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L’´ equation de Dirac sur le cˆ one de lumi` ere Electrons de Majorana et Monopˆ oles magn´ etiques

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

L’´ equation de Dirac sur le cˆ one de lumi` ere Electrons de Majorana et Monopˆ oles magn´ etiques

Georges Lochak

Fondation Louis de Broglie 23, rue Marsoulan 75012 - Paris

R´ESUM´E. On montre que la condition de Majorana, qui r´eduit l’´equation de Dirac `a l’´equation dite ”abr´eg´ee”, peut ˆetre remplac´ee par la condition ´equivalente (et invariante de jauge) quel’invariant chiral s’annule, ce qui revient `a ´ecrire l’´equation de Dirac sur le cˆone de lumi`ere. Ceci permet une d´erivation lagrangienne. On montre que le champ obtenu a deux charges possibles, ´electrique ou magn´etique. Le syst`eme se scinde toujours en deux composantes chirales (contrairement au champ de Dirac mais de fa¸con analogue

`

a celui du monopˆole). On donne la solution de l’´equation d’une telle composante chirale, dans le cas ´electrique, en pr´esence d’un champ

´

electrique central. Les ´etats sont toujours ionisants. La mˆeme ´etude est plus compliqu´ee dans le cas magn´etique, mais elle prouve qu’il s’agit indibutablement d’un monopˆole et qu’il est plus stable que l’´etat ”´electron”.

ABSTRACT. It is shown that the Majorana condition, that reduces the Dirac equation to the ”abbreviated” form, may be substituted by the condition that the chiral invariant equals zero, which is equivalent to write the Dirac equation on the null-cone. Owing that, we give a Lagrange derivation. The equation has two states : an ”electron”

and a ”monopole”. In both cases the equation splits into two chiral componants. In the electric case the equation is solved in a central field : all states are ionizing, independently of the sign of charge. In the magnetic case the equation is more difficult but it is proved that this state is indubitably the one of a massive monopole (contrary to the preceding massless equation precedingly given by the author) and that this state is more stable than the electric one.

1. Introduction. Comment le champ de Majorana apparaˆıt dans la th´eorie du monopˆole magn´etique.

J’ai propos´e une th´eorie du monopˆole magn´etique dans le cadre de l’´equation de Dirac [1][2][3][4][5][6][7]. Cette th´eorie est fond´ee sur la

(2)

remarque que l’´equation de Dirac poss`ede non pas une mais deux jauges locales invariantes (et deux seulement), la premi`ere correspondant `a une charge ´electrique et la seconde `a une charge magn´etique.

La premi`ere est la jauge habituelle :

ψ→e~cieφψ , Aµ →Aµ−∂µφ (1.1) qui conserve l’´equation de l’´electron1 :

γµ(∂µ+ ie

~cAµ−m0c

~ ψ= 0. (1.2)

La seconde est lajauge chirale

ψ→eigγ~c5φψ , Bµ→Bµ+i∂µφ (1.3) qui, contrairement `a la pr´ec´edente, n’est valable que pour une particule demasse nulle. Elle laisse invariante l’´equation :

γµ(∂µ g

~cγ5Bµ)ψ= 0, (1.4)

qui repr´esente unmonopˆole magn´etique (voir travaux cit´es).

Elle poss`ede toutes les bonnes lois de sym´etrie, elle redonne l’´equa- tion de Poincar´e `a l’approximation de l’optique g´eom´etrique et la relation de Dirac [8]

eg

~c = n

2 (n Z) (1.5)

si on soumet ce monopˆole `a un champ ´electrique coulombien. Rappelons que e est la charge ´electrique et g la charge magn´etique.

On a de plus :

Aµ= (A, iV~ ), Bµ= (−i ~B, W), (1.6) o`u Aµ est le quadripotentiel de Lorentz et Bµ le pseudo-potentiel de Cabibbo et Ferrari [9] au travers duquel le monopˆole ”voit” l’´electroma- gn´etisme [1][2][6].Aµ est un quadrivecteur polaire, tandis queBµ est le dual d’un tenseur antisym´etrique de rang 3, ce qui veut dire que dans

1 Nous utiliserons les coordonn´eesxµ ={x, y, z, ict}et donc des matrices γ telles queγµγν+γνγµ= 2δµν .

(3)

R3, B~ est un vecteur axial et W un pseudo-scalaire. Notons encore que contrairement `a d’autres th´eories, la charge g est, dans l’´equation (1.4), une constante scalaire vraie, comme toute autre constante physique, et que le caract`erepseudo-scalaire de la charge magn´etique appartient ici

`

al’op´erateur de charge

G=5 (1.7)

qui est donc ici un q-nombre. Ceci est essentiel. En effet, en passant `a la repr´esentation de Weyl par la transformation :

ψ= 1

2(γ4+γ5) µξ

η

(1.8) o`u ξ et η sont des spineurs `a 2 composantes ; l’´equation (1.4) se scinde en deux :

(1 c

∂t−~s. ~−ig

~c(W+~s. ~B))ξ= 0 (1.9) (1

c

∂t +~s. ~+i g

~c(W −~s. ~B))η= 0,

o`u~srepr´esente les matrices de Pauli et on montre que ces deux ´equations, enξet enη , s’´echangent entre elles par chacune des transformations P, T et C. Mais, et c’est l`a le point important qui d´ecoule de l’expression (1.7) de l’op´erateur de charge, la conjugaison de charge se r´eduit ici `a un changement d’h´elicit´e (comme pour le neutrino) sans changement du signe de g.

