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DE PIÈGES POUR LA CAPTURE DU RAT MUSQUÉ

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(1)

EXPÉRIMENTATION DE QUATRE MODÈLES DE PIÈGES POUR LA CAPTURE DU RAT MUSQUÉ

Par: Raymond Mc Nicoll et Normand Traversy

Mai 1982

Gouvernement du Québec

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Direction générale de la faune

CODE: 700

(2)

MINISTRE DU LOISIR, DE LA CHASSE ET DE LA PÉCHE

EXPÉRIMENTATION DE QUATRE MODÉLES DE PIÉGES POUR LA CAPTURE DU RAT MUSQUÉ

Par:

Raymond Mc Nicoll et Normand Traversy

MAI 1982

(3)

TABLE DES MATIRES

Page

REMERCIEMENTS..—..••eoeeeo“••••••e•eameae•e•e•ope".•o•••6•“•••••e••••,iii

1. INTRODUCTION ET BUTS... ... ... ... ... 1

2. MÉTHODE 3

3. RÉSULTATS ... • • 0 • • • ... ... • • • • ... e • • o ... • • 13

3.1 Taux de capture... ... ... 13

3.2 Taux de perte 13

3.3 Région de capture et état physique de l'animal 13

3.4 Déclenchement du piège sans capture 18

4. DISCUSSION 21

5. CONCLUSION 27.

BIBLIOGRAPHIE 29

(4)

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier M. Robert Patenaude, vétérinaire au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche pour l'expertise qu'il a faite sur les animaux cap- turés, M. Robert Joly, biologiste, pour le traitement statistique des données ainsi que M. Jean Berthiaume pour la réalisation des figures.

Nous sommes aussi reconnaissants envers les trois groupes de trappeurs qui ont bien voulu collaborer à cette étude.

(5)

INTRODUCTION ET BUTS

Depuis la dernière décennie, il y a eu au Canada et aux Etats-Unis une sensi- bilisation sans cesse grandissante du public en ce qui touche l'exploitation de la faune en général et particulièrement au niveau du piégeage des animaux à fourrure. Sur ce point, les protestations et les revendications concernent l'utilisation "non humanitaire" de certains modèles de pièges et de méthodes de capture.

Suivant une recommandation faite en 1973 lors de la Conférence Fédérale-Provin- ciale sur la Faune, un Comité Fédéral-Provincial sur le Piégeage Humanitaire fut mis sur pied en 1974 afin de coordonner et encourager le développement de moyens et techniques de piégeage humanitaire. Ce Comité avait pour mandat également de soumettre aux provinces des suggestions de pièges et de méthodes de piégeage qui permettront, compte tenu des principes de la science et de l'art, d'attraper et de tuer les animaux à fourrure selon les techniques les plus humanitaires qui soient.

Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.) a contribué d'une façon significative aux travaux du Comité en y déléguant un membre per- manent, en fournissant des fonds de fonctionnement et de recherche et en met- tant en disponibilité du personnel pour effectuer au Québec les essais sur le terrain des pièges retenus par le Comité.

Dans le cadre de ce programme, le Ministère a, entre autres, effectué une étude sur le piégeage du rat musqué, espèce recherchée par la majorité des trappeurs du Québec et dont la récolte est en moyenne de 300 000 spécimens annuellement.

Le but de cette étude est d'évaluer les techniques usuelles du piégeage du rat musqué sous la glace en fonction des objectifs poursuivis par le Comité Fédéral-Provincial sur le Piégeage Humanitaire.

(6)

3.

2.

dTHODES

Le piégeage fut effectué sous la glace durant la période du premier mars au 08 mars 1980 par trois équipes de deux trappeurs. Chaque équipe possédait un ensemble de 25 pièges composé de quatre modèles dont trois manufacturés, soit le "Victor # 1", le "Stop loss # 1", le "Conibear # 110" (figure 1). Le quatrième modèle est un piège modifié par le trappeur et est en réalité un piège "Victor # 1" dont on a allongé la chaîne à 60 cm afin de permettre à l'animal de se noyer plus facilement.

Le choix des modèles de pièges a été fait conséquemment à une étude effectuée par Parent (1974) concernant entre autres l'utilisation des différents types de pièges employés pour capturer le rat musqué.

