COMPTE RENDU D’ANIMATION
Intitulé : Le travail personnel de l'élève et la place du professeur- documentaliste
Bassin : Plaisir / Versailles
Date : lundi 11 janvier 2021 En Distanciel
Animateurs : Pascale Granger et Marie Schaëtzel
IA-IPR EVS : Mme VALVERDE Nombre de présents : 30
Thématique : La place du professeur-documentaliste dans le travail personnel de l'élève
Parcours pluriannuel : non
Ordre du jour :
1) Intervention de Mme Valverde, IA IPR EVS sur le thème du travail personnel de l'élève et questions des collègues.
2) Tour de table des pratiques des collègues sur le sujet.
3) Rôle du professeur-documentaliste dans le travail personnel de l'élève au CDI et hors les murs.
Intervenant(s) : Pas d'intervenant disponible sur ce sujet.
Synthèse/Contenu des interventions : 1/ Intervention de Mme Valverde Intervention en trois points :
1- Définitions et histoire du travail personel de l'élève dans le système éducatif 2- Comment entrer dans le travail travail personnel
3- A quoi renvoie le travail personnel de l'élève ?
1- Définitions et histoire du travail personel de l'élève dans le système éducatif : Le travail personnel de l'élève est déjà inscrit en 1970 avec la loi Haby qui est à l'origine de la création du collège unique dans le but de faire réussir tous les élèves.
Cette notion ne touche cependant pas seulement le second degré d'enseignement.
En avril 2005, la loi d'orientation met l'accent sur le parcours de l'élève dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. On trouve
“l’apprendre à apprendre” qui est une entrée européenne.
Il y a un continum entre le bac-3 et le bac+3. Quelles vont-être aujourd'hui les nouvelles exigences au sujet du travail personnel de l'élève, notamment lors du passage post-bac ?
Quelques définitions :
Le travail personnel de l'élève ne se résume pas au travail à la maison ou au dispositive “devoirs faits”, même si c'est en partie cela. Le travail personnel de l'élève doit être considéré dans sa globalité dans la classe et hors la classe : en classe, comment le professeur (seul ou en co-enseignement) organise-t-il
l'enseignement pour permettre le travail personnel des élèves ? Le travail personnel nécessite, de la part de l'élève une mobilisation de ses compétences. Comment cela s'articule-t-il hors la classe ? Quelles stratégies utilise-t-il ?
Pour les professeurs-documentalistes, il s'agit d'apporter aux élèves des ressources , mais aussi de veiller à ce que l'élève va en faire pour qu'elles deviennent des connaissances. Comment l'élève va-t-il s'approprier les connaissances de manière autonome pour pouvoir développer des compétences ?
- L'élève doit avant tout faire un effort : il faut une motivation personnelle pour pouvoir apprendre.
- La notion d'autonomie est essentielle. Vygotsky parle de la “zone proximale ou prochaine de développement”.
Niveau 1 : Celle-ci fait intervenir la notion de temps : comment l'élève va-t-il passer d'une aide de l'adulte au plus près (accompagnement du professeur par exemple) à l'autonomie (plus on est près, moins l'élève est autonome).
Niveau 2 : Le tutorat par un tiers pair (un autre élève par exemple) constitue le palier 2 de l'autonomie.
Niveau 3 : l'élève n'est pas encore assez compétent pour être seul, mais peut utiliser des outils, une méthodologie pour mener à bien son travail. Il n'y plus d'aide de la part d'une personne physique, seules demeurent les ressources.
Niveau 4 : Il est atteint lorsque l'élève gère son travail par lui-même, qu'il arrive à chercher et à trouver ses propres ressources. Il est autonome.
Ces différents degrés d'autonomie fonctionnent en classe et hors la classe.
S'interroger sur ces paliers touche tous les acteurs de l'EPLE : le professeur, le CPE, les AED, le acteurs du dispositif “devoirs faits”, les parents et éventuellement les associations qui interviennent dans ce domaine.