On peut maintenant se demander si ce monopˆole magn´etique est in´evitablement de masse nulle ou bien s’il peut en ˆetre autrement. Or ce probl`eme est apparent´e `a celui de la masse du neutrino et ceci d’autant plus que dans [2], on proposait l’hypoth`ese que le neutrino puisse ˆetre lui-mˆeme regard´e comme un monopˆole de charge magn´etique nulle. En effet (1.5) signifie que :

g=ng0 (g0= ~c

2e). (1.10)

Donc, la charge magn´etique ´etant un multiple de la charge fondamentale g0, le neutrino se r´eduit simplement au cas n = 0, puisque les ´equa- tions (1.9) se r´eduisent respectivement aux ´equations du neutrino et de l’antineutrino `a deux composantes.

Le probl`eme de la masse du monopˆole peut donc se rattacher `a celle du neutrino, et c’est lui qui va nous mener au champ de Majorana.

(4)

Mais auparavant, je voudrais rappeler que l’´equation (1.4) admet une g´en´eralisation non lin´eaire avec masse [1][2] :

·

γµ(∂µ g

~cγ5Bµ) +1 2

m(ρ2)c

~ (Ω1−iΩ2γ5)

¸

ψ= 0, (1.11) Ω1= ¯ψψ,2=−iψγ¯ 5ψ, ρ2= Ω21+ Ω22, (1.12) o`um(ρ2) repr´esente une fonction scalaire. Cette ´equation reste invariante dans la transformation de jauge chirale (1.3) et, grˆace `a (1.8), elle devient :

1 c

∂ξ

∂t −~s. ~ξ−ig

~c(W +~s. ~B)ξ+im(|ξ+η|)c

~ (η+ξ)η= 0 (1.13) 1

c

∂η

∂t +~s. ~η+ig

~c(W−~s. ~B)η+im(|ξ+η|)c

~ (ξ+η)ξ= 0

On peut montrer que le terme non lin´eaire qui figure dans ces

´equations est r´eellement un terme de masse. De plus, ces ´equations contiennent `a la fois des ´etatsbradyons (moins rapides que la lumi`ere), tachyons (plus rapides que la lumi`ere),luxons (allant exactement `a la vitesse c) [2]. Or les ´equations non lin´eaires (1.11) ou (1.13) admettent elles aussi (pour g = 0) le neutrino en tant que cas particulier. La coexistence des trois ´etats pr´ec´edents (bradyons, tachyons et luxons) dans l’´equation signifie donc que le neutrino aussi devrait pouvoir se pr´esenter sous ces trois ´etats. Ceci rejoint une hypoth`ese formul´ee d´eja ant´erieurement par Mignani et Recami [10][11].

Remarquons maintenant que l’´etat luxon que nous venons de citer

`

a propos des ´equations (1.11) et (1.13) correspond ´evidemment `a l’an- nulation des termes de masse non lin´eaires : les ´equations se r´eduisent alors aux ´equations lin´eaires (1.4) et (1.9). Or cette annulation peut se produire sans que s’annule pour autant aucun des deux champsξ et η.

Mais bien sˆur, une liaison s’ensuivra entreξetη et c’est cette liaison qui nous conduira au champ de Majorana.

En effet, annuler les termes non lin´eaires ´equivaut `a annuler ce que nous avons appel´e l’invariant chiral [2]. Soit :

ρ2= Ω21+ Ω22= 0, (1.14) ce qui peut s’´ecrire, en vertu de (1.8) :

ξ+η= 0. (1.15)

(5)

Les solutions particuli`eres de (1.11) et (1.13), et donc de (1.9), qui ob´eissent `a cette ´equation sont tr`es remarquables parce qu’elles correspondent `a un couple monopˆole-antimonopˆole pour lequel le courant magn´etique total est nul. Cette propri´et´e d´ecoule de la relation suivante qui est ´equivalente `a (1.15) comme on le v´erifie facilement [2] :

ξ=e2i~ceθis2η, η=−e2i~ceθis2ξ (1.16) o`uθ(~r, t) est une phase arbitraire (son coefficient 2e/~cnous servira plus loin). En appliquant (1.8) on trouve la relation ´equivalente ´ecrite sur le quadrispineurψ :

ψ=e2i~ceθγ2ψ=e2i~ceθψc. (1.17) Autrement dit, `a une phase pr`es, les ´etatsψ, d´efinis par la condition (1.14) ou (1.15), qui annulent les termes non lin´eaires, seront leurs propres conjugu´es de charge. Ce qui veut dire qu’`a cette phase pr`es, la condition (1.14) ou (1.15) est la condition de Majorana [12] `a [19].

Rappelons en effet que ce qu’on appelle ”champ de Majorana” ou

”´equation abr´eg´ee de Majorana” n’est rien d’autre que l’´equation (1.2) de Dirac assortie de la conditionψ=ψc, c. `a d. (1.17) avecθ= 0.

Le fait que cette condition surgisse dans la th´eorie du monopˆole, conduit `a essayer de pousser plus loin le rapprochement, d’autant plus que l’´equation abr´eg´ee de Majorana a d´ej`a ´et´e propos´ee pour d´ecrire le neutrino : alors pourquoi pas aussi un monopˆole magn´etique ? Nous

´etudierons d’abord le comportement d’une particule de Majorana dans un champ ´electromagn´etique en supposant que la particule est porteuse d’une charge ´electrique.

2. La repr´esentation lagrangienne et l’invariance de jauge du champ de Majorana.

Plusieurs auteurs [17][18][19] ont fait allusion au probl`eme d’une repr´esentation lagrangienne du champ de Majorana et ils ont admis qu’une telle repr´esentation n’est pas possible. Nous verrons tout de suite que c’est inexact, mais il est int´eressant de voir d’abord o`u est la difficult´e.