Chaque équipe devait installer un minimum de cinq pièges pour chacun des modèles et compléter son ensemble avec un modèle de leur choix en cinq exem- plaires également (tableau 1). Les trappeurs choisissaient selon leur tech- nique usuelle l'endroit et la manière de placer le piège. A cause des condi- tions de neige et de glace rendant difficile le repérage visuel des endroits où se trouve le rat musqué (cabanes, plateformes d'approvisionnement et de repos), les trappeurs utilisaient des chiens spécialement dressés à cette fin.

Ces essais furent effectués dans les marécages situés sur la rive sud du Lac Saint-Pierre, région reconnue pour son importance dans la capture du rat musqué en hiver (figure 2).

Les pièges étaient vérifiés quotidiennement durant cinq jours à l'excep- tion de l'équipe A qui, pour des fins d'expérimentation, le faisait à tous les deux jours pendant six jours. Les données sur les captures, la

région de capture (localisation du point d'impact du piège sur l'animal), l'état physique de l'animal ainsi que les conditions du piégeage étaient compilées par le personnel du Ministère sur un formulaire spécial (figure 3).

(7)

...~»...\

LES PIÈGES

FIGURE I. ILLUSTRATION DES MODELES DE PIEGES EXPERIMENTES

" VICTOR

"STOP LOSS VICTOR I

ICONIBEAR HO "

(8)

5.

TABLEAU 1. NOMBRE DE PIEGES EXPERIMENTES PAR

CHAQUE EQIJIPE DE TRAPPEURS SELON LE MODELE

EQUIPE MODELE

VICTOR # 1 VICTOR # 1 MODIFIE CONIBEAR # 110 VICTOR STOP LOSS # 1 TOTAL

A 5 10 5 5 25

B 10 5 5 5 25

C 5 10 5 5 25

(9)

72° 54'W 72°48'W

72°54'W 72° 48' W

LA ZONE D 'ETUDE Pierreville

(10)

7.

TESTS DE PIEGES SUR LE RAT MUSQUE

Numéro de. l'installation:

Numéro du spécimen:

Type de piège: - Victor numéro 1 (chaîne courte) - Victor numéro 1 (chaîne longue) - Conibear numéro 110

- Stop loss numéro 1

Capture: - Piège non déclanché

- Piège déclanché (aucune capture) - Prise d'une patte

- Capture de l'animal

Région de capture:

- Patte avant - Patte arrière - Crâne

- Cou - Abdomen - Autre (

Condition de - Vivant l'animal:

- Mort

- Gelé

Remarque:

FIGURE 3. FORMULAIRE D'ENREGISTREMENT DES DONNEES

(11)

Enfin, une autopsie a été faite par un vétérinaire du Ministère sur la majo- rité des spécimens (figure 4) afin d'évaluer la rapidité avec laquelle l'animal est devenu inconscient.

Le taux de capturesde chaque modèle, exprimé en pourcentage, donne la propor- tion d'animaux qui ont été pris et retenu ainsi que ceux qui se sont échappés sur le nombre total de fois que les piéges ont été actionnés.

Le taux de rats musqués échappés (taux de pertes) est exprimé par le:pourcentage de rats musqués qui furent capturés et retenus pour une période de temps, mais éventuellement échappés sur le nombre total d'animaux capturés plus ceux qui se sont échappés.

8.

(12)

FIGURE 4. FORMULAIRE D'AUTOPSIE

(13)

10

.

RAPPORTS SUR LES AUTOPSIES

Carcasse # (voir étiquette en métal) Votre # de référence Genre de piège disponible)-

Date reçue Age (adulte, juvénile)

Date de l'autopsie

Spécimen: gelé frais autre

Longueur: du nez au bout de la queue longueur de la queue

du nez à l'endroit a le coup a été asséné (si visible)

Examen externe

Lieu où le coup a été asséné:--

tête cou épaules thorax

abdomen autre

Pertes se dégageant du corps:

yeux nez oreilles bouche

anus orifices urogénitaux

Etat de la carcasse:

contusion sous-cutanée

pas de dommages sérieux autre

Est-ce qu'il y a trace de compression (là où le piège a serré l'animal)? Ce n'est pas nécessairement les résultats de tissu endommagé visible et cela peut être très complexe à détecter au cours d'un examen d'autopsie.