La question du lieu est aussi à prendre en compte. Celui-ci doit être propice au travail. Le CDI semble un cadre idéal en raison de la présence du professeur- documentaliste, des ressources, du matériel informatique.
Pour la question du temps de l'élève : le dispositif “devoirs faits” représente le moment où l'élève doit s'emparer individuellement du travail qu'il a à faire. Or, tous les élèves ne sont pas égaux face à ce temps (inter-classes, question de la ruralité, de l'EDT de l'enfant, etc...)
Il faut donc que les enseignants s'organisent en fonction de principes de faisabilité, avec une concertation entre l'équipe pédagogique afin d'éviter par exemple que tous les devoirs soient à faire le même jour.
Les disparités ont aussi été accentuées pendant la période du confinement. Cela rejoint la problématique du décrochage scolaire.
S'interroger aussi sur l'engagement de l'élève, pas au sens de la citoyenneté, mais du point de vue du travail, de l'entrée dans une activité. Une problématique liée à l'adolescence donc. De plus, les élèves évoluent entre le collège et le lycée du point de vue de l'autonomie.
2- Les entrées possibles dans le travail personnel de l'élève :
La première consiste à donner la priorité aux lieux : le premier lieu est celui de la classe ; le second, celui de l'EPLE, lors des pauses méridiennes par exemple, le troisième étant ce lui de la maison.
La seconde entrée est celle qui tourne autour des acteurs : les enseignants, les autres acteurs...
3- A quoi renvoie le travail personnel de l'élève ? 3-1 La psychologie et les sciences cognitives :
Importance de comprendre le fonctionnement des adolescents avec parfois le fait qu'ils se sentent mal dans leur corps, qu'ils aient une mauvaise estime d'eux- mêmes,... Quand on donne un travail à faire, individuel ou collectif, il faut observer circuler, analyser les postures des élèves face au travail afin de “raccrocher” des élèves qui pourraient éventuellement décrocher.
Le psychologue cognitiviste et neuroscientifique, Stanislas Dehaene travaille sur l'idée de provoquer l'accrochage scolaire d'un élève, notamment avec son ouvrage : Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines. Editions Odile Jacob, 2018.
3-2 Les entrées sociales :
Il s'agit là d'interroger la place des familles, la co-éducation.
Comment faire, en tant que professeur-documentaliste ? Il s'agit là de notre travail de mise à disposition des ressources, mais de voir aussi l'après, ce que l'élève fait de ces ressources.
Pour conclure, on peut dire que la question des lieux a été mise à mal pendant le confinement de mars 2020 : en effet, les frontières entre la classe, l'EPLE et la maison ont disparu lors de ce temps. Les acteurs ont été, quant à eux bien présents en distanciel, mais ce confinement a eu des conséquences sur les élèves, et cela se voit notamment lors de la liaison CM2/6ème. Il y a encore peu d'écrits à ce sujet, mais la DANE réfléchit à des leviers sur l'apprentissage des élèves dans des contextes particuliers.
2) Tour de table des pratiques des collègues sur le sujet :
- Plusieurs collègues de collège participent au dispositif “devoirs faits”. L'heure des collègues est rémunérée si elle est en plus de leur service hebdomadaire.
- Une collègue de lycée suit trois élèves en tutorat. L'aide porte sur le travail personnel de l'élève (importance de se baser sur pronote pour voir ce que chaque élève a à faire) et sur de la méthodologie. Dans un autre lycée, 6 heures par élèves à besoins particuliers ont été allouées. Cette aide est apportée par des enseignants volontaires. On constate que l'enseignement hybride est compliqué pour certains élèves de seconde.
Dans un établissement privé sous contrat, un temps d'aide pour les devoirs est consacré de 17 h à 19 h (ce service est payant).
- En lycée professionnel, un collègue constate que les élèves ont peu de possibilité pour venir au CDI du fait de l'agencement des emplois du temps. De plus, rares sont les élèves qui viennent travailler, ils viennent surtout pour lire. Une réflexion est menée pour faire venir les élèves après les cours.