D’apr`es ce que nous avons dit, l’´equation de Majorana peut s’´ecrire, d’apr`es (1.2) etψ=ψc :

γµ(∂µ+ ie

~cAµ−m0c

~ ψc= 0. (2.1)

(6)

Si on cherche directement un lagrangien sous cette forme, il devra contenir un terme tel que

ψψ¯ c=ψ+γ4γ2ψ. (2.2) Or nous avons aussi

γk = 4αk (k= 1,2,3), γ4=α4, γ5=γ1γ2γ3γ4 αk=

· 0 sk sk 0

¸ , α4=

·I 0 0 −I

¸

, (2.3)

o`u lessk sont les matrices de Pauli.

En introduisant ces expressions dans (2.2), on trouve identique- ment :

ψψ¯ c= 0 (2.4)

et le terme correspondant disparaˆıt donc du Lagrangien, d’o`u la difficult´e en question.

Mais ce n’est pas ainsi que nous proc`ederons : nous consid´ererons le champ de Majorana comme un ´etat contraint du champ de Dirac et nous ´ecrirons la contrainte sous la forme (1.14). Le lagrangien de Majorana LM sera donc simplement le lagrangien de Dirac LD auquel nous ajouterons un terme de contrainte en introduisant une variable canonique suppl´ementaireλ:

LM =LD+λ

2(Ω21+ Ω22), (2.5) o`u Ω1 et Ω2 sont donn´es par (1.12). La variation de LM par rapport `a ψnous donnera :

γµ(∂µ+i e

~cAµ−m0c

~ ψ+λ(Ω1−iΩ2γ5)ψ= 0, (2.6) Cette ´equation, qui ressemble `a (1.11) avec un terme de masse et d’autres potentiels a ´et´e jadis propos´ee par Weyl dans un autre contexte et plusieurs fois retrouv´ee depuis [20]. Mais nous devons encore varierLM par rapport `a la variable canonique suppl´ementaireλ, ce qui donnera la relation (1.14) et fera donc disparaˆıtre le terme non lin´eaire dans (2.6). Et comme (1.14) est ´equivalente `a (1.17), on trouve finalement l’´equation :

γµ(∂µ+i e

~cAµ−m0c

~ e2i~ceθ ψc= 0, (2.7)

(7)

o`u la phaseθ, rappelons le, est arbitraire.

On serait tent´e de faire tout de suiteθ= 0 pour retrouver l’´equation de Majorana (2.1), mais ce serait une mauvaise id´ee parce que cette phase arbitraire est importante. En effet, c’est grˆace `a elle que l’´equation (2.7) estinvariante de jauge tandis que (2.1) ne l’´etait pas (ce dont personne, soit dit en passant, ne paraˆıt s’ˆetre souci´e).

L’invariance de jauge de (2.7) d´ecoule d’ailleurs directement de l’invariance du lagrangien (2.5). Mais on voit aussi, directement, que (2.7) se conserve par la transformation :

ψ→e~ceφψ, Aµ →Aµ−∂µφ, θ→θ+φ, (2.8) d’o`u il r´esulte que θ peut ˆetre absorb´e par la jauge. Plus pr´ecis´ement, nous choisirons d’abord la jauge, puis nous annuleronsθet nous retrou- verons alors l’´equation (2.1).

Mais soulignons encore que cette ´equation de Majorana pourra avant tout ˆetre consid´er´ee comme repr´esentant un ´etat de l’´electron de Dirac.

Cependant, nous verrons qu’on peut aussi la regarder ”en elle-mˆeme” et que cette seconde interpr´etation n’est pas physiquement ´equivalente `a la premi`ere.

3. Equation `a deux composantes. Lois de sym´etrie et de conser- vation.

En introduisant la premi`ere formule (1.6), la transformation (1.8) et les formules (1.16) et (1.17), dans l’´equation (2.7), celle-ci se scinde en deux ´equations `a deux composantes chacunes :

0+~π.~s)ξ−im0ce2ie~cθs2ξ= 0 (3.1) (π0−~π.~s)η+im0ce2i~ceθs2η= 0 (3.2) o`u nous avons pos´e :

π0= 1 c(i~

∂t+eV), = (−i~~ +e c

A).~ (3.3)

N’oublions pas que, jusqu’`a pr´esent, le syst`eme (3.1), (3.2) n’est rien d’autre qu’une repr´esentation particuli`ere de l’´equation de Dirac (1.2) `a laquelle on a appliqu´e lacontrainte (1.14) ou (1.15). Cette contrainte est manifestement C, P et T invariante mais il est int´eressant de le v´erifier

(8)

directement. Des calculs simples montrent qu’en effet, les deux ´equations (3.1) et (3.2) s’´echangent, (ce qui laisse bien le syst`eme invariant) dans les trois transformations suivantes :

(C) : i→ −i, e→ −e, ξ→e2i~ceθis2η, η→ −e2i~ceθis2ξ (3.4) (P) : ~x→ −~x, A~ → −A,~ ξ→iη η→ −iξ (3.5) (T) : e→ −e, t→ −t, V → −V, η→s2ξ, ξ→ −s2η (3.6) Pour P et T, nous avons utilis´e les lois de Curie [7]. D’autre part, la phaseθ´etant arbitraire, P peut encore s’´ecrire :

(P) : ~x→~x, A~ → −A,~ ξ ←→ η, θ→θ+π 2

~c

e , (3.5’) En outre, la transformation de jauge (2.8) s’´ecrit ici, pour le syst`eme (3.1), (3.2) :

ξ→ei~ceφξ, η→ei~ceφη, A~ →A~−~φ, (3.7) V →V +1

c

∂φ

∂t, θ→θ+φ

et on v´erifie que cette transformation laisse invariante chacune des

´equations (3.1) et (3.2).