Commentaires:

(14)

11.

Crane: fracture

Cerveau: hémorragie - abondante - modérée - légère

oedème macération

Tenvoyée par histopathologi Cavité thoracique:

sang: liquide dans la cavité - abondant - modéré léger sang: dans le péricarde abondant - modéré - léger Source de l'hémorragie

Poumons:

mousse de sang mucus mousseux

sang (hémorragie abondante)

congestion oedème eau

Fractures:

côtes vertèbres

Cavité abdominale:

hémorragie - abondante - modérée légère source de l'hémorragie

Etat des organes:

foie rate

parties surrénales vessie

substance corticale moelle

Parties génitales: (juvénile, adulte Appareil gastro-intestinal:

estomac vide

eau dans l'estomac nourriture présente parasites intestinaux

(15)

12

.

Commentaires:

conformément aux résultats de l'autopsie, est-ce que l'anima a) a été inconscient rapidement

b) paralysé

conscient pendan

i. moins de 10 minutes plus de 10 minutes plus longtemps impossible de dire

Vétérinaire-pathologiste

(16)

13.

RÉSULTAT

Les résultats de l'expérimentation ont été compilés au tableau 2. Il a fallu 385 nuits-piège pour capturer 61 rats musqués dont 48 pris et retenus et 13

pris et échappés.

3.1 Taux de captures

Les essais effectués par l'ensemble des trappeurs démontrent que le piège

"stop loss" # 1 offre le meilleur taux de capture (61%). Malgré ce pour- centage élevé, nous ne retrouvons aucune différence significative entre chaque modèle pour l'ensemble des trappeurs ainsi que pour une même équipe de trappeurs (test des proportions,

p?0,05).

3.2 Taux des pertes

Dans le taux de pertes, le piège Conibear # 110 a le plus faible taux avec aucune perte de rat musqué. Le piège "stop loss" # 1 est le second

piège a avoir le moins de pertes (14%) alors que les pièges Victor # 1 et Victor # 1 modifié ont respectivement 39% et 20% de pertes. La com- paraison des différents modèles entre eux sur une base statistique con- firme par contre que seul le Victor # 1 est différent significativement du Conibear # 110 (test des proportions, test du chi carré, pe 0,05).

L'équipe de trappeurs C serait en grande partie responsable de cette situa- tion. Enfin, la visite espacée dans le temps (48 heures) effectuée par l'équipe A n'a pas influencé significativement le taux de captures ou de pertes.

3.3 Région de capture et état physique de l'animal

L'analyse des données recueillies sur la région de capture (localisation du point d'impact du piège sur l'animal) et l'état physique de l'animal nous permettent de constater que tous les modèles de piège sauf le Coni- bear # 110 retenait des spécimens vivants lors des visites (tableau 3).

(17)

TABLEAU 2. TAUX DE CAPTURES ET DE PERTES (%) DU RAT MUSQUE SELON LE MODELE DE PIEGE ET L'EQUIPE DE TRAPPEURS

EQUIPE MODELE

Victor # 1 Victor # 1 modifié Conibear # 110 Victor "Stop loss" # 1

a b a b a b a

A 57 0 94 13 43 0 90 22

B 57 25 75 67 44 0 20 0

C 43 83 8 0 40 0 50

MOYENNE 51 39 44 20 43 0 61 14

a) Taux de captures (%)' b) Taux de pertes (%)

(18)

TABLEAU 3, REGION ANATOMIQUE DE CAPTURE ET ETAT PHYSIQUE DE L'ANIMAL EN FONCTION DU MODELE DE PIEGE

MODELE DE PIEGE REGION DE CAPTURE ETAT DE L'ANIMAL

Patte Patte Cou Thorax Queue Mâchoire Autre Mort Total Vivant avant arrière

A B C

Victor # 1 3* 5 2 6

Victor # 1 6 9 2 9

modifié

Conibear # 110 5 2 3 9

Victor Stop loss 5 7 8

#1

Nombre de captures

A: Inconscient rapidement (3-4 minutes) B Conscient> 10 minutes

Impossible à déterminer

(19)

