de désaffiliation, de marginalisation voire de stigmatisation et qu’elles sont particulièrement sensibles à la qualité de l’alliance, à ses fluctuations et, - l’instauration d’une alliance positive n’étant jamais établie une fois pour toutes -, à ses ruptures (Castel, 1994; Wahl, 1999).

Lorsque l’alliance est rompue, l’enjeu de sa restauration est encore plus central avec ces personnes qu’avec celles qui n’ont pas connu de telles expériences (Lecomte, Savard, &

Guillon, 2011). Sans cela, le risque est grand en effet qu’elles abandonnent le processus ou pâtissent d’effets négatifs (Lecomte et al. 2004). La restauration repose sur des processus dynamiques non-linéaires de régulation interactive entre l’intervenant et le consultant et de régulation de soi dans lesquels la disponibilité émotionnelle à soi, et à l’autre, occupent à chaque moment une place centrale. La régulation mutuelle concerne le lien, les objectifs et les tâches d’orientation (Stern, 2004) sous peine, dès que l’accordage émotionnel fluctue, que le consultant se sente bousculé par un changement de rythme dû à l’intervenant et que l’alliance en soit perturbée (Eubanks-Carter, Safran, & Muran, 2010).

Le premier défi est d’arriver à créer un climat de confiance et de sécurité avec ces personnes qui n’ont pas vécu, ou peu, d’expériences de liens fiables et qui varient considérablement, selon leur histoire de vie relationnelle, dans leurs perceptions de ce qui est fiable, aidant et utile. Le deuxième est de composer avec son incontournable subjectivité, ses attentes et sa propre histoire relationnelle (Lecomte & Richard, 2003).Le troisième est d’arriver à un établissement rapide de l’alliance dans un processus d’intervention souvent court et intermittent.

La piste peut-être la plus féconde pour que le consultant se sente validé et compris, très tôt, est de rechercher une position au plus près de lui pour avoir accès à son expérience et arriver à se

« sentir avec », voir « comme si » et considérer avec lui les enjeux et risques associés à la prise de décision et au changement. Dans ce parti-pris, l’alliance se construit au travers de communications explicites conscientes mais aussi de communications relationnelles procédurales implicites (Schore, 2009). Ces dernières, reliées aux aspects explicites des échanges, relèvent d’une communication paralinguistique, non-verbale et proxémique toute en manifestations faciales et corporelles des émotions, rythme, tonalité, modulations du discours, silences, gestes, postures, orientation spatiale. La sensibilité à ces diverses modalités permet de suivre au plus près l’expérience affective du consultant. Elle requiert de l’intervenant une disponibilité et une acceptation de ses limites auxquelles il peut parvenir par une recherche de conscience réflexive de soi en interaction.

Maintenir un lien de confiance avec un personne qui, - suite à des expériences d’invalidation, de découragement, d’échec, d’épuisement professionnel, de perte du lien d’emploi -, a organisé son expérience en un système de survie fondé sur des convictions émotionnelles défensives rigides (comme la certitude de ne pouvoir faire confiance à l’autre, le sentiment d’impuissance…) n’a rien de simple (Schore, 2009). Fluctuations et ruptures relationnelles sont alors inévitables sans qu’il s’agisse de leur trouver un responsable unique mais bien d’explorer et de comprendre le processus de détérioration de l’alliance avec la conviction que l’intervenant participe aussi à ce processus d’une façon implicite ou explicite (Muran, Safran,

(15)

& Eubanks-Carter, 2010). Des exemples concrets d’intervention éclairent et illustrent ces processus complexes.

Références

Castel, R. (1994). La dynamique des processus de marginalisation : de la vulnérabilité à la désaffiliation. Cahiers de Recherche Sociologique, 22, 11-27.

Eubanks-Carter, C., Muran, J. C., & Safran, J. D. (2010). Alliance ruptures and resolution. In J. C. Muran and J. P. Barber (Eds.), The therapeutic alliance: an evidence-based guide to practice (pp. 74-94). New York, NY: The Guilford Press.

Lecomte, C., & Richard, A. (2003). De la subjectivité à l’intersubjectivité : pour une psychothérapie pleinement relationnelle. Revue de Psychologie de la Motivation, 35, 64-73.

Lecomte, C., Savard, R., Drouin, M.?S, & Guillon, V. (2004). Qui sont les psychothérapeutes efficaces ? Implications pour la formation en psychologie clinique. Revue Québécoise de Psychologie, 25(3), 73-102.

Lecomte, C., Savard, R., & Guillon, V. (2011). Alliance de travail : élément pivot de la réadaptation au travail.

In M. Corbière et M.-J. Durand (dir.), Du trouble mental à l’incapacité au travail (pp. 279-313). Québec : Presses de l’Université du Québec.

Muran, J. C., Safran, J. D., & Eubanks-Carter, C. (2010). Developing therapists abilities to negotiate alliance ruptures. In J. C. Muran and J. P. Barber (Eds.), The therapeutic alliance: an evidence-based guide to practice (pp. 320-340). New York, NY: The Guilford Press.

Schore, A. (2009). La régulation affective. Montréal: Les Éditions du Reflet.

Stern, D. N. (2004). The present moment in psychotherapy and everyday life. New York: W.W. Norton.

Wahl, O. F. (1999). Mental health consumers’ experience of stigma. Schizophrenia Bulletin, 25(3), 467-478.

Mots-clefs : alliance de travail, fluctuations, intersubjectivité, ruptures d’alliance, restauration d’alliance

Références

Documents relatifs

Così ripresero possesso di sé; non rimasero gli eredi. sovraccarichi e gli epigoni

Exercise regularly Prepare body for pregnancy-related changes, prevent obesity and its consequences, reduce stress Cease smoking Reduce risk of miscarriage, premature delivery,

They would also learn new cases from others and be able to find hints and references (e.g., to counseling methods) while looking for help (when they deal with a given case)..

Since empty vessels respond to angiogenic factors, we studied the vascular remodelling after epileptic seizures using OHCs [20,25,26]. Previously, we observed the presence

Patients et méthodes : Étude prospective observationnelle monocen‑ trique réalisée dans un service de réanimation médicale de mars 2012 à avril 2013 portant sur 140 patients

1 Tomodensitométrie thoracique montrant le pneumopéri- carde avec un pneumothorax antérieur gauche (A) et sa résolution après drainage thoracique avec persistance d ’un

Patients et méthodes : Notre étude est rétrospective et inclut tous les cas d’HRP colligés dans le service de réanimation médicale du CHU de Sfax sur une période de 20

[r]