A l’invariance (3.7) des deux ´equations (3.1) et (3.2) correspondent respectivement les deux lois de conservation :

1 c

∂(ξ+ξ)

∂t ∇.(ξ~ +~sξ) = 0, (3.8) 1

c

∂(η+η)

∂t +~ .(η+~sη) = 0, (3.9) o`u les deux courants :

Xµ =+ξ,−cξ+~sξ}, Xµ=+ξ, cη+~sη}, (3.10) sont lescourants chiraux que nous avons d´ej`a rencontr´e dans la th´eorie du monopˆole [1][2]. Rappelons qu’ils sont isotropes et que d’apr`es (1.16), ils sont orthogonaux :

XµXµ =YµYµ=XµYµ= 0 (3.11)

(9)

Or il est int´eressant de remarquer que, s’ils se conservent en vertu des ´equations (3.1), (3.2) qui sont, ne l’oublions pas, un´etat contraint de l’´equation de Dirac, en revanche ils ne se conservent pas si on prend l’´equation de Dirac sous sa forme g´en´erale. Pour faire la comparaison, introduisons (1.8) dans (1.2) pour ´ecrire l’´equation de Dirac en termes de spineursξet η :

0+~π.~s)ξ+m0 = 0

0+~π.~s)η+m0 = 0, (3.12) o`u π0etont les expressions (3.3). On trouve facilement d’apr`es (3.12) les relations suivantes :

1 c

∂(ξ+ξ)

∂t ~.(ξ+~sξ)−im0c

~ (ξ+η−η+ξ) = 0 1

c

∂(η+η)

∂t +~.(η+~sη) +im0c

~ (ξ+η−η+ξ) = 0

(3.13)

On voit donc que, dans le cas g´en´eral, les courants chiraux ne se conservent pas et qu’il s’introduit une source dans les ´equations de continuit´e. Cette source n’est autre que lepseudo-invariant2de Dirac, car on a d’apr`es (1.8) :

2=−iψγ¯ 5ψ=i(ξ+η−η+ξ). (3.14) Par contre, on v´erifie bien, d’apr`es (1.15) que la contrainteξ+η= 0 qui fait passer des ´equations (3.12) aux ´equations (3.1), (3.2) annule les termes de source dans (3.13) et redonne les lois de conservation (3.8), (3.9).

Il est utile, maintenant, de revenir aux spineursψ (toujours grˆace

`

a (1.8)) en utilisant les matrices de Dirac α et σ. On trouve alors les identit´es :

Jµ= −iψγ¯ µψ={−iψ+ψ, ψ+~αψ} (3.15)

={−iξ+ξ, ξ+~sξ}+{−iη+η,−η+~sη} Σµ = −iψγ¯ µγ5ψ={−iψ+σ4ψ, ψ+~σψ}

={−iξ+ξ, ξ+~sξ} − {−iη+η,−η+~sη} (3.16) Soit encore :

ψ+ψ = ξ+ξ+η+η, ψ+~αψ=ξ+~sξ−η+~sη

ψ+σ4ψ = ξ+ξ−η+η, ψ+~σψ=ξ+~sξ+η+~sη (3.17)

(10)

Rappelons que : γ4=α4=

·I 0 0 −I

¸ , ~αk =

·0 ~s

~s 0

¸ , ~σ=

·~s 0 0 ~s

¸

, σ4=γ5=

·0 I I 0

¸ , (3.18) On voit donc queJµ, c’est `a dire ladensit´e de courant ´electrique est lasomme des deux courants chiraux, tandis que Σµ qui a ´et´e interpr´et´e dans [1] et [2] comme la densit´e de courant magn´etique total, est la diff´erence entre les deux courants chiraux.

A l’aide des formules de (3.13) `a (3.16), on trouve aussitˆot, toujours pour l’´equation de Dirac :

µJµ= 0, µΣµ+ 2m0c

~ Ω2= 0. (3.19)

La premi`ere formule signifie la conservation de l’´electricit´e. La seconde porte le nom de relation d’Uhlenbeck et Laporte [21],[22] et n’avait jamais ´et´e interpr´et´ee jusqu’ici. D’apr`es les r´ef´erences [1] et [2], Σµ peut ˆetre regard´e comme la somme des courants magn´etiques gauche et droit ou encore des courants de monopˆoles et d’antimonopˆoles, chacun d’entre eux ´etant port´e par l’un des deux courantsXµ, Yµ, ne se conservent que dans deux cas, qui annulent leur source :

1) Si m0 = 0 : c’est le cas des ´equations (1.4), (1.9), (1.11) pr´ec´edemment ´etudi´ees.

2) Si Ω2= 0 et c’est le cas de l’´equation de Majorana, ou encore de l’´equation invariante de jauge (2.7) et du syst`eme ´equivalent (3.1), (3.2), puisqu’on a alors les relations (1.14) et (1.15).

Mais il faut pr´eciser un peu, car ces relations, et donc Ω2 = 0, ne sont ´evidemment pas satisfaites par n’importe quel couple de solutions ξ et η des ´equations respectives (3.1), (3.2), mais seulement pour les couplesξ, ηparticuliers qui ob´eissent `a la relation (1.15), c. `a d. tels que ξ+η = 0. Auquel cas, d’ailleurs, en vertu de (1.16) on v´erifie facilement que :

ξ+η = 0→Xµ =Yµ→Jµ= 2Xµ, Σµ= 0. (3.20) Le courant ´electrique devient alors isotrope, tandis que le courant magn´etique total disparait tout `a fait. C’est l’isotropie du courant

´electrique qui permet de dire que l’´equation de Dirac est prise sur le cˆone de lumi`ere.