3) Rôle du professeur-documentaliste dans le travail personnel de l'élève au CDI et hors les murs : Quelques pistes :
- Sur le site du café pédagogique, vous pouvez trouver un jeu de cartes pour faire travailler les élèves sur l'oral.
Article du 11/01 : Se former à l’oral avec des cartes. Auteur : Anne-Cécile Franc, professeur de lettres et formatrice dans l’Académie de Versailles.
C’est un jeu composé de deux types de cartes :
1) Des cartes à collectionner : Corps / Respiration / Voix / Art oratoire / Connaissances –
Culture / Mémoire / Scolaire
2) Des ressources à consulter où des exercices à réaliser
- Dans le cadre du dispositif “devoirs faits”, dont le but est de rentrer à la maison ses devoirs terminés, grâce à un service gratuit au sein de chaque collège, on peut mentionner un nouveau service numérique du CNED mis en place en janvier 2019, “Jules”. Il s'agit d'un chatbot (service conversationnel) qui répond immédiatement à toutes les questions des programmes scolaires en mathématiques et en français. Se créer un compte est très facile pour l'élève. Il ne s'agit pas de soutien scolaire, mais d'une aide à la réalisation d'un travail. “Jules” propose une réponse ciblée sur un problème particulier du cours (exemple :
“qu'est-ce qu'un triangle rectangle ?”. Une proposition de contenus arrive. Un quizz vient à la suite d'une connaissance pour que l'élève puisse vérifier ce qu'il a compris de l'explication de
“Jules”).
Pour les modalités, il est possible d'avoir un accès direct par le GAR.
- Canopé a édité Le travail personnel de l'élève : dans la classe, hors la classe. Document de 124 pages. Ci-dessous quelques notes :
Dispositif “devoirs faits” crée par J.-M. Blanquer est une mesure pour l'égalité des chances car apprendre une leçon, réviser ou préparer un exposé sont des activités qui ne vont pas de soi.
La question des devoirs à la maison est un moment délicat de confrontation entre la demande scolaire et la réponse familiale.
Importance d'un cadre sécurisant et bienveillant.
Le CDI est à envisager avec des espaces modulaires : le temps des activités lors d'une séance est différent du temps qui correspond au travail personnel de l'élève.
Le travail personnel de l'élève hors la classe doit apparaître comme une continuité des
savoirs au sein de l'équipe éducative. Cet objectif d'apprentissage globalisé nécessite que les collègues de disciplines interagissent avec les professeurs impliqués dans le dispositif. Donc, en amont, le travail hors la classe doit être préparé en classe. Et, en aval, il doit y avoir un retour du travail fait hors la classe en confrontant les différents rendus des élèves afin de parvenir à une construction collective des savoirs.
Les CDI qui allient confort, convivialité et fonctionnalité sont au coeur du travail personnel de l'élève. Leur accès peut être facilité pour prendre en compte le rythme de chaque élève, les consignes des enseignants, les contraintes des EDT. Il peut être ouvert sur le temps de la pause méridienne, le soir s'il y a un internat.
C'est un outil pédagogique de construction des savoirs et de l'autonomie.
Il doit être accessible à tout moment de la journée scolaire et au-delà. Attention, accessible ne signifie pas ouvert. Cela induit une consultation à distance des ressources pour un espace augmenté par le biais des technologies numériques : un maximum de ressources peut être numérisé, ordonné et en accès libre afin de rendre un document disponible. Cette
organisation nécessite aussi un lien entre le professeur-documentaliste et les collègues de disciplines. Un lien avec les autres centres de ressources de l'En (Canopé, BU) et hors En (bibliothèques territoriales, musées,..) est pertinent.
- A consulter également : ressources pour les familles : sur le site eduscol : “ conseils pour aider les familles”
Clemi : le guide pratique “la famille tout écran”.