Généralement, les pièges à mâchoires du type Victor capturent par la patte alors que le Conibear # 110 capture par le corps. La proportion d'animaux vivants par rapport à ceux trouvés morts est près de 50%

pour les pièges Victor # 1 (6:5) et Victor # 1 modifié (7:9) et d'envi- ron 30% pour le piège Victor "Stop loss" # 1 (4:8). Les résultats

d'autopsie et les notes prises lors des essais nous ont permis d'évaluer dans certains cas la rapidité avec laquelle l'animal est devenu incons- cient. Malgré le nombre élevé de spécimens sur lesquels il a été

impossible de faire une évaluation, nous remarquons que tous les pièges rendent un certain nombre d'individus inconscients rapidement (3-4 minutes) alors que le piège Victor # 1 et Victor # 1 modifié prennent souvent plus de 10 minutes pour tuer l'animal (tableau 3). La longueur de la chaîne a donc peu d'effet sur l'état physique de l'animal et la période d'agonie. Nous avons ainsi noté chez un rat musqué capturé au piège Victor # 1 modifié que la patte arrière était presque complètement coupée et que seul un morceau de peau retenait l'animal au piège. Chez un autre rat musqué la peau et les nerfs de la patte avant étaient complè- tement sectionnés alors qu'un troisième individu avait percé le toit de la cabane pour sortir à l'extérieur avant de mourir.

L'état des animaux capturés vivants dans les pièges diffère beaucoup d'un modèle à l'autre. Nous avons noté aucune blessure externe chez les animaux capturés au piège "stop loss" # 1 même avec une visite des pièges effectuée aux 48 heures. Cependant, pour le piège Victor # 1 visité aux 48 heures, un rat musqué avait l'os de la patte complètement brisé et le piège ne retenait l'animal que par un morceau de peau. Chez le Victor # 1 modifié, visité également après 48 heures, cette même situa- tion s'est produite à deux reprises. Enfin, pour ces deux derniers modèles, il est arrivé une fois chacun que le rat musqué a coupé la perche retenant le piège.

Pour les rats musqués échappés, nous observons deux types de mutilation, soit l'amputation d'une patte et celle d'une griffe (tableau 4). La première peut être considérée comme importante pour l'animal avec une 16.

(20)

17.

TABLEAU 4. TYPE DE MUTILATION DES RATS MUSQUES ECHAPPES EN FONCTION DU MODELE DE PIEGE

MODELE DE PIEGE MUTILATION

Patte avant Patte arrière Griffe Total

Victor # 1 Victor # 1 modifié

Conibear # 110 Stop loss # 1

TOTAL 7 1 5 13

(21)

18.

fréquence de 62%. Si nous faisons abstraction de la mutilation bénigne qu'est la griffe, nous remarquons que le Victor # 1, pour une visite de 24 heures, est le seul responsable de la mutilation de la patte. En effet, quoique le "stop loss" # 1 enregistre une seule perte de cette nature, elle est due à la mauvaise conception dans la fabrication du piège. Il en est de même pour le rat musqué capturé par une griffe dans le "stop loss" # 1. Cette défectuosité a été notée lorsque la patte de l'animal empêche le déclencheur de se relever bloquant ainsi le ressort qui doit assurer une capture efficace. Le fonctionnement du piège "Stop loss" # 1 est dans ce cas identique au piège Victor conventionnel.

Enfin, l'équipe A a rapporté qu'un rat musqué capturé par la griffe dans un piège Victor modifié fut échappé même s'il était mort et retenu au piège lors de la visite. En effet, l'équipe a pris 15 minutes pour sortir le piège sous la glace et a dû briser la chaîne enroulée dans les branches pour récupérer le piège, entraînant de cette façon une perte de l'animal.

La longueur de la chaîne peut donc amener des problèmes de manipulation pour le trappeur.

3.4 Déclenchement du piège sans capture

Le déclenchement des pièges sans capture semble être causé principalement par le foin que le rat musqué apporte pour aménager l'intérieur de sa cabane (tableau 5). Les raisons pour lesquelles les autres pièges ont été déclenchés n'ont pu être identifiées avec certitude. Cependant, dans le cas de l'équipe C, nous soupçonnons que le piège soit activé lorsque les trappeurs enlèvent la neige durant la visite ou lorsqu'ils recouvrent la cabane de neige pour la préserver du gel. Cette équipe avait tendance à effectuer ces opérations sans trop de précaution.