(11)

Mais comme, en r´ealit´e, les ´equations (3.1) et (3.2) sont d´ecoupl´ees nous pouvons en prendre une, (3.1) par exemple, et la regarderen elle- mˆeme en oubliant (3.2), ou tout au moins en ne nous limitant plus aux seuls couples de solutions tels queξ+η= 0.Alors (3.1) peut ˆetre regard´ee comme repr´esentant un certain´etat chiral de l’´electron dont (3.2) est `a la fois le conjugu´e de charge, l’image dans un miroir et l’inverse temporel, en vertu de (3.4), (3.5) et (3.6).

4. L’´etat chiral de l’´electron dans un champ ´electrique coulom- bien.

Majorana consid´erait qu’en imposant l’´egalit´eψ=ψc dans l’´equa- tion de Dirac, il obtiendrait en quelque sorte une th´eorie conjointe, ou simultan´ee, de l’´electron et du positron. Ce n’est pas tout `a fait exact puisque nous venons de voir qu’il s’agit plutˆot d’une contrainte impos´ee

`

a l’´electron. Mais pourtant, nous verrons qu’il s’agit bien d’un ´etat hybri- de qui participe `a la fois de l’´electron et du positron. Pour le voir, nous allons r´esoudre l’´equation (3.1) dans un champ ´electrique coulombien, en introduisant dans (3.3) :

eV =−e2

r , A~ = 0, (4.1)

ce qui correspond au champ d’un proton. Nous ferons le calcul en choisissant, dans (3.1), la phase arbitraireθtelle que :

θ= π 4

~c

e (4.2)

ce qui donne l’´equation :

·1 c(i~

∂t−e2

r)−i~~s. ~

¸

ξ+m0cs2ξ= 0 (4.3) La difficult´e proviendra ´evidemment de la pr´esence du ξ complexe conjugu´e :ξ.

Nous introduirons les fonctions sph´eriques habituelles avec spin [22][23][24] que nous ´ecrirons :

ml (+) =



³l+m 2l+1

´12 Ylm−1

³l−m+1 2l+1

´12 Ylm

 ,ml () =



³lm+1 2l+1

´12 Ylm−1

³

l+m 2l+1

´12 Ylm

 (4.4)

(12)

o`u lesYlm sont les fonctions sph´eriques de Laplace que nous ´ecrirons :

Ylm(θ, φ) = (−1)m 2ll!

µ2l+ 1 4π

12 µ

(l+m)!

(l−m)!

12 eimφ sinlθ

dlm

l−msin2lθ (4.5) avec l=0,1,2,... ; m=-l,-l+1,...,l-1,l.

On peut alors montrer les relations suivantes (Appendice A) :

~s.~nΩml−1(+) = Ωml (−) ; ~s.~nΩml (−) = Ωl1m(+) ; (4.6)

~s.~ns2lm1(+) =i(−1)m+1lm+1() ;

~s.~ns2lm() =i(−1)mlm+11 (+) ; Rappelons que :

~n=~r

r ; x=rcosφ sinθ, y=rsinφ sinθ, z=rcosθ. (4.7) Nous allons maintenant chercher une solution de (4.3) sous la forme :

ξ=X

m

Fl−1m (t, r)Ωml−1(+) +X

m0

Gml 0(t, r)Ωml 0(−) (4.8)

On voit bien qu’il n’est pas possible de s´eparer tout de suite l’une de l’autre les variables t et r. On peut seulement s´eparer les variables angulaires φ et θ. Suivant des proc´ed´es classiques en th´eorie de Dirac [22], [24], nous allons introduire (4.8) dans (4.3) et multiplier `a gauche par~s.~n. Grˆace `a (4.6) on obtient d’abord :

1 c (i~

∂t −e2 r)

"

X

m

Flm1ml () +X

m0

Gml 0ml01(+)

#

= i~~s.~n ~s. ~

"

X

m

Fl−1mml−1(+) + X0

m

Gml 0ml 0(−)

#

−im0c

"

X

m

(1)m+1Fl∗m1l m+1() +X

m0

(1)m0G∗ml 0lm10+1(+)

# (4.9)

(13)

Le second membre s’arrange grˆace aux relations classiques :

~s.~n ~s. ~=

∂r 1

r~s.~Λ (4.10)

o`u ~Λ est le moment orbital :

Λ =~ −i~r×~. (4.11)

On trouve en outre les relations aux valeurs propres (Appendice B)

~s.~ΛΩl1m(+) = (l1)Ωl1m(+)

~s.~ΛΩml (−) =−(l+ 1)Ωml (−) (4.12) si bien qu’en tenant compte de ce que les Ωml (±) sont orthonorm´es, on tire de (4.9) le syst`eme suivant d’o`u les angles sont ´elimin´es :

(1 c

∂t+

r)Flm1= (

∂r+1 +l

r )Gml +χ(−1)mFl∗−1m+1 (1

c

∂t +

r)Gml = (

∂r+1−l

r )Fl−1m −χ(−1)mG∗−m+1l

(4.13)

o`u l’on a :

m=−l,−l+ 1, ..., l1, l, α= e2

~c, χ= m0c

~ (4.14)

Prenons le syst`eme complexe conjugu´e de (4.13) en changeant : m←→ −m+ 1. Nous aurons :

(1 c

∂t−iα

r)Fl−1∗−m+1= (

∂r+1 +l

r )G∗−l m+1−χ(−1)mFlm1 (1

c

∂t−iα

r)G∗−m+1l = (

∂r+1−l

r )Fl−1∗−m+1+χ(−1)mGml

(4.15)

Nous allons maintenant combiner les ´equations (4.13) et (4.15) en introduisant le changement de fonctions :

Aml−1(r)

r e(1)miωt=Flm1+ (1)mFl∗−1m+1 ; Blm1(r)

r e(1)miωt=Flm1(1)mFl−1∗−m+1 ; Clm(r)

r e(−1)miωt=Gml + (−1)mG∗−m+1l ; Dlm(r)

r e(1)miωt=Gml (1)mG∗−l m+1;

(4.16)

(14)

avec :

Bl−1m = (1)m+1A∗−m+1l−1 ; Dml = (1)m+1Cl∗−m+1 (4.16’) On v´erifie qu’avec la condition (4.16’) les notations (4.16) restent invariantes si on change m en -m+1, en prenant les complexes conjugu´es.

En sommant et en retranchant (4.13) et (4.15) on trouve un syst`eme diff´erentiel qui est seulement en r et de rang unit´e [25],[26]. il s’´ecrit :

rdX

dr = (M+N r)X, (4.17)

en introduisant les notations :

ω0 = (1)mω; X =



Aml−1(r) Bl−1m (r) Clm(r) Dml (r)

 ; (4.18)

M =



l 0 0

0 l 0

0 −l 0 0 0 −l

 ; N =





0 0 iωc0 −χ 0 0 χ iωc0 iωc0 χ 0 0

−χ iωc0 0 0





 ;

Nous allons d’abord diagonaliser N, ce qui s’obtient avec la matrice :

S = 1

2





1 0 µcω0 iχµ 0 1 −iχµ ωµc0 1 0 ωµc0 −iχµ 0 1 iχµ ωµc0





 ; µ=

rω2

c2 −χ2 (4.19)

Le changement de variable :

Y =SX (4.20)

permet d’´ecrire l’´equation (4.17) sous la forme : rdY

dr =

½ iµr

·I 0 0 −I

¸ +l

·0 I I 0

¸ +α

µ

·ω0

c s1+iχs3 0 0 ωc0s1−iχs3

¸¾ Y (4.21)

(15)

o`u µ est d´efini en (4.19), I est la matrice unit´e d’ordre 2 et s1, s3 les matrices de Pauli. Nous allons encore transformer (4.21) par le changement de fonctions inconnues :

Z =

·V 0 0 s1V

¸

Y ; V =

· ω0 2µc

¸12

 hω0/c

µ−iχ

i12 h

µ−iχ ω0/c

i12 hω0/c

µ+iχ

i12

h

µ+iχ ω0/c

i12

 (4.22)

o`u V a ´et´e choisie telle que V(Ω0

c s1+iχs3)V−1=µs3 (4.23) L’´equation prend alors la forme :

rdZ dr =

½ iµr

·I 0 0 −I

¸ +l

·0 s1 s1 0

¸ +

·s3 0 0 s3

¸¾

Z (4.24)

et en l’it´erant, on trouve :

· r d

dr

¸2

Z=

½

−µ2r2+µr µ

i

·I 0 0 −I

¸

·s3 0 0 −s3

¸¶

+l2−α2

¾ Z (4.25) Toutes les matrices sont diagonales et on est ramen´e `a des ´equations diff´erentielles ind´ependantes pour les composantes de Z :

L

· r d

dr

¸2

Zn

−µ2r2+µr(i²−2α²0) +l2−α2¤

Zn (n= 1,2,3,4) (4.26)

²= 1,1,1,1 ; ²0= 1,1,1,1 (pour n= 1,2,3,4) (4.27) Si nous posons maintenant :

r=

, Wn=ρ12Zn, (4.28) l’´equation (4.26) se ram`ene `a la forme suivante, en omettant l’indice n :

d2W 2 +

·

1 4+

² 2−iα²0

ρ +

1

4+α2−l2 ρ2

¸

W = 0. (4.29)

(16)

C’est une ´equation de Whittaker de coefficients [25][26] : k= ²

2−iα²0, m=p

l2−α2 (4.30)

(bien entendu, k et m n’ont aucun rapport avec des indices pr´ec´edemment utilis´es, mais nous garderons cette notation consacr´ee pourWk, m).

Nous pourrons prendre une fonction de Whittaker :

wk, m(ρ) =W2²iα²0,l2α2 (−2iµr) (4.31) pour calculer les fonctions radiales `a condition, tout d’abord, que ces derni`eres soient de carr´e int´egrable `a l’origine, Or on sait [23] qu’au voisinage de l’origine, la solution r´eguli`ere de (4.29) peut s’´ecrire, en tenant compte de (4.28) et 4.30) :

|Wk, m|= 2µr12+m(1 +O(r)) (4.32) Observons que le coefficient m est le mˆeme pour toutes les compo- santesWn et doncZn dans (4.26). Donc, en remontant les changements de fonctions (4.28), (4.22), (4.20), (4.16), (4.8), nous pouvons affirmer que :

ξ+ξ r2(m1) ( au voisinage der= 0) (4.33) et d’apr`es la valeur (4.30) de m, on voit queξ+ξsera toujours int´egrable

`

a l’origine puisquel= 0,1,2...

Mais le plus int´eressant est lecomportement `a l’infini. D’apr`es une formule classique [26] :

Wk,m(ρ) =e12ρρk(1 +O(ρ1)) si|Arg(−ρ)| < π. (4.34) La condition de validit´e est satisfaite parce que : ρ = 2iµr d’apr`es (4.28) et on a donc d’apr`es (4.30) :

|Wk,m(ρ)|= 2µr2²(1 +O(r−1)) (4.35) avec²=±1 comme dans (4.26)

En remontant, comme pr´ec´edemment, les changements de fonctions jusqu’`aξ+ξon se trouve devant une petite difficult´e parce que, contrai- rement `a ce qui se passait pour r 0 o`u l’exposant dans (4.32) ´etait le mˆeme pour toutes les composantes W ou Z, il n’en est pas de mˆeme

(17)

ici avec l’exposant ²2 dans (4.35). En utilisant `a nouveau (4.28), (4.22), (4.20), (4.16), et (4.8), on voit facilement que ξ+ξ admet la forme a- symptotique :

ξ+ξ=X

ann0r²nn03 (pourr→ ∞) (4.36) o`u²n et²0nrepr´esentent les valeurs²=±1, qui changent, d’apr`es (4.27), selon la composante de Z dans (4.24). Ceci nous am`ene aux conclusions suivantes :

5. Conclusions physiques sur le comportement, dans un champ

´

electrique coulombien, d’un ´etat chiral de l’´electron de Dirac (´electron de Majorana).