(22)

19

.

TABLEAU 5. NOMBRE DE DECLENCHEMENT SANS CAPTURE SELON LE MODELE ET L'EQUIPE DE TRAPPEURS

EQUIPE MODELE

Victor # 1 Victor # 1 modifié Conibear # 110 Victor Stop loss # 1

(100)* 1 4 (75)

1

(100)

C 8 (63) 23 (52) 3 4 (25)

TOTAL 17 (47) 25 (52) 12 (25) 9 (11)

(%): Pourcentage dû au foin (minimum

(23)
(24)

21

DISCUSSION

Si l'on doit tuer les animaux sauvages pour leur fourrure par un prélèvement des surplus disponibles, on doit s'efforcer de le faire de la façon la plus efficace et la plus humanitaire c'est-à-dire capturer l'animal de façon à le tuer rapidement. Le piège étant l'outil de capture, sa structure et les conditions dans lesquelles il est posé sont deux facteurs importants devant permettre d'atteindre ce but.

Nos essais se sont effectués avec trois modèles de pièges à mâchoires qui, installés sous l'eau, dans une cabane ou un autre endroit fréquenté par le rat musqué, devaient tuer l'animal par noyade ou asphyxie. Le piège Conibear

# 110 placé à sec dans ces mêmes endroits devait par contre tuer l'animal

selon la théorie d'une masse d'énergie appliquée au point d'impact (F.P.C.H.T., 1981).

Les trois modèles de pièges â mâchoires ont tué seulement 65% des individus

avec une période d'agonie pouvant atteindre dans certains cas plus de dix minutes Le piège Victor # 1 et Victor # 1 modifié ont contribué à la plupart des cap- tures vivantes si on admet que le "Stop loss" # 1 capture seulement 6% de rats musqués vivants au lieu de 8% dû à une mauvaise conception dans le mécanisme de fonctionnement.

Les travaux de recherche subventionnés par le Comité Fédéral•-Provincial sur le Piégeage Humanitaire ont démontré que le rat musqué se dirige presqu'immédiate- ment vers l'eau lorsqu'il a été capturé dans un piège à mâchoires (F.P.C.H.T., 1981). La mort de l'animal se constate dans environ quatre minutes avec seule- ment quelques dommages mineurs. Cependant, la condition essentielle est que le site d'installation ait une profondeur d'eau suffisante (30 cm) pour submer- ger complètement l'animal. Le Comité recommande également que la chaîne du piège soit allongée dans certaines installations et de ne pas piéger dans une cabane. Enfin, même si le Comité n'a pas, expérimenté les pièges Victor et

"Stop loss" de grosseur # 1, il recommande le Victor # 11 ou # 2 à long ressort à cause du poids qu'on estime adéquat pour noyer plus rapidement l'animal.

(25)

22.

Nos essais ont permis de constater que, même si le poids des pièges expérimen- tés était inférieur d'au plus 30% et de moins de 11% selon le modèle comparati- vement au Victor # li, une forte proportion de rats musqués ont été trouvés morts, que le piège soit installé ou non dans une cabane. La profondeur de l'eau semble par contre être un facteur beaucoup plus important principalement lorsque le trappeur utilise un piège muni d'une chaîne courte. Même dans ce cas, il est pratiquement impossible pour un trappeur de prédire une baisse du niveau de l'eau ce qui a eu pour effet lors de notre expérimentation de trouver des rats musqués vivants dans les pièges et d'augmenter le taux de pertes.

Les caractéristiques du lieu d'installation sont également importantes alors qu'un piège placé dans un endroit où la végétation est dense et où il y a pré- sence de branches, empêchera l'animal de se noyer ou prolongera le temps de mise à mort et ce, peu importe la grosseur du piège. Enfin, dans plusieurs cas, compte tenu de la grandeur du site d'installation, il serait impossible au trappeur de placer un Victor # 12 et encore moins le Victor # 2. D'ailleurs, cet inconvénient a été fréquemment noté chez les trappeurs qui avaient beaucoup de difficultés à trouver un endroit favorable à l'installation du Conibear # 110.