Tout d’abord, la forme asymptotique (4.36) montre queξ+ξne serait int´egrable sur tout l’espace que s’il ne subsistait dans la somme qui figure au second membre de (4.36) aucun nombre²n= 1. En effet, les diff´erentes valeurs de²n et ²0n donnent des termes en :

r5( pour²nn0 =2); r3( pour²nn0 = 0); r1( pour²nn0 = 2).

Or seul le premier type de terme donne une int´egrale convergente

`

a l’infini et, pour que l’int´egrale de ξ+ξ converge, il faut donc bien supprimer les ²n = 1, ce qui revient `a annuler identiquement les composantesZ1etZ2dans l’´equation (4.24). Mais si on fait cela, on v´erifie que l’on a identiquementZ≡0 et la fonction d’onde disparaˆıt.

Donc ξ+ξ n’est jamais sommable sur tout l’espace et on voit que l’´electron de Majorana ne poss`ede pas d’´etats li´es dans un champ coulombien. Le spectre sera continu et tous les ´etats seront d’ionisation.

Il faut noter que le signe de α dans l’´equation (4.24) n’intervient pas.

Or ce signe est celui du potentiel central dans l’´equation (4.3). Donc l’´electron de Majorana aura un comportement diffusant qui sera du mˆeme type, qu’il soit dans un champ coulombien positif ou n´egatif.

Et il est facile de comprendre pourquoi. En effet, dans l’´etatξ(4.8), qui est associ´e `a une valeur propre l−12 du moment cin´etique total, les termes correspondant aux diff´erentes valeurs de m auront, d’apr`es (4.16) des facteurs exponentiels e(1)mωt. Or ω n’est autre que l’´energie et on voit donc que ξ est une superposition d’´etats `a ´energies positives et n´egatives : donc d’´etats ”´electrons” et d’´etats ”positrons”.

(18)

On voit donc que le champ de Majorana n’est pas `a proprement parler, une th´eorie simultan´ee de l’´electron et du positron.

C’est un ´etat hybride de l’´electron de Dirac dans lequel celui-ci

”ne sait pas” quelle est sa charge ´electrique. On comprend donc qu’il ne puisse plus avoir d’´etats li´es. Mais ses ´etats diffusifs seront tr`es diff´erents de ceux d’un ´electron rapide dans son ´etat ”normal”, puisque les fonctions d’onde ne sont pas les mˆemes que celles d’un syst`eme keplerien ordinaire dans un ´etat d’ionisation.

Pour nous en rendre compte, nous allons refaire le calcul pr´ec´edent,

`

a la limite classique. Nous verrons, en effet, que toutes les trajectoires sont hyperboliques, mais que les hyperboles en questionne sont pas ke- pleriennes. Et nous verrons aussi que, la limite classique ignorant la superposition quantique, il y aura deux sortes d’hyperboles qui corres- pondront respectivement `a une diffusion dans un champ attractif et dans un champ r´epulsif.

6. L’´electron de Majorana `a l’approximation de l’optique g´eom´etrique.

Reprenons l’´equation g´en´erale (3.1) en ξ avec les d´efinitions (3.3) et, la jauge ´electromagn´etique ´etant suppos´ee fix´ee, choisissons pour θ la valeur (4.2) et introduisons dans (3.1) l’expression :

ξ=a(t, ~r)e~iS(t,~r)+b(t, ~r)e+~iS(t,~r), (6.1) o`u a(t, ~r) etb(t, ~r) sont de nouveauxspineurs.

En n´egligeant les termes qui ont~en facteur, il reste l’´equation :

½·1 c(∂S

∂t +eV)(~S−e cA).~s~

¸

a+m0cs2b

¾ e~iS

½·1 c(∂S

∂t −eV)(~S+e cA).~s~

¸

b−m0cs2a

¾

e+~iS= 0

(6.2)

Si ~ 0, les phases ±S~ deviennent infiniment rapides et, en multipliant alternativement le syst`eme (5.2) par eiS~ et e−iS~ , on trouve l’approximation de l’optique g´eom´etrique :

·1 c(∂S

∂t +eV)(~S−e cA).~s~

¸

a+m0cs2b= 0

·1 c(∂S

∂t −eV)(~S+e cA).~s~

¸

b−m0cs2a= 0

(6.3)

(19)

Introduisons maintenant un spineur ˆbtel que

ˆb=s2b, (6.4)

prenons le complexe conjugu´e de la seconde ´equation (6.3) et multiplions pars2. Il vient :

·1 c(∂S

∂t +eV)(∇S~ −e cA).~s~

¸

a+m0cˆb= 0

·1 c(∂S

∂t −eV) + (∇S~ +e cA).~s~

¸

ˆb−m0c a= 0

(6.5)

Multiplions la premi`ere ´equation par la matrice qui multiplie ˆbdans la seconde. Nous aurons :

½ ·1 c(∂S

∂t −eV) + (∇S~ +e cA).~s~

¸

·1 c(∂S

∂t +eV)(~S−e cA).~s~

¸

−m20c2

¾ a= 0

(6.6)

Soit encore :

½1 c(∂S

∂t +eV)(∂S

∂t −eV)(~ S+e

cA)(~ ~ S−e

cA)~ −m20c2 + 2e

c

·

V ~S+1 c

∂S

∂tA~+i ~S × A~

¸ .~s

¾ a= 0

(6.7)

Pour quea6= 0, nous devons annuler le d´eterminant de la matrice, ce qui nous donne une ´equation de Hamilton-Jacobi, que nous n’´ecrirons que pourA~= 0 :

"

1 c2

µ∂S

∂t

2

³

∇S~ ´2

−e2

c2V2−m20c2

#2

4e2 c2 V2

³∇S~ ´2

= 0 (6.8)

Une factorisation nous donne alors deux ´equations qui s’´ecrivent, dans le cas coulombien (4.1), sous la forme suivante, qui montre bien que le signe des charges en pr´esence ne joue finalement aucun rˆole (bien entendu, le ² = ±1 ne correspond pas au choix du signe de la charge

(20)

de la particule ou du champ central, mais provient simplement de la factorisation de (6.8)) :

1 c

µ∂S

∂t

2

µ

|∇S| −~ ²e2 c

1 r

2

−m20c2= 0 (²=±1) (6.9)

On voit que ces deux ´equations de Hamilton-Jacobi sont diff´erentes de celles que l’on connait habituellement pour un ´electron dans un champ coulombien de signe quelconque qui s’´ecrit :

1 c

2µ

∂S

∂t −²e2 r

2

(∇S~ )2−m20c2= 0 (²=±1) (6.10)

Introduisons maintenant, dans (6.9) la d´ecomposition :

S=−Et+W (6.11)

On obtient : E2

c2 −m20c2=

·

|∇W~ | −²e2 c

1 r

¸2

, (6.12)

ce qui montre d´ej`a que :

E m0c2 (6.13)

Autrement dit, il n’y aurapas d’´etats li´es et doncpas de trajectoires ferm´ees.

De (6.12), on tire maintenant les deux ´equations : (~W)2= 1

c2 µq

E2−m20c4+²e2 r

2

(²=±1) (6.14) Nous aurons alors, en coordonn´ees polaires :

(∇W~ )2= µ∂W

∂r

2

+ 1 r2

µ∂W

∂φ

2

(6.15) et, en posant :

W =J φ+f(r) (J= Const.), (6.16)

(21)

l’´equation (6.14) donnera : f(r) =

Z µ

A2+2B r + C

r2

12

dr, (6.17)

avec :

A=1 c

q

E2−m20c4, B= A²e2

c , C= e4

c2 −J2. (6.18) Dans (6.17), le discriminant est positif :

0=B2−A2C=A2J20 (6.19) et les racines sont donc r´eelles :

1

r =A(²ec2±J) J2ec42

(²=±1) (6.20)

Nous supposerons d´esormais queJ 6= 0 et comme nous sommes `a la limite d’un probl`eme quantique, nous aurons :

J ~→J 137e2 c À e2

c . (6.21)

Apr`es cette approximation, qui ne s’impose pas mais qui est com- mode pour l’expos´e, nous ´ecrirons la racine positive r´eelle dans (6.20) sous la forme :

1 r =A

J →r= J c

pE2−m20c4 (6.22) La trajectoire sera donn´ee par (6.16) et (6.17). Elle s’´ecrira :

∂W

∂J =φ0→φ−φ0=J Z r

r

1

¡A2+2Br +rC2

¢12 dr

r2 (6.23)

En prenant φ0 = 0 et en restant `a la mˆeme approximation qu’en (6.22), l’´equation de la trajectoire devient :

1

r =e2p

E2−m20c4

J2c2 (²+J c

e2 cosφ) (²=±1). (6.24)

(22)

C’est unehyperbole, puisqu’en vertu de (6.21), son excentricit´e est sup´erieure `a l’unit´e :

J c

e2 > 1. (6.25)

Il n’y a donc pas d’´etats li´es, comme on l’a vu d’avance, mais il ne faut pas oublier qu’il y a deux types de trajectoires possibles, selon le signe de ², qui correspondent respectivement aux deux ´equations (6.9) que nous avons tir´ees de (6.8) par factorisation. En effet :

- Si²= +1, la trajectoire tourne saconcavit´e vers le champ central et le mouvement est du typeattractif.

- Si²=−1, la trajectoire tourne saconvexit´e vers le champ central et le mouvement est donc r´epulsif.

Et nous voyons qu’en accord avec le traitement quantique, les deux cas sont possiblesquelles que soient les charges respectives de la particule et du champ.

Il est int´eressant de comparer nos r´esultats avec le cas habituel d’un

´electron relativiste dans un potentiel coulombien : nous reprendrons donc l’´equation classique (6.10) en y introduisant (6.15) et (6.16) d’o`u une int´egrale qui a la mˆeme forme que (6.17) et que nous ´ecrirons :

f(r) = Z µ

A2+2B0 r + C

r2

12

dr (6.26)

avec les constantes : A= 1

c q

E2−m20c4 , B0 =E²e2

c2 , C= e4

c2 −J2 . (6.27) Nous nous pla¸cons ici dans lecas diffusant (E≥m0c2) et on voit, en comparant avec (6.18), que le seul coefficient diff´erent est B, o`u le facteur A qui figurait dans l’expression (6.18) de B est remplac´e ici par

E

c, ce qui veut dire que les deux cas se rejoindront `a la limiteEÀm0c2. Mais il faut souligner que, dans le cas pr´ec´edent, la condition (6.13) : E >=m0c2´etait n´ecessaire, tandis qu’ici, dans le cas classique, ce n’est que l’une des possibilit´es, puisque nous pourrions avoir aussiE < m0c2, ce qui correspondrait `a des trajectoires elliptiques (´etats li´es).

En reprenant le calcul pr´ec´edent avec les valeurs (6.27) des constantes, nous trouverons les trajectoires :

1

r = e2E J2c2

Ã

²+c

p(E2−m20c4)J2+m20c2e4

Ee2 cosφ

!

(6.28)

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