Pour ce dernier modèle, tous les animaux capturés ont été trouvés morts dans un laps de temps que l'on pourrait qualifier de court (< 3 minutes). Cependant, des travaux de recherche effectués par Novak (1981) ont démontré que le Conibear

# 110 ne tue pas l'animal instantanément tel que supposé originellement. Le temps d'expiration sur terre est de 3 minutes: 15 secondes à 6 minutes: 30 secon- des alors que dans l'eau, il est de 1 minute: 30 secondes à 4 minutes: 00 seconde.

Quatre problèmes ont aussi été mentionnés sur les caractéristiques du piège.

Le plus important est l'espace de 0,5 à 1,5 cm entre les mâchoires lorsqu'elles sont fermées, ce qui permet à l'animal de respirer durant un certain temps après sa capture. Le deuxième problème est la faiblesse des ressorts et la possibilité que ceux-ci glissent en dehors du cadre du piège exerçant alors peu de force sur l'animal capturé et lui permettant de respirer. Il y a éga- lement le déclencheur en forme de "fourche" que le rat musqué évite de pousser plaçant l'animal dans une position où l'énergie de frappe est dissipée en deux points d'impact sur le corps de celui-ci. Enfin, sous l'impact, les mâchoires se courbent permettant encore une fois à l'animal de respirer un certain temps.

(26)

2

En résumé, aucun des modèles expérimentés n'est parfait et leur installation dans une cabane de rat musqué ou autres endroits ne peut assurer de façon certaine une mort rapide de tous les animaux capturés. Cependant, le Coni- bear # 110 et le "Stop loss" # 1 sont ceux qui sont susceptibles d'être les plus efficaces en ce domaine.

L'état des animaux trouvés morts ou vivants diffère selon le modèle de piège et le laps de temps entre les visites du piège. Le piège Victor # 1 et Victor

# 1 modifié visité aux 48 heures ont fracturé l'os de la patte avant ou arrière de quatre rats musqués, sectionné les nerfs et la chair jusqu'à l'os pour un autre alors qu'un dernier avait une incisive brisée. Par contre, pour ces mêmes modèles visités aux 24 heures ainsi que pour le Conibear # 110 et le Stop loss # 1 visité aux 24 ou 48 heures, nous n'avons noté aucun signe de lésions externes ou de fractures. Ainsi, dans le cas des pièges Victor, une visite obligatoire aux 24 heures semble s'imposer contrairement au Conibear

# 110 et au Stop loss # 1. Novak (1981) n'a noté également aucune blessure externe chez les rats musqués morts après 24 heures avec Conibear # 110 et le Victor # 1. Gilbert (1981) rapporte que les dommages causés sur treize rats musqués capturés avec le Victor # li sont pour la plupart nuls ou très légers alors qu'un seul individu avait de multiples écorchures ou lacérations et une fracture de l'humérus. Rowsell (1977) mentionne que chez sept rats musqués capturés dans divers modèles de pièges à mâchoires, ceux (3) pris dans les pièges Victor # 1 à longs ressorts à boudin ont souffert d'hémorragie et ont eu la peau brisée principalement celui qui ne s'est pas noyé. Les quatre autres rats musqués capturés dans les pièges Stop loss # 1 et # 1 n'avaient aucun dommage même si un spécimen a été trouvé vivant dans le piège. Par contre, des essais effectués au Manitoba en 1980 (F.P.C.H.T., 1981) avec le piège Stop loss # 1 installé dans une cabane et dans un ruisseau ont permis de constater que trois rats musqués sur dix avaient une patte avant fracturée, deux avaient le joint de la hanche disloqué et un autre, une cheville disloquée.

Parmi les quatre derniers rats, deux avaient des blessures mineures et deux autres ne montraient aucun dommage. On ne mentionne pas si les pièges étaient installés de façon à ce que l'animal puisse se noyer et on n'explique pas la cause de ces blessures.

(27)

24.

Dans l'ensemble, il semble généralement admis, et nos essais le confirment, que les pièges Stop loss # 1 et Conibear # 110 causent peu ou pas de blessu- res aux individus capturés et ce, même avec une visite aux 48 heures. Pour le piège à mâchoires Victor # 1, les dommages sont importants principalement dans les cas où l'animal ne meurt pas rapidement ou demeure dans le piège plus de 24 heures.

Le taux de captures pour les quatre modèles de pièges expérimentés n'étant pas significativement différent, l'efficacité de chaque modèle pour prendre un rat musqué ne peut donc être mise en doute. Cependant, la facilité d'installation notée par les trappeurs démontre qu'il est souvent difficile sinon impossible d'installer un piège Conibear # 110 sous la glace étant donné sa forme et la grandeur du site à piéger.

Le taux de pertes avec le Conibear # 110 est nul ainsi que pour le Stop loss

# 1 si on exclut les deux rats musqués qui se sont échappés du piège (mauvaise conception du mécanisme de déclenchement). D'ailleurs en 1981, la compagnie qui fabrique le piège Stop loss # 1 a modifié le mécanisme de fonctionnement de façon à corriger la défectuosité (figure 5). La diffé- rence significative notée auparavant dans le taux de pertes du piège Victor

# 1 par rapport au Conibear # 110 serait donc valide également pour le Stop loss # 1. Enfin, même si le piège Victor # 1 n'est pas significativement différent du Conibear # 110 et du Stop loss # 1, l'état des animaux capturés vivants nous permet d'affirmer qu'il l'aurait été si la visite de ces pièges était effectuée dans un laps de temps supérieur à 24 heures.

Les conditions de piégeage telle une variation du niveau de l'eau semblent donc être très importantes pour les pièges Victor comparativement au piège Conibear

# 110 et au Stop loss # 1. Généralement, les rats musqués s'échappent du piège Victor conventionnel en se mutilant une patte. Le taux de survie de ces individus est difficile à évaluer. Cependant, durant nos essais, les trappeurs

(28)

2

FIGURE S. ILLUSTRATION DE LA MODIFICATION DU MECANISME DU PIEGE "STOP LOSS" VICTOR # I.

(29)

25.

ont capturé deux rats musqués dont la patte avant droite avait déjà été amputée. La blessure était parfaitement cicatrisée. Même si un rat mus- qué peut survivre en l'absence d'une patte avant, l'absence d'une patte arrière nous semble beaucoup plus problématique puisqu'elle constitue un mécanisme de locomotion indispensable à cet animal.

(30)

27.

CONCLUSION

Même si notre expérimentation a eu lieu uniquement sous la glace, notre expé- rience en ce domaine et les rapports des trappeurs nous amènent à penser qu'à l'eau claire les résultats auraient été semblables.

Le piège Conibear # 110 a démontré qu'il pouvait capturer efficacement un rat musqué en lui faisant perdre conscience ou en le rendant aussi rapidement que possible insensible à la douleur avec comme résultat final, la mort de l'animal.

Il en est de même pour le piège Victor "Stop loss" # 1 lorsque la profondeur de l'eau est adéquate (30 cm). Le piège Victor conventionnel et modifié ne tuent pas rapidement l'animal et le mutilent souvent.

Il est évident que les conditions de piégeage sont souvent incontestables pour le trappeur de même que son application au niveau réglementaire. Dans ces conditions et principalement lorsque la profondeur d'eau est insuffisante, le piège "Stop loss" # 1 permet de retenir l'animal dans le piège et évite une mutilation contrairement au piège Victor conventionnel ou modifié et ce, peu importe leur grosseur. D'ailleurs Parent (1974) le recommandait afin d'éviter qu'un animal déjà capturé se libère dans le cas où il n'y aurait pas une mort rapide.

(31)

29.

BIBLIOGRAPHIE

GILBERT, F.F., "1981".. Aquatic Study: Phase II. Mink and muskrat in leg hold traps (Drowning sets) and preliminary examination of the suitability of killer type traps for muskrat and beaver.

Report submitted to the F.P.C.H.T., 1981.

F.P.C.H.T., 1981. Report of the Federal Provincial Committee for Humane Trapping. Vol 1-4.

NOVAK, M. (1981). Capture tests with Underwater Snares, leg-hold, Conibear and Mohawk Traps, Fur Management. Ontario Ministry of Natural Resources.

PARENT, R., 1974. Enquête sur le piégeage du rat musqué dans le couloir fluvial, entre Montréal et le lac Saint-Pierre.

M.L.C.P. 62 pages.

ROWSELL, H.C., 1977. Unpublished manuscript. Observations on the effects of traps. F.P.C.H.T. Guelph, Ontario.

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